Certificat informatique et internet (C2i)
Le certificat informatique et internet (C2i) est un certificat (et non un diplôme)[1] délivré par l'enseignement supérieur. Son rôle est de dispenser à chaque citoyen la formation qui, à terme, le mettra à même de faire des technologies de l'information et de la communication une utilisation raisonnée, de percevoir les possibilités et les limites des traitements informatisés, de faire preuve d'esprit critique face aux résultats de ces traitements et d'identifier les contraintes juridiques et sociales dans lesquelles s'inscrivent ces utilisations.[2] Il comprend deux niveaux :
- un niveau 1 d'exigence applicable à tous les étudiants. Ce premier niveau sera exigible pour la titularisation des professeurs des écoles ;
- un niveau 2 faisant l'objet d'exigences supplémentaires en fonction des orientations professionnelles des formations dispensées.
Les caractéristiques du niveau 2 pouvant changer selon la formation, ce qui suit ne concerne que le niveau 1.
Les objectifs
Le C2i® niveau 1 vise à attester de la maîtrise d'un ensemble de compétences nécessaires à l'étudiant pour mener les activités qu'exige aujourd'hui un cursus d'enseignement supérieur :
- recherche, création, manipulation, gestion de l'information ;
- récupération et traitement des données ;
- gestion des données ;
- sauvegarde, archivage et recherche de ses données ;
- présentation en présentiel et à distance du résultat d'un travail ;
- échange et communication à distance ;
- production en situation de travail collaboratif ;
- positionnement face aux problèmes et enjeux de l'utilisation des TIC : droits et devoirs, aspects juridiques, déontologiques et éthiques...
C2i et logiciel libre
Le problème
Les textes établissant ce certificat n'imposent pas de logiciels définis. Pourtant la préparation au C2i est très souvent faite avec les logiciels propriétaires de la suite bureautique Microsoft Office.
Faire changer les choses
Selon le texte fondateur[3], c'est aux universités de choisir les modalités du c2i, ce dernier ne sanctionnant que des compétences. Ce sont donc les responsables du C2i de telle ou telle université, voire les formateurs qui décident quels logiciels utiliser.
Une bonne manière de sensibiliser ces personnes est de leur envoyer un courriel. Voici, ci-dessous, un courriel type à envoyer aux différents responsables du C2i dans les universités.
Exemple de courrier
Au responsable du c2i
Madame, Monsieur,
Je me permets d'attirer votre attention sur un état de fait à mon sens déplorable du Certificat informatique et internet (C2i).
Ce certificat, tel que décrit par son texte fondateur[1] n'entraîne pas l'utilisation de logiciels définis. Pourtant, force est de constater que l'immense majorité des enseignements sont dispensés en utilisant la suite bureautique Microsoft Office (Word, PowerPoint, Excel).
Cette situation engendre de nombreuses aberrations. Par exemple, les étudiants disposant d'un ordinateur portable mais n'ayant pas acheté la suite Microsoft Office doivent se déplacer à l'université et occuper les salles informatiques, par ailleurs surchargées, pour rédiger le dossier nécessaire à l'obtention du C2i. Plus encore, les étudiants disposant de cette suite et donc ayant payé un prix élevé pour l'acquérir ne peuvent l'utiliser dans le cadre du C2i de manière sûre qu'à condition de posséder la même version de ces logiciels que celle installée sur les ordinateurs de l'université. En effet, on peut constater des incompatibilités entre les dernières versions des formats Word, Powerpoint, Excel et les anciennes versions des logiciels fournissant ce format.
Il s'ensuit que les étudiants ayant été formés sur telle version de ces logiciels ne peuvent utiliser leur toute nouvelle connaissance qu'à condition d'acheter la même version du même logiciel. Cette situation, créatrice d'inégalité, est à mon avis contradictoire avec l'idéal de service public que l'université est censée représenter.
En parallèle, il existe des logiciels libres[2] de bureautique, dont LibreOffice et Apache OpenOffice (dérivés d'OpenOffice.org) sont des exemples. Ces logiciels peuvent être téléchargés gratuitement et utilisent un format d'enregistrement normalisé (ODF : Open Document Format - ISO 26300) qui les rend interopérables. De plus, ils permettent, comme tous les logiciels libres, aux utilisateurs férus d'informatique de consulter le code source et de le modifier. L'apprentissage commencé lors des cours peut donc se prolonger pour les plus passionnés.
Bref, je n'ai fait sans doute qu'énoncer des truismes pour l'informaticien que vous êtes mais il me semble que la situation actuelle n'est pas acceptable. OpenOffice.org (ou un de ses successeurs) est souvent installé sur les ordinateurs des universités. Les concepts de base sont rigoureusement identiques à ceux des logiciels de la même famille, aussi le passage d'un logiciel à l'autre ne demande que quelques changements d'habitudes qu'il est seulement préférable de ne pas avoir à faire en cours d'une épreuve.
Pourriez-vous, si vous êtes en accord avec le contenu de ce courriel, tenter de changer cet état de fait et ainsi favoriser la connaissance et établir une égalité réelle entre les étudiants dans les cours d'informatique ?
En espérant une réponse, je vous adresse mes cordiales salutations.
[1] http://www.education.gouv.fr/botexte/bo020409/MENT0201078C.htm [2] http://www.april.org/fr/node/10307
Vous êtes libre de modifier ce courriel type et encouragé à le diffuser largement à toute personne en lien avec le C2i.
Notes et liens externes
- ↑ http://www2.c2i.education.fr/sections/c2i1/presentation/faq/faq/#diff
- ↑ Le texte fondateur du C2I
- ↑ Le constat de la maîtrise des compétences se fera à travers une épreuve de validation dont les modalités seront choisies par les universités (cf. note 1)