Expolibre III textes
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du groupe de travail Sensibilisation |
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Cette page sert à mettre au point les panneaux de l'Expolibre III.
Suivit des tâches sur agir.april : Tâche n°799
Les textes peuvent s'inspirer de ceux du catalogue libre : Introduction au logiciel libre pour le Catalogue Libre.
Voici la liste provisoire des panneaux :
Panneau 1 – Qu'est-ce que le logiciel libre ?
Nous utilisons l'informatique quotidiennement : pour nous informer, échanger, communiquer, acheter... Ces actions, à la fois privées et publiques, sont traitées par des ordinateurs de toute forme, portables, serveurs sur internet, téléphones portables, tablettes, box, etc... Pour mener ces actions, ces machines utilisent des logicielsqui canalisent toutes nos informations. Il est important de savoir qui les crée, qui les gère et à quelles fins. Nous n'avons pas tous la capacité d'écrire ou de comprendre comment fonctionne un logiciel, mais nous avons tous la possibilité de choisir à qui nous ferons confiance.
Le logiciel libre et ses quatre libertés
Aujourd'hui encore, la majorité des logiciels distribués dans le commerce sont privateurs, c'est-à-dire que leurs licences incluent des restrictions à leur utilisation. A contrario, un logiciel est dit libre quand il accorde explicitement, par sa licence, la liberté de l'utiliser sans restriction, mais également celle de le copier, de le modifier et de le redistribuer. C'est l'accès au code source du logiciel – sa recette de fabrication – qui permet l'accomplissement de ces quatre libertés fondamentales.
En savoir +
En choisissant de préférence des logiciels libres, non seulement vous avez la possibilité de profiter de ces quatre principes, mais vous rejoignez également de vastes communautés d'usagers et de développeurs qui partagent les mêmes objectifs et respectent votre liberté. En décidant d'installer des logiciels libres (et gratuits) sur vos matériels informatiques, vous contribuez ainsi au partage et à l'amélioration de programmes accessibles à tous sans exception.
Proposition de visuel du panneau 1
Panneau 2 : Les enjeux du Logiciel Libre
La notion de logiciel libre a été formalisée au début des années 1980. Aujourd'hui, le mouvement initié par quelques chercheurs est devenu un phénomène de société à part entière. Des millions d'utilisateurs (particuliers, ONG, entreprises, administrations...) exercent au quotidien les quatre libertés associées au logiciel libre : utilisation, copie, modification, redistribution.
Un enjeu de société Parce que personne ne possède de monopole sur les logiciels libres et que leur fonctionnement est transparent, ils sont exempts de pièges commerciaux, de fonctionnalités d'espionnage ou d'enfermement de leurs utilisateurs. Les logiciels libres forment un écosystème coopératif. Ce sont des outils de lutte contre la fracture numérique. Distribués avec leur recette de fabrication, on peut en étudier les techniques, les réutiliser, les diffuser, y compris en dehors des structures habituelles d'éducation et de formation. Le mode de développement collaboratif via Internet facilite les transferts de compétences et la diffusion au plus grand nombre. Avec le logiciel libre, on contrôle son informatique au lieu d'être contrôlé par elle.
Un enjeu économique Les logiciels libres offrent plus d'indépendance et une meilleure maîtrise des coûts de maintenance et de développement interne. Ils trouvent donc parfaitement leur place au sein d'une économie dynamique et compétitive. Le nombre d'entreprises les utilisant ne cesse de croître partout dans le monde. Accessibles à tous, ils favorisent l'innovation en permettant à de nouveaux acteurs de démarrer avec peu de moyens. Non contrôlables par de gros acteurs monopolistiques, ils facilitent des politiques de développement créatives et autonomes.
Un enjeu stratégique N'étant pas soumis à des restrictions d'usage ni à un coût de licence, les logiciels libres permettent aux pouvoirs publics et aux décideurs politiques de garder le contrôle de leurs données, mais également de maîtriser leurs finances. Ainsi, depuis plusieurs années, des pans entiers des systèmes d'information d'États et de collectivités basculent vers les logiciels libres. Dans un monde où la surveillance est généralisée, le logiciel libre est une brique essentielle pour protéger et pérenniser ses données (fichiers, photos, vidéos)...
Proposition de visuel du panneau 2
Panneau 3 : les logiciels libres au quotidien et internet
Des logiciels pour tous les besoins
Il existe des logiciels libres pour tous les usages : naviguer sur Internet, échanger des mails, utiliser de la bureautique, dessiner, retoucher des photos, organiser et écouter de la musique, lire et monter des vidéos, faire de la mise en page ou de la 3D etc... Le logiciel libre, c'est aussi des systèmes d'exploitation complets qui peuvent remplacer aisément Windows ou MacOS. Certaines versions sont plus faciles à installer que Windows et sont également beaucoup plus légères. Cela peut donner une seconde vie à un ordinateur un peu ancien considéré comme obsolète avec les OS privateurs.
Certains logiciel libres comme Firefox sont connus de tous sans être identifié comme libre. Il en existe plein d'autres à découvrir. Les logiciels libres grand public étant la plupart du temps également gratuits, cela permet de les tester, d'apprendre à en utiliser de nouveaux, de créer, de s'exprimer et de se forger de nouvelles compétences.
Des logiciels loyaux
Parce qu'ils ne sont pas sous la tutelle de grosses sociétés commerciales, les logiciels libres ne visent pas à contrôler leurs utilisateurs. On peut donc en installer sans craindre de se retrouver avec une foule de logiciels parasites qui surveillent nos habitudes et captent nos udages. On peut également changer de système d'exploitation (Windows ou MacOS) pour choisir une distribution GNU/Linux sans virus, sans popup, sans obligation de rentrer son numéro de carte bancaire ou de créer un compte chez un fournisseur. Parce qu'ils ne visent pas d'autres objectifs que de remplir leur fonction principale, ils sont légers, efficaces et vont à l'essentiel.
Des logiciels qui protègent la vie privée
Le scandale PRISM révélé par Edward Snowden nous a appris que la surveillance d'état est massive. L'essentiel des fournisseurs de services sur Internet ont collaboré avec la NSA et exercent leur propre surveillance. Ils tirent leurs revenus de la vente des données personnelles de leurs utilisateurs. Ceux-ci n'ont pas conscience des informations ainsi captées par les entreprises. Des logiciels libres permettent de sécuriser les données et les échanges. Ce sont des logiciels libres qu'Edward Snowden a utilisé pour organiser la fuite des données collectées à la NSA sans se faire repérer. Parce que leurs sources sont disponibles, ils sont les seuls dont on peut s'assurer qu'ils ne comportent pas de fonctions cachées.
Il existe également des logiciels libres que l'ont peut faire installer sur des serveurs pour y accéder par internet : sites internet, webmail, réseaux sociaux, espaces d'écriture partagés, cloud personnels... Des associations et des entreprises proposent des services sur internet en offrant une plus grande transparence dans la gestion et en s'interdisant de surveiller les données de leurs utilisateurs. Cette démarche correspond à l'éthique du logiciel libre. Il reste du travail à faire pour atteindre un niveau de service compétitif mais le propre du logiciel libre est de travailler ensemble à construire l'informatique que l'on veut et à refuser les concessions sur nos libertés et notre vie privée.
Proposition de visuel du panneau 3
Panneau 4 : Formats ouverts et interopérabilité
Pour communiquer sans contrainte
L'interopérabilité est un mot compliqué mais qui désigne une idée simple et de bon sens. Il s'agit de permettre à des logiciels différents d'échanger des informations. Ainsi chacun de nous peut choisir celui lui convient le mieux. L'informatique propriétaire révèle sa dimension privatrice quand elle utilise des formats de fichier incompatibles avec les autres solutions. Cette stratégie, notamment mise en œuvre dans la bureautique, permet à des sociétés de s'assurer de garder le contrôle sur leurs utilisateurs et de les condamner à utiliser leurs produits. Exiger l’interopérabilité, c'est se libérer pour communiquer sans contrainte.
L'ouverture pour favoriser l'accessibilité
Exactement comme le code source d'un logiciel qui est ouvert, la structure d'un format de fichier ou protocole de communication gagne à être diffusée. Cela permet à quiconque d'intégrer ces fichiers ou ces moyens de communication à ses propres solutions informatiques et les adapter à ses besoins. Un format ouvert est particulièrement utile dans le domaine de l'accessibilité. Les informaticiens travaillant avec des personnes présentant un handicape ont plus de facilités à adapter leurs solutions aux besoins de leur public. Avec le logiciel libre, c'est l'informatique qui s'adapte à l'humain et non l'inverse.
Pérennité des données
L'informatique évolue rapidement. Elle est désormais dépositaire d'une importante partie de notre patrimoine culturel et familial. Les textes, photos, vidéos auxquels nous accédons aujourd'hui seront-ils encore accessible dans une ou deux générations ou même au-delà ? Dès lors qu'un format de fichier est fermé, il est très compliqué d'accéder au contenu sans solliciter le concours de l'éditeur, s'il existe encore. Faire le choix d'une informatique dont les formats soient ouverts et interopérables nous rend service aujourd'hui en facilitant et fluidifiant nos échanges et nous assure de pouvoir continuer à accéder à toutes nos données dans le futur.
Proposition de visuel du panneau 4
Panneau 5 : Les LL et l'éducation (ou autre thématique variable)
Texte :
Enseigner l'informatique comme une discipline
Depuis trop longtemps, l'informatique a été considérée dans l'éducation nationale comme une simple compétence pratique. Même si tous les élèves ne sont pas destinés à devenir informaticiens, il est vital que chacun accède à une compréhension de son fonctionnement, d'être en mesure de se l'approprier plutôt que de la subir. L'informatique devrait être enseignée comme une discipline à part entière, offrant aux élèves les capacités de comprendre, de s'adapter aux différentes situations qu'ils rencontreront tout au long de leur vie personnelle et professionnelle.
Seul le logiciel libre permet pleinement cela, justement parce qu'il est ouvert, qu'on peut l'étudier, le modifier et le partager.
Accéder au code source pour comprendre
Le logiciel libre et les formats ouverts dans l'éducation ont également leur pleine place dans l'éducation car celle-ci n'a pas vocation à favoriser tel ou tel autre fournisseur de solution propriétaire. Cette question est particulièrement sensible en matière de bureautique, l'enjeux est de taille pour le fournisseur qui parviendra à acclimater ses utilisateurs dès l'enfance. Sous couvert de préparer les élèves aux logiciels qu'ils rencontreront dans leur vie professionnelle, on renforce les monopoles et on persiste dans une approche de l'informatique purement centrée sur le déroulement de recette toute faite plutôt que sur l'acquisition de l'autonomie. La bureautique est pourtant loin d'être le seul système informatique que l'on rencontre en milieu professionnel et tout le monde aura besoin de s'adapter aux évolutions de la technique tout au long de sa carrière.
Partage de ressources pédagogiques
Les logiciels libre pouvant être diffusés sans restriction, les enseignants peuvent y trouver plus de moyen pour créer leurs matériaux pédagogiques. Avoir recours à des formats ouverts et placer ces ressources pédagogiques sous licence libre permet de les partager, de les améliorer et de contribuer à une meilleure éducation. C'est le travail qui a été effectué de façon exemplaire avec les cahiers d'exercices Sésamath issus d'un travail collaboratif de professeurs de mathématiques publié sous licence libre.
Proposition de visuel du panneau 5
Panneau 6 : Les licences
Une question de droit d'auteur
En conformité avec le droit international, les logiciels sont couverts par le droit d'auteur. C'est sur la base de ce dernier que des licences permettent de garantir les quatre libertés du logiciel libre aux utilisateurs. Il existe une grande variété de licences libres, selon le contexte dans lequel elles sont utilisées, les objectifs qu'elles servent et le contenu qu'elles licencient.
Les licences libres définissent ainsi l'identité des logiciels libres et le détail des droits et les devoirs de chacun. Juridiquement, elles s'appuient sur le droit d'auteur avec l'objectif d'en inverser le principe : permettre plutôt que de restreindre.
Copyleft
Parmi les licences de logiciel libre, certaines sont dites copyleft. Le principe du copyleft est de donner à tous la possibilité d'utiliser une œuvre libre tout en garantissant que les libertés offertes par sa licence seront préservées. En plus des quatre libertés du logiciel libre, les licences copyleft imposent donc l'obligation de conserver la même licence en cas de modification d'un logiciel. L'objectif des licences copyleft est d'enrichir un pot commun d'œuvres disponibles pour tous, auquel chacun peut ajouter sans jamais pouvoir soustraire.
Proposition de visuel du panneau 6
Panneau 7 : Un bien commun à protéger
Bien commun ou bien public ?
Un bien commun est une notion en économie qui désigne une ressource rare partagée entre plusieurs acteurs. L'accès à la ressource nécessite une régulation pour permettre à chacun de l'exploiter sans pour autant risquer son épuisement. L'économie orthodoxe évoquait à ce sujet la "tragédie des communs", niant toute possibilité d'y parvenir par une l'auto-organisation des acteurs concernés. Seule la régulation étatique ou l'appropriation privée de la ressource étaient censées permettre sa pérennité face aux stratégies individuelles des différents acteurs. L'économiste Elinor Ostrom a pourtant fait voler en éclat cette position. Elle identifia par un travail de terrain, une foule de cas où des ressources rares comme l'eau par exemple étaient gérées par des communautés paysannes, souvent depuis fort longtemps.
Cette révélation a ouvert de nombreuses réflexions sur les différents bien communs dont nous bénéficions tous et sur le refus de les voir appropriés par une poignée d'acteurs puissants. Parce qu'il est le fruit du travail commun de nombreux acteurs, le logiciel libre a toute sa place dans celle-ci sur des biens communs. Toutefois, le logiciel, contrairement à l'eau par exemple, n'est pas une ressource rare. Il correspond chez Elinor Ostrom à un bien public. Le choix de l'ouverture et du partage dans le logiciel libre est donc en phase avec sa nature économique et l'alternative qu'il représente s'inscrit comme un sujet à part entière dans la réflexion sur les communs.
Un gage de prospérité
Comme toute information numérique, un logiciel est duplicable à l'infini, sans perte de qualité et pour un coût dérisoire. Collectivement, nous avons bien plus à gagner à partager le code de nos logiciels plutôt que d'entretenir une propriété arbitrairement définie par un droit qui tente d'appliquer les recettes du monde physique à celui de l'information. Le logiciel libre est donc bien plus qu'une affaire de liberté individuelle, il est aussi un modèle de développement particulièrement efficace et novateur.
Le logiciel libre, trop bon pour les utilisateurs ?
Le logiciel libre est massivement utilisé par les plus grands noms de l'industrie informatique. Même ses pires ennemis d'hier ont aujourd'hui rejoint le mouvement. Toutefois, si ces sociétés tirent bénéfice de la souplesse et de l'efficacité des logiciels libres, elles enferment toujours plus leurs clients dans leurs systèmes et leurs services accessibles par internet. C'est à croire que les vertus du logiciel libre sont trop bonnes pour que les utilisateurs finaux puissent en bénéficier. En affirmant que le logiciel libre fait partie des communs, on rappelle également que sa finalité est de bénéficier à tout le monde.
Proposition de visuel du panneau 7
Panneau 8 : Au-delà du logiciel libre : Wikipédia, OSM
Le logiciel libre comme modèle
Le logiciel libre a fait tâche d'huile à partir de la fin des années 1990. Construire ensemble, partager est tout aussi naturel dans le domaine du savoir et de la culture que dans l'informatique. On retrouve aujourd'hui des licences libres dans le domaine des arts, de l'open data, de l'open hardware... Wikipédia est sans doute le plus spectaculaire des projets dérivé des principes du logiciel libre. On peut également mentionner Open Street Map qui fait sensiblement la même chose que wikipédia mais dans le domaine de la cartographie. Il existe également une foule de projets de ce type, sur la numérisation d’œuvres du domaine public, des banques de sons, d'images, matériel pédagogique, la publication scientifique...
Licences et sources
En 2000, des artistes et des juristes français on rédigé à cet effet la licence art libre. En 2002, ce sont les licences Creative Commons qui voient le jour. Les Creative Commons proposent des licences géométrie variable dont certaines sont effectivement libres au sens usuel dans le logiciel libre, d'autres, interdisant les versions dérivées ou l'usage commercial sont considérées comme de libre diffusion mais sans souscrire aux principes fondés par le logiciel libre. Dès lors, la logique propre au logiciel libre est souvent diluée quand elle s'applique hors de l'informatique.
L'autre question qui se pose est celle de l'équivalent du code source. En informatique, c'est lui qui permet d'exercer les 4 libertés. Il est bien plus compliqué de trouver l'équivalent du code source dans le domaine des arts. Juridiquement, les licences libres s'appliquent à la copie d'une œuvre et non pas à l’œuvre elle-même.
Un nouveau paradigme
Que ce soit dans l'informatique ou en dehors, les principes du Libre sont un mouvement de fond qui prend de l'ampleur depuis 30 ans. Le Libre permet d'articuler de façon innovante et efficace les dynamiques individuelles et collectives. Il offre à tous la possibilité d'agir, de faire, qu'il soit un particulier ou une multinationale. Il simplifie considérablement la donne par rapport à un modèle traditionnel reposant sur la propriété et les restrictions. En cela, il constitue un puissant levier pour adapter notre monde aux défis qui se présentent à lui.