Introduction au logiciel libre pour le Catalogue Libre
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Qu'est-ce qu'un logiciel libre ?[modifier]
Un logiciel est libre, au sens défini par la Fondation pour le Logiciel Libre[1], s'il offre à ses utilisateurs les quatre libertés suivantes :
- la liberté d'exécuter le programme, pour tous les usages ;
- la liberté d'étudier le fonctionnement du programme et de l'adapter à vos besoins ;
- la liberté de distribuer des copies du programme ;
- la liberté d'améliorer le programme et de diffuser vos améliorations.
Ces quatre libertés sont essentielles et se complètent. La première implique que vous puissiez faire fonctionner le programme sur tous les ordinateurs de votre choix et pour n'importe quel usage. La troisième liberté vous permet de partager des copies du logiciel avec qui vous voulez. Enfin, les deux autres libertés vous offrent la possibilité d'améliorer et d'adapter le logiciel ou de le faire faire par une personne de votre choix ; tout comme vous le feriez pour faire réparer votre voiture. Ces libertés nécessitent d'avoir accès à la recette du logiciel : son code source.
D'où vient le logiciel libre ?[modifier]
Le logiciel libre existe depuis le début de l'expansion informatique, dans les années 1960. Mais la prise de conscience de sa nécessité et sa formalisation remontent aux années 1980. L'avènement d'Internet et sa croissance rapide au cours des années 1990 a permis de réaliser l'ampleur de la force que pouvait offrir une collaboration à l'échelle mondiale. C'est de cette manière qu'a été conçue l'infrastructure d'Internet : grâce à du logiciel libre. Ainsi, le « réseau des réseaux » gagnait un nombre grandissant d'utilisateurs et de développeurs de logiciels libres qui l'enrichissaient en permanence de multiples fonctionnalités.
Internet se nourrit des logiciels libres, et le développement des logiciels libres se produit en grande partie grâce à Internet. Les développeurs y échangent et contribuent au logiciel sur des sites spécialisés que l'on appelle « forges ». Ce sont également des endroits privilégiés pour obtenir de l'aide et de la documentation sur les logiciels libres.
Des licences libres pour des logiciels libres[modifier]
En conformité avec le droit international, les logiciels sont couverts par le droit d'auteur. C'est sur la base de ce dernier que des licences permettent de garantir les libertés des utilisateurs. Il existe aussi une grande variété de licences libres, selon le contexte dans lequel elles sont utilisées et le contenu qu'elles licencient. Par exemple, les images d'un jeu vidéo ne peuvent pas être licenciées dans les mêmes termes techniques que du code logiciel, car elles ne sont pas utilisées de la même façon ni pour les mêmes usages.
Les licences libres définissent ainsi l'identité des logiciels libres. Aussi, parmi les licences de logiciel libre, certaines sont dites copyleft. Le principe du copyleft est de donner à tous la possibilité d'utiliser une œuvre libre tout en garantissant que les libertés offertes par sa licence seront préservées. L'objectif des licences copyleft est d'enrichir un pot commun d'œuvres disponibles pour tous, auquel chacun peut ajouter sans jamais pouvoir soustraire.
Le logiciel libre, un enjeu de société[modifier]
Les logiciels libres permettent l'entraide par la copie gratuite et illimitée. Ils sont donc naturellement un outil pour lutter contre les inégalités numériques. De plus, la possibilité de faire librement circuler l'information est généralement un catalyseur de démocratie. À l'instar d'Internet, les logiciels libres offrent de nombreux outils favorisant la circulation d'informations et la liberté d'expression.
Par ailleurs, la culture libre est un vecteur de connaissances permettant l'émancipation de chacun, et le modèle permissif des licences libres fut étendu à de nombreux autres domaines de la connaissance. Ainsi, le modèle du logiciel libre a réussi, malgré son jeune âge, à libérer beaucoup plus que du code. Imaginez un monde où les encyclopédies sont librement utilisables : il s'agit du projet d'encyclopédie libre Wikipédia (voir en détail page XX) ; imaginez un monde où la culture est librement accessible : sciences, musique, littérature, cinéma et autres arts libres sont ainsi à portée de souris sur Internet.
Le logiciel libre, pour un développement pérenne[modifier]
Quelles garanties avez-vous que vos enfants puissent toujours accéder à vos photos de famille ? Lorsque des éditeurs de logiciels vous enferment dans des formats fermés, leur but est de vous contraindre à repayer régulièrement le droit d'accéder à vos données personnelles.
Les documents de bureautique rédigés dans les années 1990 nous sont désormais devenus aussi inaccessibles que le sont pour nous les dialectes de civilisations oubliées. Pourtant, il est inutile de réinventer sans cesse la roue. Grâce à la disponibilité pour tous de leurs recettes de fabrication, et grâce à l'utilisation de formats ouverts et interopérables, les logiciels libres offrent un niveau de pérennité sans pareil. Par ailleurs, l'obsolescence programmées des logiciels privateurs provoque une inflation permanente des besoins matériels. Une fuite en avant qui oblige trop souvent à changer un matériel fonctionnel, alors que la fabrication des ordinateurs pose à ce jour des problèmes écologiques non maitrisés.
Les enjeux économiques des logiciels libres[modifier]
En tant qu'individu, vous devez vous soucier de la pérennité de vos données personnelles, mais c'est également le cas des entreprises et des administrations. L'utilisation de logiciels libres représente pour ces structures la seule façon de maitriser les évolutions du logiciel et ses couts de développement présents et à venir.
De plus, le logiciel libre soutient une véritable activité économique d'innovation liée au service, tandis que le logiciel privateur profite d'une situation de rente. Ceci permet de construire des emplois qualifiés locaux plutôt que de grossir les capitaux d'entreprises, souvent étrangères et en situation de monopole.
Enfin, l'ouverture du logiciel est une condition nécessaire pour assurer un niveau de sécurité rigoureux. Il est incontestable que le logiciel libre présente de meilleures garanties de sécurité car il ne cache rien à personne. C'est pour cette raison que les logiciels libres ne sont pas concernés par les virus. À l'inverse, les logiciels privateurs, en tant que « boites noires », présentent des risques évidents pour la sécurité industrielle et nationale.
Le danger des brevets logiciels[modifier]
Depuis une décennie, une minorité d'acteurs industriels désire que les logiciels entrent dans le domaine de la brevetabilité. Pourtant, les avantages du brevet appliqué au logiciel n'ont jamais été démontrés. Dans le cadre de la loi, il est acquis que sont exclues du champ brevetable les idées (les dessins, par exemple) et les mathématiques --- auxquelles s'apparente nettement le logiciel. De plus, par nature, il est impossible de distribuer du logiciel libre avec une contrainte de quantité. Or, le régime des brevets logiciels incite à des licences fortement restrictives.
C'est pourquoi le brevet logiciel est considéré comme le bras armé des monopoles, menaçant gravement les conditions d'existence du logiciel libre. Un logiciel est un assemblage de milliers d'idées simples et précises. C'est la combinaison de tous ces composants qui donne sa forme à l'ouvrage. Ainsi, breveter des techniques de programmation empêche tout simplement le brassage des idées : c'est aussi contraignant, risqué et idiot que de breveter les scènes d'un film.
La vente forcée des ordinateurs et des logiciels[modifier]
Malgré ses nombreuses qualités, le logiciel libre reste largement banni de la plupart des magasins et des canaux de distribution classique. En 2010, il est presque impossible d'acheter un ordinateur sans avoir à payer le système d'exploitation Microsoft Windows. Plus précisément, lorsque vous achetez un ordinateur, vous êtes obligé de payer pour le logiciel qui est installé, même si vous n'en voulez pas, et même si le coût du logiciel représente 25% du prix global. Mais vous ne pouvez pas le savoir : aucune information à ce propos ne vous est généralement communiquée avant l'achat. Cette situation est illégale, mais les pouvoirs publics ne sont pas prêts à défendre le consommateur face à cet abus.
L'association April se bat[2] aux côtés d'autres associations telles que l'UFC, l'AFUL et la CLCV pour obtenir un affichage clair et détaillé des conditions de vente des logiciels pré-installés, et donner les moyens de refuser leur achat forcé. Rétablir la concurrence dans l'informatique grand public est un enjeu important pour la diffusion des logiciels libres.
L'enjeu des formats pour l'informatique[modifier]
L'étymologie du mot « informatique » renvoie à la notion d'« information », c'est-à-dire un élément qui va informer, ou encore donner forme, et souvent instruire. Ce n'est donc pas un hasard si la notion de format joue un rôle central en informatique. En effet, les ordinateurs communiquent à travers des réseaux, des protocoles ou encore des fichiers. Chacun a son langage propre, c'est-à-dire son format. Certains sont ouverts, pour que toute personne souhaitant étudier et comprendre le format puisse le faire. Certains sont fermés et restent le secret d'un éditeur, souvent une entreprise. Nous devrions tous exiger des formats ouverts pour nos données, car eux seuls respectent nos libertés.
Les formats fermés ne sont là pour assurer ni votre sécurité ni votre confidentialité. Seuls les éditeurs qui en font la promotion peuvent en tirer profit et aussi tenir leur clientèle captive.
Le danger des menottes numériques[modifier]
Dans le monde numérique, vous pouvez partager un document numérique sans vous en séparer : il suffit de le copier. Cette caractéristique, qui est une chance et une victoire de la technique, déplait fortement à ceux qui ne savent plus comment vendre leurs disques, films ou livres électroniques. Les DRM sont des dispositifs numériques de contrôle d'usage, encore appelés menottes numériques. Sous prétexte de vous faire respecter les usages prévus par leur vendeur, ils vous empêchent d'accomplir des actes tout à fait légitimes, tels que écouter de la musique avec le logiciel de votre choix ou en réaliser une copie.
Suite à la loi DADVSI de 2006, divulguer la recette d'un DRM était pénalisé. Or, la divulgation de la recette est essentielle aux logiciels libres. Pénaliser la diffusion signifie donc pénaliser les auteurs et utilisateurs de logiciels libres. Les DRM servent en réalité les industries du divertissement au détriment des droits du public, aidées en cela par des éditeurs comme Apple et Sony, car ils permettent d'imposer leurs logiciels aux utilisateurs.
Pourquoi l'interopérabilité ?[modifier]
Il arrive souvent de devoir envoyer par courriel des fichiers de bureautique, par exemple un rapport écrit. Cependant, si vous diffusez des documents que seul un certain logiciel peut ouvrir correctement, vous obligez votre destinataire à posséder ce logiciel. Il arrive également que des documents enregistrés par d'anciennes versions de certains logiciels, lorsqu'ils sont lisibles, ne conservent pas un rendu correct dans les versions les plus récentes ! Si vous voulez diffuser des documents sans mettre votre destinataire dans une situation inconfortable, le mieux est de le faire dans des formats ouverts, utilisables par tous et sans restriction.
Les logiciels libres utilisent par défaut des formats ouverts, ce qui vous permet d'en disposer en toute simplicité. Et si votre destinataire souhaite une copie de votre programme, vous êtes libre de lui donner. Ainsi, grâce aux logiciels libres, communiquer n'a jamais été aussi simple.
L'enjeu des formats pour des données durables[modifier]
Il y a encore quelques années, on réalisait des documents bureautiques avec des logiciels généralement non libres. Aujourd'hui, une grande partie de ces logiciels ont disparu. Ouvrir les documents qui ont été enregistrés avec ces produits coute désormais très cher. Le plus souvent, ils sont simplement perdus à jamais car écrits dans une langue qui n'est plus connue de personne. Ce qui était vrai hier l'est toujours aujourd'hui : conserver vos œuvres (textes, vidéos, musique, etc.) dans les formats fermés des logiciels privateurs vous soumet à un risque élevé de perte à plus ou moins long terme. À l'avenir, on retrouvera de moins en moins de photos ou de documents conservés dans des boites au fond des greniers. Ces documents seront stockés sur des disques et des mémoires électroniques.
Si vous souhaitez que vos documents soient suffisamment pérennes à l'ère du numérique, n'hésitez pas à en faire le maximum de copies possible, sur différents supports, à la fois durables et accessibles dans des formats ouverts.
L'enfance d'un système libre[modifier]
Le projet d'un système d'exploitation entièrement libre fut initié par Richard Stallman en 1983 avec le projet GNU[3]. Dès 1990, la majeure partie du système était déjà disponible : il ne lui manquait qu'un noyau. Dans la diversité du matériel informatique, chaque disque, écran ou même clavier est différent. Le rôle du noyau est de masquer ces différences, de façon à ce que chaque développeur puisse concevoir des logiciels indépendants du matériel sur lequel ils seront exécutés. Grâce à lui, tous les logiciels peuvent fonctionner sur n'importe quel ordinateur.
En 1991, le finlandais Linus Torvalds diffusait le code source d'un noyau. Rapidement, beaucoup de développeurs se joignirent à ce projet de noyau libre, grâce au réseau Internet qui se développait dans le monde entier. Ainsi complété par le noyau Linux (du prénom de Linus Torvalds), GNU devenait un système d'exploitation libre pleinement fonctionnel. De nombreuses variantes de GNU/Linux existent de nos jours et ne cessent de gagner en popularité aux cotés d'autres systèmes libres tels que BSD.
La neutralité du réseau[modifier]
Le réseau Internet est le même pour chacun : il n'y a qu'un seul réseau et celui-ci ne fait que transporter les données, indépendamment de l'émetteur, du destinataire ou du contenu. C'est ce que l'on appelle la neutralité du réseau : à l'image du facteur, le courrier doit être distribué de la même façon à tout le monde et sans avoir été lu ou modifié. La neutralité du réseau est ainsi, un accord tacite et essentiel entre les différents opérateurs depuis la mise en place d'Internet. Et ce réseau neutre, où chacun peut publier sur un pied d'égalité, où chacun peut distribuer et recevoir l'information de son choix, est un vecteur de la liberté d'expression. Pourtant, de nombreux opérateurs auraient beaucoup à gagner à rompre plus ou moins avec cette neutralité, par exemple en privilégiant des services précis pour des clients précis.
La Quadrature du Net[4] est une boite à outils citoyenne qui veille à la protection du réseau, à sa neutralité, et à la liberté d'expression qu'il procure, filtrage, coupures et autres privilèges devenant malheureusement de plus en plus fréquents sur Internet.
Une encyclopédie libre : Wikipédia[modifier]
Wikipédia[5] est une encyclopédie libre et coopérative devenue incontournable sur Internet avec plus de 30 millions d'articles et 100 000 contributeurs réguliers dans 250 langues. Le contenu de Wikipédia est placé sous licence libre, pour permettre à chacun de pouvoir le réutiliser. Wikipédia a inventé un modèle qui n'est plus celui de l'« encyclopédie des experts » : il n'y est pas question d'auteurs sélectionnés qui écrivent sous le contrôle d'un éditeur. Ici, les auteurs écrivent sous le contrôle de milliers de lecteurs prêts et à veiller à la qualité des contenus. Wikipédia fait appel aux connaissances et au sens critique en exigeant de chaque article une neutralité de point de vue ainsi qu'une justification des propos par des références fiables.
Parmi les utilisateurs de Wikipédia, certains contributeurs veillent régulièrement à l'entretien des articles : ils vérifient leur qualité et proposent leur suppression si nécessaire. Toutes les décisions sont prises à l'issue d'un vote où chacun peut s'exprimer.
Une cartographie libre : OpenStreetMap[modifier]
Le projet OpenStreetMap[6] vise à fournir des données cartographiques librement utilisables et modifiables par et pour tous. À l'instar de Wikipédia, les initiateurs de ce projet estiment qu'une telle connaissance est un bien commun. En tant que tel, cette cartographie doit donc être accessible à tous, sans que personne ne puisse en restreindre l'utilisation.
À l'image de ce qui se passe dans le logiciel libre, les utilisateurs d'OpenStreetMap se retrouvent par groupe d'intérêt local et mettent en place des opérations de cartographie. Ils parcourent alors une zone définie, équipés d'un appareil de type GPS pour réaliser une carte locale et ensuite la mettre à disposition. Il est également possible de structurer les informations pour ajouter des indications sur les transports, les services municipaux, etc. Ainsi, des cartes très complètes sont réalisées et utilisables par tous, par exemple pour réaliser un plan touristique.
La fondation Mozilla[modifier]
Depuis 1998, la fondation Mozilla[7] a pour objectif de soutenir l'innovation sur Internet. Son but est de rendre l'Internet meilleur pour tous. Internet est le développement social et technologique le plus important de notre époque ; cette ressource commune doit donc rester accessible à tous. Le cas du Web est exemplaire des combats de la fondation. Au début des années 2000, le Web était complètement envahi par des technologies divisées : vous n'aviez aucune garantie de pouvoir naviguer sur les mêmes sites Internet que votre voisin. Grâce aux outils Mozilla comme Firefox (page XX), ou KompoZer (page XX), cette situation s'est grandement améliorée et offre désormais un Web beaucoup plus interopérable.
Pour atteindre son objectif, la fondation Mozilla conçoit des logiciels de grande qualité, qu'elle met à la disposition de tous. Ses logiciels sont évidemment libres et représentent une vague d'innovation qui contribue à améliorer Internet.
Logiciels libres et accessibilité numérique[modifier]
Selon une étude de l'Insee parue en 2009, une personne sur dix se considère en situation de handicap. Or, avec l'avènement du Web et les nombreuses évolutions technologiques que nous connaissons ces dernières années, de nouvelles possibilités s'offrent aux personnes handicapées. Cependant, cela n'est possible que si la technologie reste accessible aux utilisateurs, indépendamment de leur situation de handicap. De plus, alors que l'accessibilité numérique est un enjeu majeur pour l'autonomie des personnes concernées, l'utilisation de logiciels privateurs équivaut alors à remplacer une dépendance par une autre. Et ce, à un cout souvent prohibitif. Si un logiciel accessible est un logiciel que tout le monde peut utiliser, il doit alors être libre[8].
Aussi, puisque de nombreuses situations de handicap nécessitent des solutions personnalisées, souvent en situation hors marché, avoir la liberté de partager et modifier le logiciel est essentiel. Le logiciel libre offre ainsi une opportunité unique de mutualiser les couts pour des solutions adaptées aux besoins de chacun.
À l'ère du numérique : le droit de copie[modifier]
Le droit d'auteur en France et le copyright américain ont un point commun, contrôler le droit de copier une œuvre. Le copyright fut pensé à l'origine pour défendre les auteurs face aux éditeurs. Ceux-ci se sont vu imposés de devoir négocier avec les auteurs avant toute utilisation des œuvres. L'éditeur assure la diffusion commerciale en échange d'une rémunération. C'est encore ainsi que la majorité des auteurs, artistes et intellectuels sont financés aujourd'hui.
L'évolution de l'informatique et d'Internet a fortement modifié ces pratiques. La plupart des foyers possèdent aujourd'hui le matériel pour créer, dupliquer et modifier des œuvres comme de la musique, des photos ou de la vidéo. De simple consommateur passif, le grand public est devenu producteur de contenus dans une économie de la contribution. Le copyright, qui avait pour but d'encourager la créativité des auteurs, est désormais en passe de la décourager. Il faut donc repenser le droit en fonction des nouveaux usages.
À l'ère du numérique : les biens communs[modifier]
Chacun de nous devient un auteur dans une économie de la contribution. La plupart de nos actions quotidiennes sont des copies et des modifications d'œuvres. Aussi, il est important que chacun puisse décider s'il autorise d'autres personnes a copier et/ou modifier ces créations.
À cette fin, Lawrence Lessig (professeur de droit à Stanford) a imaginé les contrats Creative Commons[9]. Ceux-ci permettent à chaque auteur de choisir les permissions avec lesquelles il publie chacune de ses œuvres. Il existe différentes briques de base aux Creative Commons que vous pouvez choisir à votre guise : utilisation commerciale, droit de modification, conditions de partage à l'identique. Il existe également une Licence Art Libre[10] qui encourage la réutilisation des œuvres sur le principe du copyleft. Grâce à ces licences, chaque internaute peut participer à la création d'un pot commun de ressources disponibles pour tous.
Le libre pour l'éducation[modifier]
Les logiciels libres sont souhaitables à tous les niveaux de l'Éducation nationale. Sur le plan pédagogique, qu'il s'agisse de suites bureautiques ou des logiciels purement disciplinaires (géométrie interactive, calcul symbolique et formel, manipulation de fichiers multimédia, modélisation en sciences expérimentales, cartographie..), il est nécessaire que les élèves soient libres d'en obtenir des copies légalement et gratuitement afin de les utiliser chez eux pour leur apprentissage.
Il en va de même pour les professeurs qui, en tant qu'auteurs de supports pédagogiques, ont besoin de s'appuyer sur des ressources existantes (textes, images, vidéos, sons). Ils doivent pouvoir y accéder, les modifier pour les améliorer et les diffuser à nouveau. Seules des ressources libres permettent ce travail en toute légalité. La mutualisation de ces ressources permet alors de construire de façon collaborative des documents d'une grande qualité pédagogique.
L'association April soutient fortement l'utilisation de ressources et de logiciels libres au sein de l'Éducation nationale, ainsi qu'un enseignement généralisé de l'informatique.
L'informatique déloyale[modifier]
La présence croissante de l'informatique dans la vie quotidienne nourrie les velléités de retirer le contrôle des machines aux utilisateurs. Ces mécanismes sont appelés « informatique de confiance », de l'anglais trusted computing, mais il s'agit en réalité d'informatique déloyale. Les DRM, ces menottes numériques, visent à contrôler l'usage de certains contenus verrouillés. Certains industriels du contenu, du logiciel et du matériel poussent un cran plus loin le verrouillage, au niveau du système d'exploitation et du matériel. L'objectif est de tout contrôler sur votre équipement numérique et de n'autoriser que des logiciels labellisés, approuvés par eux. L'utilisateur est simplement dépossédé du contrôle de sa machine lorsqu'un tiers a la main-mise sur ses applications et usages. Sa liberté se résume alors à la longueur de la chaine qui lui a été vendue.
L'informatique déloyale envahit peu à peu la sphère du numérique, que ce soit dans les ordinateurs, les téléphones mobiles, etc., avec de nombreux abus collatéraux. Mais si certains industriels choisissent de ne pas vous faire confiance, pourquoi devriez-vous leur faire confiance ?
Un annuaire de logiciels libres : Framasoft[modifier]
Issu du monde éducatif, Framasoft[11] est un réseau de sites web collaboratifs et regroupe annuaire, blog, forums et autres activités dont l'objet commun est le logiciel libre et son éthique. Il vise à diffuser le logiciel libre et à le faire connaitre auprès du plus large public.
Lieu d'orientation, d'actualités, d'échanges et de projets, Framasoft, grâce à la diversité et au dynamisme de son réseau, est aujourd'hui l'une des principales portes d'entrée francophones du logiciel libre. Sa communauté d'utilisateurs est créatrice de ressources et apporte assistance et conseil à ceux qui découvrent et font leur premiers pas avec les logiciels libres. Elle accompagne ceux qui désirent remplacer leurs logiciels propriétaires par des logiciels libres en apportant une attention tout particulière au processus de migration du système d'exploitation Microsoft Windows vers GNU/Linux.
Tout ce qui est produit est placé sous licence libre, ce qui favorise la participation et garantit que le travail accompli demeurera sans appropriation abusive, au bénéfice de tous.
Dessin vectoriel ou matriciel ?[modifier]
La représentation des images sur un ordinateur se fait de deux façons différentes. La première concerne les images dites « matricielles » (bitmap). Dans celle-ci, l'image se présente comme un tableau de points nommés « pixels ». Cette méthode existe depuis longtemps, c'est celle utilisée pour votre téléviseur.
Cependant, cette méthode n'est pas sans défaut. En effet, lorsqu'on agrandit l'image, on voit apparaitre les pixels : la qualité de l'image est alors dégradé. Une seconde méthode, plus moderne, vise justement à pallier ces défauts. Elle consiste à définir l'image sous forme d'une composition de figures géométriques simples : des courbes, des rectangles, etc. On parle alors d'image « vectorielle ». Son intérêt est d'offrir une grande souplesse pour effectuer des transformations (agrandissement, rotations, dégradés) sans aucune perte de qualité. Ce qui en fait un outil idéal pour les graphistes professionnels.