Publications par CRDP
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(Réponse de Nicolas Michel à une question de Nicolas Pettiaux)
(Nicolas Michel = nmichel [at] april.org, Nicolas Pettiaux = npettiaux [at] april.org)
Question «Que faudrait-il faire pour aider à ce que les documents et contenus CRDP, bien que vendus imprimés, soient aussi libres sous une licence permettant la rediffusion et la modification ?»
La question est importante et reflète le paradoxe du fonctionnement des Crdp, d'autant qu'elle est souvent posée par les collègues profs et les amis libristes entre autres. Je propose de constituer une réponse collective en collectant nos idées et de constituer ainsi un "réservoir" dans lequel puiser pour répondre à nos interlocuteurs..
Voici déjà mes propres points de vues, je les ai numéroté pour que l'ont puisse s'y référer, il n'y a qu'à ajouter des chapitres pour les nouvelles idées
Pourquoi certains établissements publics ne mettent pas leurs productions en libre alors qu'ils sont payés par l'état ?[modifier]
Les établissements publics en question ne sont subventionnés que partiellement[modifier]
L'IGN, France télévision, ina, Crdps, Météo France, EPV, Bnf.... ont tous des régimes de revenus et de fonctionnement différents. Certains sont certainement subventionnés à 100%, la majeures partie des autres ont a trouver des ressources en propre pour payer leurs agents ; c'est le cas des Crdp.
Il est à noter que personne ne remet en question le paiement d'entrée pour des films de cinéma subventionnés par France Tv, la vente des cartes de l'ign, etc. C'est la vente de nos produits et services qui nous fait vivre.
La production des CRDP est principalement «éditoriale»[modifier]
C'est à dire mise en forme en vue d'une exploitation la plus pertinente possible pour les usagers (ici, les enseignants). Hors les deals (pour ne pas dire les "équilibres") qui existent depuis bientôt 200ans entre l'état et les éditeurs ne comprennent pas le notion de "gratuité", sauf à titre de promo commerciale. Les Crdp et le Cndp n'arrivent pas à se sortir de ce modèle. Je pense pour ma part que c'est principalement parce qu'aucun modèle alternatif n'est présent, qui ne nécessiterait une refonte complète de tous le système (ce qui se passe en ce moment pour le son). Hors, ces bouleversements nécessitent courage, inventivité et investissements, incluent une part de risques, donc de pertes, et tout ceci n'est pas vraiment inscrit dans les habitudes quasi administratives de l'édition en France. Nous sommes condamnés à disparaitre au profit de modèles émergents sauf si ..
Financement sur projet[modifier]
Les politiques de transformation des "subventions de fonctionnement", paiement pour une nombre d'heure, en "contractualisations", paiement pour une action, un produit. Ceci fait que l'argent public est employé de façon plus pertinente (c'est mon point de vue) mais ne facilite pas une éventuelle globalisation des actions pour une avancée vers l'open data. Car on peut aborder le pb sous l'angle de l'Open Data. Hors le caractère éditorial rend difficile une exploitation parcellisée (avec des granules fins) des productions dont c'est justement l'aspect éditorial qui est notre plus value.
Pertinence[modifier]
Pour avoir fait des allers retour professionnels entre privé et public, j'ai observé que même lorsque la volonté que le service public fasse mieux que le privé (c'est normalement pour cela qu'il est subventionné), et j'ai rencontré cette volonté très souvent n'en déplaise aux médias anti-fonctionnaire, j'ai rarement constaté que le service en question était une réponse à une interrogation dudit public. Pour faire plus court, je n'ai encore jamais rencontré de service au public répondant à une expression de besoin issue du public concerné : On part d'une idée (généreuse certes), on développe sans contrôle et on se demande pourquoi ça ne "prends pas", "ça ne convient pas". Je ne parle pas des LL, je parle de bcp de projets politiques ou auto-créés portés par les opérateurs que sont les étab publics. Je suis dur, mais l'enjeu de la survie d'un service public est à cette aune, à mon humble avis bien sûr. J'en suis désolé, je n'ai pas de contre-exemple. La relation à une production "payante", mettant les aspects financiers en jeu, facilite la prise en compte de la notion de "pertinence", même s'il faut sans arrêt penser que cette "pertinence" ne doit surtout pas être que financière.
Pourquoi Eyrolles y arrive ?[modifier]
Pourquoi Eyrolles gagne-t-il sa vie en diffusant un livre numérique en CC tout en vendant une version papier ? Tout simplement parce qu'il s'agit d'un manuel scolaire, qui sera acheté par des opérateurs publics (qui ne peuvent appeler les élèves à utiliser une version électroniques en cours), en grand nombre (j'espère), que les 200 ou 300 version téléchargées seront incitatives à l'achat du papier.
Les Crdp ne peuvent pas faire des ouvrages pour les élèves (pour des raisons que ne me sont tjrs pas claires). Notre volume de vente pour un ouvrage similaire à destination des profs correspondrait donc au 200 ou 300 versions que les profs n'achèteront pas tous (les profs achètent leur livres sur leurs deniers). Point. D'un côté ~5000ex vendus, 200 téléchargés. D'un autre qq dizaines vendus, 200 téléchargés. la différence, ce sont les 30.000€ qui permettent de dédommager les auteurs, payer les droits associés, rémunérer les vendeurs et l'imprimeur.
Contractualisation[modifier]
C'est possible quand les apports en contractualisation (partenariats ou commande) couvrent les frais initiaux.. à creuser.