Webinaire Etalab – 10 ans d’open data, premiers retours et pistes pour la décennie à venir

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Titre : Webinaire Etalab – 10 ans d’open data, premiers retours et pistes pour la décennie à venir

Intervenant : Simon Chignard

Lieu : Rencontres Numériques Pays Basque 2021

Date : 2 juillet 2021

Durée : 35 min

Vidéo

Licence de la transcription : Verbatim

Illustration :

NB : transcription réalisée par nos soins, fidèle aux propos des intervenant·e·s mais rendant le discours fluide.
Les positions exprimées sont celles des personnes qui interviennent et ne rejoignent pas nécessairement celles de l'April, qui ne sera en aucun cas tenue responsable de leurs propos.

Description

Ce webinaire était proposé dans le cadre de la journée 100% online des Rencontres Numériques Pays Basque 2021, le vendredi 2 juillet dernier. L'événement avait pour objectif de présenter un maximum de solutions et de méthodes pour acter concrètement au quotidien en faveur d’un numérique responsable.

Transcription

 ??? : Bonjour à tous. Merci à ceux qui ont fait l’effort de suivre ce webinaire d’être venus à l’heure. C’est dans le cadre, bien sûr, des Rencontres numériques 2021 que nous organisons ici en Pays basque.
Ce webinaire est un peu spécial parce que, pour tout vous dire, en 2011 on avait déjà invité Simon, ça se passait à Anglet, c’était en présentiel à l’époque, c’était l’autre monde et ça parlait déjà d’open data. Ça fait maintenant deux/trois ans qu’Antic est une agence développement numérique ; on accompagne les collectivités pour les aider à appréhender cette thématique de l’open data. Simon, avant, travaillait à La Cantine de Rennes, depuis a intégré Etalab, l’institution qui gère le portail data.gouv.fr et, du coup, on se disait dix ans après, quasiment jour pour jour, c’est l’occasion de faire un petit point et pourquoi pas également de regarder un peu derrière dans le rétro mais aussi de regarder devant.
Simon, merci beaucoup d’avoir accepté notre invitation. Je te laisse la parole. Je reviendrai sûrement rapidement après à la fin. Merci beaucoup.

Simon Chignard : Très bien. Merci à vous pour l’invitation. Effectivement c’est avec grand plaisir que je reviens dix ans après pour échanger à nouveau, pour plein de raisons, ne serait-ce que parce que cette année on fête aussi les dix ans de la mission Etalab puisque que ça fait dix que Etalab a été créée, elle a connu plein de péripéties, on est toujours au sein du gouvernement, des services du Premier ministre, on a eu pas mal de rattachements un peu différents, maintenant on est au sein de la Direction interministérielle du numérique.
Ce que je voulais vous proposer en une demi-heure trois quarts d’heure ensemble, c’était qu’on regarde un peu, qu’on essaye de faire un bilan critique 2011/2021, qu’est-ce qui s’est passé entre les deux. Si on fait deux photos, j’en prends une il y a dix ans, j’en prends une maintenant, qu’est-ce qui a changé ?, à part le fait qu’il y a dix ans j’avais un petit peu plus de cheveux, qu’est-ce qui s’est passé entre les deux ? Et puis, en fin de discussion, je voudrais essayer de vous proposer un peu quelques éléments de projection, voir un peu vers quoi ça pourrait aller, ce que pourraient être les pistes pour les quelques prochaines années qui viennent et pourquoi pas aussi pour les dix ans à venir.
Je n’ai pas de transparents, mais j’ai repris quelques éléments qui me semblaient intéressants, faire une photo il y a dix ans et maintenant.
Ça c’est juste pour la petite histoire. Effectivement je suis venu à Anglet le 27 octobre 2011, à l’époque j’étais l’un des administrateurs de La Cantine numérique de Rennes qui est une structure qui, depuis, a été absorbée, qui est devenue le pool qui a été entre-temps la French tech, peu importe à la rigueur. En 2011 c’est l’époque où Rennes, et c’est ce que j’étais venu raconter chez vous, fait partie des territoires un peu pionniers en France en matière d’ouverture des données publiques. C’est vrai qu’en fait en 2011, on peut qualifier ça, je ne sais pas comment le dire autrement, mais pour moi c’est le temps des pionniers avec tout ce que ça implique.
Dans ces pionniers à l’époque il y a pas mal de gens, il y a quelques villes en France, on pourrait parler de Paris, mais c’est le côté le chauvin, breton qui va parler d’abord, c’est plutôt d’abord à Rennes que ça s’est passé avant de se passer à Paris, il y avait des choses à Montpellier et autres, mais il y avait aussi quelque chose d’extrêmement important à l’époque, c’était une association qui était basée à Nantes, qui s’appelait LiberTIC, dont certains d’entre vous se souviennent et de la fondatrice de LiberTIC, Claire Gallon, et Claire et ses collègues publiaient à l’époque plusieurs fois, deux fois par an minimum je crois, la carte de France de l’open data. Donc c’est un peu un petit clin d’œil à ce qu’est l’open data il y a dix ans. Donc l’open data en France il y a dix ans c’est ça. Qu’est-ce que ça veut dire ? On voit quelques territoires en vert, c’est ce qui est déjà ouvert, en bleu c’est ce qui est en cours, en tout cas à l’époque, et puis en gris c’est ceux qui sont en réflexion. Ce qu’on voit à cette époque-là c’est que, finalement, le territoire est encore assez disparate. On voit des initiatives à Rennes, à Paris, à Montpellier, à Bordeaux, on voit la région Aquitaine à l’époque, puisqu’on est encore avant les fusions des régions qui sont intervenues après, et on voit aussi des mouvements, comme ça, un petit peu citoyens, à Toulouse, à Lille, à Nantes, à Dijon et puis on voit, j’allais dire, cette carte de France peu à peu se colorer, changer un petit peu de couleur. Ça, pour moi, c’est vraiment l’époque des pionniers.
Un autre point intéressant c’est que vous voyez marqué en haut de l’image « Plateforme nationale data.gouv.fr en cours » puisque, effectivement, à l’époque où est fait cette carte, en juin 2011, on n’a pas encore eu le lancement de la plateforme nationale data.gouv.fr qui a été lancée peu après.
Ça c’est la photo en 2011, j’allais dire que c’est le temps des pionniers pour moi au sens où c’est le temps où des collectivités, des collectifs citoyens, se lancent de manière assez volontariste, essayent de lancer un petit peu les choses et puis de bricoler, en fait, puisqu’il faut bien appeler un chat un chat. À l’époque il n’y a pas de textes juridiques très clairs sur le sujet, il n’y a pas forcément de pratiques encore très bien définies, il n’y a pas toujours de standards de données, il n’y a pas toujours de licences qui encadreraient les réutilisations. On a beaucoup de débats à cette époque-là sur la question des licences. Ça c’est la photo en 2011.
Et puis de 2011, si j’avance dix ans après – après on reviendra sur ce qui s’est passé entre les deux, LiberTIC ne publie plus ces cartes-là, d’ailleurs la carte serait beaucoup plus compliquée à comprendre si on la refaisait maintenant – vous avez des données très intéressantes qui sont publiées par l’Observatoire opendata des territoires. C’est un programme qui est réalisé par l’association OpenDataFrance, qui fait notamment un petit peu ce travail-là extrêmement précis, extrêmement détaillé.
Ce qu’on voit en juillet 2021, donc le dernier comptage on va dire, on a à peu près 600 collectivités, un petit moins de 600 collectivités en France qui ont ouvert les données, 15 régions sur les 15, je crois, que compte la France métropolitaine, une grande partie des départements, une partie importante aussi des EPCI [Établissements publics de coopération intercommunale] et puis quelques communes, sachant que, effectivement, ça va dépendre si l’on va regarder le verre à moitié plein ou à moitié vide – c’est vrai qu’entre-temps est passée la loi pour une République numérique que j’aurai l’occasion de vous présenter juste après. On voit finalement qu’il y a eu une progression et selon ces mêmes données de l’association OpenDataFrance, 50 % de la population française, en juin 2021, est en capacité d’accéder à des données locales.
Quand on dit des données locales, quand on prend 50 %, ça ne veut pas dire qu’il y a 50 % des Français qui n’ont accès à aucune donnée concernant leur territoire. Ce n’est pas vrai. Typiquement l’INSEE publie, au niveau national, des données avec une maille, une finesse, y compris locale au niveau de votre commune. Finalement c’est 100 % des Français qui ont accès à des données concernant leur territoire. Par contre 50 % d’entre eux peuvent accéder à des données qui sont produites localement, j’allais dire qui sont véritablement de la donnée locale.
Ça c’est le premier point. Je ne sais pas comment qualifier, autant je disais 2011 c’est le temps des pionniers, est-ce que 2021 c’est l’époque de la maturité, de la normalisation ? Il y a peut-être plein de termes à trouver un petit peu, mais on voit quand même bien qu’on a vraiment changé d’échelle.

L’autre point qui me semble important à souligner aussi c’est qu’on a changé d’échelle en termes de compréhension du sujet open data. Pourquoi je vous dis ça ? Hier même ont été publiées les dernières données, le dernier baromètre du numérique, c’est un travail que fait le gouvernement chaque année, un travail qui est confié à une société d’études qui s’appelle le CRÉDOC et, chaque année, le CRÉDOC interroge les Français sur les usages du numérique. Il s’avère que cette année c’est intéressant parce qu‘il y a des questions spécifiquement sur l’open data. C’est tout frais, ça date d’hier et, d’après les données du baromètre du numérique édition 2021source enquête du CRÉDOC, quand on pose la question aux Français à propos des données publiques ouvertes à tous en open data qui sont accessibles sur des sites publics, avec quelques exemples – le prix de l’immobilier par quartier, les résultats des contrôles d’hygiène dans les restaurants, les données détaillées sur les données de Coronavirus – diriez-vous que vous les avez déjà consultées, vous savez que ça existe mais que vous ne les avez pas consultées, vous ne connaissez pas ces données ou vous ne savez pas, vous ne répondez pas à la question. On a constaté là qu’il y a un quart des Français qui déclarent, selon cette enquête, avoir déjà consulté des données en open data et 30 % d’entre eux disent qu’ils savent que ça existe même s’ils ne les ont jamais consultées. Ça veut dire quand même que, par rapport à la situation d’il y a dix ans, je suis sûr que si la même enquête avait été faite il y a dix ans, on aurait eu 0,2 % des Français qui auraient dit « j’en ai déjà consultées » et peut-être à peine 0,6 % qui auraient dit « je sais que ça existe même si je ne les ai jamais consultées. ».On voit bien quand même, je pense que c’est un point hyper-intéressant de voir que c’est finalement rentré dans les usages du numérique même si, bien sûr, ça reste encore des usages qui ne sont pas généralisés à tous les types de public.

Pourquoi ? Qu’est-ce qui s’est passé un peu entre les deux et comment peut-on expliquer aujourd’hui ce relatif engouement, on va dire, pour les données ouvertes ?

11’ 09

Le premier point. Entre 2011 et 2021