Différences entre les versions de « Webinaire Etalab – 10 ans d’open data, premiers retours et pistes pour la décennie à venir »

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'''Titre :''' Webinaire Etalab – 10 ans d’open data, premiers retours et pistes pour la décennie à venir
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Publié [https://www.librealire.org/webinaire-etalab-10-ans-d-open-data-premiers-retours-et-pistes-pour-la-decennie-a-venir-simon-chignard ici] - Septembre 2021
 
 
'''Intervenant :''' Simon Chignard
 
 
 
'''Lieu :'''  Rencontres Numériques Pays Basque 2021
 
 
 
'''Date :''' 2 juillet 2021
 
 
 
'''Durée :''' 35 min
 
 
 
'''[https://www.youtube.com/watch?v=2YxqVKkyw1Q Vidéo]'''
 
 
 
'''Licence de la transcription :''' [http://www.gnu.org/licenses/licenses.html#VerbatimCopying Verbatim]
 
 
 
'''Illustration :'''
 
 
 
'''NB :''' <em>transcription réalisée par nos soins, fidèle aux propos des intervenant·e·s mais rendant le discours fluide.<br/>
 
Les positions exprimées sont celles des personnes qui interviennent et ne rejoignent pas nécessairement celles de l'April, qui ne sera en aucun cas tenue responsable de leurs propos.</em>
 
 
 
==Description==
 
 
 
Ce webinaire était proposé dans le cadre de la journée 100% online des Rencontres Numériques Pays Basque 2021, le vendredi 2 juillet dernier.
 
L'événement avait pour objectif de présenter un maximum de solutions et de méthodes pour acter concrètement au quotidien en faveur d’un numérique responsable.
 
 
 
==Transcription==
 
 
 
<b> ??? : </b>Bonjour à tous. Merci à ceux qui ont fait l’effort de suivre ce webinaire d’être venus à l’heure. C’est dans le cadre, bien sûr, des Rencontres numériques 2021 que nous organisons ici en Pays basque.<br/>
 
Ce webinaire est un peu spécial parce que, pour tout vous dire, en 2011 on avait déjà invité Simon, ça se passait à Anglet, c’était en présentiel à l’époque, c’était l’autre monde et ça parlait déjà d’<em>open data</em>. Ça fait maintenant deux/trois ans qu’Antic est une agence développement numérique ; on accompagne les collectivités pour les aider à appréhender cette thématique de l’<em>open data</em>. Simon, avant, travaillait à La Cantine de Rennes, depuis a intégré Etalab, l’institution qui gère le portail data.gouv.fr et, du coup, on se disait dix ans après, quasiment jour pour jour, c’est l’occasion de faire un petit point et pourquoi pas également de regarder un peu derrière dans le rétro mais aussi de regarder devant.<br/>
 
Simon, merci beaucoup d’avoir accepté notre invitation. Je te laisse la parole. Je reviendrai sûrement rapidement après à la fin. Merci beaucoup.
 
 
 
<b>Simon Chignard : </b>Très bien. Merci à vous pour l’invitation. Effectivement c’est avec grand plaisir que je reviens dix ans après pour échanger à nouveau, pour plein de raisons, ne serait-ce que parce que cette année on fête aussi les dix ans de la mission Etalab puisque que ça fait dix que Etalab a été créée, elle a connu plein de péripéties, on est toujours au sein du gouvernement, des services du Premier ministre, on a eu pas mal de rattachements un peu différents, maintenant on est au sein de la Direction interministérielle du numérique.<br/>
 
Ce que je voulais vous proposer en une demi-heure trois quarts d’heure ensemble, c’était qu’on regarde un peu, qu’on essaye de faire un bilan critique 2011/2021, qu’est-ce qui s’est passé entre les deux. Si on fait deux photos, j’en prends une il y a dix ans, j’en prends une maintenant, qu’est-ce qui a changé ?, à part le fait qu’il y a dix ans j’avais un petit peu plus de cheveux, qu’est-ce qui s’est passé entre les deux ? Et puis, en fin de discussion, je voudrais essayer de vous proposer un peu quelques éléments de projection, voir un peu vers quoi ça pourrait aller, ce que pourraient être les pistes pour les quelques prochaines années qui viennent et pourquoi pas aussi pour les dix ans à venir.<br/>
 
Je n’ai pas de transparents, mais j’ai repris quelques éléments qui me semblaient intéressants, faire une photo il y a dix ans et maintenant.<br/>
 
Ça c’est juste pour la petite histoire. Effectivement je suis venu à Anglet le 27 octobre 2011, à l’époque j’étais l’un des administrateurs de La Cantine numérique de Rennes qui est une structure qui, depuis, a été absorbée, qui est devenue le pool qui a été entre-temps la French tech, peu importe à la rigueur. En 2011 c’est l’époque où Rennes, et c’est ce que j’étais venu raconter chez vous, fait partie des territoires un peu pionniers en France en matière d’ouverture des données publiques. C’est vrai qu’en fait en 2011, on peut qualifier ça, je ne sais pas comment le dire autrement, mais pour moi c’est le temps des pionniers avec tout ce que ça implique.<br/>
 
Dans ces pionniers à l’époque il y a pas mal de gens, il y a quelques villes en France, on pourrait parler de Paris, mais c’est le côté le chauvin, breton qui va parler d’abord, c’est plutôt d’abord à Rennes que ça s’est passé avant de se passer à Paris, il y avait des choses à Montpellier et autres, mais il y avait aussi quelque chose d’extrêmement important à l’époque, c’était une association qui était basée à Nantes, qui s’appelait LiberTIC, dont certains d’entre vous se souviennent et de la fondatrice de LiberTIC, Claire Gallon, et Claire et ses collègues publiaient à l’époque plusieurs fois, deux fois par an minimum je crois, la carte de France de l’<em>open data</em>. Donc c’est un peu un petit clin d’œil à ce qu’est l’<em>open data</em> il y a dix ans. Donc l’<em>open data</em> en France il y a dix ans c’est ça. Qu’est-ce que ça veut dire ? On voit quelques territoires en vert, c’est ce qui est déjà ouvert, en bleu c’est ce qui est en cours, en tout cas à l’époque, et puis en gris c’est ceux qui sont en réflexion. Ce qu’on voit à cette époque-là c’est que, finalement, le territoire est encore assez disparate. On voit des initiatives à Rennes, à Paris, à Montpellier, à Bordeaux, on voit la région Aquitaine à l’époque, puisqu’on est encore avant les fusions des régions qui sont intervenues après, et on voit aussi des mouvements, comme ça, un petit peu citoyens, à Toulouse, à Lille, à Nantes, à Dijon et puis on voit, j’allais dire, cette carte de France peu à peu se colorer, changer un petit peu de couleur. Ça, pour moi, c’est vraiment l’époque des pionniers.<br/>
 
Un autre point intéressant c’est que vous voyez marqué en haut de l’image « Plateforme nationale data.gouv.fr en cours » puisque, effectivement, à l’époque où est fait cette carte, en juin 2011, on n’a pas encore eu le lancement de la plateforme nationale data.gouv.fr qui a été lancée peu après.<br/>
 
Ça c’est la photo en 2011, j’allais dire que c’est le temps des pionniers pour moi au sens où c’est le temps où des collectivités, des collectifs citoyens, se lancent de manière assez volontariste, essayent de lancer un petit peu les choses et puis de bricoler, en fait, puisqu’il faut bien appeler un chat un chat. À l’époque il n’y a pas de textes juridiques très clairs sur le sujet, il n’y a pas forcément de pratiques encore très bien définies, il n’y a pas toujours de standards de données, il n’y a pas toujours de licences qui encadreraient les réutilisations. On a beaucoup de débats à cette époque-là sur la question des licences. Ça c’est la photo en 2011.<br/>
 
Et puis de 2011, si j’avance dix ans après – après on reviendra sur ce qui s’est passé entre les deux, LiberTIC ne publie plus ces cartes-là, d’ailleurs la carte serait beaucoup plus compliquée à comprendre si on la refaisait maintenant – vous avez des données très intéressantes qui sont publiées par l’Observatoire opendata des territoires. C’est un programme qui est réalisé par l’association OpenDataFrance, qui fait notamment un petit peu ce travail-là extrêmement précis, extrêmement détaillé.<br/>
 
Ce qu’on voit en juillet 2021, donc le dernier comptage on va dire, on a à peu près 600 collectivités, un petit moins de 600 collectivités en France qui ont ouvert les données, 15 régions sur les 15, je crois, que compte la France métropolitaine, une grande partie des départements, une partie importante aussi des EPCI [Établissements publics de coopération intercommunale] et puis quelques communes, sachant que, effectivement, ça va dépendre si l’on va regarder le verre à moitié plein ou à moitié vide – c’est vrai qu’entre-temps est passée la loi pour une République numérique que j’aurai l’occasion de vous présenter juste après. On voit finalement qu’il y a eu une progression et selon ces mêmes données de l’association OpenDataFrance, 50 % de la population française, en juin 2021, est en capacité d’accéder à des données locales.<br/>
 
Quand on dit des données locales, quand on prend 50 %, ça ne veut pas dire qu’il y a 50 % des Français qui n’ont accès à aucune donnée concernant leur territoire. Ce n’est pas vrai. Typiquement l’INSEE publie, au niveau national, des données avec une maille, une finesse, y compris locale au niveau de votre commune. Finalement c’est 100 % des Français qui ont accès à des données concernant leur territoire. Par contre 50 % d’entre eux peuvent accéder à des données qui sont produites localement, j’allais dire qui sont véritablement de la donnée locale.<br/>
 
Ça c’est le premier point. Je ne sais pas comment qualifier, autant je disais 2011 c’est le temps des pionniers, est-ce que 2021 c’est l’époque de la maturité, de la normalisation ? Il y a peut-être plein de termes à trouver un petit peu, mais on voit quand même bien qu’on a vraiment changé d’échelle.
 
 
 
L’autre point qui me semble important à souligner aussi c’est qu’on a changé d’échelle en termes de compréhension du sujet <em>open data</em>. Pourquoi je vous dis ça ? Hier même ont été publiées les dernières données, le dernier baromètre du numérique, c’est un travail que fait le gouvernement chaque année, un travail qui est confié à une société d’études qui s’appelle le CRÉDOC et, chaque année, le CRÉDOC interroge les Français sur les usages du numérique. Il s’avère que cette année c’est intéressant parce qu‘il y a des questions spécifiquement sur l’<em>open data</em>. C’est tout frais, ça date d’hier et, d’après les données du baromètre du numérique édition 2021source enquête du CRÉDOC, quand on pose la question aux Français à propos des données publiques ouvertes à tous en <em>open data</em> qui sont accessibles sur des sites publics, avec quelques exemples – le prix de l’immobilier par quartier, les résultats des contrôles d’hygiène dans les restaurants, les données détaillées sur les données de Coronavirus – diriez-vous que vous les avez déjà consultées, vous savez que ça existe mais que vous ne les avez pas consultées, vous ne connaissez pas ces données ou vous ne savez pas, vous ne répondez pas à la question. On a constaté là qu’il y a un quart des Français qui déclarent, selon cette enquête, avoir déjà consulté des données en <em>open data</em> et 30 % d’entre eux disent qu’ils savent que ça existe même s’ils ne les ont jamais consultées. Ça veut dire quand même que, par rapport à la situation d’il y a dix ans, je suis sûr que si la même enquête avait été faite il y a dix ans, on aurait eu 0,2 % des Français qui auraient dit « j’en ai déjà consultées » et peut-être à peine 0,6 % qui auraient dit « je sais que ça existe même si je ne les ai jamais consultées. ».On voit bien quand même, je pense que c’est un point hyper-intéressant de voir que c’est finalement rentré dans les usages du numérique même si, bien sûr, ça reste encore des usages qui ne sont pas généralisés à tous les types de public.
 
 
 
Pourquoi ? Qu’est-ce qui s’est passé un peu entre les deux et comment peut-on expliquer aujourd’hui ce relatif engouement, on va dire, pour les données ouvertes ?
 
 
 
==11’ 09==
 
 
 
Le premier point. Entre 2011 et 2021 il y a eu une date un peu importante, je crois, qui est 2016 avec le vote au Parlement, à l’Assemblée nationale et au Sénat, de la loi pour une République numérique. Pour moi c’est un moment important dans le mouvement <em>open data</em> en France pour plein de raisons. C’est un moment intéressant aussi parce que c’est l’une des rares lois, je crois que c’est même quasiment la seule lors du quinquennat précédent, qui a été votée à l’unanimité à l’Assemblée nationale et au Sénat, donc ça a fait vraiment un consensus au niveau de la classe politique sur ces questions d’ouverture des données.<br/>
 
La loi pour une République numérique a fait de l’ouverture des données le principe par défaut, l’ouverture par principe ou par défaut ça dépend de comment vous voulez voir les choses. Ce que je veux dire par là c’est que auparavant, en 2011, on était dans le temps des pionniers, c’est-à-dire ceux qui y allaient vraiment étaient volontaristes. Depuis 2016 tout le monde est censé y aller. Les résultats de l’Observatoire opendata des territoires par OpenDataFrance, que je vous montrais tout à l’heure, montrent notamment que pour les collectivités de plus petite taille ce n’est pas encore ça, très clairement il y a encore un gros enjeu d’accompagnement, il y a encore de très gros enjeux pour essayer de faire en sorte que les choses se fassent. Donc ça c’est, j’allais dire, un premier point.
 
 
 
Il y a un autre élément, à mon avis, qui explique un petit peu pourquoi les choses se sont développées, pourquoi on a constaté une accélération.<br/>
 
Quand je disais tout à l’heure 2021 c’est l’époque de la maturité, juste pour vous donner quelques exemples. Ça c’est le portail data-gouv.fr, c’est la plateforme ouverte des données publiques françaises, c‘est le portail qu’on gère chez Etalab, qui est alimenté, c’est intéressant, par plein de données aussi bien d’acteurs publics, quelques acteurs entreprises ou associatifs, mais surtout il y a beaucoup de données qui viennent des collectivités elles-mêmes. Quand on dit que c’est la plateforme nationale, ce n’est pas la plateforme que de l’État, c’est la plateforme de l’État, des administrations, des ministères, des administrations décentrées, il y a vraiment énormément de choses.<br/>
 
Nous avons constaté deux moments importants pour accélérer l’usage des données.<br/>
 
Le premier moment a été l’ouverture des données de transaction immobilière, ce qu’on appelle les demandes de valeurs foncières. Je ne sais pas si vous connaissez ces demandes, ce fichier de demandes de valeurs foncières en tout cas, si vous ne le connaissez pas, je vous en montre juste un petit exemple, une petite illustration. Ça c’est la petite application très simple qu’a développée Etalab qui permet d’accéder aux données, de les visualiser.<br/>
 
Qu’est-ce qu’on a dans ce fichier ? Je vais aller dans le département des Pyrénées Atlantiques, je vais retourner à Anglet dix ans après et, sur le territoire d’Anglet je vais un peu zoomer, par exemple je vais prendre cette parcelle-là, cette parcelle cadastrale et à l’intérieur de la parcelle cadastrale je vais pouvoir voir l’ensemble des transactions immobilières. Par exemple, je suis capable de voir au 11 bis allée de la Grande Dune à Anglet, le 12 avril 2016, a été vendue pour 562 000 euros une maison de cinq pièces avec 1000 m<sup>²</sup> de sol. Donc on a là, je crois, pour moi, quelque chose d’extrêmement important à plusieurs niveaux.<br/>
 
Le premier point c’est qu’on commence à avoir des données et, à mon avis, les données de demandes de valeurs foncières l’illustrent bien, qui ont très grosse valeur d’usage. C’est-à-dire que concrètement ces données-là sont utiles aussi bien quand vous voulez vendre votre maison que quand vous voulez en acheter une ; elles sont utiles pour des communes pour être capables de voir la variation du prix du foncier ; elles sont utiles pour des aménageurs urbains ; elles sont utiles et elles sont très réutilisées, on le sait, par les notaires, par les agences immobilières ou autres. Donc on a vraiment des données qui ont une très forte valeur et ça, on ne l’avait pas il y a dix ans. Très clairement les données qu’on avait il y avait il y a dix ans, c’était par exemple les horaires de bus, des données sur la natalité qui, encore une fois, sont aussi des données intéressantes, mais on n’a pas la même création de valeur avec ces données-là que celles qu’on peut avoir avec cet exemple-là de demandes de valeur foncières
 
 
 
Autre point, à mon avis important, représenté par ces données-là, c’est que là on rentre un peu dans le dur, j’ai envie de dire, parce qu’on a des données qui se rapportent à une transaction particulière. C’est là où ça devient intéressant. Historiquement, en France mais aussi en Europe, on a toujours eu la question de l’équilibre entre les données publiques et la protection de la vie privée des individus. Contrairement à l’approche anglo-saxonne, en Europe on a toujours plutôt privilégié la protection de la vie privée des individus versus le droit d’accès à l’information. Tout ce que je vous montre là est parfaitement légal et encadré, un avis a été rendu par la CNIL qui a permis l’ouverture de ces données-là, qui a permis leur diffusion. Mais très clairement si moi je suis votre voisin et que vous habitez au 11 bis allée de la Grande Dune, je suis capable de savoir que vous avez payé 562 000 euros pour acheter la maison que vous occupez aujourd’hui. Donc très clairement on voit que ça met en œuvre aussi un petit peu des tensions qu’il peut y avoir et je trouve que cet exemple-là est assez intéressant à ce titre-là.
 
 
 
La deuxième illustration, la généralisation on va dire un petit peu, qui peut d’ailleurs expliquer en partie pourquoi on a ce sondage qui nous dit qu’un quart des Français, quasiment plus d’un quart des Français disent qu’ils ont déjà consulté des données en <em>open data</em>, c’est bien sûr, et malheureusement, la crise sanitaire. Très clairement ça a eu un effet de développement très fort à la fois en matière d’offre de données, mais aussi, bien sûr, en matière de réutilisation et d’avoir un nombre de gens beaucoup plus important qui consultent les données.<br/>
 
Juste pour vous montrer en matière d’offre de données déjà.<br/>
 
Sur data.gouv.fr, on accueille, on héberge plein de données relatives à la crise de la Covid-19. Il y a bien sûr des données sanitaires, des données sur les hospitalisations, des données sur les tests, des données maintenant aussi sur la campagne de vaccination. Donc vous trouvez plein de choses, par exemple les données de vaccination par lieu de vaccination, les lieux de vaccination, la liste des lieux et compagnie. Peut-être pas plus intéressant mais qu’on imagine spontanément peut-être un petit peu moins, aussi des données économiques. On a plein de données autour de l’activité partielle. Vous savez que l’État a mené des actions d’envergure en faveur du soutien de l’activité économique pour des secteurs comme hôtellerie ou la restauration et là vous pouvez voir vraiment des données précises, département par département, sur quelles ont été les mesures exceptionnelles qui ont été prises pour tel secteur d’activité dans votre département, vous aurez ces données-là .<br/>
 
Et puis on retrouve plein d’autres choses. Ce que je voulais juste vous montrer, qui me semble intéressant, c’est que dans cette affaire-là de la Covid-19, il y a plein de gens qui ont pu produire des données. Par exemple il y a des mesures de politique publique territoriale, il y a des collectivités, la ville d’Issy-les-Moulineaux a, par exemple, publié la liste des commerces ouverts pendant les différentes périodes de confinement ; Marseille a publié la liste des écoles, pendant le confinement il y avait des regroupements d’écoles, donc ils ont publié aussi ces données-là derrière ; la ville de Toulouse a permis à des commerçants, à des restaurateurs, d’occuper le domaine public, d’installer des terrasses pendant la réouverture. Tout ça fait partie de politiques d’ouverture de données. On voit un petit peu tous ces exemples-là de l’idée que ce ne soit pas simplement que l’État qui produise des données, mais que ce soit les territoires qui puissent le faire.<br/>
 
Et puis bien sûr, si on parle d’<em>open data</em> et de données ouvertes, il y a quand même un exemple, à mon avis, qui est tout à fait représentatif, c’est CovidTracker, le site dont le fondateur, Guillaume Rozier, connaît une popularité largement méritée puisque, en l’occurrence – d’ailleurs si vous avez déjà eu l’occasion d’écouter des interviews avec Guillaume Rozier, il le dit de manière assez nette – CovidTracker, ce site qui permet de suivre la progression de l’épidémie en tout point du territoire, finalement ce site n’est alimenté que grâce à l’<em>open data</em>. S’il n’y avait pas de données ouvertes, en l’occurrence des données publiées sur data.gouv.fr par Santé publique France, il n’y a pas de réutilisation possible. Donc sans données ouvertes il n’y a pas de CovidTracker. Donc on voit bien cette dynamique d’avoir aussi des réutilisations.<br/>
 
Et puis CovidTracker, pour moi, c’est aussi un très bon exemple de questionnement, de se dire finalement est-ce que ça aurait été à l’État de faire ça ?, se poser la question. Il y a plein de gens, vous l’avez bien vu dans les discours autour de la gestion de la crise sanitaire, qui disaient CovidTracker c’est super, mais c’était au gouvernement de faire ce système, ç’aurait dû être fait par le gouvernement, il n’y avait pas de raison que ce soit fait par des tiers. Oui et non. Si vous allez sur le site data.gouv.fr, vous trouverez bien aussi un peu ces éléments-là qui existent, puisqu’il y a bien aussi des tableaux de bord qui sont développés de ce point de vue-là.
 
 
 
Je vais arrêter le partage d’écran juste quelques secondes.
 
Tout ça pour vous dire que je pense qu’on est quand même passé d’une situation d’un temps des pionniers il y a dix ans à une vraie phase un peu de maturité aujourd’hui.
 
 
 
==21’ 58==
 
 
 
Si je me retourne sur les dix dernières années,
 

Dernière version du 2 septembre 2021 à 13:56


Publié ici - Septembre 2021