Différences entre les versions de « Utilisation actuelle des logiciels libres dans le milieu associatif ; besoins, limites et opportunités »

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== Introduction ==
 
== Introduction ==
Avant de parler de l'usage de l'informatique dans les associations, il convient de préciser un peu le paysage associatif français dans lequel notre action va s'inscrire. En effet, lorsque l'on pense association, ce sont généralement les noms de très grosses associations qui nous viennent à l'esprit (Croix Rouge pour ne citer qu'un exemple). Cependant, il ne faudrait pas oublier que le monde associatif français est majoritairement constitué de petites et de moyennes associations. En France ce n'est pas moins d'un million d'associations en France qui sont présentes, assurant l'emploi d'environ un million de personnes en équivalent temps plein.  
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Avant de parler de l'usage de l'informatique dans les associations, il convient de préciser un peu le paysage associatif français dans lequel notre action va s'inscrire. En effet, lorsque l'on pense association, ce sont généralement les noms de très grosses associations qui nous viennent à l'esprit (Croix Rouge pour ne citer qu'un exemple). Cependant, il ne faudrait pas oublier que le monde associatif français est majoritairement constitué de petites et de moyennes associations. En France ce n'est pas moins d'un million d'associations qui sont présentes, assurant l'emploi d'environ un million de personnes en équivalent temps plein.  
  
En plus de ces nombreux salariés, beaucoup d'associations travaillent également avec des bénévoles qui en représentent la plus grande part ({{commentaire|76,2% en 2005-2006 selon le rapport CNRS de Viviane Tchernonog|de ce rapport je lis que 76% du volume total de travail bénévole est situé dans des assos 100% bénévoles, mais le travail bénévole au total représente 935k ETP ; ce qui est comparable au volume salarié. Ceci dit, c'est un détail de chiffre qui ne me semble pas essentiel pour le reste de l'analyse.}}). d'après l'enquête CNRS-Matisse du Centre d'économie de la Sorbonne menée auprès des associations en 2005/2006, 84% des associations françaises fonctionnent sans salariés. Il convient donc dans notre cas de garder cet aspect en tête, et de savoir que l'on s'adresse principalement à des bénévoles.
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En plus de ces nombreux salariés, beaucoup d'associations travaillent également avec des bénévoles qui en représentent la plus grande part (la moitié du travail comptabilisé - mais toutes les associations ne valorisent pas le travail de leurs bénévoles en terme comptable). D'après l'enquête CNRS-Matisse du Centre d'économie de la Sorbonne menée auprès des associations en 2005/2006, 84% des associations françaises fonctionnent sans salariés. Il convient donc dans notre cas de garder cet aspect en tête et de savoir que l'on s'adresse principalement à des bénévoles.
  
De plus concernant l'aspect budgétaire (d'après les chiffres de l'enquête CNRS-MATISSE), plus de 15% des associations fonctionnent avec un budget annuel de moins de 1 K€, 32% avec un budget compris entre 1 et 5 K€ et 15% avec un budget compris entre 5 et 10 K€. Ce qui signifie que <s>les</s> 62% des associations n'ont pas les moyens financiers pour engager des prestataires de services pour accompagner leur migration vers le logiciel libre comme cela peut être le cas en entreprise.  
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De plus, concernant l'aspect budgétaire (d'après les chiffres de l'enquête CNRS-MATISSE), plus de 15% des associations fonctionnent avec un budget annuel de moins de 1 K€, 32% avec un budget compris entre 1 et 5 K€ et 15% avec un budget compris entre 5 et 10 K€. Ce qui signifie que <s>les</s> 62% des associations n'ont pas les moyens financiers pour engager des prestataires de services pour accompagner leur migration vers le logiciel libre comme cela peut être le cas en entreprise.  
  
La question des locaux des associations est également intéressante : l'enquête du site loi 1901 réalisée auprès de plus de 1000 associations montre que seul un tiers d'entre elles possède des locaux propres. Ceci signifie que la majeure partie des actions des adhérents des associations est effectuée à leur propre domicile. Pour notre thématique cela signifie, qu'en faisant évoluer les pratiques associatives, nous contribuerons également à faire évoluer les pratiques informatiques des particuliers chez eux.  
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La question des locaux des associations est également intéressante : l'enquête du site loi 1901 réalisée auprès de plus de 1000 associations montre que seul un tiers d'entre elles possède des locaux propres. Ceci laisse supposer que de nombreuses actions des adhérents des associations sont effectuées depuis leur propre domicile. Pour notre thématique cela signifie que les pratiques informatiques associatives sont très liées aux pratiques informatiques des particuliers.  
  
 
Ces éléments d'éclairage concernant le monde associatif français nous permettent de mieux comprendre à qui notre guide va s'adresser et nous donnera des pistes pour sélectionner les informations à y insérer.
 
Ces éléments d'éclairage concernant le monde associatif français nous permettent de mieux comprendre à qui notre guide va s'adresser et nous donnera des pistes pour sélectionner les informations à y insérer.
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Quels usages de l'outil informatique font les associations?
 
Quels usages de l'outil informatique font les associations?
  
L'étude de loi1901.com, confirmée par celle d'Outils-Réseaux, montre que le parc informatique des associations est généralement très faible. Plus des deux tiers des associations possèdent ainsi entre 1 et 5 ordinateurs, l'informatique est donc un outil indispensable pour les associations puisque très peu d'entre elles ne sont pas du tout équipé en informatique.
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L'étude de loi1901.com, confirmée par celle d'Outils-Réseaux, montre que le parc informatique des associations est généralement très faible. Plus des deux tiers des associations possèdent ainsi entre 1 et 5 ordinateurs, l'informatique est donc un outil indispensable pour les associations puisque très peu d'entre elles ne sont pas du tout équipées en informatique.
  
De plus, le système d'exploitation le plus utilisé (82% d'après l'étude de loi1901,) est Windows (d'après la même étude 7% utiliserait MacOS et 8% GNU/Linux, mais ce chiffre reste incertain : en effet les répondants pouvaient cocher plusieurs cases sur ce sondage). Cependant, la petite étude réalisé par Outils-Réseaux montre dans le même temps que le budget pour les licences d'utilisation des systèmes d'exploitation et des logiciels est, dans plus de 60% des cas, nul. Cela montre plusieurs choses : les associations n'ont pas conscience, lors de leur achat d'équipement informatique, que le prix des licences est inclus ; les associations (même si cela n'est pas démontré statistiquement, beaucoup de personnes travaillant en association pourraient le confirmer) utilisent des logiciels sans en avoir acheté les licences.  
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De plus, le système d'exploitation le plus utilisé (82% d'après l'étude de loi1901,) est Windows (d'après la même étude 7% utiliserait MacOS et 8% GNU/Linux, mais ce chiffre reste incertain : en effet les répondants pouvaient cocher plusieurs cases sur ce sondage). Cependant, la petite étude réalisée par Outils-Réseaux montre dans le même temps que le budget pour les licences d'utilisation des systèmes d'exploitation et des logiciels est, dans plus de 60% des cas, nul. Cela montre plusieurs choses : les associations n'ont pas conscience, lors de leur achat d'équipement informatique, que le prix des licences est inclus ; par ailleurs, des associations (même s'il est difficile d'évaluer où mettre le curseur) utilisent sans doute des logiciels privateurs commerciaux sans en avoir acheté les licences.
  
Enfin, le dernier point concernant l'utilisation de l'informatique dans les associations concerne les ressources humaines des associations qui gèrent l'informatique. Généralement l'informatique de l'association est gérée par un ou deux bénévoles (enquête de LIbreAssociation, enquête de Toulibre, enquête de loi910), ce qui conduit à des situations compliquées : l'informaticien devient alors indispensable puisque sans lui il n'y aurait plus d'informatique, or l'informatique est utilisé pour des tâches nécessaires à la survie de l'association. De plus les bénévoles et salariés n'ont pas ou que très peu de connaissance dans ce domaine et  l'outil informatique est perçu comme nécessaire que pour les tâches administratives et de gestion (notamment les logiciels spécifiques comme le montre le questionnaire réalisé par Libre Association).
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Enfin, le dernier point concernant l'utilisation de l'informatique dans les associations concerne les ressources humaines qui gèrent l'informatique. Généralement l'informatique de l'association est gérée par un ou deux bénévoles (enquête de LibreAssociation, enquête de Toulibre, enquête de loi1901), ce qui conduit à des situations compliquées : l'informaticien devient alors indispensable puisque sans lui il n'y aurait plus d'informatique. Or l'informatique est utilisée pour des tâches nécessaires à la survie de l'association. De plus les bénévoles et salariés n'ont pas ou que très peu de connaissances dans ce domaine et  l'outil informatique est perçu comme nécessaire d'abord pour les tâches administratives et de gestion (notamment les logiciels spécifiques comme le montre le questionnaire réalisé par Libre Association).
  
 
== Quels sont les besoins d'outils informatiques des associations ? ==
 
== Quels sont les besoins d'outils informatiques des associations ? ==
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** Élaboration des documents
 
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** Gestion de base de données de contact
 
** Gestion de base de données de contact
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* Administration/gestion
 
* Administration/gestion
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** Gestion des documents officiels (CR, statuts, etc.)
 
** Gestion des documents officiels (CR, statuts, etc.)
  
* Applications métiers : répond à des besoins spécifiques en fonction des secteurs (culturel, sportif, social, etc.) Exemple emblématique : SIGMAH
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* Applications métiers : répond à des besoins spécifiques en fonction des secteurs (culturel, sportif, social, etc.) Exemple emblématique : [http://www.sigmah.org/?q=fr SIGMAH]
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=== Commentaire sur les aspects de communication ===
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On peut regrouper les usages actuels selon 3 catégories :
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* communication (au sens unidirectionnel) ;
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Il apparaît assez nettement que l'usage le plus répandu à ce niveau concerne l'utilisation de sites web comme un outil de communication ; peu d'association semblent n'être pas équipées en la matière. Toutefois, seule une relative minorité d'entre elles déclarent utiliser leur site web dans un but collaboratif ; et encore moins songent utiliser le site web comme un outil pour échanger avec l'extérieur.
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Cela montre toute la nécessité qu'il y a à faire de la pédagogie sur ces deux derniers enjeux (échanges avec l'extérieur et collaboration interne) et ce que peut apporter le logiciel libre dans ce domaine, qu'il a révolutionné grâce à Internet.
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Un autre aspect important concerne l'usage de l'informatique. Un regroupement possible des usages classiques serait le suivant : assistance de gestion, communication, ou outil lié à l'activité.
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Un constat assez remarquable peut être fait à ce niveau : une écrasante majorité de l'utilisation des logiciels par les associations est tournée vers la gestion (comptabilité, gestion des adhérents, vie associative, etc.) et la communication. L'utilisation de l'informatique dans le cadre de l'activité de l'association semble complètement oublié : tout au plus, seuls quelques répondants au questionnaire annoncent utiliser l'informatique pour gérer des projets. De là, il semble assez clair que les associations n'utilisent souvent pas l'« outil informatique » pour émuler ou catalyser leur activité.
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Il convient également de mettre ces faits en perspective avec le ressenti général, qui montre qu'une majorité des associations ont un rapport « utilitariste » à l'informatique (utilisation d'une informatique outil), ou constatent un apport perçu positivement par l'informatique. Il semble que cet écart entre le ressenti et la pratique est une porte entrouverte qui montre qu'il y a de la pédagogie à faire, afin d'expliquer en quoi l'informatique doit être mis au profit de l'activité de l'association et pas seulement les tâches de gestion ou de communication. Et bien sûr, et en quoi le logiciel libre peut y aider de façon pertinente. À ce titre, l'histoire d'un logiciel tel que Sigmah est très instructive.
  
 
== Quelles sont les limites et les opportunités des logiciels libres dans les associations ? ==
 
== Quelles sont les limites et les opportunités des logiciels libres dans les associations ? ==
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Mais un certain nombre de limites sont également évoquées (certaines seront fondées ou non selon la solution libre adoptée) puisqu'une association sur deux reconnaît ne pas utiliser les logiciels libres, selon l'étude de loi1901 :  
 
Mais un certain nombre de limites sont également évoquées (certaines seront fondées ou non selon la solution libre adoptée) puisqu'une association sur deux reconnaît ne pas utiliser les logiciels libres, selon l'étude de loi1901 :  
  
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'''Sur le plan des idées :'''
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* Situation actuelle satisfaisante ''(l'informatique n'est qu'un outil et pour le moment, ça marche ...)''
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* Pas d'intérêt stratégique pour l'association
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* Pas de motivation, d'intérêt
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* Méfiance à l'égard de la "culture" informatique
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'''De la compétence technique :'''
 
* Manque de temps et de moyens pour former les utilisateurs  
 
* Manque de temps et de moyens pour former les utilisateurs  
 
* Manque de compétences et de supports  
 
* Manque de compétences et de supports  
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* Ignorance des possibilités offertes par les LL
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'''Problèmes pratiques :'''
 
* Problème de compatibilité avec les partenaires de travail  
 
* Problème de compatibilité avec les partenaires de travail  
* Situation actuelle satisfaisante
 
 
* Pas d'équivalents libres aux logiciels utilisés par l'association  
 
* Pas d'équivalents libres aux logiciels utilisés par l'association  
* Méfiance à l'égard de la culture informatique
 
 
* Problème de compatibilité du matériel  
 
* Problème de compatibilité du matériel  
 
* Utilisation d'applications « maison » liées à des logiciels propriétaires  
 
* Utilisation d'applications « maison » liées à des logiciels propriétaires  
* Pas d'intérêt stratégique pour l'association
 
 
* Besoin de garder une homogénéité d'équipement  
 
* Besoin de garder une homogénéité d'équipement  
* Présence d'un système propriétaire à l'achat  
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* Présence d'un système propriétaire à l'achat
* Instabilité de certains logiciels libres
 
* Logiciels plus compliqués à installer
 
* Pas de motivation, d'intérêt
 
* Ignorance des possibilités offertes par les LL
 
  
 
== Sources ==
 
== Sources ==
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[[Category:Libre_Association]]
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[[Catégorie:Libre_Association]]
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[[Catégorie: Guide_LibreAssociation]]

Dernière version du 18 juillet 2011 à 13:15

Introduction[modifier]

Avant de parler de l'usage de l'informatique dans les associations, il convient de préciser un peu le paysage associatif français dans lequel notre action va s'inscrire. En effet, lorsque l'on pense association, ce sont généralement les noms de très grosses associations qui nous viennent à l'esprit (Croix Rouge pour ne citer qu'un exemple). Cependant, il ne faudrait pas oublier que le monde associatif français est majoritairement constitué de petites et de moyennes associations. En France ce n'est pas moins d'un million d'associations qui sont présentes, assurant l'emploi d'environ un million de personnes en équivalent temps plein.

En plus de ces nombreux salariés, beaucoup d'associations travaillent également avec des bénévoles qui en représentent la plus grande part (la moitié du travail comptabilisé - mais toutes les associations ne valorisent pas le travail de leurs bénévoles en terme comptable). D'après l'enquête CNRS-Matisse du Centre d'économie de la Sorbonne menée auprès des associations en 2005/2006, 84% des associations françaises fonctionnent sans salariés. Il convient donc dans notre cas de garder cet aspect en tête et de savoir que l'on s'adresse principalement à des bénévoles.

De plus, concernant l'aspect budgétaire (d'après les chiffres de l'enquête CNRS-MATISSE), plus de 15% des associations fonctionnent avec un budget annuel de moins de 1 K€, 32% avec un budget compris entre 1 et 5 K€ et 15% avec un budget compris entre 5 et 10 K€. Ce qui signifie que les 62% des associations n'ont pas les moyens financiers pour engager des prestataires de services pour accompagner leur migration vers le logiciel libre comme cela peut être le cas en entreprise.

La question des locaux des associations est également intéressante : l'enquête du site loi 1901 réalisée auprès de plus de 1000 associations montre que seul un tiers d'entre elles possède des locaux propres. Ceci laisse supposer que de nombreuses actions des adhérents des associations sont effectuées depuis leur propre domicile. Pour notre thématique cela signifie que les pratiques informatiques associatives sont très liées aux pratiques informatiques des particuliers.

Ces éléments d'éclairage concernant le monde associatif français nous permettent de mieux comprendre à qui notre guide va s'adresser et nous donnera des pistes pour sélectionner les informations à y insérer.

Utilisation de l'informatique dans les associations[modifier]

Quels usages de l'outil informatique font les associations?

L'étude de loi1901.com, confirmée par celle d'Outils-Réseaux, montre que le parc informatique des associations est généralement très faible. Plus des deux tiers des associations possèdent ainsi entre 1 et 5 ordinateurs, l'informatique est donc un outil indispensable pour les associations puisque très peu d'entre elles ne sont pas du tout équipées en informatique.

De plus, le système d'exploitation le plus utilisé (82% d'après l'étude de loi1901,) est Windows (d'après la même étude 7% utiliserait MacOS et 8% GNU/Linux, mais ce chiffre reste incertain : en effet les répondants pouvaient cocher plusieurs cases sur ce sondage). Cependant, la petite étude réalisée par Outils-Réseaux montre dans le même temps que le budget pour les licences d'utilisation des systèmes d'exploitation et des logiciels est, dans plus de 60% des cas, nul. Cela montre plusieurs choses : les associations n'ont pas conscience, lors de leur achat d'équipement informatique, que le prix des licences est inclus ; par ailleurs, des associations (même s'il est difficile d'évaluer où mettre le curseur) utilisent sans doute des logiciels privateurs commerciaux sans en avoir acheté les licences.

Enfin, le dernier point concernant l'utilisation de l'informatique dans les associations concerne les ressources humaines qui gèrent l'informatique. Généralement l'informatique de l'association est gérée par un ou deux bénévoles (enquête de LibreAssociation, enquête de Toulibre, enquête de loi1901), ce qui conduit à des situations compliquées : l'informaticien devient alors indispensable puisque sans lui il n'y aurait plus d'informatique. Or l'informatique est utilisée pour des tâches nécessaires à la survie de l'association. De plus les bénévoles et salariés n'ont pas ou que très peu de connaissances dans ce domaine et l'outil informatique est perçu comme nécessaire d'abord pour les tâches administratives et de gestion (notamment les logiciels spécifiques comme le montre le questionnaire réalisé par Libre Association).

Quels sont les besoins d'outils informatiques des associations ?[modifier]

Les associations ont plusieurs besoins regroupés ici en catégories :

  • Communication interne et externe
    • Site internet pour diffuser de l'information
    • Outils de rédaction/mise en page pour faire des bulletins, des journaux, des tracts
    • Outils de création : retouche photo, création de logo, vidéo, audio
    • Messagerie : lecture et envoi de courriels
    • Liste de diffusion : pour communiquer facilement auprès de leurs adhérents
    • Lettres d'information
    • Outils de publipostage (courriel et papier)
    • Diffusion des événements (agenda partagé généralement)
    • Diffusion des documents produits par l'association
  • Travail collaboratif
    • Élaboration des documents
    • Gestion de base de données de contact
    • Gestion de projets / activités
  • Administration/gestion
    • Comptabilité
    • Gestion des adhérents
    • Gestion des comptes bancaires
    • Gestion des documents officiels (CR, statuts, etc.)
  • Applications métiers : répond à des besoins spécifiques en fonction des secteurs (culturel, sportif, social, etc.) Exemple emblématique : SIGMAH

Commentaire sur les aspects de communication[modifier]

On peut regrouper les usages actuels selon 3 catégories :

  • communication (au sens unidirectionnel) ;
  • travail collaboratif (communication bidirectionnelle entre membres actifs) ;
  • échange (communication bidirectionnelle avec l'extérieur ; réseautage, co-working, etc.).

Il apparaît assez nettement que l'usage le plus répandu à ce niveau concerne l'utilisation de sites web comme un outil de communication ; peu d'association semblent n'être pas équipées en la matière. Toutefois, seule une relative minorité d'entre elles déclarent utiliser leur site web dans un but collaboratif ; et encore moins songent utiliser le site web comme un outil pour échanger avec l'extérieur.

Cela montre toute la nécessité qu'il y a à faire de la pédagogie sur ces deux derniers enjeux (échanges avec l'extérieur et collaboration interne) et ce que peut apporter le logiciel libre dans ce domaine, qu'il a révolutionné grâce à Internet.

Commentaire sur les aspects « applications métier »[modifier]

Un autre aspect important concerne l'usage de l'informatique. Un regroupement possible des usages classiques serait le suivant : assistance de gestion, communication, ou outil lié à l'activité.

Un constat assez remarquable peut être fait à ce niveau : une écrasante majorité de l'utilisation des logiciels par les associations est tournée vers la gestion (comptabilité, gestion des adhérents, vie associative, etc.) et la communication. L'utilisation de l'informatique dans le cadre de l'activité de l'association semble complètement oublié : tout au plus, seuls quelques répondants au questionnaire annoncent utiliser l'informatique pour gérer des projets. De là, il semble assez clair que les associations n'utilisent souvent pas l'« outil informatique » pour émuler ou catalyser leur activité.

Il convient également de mettre ces faits en perspective avec le ressenti général, qui montre qu'une majorité des associations ont un rapport « utilitariste » à l'informatique (utilisation d'une informatique outil), ou constatent un apport perçu positivement par l'informatique. Il semble que cet écart entre le ressenti et la pratique est une porte entrouverte qui montre qu'il y a de la pédagogie à faire, afin d'expliquer en quoi l'informatique doit être mis au profit de l'activité de l'association et pas seulement les tâches de gestion ou de communication. Et bien sûr, et en quoi le logiciel libre peut y aider de façon pertinente. À ce titre, l'histoire d'un logiciel tel que Sigmah est très instructive.

Quelles sont les limites et les opportunités des logiciels libres dans les associations ?[modifier]

Opportunités[modifier]

Les logiciels libres offrent plusieurs avantages pour les associations :

  • Réduction du coût d'accès à l'informatique
  • Éthique du partage de connaissances
  • Copie en toute légalité des logiciels
  • Adaptation de logiciels aux besoins, en toute indépendance
  • Fiabilité des logiciels libres
  • Interopérabilité et respect des standards
  • Insensibilité aux virus Windows
  • Pérennité et évolution du système d'information
  • Nouvelle version avec des nouvelles fonctionnalités disponibles régulièrement
  • Seconde vie de vieux parcs informatiques
  • Protection de la vie privée
  • Contrôle de ce que font les ordinateurs

Limites[modifier]

Mais un certain nombre de limites sont également évoquées (certaines seront fondées ou non selon la solution libre adoptée) puisqu'une association sur deux reconnaît ne pas utiliser les logiciels libres, selon l'étude de loi1901 :

Sur le plan des idées :

  • Situation actuelle satisfaisante (l'informatique n'est qu'un outil et pour le moment, ça marche ...)
  • Pas d'intérêt stratégique pour l'association
  • Pas de motivation, d'intérêt
  • Méfiance à l'égard de la "culture" informatique

De la compétence technique :

  • Manque de temps et de moyens pour former les utilisateurs
  • Manque de compétences et de supports
  • Ignorance des possibilités offertes par les LL

Problèmes pratiques :

  • Problème de compatibilité avec les partenaires de travail
  • Pas d'équivalents libres aux logiciels utilisés par l'association
  • Problème de compatibilité du matériel
  • Utilisation d'applications « maison » liées à des logiciels propriétaires
  • Besoin de garder une homogénéité d'équipement
  • Présence d'un système propriétaire à l'achat

Sources[modifier]