RevuePresse20080323

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Revue de Presse de la semaine jusqu'au dimanche 23 mars 2008 :


Sommaire (à copier/coller dans un email à la fin de la semaine)



Articles


Wal-Mart cesse la commercialisation de PC Linux

la rédaction, publié le 11 mars 2008 Tags: Linux, PC, Commerce

http://www.zdnet.fr/actualites/informatique/0,39040745,39379488,00.htm

Après cinq mois de test commercial, la plus grande enseigne de grande distribution américaine, arrête de vendre des PC équipés d'un OS Linux, faute d'une demande suffisante. « Ce n'est pas ce que nos clients recherchaient », indique à l'agence AP, la porte-parole de Wal-Mart. L'ordinateur Green gPCDepuis octobre 2007, l'enseigne proposait dans environ 600 magasins le « Green gPC », fabriqué par le constructeur Everex. Une machine censée être très écologique en raison d'une consommation électrique pouvant descendre à 25 Watts. Equipé du système d'exploitation gOS, dérivé d'Ubuntu, le PC était vendu 199 dollars sans moniteur. Wal-Mart précise qu'il continuera toutefois de le proposer sur son site Walmart.com. Le volume exact des ventes n'a pas été communiqué. Mais Paul Kim, un des responsables d'Everex, a confié à AP que la vente en ligne du Green gPC était « nettement plus efficace » que dans les magasins en dur. En France, l'association rouennaise Novell Users International (NUI) tente de commercialiser le Green gPC, équipé cette fois de Suse Linux, comme elle l'indiquait à ZDNet.fr au dernier salon Solutions Linux. Par la rédaction, ZDNet France


Les PC Lenovo débarquent chez Auchan, mais pas les modèles Linux

la rédaction, publié le 20 mars 2008 Tags: Linux, PC, Portables

http://www.zdnet.fr/actualites/informatique/0,39040745,39379791,00.htm

Après Dell chez Carrefour depuis janvier dernier, c'est au tour de Lenovo de faire son entrée dans une enseigne de grande distribution. Le groupe chinois a choisi Auchan pour distribuer quatre machines : une de bureau (K100), et trois portables (deux variantes de l'IdeaPad Y710 et le Y510). Jusqu'alors, Lenovo était présent chez Surcouf, RueDuCommerce ou les magasins Planète Saturn. « Il était important pour Lenovo de choisir un acteur majeur de la distribution mondiale tel qu'Auchan, reconnu pour offrir des produits innovants et de qualité », a déclaré Jean-Michel Donner, P-DG de Lenovo France. Les quatre machines seront commercialisées dès le 26 mars dans les 121 hypermarchés d'Auchan. L'enseigne propose déjà des ordinateurs Acer, Apple, Asus, HP, Packard-Bell, Sony, Samsung et Toshiba. Notons que les PC Linux de Lenovo ne font pas partie de la liste des machines proposées par Auchan. Contacté par ZDNet.fr, l'enseigne nous a indiqué que, pour l'instant, il n'y avait pas de projet en ce sens. Par la rédaction, ZDNet France


L’impossible achat d’un portable sans Windows

par Jules le Goff tags : microsoft , linux

http://www.ecrans.fr/L-impossible-achat-d-un-portable,3693.html

Libération a confié son édition du 21 mars aux étudiants de Nanterre. Jules Le Goff est étudiant en master 1 d’économie.

Dans les amphis, la tendance est aux ordinateurs portables. Quel produit acheter ? Naïvement, je pensais qu’il était possible d’acquérir, séparément, une machine et un système d’exploitation ; choisir entre HP, Dell ou Sony, puis entre Windows Vista, Windows XP, Linux… Je sais que le regroupement de plusieurs produits dans un lot indivisible et ne comportant qu’un prix, cela s’appelle de la vente liée, et que c’est interdit par la loi.

Cette certitude en tête, je me rends à la Fnac, où j’aborde un vendeur et lui signale mon intérêt pour un modèle léger, performant et bon marché.

Les choses se corsent quand je lui explique que je possède une licence compatible et que je ne vois pas pourquoi je devrais en acheter une autre. Le ton se fait plus sec : « Impossible. Les portables sont livrés avec Vista. » Je fais mine de ne pas comprendre : « Je ne peux pas acheter seulement l’ordinateur ? » Agacement. Aux grands maux les grands remèdes : « Je ne sais pas si vous le savez, mais cela s’appelle de la vente liée, c’est illégal. On ne peut rien faire ? » Embêté, le vendeur me signale que « Microsoft passe des accords préférentiels avec les constructeurs », qu’il faudrait voir avec la direction des produits, mais que, là, le magasin va fermer. Je continue à le titiller. « A mon avis, beaucoup ont essayé de se faire rembourser et se sont cassé les dents. Ils ont de gros services juridiques. Mais sur le plan éthique, je suis d’accord avec vous, c’est déplorable. » Déterminé, je me rends chez Surcouf, car je sais qu’on y vend des portables « à la carte ». Même jeu, même mine souriante du vendeur... jusqu’à ce que je lui dise que je veux bien acheter son modèle, mais pas Windows. Tous ont Windows Vista installé et verrouillé, d’après lui. « Et si je veux un portable sans système d’exploitation ? » « Il faut voir en haut. Mais c’est plus cher. » Le même produit, sans système d’exploitation, plus cher ? « C’est à la carte, alors c’est plus cher. » Un technicien consent à me répondre. Il me désigne un modèle, dans la même gamme de prix, mais… sans marque. « Si vous voulez de la marque, il faut prendre Vista. » Je lui demande si c’est moins cher si je monte l’ordinateur moi-même. « Vous gagnez 50 €. » Une misère. Le vendeur, décidément peu aimable, semble de moins en moins disposé à la conversation. Dernière chance, les magasins spécialisés de la rue Montgallet (Lire l’article). Mais, là aussi, les réponses sont négatives. « Tous les portables sont livrés avec Vista. On ne vend qu’avec la licence. Ça vient de l’usine, c’est déjà monté. Ça se fait peut-être, mais on ne sait pas où. » Ici, on m’explique que les portables se montent moins facilement que les ordinateurs de bureau. Ailleurs, on me propose de revendre ma licence. Ce qui est illégal... mais, après tout, certains s’accommodent fort bien de l’illégalité.

Le mot de la fin est pour un vendeur, plus lucide que les autres : « Si les accords entre Microsoft et les fabricants n’existaient pas, ils vendraient beaucoup moins de Windows. » Effrayant de logique. Mon conseil pour ceux qui refusent ce diktat : allez sur Internet, sur les forums d’entraide, puis achetez en ligne.


30 millions de Français surfent sur le Web

LEXPRESS.fr

http://www.lexpress.fr/info/quotidien/actu.asp?id=468679

La France est en passe de devenir la patrie d'Internet. Parmi les 30 millions d'utilisateurs de la Toile, 80% déclarent se connecter tous les jours. Parmi les raisons de ce boom, le développement du haut débit et des offres "triple play". Les sites communautaires comme Facebook, les sites de partage vidéo ou les blogs séduisent de plus en plus.

Le web devient un réflexe quotidien chez les Français. Près de huit internautes sur dix ont déclaré se connecter tous les jours ou presque en 2007, d'après une étude de Médiamétrie. Le nombre d'utilisateurs de la Toile a grimpé l'an passé de 6%, pour atteindre la barre des 30 millions. La poussée du haut débit (ADSL et Câble) n'est sans doute pas étrangère à cet engouement pour le Net. 93% des foyers connectés en sont équipés. Les offres de "triple play" combinant Internet, téléphone fixe et télévision ont déjà séduit 28 % des mêmes foyers. Autre progression : celle des connexion via un téléphone mobile. 10,2 millions d'individus en ont utililisé une au quatrième trimestre 2007. 5 millions de bloggueurs Les Français sont emballés par les services proposés par le web. Les acheteurs en ligne sont 87% de plus qu'il y a trois ans, alors que 19,8 millions d'internautes déclaraient fin 2007 avoir déjà passé des commandes via la Toile, soit quatre habitants sur dix.

La diffusion de vidéos sur le Net est aussi en plein boom. 13 millions d'internautes avaient déja consulté des contenus vidéos directement sur le Réseau. 9,2 millions y ont déjà écouté la radio. Les sites de partage Dailymotion et Youtube en ont profité, avec près de 10,9 millions de visiteurs en décembre 2007. Effet présidentielle Internet a permis aux Français d'intensifier leurs relations sociales. Les sites communautaires tels que Facebook ont la côte. Ce portail, fondé par des étudiants américains, a enregistré dans l'Hexagone 2 millions de visiteurs uniques en décembre dernier. Ils n'étaient que 241000 en juillet 2007. Enfin, 5 millions d'internautes avaient leur propre blog fin 2007 (+24% en un an). Le Net a aussi surfé sur l'"effet présidentielle". Les sites d'actualité en ont tiré leur épingle du jeu l'an passé et ont également vu leur fréquentation grimper. La Coupe du monde de rugby a aussi bénéficié aux sites consacrés au sport.


La nomination d' Eric Besson divise les associations 20-03-2008 Par Arnaud Dimberton

http://www.silicon.fr/fr/news/2008/03/20/la_nomination_d__eric_besson_divise_les_associations

L'April, l'association de promotion et de défense du logiciel libre s'interroge sur les positions du nouveau secrétaire d'Etat pour l'économie numérique... Publicité L'April déplore la réduction des problématiques du numérique aux seuls aspects économiques, et s'inquiète de cette nomination au regard des positions récentes d'Éric Besson sur ces sujets.

Dans un communiqué elle précise que selon elle "la révolution numérique ne concerne en effet pas seulement les entreprises, mais également la société dans son ensemble. "

L'association estime que suite à cette nomination, le Premier ministre doit suspendre les travaux sur l'avant-projet de loi Olivennes afin que le secrétaire d'État puisse mener sa mission de prospective.

L'État doit également considérer les bénéfices des technologies numériques pour les citoyens, notamment en termes de disponibilité, d'échange et de partage des savoirs pour tous et par les citoyens eux-mêmes.

S'inspirer du modèle américain : une mauvaise idée

Ce qui inquiète tout particulièrement l'April ce sont les positions exprimées par Éric Besson à l'automne 2007. Ce dernier avait à l'époque déclaré vouloir s'inspirer du modèle américain et son attitude très offensive. Son ambition : "renforcer énergiquement la protection de notre propriété intellectuelle, qui demeure aujourd'hui trop timorée".

Un modèle qui selon l'April n'a rien de vertueux, l'association estime que ce dernier "a conduit à l'adoption par de nombreux pays de lois qui se révèlent étouffantes pour les libertés et le développement économique et social." Le secrétaire d'État, alors député socialiste, l'avait lui-même implicitement admis en cosignant en 2003 une proposition de loi visant à interdire les DRM empêchant la copie privée tandis que la majorité UMP souhaitait voir adopter des mesures allant dans le sens contraire, en provenance directe de la Maison Blanche.

"La riposte graduée, les brevets logiciels et les atteintes à la neutralité de l'Internet ne sont pas des perspectives d'avenir, d'innovation, ni de progrès économique et social. L'histoire démontre que le modèle américain sert principalement les industries américaines, et en aucun cas l'économie française et européenne dans son ensemble. C'est d'ailleurs bien pourquoi elles font pression au niveau international, européen et national pour le voir reproduit. Céder à ces pressions serait une trahison des intérêts français et européens" a déclaré Frédéric Couchet, délégué général de l'April.

Différent son de cloche chez l'Afdel, le Geste et Renaissance Numérique

Du côté des réactions, la très officielle Afdel, qui regroupe la plupart des grands éditeurs de logiciels, se "réjouit" de cette nomination. "L’entrée du développement de l’économie numérique aux côtés des autres missions du secrétaire d’Etat chargé de la Prospective et de l’Evaluation des Politiques publiques, Eric Besson, répond aux attentes des acteurs de l’écosystème numérique. Ceux-ci dressaient le constat d’un manque de coordination et de vision des politiques publiques en la matière. Plus que le respect d’un engagement pris pendant la campagne présidentielle, cette nomination traduit la prise de conscience politique que l’économie numérique est aujourd’hui le principal levier de la croissance et le fer de lance de l’innovation industrielle en France.", commente Loïc Rivière, Délégué général de l’Association Française des Editeurs de Logiciels.

"La future politique de développement de l’économie numérique devra donc remédier à l’éparpillement des organes de décisions et des dispositifs pour amorcer une dynamique susceptible de repositionner la France dans le peloton de tête des économies numériques européennes. La nomination d’un responsable ministériel en constituait un préalable. Le chantier est ouvert !" a-t-il conclu.

Même tonalité de la part du Geste, le groupement des éditeurs de services en ligne qui souligne néanmoins que cette nomination "devra s'accompagner de l'attribution de moyens nécessaires".

L'Association Renaissance Numérique évoque "une avancée positive mais encore insuffisante". "Renaissance Numérique propose pour sa part une quinzaine d’actions pragmatiques et concrètes dont certaines ont déjà été mises en œuvre et se donne pour objectif de pouvoir collaborer efficacement avec le nouveau secrétaire d’Etat pour contribuer à faire entrer la France de plain-pied dans l’ère du numérique pour tous".


La FFII dénonce la passivité des Etats face à la position dominante de Microsoft

Edition du 20/03/2008 - par Bertrand LEMAIRE

http://www.reseaux-telecoms.net/actualites/lire-la-ffii-denonce-la-passivite-des-etats-face-a-la-position-dominante-de-microsoft-17864.html

Un rapport assassin publié au niveau européen par les militants du logiciel libre de la FFII charge l'attitude des états vis à vis de Microsoft. La FFII (Foundation for a Free Information Infrastructure) n'aime pas Microsoft et ses pratiques, c'est connu et attendu. Ce qui l'est moins est leur attaque contre l'attitude des autorités publiques vis-à-vis des pratiques de Microsoft.

Des politiques ignorants ou incompétents

Plusieurs militants viennent de publier un rapport, par ailleurs diffusé au niveau européen. La FFII annonce cette publication par un communiqué : « L'existence de monopoles dans le secteur informatique et l'abus des positions acquises par les grands éditeurs de logiciel ne datent pas d'hier. Néanmoins, souvent par ignorance ou incompétence, les décideurs politiques continuent d'agir contre les intérêts de la collectivité. » Notamment, en permettant la « non-application des lois du commerce ».

Des condamnations inopérantes

Les diverses condamnations de Microsoft par la Commission Européenne, pourtant spectaculaires, sont qualifiées d'inopérantes : le temps que la condamnation puisse être appliquée, Microsoft en avait effacé toutes les conséquences. La FFII reproche avant tout aux Etats de ne pas appliquer dans le secteur informatique les lois commerciales visant à lutter contre l'abus de position dominante. Ces lois interdisent la vente liée de logiciels et d'ordinateurs. Or les logiciels propriétaires facturés augmentent considérablement le coût de l'achat d'un ordinateur, creusant de ce fait la fracture numérique « sociale ». Le deuxième reproche majeur de la FFII à l'égard des Etats concerne les pratiques d'achats publics : de nombreux appels d'offres dans le cadre de marchés publics continuent d'indiquer expressément un logiciel précis (par exemple : achat de x licences de Microsoft Office 2007) au lieu d'exiger une mise en concurrence effective (par exemple : déploiement de x suites bureautiques ayant telles caractéristiques).

Des habitudes dès l'enfance

Enfin, les enfants sont habitués dès le plus jeune âge, dans les écoles publiques, à n'utiliser qu'un seul type de produit informatique, ce qui amène ces produits, selon la FFII, à être ensuite privilégiés chez ces enfants devenus adultes ou dans leurs entreprises. Le rapport de la FFII est uniquement à charge. Il constitue un travail de synthèse des arguments contre les pratiques abusives commerciales de Microsoft et les mauvaises habitudes des administrations publiques.


L’Oural contre le système Microsoft

LORRAINE MILLOT QUOTIDIEN : mardi 18 mars 2008

http://www.liberation.fr/actualite/economie_terre/316201.FR.php

Un village russe comme des milliers d’autres : isbas en bois tapies sous la neige, grands-mères en foulard qui mènent paître les vaches… A Sepych, dans l’Oural, un millier de kilomètres à l’est de Moscou, on n’a toujours pas le gaz, mais l’école est reliée à Internet. Et peut ainsi participer à la croisade mondiale contre Microsoft. En mai, le directeur de l’école du village, Alexandre Ponossov, a été condamné à 5 000 roubles d’amende (140 euros) pour utilisation pirate du système d’exploitation Windows sur les douze ordinateurs de l’école. Grâce à Internet, le procès de ce pauvre ascète barbu a fait le tour de la Russie, si ce n’est du monde. Depuis, Alexandre Ponossov a renoncé à son poste de directeur et à son maigre salaire de 14 000 roubles par mois (390 euros) pour faire la promotion des logiciels libres Linux… «Les logiciels propriétaires représentent un danger non seulement économique mais aussi pour la sécurité de nos pays, attaque-t-il. Les programmes Microsoft ne sont pas vendus à leur prix réel : on paie pour de l’air, c’est un pillage en règle de notre pays. Grâce aux renouvellements automatiques des programmes, il y a aussi un risque que l’on puisse pénétrer depuis l’étranger dans nos ordinateurs.» D’ici trois ans, Linux équipera tous les ordinateurs des écoles russes, contre à peine 5 % aujourd’hui, veut croire Sofia Vinnitchenko, directrice de Linux Center, le plus grand distributeur russe de ce logiciel libre. «Ce n’est pas tant l’affaire Ponossov qui nous a aidés que la volonté russe d’adhérer à l’Organisation mondiale du commerce qui oblige à légaliser les systèmes d’exploitation des ordinateurs russes», nuance cette experte. A ce jour, le plus grand concurrent de Microsoft en Russie reste le piratage. En 2007, les logiciels piratés représentaient 75 % du marché russe, estime l’association des vendeurs de software (BSA). Pour cela, même Microsoft se félicite de cette affaire Ponossov : «On a ainsi réalisé que le piratage est un problème sérieux dans les écoles», souligne-t-on chez Microsoft en Russie.


Pas si libres

Par SOMBEL FAYE | SUD QUOTIDIEN | mardi 18 mars 2008

http://www.sudonline.sn/spip.php?article9757

Rendre l’Afrique autonome grâce aux logiciels libres. Tâche plutôt ardue car, si le marché du logiciel libre se développe très vite en Asie, qu’en est-il de l’Afrique, d’autant plus qu’il faut supporter lourdement, en terme financier, et de recherche développement, les projets de création de systèmes d’exploitation open-source (NDLR : dont le code source est accessible à tous) personnalisé, en fonction de leurs besoins de cette partie du monde. Cependant, l’alternative est nécessaire et la problématique se pose avec acuité, à l’heure notamment où le géant Microsoft applique une nouvelle politique demandant aux sociétés de se mettre à jour dans le paiement de leurs licences. Ce qui implique de lourdes dépenses. Les entreprises vont donc devoir élaborer une nouvelle stratégie et envisager la possibilité de se tourner vers les logiciels libres. Cela est d’autant plus crucial que, les systèmes d’exploitation classiques sont créés par de grandes puissances, comme les Etats-Unis, qui ne donnent pas les codes sources, fait que les utilisateurs ne savent pas si le ministère de la Défense du pays producteur n’est pas en train de les espionner. Il y a donc là une vraie question d’indépendance stratégique et d’information. Or, celui qui maîtrise l’information, maîtrise le pouvoir. L’enjeu commande ainsi d’informer les populations sur les avantages de ce système d’exploitation alternatif, moins cher, plus sûr et plus adapté aux attentes et besoins du Continent. À l’échelle mondiale, le marché mondial du logiciel libre reste dominé par IBM, Red Hat et Novell, « mais progressivement Oracle et SAP deviennent des acteurs cruciaux ». Certains pays asiatiques, et non des moindres, la Chine, le Japon et la Corée ont décidé de s’affranchir de la dépendance de Microsoft, en migrant vers le système d’exploitation Linux. Ils misent sur les logiciels libres et travaillent ensemble pour créer Asianux, avec Linux, testée en premier lieu en Corée. Toutefois, si l’utilisation des logiciels libres pour l’Afrique et pour ses 933 millions d’habitant représente une véritable opportunité de réduire de façon significative la fracture numérique, il convient de ne pas faire preuve d’angélisme. Si la migration vers des logiciels peut s’avérer économiquement viable pour un certains nombre de pays africains, elle ne pourra se faire sans l’effort des acteurs du secteur pour mettre en place des campagnes de sensibilisation, développer une véritable assistance technique, et développer des réseaux de formateurs. Aussi, l’adoption des logiciels libres en Afrique ne peut se faire sans le soutien des gouvernements qui ont le pouvoir d’exprimer une véritable volonté politique et de donner l’exemple. L’Afrique du Sud a donné l’exemple, le gouvernement sud-africain ayant annoncé que « tout nouveau logiciel développé pour ou par le gouvernement s’appuiera sur des standards ouverts et le gouvernement lui-même replacera ses logiciels actuels par des logiciels libres ». Bémol parmi les bémol, les aspects juridiques de l’alternative, pour les pays africains, doivent bénéficier d’une attention particulière des régulateurs.