Différences entre les versions de « Radio campus rmll accessibilite puis c'est dans l'air »

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==00' transcrit Marie-Odile ==
 
 
 
'''Présentateur :''' Radio RMLL, c'est sur les ondes du nonante deux point un de Radio Campus ici à l'Université Libre de Bruxelles pour cette dernière journée des Rencontres Mondiales du Logiciel Libre. On va retrouver dans un petit instant François Pellegrini, Patrice Bertrand, Anne Nicolas qui va nous rejoindre d'une façon ou d'une autre. Jeanne Tadeusz, René Revol et puis Luc qui est toujours là et qui m'accompagne et qui vient
 
 
 
 
 
'''Luc :''' François Revol
 
 
 
 
 
'''Présentateur :'''  Oui c’était une faute de Languedocien ça, évidemment,  puisque nous avons un René Revol dans nos docs figurez-vous, enfin ça c'est une autre histoire qu'on ne va pas aborder tout de suite.
 
On va retrouver pour parler accessibilité justement et bien Jean-Philippe avait un petit coup de gueule à dire, on va écouter ça et puis après on attaquera notre plateau, on va dire bilan sociétal 2012, disons ça comme ça, et puis actualité et contradictions et turpitudes autour du logiciel libre.
 
 
 
 
 
'''Luc :''' Alors on est avec Jean-Philippe, bonjour.
 
 
 
 
 
'''Jean-Philippe :''' Bonjour.
 
 
 
 
 
'''Luc :''' On n'a pas pu faire notre plateau accessibilité aujourd'hui en studio alors comme on passe par là et qu'on y pense quand même, tu avais quelques trucs à dire par rapport à cette question d'accessibilité qui est un des thèmes récurrents, je ne sais pas si tu étais là dès le départ aux RMLL, mais voila. En ces temps où on parle beaucoup d'ergonomie et puis des distributions Linux qui commencent à être adoptées par beaucoup de gens, tu avais un coup de gueule en quelque sorte à pousser ?
 
 
 
 
 
'''Jean-Philippe :''' Oui et j'avais déjà plus ou moins commencé l’année dernière. J'avais expliqué qu'il y avait de forts risques que les mises à jour des interfaces graphiques et des différentes distributions majeures comme Debian ou Ubuntu soient inaccessibles à partir du moment où elles interviendraient courant 2013 et fin 2012. Et c'est grosso modo ce qui s'est passé modulo quelques bonnes nouvelles. Typiquement Ubuntu a quand même trouvé des interfaces à peu près accessibles encore que si je me base sur les tests que j'ai récemment faits ??? n'est pas capable, je n'ai pas trouvé comment étendre le système avec l'interface qu'il nous propose donc je ne sais pas trop comment ça fonctionne.
 
 
 
On est dans la situation un petit peu que je craignais, encore un modulo parce qu'aujourd'hui quand même des choses se font, Gnome, qui est l'interface graphique qui était de base la seule mais la vraie accessible, évolue, ça se met à jour. Certes il y a encore beaucoup de travail et des bugs majeurs qui font que auprès du grand public c'est extrêmement difficile de faire passer le message. Pour autant c'est vrai que ça progresse quelque peu et puis ce qui personnellement me motive particulièrement ces derniers temps c'est d'une part l'émergence d'environnements alternatifs comme par exemple LXDE qui aujourd'hui fait un vrai effort pour devenir accessible et puis d'autre part quelques projets qui étaient un peu en berne, qui s'améliorent, je pense en particulier à OpenOffice.org ou à LibreOffice lesquels sont en train de devenir accessibles sous Windows, ce qui était un vraie limite jusqu'ici.
 
 
 
 
 
'''Luc :''' Au niveau juridique, légal, etc, l'accessibilité, un point de vue, un bilan à faire depuis l'année dernière ?
 
 
 
 
 
'''Jean-Philippe :''' Le bilan c'est que la loi initialement disait que l'accessibilité numérique devait être un objectif atteint en 2012 et finalement ça ne l'a pas été. Résultat des courses la prochaine échéance c'est 2015, d'abord parce que l'échéance que c'est la loi d'accessibilité en général qui a été votée en 2005 et ensuite parce que au niveau de l'Union Européenne des règles sont en train d'entrer en vigueur de sorte qu'aujourd'hui l'accessibilité numérique est l'objectif à atteindre par tous les sites internet et par tous les intervenants numériques d'ici 2015.
 
 
 
Donc on peut dire encore une fois que 2012 a été un semi échec mais que la prochaine date c'est 2015 et que ça nous permet encore de parler légitimement d'accessibilité en faisant réagir la corde sensible qui s'appelle la règle juridique et qui s'appelle la norme.
 
 
 
 
 
'''Luc :''' J'aborde cette question-là parce qu'il y a un trait d’union entre l'accessibilité et aussi le logiciel libre, ce sont les Carto-parties, OpenStreetMap, etc.  A Montpellier où auront lieu les RMLL en 2014, il y a depuis quelques années déjà, une paire d'années, le lug local organise avec la ville des Carto-parties, des saisies-parties sur le thème de l’accessibilité pour voir si tel commerce ou si telle institution est accessible, s'il ne manque pas un bateau à tel endroit, etc. Alors que si je me souviens bien c'est en 2005 que, en France, on avait dit que tous les bâtiments publics, que tous les lieux devaient être accessibles aux gens en fauteuil, etc. Comme quoi depuis 2005 ça n'a pas bougé, non plus puisque quand ils font leurs Carto-parties ils se rendent bien compte qu'il y a des endroits qui ont été oubliés par l’urbanisme.
 
 
 
 
 
'''Jean-Philippe :''' C'est probablement le secteur où c'est le plus difficile. Le logiciel bon, c'est une chose, mais l’infrastructure, c'est-à-dire les bâtiments, les enceintes c'est probablement le plus complexe au niveau des communes
 
parce que c'est ce qui génère le plus de coûts et c'est ce qui génère le plus de besoins de rénovation. Si on prend un bâtiment, autant quand on construit un bâtiment neuf on peut intégrer d'emblée les normes d'accessibilité en revanche quand il s’agit de mettre aux normes un bâtiment déjà existant, c'est parfois extrêmement compliqué.
 
Typiquement le métro par exemple n'est pas forcément facile à mettre en accessibilité quand on a réseau qui date de plusieurs décennies et qui n'avait as du tout été conçu. pour ça. Donc c'est forcément aujourd'hui ce qu'il y a de plus difficile. Maintenant des sites comme OpenStreetMap sont extrêmement importants  puisqu'ils permettent justement de recenser les points à la fois de facilité, d’accessibilité et les autres qui sont des points de difficulté d'accessibilité, si bien que du coup pour une personne notamment les personnes à mobilité réduite, elles peuvent préparer leurs trajets via des GPS ou via la base de données OpenStreetMap en sachant d'emblée et par avance à quoi elles doivent s'en tenir. Donc c'est plutôt déjà un progrès. Le libre a en ce sens a apporté énormément, je trouve, en termes d'outils à la disposition des handicapés pour qu'ils puissent avancer.
 
 
 
 
 
'''Luc :''' Merci beaucoup pour ce bilan 2012, on va dire ça comme ça, et puis au plaisir de parler plus longuement d'accessibilité dans le cadre des Rencontres Mondiales du Logiciel Libre en 2014 à Montpellier.
 
 
 
 
 
'''Jean-Philippe :''' Merci à vous pour votre intérêt sur la question.
 
 
 
==6' 12 ==
 
 
 
Musique
 
 
 
 
 
==8'21 ==
 
 
 
'''Présentateur :''' Sur Radio RMLL on accueille à présent Luc qui est avec nous. Bonjour Luc !
 
 
 
'''Luc :''' Bonjour !
 
 
 
'''Présentateur :''' On n'est plus là pour parler accessibilité mais on va parler télévision. Mon Dieu on va parler télévision à la radio, c'est vraiment n'importe quoi ! Mais des fois il se passe des trucs à la télévision qui sont tout à fait intéressants. Alors autour de la table il y a  François Revol et donc pas René. Bonjour François !
 
 
 
'''François Revol :''' Bonjour !
 
 
 
'''Présentateur :''' Il y a un autre François, c'est François Pellegrini que tout le monde connaît comme universitaire mais surtout défenseur des logiciels libres et ennemi farouche du brevet logiciel en Europe. On a le président du Conseil National du logiciel libre, Patrice Bertrand, patron de Smile qui est une des plus grosses sociétés de logiciels libres en France. Bonjour.
 
 
 
'''Patrice Bertrand :''' Bonjour !
 
 
 
'''Présentateur :''' C'est la première fois que je vous ai au micro. Et puis Jeanne Tadeusz qu'on a au téléphone très régulièrement. Grâce aux RMLL on peut la voir en chair et en os. Bonjour Jeanne !
 
 
 
'''Jeanne Tadeusz :''' Bonjour !
 
 
 
'''Présentateur :'''  Alors qu'est-ce qui nous a amené là ? Je crois que c'était dans une émission de télé assez connue et plutôt assez bien foutue d'habitude.
 
 
 
'''Intervenant :''' C'est l'émission C'est dans l'air qui est une émission sur France 5, donc une émission française. Et donc il y avait une émission, un thème d'émission, sur la  surveillance, Prism et ce genre de choses, avec deux experts, plutôt centré sur la question de sécurité. L'objet n’était pas vraiment le logiciel libre mais évidemment ça touchait aux questions de surveillance au travers de l'informatique et il y a eu quelques phrases qui sont parties sur des sujets qui sont proches de ceux du logiciel libre et qui ont provoqué quelques réactions épidermiques auprès de certains libristes et on va écouter la première. Elle est dite par Éric Filiol. Il était au sein d'une interview, il n'était pas présent dans l'émission donc peut-être que ça a été monté, probablement. Éric Filiol, on le connaît, il était aux Rencontres Mondiales du Logiciel Libre en 2011, c'est un spécialiste en sécurité informatique et on va écouter ce qu'il a à dire.
 
 
 
'''Éric Filiol :''' Essayez de trouver un système d'exploitation qui ne soit pas américain. Vous avez le choix entre Apple et Microsoft. Bref ! Essayez de trouver un service de réseaux sociaux ou un service internet maintenant qui n'est pas concentré entre les mains de quelques acteurs américains. On s’aperçoit que finalement quelle que soit la partie du monde numérique avec laquelle on souhaite travailler, de toutes façons on est obligé de travailler avec le diktat technologique et commercial des États-Unis.
 
 
 
'''Présentateur :''' Donc voila, c'était Éric Filiol. Effectivement il dit qu'on ne peut pas trouver facilement d'ordinateurs qui ne soit pas soit Mac soit Windows et ce n'est pas complètement faux, mais cette absence d'alternative n'est pas tout à fait convaincante. Je ne sais pas quelles sont les réactions. Je vais peut-être me tourner vers Patrice Bertrand.
 
 
 
'''Patrice Bertrand :''' Sur la domination américaine dans l'industrie du logiciel, il n'y a aucun doute, c'est factuel, on ne va pas dire le contraire. Par contre sur le fait qu'on n'ait pas le choix, là je pense que, je ne sais pas si ce qu'il voulait dire c'est exactement soit qu'il n'existe pas de choix ou qu'il était difficile pour un particulier typiquement de trouver des alternatives. Voila c'est à peu près la réalité, hélas avec la domination des quelques géants dont il a parlé elle est manifeste, néanmoins des alternatives il y a en a, malheureusement il n'est pas facile pour un particulier d'y accéder, en particulier lorsqu'il est en train d’acheter un ordinateur dans une grande surface.
 
 
 
'''Présentateur :''' La fameuse vente liée !
 
 
 
'''Patrice Bertrand :''' C'est la fameuse vente liée. Après une fois qu'il aura acheté son ordinateur, qu'il l'aura amené chez lui, il aura encore beaucoup de choix qui se présentent à lui. Il va y installer des quantités de logiciels et là il y a à peu près sur tous les sujets des alternatives en logiciels libres. On pourra évoquer tout à l'heure la supériorité qu'ils peuvent promettre en terme de sécurité et de vie privée.
 
 
 
'''Présentateur :'''  Et d’indépendance !
 
 
 
'''François :''' Oui alors, il y a plusieurs points à considérer évidemment. Quand on parle en termes de sécurité, il existe énormément de systèmes d'exploitation libres. Le fait est qu’être libre n'est pas un gage de sécurité. Il y a eu des exemples qui ont été documentés de personnes qui ont été payées par les services gouvernementaux pour introduire des bugs dans des systèmes d'exploitation libres et ces bugs ont prospéré pendant plusieurs plusieurs années sans jamais avoir été découverts.
 
Donc l’ouverture du code source n'est clairement pas un avantage décisif sur la sécurité intrinsèque du logiciel. En revanche, le fait est que, quand un faille de sécurité existe et est détectée, on peut la corriger rapidement. Donc ce qui est important c'est la capacité d'audit du code qui permet de le réaliser.
 
 
 
==13' 03 ==
 
 
 
'''Intervenant :''' Force est de constater que personne n'imaginait qu'un Bull ou un Siemens puisse se dresser contre Microsoft pour faire un système d'exploitation qui puisse être un concurrent sérieux. Or au jour d'aujourd'hui et les chiffres sur le marché mobile le montrent, les descendants du noyau Linux sont là et bien là et dominent le marché. Alors maintenant ça a été rebrandé à travers Google et les autres, ça s'appelle Android, mais quand on regarde effectivement les systèmes d'exploitation libres dominent en nombre le marché sur les tablettes et les applications et des processeurs non Intel dominent également sur ce marché, ce sont les processeurs de la famille ARM qui montrent que la domination qu'on pensait éternelle du duo Intel Windows, c'est-à-dire Wintel, il n'a pas fallu quelques années pour qu'elle soit effectivement mise en danger.
 
 
 
'''Présentateur :''' On constate qu'on a régulièrement des retournements. IBM en a fait les frais avant l'avènement de Microsoft. Dans le domaine informatique, on a des régulièrement des retournements spectaculaires
 
 
 
'''Intervenant :''' Tout à fait parce que la volubilité du marché est très grande. Maintenant vouloir faire de la sécurité ce n'est plus un problème de système d'exploitation, ça ne sert à rien d'avoir le système d'exploitation le plus audité possible, si les processeurs sont eux-mêmes buggés et de ce point de vue l’Europe a un déficit en fonderie et en capacité d’être son propre maître sur les processeurs qui a toujours été et reste extrêmement préoccupant. Donc pour revenir sur l'aspect des logiciels qui nous concerne, je vais être rapide. Clairement donc l'investissement économique considérable qui était nécessaire pour réaliser un système d'exploitation concurrent des systèmes exploitation étasuniens a été fait.  C'est un investissement international autour donc des logiciels libres, qui montre qu'ils constituent une alternative économique très crédible parce qu'ils agrègent énormément de valeur, très rapidement.
 
 
 
Maintenant les utiliser dans un contexte gouvernemental, ça suscite de mettre en place des politiques volontaristes d'audit du code, c'est-à-dire que quand on veut utiliser un logiciel libre dans un contexte sensible on fait un audit du code pour essayer de détecter ses bugs qui auraient pu être introduits par l'ensemble des états qui auraient subvertis un ou deux programmeurs pour rentrer ces bugs. Donc ça demande une démarche d'analyse qui peut être considérée comme un peu onéreuse et qui est en tout cas bien moins coûteuse que de redéfinir à partir de zéro un système d’exploitation purement national et certifié par tel ou tel gouvernement.
 
 
 
'''Intervenant :''' En terme d'alternatives, on a vu elles existent Gnu Linux en terme de système d'exploitation ; il y a une foule de logiciels pour les particuliers et les professionnels qui existent en logiciel libre. Ça n'est pas une garantie mais ça permet au moins de voir ce qu'il y a dedans. Aujourd'hui qu'est-ce qui existe ? Parce que quand on parle logiciel libre et notamment sur le site de l'émission C'est dans l'air, on a des réactions au niveau des commentaires évidemment certaines personnes citent les logiciels libres et la réaction est de dire mais les logiciels libres ce sont des trucs pour spécialistes, c'est trop compliqué et ça n'est pas adapté au monde professionnel. Alors qu'est-ce qui existe rien qu'en terme de système d'exploitation aujourd'hui dans le monde professionnel ?
 
 
 
'''Intervenant :''' Linux évidemment. Après des suites bureautiques, LibreOffice qui est un équivalent parfait, tout ce qu'il y a de plus complet, à la suite Microsoft. Et puis en matière de messagerie et de groupware il y a quantité d'alternatives, de produits, je ne vais pas citer tous les noms ici, mais il y a tout e qu'il faut pour trouver son bonheur.
 
Je pense qu'en premier lieu  il faut distinguer  en tout cas le sujet de tout ce qui est cloud, c'est-à-dire tout ce qui accéder par l'internet depuis chez soi et là on pourrait dire le danger effectivement est très grand, il est manifeste, quand bien même on aurait la plus ou moins assurance que c'est du logiciel libre qui tourne quelque part sur le serveur, ça n'apporterait pas tellement de garanties supplémentaires. Donc il y a le cloud d'un côté où là les menaces sur la vie privée et la sécurité sont réellement très importantes et puis il y a les logiciels qu'on installe sur ses ordinateurs chez soi et là c'est un tout autre sujet comme François le disait, la garantie n'est peut être pas absolue totale mais elle est quand même bien plus grande si on utilise des logiciels libres.
 
Peut-être un tout dernier mot. Ce qu'on a dit parfois, et parfois ça sort comme un argument contre la croyance dans le risque de back door dans ces logiciels par exemple des logiciels Microsoft. On entend parfois "Ce n'est certainement pas le cas parce que vous comprenez ce serait tellement dommageable pour leur réputation si on s'en apercevait un jour, que certainement que ça n'est pas le cas."
 
Mais cet argument il ne vaut vraiment rien puisqu’on aurait pu appliquer exactement le même aux messageries et à tous ces grands acteurs qui se sont fait prendre justement à propos du programme Prism. C'est-à-dire qu'on aurait pu dire la même chose il y a trois mois " C'est impensable parce que vous comprenez ce serait tellement dommageable pour leur réputation qu'ils n'auraient jamais accepté ça". Mais le fait est qu'ils l'ont accepté.
 
 
 
'''Intervenant :''' Et l'État français d'ailleurs n'en est pas convaincu puisque dans l’affaire de l'accord open bar entre Ministère de la Défense et Microsoft, il y a donc une analyse interne faite par un français qui pointait ces risques de back door et de surveillance. François tu avais quelque chose à rajouter.
 
 
 
 
 
'''François :''' Effectivement, on a vu avec cette histoire de Prism grâce à Snowden, qu'effectivement on n'avait quand même pas forcément raison de les croire. On peut citer justement effectivement le site prism-break.org donc P R I S M tiret B R E A K point org, je crois qui justement fait une liste des types de logiciels et des services, avec d'un côté les habituels Google, etc, Amazon, etc, Windows, et puis de l'autre les équivalents un peu plus éthiques dont les logiciels libres, donc ça peut être une référence pour la suite.
 
 
 
==19'14 ==
 
 
 
'''Présentateur :''' Alors peut-être que Anne qui nous a rejoint pourrait réagir à ça. Donc le texte est "il n'existe pas d'alternative". Toi tu t'occupes de Mandriva qui est une distribution Linux. Qu'est-ce que ça t'inspire ce genre de commentaire ?
 
 
 
'''Anne Nicolas :''' Je suis un peu étonnée parce que je dirais que la communication sur les logiciels libres aujourd’hui c'est quelque chose qui est devenu pas banal mais en tout cas relativement courant. Pour avoir travaillé chez un éditeur de distribution auparavant qui n'était certes pas le premier sur le marché, mais on se rendait compte que les gens étaient sensibilisés à l'existence de ce système d'exploitation qu'est Linux. Donc c'est très étonnant d'entendre ce genre de choses, d'autant plus qu'aujourd'hui dans les secteurs je dirais extrêmement sensibles de l'État français, on a du Linux en système d'exploitation sur les serveurs. Nous on a appris tout à fait par hasard au dernier salon Solutions Linux, par exemple, qu'il y avait effectivement une partie de la Défense qui utilisait Mandriva sur ses théâtres d'opérations, sur un serveur et qui est passée tout naturellement pour avoir une suite en terme de maintenance sur le serveur, qui est passée sur du Mageia, pour des portails captifs.
 
Donc ça me semble un exemple relativement concret de ce qu'on peut faire avec du Linux et effectivement pourquoi ils ont opté pour ce type de système d'exploitation ? Parce que c'est ouvert, parce que on peut en contrôler les contenus et parce qu'on a la main effectivement sur ce qui va être développé au-dessus de cette pile, au-dessus de cette base de système. Donc ça me semble relativement concrèt.
 
 
 
'''Présentateur :''' Jeanne !
 
 
 
'''Jeanne Tadeusz :''' Juste pour compléter rapidement ce qui disait Anne. Effectivement l'utilisation du logiciel libre est de plus en plus vaste notamment parmi les acteurs publics. Un autre exemple qu'on pourrait donner c'est le Ministère des Affaires Étrangères qui a récemment expliqué que les ordinateurs utilisés dans le cadre des missions en déplacement ou autres utilisaient un système d'exploitation libre basé sur Ubuntu justement pour des raisons de sécurité. De dire que ça ne répond pas à des exigences professionnelles, de dire qu'en termes de sécurité ce n'est pas courant d'utiliser du logiciel libre, c'est dans le meilleur des cas mal connaître le secteur de la sécurité ou du moins ce que font aujourd'hui les acteurs dans la sécurité parce qu’on pense que le Ministère des Affaires Étrangères, la diplomatie a priori tout ce qui est notamment déplacement en ordinateurs portables, ils font relativement à ce genre de choses. Alors qu'en plus on a des acteurs qui ne sont pas des techniciens ou des spécialistes, donc avec quelque chose qui doit être relativement utilisable, assez facilement et compréhensible aux acteurs qui ne sont pas des techniciens informatiques. Et donc là on a un vrai usage concret du logiciel libre par des non spécialistes pour répondre au contraire à des exigences de sécurité. Donc là on est dans le contre-exemple parfait.
 
 
 
'''Présentateur :''' On a la gendarmerie aussi ! Alors si Gnu Linux est vraiment un système d'exploitation pour spécialistes et pour geeks, c'est une bonne nouvelle : ça veut dire que l'ensemble des gendarmes français sont extrêmement points en la matière et ça fait plaisir de voir ça. François !
 
 
 
'''François :''' Juste une chose effectivement. On sait que de toute manière il y a eu une étude Gartner qui montrait que la majorité des entreprises utilisait au moins une brique libre, si pas plusieurs, qu'effectivement beaucoup de ministères ;: on télé-déclare nos déclarations d’impôts sur aussi des serveurs qui sont en logiciel libre. Donc considérer que ce n'est pas professionnel je pense que c'est une déclaration qui n'est pas professionnelle, c'est-à-dire que c'est quelqu'un qui clairement ne connaît pas le marché !
 
 
 
'''Présentateur :''' Alors là, il faut quand même lui rendre grâce, il dit que c'est difficile à trouver, ce qui n'est pas faux.
 
 
 
'''François :''' En tout cas les gendarmes et le service des impôts ils ont trouvé !
 
 
 
'''Présentateur :''' Il y a une chose qui est certaine au moins dans le montage  C'est dans l'air a choisi, c'est le minimum en tout cas dont on peut être sûr, c'est que dans le montage ils ont décidé d'effacer ce truc-là.
 
 
 
'''François :''' Tout à fait ! Mais dernier point sur la question des silos de données, c'est-à-dire des réseaux sociaux, il y a eu des entreprises là aussi collaboratives, de création de réseaux sociaux qui ne soient pas centralisés, on peut penser à identica, on peut penser à d'autres avec l'objectif que ce ne soit pas l'acteur privé qui concentre l'information et que les personnes restent maîtres de leurs données. Donc il y a des outils qui peuvent être développés de façon alternative. Malheureusement l'effet de réseau joue totalement en faveur de acteurs en place qui sont capables de faire de la publicité sur leurs services.
 
 
 
==23'26 ==
 
 
 
Présentateur : On va écouter le deuxième extrait. Donc là c'est Alex Turck
 

Dernière version du 14 août 2017 à 18:32


Publié ici - Août 2017