Raconter les libertés informatiques à la radio - Frédéric Couchet

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Titre : Raconter les libertés informatiques à la radio

Intervenant : Frédéric Couchet

Lieu : Ubuntu Party

Date : novembre 2019

Durée : 1 h

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[ Diaporama support de la présentation]

Licence de la transcription : Verbatim

Illustration :

NB : transcription réalisée par nos soins, fidèle aux propos des intervenant·e·s mais rendant le discours fluide.
Les positions exprimées sont celles des personnes qui interviennent et ne rejoignent pas nécessairement celles de l'April, qui ne sera en aucun cas tenue responsable de leurs propos.

Transcrit : MO

Description

Depuis mai 2018, l'April anime, sur la radio Cause commune, une émission consacrée aux libertés informatiques. Libre à vous ! se veut un lieu d'informations et d'échanges sur les dossiers politiques et juridiques traités par l'association et les actions qu'elle mène au quotidien. Libre à vous ! c'est aussi l'actualité du Libre, des invités aux profils variés, de la musique sous licence libre, des actions de sensibilisation…
Lors de cette présentation, nous reviendrons sur les origines et les objectifs de ce projet, son organisation, son évolution. Nous diffuserons également quelques extraits marquants de Libre à vous ! qui, peut-être, vous donneront envie de nous rejoindre dans cette aventure et/ou d'intervenir au cours de l'émission.


Transcription

Bonjour à tous. Bonjour à toutes. Je vais vous raconter pourquoi à l’April on a fait une émission de radio par rapport à nos activités.
Je suis Frédéric Couchet, le délégué général de l’April.
Il y a pas mal d’informations sur le diaporama, notamment des sites web, des informations chiffrées. Le diaporama est déjà en ligne. Je vous le remettrai à la fin, normalement il est en bas à chaque fois, vous avez la version PDF et la version LibreOffice, c’est bien apr1.org/Xz.
Avant de commencer, comme en plus on est en petit comité ça va tomber très bien pour d’adapter un petit peu ce que je vais vous dire, je vais vous poser quelques questions. Je vais déjà vous demander qui ici a entendu parler de l’April ? Très bien. Qui a entendu parler de la radio Cause Commune ? Ouais ! Qui a déjà entendu parler de l’émission Libre à vous ! ? Qui a déjà écouté l’émission Libre à vous !  ? Super. Qui écoute encore la radio de nos jours soit en bande FM, soit sur Internet ? OK. Qui écoute des podcasts ? D’accord. OK !

On va commencer.
Je vais déjà vous expliquer rapidement ce qu’est l’April pour que vous compreniez pourquoi on a fait une émission de radio. On a un stand à quelques mètres de là avec plein de dépliants et plein d’informations complémentaires. Nous, l’April, notre philosophie c’est « logiciel libre, société libre ». On considère que le logiciel libre est une part fondamentale d’une société libre, c’est la partie informatique et c’est pour ça que l’on se bat depuis 1996, donc on a 23 ans d’existence. Aujourd’hui on a 4000 membres. Ça va de personnes qui utilisent des logiciels libres mais pas forcément tous les jours jusqu’aux personnes qui développent des logiciels libres, il y a des entreprises, il y a des collectivités, il y a des associations.
On est une équipe salariée de quatre personnes, pour faire le lien avec la présentation d’avant, nous on a quatre personnes, moi je suis le délégué général, et on a des bénévoles très actifs, des bénévoles qui font, notamment, un certain nombre d’actions : il y a des bénévoles qui tiennent le stand avec moi ce dimanche, mais on a également beaucoup d’actions de sensibilisation, par exemple il y a deux ateliers, je ne sais pas si vous êtes allé, et il y a le jeu du Gnou avec Mohican. On a fait un jeu imaginé à partir du jeu de loi, c’est un jeu coopératif qui a pour but d’expliquer un petit peu à la fois les dangers de l’informatique et les perspectives offertes par le logiciel libre. Ça s’appelle le jeu du gnou et c’est en cours d’élaboration. Il y a eu deux ateliers lors de l’Ubuntu Party. On fait des interviews, des traductions, des transcriptions. On a des actions autour du monde associatif et du logiciel lire. On a Libre en Fête qui sont des événements organisés nationalement au cours du mois de mars, donc beaucoup d’actions de sensibilisation.
Un autre gros dossier actuellement : chapril.org, notre participation à l’aventure de Framasoft pour Dégoogliser Internet, donc offrir des services libres, éthiques et loyaux. On l’a ouvert très récemment, pour l’instant il n’y a que quatre ou cinq services disponibles sur le chapril.org, mais ça va se rajouter. Par exemple il y a un service qui permet de gérer des prises de rendez-vous, un service de bloc-notes ; un bloc-notes c’est un site web sur lequel vous pouvez taper du texte de façon collaborative, sans vous inscrire et de façon directe. Ça c’est une action importante. Ça c’est toute la partie, on va dire, sensibilisation, promotion, offrir des services.

On a une deuxième partie, qui est très importante, qui est l’action institutionnelle. Qu’est-ce que c’est que l’action institutionnelle ? Tout à l’heure Krhys, dans sa présentation sur FFDN et FDN, a notamment parlé des exégètes amateurs et des recours en justice, nous on mène cette action institutionnelle depuis, on va dire, 1998 à peu après. Il y a deux axes : le premier axe c’est d’essayer de lutter contre toutes les lois qui peuvent mettre en danger nos libertés informatiques. Ça peut être les brevets logiciels, c’est-à-dire des monopoles sur des idées, ça peut être les DRM, ces menottes numériques qui empêchent un certain nombre d’usages. Ça ce sont des actions en termes de défenses.
Il y a des actions plutôt positives : on essaie de promouvoir une notion qui est la priorité au logiciel libre dans l’espace public, donc déjà au niveau des services publics et à titre individuel. Par exemple, on agit auprès des parlementaires, qu’ils soient européens ou français, pour que des dispositions législatives soient intégrées dans la loi qui donneraient la priorité au logiciel libre dans le service public. Typiquement aujourd’hui, le service public pourrait, enfin devrait utiliser majoritairement des logiciels libres et ne choisir des logiciels privateurs qu’à certaines conditions.
Ces deux types d’actions sont très différents et le deuxième, les actions institutionnelles, on a une difficulté ou en en tout cas quelque chose qui est inhérent à ces actions, c’est la difficulté de faire comprendre ces actions, la difficulté d’avoir des synthèses sur ces actions parce qu’elles sont très compliquées, à la fois juridiquement, politiquement. Donc depuis des années on a cette problématique de se dire comment on peut rendre accessibles ces actions et comment on peut faire pour proposer aux gens de participer à ces actions et principalement les actions institutionnelles.
Et c’est là qu’on a eu non pas une idée, mais on a profité d’un contexte qui est l’arrivée sur la bande FM, depuis fin 2017, de la radio Cause Commune. Cause Commune c’est 93.1 en Île-de-France et causecommune.fm sur Internet. Avant que ce soit une radio en FM, c’était d’abord une web radio qu’on connaissait bien, qui a même d’ailleurs des événements comme l’Ubuntu Party qui s’appelle Libre à Toi. Depuis quelques années, cinq/six ans, cette web radio diffusait un certain nombre de contenus, d’émissions autour de l’informatique, du partage des savoirs , des cultures, etc., et couvrait un certain nombre d’événements du logiciel libre.
Quelques temps avant novembre 2017, le CSA rouvre des fréquences sur la bande FM. Il faut savoir que les fréquences de radio bande FM, que ce soit à Paris ou ailleurs, ce sont des fréquences rares et les ouvertures de fréquences ou les renouvellements de fréquences c’est vraiment ponctuel. Il se trouvait qu’en fait il y avait une radio associative qui ne pouvait plus assurer sa diffusion sur la bande FM, donc le CSA a ouvert un appel d’offres et l’association Libre à Toi a proposé d’avoir une radio qui s’appelle Cause Commune La voix des possibles, autour du partage du savoir, des cultures, donc pas simplement le logiciel libre, c’est plus étendu, ça peut parler de semences, d’éducation , de savoirs, de culture, de recherche, etc., et le CSA a donc accordé cette fréquence. Point important déjà en termes de bande FM, c’est en temps partagé avec une autre radio. Si vous vous connectez à 93.1 FM en Île-de-France, en fonction de l’heure, vous allez être soit sur Cause Commune soit sur Radio Aligre. C’est pour ça que souvent, quand on écoute les radios, on a le rappel du nom de la radio pour savoir où on se trouve.
Les horaires de la radio Cause Commune : de midi à 17 heures en semaine et de 21 heures à 4 heures, le vendredi de 21 heures au samedi 16 heures et le dimanche de 14 heures à 22 heures. C’est un peu compliqué. Rassurez-vous, c’est plus simple sur le site causecommune.fm sur lequel la radio diffuse tout le temps. Quand elle ne diffuse pas en FM, elle diffuse des rediffusions sur Internet ou de la musique libre.
Ce qui va changer bientôt c’est l’arrivée sur la radio numérique terrestre, à partir de janvier 2020, la radio Cause Commune sera diffusée 24 heures sur 24 sur la bande de radio numérique terrestre en Île-de-France. Là il n’y aura pas de problème. Le seul truc c’est qu’il faut avoir, évidemment, un matériel qui capte ce genre de technologie.
La radio Cause Commune n’est constituée que de bénévoles, point important. Ce sont vraiment des gens bénévoles qui contribuent. Deux d’entre eux vont peut-être passer tout à l’heure s’ils n’oublient pas. En tout cas, si vous croisez Charlotte et Olive qui sont dans l’équipe d’organisation d’Ubuntu Party, ils font partie de l’équipe et ils ont une émission tous les lundis de 12 heures à 13 heures 30 sur l’actualité politique et sociale.
Le studio est dans le 18e.
Ça c’est la radio Cause Commune. Nous on les connaît déjà depuis l’époque Libre à Toi, ils avaient couverts plusieurs événements où l’April était intervenue.
Donc en novembre 2017, ils ont une fréquence sur la bande FM.
Nous, si on revient au point de départ des actions institutionnelles dont je vous parlais au début, on a une problématique qui est d’arriver à faire des présentations synthétiques de nos dossiers, arriver à les rendre accessibles au plus grand nombre et pas simplement au geek de base qui va nous suivre, mais vraiment au plus grand nombre et proposer des moyens d’action. Quand, par exemple, on propose ou on pousse des amendements à l’Assemblée nationale en faveur du logiciel libre, un moyen d’action à proposer c’est d’encourager les gens à appeler leur parlementaire ou à envoyer un courriel. Dit comme ça c’est facile, mais, en fait ça, demande un peu plus d’explications, c’est-à-dire que ça demande de fournir un petit peu d’explications autour du texte, de ses enjeux et puis, quelque part, une petite procédure.
On a cette problématique-là depuis longtemps et, au niveau de l’April, ce qu’on cherche à toucher ce sont évidemment nos membres et nos soutiens, les libristes, globalement les gens qui viennent à ce genre d’événement, mais aussi le grand public. Et même avec quatre permanents et quelques bénévoles, toucher le grand public, c’est quand même un défi !
C’est pour ça qu’arrive à ce moment-là l’émission de radio et nous revient en tête un projet qu’on a depuis quelques années, on avait d’ailleurs fait une expérience en mode vidéo il y a quelques années : essayer d’avoir un créneau en mode radio ou podcast, axé sur nos dossiers, avec pour but de les présenter de façon synthétique, de les rendre accessibles et de proposer des moyens d’action.

Pourquoi la FM apporte des avantages ? La FM reste un média de proximité. Même si vous n’êtes pas beaucoup à avoir levé la main ici, côté grand public ça reste un média de proximité. Vous avez un bassin potentiel d’écoute qui est absolument formidable : sur la région parisienne, je vais peut-être dire dire une bêtise, mais je crois me souvenir que c’est à peu près six millions possibles d’auditeurs, évidemment il y a beaucoup d’émissions de radio qui sont dessus, mais c’est à peu près six millions d’auditeurs, et la diffusion sur Internet via des podcast permet de sortir du bassin Île-de-France. C’est-à-dire que si ce n’était qu’une radio FM sans podcast ce serait limité parce que ça ne concernerait que les gens qui sont en Île-de-France, alors que nous on est une association nationale et même au-delà de la France, d’où l‘importance des podcasts.

Est-ce que vous savez ce qu’est un podcast natif par rapport à un podcast d’émission de radio ? Est-ce que vous avez entendu parler de podcast natif ? Non. Toi oui, toi tu sais tout ! D’ailleurs c’est pour ça que tu es derrière le truc, en fait !
Vous pourriez-vous dire pourquoi attendre qu’une émission de radio sur la bande FM arrive, autant faire un podcast, c’est-à-dire un fichier audio disponible sur Internet que les gens peuvent écouter ? C’est ce qu’on appelle des podcasts natifs, c’est-à-dire des fichiers qui sont produits en dehors de toute émission de radio, ça peut être fait de façon bénévole ou de façon professionnelle par des gens et qui touchent un thème particulier.
Nous, ce qu’on fait là, c’est un podcast qui est une rediffusion d’une émission de radio et ça change profondément les choses. Ça change déjà le fait que quand vous faites un podcast natif, c’est-à-dire spécifique uniquement sur Internet, les gens qui vous écoutent vous ont cherché. C’est-à-dire que clairement c’est quelqu’un qui s’est dit « tiens est-ce qu’il va y avoir un podcast ou un fichier audio sur les libertés informatiques ? », donc c’est quelqu’un qui est forcément déjà intéressé par le sujet.
Quand vous avez un podcast d’une rediffusion d’émission de radio ou quand vous avez une émission de radio, vous allez toucher les gens qui vous ont trouvé totalement par hasard. Le simple fait, par exemple, je ne sais pas si vous le faites encore, de bouger simplement le bouton de votre poste radio, de changer de fréquence, vous tombez sur une nouvelle fréquence que vous ne connaissez pas, vous la découvrez. Ça, ça change typiquement le genre de public que vous allez avoir. C’est-à-dire que sur un podcast natif vous allez avoir plutôt des gens qui connaissent déjà un petit peu le sujet, par contre, si vous êtes sur une émission de radio plus un podcast, vous allez avoir forcément du grand public. Et ça change le style de l’émission qui vous faites. C’est-à-dire que sur un podcast natif vous allez avoir plutôt tendance à faire comme si vous étiez entre vous avec, on va dire, des geeks, c’est-à-dire employer des acronymes sans trop les expliquer, faire comme si les gens connaissent de facto tout ce que vous dites, c’est-à-dire des mots clefs sans les expliquer, ou garder un niveau élevé d’explications. Alors que quand vous savez que vous allez potentiellement avoir du grand public qui va vous écouter, vous êtes obligé d’avoir un travail de préparation en amont pour vous dire « quels ont les messages principaux que je vais faire passer et, pendant l’émission, comment je vais m’assurer que les gens qui n’y connaissent rien ne sont pas perdus ? », ça je vous l’expliquerai après, donc ça change la qualité de l’émission que vous produisez. Elle est certes moins précise techniquement ou, en tout cas, elle rentre moins dans les détails techniques, par contre elle touche un plus large public, en tout cas c’est l’objectif. Donc l’importance de faire une émission où on doit être accessibles et avoir le podcast qui permet une liberté d’écoute, parce que nous on est diffusés de 15 heures 30 à 17 heures, beaucoup de gens ne peuvent pas écouter le direct, il est important d’avoir un podcast.
Dernier élément, Cause Commune, comme je vous l’ai tout à l’heure, ce n’est pas une radio lambda comme ça, c’est une radio qui est créée sur le partage des savoirs et de la culture. Donc c’est une radio avec laquelle on partage un certain nombre de valeurs. Vous allez avoir des émissions, par exemple le samedi il y a Cyberculture de 14 heures à 16 heures, l’émission Cyberculture parle souvent de logiciels libres ; ça fait même de la hotline en direct : des fois vous avez des gens qui appellent, faire de la hotline en direct sur un système libre est assez compliqué à faire, je peux vous dire que c’est assez compliqué. Donc c’est vraiment une radio avec laquelle, finalement, il y a un partage de points de vue, même si ce sont des émissions qui sont très différentes.
Donc participer à l’aventure de Cause Commune c’est aussi participer au potentiel succès d’une radio qui globalement porte des sujets qui nous sont communs. Ce n’est pas juste une émission radio sur n’importe quelle radio lambda, c’est une émission sur une radio avec laquelle on a vraiment des accointances fortes. Et ce n’est pas pour rien que, comme je le disais tout à l’heure, Charlotte et Olive sont membres de l’équipe d’organisation de l’Ubuntu Party. J’espère qu’ils passeront tout à l’heure.

13’ 36

Comme vous n’êtes pas nombreux, si vous avez des questions, n’hésitez surtout pas,