Différences entre les versions de « Projet Signothèque - MOOC LSF »

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==Description==
 
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Les domaines d'application sont variés, ajouter des dessins signés permet de rendre accessibles : des supports pédagogiques, des jeux de société, des jeux vidéo, des livres, des applications, des sites, des affiches de bar, de festivals. Tout est permis : pourquoi pas des signes à la boulangerie du coin, chez le coiffeur, la création de supports papier de communication interne à l'entreprise pour aider à l'intégration des collègues sourds, etc...
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Les domaines d'application sont variés, ajouter des dessins signés permet de rendre accessibles : des supports pédagogiques, des jeux de société, des jeux vidéo, des livres, des applications, des sites, des affiches de bar, de festivals. Tout est permis : pourquoi pas des signes à la boulangerie du coin, chez le coiffeur, la création de supports papier de communication interne à l'entreprise pour aider à l'intégration des collègues sourds, etc.
  
 
==Transcription des paroles de l'interprète==
 
==Transcription des paroles de l'interprète==
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Ça veut dire, par conséquent, qu’il faut créer des MOOCs en amont, en travaillant avec les personnes qui les créent. Donc là, c’est un exemple de ce que l’on peut faire.
 
Ça veut dire, par conséquent, qu’il faut créer des MOOCs en amont, en travaillant avec les personnes qui les créent. Donc là, c’est un exemple de ce que l’on peut faire.
  
Donc ici une personne qui signe, les sous-titres ont peut les laisser, bien sûr,et une personne qui parle sur le côté avec surtout des événements visuels qui peuvent être pointés par l’interprète ou par la personne qui fait le cours.
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Donc ici une personne qui signe, les sous-titres on peut les laisser, bien sûr,et une personne qui parle sur le côté avec surtout des événements visuels qui peuvent être pointés par l’interprète ou par la personne qui fait le cours.
  
 
Les vidéos doivent être très courtes. Parce que c’est très difficile de se concentrer sur quelque chose de long en langue des signes. Donc ça doit être quelque chose comme 15 min maximum. De plus, le fond du visuel doit être adapté par rapport aux signes. C’est-à-dire qu’une personne qui signe ne peut pas à la fois signer et pointer. Et une personne sourde ne peut pas à la fois regarder ce qu’il y a d’écrit sur la diapo et regarder la personne qui signe. Donc cela nécessite de faire un gros travail en amont avec les personnes qui veulent faire les MOOCs.
 
Les vidéos doivent être très courtes. Parce que c’est très difficile de se concentrer sur quelque chose de long en langue des signes. Donc ça doit être quelque chose comme 15 min maximum. De plus, le fond du visuel doit être adapté par rapport aux signes. C’est-à-dire qu’une personne qui signe ne peut pas à la fois signer et pointer. Et une personne sourde ne peut pas à la fois regarder ce qu’il y a d’écrit sur la diapo et regarder la personne qui signe. Donc cela nécessite de faire un gros travail en amont avec les personnes qui veulent faire les MOOCs.
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<b>Laure :</b> Bonjour.
 
<b>Laure :</b> Bonjour.
  
<b>Public :</b> Est ce que ce MOOC il existe déjà ? Ou est-ce qu’il y a une date, ou est ce que vous savez ou ce qu’il en est dans sa conception ?  
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<b>Public :</b> Est-ce que ce MOOC il existe déjà ? Ou est-ce qu’il y a une date, ou est ce que vous savez ou ce qu’il en est dans sa conception ?  
  
 
<b>Laure :</b> Non pas encore. En fait, là pour l’instant, j’ai fait des démarches auprès de l’université Paul Sabatier (à Toulouse, NdT) et j’ai rédigé le projet. Donc nous allons d’ici décembre (2016, NdT) envoyer ce projet pour demande de subventions. *** les interprètes, interprètes, mission handicap et mission formation continue pour l’accessibilité et les personnes handicapées dans le travail. Et voilà. Pour l’instant, j’en suis là et je vais contacter certainement d’autres organismes comme le CNED ou l'**. Je sais pas. Voilà. Donc c’est un projet en cours.
 
<b>Laure :</b> Non pas encore. En fait, là pour l’instant, j’ai fait des démarches auprès de l’université Paul Sabatier (à Toulouse, NdT) et j’ai rédigé le projet. Donc nous allons d’ici décembre (2016, NdT) envoyer ce projet pour demande de subventions. *** les interprètes, interprètes, mission handicap et mission formation continue pour l’accessibilité et les personnes handicapées dans le travail. Et voilà. Pour l’instant, j’en suis là et je vais contacter certainement d’autres organismes comme le CNED ou l'**. Je sais pas. Voilà. Donc c’est un projet en cours.
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Donc voilà, c’est une façon de dire aux personnes sourdes qu’on a conscience qu’elles existent et qu’on essaye de s’y adapter et c’est un moyen aussi de dire aux entendants : « Ah tiens, les interpeller, tiens il y a un signe, ah ben oui il y a des personnes sourdes, peut-être qu’il y en a une à côté de moi ». Et donc du coup, créer, adapter, accueillir, ça permet donc de diffuser la Langue des signes et de faire progresser l’accessibilité.
 
Donc voilà, c’est une façon de dire aux personnes sourdes qu’on a conscience qu’elles existent et qu’on essaye de s’y adapter et c’est un moyen aussi de dire aux entendants : « Ah tiens, les interpeller, tiens il y a un signe, ah ben oui il y a des personnes sourdes, peut-être qu’il y en a une à côté de moi ». Et donc du coup, créer, adapter, accueillir, ça permet donc de diffuser la Langue des signes et de faire progresser l’accessibilité.
  
Donc on a conscience que la problématique d’avoir des signes en format vectoriel c’est que ça suppose d’avoir des personnes qui, à la fois, ont des compétences en langue des signes et à la fois une compétence en dessin vectoriel. Ce qui est peut être beaucoup. Donc on s’est dit que c’est peut être intéressant de réfléchir parallèlement à la création d’un éditeur de signes, qui permettrait, en fait, d’assembler des sous parties.
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Donc on a conscience que la problématique d’avoir des signes en format vectoriel c’est que ça suppose d’avoir des personnes qui, à la fois, ont des compétences en langue des signes et à la fois une compétence en dessin vectoriel. Ce qui est peut être beaucoup. Donc on s’est dit que c’est peut être intéressant de réfléchir parallèlement à la création d’un éditeur de signes, qui permettrait, en fait, d’assembler des sous-parties.
  
 
Donc d’avoir, je sais plus comment ça s’appelle, mais d’avoir un petit programme qui permette de choisir une tête avec des cheveux blonds, roux, etc. Des yeux. Puisque les yeux font partie de l’expression en langue des signes. Et de pouvoir choisir des configurations de mains droites, de mains gauches, des positions de bustes et des flèches qui vont donner une indication sur le mouvement. Voilà. Et de créer, du coup, de façon rapide, un signe et de pouvoir le mettre dans cette Signothèque. Ça permet du coup d’avoir une compétence en moins, c’est-à-dire qu’on enlève, on n’a plus besoin d’avoir la compétence et le temps aussi de créer le signe et le dessiner en vectoriel. On a juste la volonté en fait, de participer à un projet. Et de l’alimenter et juste avoir les compétences en langue des signes suffit.  
 
Donc d’avoir, je sais plus comment ça s’appelle, mais d’avoir un petit programme qui permette de choisir une tête avec des cheveux blonds, roux, etc. Des yeux. Puisque les yeux font partie de l’expression en langue des signes. Et de pouvoir choisir des configurations de mains droites, de mains gauches, des positions de bustes et des flèches qui vont donner une indication sur le mouvement. Voilà. Et de créer, du coup, de façon rapide, un signe et de pouvoir le mettre dans cette Signothèque. Ça permet du coup d’avoir une compétence en moins, c’est-à-dire qu’on enlève, on n’a plus besoin d’avoir la compétence et le temps aussi de créer le signe et le dessiner en vectoriel. On a juste la volonté en fait, de participer à un projet. Et de l’alimenter et juste avoir les compétences en langue des signes suffit.  
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<b>Sungia :</b> Oui, voilà. Si vous avez des questions, n’hésitez pas.
 
<b>Sungia :</b> Oui, voilà. Si vous avez des questions, n’hésitez pas.
  
<b>Emmanuelle :</b> Je peux peut-être commencer une question, enfin peut-être une indication sur l’éditeur de signes. À l’exemple de Samuel Guiraudou qui, d’ailleurs, fait une conférence pas très loin dans le même bâtiment. C’est un dessinateur de bandes dessinés et il a dessiné, il a fait un générateur de comics.
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<b>Emmanuelle :</b> Je peux peut-être commencer une question, enfin peut-être une indication sur l’éditeur de signes. À l’exemple de Simon Giraudeau qui, d’ailleurs, fait une conférence pas très loin dans le même bâtiment. C’est un dessinateur de bandes dessinés et il a dessiné, il a fait un générateur de comics.
  
 
<b>Sungia :</b> Qui s'appelle gégé ?  
 
<b>Sungia :</b> Qui s'appelle gégé ?  

Version du 20 février 2017 à 11:33


Titre : Projet Signothèque - MOOC LSF

Lieu : Capitole du Libre - Toulouse

Intervenantes : Laure (Sourde, Porteuse du Projet MOOC LSF) - Sungja (Entendante, Porteuse du Projet Signothèque)

Date : Novembre 2016

Durée : 23 min 08

Pour visionner la vidéo ici et le programme [1]

Licence de la transcription : Verbatim

Statut : Transcrit par Valérie Dagrain (wanda) - Relu sans le son MO – Relu sans le son AA

Description

Les domaines d'application sont variés, ajouter des dessins signés permet de rendre accessibles : des supports pédagogiques, des jeux de société, des jeux vidéo, des livres, des applications, des sites, des affiches de bar, de festivals. Tout est permis : pourquoi pas des signes à la boulangerie du coin, chez le coiffeur, la création de supports papier de communication interne à l'entreprise pour aider à l'intégration des collègues sourds, etc.

Transcription des paroles de l'interprète

00’

Emmanuelle : Bonjour à toutes et à tous. Merci d’être venus au Capitole du Libre. Donc je vais laisser la parole à Laure et Sungja, pour nous parler du projet MOOC LSF et de la signothèque. Elles vont vous expliquer tout ça. C’est l’association Arboré'Sign.

Laure : Bonjour à tous. Donc je vais d’abord vous présenter le projet MOOC langue des signes. Tout d’abord, tout le monde ne sait pas forcément ce qu’est un MOOC. Donc un MOOC en anglais c’est Massive Open On Line Course. Ce sont des cours qui sont disponibles sur Internet, gratuits et libres accès. Et qui peuvent être fait soit par des universités, donc ce que l’on appelle des X-MOOC, des MOOCs officiels créés par des universités et diffusés par les universités notamment sur la plate-forme FUN (https://www.fun-mooc.fr) et des C-MOOC qui sont eux créés par des communautés et qui peuvent être disponibles par exemple sur Coursera (https://fr.coursera.org).

Donc quand on crée un MOOC, il y a plusieurs paramètres à prendre en compte. Déjà Massive dans quel sens ? Combien de personnes veut-on toucher ? 100 personnes ou 100&nbsp ;000 personnes ou plus ? Ensuite Open ça veut dire quoi ? Inscription gratuite ? Contenu gratuit ? Qu'on peut prendre et rediffuser ? Gratuit dans le sens où on peut le télécharger ? Ou ? Voilà.

Ensuite pour On Line est-ce que c’est en ligne ? On le pose et les personnes peuvent s’inscrire et le suivre ? Ou est-ce que c’est en ligne en temps réel ? Voilà.

Puis enfin les cours. Est-ce que ce sont des cours que l’on suit nous-même comme on veut ? Est-ce qu’on a une attestation derrière ? Est-ce qu’on a des badges ? Est-ce que y a un temps limité pour les suivre ? Etc. Tous ces paramètres doivent être choisis avant de créer un MOOC et vous pouvez aussi les choisir pour suivre ce MOOC-là.

Donc les deux plus grosses plates-formes en France : c’est FUN pour les universités, Coursera c’est plutôt international. Donc on trouvera (?) des cours faits par les universités américaines par exemple ou fait par des personnes qui ne travaillent pas dans des universités. et ensuite nous avons un site internet en France qui a été créé par le gouvernement qui s'appelle sup-numerique.gouv.fr qui recense tous les MOOCs existants en français. Donc ça regroupe FUN plus d’autres petits sites que l’on peut retrouver par-ci par là sur le web.

Alors la question est « pourquoi faire un MOOC en langue des signes ? »

Déjà, il faut savoir que l’accessibilité de la culture générale et enseignement pour les sourds est très faible. Notamment dans les universités, il n’y a à peu près que 120 heures de cours qui sont interprétées sur l’année. Donc lorsqu’une personne sourde veut suivre un cours universitaire, c’est très compliqué en sciences, en histoire. Par contre, évidemment, il existe des cursus de langues des signes, notamment par exemple traductions *** là les cours sont en langue des signes donc la question ne se pose pas.

Donc cette accessibilité pour l’instant elle n’est pas du tout, du tout présente. Du coup, grâce à ces MOOCs on pourrait ouvrir cette accessibilité et faire, par exemple, la formation à distance pour les sourds. Ces MOOCs sont actuellement valorisables sur le CV. C’est-à-dire que l’on a une attestation à la fin du MOOC qui nous permet de dire qu’on l’a validée, cette formation, et on peut l’inscrire sur le CV ; donc c’est intéressant pour valoriser une formation et après ça permet d’ouvrir vers des vraies formations diplômantes celles-ci et d’avoir une meilleure employabilité pour les personnes sourdes qui sont actuellement 30 % au chômage, ce qui est le double de la population normale.

Alors pourquoi le MOOC ?

Bien sûr, parce que c’est un support vidéo, donc on va signer une personne. On va filmer – pardon – une personne qui signe, c’est gratuit, ça permet une grande diffusion donc on peut diffuser par exemple sur le territoire national et ce sont des vrais professionnels souvent qui les créent. Donc des enseignants, des chercheurs ou des formateurs, etc.

Donc là je vous ai fais une capture d’écran d’un MOOC classique qui était le MOOC de lutte contre la discrimination *** de la diversité qui était pour tout public. Donc vous voyez, ça se représente avec une vidéo, une personne qui parle sur le côté, des sous-titres avec le texte de transcription de sous-titres et dans les vidéos nous avons des petits mots clés qui apparaissent.

Ceci est un MOOC plus technique sur l’introduction à la statistique avec le logiciel Air. Donc là c’est pareil, nous avons une petite fenêtre avec le chercheur qui explique des graphes, des représentations liées à la statistique ici et en bas.

Donc on pourrait se dire qu’il suffirait de prendre ces vidéos et de rajouter une interprète qui traduit, ici par exemple.

Qui traduit le texte de ce que dit la personne ?

Le problème c’est que nous avons des phrases extrêmement complexes, avec des tournures un peu alambiquées, qui ne sont pas aisées déjà à traduire. En plus de ça, nous avons des mots hyper techniques qui n’ont pas forcément leur traduction en langue des signes. Par conséquent, ce n’est pas du tout adapté pour ce thème notamment, ce type de MOOC très technique. Là il est impossible de rajouter un interprète, de traduire simplement le texte qui a déjà été fait.

Ça veut dire, par conséquent, qu’il faut créer des MOOCs en amont, en travaillant avec les personnes qui les créent. Donc là, c’est un exemple de ce que l’on peut faire.

Donc ici une personne qui signe, les sous-titres on peut les laisser, bien sûr,et une personne qui parle sur le côté avec surtout des événements visuels qui peuvent être pointés par l’interprète ou par la personne qui fait le cours.

Les vidéos doivent être très courtes. Parce que c’est très difficile de se concentrer sur quelque chose de long en langue des signes. Donc ça doit être quelque chose comme 15 min maximum. De plus, le fond du visuel doit être adapté par rapport aux signes. C’est-à-dire qu’une personne qui signe ne peut pas à la fois signer et pointer. Et une personne sourde ne peut pas à la fois regarder ce qu’il y a d’écrit sur la diapo et regarder la personne qui signe. Donc cela nécessite de faire un gros travail en amont avec les personnes qui veulent faire les MOOCs.

Donc là, il manque des flèches (sur la présentation, NdT), j’avais des flèches autour de « MOOC Langue des signes » (LSF). Ça veut dire que les différents acteurs nécessaires pour la création de ce type de support sont déjà des interprètes ou des traducteurs qui connaissent la pédagogie adaptée et qui connaissent les signes techniques et la syntaxe en langue des signes, etc.

Un médiateur qui signe et qui connaît le sujet(*?) du MOOC, car les interprètes n’ont pas forcément trouvés le signe adapté pour un terme technique. Donc moi, ça m’est arrivé par exemple au travail, j'avais le terme « isotope » à traduire en langue des signes. Donc j’ai discuté avec l’interprète pour voir lequel était le plus adapté avec lui. Voilà. Bien sûr, les universités, ce sont elles qui créent le MOOC, le diffusent, font la validation notamment en formation continue et aussi pourquoi pas, la mission handicap.

Et enfin des étudiants sourds, qui peuvent intervenir dans les vidéos, donc signer dans la vidéo, notamment si c’est leur domaine. Et aussi pour, par exemple, les étudiants qui sont en traduction qui peuvent en faire un projet de fin d’études.

Alors voilà, tout ça pour moi, ce sont les acteurs nécessaires pour créer ce type de support. Voilà, je crois que j’ai terminé et je vais laisser la parole à Sungja. Merci. Est-ce que vous avez des questions éventuellement ?

Public : Le but des MOOCs c’est de rendre gratuit l’enseignement pour les gens. Et du coup, avec le MOOC pour les gens sourds, je ne comprends pas comment avec autant d’interprètes et autant de personnes qui doivent se charger de tout, comment est-ce qu’on peut le rendre gratuit en fait ?

Laure : En fait, déjà pour la création des MOOCs classiques dans les universités, il y a une demande de subventions, déjà à la base. Donc il suffit de faire cette demande de subventions adaptées *** pour les interprètes, pour les traducteurs ou pour les diverses personnes. Moi je pensais notamment utiliser, utiliser non,mais faire intervenir les étudiants sourds pour réduire justement le budget d’interprète. Et que les interprètes soient là surtout en support pour expliquer quel signe trouver, quelle syntaxe utiliser et les personnes sourdes par contre sur les vidéos. Déjà pour avoir aussi une meilleure représentation des sourds dans l’espace public. Voilà.

Public : Bonjour.

Laure : Bonjour.

Public : Est-ce que ce MOOC il existe déjà ? Ou est-ce qu’il y a une date, ou est ce que vous savez ou ce qu’il en est dans sa conception ?

Laure : Non pas encore. En fait, là pour l’instant, j’ai fait des démarches auprès de l’université Paul Sabatier (à Toulouse, NdT) et j’ai rédigé le projet. Donc nous allons d’ici décembre (2016, NdT) envoyer ce projet pour demande de subventions. *** les interprètes, interprètes, mission handicap et mission formation continue pour l’accessibilité et les personnes handicapées dans le travail. Et voilà. Pour l’instant, j’en suis là et je vais contacter certainement d’autres organismes comme le CNED ou l'**. Je sais pas. Voilà. Donc c’est un projet en cours.

Emmanuelle : Merci ! donc on passe la parole à Sungja.

11’

Sungia : Bonjour à vous et merci d’être venus. Donc je vais vous présenter le projet de la Signothèque. C’est un projet qui est porté par l’association ArboréSign, qui est une association qui, dans les grandes lignes on va dire, a pour objectif de créer des espaces de rencontre entre les personnes sourdes et les personnes entendantes via l’innovation numérique.

Du coup voilà, c’est une association qui est présente beaucoup sur les Hackerspaces Festivals, sur les Fablabs, les choses comme ça. Parce qu’un des objectifs ce serait d’ouvrir l’accessibilité en fait, dans les espaces numériques. Donc au niveau de la Signothèque c’est un projet un peu, on va dire, c’est un peu un projet laboratoire, en fait, d’essai.

Je vais d'abord vous expliquer ce qu’on entend par Signothèque: – dans Signothèque il y a « signe » qui correspond aux signes, qui sont des mots de la langue des signes, qui est la langue parlée, enfin, qui est la langue gestuelle des personnes sourdes. Donc c’est la langue qui leur permet de communiquer aussi.

– et il y a le terme « thèque » qui vient du grec ancien, qui se rapporte à la boîte, du terme ranger. Donc pour la Signothèque, c’est un lieu où l’on range et où l’on diffuse des signes.

Donc la Signothèque, ce ne sera pas un dictionnaire, il ne faut pas confondre non plus avec un lexique, ce sera pas des vidéos, ce sera pas de la 3D, non plus. Et du coup, le choix qu’on a fait, le choix numérique qu’on a fait c’est le dessin, le dessin vectoriel. Parce que le dessin vectoriel offre des multiples possibilités, c’est un format qui est léger, modifiable, on peut changer la taille, la couleur sans perte de qualité et donc on a aussi la possibilité d’attacher des métadonnées. C’est-à-dire qu’après, toutes ces données, elles peuvent être répertoriées et réagencées, en fait, par des développeurs, de manière, sur des choses qu’il aura établies avant.

Donc un des objectifs de la Signothèque est que les signes seront en licence libre et en open source. Donc un des gros objectifs, un des gros enjeux, ça va être de créer à la fois une communauté de contributeurs et d’utilisateurs. Ce qui ne va pas forcément être évident mais qu’on essaye de faire en se déplaçant sur les festivals.

Donc le principe de la Signothèque, c’est d’avoir un site Internet qui serait comme une give box. Je ne sais pas si vous connaissez le principe de la give box. Ce sont souvent, en fait, des armoires, qui sont dans des lieux qui peuvent être dans une rue, chez des habitants. Et dans cette armoire,on va donner et prendre des choses. Des personnes n’ont plus besoin d’un livre, d’un vêtement, etc.,vont le déposer dans la give box et quelqu’un d’autre va venir voir la give boxet se dire « ah ben tiens, moi ce livre je l’ai pas lu donc je vais le prendre ».

Donc le principe de la Signothèque est un peu similaire. C’est-à-dire qu’il y a les personnes qui vont donner des signes pour alimenter la banque de données, et il y a des personnes qui vont prendre des signes pour les utiliser. Voilà donc quand on donne des signes en fait, pour alimenter cette give box, on développe l’accessibilité ; on enrichit aussi donc les communs des numériques dans le sens où on permet à la langue des signes, en fait, de rentrer dans ces communs ; on encourage la création en langue des signes dans le sens où on donne la possibilité à des gens qui vont venir se servir dans cette give boxde créer.

Donc de créer des livres pour enfants sourds, des jeux, des cartes, des jeux de cartes, des jeux éducatifs, des supports pédagogiques. Ça peut être tout un tas de choses qui permettent de rendre visible la langue des signes.

Donc « prendre des signes » aussi ça peut permettre d’adapter des documents, des supports de rééducation alternatifs ou augmentatifs. Donc ça, ce sont des termes plus au niveau des orthophonistes et des rééducateurs pour les enfants sourds.

Ça permet aussi « prendre des signes », d’accueillir le public sourd avec de la signalétique. C’est-à-dire que là, sur un festival comme ici, on aurait pu donc télécharger un signe et « le signe 2 barres » par exemple, ou le signe d’accueil et le mettre à l’accueil.

Donc voilà, c’est une façon de dire aux personnes sourdes qu’on a conscience qu’elles existent et qu’on essaye de s’y adapter et c’est un moyen aussi de dire aux entendants : « Ah tiens, les interpeller, tiens il y a un signe, ah ben oui il y a des personnes sourdes, peut-être qu’il y en a une à côté de moi ». Et donc du coup, créer, adapter, accueillir, ça permet donc de diffuser la Langue des signes et de faire progresser l’accessibilité.

Donc on a conscience que la problématique d’avoir des signes en format vectoriel c’est que ça suppose d’avoir des personnes qui, à la fois, ont des compétences en langue des signes et à la fois une compétence en dessin vectoriel. Ce qui est peut être beaucoup. Donc on s’est dit que c’est peut être intéressant de réfléchir parallèlement à la création d’un éditeur de signes, qui permettrait, en fait, d’assembler des sous-parties.

Donc d’avoir, je sais plus comment ça s’appelle, mais d’avoir un petit programme qui permette de choisir une tête avec des cheveux blonds, roux, etc. Des yeux. Puisque les yeux font partie de l’expression en langue des signes. Et de pouvoir choisir des configurations de mains droites, de mains gauches, des positions de bustes et des flèches qui vont donner une indication sur le mouvement. Voilà. Et de créer, du coup, de façon rapide, un signe et de pouvoir le mettre dans cette Signothèque. Ça permet du coup d’avoir une compétence en moins, c’est-à-dire qu’on enlève, on n’a plus besoin d’avoir la compétence et le temps aussi de créer le signe et le dessiner en vectoriel. On a juste la volonté en fait, de participer à un projet. Et de l’alimenter et juste avoir les compétences en langue des signes suffit.

Donc voilà. En fait, c’est une belle idée mais c’est une idée qui reste à l’état de projet. Donc on cherche des personnes qui souhaiteraient s’investir avec nous, participer à l’aventure donc, pour continuer à designer des signes, développer l’éditeur de signe et puis, après, il y a tout un tas de choses à faire aussi en communication, etc. Ou le fait d’en parler aussi peut être intéressant. Voilà.

Donc si vous avez des questions, car je suis allée assez rapidement il me semble.

Emmanuelle : Il reste 20 minutes.

Sungia : Ah oui, je suis allée vraiment très très vite.

Emmanuelle : Donc si tu veux rajouter des choses ou compléter ou si vous avez des questions on peut commencer une discussion autour de ces 2 projets.

Sungia : Oui, voilà. Si vous avez des questions, n’hésitez pas.

Emmanuelle : Je peux peut-être commencer une question, enfin peut-être une indication sur l’éditeur de signes. À l’exemple de Simon Giraudeau qui, d’ailleurs, fait une conférence pas très loin dans le même bâtiment. C’est un dessinateur de bandes dessinés et il a dessiné, il a fait un générateur de comics.

Sungia : Qui s'appelle gégé ?

Emmanuelle : Oui. Vous êtes déjà en contact avec lui ?

Sungia : Non, je ne suis pas en contact avec lui. Par contre, au THSF (Toulouse Hacker Space Festival, NdT), on avait fait une conférence comme ça. De là il y avait un développeur qui était venu et qui avait commencé à le bidouiller, mais après on n’a jamais eu de nouvelles en fait. Je lui avais fait passer, c’était en open source. Je sais pas comment ils font, car je ne connais pas mais du coup, il avait commencé à modifier des choses. Et puis, c’est vrai que je ne l’ai pas relancé, on est resté en contact un peu comme ça. Oui il faut que je le fasse ci. Et puis bon voilà.

Emmanuelle : Oui. Le quotidien aidant…

Sungia : Du coup l’idée, parce qu’on avait rencontré liberté 0.

Emmanuelle : Oui. 2014.

Sungia : Je ne me souviens plus. C’était sur le festival Résistance et la Liberté 0, je sais plus qui c’était, c’était une fille…

Emmanuelle : C’était Armony Altinier. [Note d'Armony : je n'ai jamais rencontré Arboré Sign, mais on m'en a parlé. Je crois qu'ils ont rencontré Kinou…]

Sungia : Oui, c’est ça.

Emmanuelle : Elle était venue ici en 2014. On avait reçu Liberté 0 ici. Ils ont fait pas mal de confs, ils avaient un stand. Et donc vous, vous l’avez rencontrée au Festival Résistance à Foix l’an dernier.

Sungia : Oui. Il y a 2 ans (2014, NdT). Donc elle nous avait parlé de ce générateur de signes, de bandes dessinées et que ça pouvait être quelque chose à modifier, ça pouvait être une base sur laquelle partir pour faire ce générateur. Donc après, y a quelques graphistes qui font partie du projet, quelques développeurs.

Ce qui nous manque ce serait une cinquantaine de signes pour que les développeurs puissent vraiment commencer, en fait, à faire quelque chose de beaucoup plus concret. C’est de la matière. Ce que je me dis c’est ça, on aurait besoin de matière pour pouvoir commencer. Là on cherche des graphistes en priorités.

Emmanuelle : C’est vrai que dans les libristes il n’y a pas trop de graphistes.

Sungia : Oui. Après, toutes les bonnes volontés sont les bienvenues, bien sûr.

Emmanuelle : Est-ce qu’il y a d’autres questions ? C’était clair ? c’était limpide ? Eh bien je vous remercie. Voilà. On va essayer d’en parler un peu plus. Merci.