Place du libre - enseignement informatique et science des données

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Titre : La place du libre dans l'enseignement de l'informatique et de la scince des données

Intervenant : Mihaela Jugunaru-Mathieu

Lieu : Rencontres Mondiales du Logiciel Libre

Date : Juillet 2017

Durée : 23 min

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Licence de la transcription : Verbatim

Statut : Transcrit MO

Description

Enseigner l’informatique peut se faire de différentes manières et le moyen le plus sûr de donner aux étudiants des habitudes de programmation, de développement logiciel et de travail bien fait est de leur faire faire des travaux pratiques.

On se pose toute de suite la question du système d’exploitation, du langage, de l’environnement de programmation.

Nous, enseignants, avons donc le choix. Et le choix doit être réfléchi, entre portabilité, fiabilité de l’outil et usage collectif, potentiel de développement. Parfois, nous nous trouvons dans la position de prescripteurs, quand nos élèves viennent nous demander de ce qu’ils pourraient installer chez eux.

Il arrive aussi que notre relation avec le libre se fasse à travers nos étudiants qui travaillent avec des outils libres adaptés à des tâches particulières.

Le logiciel libre est donc souvent la meilleure option support pour faire apprendre comme pour résoudre des problèmes de l’industrie.


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Ceux qui étaient tout à l’heure à écouter Vincent en début d’après-midi ne sont pas là parce qu’ils vont entendre quasi le même son de cloches. Je vais parler plutôt de la place que j’accorde au libre en tant qu’enseignante en informatique et en sciences des données

Je viens de Saint-Étienne, plus précisément de l’École des mines de Saint-Étienne, je vais commencer par vous dire un bref CV, le pourquoi de la chose. Mon approche logiciel libre qui, ma foi, n’est absolument pas du tout militante par éducation, c’est juste que je suis tombée dans la marmite et je me suis trouvée bien. Je vais parler aussi de la place que j’accorde moi, en tant enseignante, et puis je vais parler aussi de retour que mes étudiants me font systématiquement en diverses occasions, surtout que j’ai eu à faire à des populations d’étudiants assez disparates.

Peut-être que mon accent vous intrigue. Je suis d’origine roumaine et j’ai fait à partir du DEA des études en France, donc en informatique à l’École des mines de Saint-Étienne. À l’époque c’était très à la mode le calcul parallèle, donc j’ai fait du calcul parallèle, plus précisément de l’équilibrage de charges.

Ensuite j’ai travaillé comme ingénieur d’études dans une SSII qui faisait du logiciel avec bases de données, programmation C, programmation graphique des interfaces. Et puis, depuis 2000, très précisément septembre 2000, je suis maître-assistant à l’École des mines en informatique, avec des fonctions d’enseignement et de recherche.

Une courte pause dans le cursus de maître-assistant j’ai dû faire un séjour au Mexique, pour des raisons personnelles, en suivant la famille, et puis, l’occasion était trop belle pour ne pas travailler là-bas, donc j’ai travaillé quatre trimestres comme professeur invité à l’Universidad Autónoma Metropolitana. J’ai enseigné en espagnol et j’ai eu des étudiants mexicains. Des étudiants avec, ma foi, un profil très différent de ce que j’avais en France. Et puis récemment, depuis 2014, je suis responsable d’une formation de 160 heures dans le cursus ingénieur civil des mines, donc pour les étudiants en formation initiale à l’École des mines, pour les initier aux problèmes du Big Data.

Y a-t-il besoin que j’explique le Big Data ? C’est plutôt un syntagme à la mode, mais ça cache, en fait, une réalité dans laquelle on demande beaucoup plus de soin dans la programmation qu’auparavant, du fait de grand volume des données, du fait de la vitesse à laquelle les données arrivent et surtout d’un certain besoin, d’un certain fantasme de pouvoir extraire rapidement de la valeur de ces données qui peuvent être d’un format très variable. Donc ces quatre faits, finalement – valeur, vitesse, variabilité de format - sont les caractéristiques du Big Data.

Petite image, peut-être que Bibiana n’est pas trop dépaysée, les jacarandas de la cour, d’une des cours intérieures de l’université mexicaine.

Tout petit retour en arrière. Donc Universidad Autónoma Metropolitana à Mexico, c’était la troisième grande université du pays, localisée sur cinq campus à Mexico DF [District fédéral], donc la capitale. Je travaillais sur un campus et sur ce campus on formait surtout des ingénieurs, du moins les élèves avec lesquels j’étais en contact, et ceux qui étaient dans un cursus informatique, computation comme on dit là-bas. Donc j’ai eu des étudiants de tronc commun, donc ce qu’on appelle des étudiants de tronc commun qui sont assez différents des élèves du cycle ICM [Ingénieurs Civils des Mines] de tronc commun donc en première année. Il manque quelques quatre années de différence. Je parlerai tout à l’heure de mes étudiants.

J’ai eu des élèves au fil des années, donc des élèves de l’École des mines, naturellement, des élèves d’un master spécialisé à l’époque. Donc c’était des gens qui avaient une certaine formation professionnelle, mais qui n’étaient pas informaticiens donc qui voulaient appendre pour intégrer le métier d’ingénieur de développement informatique. Et puis j’ai eu des étudiants de niveau master maestria au Mexique, master en France, donc plutôt niveau bac + 4. Donc un panel assez large d’étudiants.

J’avoue aussi que dans ma vie j’avais toujours rêvé d’être professeur, ce qui est très étrange mais voilà !Et puis je me disais je ne veux pas être professeur chez les petits, je veux être professeur chez les grands, parce que ce qui m’intéresse c’est de transmettre le savoir. Je parlais de mes prétentions du haut de mes quinze ans, il ne fallait pas faire gaffe, mais n’empêche que j’étais formatée pour ça. Et quand on a de étudiants de tronc commun et des étudiants en général, le savoir est quelque chose qu’on transmet, mais je vous assure, le plus compliqué c’est de savoir comment on le transmet, malgré tout. C’est vrai qu’on n’a plus les problèmes classes - maîtresse est-ce que j’écris avec le stylo rouge ou avec le stylo bleu . dieu merci, mais quand même on a toujours un problème du comment de la chose. Surtout que j’en parlerai tout à l’heure, on a des étudiants qui changent et on a des profils qui changent et aussi des attentes, maintenant, des générations qui changent.

J’ai enseigné un panel très large depuis toujours, donc même quand j’étais étudiante en thèse, j’assistais des travaux pratiques en programmation, beaucoup de programmation. Donc à Mexico, surtout, j’ai assuré quatre trimestres le cours d’introduction à la programmation.

Mes recherches portent surtout sur la fouille du texte et apprentissage automatique. Du coup j’assure aussi des cours comme ça. J’ai enseigné un cours de grid et de cloud computing il y a quelques années ici même à Télecom Saint-Étienne, des cours de calcul parallèle, recherches op [opérationnelles], algorithmique, donc ça ce sont mes passions et puis des cours de bases de données, bases de données avancées. Donc j’ai fait pas mal de choses.

Et puis, si j’assure toujours à une variété de publics et une variété de cours, étonnement mes supports de cours sont toujours faits en Latex de la manière la plus sobre possible. Ça ressemble à peu près à ceci. Les slides de cours c’est toujours le même format. Le choix étant dicté par Latex et puis par le format final. D’habitude je le mets en PDF pour être sure qu’ils vont pouvoir le lire et le relire. Pareil les sujets d’examen, de TP, tout est fait en latex et je n’aime plutôt pas Word et je vous expliquerai pourquoi.

Ça ce sont d’autres locaux de l’École des mines de Saint-Étienne, ceux précisément qui sont sur le site de Manufrance et où se trouve mon bureau.

Bon. Pourquoi Latex ?

7’ 19

Je vais vous parler de logiciel libre et le Latex