Différences entre les versions de « Open Source : un levier stratégique pour la souveraineté numérique européenne »

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<b>Ludovic Dubost : </b>Bonjour. Bienvenue à tous.<br/>
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Je suis Ludovic Dubost, président de la société XWiki. Aujourd’hui, pour cette table ronde, nous allons parler de l’<em>open source</em> comme levier stratégique pour la souveraineté numérique.<br/>
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Comme vous le savez, comme vous l’avez entendu ce matin pendant les <em>keynotes</em>, la souveraineté numérique est un problème important aujourd’hui. Nous avons invité un petit groupe d’experts qui s’intéressent aussi à ce sujet.<br/>
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Je souhaite la bienvenue à Ophélie Coelho qui est chercheuse indépendante en géopolitique du numérique affiliée à l’Institut Rousseau et à l’Observatoire de l’éthique publique, qui a donc beaucoup étudié cette problématique de souveraineté numérique. Ensuite Stéfane Fermigier qui est chef de l’entreprise Abilian et qui est coprésident du CNLL, une institution qui représente les acteurs du logiciel libre en France, qui est aussi président de l’APELL [Association Professionnelle Européenne du Logiciel Libre], une association équivalente au niveau européen, donc très active pour mettre en contact les acteurs européens. Nous avons ensuite Vincent Niebel qui est DSI-Groupe EDF et pilote du groupe de travail du « <em>cloud</em>de confiance » au Cigref. Merci d’être là pour cette table ronde et représenter les grandes entreprises qui s’intéressent à ce sujet. Nous avons Bastien Guerry qui est responsable de la mission logiciel libre à Etalab, à la DINUM [Direction interministérielle du numérique]. Je le remercie aussi de représenter la DINUM et l’État, pas tout l’État mais déjà la DINUM qui est un acteur important de l’État sur cette problématique de logiciel libre. Merci beaucoup à tous nos invités. J’espère que cette table ronde sera active et intéressante.
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On va commencer directement. On parle de souveraineté numérique, mais de quoi parle-t-on exactement ?<br/>
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Ophélie, vous avez étudié ces problématiques de souveraineté numérique. Qu’est-ce que c’est exactement la souveraineté numérique et quels sont les problèmes associés ? Est-ce que le logiciel est un point important pour cette problématique de souveraineté numérique ?
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<b>Ophélie Coelho : </b>Merci beaucoup, Ludovic, pour cette introduction.<br/>
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Ce que je vais essayer de faire comme première intervention c’est à la fois de présenter, évidemment, la souveraineté, mais aussi les liens qu’on peut voir avec l’<em>open source</em> qui sont, pour moi, évidents, mais peut-être pas pour tout le monde.<br/>
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Concernant la souveraineté, je pense qu’aujourd’hui c’est un sujet qui est vraiment revenu, ce n’est pas du tout un sujet nouveau en fait, il était là depuis assez longtemps et ce sont des choses qui, même avant la guerre froide, à la fin de la Seconde guerre mondiale, étaient déjà là, cette idée de souveraineté informatique d’abord et ensuite on parle de souveraineté numérique. C’est en fait très ancien cette idée qu’il faut contrôler nos moyens informatiques vis-à-vis de dépendances depuis la fin de la Seconde guerre mondiale à des grandes entreprises américaines avec IBM d’abord puis toutes celles qu’on connaît. Cette peur, en quelque sorte, de perdre notre souveraineté a été entraînée par le mouvement de globalisation qui fait qu’on parle de dépendance de nos états et de nos entreprises vis-à-vis de grandes multinationales, d’interdépendance à la fois des chaînes d’approvisionnement, des ressources, d’interdépendance, évidemment, dans le numérique, ça nous parle énormément à la fois en termes d’infrastructures physiques mais en termes de logiciels, on sait très bien qu’il y a une grande multitude d’acteurs qui jouent là-dedans et qui sont interdépendants.<br/>
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Aujourd’hui le problème et ce qui est relié avec l’<em>open source</em>, évidemment, c’est notre sujet de dépendance à des logiciels propriétaires qui est particulièrement forte. On a une étude très intéressante de la part de la Commission européenne, que vous pouvez retrouver sur Eurostat, de 2021, le sujet des dépendances revenant sur le devant de la scène, qui montre qu’au niveau du <em>cloud</em> nous sommes extrêmement dépendants, en France, des <em>clouders</em> américains, je ne vous apprends rien, on en parle quand même beaucoup depuis un certain temps, mais sur des technologies qu’on dit sophistiquées, c’est-à-dire sur la sécurité, sur les plateformes de développement, etc., donc sur des logiciels sophistiqués et, en fait, critiques pour l’activité des entreprises et des États.
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Du coup on dit souvent, j’ai beaucoup entendu que le sujet de la souveraineté numérique serait un sujet franco-français. En fait pas du tout ! En 2019, par exemple, le ministère de l’Intérieur allemand faisait une étude, un audit dans ses administrations pour voir quelles sont les dépendances logicielles de ses administrations. Sans grande surprise, les dépendances les plus fortes, de très loin, étaient à Microsoft. On sait très bien que c’est la même chose en France, bien sûr, mais ils ont fait cet audit-là. Ça a poussé chez eux un nouvel élan qui n’était pas nouveau dans le sens parti de rien, <em>from scratch</em>, non, il était déjà existant, mais ça lui a redonné un coup de boost. Si vous avez entendu parler par exemple du projet Phoenix, je pense que les autres pourront aussi en parler plus, de la Suite Phoenix qui est portée par Dataport. Ce qui est intéressant et la raison pour laquelle j’en parle : là on ne parle pas de souveraineté individuelle, souveraineté d’un individu, mais de la souveraineté collective, celle d’un État, d’une nation, d’une entreprise, d’une institution publique comme un hôpital, etc. Le rôle de l’État est majeur là-dedans.<br/>
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Dataport n’est pas une entreprise venant du privé, c’est une entreprise, en Allemagne, qui est venue de l’État fédéral, des États fédéraux, qui montre qu’en Allemagne en tout cas, il y a quelque chose qui est venu de l’administration et qui est allé chercher des acteurs privés et des associations pour travailler sur une suite <em>open source</em> qui est la suite Phoenix. C’est assez intéressant à voir comme projet et ce n’est pas le seul projet qui se tourne vers l’<em>open source</em>pour répondre aux dépendances .<br/>
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Au Brésil, on a un projet qui était le portail de logiciels publics, qui n’existe plus aujourd’hui, en tout cas qui existe mais de manière extrêmement différente de ses débuts où c’était tout <em>open source</em>. Au Brésil c’était un projet également porté par l’État et qui a permis également à certains pays d’Amérique du Sud de se fournir en logiciels <em>open source</em> face à l’entrée des logiciels américains sur le terrain.<br/>
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En fait on voit un certain nombre de terrains où l’<em>open source</em> peut, en effet, apporter quelque chose. Pourquoi apporte-t-elle quelque chose ? C’est parce que l’<em>open source</em>, avant d’être une vision de liberté, comme on parle de logiciel libre en France, c’est avant tout ce que Stallman nomme une méthodologie de développement, c’est vraiment Richard Stallman qui fait le premier la différence entre logiciel ouvert, <em>open source</em>, et logiciel libre où il dit qu’en fait le logiciel ouvert est avant tout une méthodologie de développement. Cette méthodologie de développement est un outil stratégique sur lequel nous pouvons, du coup, prendre part et que nous pouvons utiliser pour conquérir une forme d’indépendance, pas une indépendance sur tout, mais une forme d’indépendance numérique comme le font d’autres.<br/>
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C’est assez intéressant de voir les projets en Allemagne comme la suite Phoenix. Ce ne sont pas les seuls à le faire. On pourrait regarder ce qui se fait en Corée, en Chine. En France on a aussi, évidemment, des initiatives, mais elles sont organisées différemment, Bastien pourra nous en parler.C’est un petit départ.
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Simplement sur cette question de souveraineté, je terminerai par cela. J’ai parlé de globalisation au départ. Vous voyez probablement un mouvement qui va vers la déglobalisation, en tout cas dans le discours. On entend de plus en plus « déglobalisation », etc. Ça voudrait dire qu’on partirait <em>from scratch</em>, en gros, et qu’on inventerait tout. Ce qu’il faut qu’on fasse c’est partir de l’existant, comme quand on doit transformer un logiciel, sauf si vous voulez partir sur un autre logiciel vous devez faire avec l’existant et le transformer en amélioration continue, en mieux.<br/>
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Du coup, cette idée de déglobalisation n’est pas possible, à mon sens, dans le numérique, pas aujourd’hui. C’est pour ça que la souveraineté numérique n’est pas une souveraineté absolue aujourd’hui. C’est un long chemin à parcourir avec des projets qui doivent être <em>from scratch</em> et des projets qui doivent prendre en compte l’existant, c’est-à-dire l’immense dépendance que nous avons vis-à-vis de certaine entreprises, donc ça se joue au niveau juridique, ça se joue au niveau technique et ça se joue par une grande prise de conscience de la part des politiques et du droit.
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<b>Ludovic Dubost : </b>Merci beaucoup. Merci Ophélie de cette introduction.<br/>
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Stéfane, sur ces problématiques de souveraineté, est-ce que les groupes du CNLL ou de l’APELL se sont appropriés cette problématique et en quoi l’<em>open source</em> est justement une réponse tout à fait intéressante sur ces problématiques de souveraineté numérique ?
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<b>Stéfane Fermigiert : </b>Le logiciel libre

Version du 4 février 2023 à 16:09


Titre : Open Source : un levier stratégique pour la souveraineté numérique européenne

Intervenant·e·s : Ophélie Coelho - Stéfane Fermigier - Vincent Niebel - Bastien Guerry - Ludovic Dubost

Lieu : Paris - Open Source Experience 2022

Date : 8 novembre 2022

Durée : 46 min 30

Vidéo


Licence de la transcription : Verbatim

Illustration : Déjà prévue

NB : transcription réalisée par nos soins, fidèle aux propos des intervenant·e·s mais rendant le discours fluide.
Les positions exprimées sont celles des personnes qui interviennent et ne rejoignent pas nécessairement celles de l'April, qui ne sera en aucun cas tenue responsable de leurs propos.

Description

L’Open Source a un rôle majeur à jouer pour la souveraineté numérique européenne. Comment l’Open Source peut-il porter cet enjeu stratégique ? Lors de cette table ronde avec des experts de l’écosystème numérique, des entreprises utilisatrices et des éditeurs nous aborderons l’importance de la souveraineté numérique, l’apport de l’Open Source à cette problématique, le rôle des communautés et des communs numériques, suivi de la position des grandes entreprises et du rôle des éditeurs Open Source.

Transcription

Ludovic Dubost : Bonjour. Bienvenue à tous.
Je suis Ludovic Dubost, président de la société XWiki. Aujourd’hui, pour cette table ronde, nous allons parler de l’open source comme levier stratégique pour la souveraineté numérique.
Comme vous le savez, comme vous l’avez entendu ce matin pendant les keynotes, la souveraineté numérique est un problème important aujourd’hui. Nous avons invité un petit groupe d’experts qui s’intéressent aussi à ce sujet.

Je souhaite la bienvenue à Ophélie Coelho qui est chercheuse indépendante en géopolitique du numérique affiliée à l’Institut Rousseau et à l’Observatoire de l’éthique publique, qui a donc beaucoup étudié cette problématique de souveraineté numérique. Ensuite Stéfane Fermigier qui est chef de l’entreprise Abilian et qui est coprésident du CNLL, une institution qui représente les acteurs du logiciel libre en France, qui est aussi président de l’APELL [Association Professionnelle Européenne du Logiciel Libre], une association équivalente au niveau européen, donc très active pour mettre en contact les acteurs européens. Nous avons ensuite Vincent Niebel qui est DSI-Groupe EDF et pilote du groupe de travail du « cloudde confiance » au Cigref. Merci d’être là pour cette table ronde et représenter les grandes entreprises qui s’intéressent à ce sujet. Nous avons Bastien Guerry qui est responsable de la mission logiciel libre à Etalab, à la DINUM [Direction interministérielle du numérique]. Je le remercie aussi de représenter la DINUM et l’État, pas tout l’État mais déjà la DINUM qui est un acteur important de l’État sur cette problématique de logiciel libre. Merci beaucoup à tous nos invités. J’espère que cette table ronde sera active et intéressante.

On va commencer directement. On parle de souveraineté numérique, mais de quoi parle-t-on exactement ?
Ophélie, vous avez étudié ces problématiques de souveraineté numérique. Qu’est-ce que c’est exactement la souveraineté numérique et quels sont les problèmes associés ? Est-ce que le logiciel est un point important pour cette problématique de souveraineté numérique ?

Ophélie Coelho : Merci beaucoup, Ludovic, pour cette introduction.
Ce que je vais essayer de faire comme première intervention c’est à la fois de présenter, évidemment, la souveraineté, mais aussi les liens qu’on peut voir avec l’open source qui sont, pour moi, évidents, mais peut-être pas pour tout le monde.
Concernant la souveraineté, je pense qu’aujourd’hui c’est un sujet qui est vraiment revenu, ce n’est pas du tout un sujet nouveau en fait, il était là depuis assez longtemps et ce sont des choses qui, même avant la guerre froide, à la fin de la Seconde guerre mondiale, étaient déjà là, cette idée de souveraineté informatique d’abord et ensuite on parle de souveraineté numérique. C’est en fait très ancien cette idée qu’il faut contrôler nos moyens informatiques vis-à-vis de dépendances depuis la fin de la Seconde guerre mondiale à des grandes entreprises américaines avec IBM d’abord puis toutes celles qu’on connaît. Cette peur, en quelque sorte, de perdre notre souveraineté a été entraînée par le mouvement de globalisation qui fait qu’on parle de dépendance de nos états et de nos entreprises vis-à-vis de grandes multinationales, d’interdépendance à la fois des chaînes d’approvisionnement, des ressources, d’interdépendance, évidemment, dans le numérique, ça nous parle énormément à la fois en termes d’infrastructures physiques mais en termes de logiciels, on sait très bien qu’il y a une grande multitude d’acteurs qui jouent là-dedans et qui sont interdépendants.
Aujourd’hui le problème et ce qui est relié avec l’open source, évidemment, c’est notre sujet de dépendance à des logiciels propriétaires qui est particulièrement forte. On a une étude très intéressante de la part de la Commission européenne, que vous pouvez retrouver sur Eurostat, de 2021, le sujet des dépendances revenant sur le devant de la scène, qui montre qu’au niveau du cloud nous sommes extrêmement dépendants, en France, des clouders américains, je ne vous apprends rien, on en parle quand même beaucoup depuis un certain temps, mais sur des technologies qu’on dit sophistiquées, c’est-à-dire sur la sécurité, sur les plateformes de développement, etc., donc sur des logiciels sophistiqués et, en fait, critiques pour l’activité des entreprises et des États.

Du coup on dit souvent, j’ai beaucoup entendu que le sujet de la souveraineté numérique serait un sujet franco-français. En fait pas du tout ! En 2019, par exemple, le ministère de l’Intérieur allemand faisait une étude, un audit dans ses administrations pour voir quelles sont les dépendances logicielles de ses administrations. Sans grande surprise, les dépendances les plus fortes, de très loin, étaient à Microsoft. On sait très bien que c’est la même chose en France, bien sûr, mais ils ont fait cet audit-là. Ça a poussé chez eux un nouvel élan qui n’était pas nouveau dans le sens parti de rien, from scratch, non, il était déjà existant, mais ça lui a redonné un coup de boost. Si vous avez entendu parler par exemple du projet Phoenix, je pense que les autres pourront aussi en parler plus, de la Suite Phoenix qui est portée par Dataport. Ce qui est intéressant et la raison pour laquelle j’en parle : là on ne parle pas de souveraineté individuelle, souveraineté d’un individu, mais de la souveraineté collective, celle d’un État, d’une nation, d’une entreprise, d’une institution publique comme un hôpital, etc. Le rôle de l’État est majeur là-dedans.
Dataport n’est pas une entreprise venant du privé, c’est une entreprise, en Allemagne, qui est venue de l’État fédéral, des États fédéraux, qui montre qu’en Allemagne en tout cas, il y a quelque chose qui est venu de l’administration et qui est allé chercher des acteurs privés et des associations pour travailler sur une suite open source qui est la suite Phoenix. C’est assez intéressant à voir comme projet et ce n’est pas le seul projet qui se tourne vers l’open sourcepour répondre aux dépendances .
Au Brésil, on a un projet qui était le portail de logiciels publics, qui n’existe plus aujourd’hui, en tout cas qui existe mais de manière extrêmement différente de ses débuts où c’était tout open source. Au Brésil c’était un projet également porté par l’État et qui a permis également à certains pays d’Amérique du Sud de se fournir en logiciels open source face à l’entrée des logiciels américains sur le terrain.
En fait on voit un certain nombre de terrains où l’open source peut, en effet, apporter quelque chose. Pourquoi apporte-t-elle quelque chose ? C’est parce que l’open source, avant d’être une vision de liberté, comme on parle de logiciel libre en France, c’est avant tout ce que Stallman nomme une méthodologie de développement, c’est vraiment Richard Stallman qui fait le premier la différence entre logiciel ouvert, open source, et logiciel libre où il dit qu’en fait le logiciel ouvert est avant tout une méthodologie de développement. Cette méthodologie de développement est un outil stratégique sur lequel nous pouvons, du coup, prendre part et que nous pouvons utiliser pour conquérir une forme d’indépendance, pas une indépendance sur tout, mais une forme d’indépendance numérique comme le font d’autres.
C’est assez intéressant de voir les projets en Allemagne comme la suite Phoenix. Ce ne sont pas les seuls à le faire. On pourrait regarder ce qui se fait en Corée, en Chine. En France on a aussi, évidemment, des initiatives, mais elles sont organisées différemment, Bastien pourra nous en parler.C’est un petit départ.

Simplement sur cette question de souveraineté, je terminerai par cela. J’ai parlé de globalisation au départ. Vous voyez probablement un mouvement qui va vers la déglobalisation, en tout cas dans le discours. On entend de plus en plus « déglobalisation », etc. Ça voudrait dire qu’on partirait from scratch, en gros, et qu’on inventerait tout. Ce qu’il faut qu’on fasse c’est partir de l’existant, comme quand on doit transformer un logiciel, sauf si vous voulez partir sur un autre logiciel vous devez faire avec l’existant et le transformer en amélioration continue, en mieux.
Du coup, cette idée de déglobalisation n’est pas possible, à mon sens, dans le numérique, pas aujourd’hui. C’est pour ça que la souveraineté numérique n’est pas une souveraineté absolue aujourd’hui. C’est un long chemin à parcourir avec des projets qui doivent être from scratch et des projets qui doivent prendre en compte l’existant, c’est-à-dire l’immense dépendance que nous avons vis-à-vis de certaine entreprises, donc ça se joue au niveau juridique, ça se joue au niveau technique et ça se joue par une grande prise de conscience de la part des politiques et du droit.

Ludovic Dubost : Merci beaucoup. Merci Ophélie de cette introduction.
Stéfane, sur ces problématiques de souveraineté, est-ce que les groupes du CNLL ou de l’APELL se sont appropriés cette problématique et en quoi l’open source est justement une réponse tout à fait intéressante sur ces problématiques de souveraineté numérique ?

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Stéfane Fermigiert : Le logiciel libre