Différences entre les versions de « Logiciel libre et Opendata au service des collectivités avec OpenStreetMap - JC Becquet »

De April MediaWiki
Aller à la navigationAller à la recherche
(Contenu remplacé par « Catégorie:Transcriptions Publié [https://www.april.org/logiciel-libre-et-opendata-au-service-des-collectivites-avec-openstreetmap-jc-becquet ici] - Décembre 2017 »)
 
(29 versions intermédiaires par 2 utilisateurs non affichées)
Ligne 1 : Ligne 1 :
 
[[Catégorie:Transcriptions]]
 
[[Catégorie:Transcriptions]]
  
'''Titre :''' Logiciel libre et Opendata au service des collectivités avec OpenStreetMap
+
Publié [https://www.april.org/logiciel-libre-et-opendata-au-service-des-collectivites-avec-openstreetmap-jc-becquet ici] - Décembre 2017
 
 
'''Intervenant :''' Jean-Christophe becquet, APITUX
 
 
 
'''Lieu :''' Libday - Marseille
 
 
 
'''Date :''' novembre 2017
 
 
 
'''Durée :''' 25 min
 
 
 
'''[http://stream.sdubois.net:8080/2017/4.5_16h20_Becquet.webm Visionner la vidéo] '''
 
 
 
'''Licence de la transcription :''' [http://www.gnu.org/licenses/licenses.html#VerbatimCopying Verbatim]
 
 
 
'''Statut :''' Transcrit MO
 
 
 
==Description==
 
 
 
Tourisme, transports, santé… OpenData et Systèmes d’InformationGéographique (SIG libres) offrent des ressources indispensables, en appui aux métiers de la collectivité.
 
 
 
Après une introduction sur l’importance d’animer la communauté locale afin d’encourager la contribution et de partager ses données souslicence libre (opendata), je présenterai les outils à la disposition des collectivités autour d’OpenStreetMap.
 
 
 
Je montrerai plusieurs réalisations concrètes en région PACA dans lesquelles APITUX est intervenu en expertise, conseil ou formation :
 
 
 
– Dessine ta ville : Transports Urbains Dignois, les bons plans des bus ; carte prospective pour l’amélioration des déplacements à vélo ; le bonplan touristique de Digne-les-Bains ; cartopartie des services de santé.
 
 
 
– Cartosaixy, une méthode innovante de production de cartes pour les petites communes.
 
 
 
– Geopcropping, un logiciel libre pour cultiver nos données locales.
 
 
 
==Transcription==
 
 
 
Merci Sébastien. Bonjour à tous. Je m’appelle Jean-Christophe Becquet. Je fais du conseil et de la formation généraliste en logiciel libre depuis quinze ans, sur un territoire rural autour de Dignes-les-bains, donc en gros les deux départements Alpes-de-Haute-Provence, Hautes-Alpes.
 
 
 
Je travaille avec des collectivités de taille beaucoup plus petite que la ville de Marseille et j’ai prévu une conférence pas du tout technique, mais par contre, si vous avez des questions techniques, n’hésitez pas et j’essaierai de vous répondre.
 
 
 
Donc l’histoire que je veux vous raconter part d’un constat qui est que les collectivités, quelle que soit leur taille, quelle que soit leur nature, elles ont des besoins de données géographiques pour l’ensemble de leurs métiers. Par exemple, elles ont besoin de données géographiques pour l’urbanisme, pour le tourisme, pour les transports, mais la liste n’est pas du tout limitative. En fait aujourd’hui, il y a peu de métiers de la collectivité qui échappent aux besoins de données géographiques.
 
 
 
Comme je fais du Libre depuis toujours, j’avais l’intention de convaincre les collectivités avec lesquelles je travaille d’utiliser plutôt OpenStreetMap — je vais vous dire dans les deux transparents suivants précisément en quoi consiste OpenStreetMap. Et quand je suis allé voir les collectivités pour leur proposer d’utiliser OpenStreetMap, comme dans toutes les histoires, j’ai dû me confronter à un certain nombre d’obstacles. Et donc les mairies, les départements auxquels je m’adressais me disaient : « Nous on aimerait bien utiliser OpenStreetMap mais ça ne va pas être possible parce que la carte n’est pas complète, elle comporte des erreurs et puis, en plus, on ne comprend pas trop comment ça fonctionne et on n’a pas de contrôle sur les données et nous, les collectivités, on a besoin d’avoir des données fiables sur lesquelles on a un contrôle. Donc on ne va pas pouvoir utiliser OpenStreetMap. »
 
 
 
Donc je me suis mis en demeure d’essayer de changer cette idée, cet état de fait.
 
 
 
En préambule, qu’est-ce qu’OpenStreetMap ? OpenStreetMap, on le définit souvent comme le Wikipédia de la cartographie. OpenStreetMap c’est une base de données géographiques, qui est construite de manière collaborative, par des volontaires, à travers des outils partagés sur Internet. Et l’intégralité de cette base de données est partagée sous une licence libre, donc une licence libre inspirée des licences qu’on utilise pour les codes sources de nos logiciels dans le monde du logiciel libre, mais adaptée à des contenus autres que du code source. Là, en l’occurrence, c’est une licence qui est spécifique aux bases de données.
 
 
 
Et donc l’intégralité de ces données géographiques peut être réutilisée par tout un chacun, sans restriction aucune, pour quelque usage que ce soit, avec deux exigences : une exigence qui est de citer l’origine de ces données, en l’occurrence la communauté des contributeurs OpenStreetMap, et une autre exigence parce que la licence qui a été choisie pour OpenStreetMap est une licence <em>copyleft</em>, c’est-à-dire avec une hérédité de la liberté, c’est, si vous faites une version modifiée de la base de données OpenStreetMap et que vous publiez la version modifiée vous devez, à votre tour, la publier sous licence libre.
 
 
 
OpenStreetMap c’est un projet qui a vu le jour en 2004, donc qui commence à avoir une certaine maturité. C’est une base de données mondiale. La carte OpenStreetMap couvre l’intégralité du globe terrestre et, pour donner quelques chiffres, aujourd’hui, on trouve dans la base de données OpenStreetMap quatre milliards de nœuds, c’est-à-dire de points qui correspondent à des objets géographiques. La base de données OpenStreetMap est abondée par un peu plus de quatre millions de contributeurs sur toute la planète, dans toutes les langues, et elle fait l’objet aujourd’hui de trois millions d’éditions par jour, ce qui est quand même assez significatif.
 
 
 
Partant de ça, moi j’avais envie de convaincre les collectivités d’utiliser OpenStreetMap et la première difficulté à laquelle je me heurtais c’était, en fait, une méconnaissance complète de ce qu’était réellement OpenStreetMap, du potentiel que ça offrait. Et donc, en fait, tout a commencé par une conférence ouverte au public, conférence que j’ai appelée « Dessinons ensemble le territoire », parce que c’est un peu pour moi ça le sens d’OpenStreetMap. En fait, OpenStreetMap c’est chacun dessine sa rue, chacun dessine son quartier ; les quartiers s’assemblent pour faire des villes, les villes pour faire des régions qui font des pays et à la fin, quand on a tous les pays, on a une carte du monde.
 
 
 
Et donc un des points forts d’OpenStreetMap, c’est que comme c’est une carte qui est dessinée par les gens qui vivent sur le territoire, personne mieux que les gens qui vivent sur le territoire connaissent le territoire dans sa finesse, dans sa précision, dans sa spécificité. Et donc on peut avoir des cartes extrêmement précises, extrêmement détaillées, extrêmement complètes. Et c’est donc ce que j’ai expliqué dans cette conférence, sur laquelle j’ai mis vraiment l’enjeu sur ce qui est, pour moi, la motivation d’utiliser, d’encourager mes clients collectivités à utiliser du Libre : le fait que ces données, eh bien sont librement réutilisables par tout un chacun, sans restriction aucune. Que l’effort de chacun est partagé au service de tous. Et puis il y a ce mécanisme, aussi, que j’aime beaucoup de pollinisation. Alors c’est quoi le mécanisme de pollinisation ? Le mécanisme de pollinisation c’est que quand je contribue à OpenStreetMap sur un sujet qui m’intéresse — je vous donnerai des exemples tout à l’heure — mais si, par exemple, je contribue à OpenStreetMap en cartographiant les réseaux de transports en commun et que je place les arrêts de bus, eh bien le jour où quelqu’un va vouloir contribuer à OpenStreetMap ensuite en cartographiant, par exemple, les équipements sportifs, le fait d’avoir l’emplacement de l’arrêt de bus ça l’aidera à localiser l’emplacement du terrain de tennis ou l’emplacement du stade, etc.
 
 
 
Donc les contributions de chacun, en fonction de ses centres d’intérêt, en fonction de ses objectifs, vont venir nourrir et abonder les contributions des autres. Et à la fin, on a un projet dont la somme est supérieure à la somme des contributions individuelles, si on n’avait pas travaillé sur ce mode-là.
 
 
 
Donc cette conférence a eu lieu en décembre 2011. Ça a rencontré un certain succès, on a réuni 80 personnes dans une salle à Dignes, qui est une petite ville préfecture, c’était significatif. Et ça a été le démarrage d’une grande histoire, en fait. Une grande histoire qui a commencé avec les ateliers « Dessine ta ville ».
 
 
 
Donc je me suis rapproché de la ville de Dignes qui a accepté de jouer le jeu comme territoire pilote. Et on a organisé des ateliers de sensibilisation à OpenStreetMap. D’un point de vue pratique c’était très simple : on réservait une salle avec un vidéo projecteur, une connexion internet, des ordinateurs. On invitait les gens ; quand je dis les gens, c’est vraiment les gens au sens très large, c’est-à-dire les citoyens, les professionnels travaillant dans les collectivités, les élus, les enseignants, les associations, et on leur montrait comment on peut contribuer à OpenStreetMap ; on leur réexpliquait à chacun ce qu’est OpenStreetMap, comment ça fonctionne. Et on les encourageait chacun, sur leurs centres d’intérêt et sur leurs besoins, à améliorer la carte. Avec en arrière-plan l’idée de créer une communauté. Une communauté c’est un réseau de contributeurs qui travaillent ensemble autour d’un objectif commun et qui se coordonnent avec des outils qui sont aussi simples que, par exemple, les ateliers « Dessine ta ville » où on se retrouve autour d’un café, on peut discuter : « Tiens moi j’ai contribué à un itinéraire de randonnées ou un circuit de VTT ; moi je cartographie les arrêts de bus ; moi je suis enseignant et avec ma classe on va cartographier le quartier autour de l’école ». L’objectif étant que chacun puisse monter en compétences, que les gens puissent s’entraider, que les contributions à nouveau des uns puissent venir enrichir et faciliter les contributions des autres.
 
 
 
Voilà donc, début de la naissance d’une communauté sur Dignes.
 
 
 
On a organisé aussi des évènements thématiques, dans le cadre d’un évènement dont le thème était le développement durable et les économies d’énergie. Dans le monde OpenStreetMap on appelle cartopartie un évènement dans lequel on invite les gens à se regrouper tous, à un moment, pour contribuer à la carte avec un objectif donné, une thématique donnée, un territoire donné. Donc on a organisé sur la ville de Dignes une cartopartie à vélo. Le principe de la cartopartie à vélo c’était de dire aux gens : « Venez, on va cartographier sur Dignes les pistes cyclables, les éléments utiles pour le vélo, les magasins de réparations de vélos, les garages à vélos, les points d’eau potable pour remplir sa gourde lorsqu’on fait une ballade en vélo, etc. »
 
 
 
À nouveau on a eu des surprises, parce que bon, voilà, Dignes, on est une petite ville, c’est très beau, mais par contre on est loin de tout et il y a des gens qui sont venus d’Aix-en-Provence en vélo pour participer à la cartopartie à Dignes. Donc là on s’est dit on tient quelque chose parce que ce qu’on fait ça intéresse les gens et il y a des gens qui sont prêts à faire cet effort-là pour venir se former à la contribution sur OpenStreetMap, pour rencontrer d’autres contributeurs OpenStreetMap, et pour travailler ensemble à l’amélioration de cette carte sur la thématique du vélo.
 
 
 
On a aussi expérimenté une petite fonction nouvelle : c’est qu’en plus de contribuer à la carte pour décrire l’existant, le territoire tel qu’il est, on a créé une carte, donc avec un outil qui fait partie de l’écosystème OpenStreetMap, mais qui n’est pas exactement la base de données mère, un projet qui s’appelle Yoomap. On a construit une carte prospective dont l’objectif était de dire aux cyclistes, aux gens qui sont usagers du vélo sur la ville de Dignes : « Dites à la collectivité, dites aux élus ce qui manque dans la ville pour que la ville soit idéale en vélo. » « Il y une erreur de signalétique, il y a une erreur de balisage ; il y a une barrière qui est dangereuse quand on arrive en vélo avec des enfants : il y a un tronçon de piste cyclable qui est dégradé ou qu’il faudrait aménager. » Et donc, les gens qui sont les usagers du vélo dans la ville, qui sont des experts de cette thématique, ont eu entre les mains un outil qui leur permettait d’exprimer de manière graphique leurs besoins en termes d’aménagement. Et on a pu montrer, dans cette expérience, que les outils de la constellation OpenStreetMap sont des bons outils pour faire une consultation citoyenne sur une thématique : demander l’avis des gens, demander aux gens de placer des punaises là où il y a des problèmes et de mettre des petites bulles avec des propositions d’amélioration.
 
 
 
La ville de Dignes a également accueilli une opération libre. L’opération libre c’est un évènement un petit peu festif, ça se déroule sur un week-end. C’est en général une collectivité qui est à l’initiative d’une opération libre, plutôt une collectivité de petite taille : ici c’était le petit village d’Aiglun qui touche Dignes.
 
 
 
Ça consiste à dire aux gens : « Voilà, sur un week-end on vous invite, on vous loge, on vous nourrit et vous allez contribuer sur le territoire, sur OpenStreetMap mais pas seulement : ça concerne aussi Wikipédia et les outils périphériques à Wikipédia, donc améliorer l’article qui décrit l’histoire et la géographie de la commune sur Wikipédia ; publier des photos sous licence libre sur la description de la commune ; et puis améliorer la cartographie de la commune sur OpenStreetMap.
 
 
 
Comme vous pouvez le voir sur la photo des gens se sont déplacés, des gens sont venus de toute la France pour, pendant un week-end, contribuer à OpenStreetMap et ça a permis d’améliorer encore la cartographie de Dignes et des environs sur OpenStreetMap et de faire connaître également, de donner à voir la dynamique et les actions qu’on avait impulsées sur Dignes autour d’OpenStreetMap. Là, sur la photo, il y a des contributeurs connus de la communauté OpenStreetMap marseillaise et, plus largement, en région PACA et puis des gens qui sont venus de Paris, de Nantes, de Bretagne pour participer à cet évènement festif.
 
 
 
==13’ 06==
 
 
 
Encore un exemple. La région PACA
 

Dernière version du 5 décembre 2017 à 15:26


Publié ici - Décembre 2017