Logiciel libre - Rapport de la Cour des comptes - Décryptualité du 12 février 2018

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Titre : Décryptualité du 12 février 2018 Intervenants : Luc - Magali - Manu - Nicolas Lieu : Studio d'enregistrement April Date : février 2018 Durée : 15 min <a href="https://www.april.org/sites/default/files/decrypt1806.ogg.ogg">Écouter ou télécharger le podcast</a> <a href="http://april.org/revue-de-presse-de-l-april-pour-la-semaine-6-de-l-annee-2018">Revue de presse pour la semaine 5 de l'année 2018</a> Licence de la transcription : <a href="http://www.gnu.org/licenses/licenses.html#VerbatimCopying">Verbatim</a> NB : transcription réalisée par nos soins. Les positions exprimées sont celles des intervenants et ne rejoignent pas forcément celles de l'April.

Transcription

Luc : Décryptualité.

Nicolas : Le podcast qui décrypte l’actualité des libertés numériques.

Luc : Semaine 6. Salut Manu.

Manu : Salut Mag.

Mag : Salut Nico.

Nico : Salut Luc.

Luc : De nouveau tous les quatre, ça va devenir une habitude. Sommaire.

Manu : Cinq petits articles, mais sympathiques quand même.

Mag : Numerama, « La Cour des comptes reconnaît l’intérêt du logiciel libre », par Julien Lausson.

Manu : Et plein d’autres articles qui parlent du même sujet parce que c’est le gros sujet de la semaine dont on va parler après.

Mag : ZDNet France, « Directive droit d’auteur vs logiciels libres : une députée interroge la ministre de la Culture », par Thierry Noisette.

Manu : Alors ça descend, ce sont les questions au gouvernement et effectivement, il y a une députée qui prend son bâton de pèlerin qui s’intéresse au droit d’auteur et à ses conséquences ; c’est plutôt pas mal !

Luc : C’est quoi le nom de la députée ? Parce que si elle fait des choses bien, autant la nommer.

Manu : C’est Sabine Rubin.

Mag : Alternatives-economiques, « Isabelle Delannoy : L’économie symbiotique produit une autre croissance », par Catherine André,

Manu : Super intéressant. Honnêtement je ne m’attendais pas à ce genre de choses. Je crois que c’est une ingénieure agronome qui discute et qui présente une croissance, croissance économique, mais en prenant d’autres concepts et en prenant des concepts qui viennent notamment de l’agronomie et de la culture, de la vie, de la biologie en général. Donc c’est une orientation très symbiose de tout ce qu’on peut faire économiquement en construisant de la complexité et en permettant aux gens de faire eux-mêmes des choses qui d’habitude viennent d’en haut. C’est super intéressant ! Vraiment allez jeter un œil.

Mag : Et surtout qui promeut la qualité plutôt que la quantité.

Manu : Oui, c’est un des points qui est mis en avant.

Luc : C’est bien la symbiose. Ça ferait un bon nom d’émission de radio.

Mag : ZDNet France, « L’Open Source a 20 ans : comment cette philosophie a-t-elle révolutionné la programmation ? », par J. Vaughan-Nichols.

Manu : C’est une continuation du sujet de la semaine dernière, effectivement ce sont les 20 ans de l’open source dont on a parlé et l’open source, le terme en tout cas, a été créé par une femme, il a été repris par pas mal de monde. En tout cas, il y a encore des articles qui sortent là-dessus.

Mag : Et le dernier article dans Libération, « Que reste-t-il des utopies du Net ? », par Amaelle Guiton.

Manu : Ça reprend un Américain, un essayiste, John Perry Barlow, qui avait publié la Déclaration d’indépendance du cyberespace, ça a fait des petits, beaucoup de gens en ont pris note et se sont un petit peu basés dessus pour construire l’Internet d’aujourd’hui dans une certaine mesure.

Luc : Le gros sujet de la semaine c’est le rapport de la Cour des comptes, comme tu le disais Manu.

Manu : Le sujet énorme, la bombe, il y a eu plein d’articles cette semaine. C’est le gros truc. Moi je ne m’y attendais pas ; quelque chose de très positif. Enfin une institution majeure fait toute une analyse de ce qu’il faut faire en informatique et ça parle de logiciel libre.

Mag : Et la Cour des comptes c’est la Cour qui fait des rapports budgétaires en disant vous avez trop dépensé, c’est ça ?

Manu : C’est exactement eux.

Nico : Et qui est plutôt bien écoutée d’habitude.

Luc : Et ce n’est pas que vous avez trop dépensé, c’est qu’ils vont faire des analyses en disant vous bossez comme des cons, vous pouvez beaucoup mieux, etc.

Manu : Ce n’est pas rentable ! Ça ne sert à rien !

Luc : Donc ce n’est pas simplement « ça coûte trop cher ». Ce sont des gens plutôt brillants qui sont dans ce truc-là.

Manu : Je rajouterais, ils sont très écoutés, mais ils n’ont aucun pouvoir officiel.

Mag : Et du coup, le fait que eux qui sont quand même les spécialistes de l’argent nous disent que le logiciel libre serait mieux que du propriétaire, c’est bon signe pour nous ? Non ?

Manu : Il faut écouter.

Luc : Ils disent ça ; ils disent plein d’autres choses très intéressantes.

Manu : Ce n’est pas le truc majeur ; ce n’est pas l’argent qui est le premier truc de tous.

Luc : Ils en parlent quand même, mais par rapport au Libre ce n’est pas l’argument qu’ils mettent en avant et c’est ça qui est vachement intéressant.

Mag : Alors c’est quoi qu’ils mettent en avant ?

Nico : Ça va être surtout la partie consolidation et mutualisation des efforts. Plutôt que d’avoir 40 000 logiciels développés chacun dans son coin par des équipes différentes.

Luc : Ça, ça touche à l’argent pour le coup.

Manu : Ça y touchera forcément.

Nico : Ça touche à l’argent indirectement, mais le but c’est vraiment qu’avec le logiciel libre on peut avoir un socle commun où tout le monde va capitaliser dessus plutôt que de s’éparpiller auprès de 40 000 prestataires et d’avoir des coûts cachés partout.

Manu : On parle de l’État, des administrations mais potentiellement des collectivités aussi.

Luc : Oui, effectivement, et même des services sociaux de type Sécu, etc. Et ce qu’ils mettent en avant pas rapport au Libre c’est que pour eux c’est un puissant facteur d’efficience et d’influence et qui représente d’abord un enjeu de sécurité et de souveraineté. Ils parlent quand même d’efficience donc derrière l’efficience il y a de l’argent, forcément, mais c’est aussi le pouvoir faire des choses et donc de réussir à faire des trucs qu’on ne pourrait pas faire autrement. Et également cette question de souveraineté et de sécurité. Et donc la Cour des comptes qu’on attend sur la question du pognon, ce n’est pas l’argument premier qu’elle met pour le logiciel libre.

Mag : Il n’y a pas aussi comme quoi il fallait former les gens, les fonctionnaires et les garder, les aider à s’améliorer ?

Manu : Il y a toute une discussion sur l’expertise, la perte d’expertise notamment quand ils externalisent tous les services et toutes les capacités informatiques ; à un moment donné, ce sont les experts qui dirigent, ce sont les experts externes qui dirigent et qui contrôlent tout ce qu’on fait.

Nico : Et qui ne sont généralement pas des experts, mais plutôt des commerciaux ; ils vont vendre leur soupe pour faire monter le prix plutôt que de trouver des solutions techniques efficaces et qui répondent aux problèmes.

Luc : Et puis ils vont essayer de faire rentrer le besoin dans leur produit. C’est-à-dire qu’ils ont un produit qui fonctionne, plus ou moins, qui est celui qui a été vendu et donc, du coup, tout va être orienté pour rentrer dans le produit du prestataire. Et puis tu vas faire fructifier ton contrat pendant un certain temps et en face tu as des fonctionnaires qui ne comprennent pas ce qui se passe parce que ce n’est pas leur métier et qui, du coup, à part dire oui à un prestataire et ils n’ont pas vraiment de moyens !

Manu : L’État devient un vache à lait, il n’y a rien d’autre à dire.

Luc : Disons qu’il perd le pouvoir sur son informatique et ce qui est vraiment intéressant dans ce qu’ils écrivent c’est que l’informatique c’est un moyen d’accélérer plein de choses, c’est un moyen d’avoir vraiment du pouvoir. Et en gros, en disant « c’est en train de changer la société, donc il faut que l’État change fondamentalement en intégrant ça. »

Mag : Et donc ils s’adressent à qui exactement ?

Nico : Ils s’adressent à la DINSIC et à ce qu’ils appellent la start-up d’État. C’est d’arrêter d’externaliser à des entreprises-tiers, faire du logiciel propriétaire avec tous les travers qu’on connaît pour les externaliser en interne.

Luc : Les externaliser en interne !

[Rires]

Manu : Ré-internaliser !

Nico : C’est ça c’est les ré-internaliser pour donner en fait, avoir quand même un groupe qui du coup serait la DINSIC ou peut-être autre chose, on ne sait pas encore.

Manu : La DINSIC, Direction informatique des services…

Mag : Direction interministérielle du numérique et du système d’information et de communication de l’État.

Manu : Pas mal !

Nico : C’est l’État en gros et aujourd’hui ils ne font pas grand-chose à part quelques conseils ou essayer d’orienter plus la chose.

Luc : Pas grand-chose ! Je trouve que tu exagères !

Nico : En tout cas ce ne sont pas eux qui développent.

Manu : Ils conseillent.

Nico : Ils conseillent et ce ne sont pas eux qui font les développements les logiciels qui ont beaucoup merdé, qui sont cités d’ailleurs, comme Louvois.

Luc : La Cour des comptes leur a quand même reconnu d’avoir fait pas mal de choses, notamment sur la mutualisation des infrastructures réseaux informatiques ; donc en disant la DINSIC a fait pas de choses.

Manu : De faire des recommandations. La DINSIC fait un référentiel, des choses comme ça.

Luc : Ils s’étaient notamment distingués lors du départ en retraite du patron de la DINSIC.

Nico : Qui avait déprécié Microsoft.

Manu : Du référentiel.

Luc : Référentiel général d’interopérabilité ; donc c’est le document qui dit « voilà en gros les formats qu’on a le droit d’utiliser, avec lesquels on va pouvoir utiliser plein de logiciels différents. »

Manu : Dans les administrations.

Mag : Et ils avaient mis aussi beaucoup en place l’ouverture des données avec l’open data qu’ils ont beaucoup encouragée.

Luc : Oui, tout à fait.

Manu : Ça fait partie de la chose et d’ailleurs je me demande s’ils en parlent ; il faudrait creuser un petit peu dans ce rapport.

Nico : Mais du coup la DINSIC n’a pas cette capacité de développement de logiciels ou autres qui, aujourd’hui, se retrouve dans des boîtes externes, et là c’est la Cour des comptes qui dit il faudrait peut-être quelque chose pour faire ce développement et accompagner cette mutualisation et les bonnes pratiques, comme on arrête de faire des projets qui durent dix ans et qui, quand on les livre, ne servent à rien et ont coûte des millions d’euros.

Luc : On peut en citer quelques-uns des projets qui nous ont coûté une fortune.

Nico : Louvois.

Luc : Louvois est sans doute un des plus jolis ! »

Mag : C’est quoi Louvois ?

7‘ 18

Nico : C’était le gestionnaire de paye de l’armée