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Flash Player est malware aussi. Il a une fonctionnalité de traçage des visiteurs du site et des menottes numériques. Flash Player est gratuit mais pas libre. Voici l’intérêt de cet exemple, parce que Flashplayer démontre que la gratuité ne signifie rien. C'est la liberté qui importe. Le fait que Flashplayer est gratuit signifie qu'Adobe n'exige pas que l'utilisateur paye pour être, comment dit-on ? Pour être soumis. Je ne sais pas le dire bien en français. En anglais je dirais ''abused'', mais en français abuser ce n'est pas la même chose. Quoi ? Exploité ? Trompé ? Pas vraiment trompé. Il faudra chercher le mot juste après.
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Angry Birds est malware. Il espionne l'utilisateur et transmet les données de géolocalisation. Le ''Swindle'' d'Amazon, c'est-à-dire l'escroquerie d'Amazon, ça se réfère au lecteur numérique des livres numériques d'Amazon, mais je l'appelle escroquerie où ''Swindle'' n'est pas son nom officiel mais le nom juste du produit parce que ce produit est un escroc. Il ôte aux utilisateurs les libertés traditionnelles des lecteurs de livres, comme par exemple la liberté d'acquérir les livres à l'anonymat, payant en liquide, sans s'identifier. Impossible chez Amazon ! Amazon exige que l'utilisateur s’identifie et gère une grande base de données avec tous les livres que chaque utilisateur a lu, et le produit espionne. Encore plus, il transmet à Amazon quelle page de quel livre l'utilisateur est en train de lire. Et pas seulement ce produit. Les autres lecteurs numériques le font aussi. Et chez le ''Swindle'' si l'utilisateur écrit une note, le produit transmet la note à Amazon. Un produit espion. Mais encore pire, l'utilisateur perd aussi la liberté de donner, ou prêter, ou vendre, le livre aux autres, bloqué par les menottes numériques ; c'est interdit par les contrats qu'Amazon impose, des contrats injustes qu'il ne faut jamais accepter. Mais si tu l'as accepté tu dois le rompre, parce que ternir une promesse injuste est encore pire que le rompre.
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Il y a aussi la liberté de garder le livre tant que tu veux, qu'Amazon élimine par une porte dérobée dans le ''Swindle'', une porte dérobée pour supprimer les livres à distance. Nous nous sommes rendus compte de cette porte dérobée par l'observation, parce qu'Amazon a supprimé des milliers d'exemplaires de livres en 2009, un acte orwellien. Et c’était quoi le livre ? C'étatit 1984 de Georges Orwell, qu'Amazon a supprimé. Une fois quelqu'un est venu à ma conférence et il m'a dit que le livre avait a disparu pendant qu'il était en train de lire. En milieu de lecture le livre a disparu ! Évidemment ces injustices sont possibles parce que le logiciel est privateur. Et enfin le nom officiel de ce produit est Kindle qui signifie incendier, peut-être pour incendier les livres. Si tu acceptes d’être la victime d'un tel produit, tu peux incendier tes livres, mais pas les miens ; jamais les miens parce que jamais je n'utiliserai un tel produit.
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Mon dernier exemple est celui de presque tous les téléphones, qui sont des ordinateurs chargés de logiciels que quelqu'un peut changer. Si le produit s'appelle Smartphone ; ça veut dire que tu as quelque peu d'influence sur le logiciel installé dans le téléphone. Si le téléphone n'est pas un Smartphone ça veut dire que tu n'as aucune influence sur le logiciel installé, mais il y a une entreprise qui peut le changer à distance à n'importe quel moment, c'est-à-dire que c'est une porte dérobée universelle pour l'installation de changements de logiciels. Cette porte dérobée a été employée pour convertir des téléphones en dispositifs d'écoute qui écoutent tout le temps et transmettent tout le temps. Et pas besoin de parler dans le micro, ils peuvent t'écouter depuis l'autre bout de la pièce. Et si tu penses garder ta vie privée en, j'ai oublié comment on dit, en éteignant le téléphone, ça ne marche pas, parce qu'il fait semblant de s'éteindre pendant qu'il continue de  marcher, écoutant et transmettant. Pour ne pas être espionné, il faut ôter toutes les piles, pas seulement une pile, mais toutes les piles, même les piles pas évidentes, ce qui souvent n'est pas possible. Vraiment le téléphone portable est le rêve de Staline, donc je refuse de le porter. Je n'en ai pas parce que je suis conscient de mon devoir de citoyen de résister à l'espionnage à tout moment. Donc je refuse ces produits. Mais évidemment ce danger existe à cause du logiciel privateur dans le téléphone.
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Je viens de vous présenter un liste d'exemples, si communs, que presque tout utilisateur de logiciel privateur utilise au moins un de ces exemples. Évidemment donc être victime du malware privateur est le cas normal chez les utilisateurs du privateur.
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Par contraste, dans le Logiciel Libre, il y a très peu de malware. il y a des cas connus, comme par exemple celui d'Ubuntu. Ubuntu dans les recherches espionne l'utilisateur. Il faut exiger qu'ils le corrigent pour maintenir propre le nom de notre communauté. Bien sûr Ubuntu a une autre faute, il contient des programmes privateurs, mais ces fautes sont distinctes. Pourquoi est-ce que les fonctionnalités malveillantes sont rares dans le Logiciel Libre ? Parce que les utilisateurs en ont le contrôle. D'abord les utilisateurs étudient de temps en temps le code source pour corriger une erreur ou ajouter une fonctionnalité, mais en même temps ils ont l’opportunité de découvrir quelque chose de malveillant, si il y en a, et puis ils peuvent le publier et publier une version corrigée. Tout le monde verra, en étudiant la différence, qui a raison et donc les utilisateurs peuvent choisir la version corrigée. Comme ça les contributeurs au Logiciel Libre ne ressentent pas la même tentation que les propriétaires du logiciel privateur. Eux ils sont très très tentés par leur pouvoir. Mais nous n'avons pas de pouvoir sur les utilisateurs : si les utilisateurs n'aiment pas ce que nous avons fait, ils peuvent le changer. Et bien sûr ils y a des versions modifiées d'Ubuntu qui n'espionnent pas. Maintenant il faut finir le processus d'éliminer la version malveillante d'Ubuntu.
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Donc même si tu n'es pas programmeur tu as besoin de participer dans une communauté d'utilisateurs qui a le contrôle du programme. C'est la seule défense connue contre le malvare, c'est que les utilisateurs aient le contrôle du programme. Donc notre société a un choix : d'un côté il y a la liberté individuelle, la solidarité sociale et la démocratie parce que tous les utilisateurs peuvent participer dans choisir le futur d'un programme libre. De l’autre côté il y a le logiciel privateur comme joug du propriétaire sur les utilisateurs qui peut donc  les commander, exploiter et maltraiter, comme ils veulent. La société doit rejeter le logiciel privateur et choisir les droits de l'homme.
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J'ai lancé le mouvement du LL dans l'année 83 quand j'ai annoncé le plan de développer un logiciel exploitation qui serait complètement de logiciels libres. En 83 il était impossible d’acheter un ordinateur et de l'utiliser en liberté, parce que l'ordinateur requiert un système d'exploitation. Tous les systèmes d’exploitation étaient privateurs, donc en le rendant utilisable tu perdais ta liberté. Comment changer. Je n’étais pas activiste politique, je ne savais pas organiser un mouvement. Très peu étaient d'accord avec moi, je n'avais pas d’argent. Que faire ? Je n'étais pas activiste politique mais plutôt développeur des systèmes d'exploitation. Donc j'avais l’idée de rendre possible l'utilisation de l'ordinateur en liberté, que tout le monde pourrait utiliser des ordinateurs en liberté avec mon système. C'est-à-dire que j'avais la possibilité de sauver des gens de l'injustice du logiciel privateur par un travail technique de mon propre champ. J'étais conscient de l'injustice du logiciel privateur, que la grande majorité ne reconnaissait pas comme injustice, et j’avais la capacité de sauver des gens, ou d'essayer de sauver des gens, et personne ne le ferait si ce n’était as moi. Donc j'avais été élu par les circonstances pour faire ce travail. C’était mon devoir. Donc j'ai décidé de développer. Oh ! Oh ! Le soleil m'attaque ! Le soleil est pour les tentes, mais pas pour nous !
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Donc j'ai décidé de développer

Version du 11 août 2014 à 15:14


Titre : Le Logiciel Libre et ta liberté

Intervenant : Richard Stallman

Lieu : RMLL - Montpellier

Date : Juillet 2014

Durée : 1 h 45 min

Lien vers la vidéo : [1]


00' Transcrit MO

D'abord si vous faites des photos de moi, ne les mettez pas dans Facebook. Parce que Facebook est un moteur d'espionnage des utilisateurs. Si vous mettez les photos de quelqu'un dans Facebook, vous lui donnez une manière supplémentaire de l'espionner, ce qui n'est pas très aimable de faire à vos amis, et prière de ne pas le faire à moi. Et je vous propose de rien dire au sujet de vos amis dans Facebook. C'est à eux de décider de publier quelque chose ou pas. Mais le meilleur choix est de ne pas être utilisé par Facebook.

Applaudissements.

Aussi si vous filmez la conférence ou enregistrez le discours, et si vous voulez en distribuer des copies, prière de le faire uniquement dans les formats favorables au Logiciel Libre, c'est-à-dire dans les formats Ogg ou le format webM. Pas dans les formats mp quoi que ce soit. Jamais dans Flash, c'est-à-dire ne le mettez pas dans Youtube et jamais dans Windows Media Player ni QuickTime. Assurez qu'il soit possible de décharger une copie du fichier sans exécuter aucun code pas libre, même dans JavaScript envoyé par le site même, c'est–à-dire pas dans Youtube et mettez la licence Creative Commons Non Dérivée sur l’enregistrement parce que c'est une présentation d'un point de vue.

Maintenant c'est quoi le Logiciel Libre. Je peux expliquer le Logiciel Libre en trois mots : liberté, égalité, fraternité.

Applaudissements.

Les choses que Sarkozy déteste. Liberté parce que le Logiciel Libre respecte la liberté des utilisateurs. Égalité parce que par le Logiciel Libre personne n'a de pouvoir sur personne. Et fraternité parce que nous encourageons la coopération entre les utilisateurs. Le Logiciel Libre respecte la liberté à la communauté des utilisateurs parce que les utilisateurs ont le contrôle du programme Dans le logiciel il y a deux possibilités. Pour chaque programme, c'est toujours l'un ou l'autre : ou les utilisateurs ont le contrôle du programme, ou le programme a le contrôle de ses utilisateurs. Quand les utilisateurs ont le contrôle du programme, c'est le Logiciel Libre, parce que pour avoir ce contrôle les utilisateurs ont besoin des quatre libertés essentielles qui les définissent le Logiciel Libre, qui font le critère d'un programme libre. La liberté 0 est celle d'exécuter le programme comme tu veux pour n'importe quel but. Et la liberté 1 est celle d’étudier le code source du programme et de le changer pour que le programme fasse ton informatique comme tu veux. Avec ces deux libertés chaque utilisateur a le contrôle séparé du programme. Mais le contrôle séparé ne suffit pas, d'abord parce que la bonne majorité des utilisateurs ne sont pas programmateurs, ne savent pas exercer la liberté 1, ne savent pas étudier le code source, donc pour eux, ça ne leur rend pas le contrôle. Mais même pour un programmeur, le contrôle séparé ne suffit pas, parce que tu utilises des centaines ou des milliers de programme et tu n'as pas le temps d'étudier le code source de chacun. Il faut donc le contrôle collectif d'un programme, c'est-à-dire que n'importe quel groupe d’utilisateurs du programme soit libre de coopérer en exerçant le contrôle de ce programme pour lui faire faire ce qu'il veut.

Le contrôle collectif requiert deux libertés en plus. La liberté numéro 2 est celle de faire des copies exactes et de les donner ou vendre aux autres quand tu veux. Et la liberté numéro 3 est celle de faire des copies de tes version modifiées pour les donner ou vendre aux autres quand tu veux. Avec ces deux libertés les utilisateurs qui veulent collaborer sont libres de collaborer dans l’exercice du contrôle de ce programme. Avec le contrôle séparé et le contrôle collectif, dans n'importe quel groupe, les utilisateurs ont le contrôle du programme et c'est distribué comme il faut éthiquement.

Mais si une de ces libertés essentielles manquent ou est insuffisante, les utilisateurs n'ont pas complètement le contrôle du programme, donc ce programme a le contrôle de ses utilisateurs et le propriétaire a le contrôle du programme. Donc ce programme est devenu un instrument du pouvoir injuste du propriétaire sur les utilisateurs. Nous appelons ce programme privateur, privateur parce qu'il prive de la liberté ses utilisateurs. Un instrument du pouvoir injuste. Le logiciel privateur ne doit pas exister et c'est à nous de l'éliminer du monde. Mais la première étape est de nous échapper. D'abord nous échapper du logiciel privateur, puis l'éliminer, puis aider les autres à s'échapper. Le but c'est la libération du cyberespace, c'est à-dire de tous ses habitants, de tous les utilisateurs de l’informatique. Si tu ne fais pas de l'informatique, tu n'as pas de problème, c'est bon donc. Mais si tu veux faire de l'informatique avec les droits de l'homme, il faut éliminer le logiciel privateur. Un programme privateur est un instrument de pouvoir injuste.

Aujourd'hui les développeurs du privateur sont complètement conscients de leur pouvoir sur les utilisateurs et cherchent toujours des manières d'abuser de leurs pouvoirs pour maltraiter les utilisateurs. Leurs utilisateurs sont leurs victimes. Ils organisent des entreprises avec le but de construire des chemins pour maltraiter des utilisateurs. Ils font des programmes qui espionnent l'utilisateur. Ça s'appelle spyware. Ils font des programmes pour restreindre l'informatique de l'utilisateur, pour lui interdire et pour le bloquer de faire ce qu'il voudrait avec les données qu'il possède. Ils font des programmes avec des portes dérobées, pour avoir encore plus de pouvoir sur les utilisateurs et produisent des programmes qui sont sur leurs utilisateurs, c'est-à-dire les produits privateurs souvent sont malware, sont du malware. Malware signifie un programme développé pour maltraiter ses utilisateurs. Si le programme contient une fonctionnalité malveillante c'est du malware. Et le malware est très répandu dans le monde privateur d'aujourd'hui.

Par exemple un paquet privateur, là il y a des gens qui se battent. Il y a des gens qui se battent qu'est-ce que nous devons faire ?

Voix off : Appeler la police.

RMS : Où étais-je ? Un paquet privateur qui fait toutes les quatre formes de malveillance, que vous connaissez peut-être de nom, s’appelle Microsoft Windows. Il y a des fonctionnalités d'espionnage, il y a des fonctionnalités pour restreindre l'utilisateur, c'est-à-dire les menottes numériques, les DRM, Digital Restriction Management, DRM. Il y a des portes dérobées, nous en connaissons trois dans Windows, et Windows 8 dans les ordinateurs mobiles fait la censure, la censure d'applications. L’utilisateur n'est plus même libre d'installer les programmes, applications de son choix. Il est limité, par la force, aux applications approuvées par Microsoft. Autre injustice. Donc Windows est malware de façon littérale. Il y a vingt ans des gens exagéraient en l'appelant malware, mais littéralement il est malware. Mais il est encore pire parce qu'une des portes dérobées offre à Microsoft le pouvoir d'imposer à distance des changements de logiciel dans Windows, n'importe quel changement. Microsoft peut imposer à distance, n'importe quelle fonctionnalité malveillante qui n'est pas dans Windows aujourd’hui peut être installée par la force demain. Windows est donc malware universel, malware sans limites.

Mac OS est malware parce qu'il a des menottes numériques. Mais les nouveaux systèmes d'exploitation d'Apple, dans les iThings, les monstres, sont bien pire, parce qu'ils espionnent utilisateur. Nous savons que Apple peut puiser beaucoup de données à distance depuis le iThings. Il y a des menottes numériques, bien sûr. Il y a au moins une porte dérobée, pour supprimer les applications installées et il fait la censure. C’était les utilisateurs du iPhone qui appelaient l'acte d’utiliser quelque moyen pour se permettre d'installer les applications de leur choix, ils l'ont appelé jailbreak, c'est-à-dire s'échapper d'une prison. Ils ont reconnu avec ce mot que ces ordinateurs, les iThinks, sont des prisons pour les utilisateurs. C'est pour ça que nous distribuons autocollant iBad, bad for your freedom que vous trouverez quelque part ici.

Applaudissements.

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Flash Player est malware aussi. Il a une fonctionnalité de traçage des visiteurs du site et des menottes numériques. Flash Player est gratuit mais pas libre. Voici l’intérêt de cet exemple, parce que Flashplayer démontre que la gratuité ne signifie rien. C'est la liberté qui importe. Le fait que Flashplayer est gratuit signifie qu'Adobe n'exige pas que l'utilisateur paye pour être, comment dit-on ? Pour être soumis. Je ne sais pas le dire bien en français. En anglais je dirais abused, mais en français abuser ce n'est pas la même chose. Quoi ? Exploité ? Trompé ? Pas vraiment trompé. Il faudra chercher le mot juste après.

Angry Birds est malware. Il espionne l'utilisateur et transmet les données de géolocalisation. Le Swindle d'Amazon, c'est-à-dire l'escroquerie d'Amazon, ça se réfère au lecteur numérique des livres numériques d'Amazon, mais je l'appelle escroquerie où Swindle n'est pas son nom officiel mais le nom juste du produit parce que ce produit est un escroc. Il ôte aux utilisateurs les libertés traditionnelles des lecteurs de livres, comme par exemple la liberté d'acquérir les livres à l'anonymat, payant en liquide, sans s'identifier. Impossible chez Amazon ! Amazon exige que l'utilisateur s’identifie et gère une grande base de données avec tous les livres que chaque utilisateur a lu, et le produit espionne. Encore plus, il transmet à Amazon quelle page de quel livre l'utilisateur est en train de lire. Et pas seulement ce produit. Les autres lecteurs numériques le font aussi. Et chez le Swindle si l'utilisateur écrit une note, le produit transmet la note à Amazon. Un produit espion. Mais encore pire, l'utilisateur perd aussi la liberté de donner, ou prêter, ou vendre, le livre aux autres, bloqué par les menottes numériques ; c'est interdit par les contrats qu'Amazon impose, des contrats injustes qu'il ne faut jamais accepter. Mais si tu l'as accepté tu dois le rompre, parce que ternir une promesse injuste est encore pire que le rompre.

Applaudissements

Il y a aussi la liberté de garder le livre tant que tu veux, qu'Amazon élimine par une porte dérobée dans le Swindle, une porte dérobée pour supprimer les livres à distance. Nous nous sommes rendus compte de cette porte dérobée par l'observation, parce qu'Amazon a supprimé des milliers d'exemplaires de livres en 2009, un acte orwellien. Et c’était quoi le livre ? C'étatit 1984 de Georges Orwell, qu'Amazon a supprimé. Une fois quelqu'un est venu à ma conférence et il m'a dit que le livre avait a disparu pendant qu'il était en train de lire. En milieu de lecture le livre a disparu ! Évidemment ces injustices sont possibles parce que le logiciel est privateur. Et enfin le nom officiel de ce produit est Kindle qui signifie incendier, peut-être pour incendier les livres. Si tu acceptes d’être la victime d'un tel produit, tu peux incendier tes livres, mais pas les miens ; jamais les miens parce que jamais je n'utiliserai un tel produit.

Mon dernier exemple est celui de presque tous les téléphones, qui sont des ordinateurs chargés de logiciels que quelqu'un peut changer. Si le produit s'appelle Smartphone ; ça veut dire que tu as quelque peu d'influence sur le logiciel installé dans le téléphone. Si le téléphone n'est pas un Smartphone ça veut dire que tu n'as aucune influence sur le logiciel installé, mais il y a une entreprise qui peut le changer à distance à n'importe quel moment, c'est-à-dire que c'est une porte dérobée universelle pour l'installation de changements de logiciels. Cette porte dérobée a été employée pour convertir des téléphones en dispositifs d'écoute qui écoutent tout le temps et transmettent tout le temps. Et pas besoin de parler dans le micro, ils peuvent t'écouter depuis l'autre bout de la pièce. Et si tu penses garder ta vie privée en, j'ai oublié comment on dit, en éteignant le téléphone, ça ne marche pas, parce qu'il fait semblant de s'éteindre pendant qu'il continue de marcher, écoutant et transmettant. Pour ne pas être espionné, il faut ôter toutes les piles, pas seulement une pile, mais toutes les piles, même les piles pas évidentes, ce qui souvent n'est pas possible. Vraiment le téléphone portable est le rêve de Staline, donc je refuse de le porter. Je n'en ai pas parce que je suis conscient de mon devoir de citoyen de résister à l'espionnage à tout moment. Donc je refuse ces produits. Mais évidemment ce danger existe à cause du logiciel privateur dans le téléphone.

Je viens de vous présenter un liste d'exemples, si communs, que presque tout utilisateur de logiciel privateur utilise au moins un de ces exemples. Évidemment donc être victime du malware privateur est le cas normal chez les utilisateurs du privateur.

Par contraste, dans le Logiciel Libre, il y a très peu de malware. il y a des cas connus, comme par exemple celui d'Ubuntu. Ubuntu dans les recherches espionne l'utilisateur. Il faut exiger qu'ils le corrigent pour maintenir propre le nom de notre communauté. Bien sûr Ubuntu a une autre faute, il contient des programmes privateurs, mais ces fautes sont distinctes. Pourquoi est-ce que les fonctionnalités malveillantes sont rares dans le Logiciel Libre ? Parce que les utilisateurs en ont le contrôle. D'abord les utilisateurs étudient de temps en temps le code source pour corriger une erreur ou ajouter une fonctionnalité, mais en même temps ils ont l’opportunité de découvrir quelque chose de malveillant, si il y en a, et puis ils peuvent le publier et publier une version corrigée. Tout le monde verra, en étudiant la différence, qui a raison et donc les utilisateurs peuvent choisir la version corrigée. Comme ça les contributeurs au Logiciel Libre ne ressentent pas la même tentation que les propriétaires du logiciel privateur. Eux ils sont très très tentés par leur pouvoir. Mais nous n'avons pas de pouvoir sur les utilisateurs : si les utilisateurs n'aiment pas ce que nous avons fait, ils peuvent le changer. Et bien sûr ils y a des versions modifiées d'Ubuntu qui n'espionnent pas. Maintenant il faut finir le processus d'éliminer la version malveillante d'Ubuntu.

Donc même si tu n'es pas programmeur tu as besoin de participer dans une communauté d'utilisateurs qui a le contrôle du programme. C'est la seule défense connue contre le malvare, c'est que les utilisateurs aient le contrôle du programme. Donc notre société a un choix : d'un côté il y a la liberté individuelle, la solidarité sociale et la démocratie parce que tous les utilisateurs peuvent participer dans choisir le futur d'un programme libre. De l’autre côté il y a le logiciel privateur comme joug du propriétaire sur les utilisateurs qui peut donc les commander, exploiter et maltraiter, comme ils veulent. La société doit rejeter le logiciel privateur et choisir les droits de l'homme.

Applaudissements

J'ai lancé le mouvement du LL dans l'année 83 quand j'ai annoncé le plan de développer un logiciel exploitation qui serait complètement de logiciels libres. En 83 il était impossible d’acheter un ordinateur et de l'utiliser en liberté, parce que l'ordinateur requiert un système d'exploitation. Tous les systèmes d’exploitation étaient privateurs, donc en le rendant utilisable tu perdais ta liberté. Comment changer. Je n’étais pas activiste politique, je ne savais pas organiser un mouvement. Très peu étaient d'accord avec moi, je n'avais pas d’argent. Que faire ? Je n'étais pas activiste politique mais plutôt développeur des systèmes d'exploitation. Donc j'avais l’idée de rendre possible l'utilisation de l'ordinateur en liberté, que tout le monde pourrait utiliser des ordinateurs en liberté avec mon système. C'est-à-dire que j'avais la possibilité de sauver des gens de l'injustice du logiciel privateur par un travail technique de mon propre champ. J'étais conscient de l'injustice du logiciel privateur, que la grande majorité ne reconnaissait pas comme injustice, et j’avais la capacité de sauver des gens, ou d'essayer de sauver des gens, et personne ne le ferait si ce n’était as moi. Donc j'avais été élu par les circonstances pour faire ce travail. C’était mon devoir. Donc j'ai décidé de développer. Oh ! Oh ! Le soleil m'attaque ! Le soleil est pour les tentes, mais pas pour nous !

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Donc j'ai décidé de développer