Différences entre les versions de « Libre à vous ! Radio Cause Commune - Transcription de l'émission du 8 septembre 2020 »

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On a le grand plaisir de t’accueillir pour une première chronique dont le thème va être justement l’installation de systèmes libres ?
 
On a le grand plaisir de t’accueillir pour une première chronique dont le thème va être justement l’installation de systèmes libres ?
  
<b>Isabelle Carrère : </b>Voilà ! Tout à fait. L’idée en fait, c’était comme tu viens de le faire, de refaire le pont avec ce qu’on avait pu évoquer avec Joyce [Markoll] lors de cette émission où tu nous avais invitées au mois de juin. On avait eu l’occasion de reparler un petit peu de ce qu’est reconditionnement, réutilisation, réemploi, etc., et très rapidement on arrivait sur les utilisateurs.<br/>
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<b>Isabelle Carrère : </b>Voilà ! Tout à fait. L’idée en fait, c’était comme tu viens de le faire, de refaire le pont avec ce qu’on avait pu évoquer avec Joyce [Markoll] lors de cette émission où tu nous avais invitées au mois de juin. On avait eu l’occasion de parler un petit peu de ce qu’est reconditionnement, réutilisation, réemploi, etc., et très rapidement on arrivait sur les utilisateurs.<br/>
Mon idée aujourd’hui, pour cette première chronique, c’était de faire un petit focus sur ce qui se passe entre les deux, donc qu’est-ce que c’est, qu’est-ce qu’on fait et comment on pratique l’installation d’une distribution libre sur un ordinateur.<br/>
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Mon idée aujourd’hui, pour cette première chronique, c’était de faire un petit focus sur ce qui se passe entre les deux, donc qu’est-ce que c’est, qu’est-ce qu’on fait et comment on pratique à antanak l’installation d’une distribution libre sur un ordinateur.<br/>
  
Les ordinateurs que nous avons, on l’a vu, ce sont des ordinateurs qui nous sont donnés majoritairement par des entreprises et par des particuliers. Les entreprises, on le sait, gardent à peu près entre trois et cinq ans leur matériel avant de s’en débarrasser, tout ou partie, elles font ça par vagues en général. Qu’est-ce qui se passent à ce moment-là, elles considèrent donc, comme les particuliers considèrent de la même manière les ordinateurs qu’ils viennent nous donner, comme obsolètes. De quoi parle-t-on et c’est quoi cette obsolescence-là ? En fait c’est parce qu’ils considèrent qu’il y a un moment où l’ordinateur n’est plus performant. Mais de quelle performance parlons-nous ? Ce n’est pas aux auditeurs et auditrices de l’April que je vais expliquer ces choses-là. Il y a quand même trois grands champs sur le sujet de la performance.
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Les ordinateurs que nous avons, on l’a vu, ce sont des ordinateurs qui nous sont donnés majoritairement par des entreprises et par des particuliers. Les entreprises, on le sait, gardent à peu près entre trois et cinq ans leur matériel avant de s’en débarrasser, tout ou partie, elles font ça par vagues en général. Qu’est-ce qui se passe à ce moment-là, elles considèrent donc, comme les particuliers considèrent de la même manière les ordinateurs qu’ils viennent nous donner, comme obsolètes. De quoi parle-t-on et c’est quoi cette obsolescence-là ? En fait c’est parce qu’ils considèrent qu’il y a un moment où l’ordinateur n’est plus performant. Mais de quelle performance parlons-nous ? Ce n’est pas aux auditeurs et auditrices de l’April que je vais expliquer ces choses-là. Il y a quand même trois grands champs sur le sujet de la performance.
  
 
<b>Frédéric Couchet : </b>Tu peux expliquer parce que majoritairement les auditeurs et auditrices de Cause Commune ne sont pas membres de l’April, je pense.
 
<b>Frédéric Couchet : </b>Tu peux expliquer parce que majoritairement les auditeurs et auditrices de Cause Commune ne sont pas membres de l’April, je pense.
  
<b>Isabelle Carrère : </b>Pas majoritairement. Mais enfin, à <em>Libre à vous !</em>, j’imagine qu’il y a pas mal de gens qui s’y connaissent, désolée pour ceux pour qui tout cela est une évidence.<br/>
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<b>Isabelle Carrère : </b>Pas majoritairement. Mais enfin, à <em>Libre à vous !</em>, j’imagine qu’il y a pas mal de gens qui s’y connaissent, désolée pour celles et ceux pour qui tout cela est une évidence.<br/>
 
Les trois points : quand on parle de performance pour un ordinateur on dit quoi ?<br/>
 
Les trois points : quand on parle de performance pour un ordinateur on dit quoi ?<br/>
La question du débit possible, donc les entrées-sorties. Qu’est-ce qu’un appareil est en capacité de retranscrire, retransmettre, qu’il s’agisse d’ailleurs des choses externes, comme ce qu’on va voir venir par Internet par exemple, mais aussi les capacités internes d’un poste. Ça veut dire le lien, le débit entre un périphérique et l’ordinateur : entre un moniteur pour avoir un affichage à l’écran, une clef USB, un micro, une imprimante, peu importe, mais voilà !, quel est le débit possible, c’est la première notion dans la performance.<br/>
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La question du débit possible, donc les entrées-sorties. Qu’est-ce qu’un appareil est en capacité de retranscrire, retransmettre, qu’il s’agisse d’ailleurs des choses externes, comme ce qu’on va le voir ensuite par Internet par exemple, mais aussi les capacités internes d’un poste. Ça veut dire le lien, le débit entre un périphérique et l’ordinateur : entre un moniteur pour avoir un affichage à l’écran, une clef USB, un micro, une imprimante, peu importe, mais voilà !, quel est le débit possible, c’est la première notion dans la performance.<br/>
 
La deuxième c’est le processeur lui-même. Le processeur ça veut dire temps d’exécution d’une instruction qui a été fournie par un programme et/ou la capacité de calcul de l’appareil : en une seconde combien de calculs il peut faire et qu’est-ce qu’il peut travailler ? Ça c’est pour le processeur.<br/>
 
La deuxième c’est le processeur lui-même. Le processeur ça veut dire temps d’exécution d’une instruction qui a été fournie par un programme et/ou la capacité de calcul de l’appareil : en une seconde combien de calculs il peut faire et qu’est-ce qu’il peut travailler ? Ça c’est pour le processeur.<br/>
 
La troisième chose ça va être la capacité de mémorisation. Mémorisation à la fois dans la mémoire vive, qu’on appelle la RAM ou celle qu’on ajoute en swap, et la mémoire dite morte qui est celle des données sur le disque dur.<br/>
 
La troisième chose ça va être la capacité de mémorisation. Mémorisation à la fois dans la mémoire vive, qu’on appelle la RAM ou celle qu’on ajoute en swap, et la mémoire dite morte qui est celle des données sur le disque dur.<br/>
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<b>Isabelle Carrère : </b>Oui et non. Les deux. Tu as raison, il y a le nettoyage des données, évidemment, mais là je parlais plus en termes de nettoyage physique, je suis vraiment sur la machine elle-même, donc on démonte tout et on remonte tout parce qu’en général il y a beaucoup de poussière qui s’est infiltrée un peu partout quand ce n’est pas pire que de la poussière !<br/>
 
<b>Isabelle Carrère : </b>Oui et non. Les deux. Tu as raison, il y a le nettoyage des données, évidemment, mais là je parlais plus en termes de nettoyage physique, je suis vraiment sur la machine elle-même, donc on démonte tout et on remonte tout parce qu’en général il y a beaucoup de poussière qui s’est infiltrée un peu partout quand ce n’est pas pire que de la poussière !<br/>
Ce qui est intéressant avec ces trois sujets c’est de quoi parle-t-on ? La performance pour les entreprises ou les gens qui considèrent que l’ordinateur ne leur suffit plus c’est quoi ? C’est vitesse et quantité. Rapidité d’obtention de l’information et nombre d’informations que je suis capable d’obtenir. C’est intéressant parce que je trouve que ce sont deux thématiques très actuelles dans nos sociétés occidentales, en tout cas celle de la vitesse. De fait, les fabricants de matériel, mais aussi vraisemblablement les développeurs, jouent le jeu de cette recherche de toujours plus, toujours plus vite, plus de choses, plus d’informations, etc., ce qui fait que les gens aussi vont là-dedans, pas simplement pour des effets de mode mais aussi parce qu’on habitue toutes les personnes à vouloir que « eh bien oui, j’appuie sur un bouton il faut que ça réponde tout de suite et je veux pouvoir transporter des tas de données et avoir un débit très rapide ».<br/>
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Ce qui est intéressant avec ces trois sujets c’est de quoi parle-t-on ? La performance pour les entreprises ou les gens qui considèrent que l’ordinateur ne leur suffit plus c’est quoi ? C’est vitesse et quantité. Rapidité d’obtention de l’information et nombre d’informations que je suis capable d’obtenir. C’est intéressant parce que je trouve que ce sont deux thématiques très actuelles dans nos sociétés occidentales, la vitesse et la quantité. De fait, les fabricants de matériel, mais aussi vraisemblablement les développeurs, jouent le jeu de cette recherche de toujours plus, toujours plus vite, plus de choses, plus d’informations, etc., ce qui fait que les gens aussi vont là-dedans, pas simplement pour des effets de mode mais aussi parce qu’on habitue toutes les personnes à vouloir que « eh bien oui, j’appuie sur un bouton il faut que ça réponde tout de suite et je veux pouvoir transporter des tas de données et avoir un débit très rapide ».<br/>
 
En fait, dans la pratique, on voit bien que ce n’est pas obligatoirement ça qui est vraiment nécessaire. C’est-à-dire que la majorité des « actes quotidiens » entre guillemets, si je peux m’exprimer comme ça, ne requiert pas cette vitesse-là et ne requiert pas autant de choses. Donc cette vitesse est technique. Elle est technique, elle est voulue ou requise, on va dire ça comme ça, gentiment, par la technique, parce que la gourmandise est là. Les vidéos sont de plus en plus lourdes, les pages web sont costauds. On l’a vu dans la période récente, pour communiquer tout le monde voulait avoir une caméra, un bon micro, etc., mais tout ça requiert des choses qui font que vitesse et quantité sont requises partout.<br/>
 
En fait, dans la pratique, on voit bien que ce n’est pas obligatoirement ça qui est vraiment nécessaire. C’est-à-dire que la majorité des « actes quotidiens » entre guillemets, si je peux m’exprimer comme ça, ne requiert pas cette vitesse-là et ne requiert pas autant de choses. Donc cette vitesse est technique. Elle est technique, elle est voulue ou requise, on va dire ça comme ça, gentiment, par la technique, parce que la gourmandise est là. Les vidéos sont de plus en plus lourdes, les pages web sont costauds. On l’a vu dans la période récente, pour communiquer tout le monde voulait avoir une caméra, un bon micro, etc., mais tout ça requiert des choses qui font que vitesse et quantité sont requises partout.<br/>
 
Du coup, les ordinateurs ne sont plus suffisants. Or, quand nous on regarde ce qui est réellement nécessaire, on va voir tout à l’heure que ce n’est pas exactement tout ça.
 
Du coup, les ordinateurs ne sont plus suffisants. Or, quand nous on regarde ce qui est réellement nécessaire, on va voir tout à l’heure que ce n’est pas exactement tout ça.
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<b>Frédéric Couchet : </b>Le CPU c’est le processeur.
 
<b>Frédéric Couchet : </b>Le CPU c’est le processeur.
  
<b>Isabelle Carrère : </b>Le processeur, son âge, sa génération, le nombre de cœurs, etc., et puis de la RAM. On rajoute toujours de la RAM, mais les ordinateurs ont une capacité d’acceptation de la RAM.
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<b>Isabelle Carrère : </b>Le processeur, son âge, sa génération, le nombre de cœurs, etc., et puis de la RAM. On rajoute toujours de la RAM, mais les ordinateurs ont une capacité limitée, définie.
  
 
<b>Frédéric Couchet : </b>Capacité maximale d’acceptation de la RAM.
 
<b>Frédéric Couchet : </b>Capacité maximale d’acceptation de la RAM.
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De ce fait on arrive à trouver la meilleure ou la bonne distribution pour le poste en question en fonction des critères machine dont j’ai parlé tout à l’heure. Parfois on a quelques soucis parce que, on ne sait pas trop pourquoi, il y a des cartes filles, par exemple la carte réseau Wifi qui, avec telle distribution, ne va marcher. Parfois on n’y arrive pas, du coup on est obligé de changer de braquet, on dit ce n’est pas celle-là que je vais utiliser c’est plutôt telle autre. On change. Sinon en général on s’y tient une fois qu’on a décidé ça.<br/>
 
De ce fait on arrive à trouver la meilleure ou la bonne distribution pour le poste en question en fonction des critères machine dont j’ai parlé tout à l’heure. Parfois on a quelques soucis parce que, on ne sait pas trop pourquoi, il y a des cartes filles, par exemple la carte réseau Wifi qui, avec telle distribution, ne va marcher. Parfois on n’y arrive pas, du coup on est obligé de changer de braquet, on dit ce n’est pas celle-là que je vais utiliser c’est plutôt telle autre. On change. Sinon en général on s’y tient une fois qu’on a décidé ça.<br/>
 
Par contre, ce qu’on a fait de manière à ne pas être tout le temps juste avec une clef USB avec une image ISO qu’on va installer, c’est un processus un petit peu long, on a mis en place quelque chose, c’est Florian, un autre membre d’Antanak qui a mis ça en place, on se sert de Clonezilla. En fait on fait sur des petits disques durs de 40 gigas, nos propres bibliothèques d’images à partir de ces distributions que j’ai citées tout à l’heure. À chaque mise à jour on remet notre bibliothèque d’images à jour et on a les dernières versions mais avec nos « propres paramètres » entre guillemets, c’est-à-dire qu’on met les paramètres dans Firefox, par exemple on dit qu’on veut que le bouton fermeture soit là. On met deux/trois choses telles on a envie et telles qu’on a constaté que pour les gens c’était plus facile d’accéder à ça.<br/>
 
Par contre, ce qu’on a fait de manière à ne pas être tout le temps juste avec une clef USB avec une image ISO qu’on va installer, c’est un processus un petit peu long, on a mis en place quelque chose, c’est Florian, un autre membre d’Antanak qui a mis ça en place, on se sert de Clonezilla. En fait on fait sur des petits disques durs de 40 gigas, nos propres bibliothèques d’images à partir de ces distributions que j’ai citées tout à l’heure. À chaque mise à jour on remet notre bibliothèque d’images à jour et on a les dernières versions mais avec nos « propres paramètres » entre guillemets, c’est-à-dire qu’on met les paramètres dans Firefox, par exemple on dit qu’on veut que le bouton fermeture soit là. On met deux/trois choses telles on a envie et telles qu’on a constaté que pour les gens c’était plus facile d’accéder à ça.<br/>
On dépose tout ça sur notre serveur et ensuite, avec Clonezilla, on va aller chercher la distribution qui va bien. Avec Clonezilla on fait un clone sur le disque dur de l’appareil qu’on est en train de reconditionner pour la personne. Du coup on accélère beaucoup notre processus, on est très fiers de ça parce que c’est le seul endroit où on est industriel et moins artisanal et ça marche très bien. Après, avec Gparted en graphique ou Parted en terminal, il n’y a plus qu’à retirer, en fait, les partitions pour que l’ensemble du disque dur soit utilisable par la personne à qui on va donner l’ordinateur, parce que sinon on n’aurait, à chaque fois, que les 40 gigas.<br/>
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On dépose tout ça sur notre serveur et ensuite, avec Clonezilla, on va aller chercher la distribution qui va bien. Avec Clonezilla on fait un clone sur le disque dur de l’appareil qu’on est en train de reconditionner pour la personne. Du coup on accélère beaucoup notre processus, on est très fiers de ça parce que c’est le seul endroit où on est industriel et moins artisanal ! et ça marche très bien. Après, avec Gparted en graphique ou Parted en terminal, il n’y a plus qu’à tirer, en fait, les partitions pour que l’ensemble du disque dur soit utilisable par la personne à qui on va donner l’ordinateur, parce que sinon on n’aurait, à chaque fois, que les 40 gigas.<br/>
 
Voilà. Et on a gardé malgré tout quelques petites images en 32 bits pour les anciens postes. En tout cas, on est vraiment sur cette ligne de pouvoir faire des choses variées.<br/>
 
Voilà. Et on a gardé malgré tout quelques petites images en 32 bits pour les anciens postes. En tout cas, on est vraiment sur cette ligne de pouvoir faire des choses variées.<br/>
On voit bien que 90 % des usages des gens qui viennent chercher un ordinateur à Antanak, ça va être quoi ? C’est Internet et le traitement de texte. Il y a 10 % de gens qui vont venir et avoir besoin d’autre chose pour faire de la vidéo, du son, des trucs, etc. On a trouvé que finalement c’était la bonne façon que nous choisissions par rapport à la machine, cette adaptation-là de la bonne distribution GNU/Linux qui ensuite va être utilisée par les gens et ce, sans aucun souci.<br/>
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On voit bien que 90 % des usages des gens qui viennent chercher un ordinateur à Antanak, ça va être quoi ? C’est Internet et le traitement de texte. Il y a 10 % de gens qui vont venir et avoir besoin d’autre chose pour faire de la vidéo, du son, des trucs autres, etc. On a trouvé que finalement c’était la bonne façon que nous choisissions par rapport à la machine, cette adaptation-là de la bonne distribution GNU/Linux qui ensuite va être utilisée par les gens et ce, sans aucun souci.<br/>
Si j’ai 30 secondes encore, je vais juste raconter une petite histoire de fin, c’est assez amusant. Quand on donne des ordinateurs on explique aux gens tout ça, comment ça marche, ce qu’ils vont en faire après, ce à quoi ils s’engagent pour le bon entretien, blablabla. Pendant le confinement on a a donné énormément d’ordinateurs. Un jour j’étais en train d’expliquer à un jeune comment fonctionnait l’ordinateur qu’on allait lui donner. Il m’écoute très sagement, très gentiment, du moins le pensai-je, il ne posait aucune question. J’ai dit « c’est bon, vous n’avez aucune question ? » Et sa question c’était : « Maintenant, pour installer Windows, je fais comment ? » C’est excellent !
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Si j’ai 30 secondes encore, je vais juste raconter une petite histoire de fin, c’est assez amusant. Quand on donne des ordinateurs on explique aux gens tout ça, comment ça marche, ce qu’ils vont en faire après, ce à quoi ils s’engagent pour le bon entretien, blablabla. Pendant le confinement on a a donné énormément d’ordinateurs. Un jour j’étais en train d’expliquer à un jeune comment fonctionnait l’ordinateur qu’on allait lui donner. Il m’écoute très sagement, très gentiment, du moins le pensais-je, il ne posait aucune question. J’ai dit « c’est bon, vous n’avez aucune question ? » Et sa question c’était : « Maintenant, pour installer Windows, je fais comment ? » ...
  
 
<b>Frédéric Couchet : </b>Il y encore du boulot !
 
<b>Frédéric Couchet : </b>Il y encore du boulot !
  
<b>Isabelle Carrère : </b>Il y encore du boulot, voilà ce que je voulais dire.
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<b>Isabelle Carrère : </b>Il y encore du boulot, voilà c'est ce que je voulais dire!!
  
 
<b>Frédéric Couchet : </b>Ça donnera l’occasion d’avoir d’autres chroniques.<br/>
 
<b>Frédéric Couchet : </b>Ça donnera l’occasion d’avoir d’autres chroniques.<br/>

Version du 10 septembre 2020 à 22:44


Titre : Émission Libre à vous ! diffusée mardi 8 septembre 2020 sur radio Cause Commune

Intervenant·e·s : Julie Bideux - Isabella Vanni - Catherine Dufour - Katia Aresti - Caroline Corbal - Isabelle Carrère - Frédéric Couchet - Étienne Gonnu à la régie

Lieu : Radio Cause Commune

Date : 8 septembre 2020

Durée : 1 h 30 min

Écouter ou enregistrer le podcast PROVISOIRE

Page des références utiles concernant cette émission

Licence de la transcription : Verbatim

Illustration :

NB : transcription réalisée par nos soins, fidèle aux propos des intervenant·e·s mais rendant le discours fluide.
Les positions exprimées sont celles des personnes qui interviennent et ne rejoignent pas nécessairement celles de l'April, qui ne sera en aucun cas tenue responsable de leurs propos.

Transcrit : MO

Transcription

Voix off : Libre à vous !, l’émission pour comprendre et agir avec l’April, l’association de promotion et de défense du logiciel libre.

Frédéric Couchet : Bonjour à toutes. Bonjour à tous.
Les femmes, l’informatique, le logiciel libre, ce sera le sujet principal de l’émission du jour avec au programme la Fête des Possibles et également la première chronique d’Antanak qui portera sur l’installation d’un système d’exploitation libre. Nous allons parler de tout cela dans l’émission Libre à vous ! du jour.

Vous êtes sur la radio Cause Commune, la voix des possibles, 93.1 FM et en DAB+ en Île-de-France et partout dans le monde sur le site causecommune.fm.

Soyez les bienvenus pour cette nouvelle édition de Libre à vous !, l’émission pour comprendre et agir avec l’April, l’association de promotion et de défense du logiciel libre. Je suis Frédéric Couchet, le délégué général de l’April.

Le site web de l’April c’est april.org, vous pouvez y trouver une page consacrée à cette l’émission avec tous les liens et références utiles, les détails sur les pauses musicales et toute autre information utile en complément de l’émission et également les moyens de nous contacter. N’hésitez pas à nous faire des retours pour indiquer ce qui vous a plu mais aussi des points d’amélioration.

Nous sommes mardi 8 septembre 2020, nous diffusons en direct, mais vous écoutez peut-être une rediffusion ou un podcast.
À la réalisation de l’émission aujourd’hui mon collègue Étienne Gonnu. Bonjour Étienne.

Étienne Gonnu : Salut Fred.

Frédéric Couchet : Si vous souhaitez réagir, poser une question pendant ce direct, n’hésitez pas à vous connecter sur le salon web de la radio. Pour cela rendez-vous sur le site de la radio, causecommune.fm, cliquez sur « chat » et retrouvez-nous sur le salon dédié à l’émission.
Nous vous souhaitons une excellente écoute.
Tout de suite place au premier sujet.

[Virgule musicale]

Chronique « Le libre fait sa comm' » d'Isabella Vanni, coordinatrice vie associative et responsable projets à l'April, qui portera sur la Fête des Possibles

Frédéric Couchet : Parler d’actions de type sensibilisation menées par l’April, annoncer des événements libristes à venir avec éventuellement des interviews des personnes qui organisent ces événements, c’est la chronique « Le libre fait sa comm’ » de ma collègue Isabella Vanni. Isabella est coordinatrice vie associative et responsable projets à l’April. Bonjour Isabella.

Isabella Vanni : Bonjour à tout le monde.

Frédéric Couchet : Au programme aujourd’hui la Fête des Possibles avec Isabella Vanni et Julie Bideux. Je vous laisse toutes les deux.

Isabella Vanni : Bonjour. Nous allons faire une petite interview de Julie Bideux de l’équipe d’organisation de la Fête des Possibles. Bonjour Julie.

Julie Bideux : Bonjour.

Isabella Vanni : Tu m’entends bien ?

Julie Bideux : Très bien.

Isabella Vanni : Super.
Merci d’avoir accepté notre invitation pour parler et présenter cette manifestation. On en a déjà parlé au cours d’une précédente émission de Libre à vous !, mais ça nous fait plaisir d‘en parler à nouveau.
Je te laisse la parole déjà pour présenter brièvement la Fête des Possibles. En quoi ça consiste ?

Julie Bideux : La Fête des Possibles c’est tout un ensemble d’évènements, à la fois des petits et des beaucoup plus grands, qui sont organisés localement principalement en France et en Belgique du 12 au 27 septembre 2020.
Le but de la Fête c’est de donner de la visibilité à tous les créateurs et créatrices de possibles, c’est-à-dire tous ceux et celles qui agissent au quotidien pour une société plus juste et plus durable. En organisant un rendez-vous dans le cadre de la Fête des Possibles, ces créateurs vont ouvrir les portes de leurs projets, organiser des rencontres pour réfléchir ensemble et donner envie à tous les participants, toutes les participantes, de s’engager près de chez eux.

Isabella Vanni : Super. Je rappelle les dates : du 12 au 27 septembre partout en France et en Belgique principalement. Si j’ai bien compris, il y a deux objectifs principaux avec cette Fête : d’un coté rendre visibles ces initiatives locales et ces solutions et de l’autre inviter les personnes à passer à l’action.

Julie Bideux : C’est ça.

Isabella Vanni : Merci. Est-ce que tu peux nous faire des exemples d’évènements, de formats d’évènements qui peuvent être organisés à l’occasion de cette Fête en sachant, si j’ai bien lu ce que vous mettez sur votre site, l’un des critères vraiment important de ces évènements c’est favoriser la participation, c’est-à-dire faire en sorte que les personnes jouent un rôle actif pendant l’évènement.

Julie Bideux : C’est ça. Il y a vraiment une assez grande diversité de rendez-vous qui sont organisés pendant la Fête, de tailles très différentes. Cette année on peut aussi pour bien assister à un atelier dans un jardin partagé, à une porte ouverte dans une ferme ou tout un habitat partagé, une balade à pied ou à vélo des lieux de transition de votre quartier, une forêt de production, un débat ou alors une village associatif avec des ateliers plus élargis.

Isabella Vanni : Disons que le village c’est un peu l’évènement qui peut en accueillir d’autres en fait, entre stands ateliers, conférences, mais ça peut être aussi une petite activité.

Julie Bideux : C’est ça. Sur le site on pourra aussi bien trouver juste des ateliers qui sont organisés dans le local de l’association, qui sont peut-être prévus tous les ans et qui ont été inscrits sur le site de la carte, qui sont organisés parce que c’est la rentrée. Mais il y a aussi aussi des évènements où des associations travaillent ensemble pour faire parler de leurs activités où, du coup, on retrouvera à la fois des stands pour découvrir la diversification d’un territoire et aussi des conférences, des ateliers pour s’engager.

Isabella Vanni : L’autre point intéressant effectivement de cette manifestation, vous encouragez en fait les associations et les individus, tout type d’organisation, à coopérer en fait pour donner plus de variété, pour proposer plus de variété d’évènements.
Le contexte sanitaire que nous vivons en ce moment est très particulier et j’ai vu que vous en avez tenu compte, notamment dans le kit que vous avez préparé, « Je crée mon RV ». Est-ce que tu peux nous en parler ?

Julie Bideux : Forcement, la situation sanitaire actuelle et ses incertitudes ont pas mal impacté l’organisation des rendez-vous de la Fête des Possibles et notamment le nombre de rendez-vous a très automatiquement été réduit par rapport à l’année passée et plusieurs ont dû être annulés. Après il faut savoir que comme de nombreux rendez-vous sont de petite taille il a souvent été plus facile aux organisateurs de s’adapter à cette contrainte, même si de plus grands évènements ont quand même pu être maintenus.
On a essayé de donner des billes aux organisateurs sur comment respecter ce contexte, notamment les évènements en plein air ont souvent été favorisés. On a essayé de proposer des formats alternatifs, donc d’aller faire justement des circuits pour des projets d’initiative plutôt que se rassembler dans un espace clos.

Isabella Vanni : Tu parles de circuit. Comme la radio Cause Commune émet en Île-de-France, j’en profite. J’ai vu un circuit qui avait l’air pas mal, j’irai peut-être, la Piste des Possibles à Alfortville en Val-de-Marne. C’est en fait un jeu de piste ; à chaque étape on découvre un acteur ou une initiative de la ville, on est invité à participer à une activité autour de thèmes différents avec un défi à relever pour passer à l’étape suivante. C’est effectivement une façon d’organiser un évènement très festif sans pour autant concentrer trop de personnes au même endroit, ce qu’on essaie d’éviter en ce moment.
Je voulais te demander s’il est encore possible de proposer des rendez-vous.

Julie Bideux : Oui, tout à fait. Il est possible de proposer des rendez-vous jusqu’au dernier moment, jusqu’au dernier jour de la Fête des Possibles. Les dates officielles de la Fête des Possibles c’est du 12 au 27 septembre, mais il est possible d’inscrire des rendez-vous du 5 septembre au 4 octobre.

Isabella Vanni : D’accord, on a un peu de marge, on peut déborder au niveau des dates.
Est-ce que c’est nécessaire de créer un évènement ad hoc pour la Fête ? Je participe à la Fête donc j’organise un événement exprès ou je peux inscrire aussi des évènements que j’avais déjà prévus mais qui peuvent correspondre, disons, aux critères de la Fête ?

Julie Bideux : Oui, tout à fait. Même si on est très heureux qu’il y ait des évènements, des festivals des possibles, des fêtes des possibles locales, des stands des possibles qui soient organisés, notre but c’est de valoriser ce qui existe sur le terrain, notamment de donner plus de voix aux évènements qui sont déjà prévus, qui ne nous connaissaient peut-être pas avant jusqu’aux initiatives existantes. Donc n’importe quel évènement, tant qu’il respecte notre charte, peut-être inscrit sur la carte.

Isabella Vanni : Ça donne aussi, comme tu le dis, plus de visibilité. Ça donne une visibilité supplémentaire à des évènements et à des organisations qui font déjà plein de choses. J’en profite pour dire que l’April, en tant que partenaire de la Fête des Possibles, a relayé la communication autour de cette initiative auprès des organisations de promotion du logiciel libre. Suite à nos appels à participation, une dizaine d’évènements libristes est déjà proposée dans le cadre de la Fête cette année. On en profite pour remercier toutes ces organisations.
Une dernière chose : comment on fait pour savoir si un rendez-vous est près de chez soi ?

Julie Bideux : Pour retrouver les rendez-vous organisés près de chez soi, il suffit d’aller sur le site de la Fête des Possibles, fete-des-possibles.org et consulter la carte interactive qui est passée sur OpenStreetMap cette année.

Isabella Vanni : On en est très contents à l’April !

Julie Bideux : Tous les évènements actuels sont inscrits sur la carte. Il y a aussi des filtres pour sélectionner les lieux, les dates et les thématiques.

Isabella Vanni : Merci beaucoup Julie, notre temps arrive à la fin. Merci beaucoup.
À nouveau la Fête des Possibles de samedi 12 à dimanche 27 septembre 2020. J’espère que malgré la situation il y aura plein d’évènements et il y aura plein de participation. Merci encore.

Julie Bideux : Merci.

Frédéric Couchet : Merci Isabella. Merci Julie. C’était la chronique « Le libre fait sa comm’ » de Isabella sur la Fête des Possibles avec Julie Bideaux. Vous pouvez retrouver sur le site de la Fête des Possibles et également sur le site de l’Agenda du libre, agendadulibre .org, tous les évènements .

Nous allons faire une pause musicale.

[Virgule musicale]

Frédéric Couchet : Nous allons écouter Asleep par HaTom. On se retrouve juste après. Belle journée à l’écoute de Cause Commune, la voix des possibles.

Pause musicale : Asleep par HaTom.

Frédéric Couchet : Nous venons d’écouter Asleep par HaTom disponible sous licence libre Creative Commons Attribution.
Cette année, la programmation musicale de l’émission nous est assurée par Éric Fraudain du site auboutdufil.com. Vous retrouver sur le site de Éric une description de cet artiste. J’en lis juste l’introduction : « HaTom est un Français qui compose depuis trois ans maintenant. Ses inspirations viennent d’univers différents, du reggae au jazz en passant par d’autres styles comme la Lofi. On comprend ainsi qu’HaTom prône une forme de liberté artistique en refusant d’être cantonné à un style. En ce moment, il crée beaucoup autour des styles R&B Soul et du Hip Hop ». La suite sur auboutdufil.com et sur la page Soundcloud et la chaîne YouTube de HaTom, je précise que HaTom s’écrit H, a, t, o,m.

Vous écoutez toujours l’émission Libre à vous ! sur radio Cause Commune, la voix des possibles, 93.1 FM en Île-de-France et partout dans le monde sur le site causecommune.fm.
On va passer maintenant au sujet suivant.

[Virgule musicale]

Frédéric Couchet : Nous allons poursuivre avec notre sujet principal qui porte va porter sur les femmes et l’informatique. Je précise que c’est la rediffusion d’un sujet déjà diffusé en novembre 2019. Initialement nous devions parler aujourd’hui d’initiation à la programmation pour les femmes, mais un souci technique nous empêche de traiter ce sujet. Nous diffusons donc à la place cette rediffusion qui a l’avantage d’aborder les sujets introductifs pour la future émission sur l’initiation à la programmation pour les femmes qui aura lieu très prochainement, je vous rassure.
On a écouter cette rediffusion et on se retrouve juste après.

Les femmes et les métiers et communautés de l'informatique et du logiciel libre avec Catherine Dufour, ingénieure en informatique, auteure de Ada ou la beauté des nombres,Fayard, septembre 2019 ; Katia Aresti, ingénieure logiciel chez Red Hat, membre de Duchess France ; Caroline Corbal de Code for France, membre d'Open Heroines France. Il s'agit d'une rediffusion du sujet principal de l'émission diffusée le 5 novembre 2019.

La transcription sera reportée ici.


Frédéric Couchet : Nous sommes de retour depuis novembre 2019 au 8 septembre 2020. Vous venez d’écouter un sujet enregistré. Je vous précise que le sujet initialement prévu aujourd’hui, l’initiation à la programmation pour les femmes qui sera donc une suite logique du sujet diffusé à l’instant, aura lieu courant septembre. L’enregistrement va avoir lieu en septembre et sera sans doute diffusé en septembre 2020 ou en octobre 2020.

Nous allons faire une pause musicale.

[Virgule musicale]

Frédéric Couchet : Nous allons écouter With you instrumental par HaTom. On se retrouve juste après. Belle journée à l’écoute de Cause Commune, la voix des possibles.

Pause musicale : With you instrumental par HaTom.

Frédéric Couchet : Nous venons d’écouter With you instrumental par HaTom disponible sous licence libre Creative Commons Attribution. Vous retrouverez les références sur le site de l’April, april.org, et sur le site de la radio, causecommune.fm. Je rappelle que c’est un choix de notre nouveau programmateur musical Éric Fraudin du site Au Bout du Fil, Éric que nous aurons le plaisir d’avoir la semaine prochaine, mardi 15 septembre 2020, pour sa première chronique.

Vous écoutez toujours l’émission Libre à vous ! sur radio Cause Commune 93.1 FM et en DAB + en Île-de-France et partout dans le monde sur le site causecommune.fm.

Nous allons passer au sujet suivant.

[Virgule musicale]

Première chronique d'Antanak avec Isabelle Carrère sur le thème de l’installation d'un système d'exploitation libre

Frédéric Couchet : Nous allons poursuivre avec grand plaisir avec la première chronique d’Antanak et notamment Isabelle Carrère. Bonjour Isa.

Isabelle Carrère : Bonjour Fred.

Frédéric Couchet : Antanak, si vous vous souvenez, on en a déjà parlé dans l’émission sur le réemploi informatique, c’était le 23 juin 2020, donc dans l’émission 70 ; vous retrouverez évidemment le podcast sur le site de la radio. Et les locaux d’Antanak, comme je le disais la semaine dernière, sont juste à côté des studios de la radio, donc c’est au 18 rue Bernard Dimey dans le 18e arrondissement de Paris. Antanak est une association qui agit pour l’appropriation par toutes et tous de l’informatique.
On a le grand plaisir de t’accueillir pour une première chronique dont le thème va être justement l’installation de systèmes libres ?

Isabelle Carrère : Voilà ! Tout à fait. L’idée en fait, c’était comme tu viens de le faire, de refaire le pont avec ce qu’on avait pu évoquer avec Joyce [Markoll] lors de cette émission où tu nous avais invitées au mois de juin. On avait eu l’occasion de parler un petit peu de ce qu’est reconditionnement, réutilisation, réemploi, etc., et très rapidement on arrivait sur les utilisateurs.
Mon idée aujourd’hui, pour cette première chronique, c’était de faire un petit focus sur ce qui se passe entre les deux, donc qu’est-ce que c’est, qu’est-ce qu’on fait et comment on pratique à antanak l’installation d’une distribution libre sur un ordinateur.

Les ordinateurs que nous avons, on l’a vu, ce sont des ordinateurs qui nous sont donnés majoritairement par des entreprises et par des particuliers. Les entreprises, on le sait, gardent à peu près entre trois et cinq ans leur matériel avant de s’en débarrasser, tout ou partie, elles font ça par vagues en général. Qu’est-ce qui se passe à ce moment-là, elles considèrent donc, comme les particuliers considèrent de la même manière les ordinateurs qu’ils viennent nous donner, comme obsolètes. De quoi parle-t-on et c’est quoi cette obsolescence-là ? En fait c’est parce qu’ils considèrent qu’il y a un moment où l’ordinateur n’est plus performant. Mais de quelle performance parlons-nous ? Ce n’est pas aux auditeurs et auditrices de l’April que je vais expliquer ces choses-là. Il y a quand même trois grands champs sur le sujet de la performance.

Frédéric Couchet : Tu peux expliquer parce que majoritairement les auditeurs et auditrices de Cause Commune ne sont pas membres de l’April, je pense.

Isabelle Carrère : Pas majoritairement. Mais enfin, à Libre à vous !, j’imagine qu’il y a pas mal de gens qui s’y connaissent, désolée pour celles et ceux pour qui tout cela est une évidence.
Les trois points : quand on parle de performance pour un ordinateur on dit quoi ?
La question du débit possible, donc les entrées-sorties. Qu’est-ce qu’un appareil est en capacité de retranscrire, retransmettre, qu’il s’agisse d’ailleurs des choses externes, comme ce qu’on va le voir ensuite par Internet par exemple, mais aussi les capacités internes d’un poste. Ça veut dire le lien, le débit entre un périphérique et l’ordinateur : entre un moniteur pour avoir un affichage à l’écran, une clef USB, un micro, une imprimante, peu importe, mais voilà !, quel est le débit possible, c’est la première notion dans la performance.
La deuxième c’est le processeur lui-même. Le processeur ça veut dire temps d’exécution d’une instruction qui a été fournie par un programme et/ou la capacité de calcul de l’appareil : en une seconde combien de calculs il peut faire et qu’est-ce qu’il peut travailler ? Ça c’est pour le processeur.
La troisième chose ça va être la capacité de mémorisation. Mémorisation à la fois dans la mémoire vive, qu’on appelle la RAM ou celle qu’on ajoute en swap, et la mémoire dite morte qui est celle des données sur le disque dur.
Du coup, quand on nous donne un ordinateur ce sont ces trois choses-là qu’on va aller regarder, vérifier, une fois, évidemment, qu’on a fait du nettoyage parce que c’est rare que des ordinateurs nous arrivent très propres et on les nettoie.

Frédéric Couchet : Quand tu parles de nettoyage, c’est nettoyage des données ?

Isabelle Carrère : Oui et non. Les deux. Tu as raison, il y a le nettoyage des données, évidemment, mais là je parlais plus en termes de nettoyage physique, je suis vraiment sur la machine elle-même, donc on démonte tout et on remonte tout parce qu’en général il y a beaucoup de poussière qui s’est infiltrée un peu partout quand ce n’est pas pire que de la poussière !
Ce qui est intéressant avec ces trois sujets c’est de quoi parle-t-on ? La performance pour les entreprises ou les gens qui considèrent que l’ordinateur ne leur suffit plus c’est quoi ? C’est vitesse et quantité. Rapidité d’obtention de l’information et nombre d’informations que je suis capable d’obtenir. C’est intéressant parce que je trouve que ce sont deux thématiques très actuelles dans nos sociétés occidentales, la vitesse et la quantité. De fait, les fabricants de matériel, mais aussi vraisemblablement les développeurs, jouent le jeu de cette recherche de toujours plus, toujours plus vite, plus de choses, plus d’informations, etc., ce qui fait que les gens aussi vont là-dedans, pas simplement pour des effets de mode mais aussi parce qu’on habitue toutes les personnes à vouloir que « eh bien oui, j’appuie sur un bouton il faut que ça réponde tout de suite et je veux pouvoir transporter des tas de données et avoir un débit très rapide ».
En fait, dans la pratique, on voit bien que ce n’est pas obligatoirement ça qui est vraiment nécessaire. C’est-à-dire que la majorité des « actes quotidiens » entre guillemets, si je peux m’exprimer comme ça, ne requiert pas cette vitesse-là et ne requiert pas autant de choses. Donc cette vitesse est technique. Elle est technique, elle est voulue ou requise, on va dire ça comme ça, gentiment, par la technique, parce que la gourmandise est là. Les vidéos sont de plus en plus lourdes, les pages web sont costauds. On l’a vu dans la période récente, pour communiquer tout le monde voulait avoir une caméra, un bon micro, etc., mais tout ça requiert des choses qui font que vitesse et quantité sont requises partout.
Du coup, les ordinateurs ne sont plus suffisants. Or, quand nous on regarde ce qui est réellement nécessaire, on va voir tout à l’heure que ce n’est pas exactement tout ça.

Donc ce matériel nous arrive. On l’a nettoyé, on l’a remonté. La question suivante va être : quel est le système d’exploitation le plus adapté qu’on va pouvoir y installer^
Dans un premier temps, au tout début d’Antanak en 2015, quand on a ouvert l’association, on s’était dit que l’idéal c’était de pouvoir immédiatement à la fois l’adapter bien sûr à la machine, ses propres capacités, mais aussi l’adapter à la personne qui serait l’utilisatrice finale. Mais ça c’était un vœu pieux, parce que dans la vraie vie on ne sait pas tout de suite, au moment où un ordinateur nous arrive, qui sera l’utilisateur ou l’utilisatrice finale, donc ça ne marche pas. En plus il fallait qu’on ait un peu de temps d’avance, donc qu’on soit capable de préparer à l’avance du matériel. Donc qu’est-ce qu’on s’est dit ? On s’est dit très bien, on va le faire d’abord en fonction du CPU, les trois axes que je viens de dire tout à l’heure.

Frédéric Couchet : Le CPU c’est le processeur.

Isabelle Carrère : Le processeur, son âge, sa génération, le nombre de cœurs, etc., et puis de la RAM. On rajoute toujours de la RAM, mais les ordinateurs ont une capacité limitée, définie.

Frédéric Couchet : Capacité maximale d’acceptation de la RAM.

Isabelle Carrère : Du coup, il y a de très vieux postes qui ne peuvent accepter que deux gigas, par exemple. Ceux-là ce n’est pas la peine d’essayer de leur en mettre 32, de toute façon ça ne marchera pas ! En même temps, il y a des gens, François, quelqu’un d’Antanak qui viendra sans doute dans une prochaine chronique, qui est très content quand il arrive à faire fonctionner des postes avec 512 mégas de RAM. C’est un sujet qui est compliqué parce qu’on voit bien que notamment pour Internet ça ne marche pas. Ça marche pour beaucoup de choses, on peut faire du traitement de texte avec très peu de RAM. Dès qu’on veut aller sur Internet c’est mort, effectivement, parce que les développements sont… Je ne veux pas y revenir, mais ce sont bien nos questions de performance de tout à l’heure.
En tout cas quand on décide qu’on va installer une distribution GNU/Linux et là ça va être une des distributions non commerciales, communautaires et grand public qu’on va choisir. Donc on va mettre du Debian, de l’Ubuntu, du Xubuntu, du Mint, de l’antiX, du CentOS, du Bodhi Linux, j’en passe et des meilleures. Pourquoi ? Nous on n’est vraiment pas pour le monopole d’une distribution, on serait très malheureux et très tristes s’il n’y avait plus qu’un grand qui prendrait toute la place du, entre guillemets, « marché du Libre » et on est friands de ce que nous-mêmes et les gens qui viennent à Antanak puissent voir plusieurs choses différentes. Et ce n’est pas simplement un vœu pieux, c’est vraiment une chose qui est super importante pour nous et c’est pour la même raison que nous n’avons pas, contrairement à d’autres associations, choisi de faire notre propre distribution. Outre le fait qu’on n’est pas tous des informaticiens, moi la première, on aurait pu se dire ça, on va en aménager une, repartir de quelque chose. On n’a pas voulu ça, on n’est pas la-dessus. Ce qu’on veut c’est montrer l’ouverture, montrer les capacités parce que toutes ces communautés font un boulot incroyable, génial, et je pense que ça nous intéresse plus de mettre ça en valeur, de reconnaître ça et d’en parler plutôt que de dire « non voilà il y a une distribution qui est la bonne c’est, deux points ouvrez les guillemets ». Non, on n’est pas là-dessus De ce fait on arrive à trouver la meilleure ou la bonne distribution pour le poste en question en fonction des critères machine dont j’ai parlé tout à l’heure. Parfois on a quelques soucis parce que, on ne sait pas trop pourquoi, il y a des cartes filles, par exemple la carte réseau Wifi qui, avec telle distribution, ne va marcher. Parfois on n’y arrive pas, du coup on est obligé de changer de braquet, on dit ce n’est pas celle-là que je vais utiliser c’est plutôt telle autre. On change. Sinon en général on s’y tient une fois qu’on a décidé ça.
Par contre, ce qu’on a fait de manière à ne pas être tout le temps juste avec une clef USB avec une image ISO qu’on va installer, c’est un processus un petit peu long, on a mis en place quelque chose, c’est Florian, un autre membre d’Antanak qui a mis ça en place, on se sert de Clonezilla. En fait on fait sur des petits disques durs de 40 gigas, nos propres bibliothèques d’images à partir de ces distributions que j’ai citées tout à l’heure. À chaque mise à jour on remet notre bibliothèque d’images à jour et on a les dernières versions mais avec nos « propres paramètres » entre guillemets, c’est-à-dire qu’on met les paramètres dans Firefox, par exemple on dit qu’on veut que le bouton fermeture soit là. On met deux/trois choses telles on a envie et telles qu’on a constaté que pour les gens c’était plus facile d’accéder à ça.
On dépose tout ça sur notre serveur et ensuite, avec Clonezilla, on va aller chercher la distribution qui va bien. Avec Clonezilla on fait un clone sur le disque dur de l’appareil qu’on est en train de reconditionner pour la personne. Du coup on accélère beaucoup notre processus, on est très fiers de ça parce que c’est le seul endroit où on est industriel et moins artisanal ! et ça marche très bien. Après, avec Gparted en graphique ou Parted en terminal, il n’y a plus qu’à tirer, en fait, les partitions pour que l’ensemble du disque dur soit utilisable par la personne à qui on va donner l’ordinateur, parce que sinon on n’aurait, à chaque fois, que les 40 gigas.
Voilà. Et on a gardé malgré tout quelques petites images en 32 bits pour les anciens postes. En tout cas, on est vraiment sur cette ligne de pouvoir faire des choses variées.
On voit bien que 90 % des usages des gens qui viennent chercher un ordinateur à Antanak, ça va être quoi ? C’est Internet et le traitement de texte. Il y a 10 % de gens qui vont venir et avoir besoin d’autre chose pour faire de la vidéo, du son, des trucs autres, etc. On a trouvé que finalement c’était la bonne façon que nous choisissions par rapport à la machine, cette adaptation-là de la bonne distribution GNU/Linux qui ensuite va être utilisée par les gens et ce, sans aucun souci.
Si j’ai 30 secondes encore, je vais juste raconter une petite histoire de fin, c’est assez amusant. Quand on donne des ordinateurs on explique aux gens tout ça, comment ça marche, ce qu’ils vont en faire après, ce à quoi ils s’engagent pour le bon entretien, blablabla. Pendant le confinement on a a donné énormément d’ordinateurs. Un jour j’étais en train d’expliquer à un jeune comment fonctionnait l’ordinateur qu’on allait lui donner. Il m’écoute très sagement, très gentiment, du moins le pensais-je, il ne posait aucune question. J’ai dit « c’est bon, vous n’avez aucune question ? » Et sa question c’était : « Maintenant, pour installer Windows, je fais comment ? » ...

Frédéric Couchet : Il y encore du boulot !

Isabelle Carrère : Il y encore du boulot, voilà c'est ce que je voulais dire!!

Frédéric Couchet : Ça donnera l’occasion d’avoir d’autres chroniques.
C’était la première chronique d’Antanak, antanak.com pour le site web, et sinon 18 rue Bernard Dimey dans le 18e à Paris, juste à côté du studio. Merci Isabelle. C’était Isabelle Carrère qu’on retrouvera tous les mois.
Je précise aussi que Isabelle anime l’émission Un coin quelque part sur radio Cause Commune sur l’habitat, donc n’hésitez pas à l’écouter.

Isabelle Carrère : Merci beaucoup.

Frédéric Couchet : Merci Isabelle.
On a approche vraiment de la fin de l’émission. On va faire quelques annonces si j’ai le temps.

[Virgule musicale]

Annonces

Frédéric Couchet : Juste une petite annonce. N’hésitez pas à nous laisser un message sur le répondeur de la radio pour réagir à l’un des sujets de l’émission, nous poser une question ou simplement nous faire un retour. Le numéro du répondeur : 09 72 51 55 46, je répète 09 72 51 55 46.

Notre émission se termine. Je remercie les personnes qui ont participé à l’émission du jour : Isabella Vanni, Julie Bideux, Isabelle Carrère, également Catherine Dufour, Caroline Corbal et Katia Aresti, c’était le sujet enregistré il y a un an.
Aux manettes de la régie mon collègue Étienne Gonnu.
Merci également à Antoine, bénévole à l’April, Olivier Grieco, le directeur d’antenne de la radio pour la post-production des podcasts.
Merci également à Quentin Gibeaux, bénévole à l’April, qui fait le découpage du podcast complet en sujets individuels.

Vous retrouverez sur causecommune.fm et sur april.org une page avec toutes les références utiles et les moyens de nous conatacter. N’hésitez pas à nous faire des retours.

Nous vous remercions d’avoir écouté l’émission. N’hésitez pas à faire connaître l’émission et également la radio Cause Commune, la voix des possibles, le plus possible autour de vous.

La prochaine émission aura lieu en direct mardi 15 septembre 2020 à 15 heures 30. Notre sujet principal sera la réponse à la question que vous vous posez tous depuis 1970 : c’est quoi l’informatique ?

Nous vous souhaitons de passer une belle fin de journée. On se retrouve en direct mardi 15 septembre et d’ici là, portez-vous bien.

Générique de fin d'émission : Wesh Tone par Realaze.