Libre à vous ! Radio Cause Commune - Transcription de l'émission du 8 juin 2021

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Titre : Émission Libre à vous ! diffusée mardi 8 juin 2021 sur radio Cause Commune

Intervenant·e·s : Vincent Calame - Angie Gaudion - - Dimitri Robert - Yves-Gaël Chény - Laurent Costy - Isabelle Carrère - Isabella Vanni - Étienne Gonnu à la régie

Lieu : Radio Cause Commune

Date : 8 juin 2021

Durée : 1 h 30 min

Podcast provisoire

Page des références utiles concernant cette émission

Licence de la transcription : Verbatim

NB : transcription réalisée par nos soins, fidèle aux propos des intervenant·e·s mais rendant le discours fluide.
Les positions exprimées sont celles des personnes qui interviennent et ne rejoignent pas nécessairement celles de l'April, qui ne sera en aucun cas tenue responsable de leurs propos.

Transcription

Voix off : Libre à vous !, l’émission pour comprendre et agir avec l’April, l’association de promotion et de défense du logiciel libre.

Isabella Vanni : Bonjour à toutes. Bonjour à tous.
L’auto-hébergement c’est le sujet principal de l’émission du jour avec également au programme la chronique « Jouons collectif » de Vincent Calame et aussi la chronique « Que libérer d’autre que du logiciel » avec Antanak. Nous allons parler de tout cela dans l’émission du jour.

Soyez les bienvenus pour cette nouvelle édition de Libre à vous !, l’émission qui vous raconte les libertés informatiques, proposée par l’April, l’association de promotion et de défense du logiciel libre.
Je suis Isabella Vanni, coordinatrice vie associative et responsable projets à l’April.

Le site web de l’April est april.org, vous pouvez y trouver une page consacrée à cette émission avec tous les liens et références utiles et également les moyens de nous contacter. N’hésitez pas à nous faire des retours ou nous poser toute question.

Nous sommes mardi 8 juin 2021, nous diffusons en direct, mais vous écoutez peut-être une rediffusion ou un podcast.

À la réalisation de l’émission aujourd’hui mon collègue Étienne Gonnu. Bonjour Étienne.

Étienne Gonnu  : Salut Isa.

Isabella Vanni : Nous vous souhaitons une excellente écoute.

[jingle]

Chronique « Jouons collectif » de Vincent Calame, bénévole à l'April, sur le thème « Les règles maison »

Isabella Vanni : Nous allons commencer par la chronique « Jouons collectif » de Vincent Calame qui est avec nous au studio. Bonjour Vincent.

Vincent Calame : Bonjour Isabella.

Isabella Vanni : Il me semble qu’aujourd’hui on va parler de jeu et de règles maison. Je suis assez curieuse de savoir de quoi tu vas nous parler. Je te laisse la parole.

Vincent Calame : Merci Isabella.
Comme c’est ma dernière chronique de la saison, que le printemps est maintenant bien installé et que les terrasses sont ouvertes, je me suis dit qu’un sujet léger serait le bienvenu, c’est dans l’air du temps ! Bon !, il faut dire aussi que je commence à avoir épuisé mon stock d’anecdotes sur le logiciel libre dans le cadre professionnel et ce n’est pas avec une année de confinement et de télétravail que j’ai pu le renouveler !
Bref ! Face à l’angoisse de la page blanche, j’ai décidé de prendre au pied de la lettre le titre de ma chronique « Jouons collectif ». Il se trouve que je n’ai pas choisi ce titre par hasard, car je suis amateur de longue date de jeux de société, que ce soit des petits jeux d’ambiance d’un quart d’heure ou des jeux de simulation historique sur plusieurs jours. Je parle ici de jeux avec des cartes, des plateaux en carton et des pions en bois. Ces jeux, avec du vrai matériel, offrent un phénomène qui, nous allons le voir, n’est pas sans rapport avec le logiciel libre, c’est celui de l’invention des règles maison.

Isabella Vanni : Qu’est-ce tu entends par règles maisons ?

Vincent Calame : Ce sont toutes les variantes et adaptations que l’on fait quand on est un groupe de joueurs réguliers et qu’un jeu nous plaît, soit parce qu’on corrige tel point d’une règle qui nous semble introduire un déséquilibre, soit parce qu’on trouve plus amusant de procéder différemment ou, tout simplement, parce qu’on a mal lu les règles. J’ai plusieurs exemples où nous avons préféré conserver des règles erronées plutôt que de rétablir les originales.
Or, avec le confinement, pour continuer à jouer ensemble dans notre groupe de joueurs, nous nous sommes rabattus sur des plates-formes qui proposent des versions en ligne de ces jeux, plates-formes généralistes comme Board Game Arena ou mises en place par les éditeurs des jeux eux-mêmes, comme le jeu Codenames. Ces plates-formes sont bien faites et je remercie leurs concepteurs pour avoir permis de maintenir ce lien social et convivial de faire une partie ensemble, mais on comprend bien le problème du point de vue de la liberté. Avec ces plateformes, exit la règle maison, exit la petite adaptation, exit les chemins de traverse, exit aussi les discussions houleuses sur l’interprétation d’un point obscur. Dans une plate-forme en ligne, seules les règles et variantes officielles ont le droit de cité. L’efficacité y gagne mais la liberté et la poésie y perdent !

Isabella Vanni : Pourquoi parles-tu de perte ? Ce ne sont pas des logiciels libres ?

Vincent Calame : Non. Pour des questions de droit d’utilisation et des choix économiques que je respecte, il n’est pas possible d’installer de telles plates-formes sur son propre serveur. Ce serait pourtant la seule solution pour appliquer ses règles maison.
On voit, par cet exemple anecdotique du jeu de société, l’importance de la deuxième liberté d’un logiciel libre, la liberté de l’adapter à ses propres besoins. L’informatique est en effet aliénante : là où du matériel de jeu physique offre un espace infini de création et de récréation – quand on pense à tout ce à quoi on peut jouer avec un bon vieux jeu de cartes classiques –, le jeu numérique n’offre qu’un cadre contraint, celui des concepteurs du jeu. Seule cette liberté d’adaptation nous permet de retrouver une marge de manœuvre ludique.

Isabella Vanni : Il me semble pourtant qu’il existe des jeux qui sont des logiciels libres !

Vincent Calame : Oui. Tout à fait. D’ailleurs j’en profite pour faire la publicité d’un jeu que j’ai découvert à l’occasion du confinement et qui m’a valu quelques nuits blanches et quelques retards dans la livraison de mon travail – dont l’écriture de cette chronique, je dois l’avouer. Il s’agit du jeu FreeOrion, un jeu de stratégie et de conquête spatiale. C’est un jeu complexe où, là, le recours à l’informatique est bienvenu pour gérer de très nombreux paramètres. Du coup, j’ai commencé à regarder le code pour voir quelles sont les possibilités d’écrire des règles maison. Après tout, quand on fait la promotion des logiciels libres, il faut donner l’exemple et faire régulièrement ce travail de plongée dans le code, c’est toujours formateur. Je me vois mal intervenir dans le cœur du jeu, car il est dans un langage que je maîtrise mal, mais toute une partie est sous la forme de petits fichiers de configuration qui suivent une syntaxe conçue spécialement pour le jeu et relativement simple à comprendre si on a des bases en informatique. Du coup, une flopée de paramètres se trouvent à portée de main : créer de nouvelles unités, changer les caractéristiques de tel ou tel peuple, imaginer de nouvelles situations. On retrouve bien là l’esprit des règles maison. J’ai par ailleurs découvert sur le site contribulle.org que l’équipe du jeu cherchait des contributrices et contributeurs, notamment pour la partie « intelligence artificielle », c’est-à-dire la gestion des adversaires informatiques.
Bon, là, c’est une autre paire de manches et c’est évidemment un tout autre investissement en temps que de faire des petites règles maison. Ce serait finalement un parcours logique : on commence par imaginer des règles maison, on finit par travailler sur les règles tout court. C’est d’ailleurs souvent ce parcours qui est suivi par les contributrices et contributeurs dans le logiciel libre, que ce soit des jeux ou non ; on commence par petites touches, adapter un logiciel pour son propre usage et puis, de proche en proche, on finit par avoir les codes d’accès au dépôt maître du code source du logiciel.

Isabella Vanni : Merci beaucoup Vincent pour cette chronique autour des jeux et des règles maison. Est-ce que tu prévois de faire à nouveau une nuit blanche, cette nuit, pour jouer au jeu libre dont tu parlais tout à l’heure ?

Vincent Calame : Non, il faut que je range des installs de mon ordinateur.

Isabella Vanni : D’accord. À la prochaine chronique « Jouons collectif » qui aura lieu à la rentrée, tu auras, du coup, le temps de réfléchir à une thématique. Tu auras tout l’été.

Vincent Calame : Tout à fait.

Isabella Vanni : Merci Vincent.

Vincent Calame : Merci Isabella.Dire Straits

Isabella Vanni : Nous allons faire une pause musicale.

[Virgule musicale]

Isabella Vanni : Nous allons écouter Don't You Get It par Damien Ogorodov sous licence Creative Commons CC By SA 3.0. C’est le même titre que celui d’une chanson du premier album de Mark Knopfler qui est connu aussi pour avoir été le guitariste de Dire Straits, mais ce n’est pas une reprise de ce morceau. Le style rappelle néanmoins beaucoup le style de Mark Knopfler. C’est peut-être une façon de lui rendre hommage. Je vous laisse vous faire votre propre opinion.

Pause musicale : Don't You Get It par Damien Ogorodov.

Voix off : Cause Commune, 93.1.

Isabella Vanni : Nous venons d’écouter Don't You Get It par Damien Ogorodov, disponible sous licence libre Creative Commons CC By SA 3.0, c’est-à-dire Creative Commons Partage dans les mêmes conditions ce qui permet la réutilisation, la modification, la diffusion, le partage de cette musique pour toute utilisation y compris commerciale à condition de créditer l’artiste, d’indiquer la licence et d’indiquer si des modifications ont été effectuées. Dans le cas où vous effectuez un remix, que vous transformez ou que vous créez du matériel à partir de cette musique, vous devez diffuser votre œuvre modifiée dans les mêmes conditions, c’est-à-dire avec la même licence.

[Jingle]

Isabella Vanni : Passons maintenant au sujet suivant.

[Virgule musicale]

L'auto-hébergement, avec Angie Gaudion de Framasoft et Yves-Gaël Chény d'Empreinte Digitale

Isabella Vanni : Nous allons poursuivre par notre sujet principal qui porte sur l’auto-hébergement avec nos personnes invitées : Angie Gaudion de l’association Framasoft et Yves-Gaël Chény de l’entreprise Empreinte Digitale. Tous les deux interviennent à distance. Par contre il est ici au studio, avec moi, Laurent Costy, administrateur de l’April qui a préparé ce sujet et qui va animer l’échange.
N’hésitez pas à participer à notre conversation au 09 72 51 55 46 ou sur le salon web dédié à l’émission sur le site causecoinmmune.fm, bouton « chat ».
Bonjour Laurent. Je te laisse donc la parole.

Laurent Costy : Bonjour Isabella.
Effectivement nous allons aborder le sujet de l’auto-hébergement. On a quatre grandes parties pour ce temps. Évidemment on va essayer de définir ce qu’est l’auto-hébergement parce que tout le monde n’est pas familiarisé avec ce concept. On essaiera de savoir pour quelles raisons il faudrait s’auto-héberger. Bien sûr on essaiera de dresser quelques pistes de solutions, ce n’est pas l’objet aujourd’hui d’aborder dans le détail des solutions, il y aura peut-être une émission ultérieurement qui abordera ce sujet-là, néanmoins on évoquera quelques solutions. Et puis on évoquera aussi, peut-être, les limites de l’auto-hébergement.
Tu as présenté Angie et Yves-Gaël. Angie est-ce que tu es avec nous ? Bonjour.

Angie Gaudion : Bonjour.

Laurent Costy : Merci à toi.
Yves-Gaël Chény est avec nous.

Yves-Gaël Chény : Bonjour.

Laurent Costy : Bonjour. Je crois que ton pseudo c’est hurdman pour ceux qui te connaîtraient sur les réseaux de l’April en particulier, puisque tu avais, je crois, administré un peu les serveurs de l’April à une époque.

Yves-Gaël Chény : Tout à fait, pas très longtemps malheureusement, mais un petit peu, oui.

Laurent Costy : Tu avais la parole. Je te laisse te présenter un petit peu, présenter un peu ton parcours et peut-être aussi ce que tu fais qu quotidien comme métier.

Yves-Gaël Chény : D’accord Je travaille dans une SCOP [Société coopérative de production] basée sur Angers qui est également membre de l’April. Donc je suis doublement membre de l’April, à titre personnel et à titre pro. Je m’occupe particulièrement du pôle hébergement au sein de cette entreprise de développement logiciel.

Laurent Costy : D’accord. Il y a combien de salariés dans cette entreprise ?

Yves-Gaël Chény : On est une cinquantaine de personnes dont la majeure partie, du coup, est associée dans la SCOP.

Laurent Costy : Très bien. Merci.
Angie, tu es déjà venue dans l’émission mais ce n’est jamais mauvais de rappeler dans quelle association tu contribues au quotidien en tant que salariée.

Angie Gaudion : Je suis salariée de l’association Framasoft où je suis chargée de relations publiques. Du coup j’ai une partie de mon temps qui est mis à disposition du Collectif des CHATONS, le Collectif des Hébergeurs, Alternatifs, Transparents, Ouverts, Neutres, et Solidaires.

Laurent Costy : On comprendra plus tard dans l’émission pourquoi on t’invite par rapport à ce collectif. Il y a une grande expérience acquise finalement par rapport à la question de l’hébergement et de l’auto-hébergement ce qui fait vraiment partie des raisons pour lesquelles on t’invite entre autres.

Angie Gaudion : Peut-être une petite précision, désolée de te couper, je ne suis pas une geek, c’est-à-dire que je ne suis pas une technicienne, je ne comprends pas quand les gens parlent de trucs techniques en général. Je pense que nos profils différents, avec hurdman, seront complémentaires.

Laurent Costy : Très bien. Donc il y aura deux profils non techniques au départ, car je ne suis pas technique, donc Yves-Gaël qui sera un peu plus technique parmi nous trois.
Je vous propose, en essayant d’être le plus pédagogue possible, d’expliquer ce qu’est l’auto-hébergement. On va peut-être donner la parole à Yves-Gaël en tant que technicien, comme ça, après, Angie pourra essayer de préciser peut-être avec des mots moins techniques si Yves-Gaël en utilise trop.

Yves-Gaël Chény : Je vais quand même essayer de ne pas être trop technique.
L’auto-hébergement, avant toute chose, je pense que c’est l’appropriation des outils pour soi et leur utilisation au quotidien, notamment grâce à des briques logicielles fournies par le logiciel libre et grâce à des briques matérielles comme ont pu l’être, par exemple, le Raspberry Pi pour démocratiser cela auprès des différents utilisateurs. Donc je pense que pour moi le mot clé serait d’abord le mot appropriation.

Laurent Costy : D’accord. Peut-être qu’on va même remonter un peu plus en arrière avant de définir auto-hébergement finalement est-ce qu’on ne peut pas définir hébergement et parler un tout petit peu de serveurs sans rentrer dans la technique ?

Yves-Gaël Chény : Oui, bien sûr. Je pense qu’on peut reprendre l’adage qui est qu’Internet ce ne sont jamais que des PC d’autres personnes connectés entre eux. L’hébergement, avant toute chose, c’est mettre à disposition pour soi-même ou pour communiquer avec d’autres ou pour offrir des services à d’autres des services, des programmes qui sont connectés via le réseau qu’est Internet.
Donc un serveur c’est juste une machine qui tourne tout le temps et qui héberge un de ces services.

Laurent Costy : Merci. Peut-être préciser aussi la nécessité d’une disponibilité dans le temps de cet ordinateur qui est connecté en tant que serveur ? Peut-être parler un peu de débit ?

Yves-Gaël Chény : Suivant les usages, bien sûr, les débits peuvent être très variables. Par exemple si on veut héberger un serveur pour recevoir et envoyer des e-mails, le débit n’a pas besoin d’être trop élevé. En fait, la disponibilité donc le temps de connexion du serveur au réseau va finalement dépendre de cet usage et des objectifs que l’on a. Autrefois, par exemple, les plus anciens ont pu connaître des serveurs de mail qui ne se connectaient que quelques heures par jour s’échanger les messages. Par contre, si on est sur un serveur de chat on imagine bien qu’il faut qu’il reste connecté le plus souvent possible ou, si on veut exposer un site web pour parler de son association ou de son entreprise, il faut qu’il reste disponible sur Internet pour que les gens puissent venir voir ce que vous faites.

Laurent Costy : Merci. Angie est-ce que tu veux compléter un peu cette vision de serveur et d’auto-hébergement ?

Angie Gaudion : Peut-être du coup, pour rendre ça encore plus compréhensible, c’est dire ce que ça n’est pas, à savoir que, globalement, en tout cas quand on ne s’est pas posé la question, justement, de l’auto-hébergement, en fait on héberge ses services web chez des prestataires externes. Donc quand on fait par exemple du cloud on va stocker ses données dans un service de cloud qui est externalisé, qu’on ne gère pas. Quand on fait du mail, en général on utilise une boîte mail et, à part si on a fait des choix justement en ce sens, on passe par un prestataire qui, si on n’est pas encore « dégafamisé » peut être Google, Microsoft, voilà ! Si on est plus « dégafamisé », des services comme ProtonMail, Tutanota ou Posteo qui sont du coup des services plus éthiques de mail, mais on passe quand même par un prestataire externe.
Dans l’auto-hébergement on ne passe pas par un prestataire externe. Dans l’auto-hébergement, effectivement, son serveur est chez soi ou pas et c’est une vraie question. Il y a toujours, pour moi, un questionnement sur ce qui relève du vrai ou du faux auto-hébergement parce que, finalement, on pourrait considérer que oui, l’auto-hébergement c’est forcément avoir le matériel chez soi, à la maison et, en même temps, peut-être que, du coup, quand on utilise un serveur qui est proposé par un prestataire externe mais qu’on gère l’intégralité de ce qui se passe sur ce serveur, on est quand même dans une forme d’auto-hébergement avec, du coup, une distance du matériel qui n’est pas à domicile. En tout cas je pense que c’est intéressant d’envisager les deux.

Laurent Costy : Je me souviens que c’étaient des discussions qui circulaient sur la liste CHATONS ; il y avait un grand débat autour de cette question : est-ce que l’auto-hébergement c’est chez soi ou est-ce que ça peut être sur un serveur ailleurs ? Finalement, peut-être que la convergence c’est de dire que l’auto-hébergement c’est quand on maîtrise la confiance qu’on a par rapport à celui qui gère le serveur. C’est peut-être ça. La question centrale c’est bien la question de confiance. Finalement on peut faire héberger ses données ailleurs que chez soi, mais ça veut dire qu’on connaît la personne qui héberge les données, on connaît les services, on est capable d’interagir avec ceux qui gèrent.

Angie Gaudion : Je rajouterais quand même une distinction parce que, pour moi, dans l’auto-hébergement il y a le fait qu’on administre ses services, c’est-à-dire qu’on a un certain nombre de compétences techniques qui font qu’on installe les services sur le serveur, qu’on crée les comptes s’il y a besoin de créer plusieurs comptes, etc. Ce qui est très différent de passer par un prestataire comme un chaton où là, effectivement, il y a cette confiance envers un tiers, où là on va carrément, entre guillemets, « transmettre cette confiance » même sur l’administration des services ; on reste utilisateur des services. Donc pour moi il y a deux niveaux dans l’auto-hébergement, entre guillemets, « distincts », il y en a un que je n’appellerais pas auto-hébergement au sens où, pour moi, on ne peut pas auto-héberger si on n’est pas techniquement en mesure d’installer les services qu’on veut utiliser, sinon on est utilisateur d’un service distant.

Laurent Costy : Merci. Voilà. Après on peut être utilisateur d’un service distant sans avoir appréhendé, sans avoir consolidé de la confiance avec le prestataire ou la personne. On peut être aussi utilisateur un peu averti et avoir à peu près appréhendé comment ça fonctionne et avoir des contacts. Ça me semble des distinctions importantes parce que finalement c’est bien dans le lien humain que la confiance s’établit et, en tout cas, qu’on peut avoir une appréhension de la manière sont traitées ses données grâce à ça.
Je pense qu’on y voit un peu plus clair maintenant sur ce qu’est l’hébergement et l’auto-hébergement. Évidemment il y a encore des discussions chez les chatons entre autres et ailleurs, néanmoins pourquoi faudrait-il s’auto-héberger ? Pourquoi regarder ces solutions-là ? Pourquoi essayer de comprendre comment ça fonctionne ? Pourquoi essayer d’installer ses propres services sur son ordinateur chez soi ? Yves-Gaël peut-être.

Yves-Gaël Chény : Oui. Avant d’être dans le métier, j’ai commencé par m’auto-héberger comme, je pense, beaucoup de gens qui sont venus dans l’infra serveurs, ce sont des motivations de départ. En tout cas dans mon cas c’était déjà de comprendre ces sujets parce que, même dans le monde libre des associations Linux que je fréquentais à l’époque, il n’y avait pas encore une telle angoisse sur la donnée, je pense, que celle qu’il peut y avoir maintenant. Avant toute chose c’était comprendre comment ça marche, en tout cas de mon côté, et s’approprier les processus, les process de traitement de ses mails et aussi, un peu, le défi technique de réussir à faire. Très vite je me suis rapproché des associations pour travailler sur ces sujets-là.

Laurent Costy : Si je résume ta pensée, c’est finalement une volonté, un besoin de comprendre comment ça marche en fait ?

Yves-Gaël Chény : Oui. Au départ, c’était vraiment ça mon idée, c’était avant les années 2000. Je pense qu’on était un peu moins inquiets sur le traitement de la vie privée sur Internet. Je participe encore un peu à des associations, notamment une association sur Clisson qui s’appelle Gullivigne où on aide un peu les gens à prendre en main l’informatique on va dire. Là on voit que les gens viennent plus, finalement, pour comprendre où vont leurs données. Je pense que c’est une deuxième inquiétude qui est peut-être un chouia plus récente, on parle quand même en dizaines d’années, et qui, du coup, crée un nouveau besoin sur cet auto-hébergement.

Laurent Costy : Très bien. Effectivement, tu remontes à 20/30 ans en arrière et pendant ce laps de temps, plusieurs scandales ont évidemment révélé la vraie question centrale des données sur Internet. Il y a bien sûr eu les révélations d’Edward Snowden en juin 2013 – il n’y a pas eu que ce scandale-là, Cambridge Analytica, etc. ; je pense que si vous écoutez régulièrement les podcasts de l’émission, même si vous n’en écoutez que quelques-uns vous avez plein d’exemples et de situations dans lesquelles la donnée est devenue un enjeu central évidemment en particulier pour les GAFAM – et cette question-là est venue interroger la nécessité de l’auto-hébergement.
On peut se donner quelques minutes, évidemment on ne va pas passer tout le temps sur ce sujet-là, mais peut-être rappeler toute cette problématique liée à la donnée. La question du capitalisme de surveillance que Shoshana Zuboff révèle dans son ouvrage conséquent, 800 pages, qui nous montre finalement vers qui on va et qui, du coup, alerte sur l’importance de questionner où sont nos données et de questionner la maîtrise de nos données. Je ne sais pas, j’imagine, Angie, que tu as aussi des exemples à nous donner pour illustrer un peu cette importance de la donnée et de la protection de la donnée que nous avons tous avoir.

Angie Gaudion : Peut-être, pour revenir sur une formule que moi j’ai découverte finalement en arrivant chez Framasoft, que je n’avais jamais entendue, je me suis dit comment c’est possible, qui était « le cloud c’est toujours l’ordinateur de quelqu’un d’autre ». Je trouve que c’est très parlant pour parler de cette histoire des données stockées chez quelqu’un d’autre. Bien sûr, quand c’est une grande entreprise, on est bien au-delà de quelqu’un, un individu, mais on est quand même, du coup, dans une grande entreprise du Web. Aujourd’hui, on se rend compte que le fait que ses données soient effectivement récoltées par les géants du Web pose de nombreuses questions que ce soit sur l’aspect économique : ces entreprises sont quand même les plus grosses multinationales, les capitalisations boursières les plus élevées, elles ont donc un pouvoir d’influence très fort sur le reste du marché numérique. Par exemple elles rachètent à tour de bras toutes les innovations, les entreprises innovantes qui proposent des solutions intéressantes, donc elles tuent le système de la concurrence, du coup elles récoltent des données qu’on éparpille un peu partout pour créer des bases bien plus grandes.
Ensuite, bien sûr, ces données servent à alimenter un système qui est tout simplement celui de l’exploitation de ces données pour générer une source d’argent. Ça va dépendre des types d’entreprises, elles ne vont pas toutes faire le même usage de ces données, mais globalement on sait bien que c’est souvent ce qui alimente le modèle de la publicité ciblée. Aujourd’hui c’est un des modèles les plus importants, ce qui fait qu’au regard des données qu’on collecte sur vous dans ces différents services, eh bien on va pouvoir vous proposer qui « correspond », entre guillemets, à ce que vous avez dit, diffusé et sur laquelle vous pourrez tout simplement cliquer plus facilement et être des consommateurs plus actifs. C’est le premier élément important.
Mais ça va au-delà de ça puisque, typiquement le scandale Cambridge Analytca a mis en évidence, dans le cadre de Facebook en l’occurrence, que les données de millions d’utilisateurs et utilisatrices de Facebook avaient été récoltées pour avoir une idée de leur positionnement politique, pour ensuite faire des publications : ce n’était pas vraiment de la publicité, c’était vraiment adresser certaines publications de certains autres comptes à ces utilisateurs pour essayer de leur faire changer d’avis, en particulier dans le cadre des élections de la présidentielle américaine il y a maintenant cinq ans, enfin quatre ans et demi, et aussi dans le cadre du Brexit, du vote pour le Brexit. Donc il y a eu une influence très forte d’une partie des utilisateurs de Facebook pour leur faire changer d’avis. Là, vous voyez que les données personnelles ne sont pas du tout exploitées pour faire de l’argent, elles sont exploitées pour générer un changement d’opinion politique, en tout cas un maintien dans certaines opinions politiques d’une partie de la population.
Voilà. Il y a plusieurs exemples de ce type, c’est assez variable.
Après on va avoir tout simplement des structures qui effectivement revendent ces données dans des choses un peu obscures pour l’internaute lambda et on se retrouve avec des données qui vont être exposées sur le Web. J’ai regardé un service qui s’appelle Haveibeenpwned où, en fait, on peut voir si son mot de passe a été récupéré un certain nombre de fois et c’est assez indécent de se rendre compte qu’on a des traces d’il y a 10 ans ou 15 ans en arrière. Donc il y a vraiment un élément fort.
Enfin, et là pour le coup ce n’est pas sur l’exploitation de nos données mais pour moi ça participe du capitalisme de surveillance dans sa globalité, c’est l’aspect de la domination culturelle, c’est-à-dire qu’on est face à des entreprises qui relèvent d’un modèle de société qui est lui de l’impérialisme américain avec des choix de modération des types de contenus possibles ou pas, qui font, en fait, que ça formate nos comportements de manière très forte et, pour le coup, ça nuit effectivement à nos libertés individuelles globalement.

Laurent Costy : Merci. Effectivement ça rejoint ce qu’a pointé Shoshana Zuboff sur la question du surplus comportemental qui alimente ces bases de données, qui alimente aussi les IA pour faire de la reconnaissance faciale, savoir où sont les gens, où ils sont passés, ce qu’ils font, avec qui, parce que c’est finalement ça qui est extrêmement important pour ces entreprises qui, à un moment donné, veulent deviner à l’avance ce que vous allez faire, parfois elles savent avant vous ce qui se produit. En préparant l’émission je suis retombé sur la situation d’une jeune fille qui était enceinte et qui recevait déjà des publicités pour des couches, etc., alors que son père n’était pas au courant, c’était au début des années 2010. On est bien dans ces logiques-là où, finalement, on veut prédire ce que les gens feront, c’est une forme de pouvoir extrêmement fort. Et plus on alimente les bases de données de ces géants et plus on leur donne la matière pour nous orienter par la suite.
C’est vrai que tous ces éléments-là, nous encouragent à nous poser la question : finalement, j’ai peut-être intérêt à emmener mes données chez moi, à les garder chez moi et à les protéger fortement. Ça veut dire aussi un peu un retour aux sources puisque, sauf si je me trompe, je ne suis pas un spécialiste de l’Internet, en tout cas quand on commence à se poser ces questions-là et qu’on remonte à l’histoire d’Internet c’était bien une logique décentralisée et c’est là qu’on rejoint un petit peu aussi la logique des chatons. Est-ce que vous pouvez nous parler, nous expliquer un petit peu techniquement comment fonctionne cette logique initiale ? Yves-Gaël peut-être.

Yves-Gaël Chény : Si vous voulez. En fait ça c’est un peu l’yo-yo. C’est-à-dire que suivant le coût du matériel et ses capacités de traitement, on a connu un peu toutes les phases entre des gros serveurs externalisés et des petits serveurs en interne, ce qui est assez drôle. Pour rebondir un peu sur ce que disait Angie tout à l’heure sur la partie données c’est très intéressant parce que souvent, sur l’auto-hébergement, on se focusse un peu sur les individus, sur les personnes qui traînent autour des associations de gens intéressés, on va dire, par la liberté au sens large. Mais, dans les problématiques de vie connectée actuelle, c’est un peu plus large que ça et c’est vrai que cette réflexion d’auto-hébergement peut intéresser aussi des collectivités qui, par exemple, collectent des données pour leurs citoyens pour des services ou autres.
Pour répondre à cette question, il y a eu un départ en masse, finalement relativement récent, vers le cloud et on voit un repli à l’heure actuelle, il y a une espèce de retour, une réflexion vers ce qui est appelé le edge datacenter, en fait le retour à des machines qu’on peut au moins placer physiquement sur une carte à défaut de tout externaliser. Voilà. Donc on va dire que l’histoire fait l’yo-yo sur ces sujets-là.

Laurent Costy : D’accord. C’est vrai que le Collectif CHATONS est plutôt sur une logique où on décentralise à nouveau les données, il n’y a pas une structure, une super structure qui, finalement, est capable d’avoir des silos de données entiers, chacun a un tout petit bout de données, du coup ça protège tout le monde.
Je parcours régulièrement le site « Je n’ai rien à cacher » parce que, évidemment, tout le monde a été confronté à une personne qui répond systématiquement qu’elle n’a rien à cacher sur Internet et qu’elle ne fait donc pas attention à ses données. Ce site-là permet justement de trouver des arguments concrets, solides, parce que, finalement, on est toujours un peu sec pour répondre à ça. Je suis retombé sur un article de Laurent Chemla dans Médiapart, en 2015, qui expliquait bien que ce n’est pas tant soi-même qu’on veut protéger, mais les autres. J’ai trouvé un exemple avec des animaux. De toute façon on peut trouver des exemples avec des êtres humains aussi. Des gens faisaient des safaris en Afrique, ils faisaient des photos géolocalisées et les postaient sur les réseaux sociaux. Les braconniers identifiaient la localisation de ces photos-là et trouvaient beaucoup plus facilement les rhinocéros pour les tuer et s’emparer de leurs cornes.
On voit bien que la question de « Je n’ai rien à cacher » est bien plus large que soi-même, elle doit aller au-delà de soi, et c’est bien pour protéger les autres aussi qu’il faut faire attention. Après, c’est vrai qu’on vide l’océan avec une petite cuillère puisque, quand on envoie un mail avec Gmail, on sait bien que même quand on n’a pas un mail avec Gmail on passe généralement par les serveurs de Google, donc, à chaque fois, si vos mails ne sont pas chiffrés eh bien les contenus sont lus, en tout cas les métadonnées sont collectées parce que, finalement, ce sont presque plus les métadonnées qui intéressent que le fond même du mail. Ce sont toutes ces questions-là qui, finalement, encouragent à se poser la question de l’auto-hébergement et à faire l’effort de beaucoup mieux maîtriser ses données.

Angie Gaudion : Je pense qu’il y a aussi un élément assez important auquel je n’avais pas trop réfléchi avant de préparer cette émission c’est le fait que quand on passe par un hébergeur externe, et particulièrement les hébergeurs GAFAM, en fait on n’a aucune assurance que nos données seront accessibles. C’est-à-dire qu’on peut nous les supprimer, on peut nous supprimer cet accès d’un moment à l’autre. Il n’y a aucun engagement puisqu’il n’y a aucune contractualisation réelle de l’accès à ces données. C‘est aussi une problématique. L’auto-hébergement, bien sûr, règle ça puisqu’on sait quand ses données seront accessibles ou pas puisqu’on gérera le matériel. Même si on passe par un tiers un peu plus éthique, souvent on va contractualiser avec un certain nombre de contreparties et on saura, effectivement, ce qui se passera si les données sont perdues. Ça me fait penser à l’épisode de l’incendie d’OVH où on s’est rendu compte que plein de petites entreprises, voire des particuliers, hébergeaient leurs données dans cette entreprise et n’avaient jamais pensé qu’il fallait faire des sauvegardes de ces données pour pouvoir y accéder au cas où il y aurait un souci technique ; on est dans la même logique, s’assurer par l’auto-hébergement. Dans l’auto-hébergement il y a aussi la notion, OK, c’est bien d’auto-héberger mais comment on gère l’aspect sauvegarde ?, peut-être qu’on y reviendra.

Laurent Costy : Bien sûr. Finalement l’informatique se résumerait presque à la question de la sauvegarde !
Je me permets de préciser parce qu’on m’a posé la question en off ce que sont des métadonnées. Les métadonnées ce n’est pas le contenu même de votre mail, qui intéresse forcément les super structures, mais c’est plus, finalement, à quel moment, la géolocalisation, parce que, par exemple en collectant vos données de géolocalisation on va pouvoir savoir à quel endroit vous passez, donc on va pouvoir prédire à quel endroit vous allez passer. Si on arrive à prédire l’endroit où vous allez passer, on va peut-être pouvoir vous afficher la pub qui va convenir par rapport aux magasins devant lesquels vous passerez. Ce sont tous ces éléments qui sont, finalement, presque plus précieux que le contenu. C’est important de préciser ce que sont les métadonnées parce que, quand on dit qu’on n’a rien à cacher, ce n’est pas que le contenu du message qu’on devrait cacher, c’est bien aussi tout le reste, c’est bien aussi quand est-ce qu’on écrit, à qui, parce que, évidemment, des graphes de connexion avec d’autres personnes sont constitués, on sait quelles sont vos relations, donc on peut retrouver très facilement.
Je ne vous cache pas que je me suis même fait peur en préparant l’émission. Je ne sais pas si vous avez en tête la scène dans Blade Runner où, à un moment donné, il est dans son canapé et il essaye de grossir une image qu’il a collectée. À l’époque c’était les vieux magnétoscopes avec des grosses cassettes, des bandes-magnétiques, etc. Il avait déjà un programme qui lui permettait de grossir l’image à la voix. Il faut savoir que maintenant, avec des appareils photo qui font finalement 48 millions de mégapixels et des logiciels qui sont finalement déjà en œuvre, on est capable de grossir la pupille d’un œil et de reconnaître des gens grâce à l’intérieur de la pupille de l’œil. Ce qu’on trouvait incroyable dans les années 80 devient évidemment réalité. On peut le dire de beaucoup de choses, en tout cas quand j’ai vu ça je me suis dit oui, on a quand même fait un grand bon en avant. Du coup ça veut bien dire, là encore, que si vous ça ne vous dérange pas d’être pris en photo, supposez que vous rencontriez quelqu’un qui doit être protégé, par exemple un journaliste, et que vous êtes pris en photo on est capable de savoir avec qui vous avez discuté.
Évidemment, tout ça fait un petit peu peur et il ne faut pas générer que de la peur, il y a aussi des belles chose dans Internet, je tiens à le répéter. Néanmoins, c’est important d’insister sur le fait que vos données sont vos données, il faut les protéger.
Est-ce que vous avez des choses à rajouter sur la raison pour lesquelles il faut se poser des questions sur l’hébergement de ses données ? Après on peut aussi étayer la question des sauvegardes, mais ce sera peut-être plutôt dans une partie technique. Est-ce que vous voulez ajouter des choses ?

Angie Gaudion : Peut-être par rapport à la décentralisation. Effectivement, l’idée de ne pas avoir toutes ses données auprès d’un récolteur de données massif est importante, mais il y a aussi une notion, pour moi, qui est, comment puis-je dire, plus humaniste au sens où soit s’auto-héberger soit passer par un tiers pour s’auto-héberger, mais un tiers local, a une incidence, du coup, de certaines économies sur le territoire. En fait plus il y a d’acteurs plus on a de chances de limiter cette centralisation, donc forcément les problématiques liées aux données personnelles et à la vie privée. Voilà, juste une précision rapide.

Yves-Gaël Chény : Je rajouterais un petit point en plus en complément. Quand on parlait de sauvegarde il faut parler aussi de réversibilité des données, ça veut dire qu’on peut récupérer ses données. Comme on est entre fans de logiciels libres on peut aussi parler de formats ouverts et s’assurer le fait que les différents opérateurs sur le territoire, avec qui on veut travailler, soient à même de les traiter une fois récupérés. Il y a aussi cette problématique-là : on peut récupérer ses données mais si on ne sait pas les lire ou si le nouveau prestataire ne sait pas les lire, on n’en aura pas l’usage et la pleine propriété.

Laurent Costy : Merci. Effectivement cette précision est importante. Ayant travaillé dans les MJC ancrées sur le territoire, moi aussi je prône le local, moi aussi je prône la proximité et le lien physique avec les gens.
Je repasse à la parole à Isabella pour la pause musicale.

Isabella Vanni : Merci Laurent. Effectivement nous allons faire une pause musicale. Nous allons écouter Drôle de cadence par ZinKarO, sous Creative Commons CC By SA 3.0. Cette fois on est plutôt sur de la chanson française, c’est un swing d’inspiration manouche. On se retrouve juste après. Belle journée à l’écoute de Cause Commune, la voix des possibles.

Pause musicale : Drôle de cadence par ZinKarO.

Voix off : Cause Commune, 93.1.

Isabella Vanni : Nous venons d’écouter Drôle de cadence par ZinKarO, disponible sous licence libre CC By SA 3.0.

[Jingle]

Deuxième partie

Isabella Vanni : Je suis Isabella Vanni.