Libre à vous ! Radio Cause Commune - Transcription de l'émission du 7 juillet 2020

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Titre : Émission Libre à vous ! diffusée mardi 7 juillet 2020 sur radio Cause Commune

Intervenant·e·s : Emmanuel Revah - Marie-Odile Morandi - Étienne Gonnu - Elsa Pottier - François Poulain - Christian Momon - Véronique Fritière - Frédéric Couchet - Olivier Grieco à la régie

Lieu : Radio Cause Commune

Date : 7 juillet 2020

Durée : 1 h 30 min

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Page des références utiles concernant cette émission

Licence de la transcription : Verbatim

Illustration :

NB : transcription réalisée par nos soins, fidèle aux propos des intervenant·e·s mais rendant le discours fluide.
Les positions exprimées sont celles des personnes qui interviennent et ne rejoignent pas nécessairement celles de l'April, qui ne sera en aucun cas tenue responsable de leurs propos.


Transcrit MO -

Transcription

Voix off : Libre à vous !, l’émission pour comprendre et agir avec l’April, l’association de promotion et de défense du logiciel libre.

Frédéric Couchet : Bonjour à toutes. Bonjour à tous.
« Au cœur de l’April », ce sera le sujet principal de l’émission du jour. Plusieurs personnes actives au sein de l’April parleront des activités de l’April, de son fonctionnement. Posez-nous toutes vos questions pendant le direct, nous y répondrons.
Avec également au programme la chronique d’Emmanuel Revah, « Ravages en vrac d’un vieux, d’un con de libriste », en plus je ne sais plus ce qu’il m’a raconté, « Ravages en vrac d’un vieux libriste », excusez-moi, et également au programme la chronique d’Isabella Vanni qui va nous parler d’un groupe d’utilisateurs et d’utilisatrices de logiciels libres sur la Côte d’Azur..
Nous allons parler de tout cela dans l’émission du jour.

Vous êtes sur la radio Cause Commune, la voix des possibles, 93.1 FM en Île-de-France et partout dans le monde sur le site causecommune.fm.

Soyez les bienvenus pour cette nouvelle édition de Libre à vous !, l’émission pour comprendre et agir avec l’April, l’association de promotion et de défense du logiciel libre. Je suis Frédéric Couchet, le délégué général de l’April.

Vous trouverez sur le site de la radio causecommune.fm et sur le site de l’April, april.fr, une page consacrée à l’émission du jour avec les références.

Nous sommes mardi 7 juillet 2020, nous diffusons en direct, mais vous écoutez peut-être une rediffusion ou un podcast.

Si vous souhaitez réagir, poser une question pendant ce direct, n’hésitez pas à vous connecter sur le salon web de la radio. Pour cela rendez-vous sur le site de la radio, causecommune.fm, vous cliquez sur « chat » et vous nous retrouvez sur le salon dédié à l’émission #libreavous.

Je salue aujourd’hui à la réalisation de l’émission Olivier Grieco et j’ai le grand plaisir d’être de retour au studio après quelques mois d’absence.
Nous vous souhaitons une excellente écoute.

Tout de suite place au premier sujet.

[Virgule musicale]

Chronique « Itsik Numérik » d'Emmanuel Revah sur le thème « Râlages en vrac d'un vieux libriste »

Frédéric Couchet : Nous allons commencer par la chronique « Itsik Numérik » d'Emmanuel Revah. Je vais lui laisser expliquer le titre parce que, en fait, comme il l’a envoyé trois minutes avant l’émission, j’ai un petit peu oublié.
Bonjour Emmanuel, ça va bien ?

Emmanuel Revah : Ça va. Et toi Fred ?

Frédéric Couchet : Ça va très bien. De quoi vas-tu nous parler aujourd’hui ?

Emmanuel Revah : Aujourd’hui j’ai essayé de faire un vrai sujet mais c’était un peu compliqué. Le sujet du jour c’est un peu « Râlages en vrac d'un vieux libriste ».

Frédéric Couchet : Ah oui ! « Râlages », parce que moi tout à l’heure j’ai dit j’ai dit « Ravages ». Excuse-moi, vas-y.

Emmanuel Revah : Il n’y a aucun problème.
Il y a un truc qui se fait depuis longtemps, ce sont des sites web, des services, des logiciels ou autres, pas forcément dans le Libre, qui ne disent rien sur ce que fait le truc. Le seul moyen de savoir c’est de s’inscrire. Tu vois, ces sites où tu as juste un formulaire d’inscription, ou alors tu as juste un lien de téléchargement ! C’est comme s’il y avait un arrêté préfectoral qui interdisait la documentation. Souvent il y a juste un tas de superlatifs, surtout le mot awesome qui veut dire « génial » ou « merveilleux ».
Si on se fie à la description courte, on pourrait croire que les trois quarts des sites autours des logiciels et services en ligne font exactement la même chose. La description qu’on voit un peu partout c’est : We are awesome people making awesome software for awesome users ou, en français, « Nous sommes des gens géniaux qui faisons des logiciels géniaux pour des utilisateurs géniaux ». Mais encore ! Et puis, c’est aux utilisateurs de décider si c’est awesome, non ? On dirait Donald Trump quand il se présente !

Il y a une petite vague de logiciels libres qui font un petit peu pareil, qui imitent un petit peu trop les pratiques de l’écosystème non-libre. La seule chose qu’on peut vraiment savoir en lisant ce genre de description, dans le cadre d’un logiciel libre, c’est que le projet tourne avec NodeJS et il se déploie, de préférence, avec Docker.

Après, il y a les services non-libres centralisateurs qui manipulent les utilisateurs via différentes méthodes dont l’appel à la production de dopamine, avec des micro-récompenses pour chaque action d’engagement, et autres méthodes qu’on appelle dark patterns.
D’après Wikipédia un dark patterns, en français interface truquée, est une interface qui a été soigneusement conçue pour tromper ou manipuler un utilisateur. Eh bien ce genre de pratique et comportement se retrouve un petit peu dans le Libre aussi.

Vous avez déjà participé à une discussion sur un forum qui utilise le logiciel Discourse ? J’ai arrêté de le faire, c’est hyper-pénible, pour plein de raisons.
Par exemple, rien que le fait que le raccourci « CTRL F » fasse autre chose que ce que ton navigateur est censé faire, c’est du browser hijacking, c’est-à-dire que le logiciel web Discourse détourne la fonction de « recherche dans la page », qui est activée via les raccourcis « CTRL F » ou « / », pour faire son propre truc, c’est-à-dire, une recherche sur le site du forum. Et la réponse des devs, quand un utilisateur soulève le problème c’est : « Le CTRL F du navigateur ne fonctionnera pas puisque la majorité de la page n’est pas chargée dans le navigateur. Donc, ce que tu proposes, c’est de casser le site ». Je vais expliquer un petit peu ce dernier truc. En gros quand on lit une page dans Discourse, un sujet, pas tout le sujet est chargé, ça se charge au fur et à mesure qu’on fait défiler la page donc CTRL F ne peut pas trouver ce qu’il y en en bas. D’ailleurs il n’y a pas de bas de page, ça c’est fini !
En fait, ce que propose l’utilisateur, c’est que le logiciel Disourse ne casse pas la fonctionnalité du navigateur. La fonction en elle-même, pouvoir chercher sur le site, ouais, pas de souci, mais juste, ne détournez pas le navigateur des utilisateurs parce que ça, ça s’appelle du browser hijacking et ce n’est pas bien.

Mais le truc que je voulais dire à la base sur Discourse, c’est sur son modèle d’interaction avec les utilisateurs, il est basé sur l’économie de la dopamine. Pour chaque truc que tu fais tu reçois une médaille. Vraiment ! Tu postes un truc, médaille ! Tu réponds, tu likes, tu mets en favoris, médaille ! Médaille ! Médaille. Ce n’est pas le seul logiciel libre à pratiquer ce genre de truc, mais c’est le premier exemple flagrant qui m’a traumatisé et même provoqué des cauchemars. C’est au point où je n’ai pas même cru que Discourse était un logiciel libre.

Et autre truc en vrac, la documentation. Oui, c’était censé être le sujet du jour, mais je développerai plus tard. Depuis quand est-il devenu mal vu que de documenter son logiciel libre ?
Un exemple qui m’a causé une hernie, Mastodon. Alors attention, c’est un projet plutôt génial, vraiment ! Si je râle, c’est que j’aime. Pour celles et ceux qui ne connaissent pas, en court, Mastodon est un service de média social ressemblant un peu à Twitter dans son fonctionnement, mais qui est décentralisé et fédéré. L’idée c’est de ne pas avoir de centre et, pour cela, les gens peuvent installer leur propre instance Mastodon. C’est génial ! Je prends. Moi je suis là-dedans depuis l’époque où Friendica s’appelait encore Mistpark. En gros, je suis un hipster du média social fédéré ! Bon ! Mais, au niveau de la doc, c’est autre chose. Je vais sur le site – c’était il y a plus de deux ans – je prends le code, je suis le guide d’installation, et bon ! Je suis arrivé, mais contrairement à d’autres trucs que j’ai installés, je ne comprends absolument rien ! Ce truc tourne par malentendu et je ne suis pas seul à le dire.
Et les mises à jours, waouh ! C’est à moitié du hasard. Un jour je me suis retrouvé avec mon instance en rade tout l’après-midi. Je cherchais, mais rien. J’ai fini par taper toutes les commandes dans le désordre et, en fait, c’est la bonne méthode. Ça marche !
Un tel projet a besoin que ce soit le plus facile possible, sinon les instances, donc le réseau, risquent de tomber ou pire, se centraliser de nouveau. Si on veut que le plus de gens possible puissent héberger leur propre instance, si on veut donner le plus de chances d’avoir un vrai réseau de média social décentralisé et fédéré, il faut que ce soit plus facile et plus clair.
En leur faveur, il faut le dire, la doc commence un peu à vaguement ressembler à quelque-chose, mais, quand j’ai tenté d’apporter une micro-correction d’ailleurs, genre juste sur une phrase pour clarifier un truc, les gens sur IRC, qui sont d’ailleurs super cool, m’ont dit de passer par GitHub ! Et là. Non ! Mais vraiment ? Mais oui, vraiment ! Tous les logiciels libres sont sur Github maintenant, même les logiciels d’outils fédérés. Je sais bien que c’est difficile pour chaque projet d’auto-héberger son propre site et son propre gitlab, mais bon, peut-être pas tant que ça en vrai, je ne sais pas. Le vrai argument pour héberger ses logiciels sur Github, quand on produit des logiciels de fédération et de décentralisation du Net, c’est que c’est plus facile de se rassembler tous autour dune seule plateforme centrale. Non ? Qui aurait cru qu’en 2020 il faut un compte Microsoft pour faire du logiciel libre ?

Je suis peut-être parti légèrement hors sujet, dans tous les sens. Peut-être ! En même temps on s’en fiche, je n’ai qu’à dire que ma chronique est awesome, cette émission est awesome, et vous qui écoutez, vous êtes Awesone.

Frédéric Couchet : En fait, tu es vraimentawesome. Sur le salon web de la radio, on a précisé que priver les utilisateurs et utilisateurs de CRTL F devrait être interdit par la Convention de Genève. J’ai trouvé ça très drôle ; c’est Étienne qui interviendra tout à l’heure. Je précise que ton exemple sur Mastodon me parle parce que je maintiens aussi une instance Mastodon et j’ai toujours un peu l’impression que c’est un peu par magie, par contre je n’ai jamais eu de souci de mise à jour contrairement effectivement à toi. On a l’impression que c’est un peu par magie que ça fonctionne, en tout cas ça fonctionne.
Effectivement, tu étais un peu hors sujet par rapport au sujet initial, mais ce n’est pas grave ! Après tout tu es un vieux libriste, tu es un peu le tonton Manu dans les déjeuners de famille qui, tout d’un coup, parle sur un autre truc.
En tout cas merci pour cette chronique dont le titre est « Râlages en vrac d'un vieux libriste » et non pas «  Ravages en vrac d’un vieux libriste », j’avais mal noté au départ.

Emmanuel Revah : Pas encore !

Frédéric Couchet : Pas encore, exactement. D’ailleurs, j’espère que tu auras tout l’été pour préparer ta chronique sur la documentation et qu’on se retrouvera à la rentrée pour la reprise, pour la saison 4 de Libre à vous !

Emmanuel Revah : Merci, c’était un plaisir et à bientôt.

Frédéric Couchet : À bientôt. C’était la chronique « Itsik Numérik » d'Emmanuel Revah.
On va faire une pause musicale.

[Virgule musicale]

Frédéric Couchet : On va écouter Floor Lights Delight par H-M O. On se retrouve juste après. Belle journée à l’écoute de Cause Commune, la voix des possibles.

Pause musicale : Floor Lights Delight par H-M O.

Voix off : Cause Commune, 93.1.

Frédéric Couchet : Nous venons d’écouter Floor Lights Delight par H-M O, disponible sous licence libre Creative Commons Attribution. Vous retrouverez les références sur le site de la radio, causecommune.fm, et sur le site de l’April, april.org.
Vous écoutez toujours l’émission Libre à vous ! sur radio Cause Commune, la voix des possibles, 93.1 FM en Île-de-France, en DAB+ également et partout dans le monde sur le site causecommune.fm.
Nous allons passer au sujet principal.

[Virgule musicale]

« Au cœur de l'April , avec plusieurs personnes actives au sein de l'April : Marie-Odile Morandi, Étienne Gonnu, Christian Momon, Elsa Pottier, François Poulain

Frédéric Couchet : Nous allons poursuivre avec le sujet principal

Chronique « Le libre fait sa com' » d'Isabella Vanni

Fred : Parler d’actions de type sensibilisation menées par l’APRIL, annoncer des événements libristes à venir avec éventuellement des interviews des personnes qui organisent ces événements, c’est la chronique Le libre fait sa com’ de ma collègue Isabella Vanni qui est coordinatrice Vie associative et responsable projets de l’APRIL. Bonjour, Isabella.
Isabella : Bonjour, Fred.
Fred : Alors aujourd’hui, tu reçois Véronique Fritière, de Linux Azur, logiciel libre sur la Côte d’Azur. Je vouspasse la parole.
Isabella : Merci Fred. Nous continuons à prendre des nouvelles des GUL, c’est-à-dire les groupes d’utilisateurs et d’utilisatrices de logiciels libres, qui se donnent comme mission celle d’aider toute personne qui souhaite libérer sa machine à franchir le pas et pour cela, nous les remercions vraiment beaucoup car ils font un travail formidable et indispensable. On compte plusieurs dizaines de GUL en France, donc il y en a forcément un dans votre région, voire dans votre département ou ville. Donc n’hésitez pas à consulter l’Agenda du libre pour trouver le GUL le plus proche de chez vous. Le site de l’Agenda du libre est bien sûr référencé dans la page de l’émission d’aujourd’hui et, aujourd’hui, comme le disait Fred, nous avons le plaisir d’avoir avec nous Véronique Fritière, présidente de l’association Linux Azur qui est un groupe d’utilisateurs et d’utilisatrices de logiciels libres dont le périmètre d’action est principalement sur la Côte d’Azur comme le nom le suggère. Bonjour Véronique.
Véronique : Bonjour Isabella. Merci de m’avoir invitée.
Isabella : Merci à toi d’être avec nous.
Véronique : Linux Azur exerce ses activités sur plusieurs pôles : soit des maisons des associations, soit des médiathèques. Elle œuvre sur Saint Raphaël, Nice et Le Bar sur Loup principalement mais elle a aussi œuvré à droite, à gauche ... On est en siège social à Antibes et on a eu de multiples villes qui nous ont prêté des locaux. Le but, c’est toujours de rassembler des experts et des personnes qui sont dans l’attente d’entraide. Nous œuvrons auprès d’un public qui a besoin d’aide soit en hardware, soit en software, c’est-à-dire qu’il faut, par exemple, changer une vis ou remplacer un moniteur ou …
Isabella : Ça va au-delà du logiciel.
Véronique : … et pas que le logiciel, oui. Nous œuvrons à plusieurs titres, nous aidons les gens à réparer leur machine et à comprendre comment ça fonctionne, et comment utiliser au mieux les logiciels. Donc on partage en général les sessions en deux parties, surtout à Antibes. Une partie, c’est l’install-party qu’on appelle Rencontre accès libre, parce que l’acronyme, ça fait RAL, et c’est pour les râleurs.
Isabella : Est-ce que tu peux nous rappeler ce que c’est qu’une install-party, parce que c’est une expression que pas forcément tout le monde connaît ?
Véronique : Alors, une install-party, c’est le moment où les gens viennent autour d’une table et où on discute de la problématique. Donc, comme je disais, soit par exemple,replacer un moniteur ou, je ne sais pas, configurer un Raspberry, ou comprendre le logiciel Inkscape ou une suite bureautique LibreOffice, etc. etc. Et en parallèle, on fait des ateliers. C’est un cours en fait, on n’a pas le droit de donner des cours quand on est une association, alors on appelle ça un atelier et là, on explique aux gens comment utiliser un logiciel libre et on leur donne à la fin un pdf ou une vidéo, peu importe. Voilà !
Isabella : Donc il y a une partie où les personnes expriment leurs besoins en termes, par exemple, de logiciel ou de matériel et après, il y a une partie où on va voir un peu plus en détails un logiciel ou une application en particulier. C’est bien ça ?
Véronique : Non, c'est en parallèle. On organise ça en général à la demande des gens. Ils nous disent « voilà, j’ai besoin d’utiliser tel ou tel logiciel, je ne m’en sors pas » et là, pendant que certains s’intéressent aux problèmes de tous les jours, les autres se rapprochent d’un problème particulier, qui est par exemple l’utilisation d’Inkscape. Bon, je dis ce logiciel parce que je l’aime bien et c’est toujours moi qui anime ce truc. Mais on fait aussi sur le C, le code Python, peu importe. C’est vraiment à la demande de l’utilisateur.
Isabella : Et la demande, ça se fait le jour même ou il y a moyen d’anticiper ? C’est-à-dire vous recueillez les demandes le jour-même ?
Véronique : Non, les demandes se font à l’avance via notre liste de diffusion où on intervient sur tous les sujets et là, on décide ensemble que par, exemple le mois prochain, le troisième vendredi du mois à Antibes sera consacré à l’atelier sur le code Python en parallèle de l’install-party. Et là, les gens s’inscrivent sur le site parce qu’on a droit à une douzaine de personnes. Donc pour éviter qu’il y ait trop d’affluence ou qu’on se retrouve avec une salle vide parce que ça peut arriver - les gens demandent mais finalement, ils ne viennent pas -, pour éviter ce genre de problème et parce qu’après il faut que je demande à la maison des associations de nous partager la salle ou de la laisser entière. Donc pour éviter du travail inutile à tout le monde, on les fait s’inscrire. Voilà.
Isabella : Je voulais savoir. Pour proposer toutes ces activités, j'imagine qu’il y a mal de personnes actives dans votre association, qui sont impliquées. Tu as en tête un nombre ?
Véronique : On est un peu plus de cinquante. Je ne sais plus le chiffre exact. On est cinquante membres, on a aussi des sympathisants, c’est-à-dire des gens qui ne sont pas membres de l’association mais qui sont actifs sur des listes de diffusion et, en moyenne, on a une dizaine de personnes qui s’activent vraiment pour toutes les activités. Certaines sont déjà sur place comme à Saint Raphaël à la médiathèque, quelqu’un qui ne fait pas partie de l’association, mais qui nous ouvre ses portes et qui permet à des libristes de venir.
Isabella : C’est très important de trouver des partenaires qui offrent des lieux pour les GUL. C’est très fréquents, effectivement, que les GUL tissent des liens avec des médiathèques, avec d’autres associations pour mettre à disposition des locaux. Et je voulais savoir … à part les listes de diffusion, si une personne sur la Côte d’Azur entend parler de vous, de Linux Azur, où est-ce qu’elle peut trouver l’information ? Mis à part l’Agenda du libre, est-ce que vous faites aussi de la communication sur vos activités par d’autres moyens ?
Véronique : Oui, on est référencé non seulement sur l’Agenda du libre, mais aussi sur les listes de l’AFUL qui référence aussi de nombreuses associations – je le sais parce que c’est moi qui en suis en charge – et on est référencé auprès des médiathèques et des maisons des associations. Les gens peuvent retrouver aussi toutes les informations sur notre site principal linux-azur.org, sur notre wiki wiki.linux-azur.org. On a aussi un téléphone mobile où les gens peuvent nous contacter et nous faire part de leurs problèmes et on répond à leurs demandes.
Isabella : Je souligne ça parce que je pense que c’est rare qu’un GUL mette à disposition un numéro de téléphone. Normalement, c’est une adresse de contact, donc je salue cette mise à disposition d’un numéro de téléphone.
Véronique : Ce numéro de téléphone, il est à la base parce qu’on organise les Journées méditerranéennes du logiciel libre et qu’on avait besoin d’un téléphone - entre guillemets – anonyme, que ce ne soit pas tout le temps Pierre, Paul ou Jacques qui reçoive les demandes. Donc on avait centralisé tout sur un numéro de téléphone. On a pris un truc à deux euros, hein. On ne s’est pas ruiné.
Isabella : Tant que ça fonctionne …
Véronique : Ça fonctionne. En général, c’est la personne qui est en charge de l’activité du moment qui récupère le téléphone. Bon, actuellement, c’est moi qui l’ai. Grâce à la générosité d’un des membres, je suis sur un Ubuntu Phone. C’est très agréable, au moins je reste dans le libre du début à la fin et c’est quand même quelque chose de très appréciable.
Isabella : Véronique, je voulais te demander quelque chose par rapport à ce qui s’est passé dernièrement parce que, ces derniers temps, les activités des GUL ont été impactées fortement, comme plein d’autres activités d’ailleurs, par les restrictions dues à la condition sanitaire particulière et, concrètement, je voulais savoir comment vous avez vécu tout cela à Linux Azur, comment vous avez réagi pour garantir un minimum d’activités, d’échanges avec le public pendant le confinement et pendant le déconfinement.
Véronique : Alors, pendant le confinement, on a travaillé exclusivement avec les listes de diffusion, les pad, une application qui passe par une url qui s’appelle Jitsi. On s’est contacté par le téléphone, on a utilisé tous les moyens de communication possibles mais qui ne sont pas IRL. En revanche, toujours pendant le confinement, on a une personne qui voulait donner une machine. Donc on est allé la récupérer sur un parking. La personne a sorti sa voiture, on a tous pris du gel hydroalcoolique, on a récupéré la machine, on l’a mise dans l’autre voiture. Voilà. Donc ça ne nous a pas empêchés quand même de communiquer et d’échanger de manière très active.
Isabella : Ça fait plaisir.
Véronique : Sauf qu’on n’a pas eu de rencontre IRL, ça c’est sûr.
Isabella : IRL, ça veut In Real Life, donc en présentiel , on va dire, en français.
Véronique : Voilà, on n’a pas eu ce présentiel. Et après le déconfinement, juste après, là on a commencé à refaire des choses, à Saint Raphaël. On nous a ouvert le samedi matin pour ...
Isabella : Tu peux nous raconter quel type de structure est Saint Raphaël ?
Véronique : C’est une médiathèque. En fait, on a la médiathèque de Saint Raphaël, deux médiathèques à Nice et la Maison des associations à Antibes pour des choses spéciales et une salle qui est dans une mairie à Le Bar sur Loup et, ponctuellement, on va aussi dans d’autres médiathèques pour, par exemple, faire des ateliers imprimante 3D, etc.
Isabella : Ça fait un beau réseau.
Véronique : Oui, on a un très beau réseau.
Isabella : Il faut le construire ce réseau, alors, bravo à vous.
Véronique : Oui, on l’a construit. On envisage de faire des choses aussi du côté de Nice encore, mais un petit peu à côté, ça s’appelle La Gaude. Tout le monde ne connaît pas, c’est pour ça que je précise que c’est près de Nice et ça nous permet en fait d’avoir des gens qui sont sur place et de ne pas faire aller et venir tout le temps quelques membres actifs. Tout le monde peut s’y retrouver s’il en a envie, mais, si un jour moi je n’en ai pas envie d’aller à Nice, je sais qu’il y a David ou Alain ou ... qui pourront …
Isabella : Qui pourront accueillir les personnes.
Véronique : Qui pourront accueillir et surtout renseigner parce que ce qui est important, c’est le discours, c’est expliquer aux gens l’intérêt du logiciel libre, la force, enfin …
Isabella : … les aider, mais aussi les accompagner, les orienter, expliquer comment ça marche, et aussi la philosophie. Véronique, on me prévient, on m’informe que malheureusement notre temps pour aujourd’hui est terminé. Moi, je te remercie beaucoup pour ta participation et peut-être qu’on se reparlera encore quand la nouvelle édition des Journées méditerranéennes sera prête. Merci beaucoup Véronique.
Véronique : Merci à toi. Au revoir, Isabella.
Isabella : Au revoir.
Fred : Salutations ensoleillées, Véronique, et à bientôt. Merci Isabella. C’était la chronique Le libre fait sa com’ avec ma collègue Isabella Vanni qui est coordinatrice Vie associative et responsable projets à l’APRIL. Bonne journée Isabella.
Isabella : Bonne journée à tout le monde ;
Fred : Alors, nous approchons de la fin de l’émission. Nous allons terminer par quelques annonces.