Différences entre les versions de « Libre à vous ! Radio Cause Commune - Transcription de l'émission du 5 janvier 2021 »

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''Titre :''' Émission <em>Libre à vous !</em> diffusée mardi 5 janvier 2021 sur radio Cause Commune
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Publié [https://www.april.org/libre-a-vous-radio-cause-commune-transcription-de-l-emission-du-5-janvier-2021 ici] - Janvier 2021
 
'''Intervenant·e·s :''' Marie-Odile Morandi - Henri Verdier - Isabella Vanni - Frédéric Couchet- Étienne Gonnu à la régie
 
 
 
'''Lieu :''' Radio Cause Commune
 
 
 
'''Date :''' 5 janvier 2021
 
 
 
'''Durée :''' 1 h 30 min
 
 
 
'''[ Écouter ou enregistrer le podcast PROVISOIRE]'''
 
 
 
[https://www.april.org/libre-a-vous-diffusee-mardi-5-janvier-2021-sur-radio-cause-commune Page des références utiles concernant cette émission]
 
 
 
'''Licence de la transcription :''' [http://www.gnu.org/licenses/licenses.html#VerbatimCopying Verbatim]
 
 
 
'''Illustration :'''
 
 
 
'''NB :''' <em>transcription réalisée par nos soins, fidèle aux propos des intervenant·e·s mais rendant le discours fluide.<br/>
 
Les positions exprimées sont celles des personnes qui interviennent et ne rejoignent pas nécessairement celles de l'April, qui ne sera en aucun cas tenue responsable de leurs propos.</em>
 
 
 
==Transcription==
 
 
<b>Voix off : </b><em>Libre à vous !</em>, l’émission pour comprendre et agir avec l’April, l’association de promotion et de défense du logiciel libre.
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
==Chronique « Les transcriptions qui redonnent le goût de la lecture » de Marie-Odile Morandi sur le thème « Une résolution de début d'année pour chacune de nos 36 000 communes »
 
 
 
 
 
Au cours de l’année 2020, diverses personnes représentants des communes ou des collectivités locales sont intervenues dans l’émission Libre à vous ! pour présenter l’engagement de leur entité en faveur du logiciel libre. Nous avons ainsi pu écouter le directeur de Nancy Ville numérique qui représente un bassin de 280 000 habitants, mais aussi l’adjointe au maire de Saint-Martin d’Uriage, petite commune de 5600 habitants, preuve qu’il n’est pas nécessaire d’être une grande commune, une grande collectivité, pour s’engager.
 
Dans les propos tenus par les intervenants et intervenantes, j’avais remarqué beaucoup de similitudes que j’ai souhaité rassembler dans la chronique d’aujourd’hui. Vous retrouverez les liens vers les diverses transcriptions sur le site de l’April, sur la page des références concernant l’émission d’aujourd’hui.
 
Sachant qu’il y a un peu plus de 36 000 communes en France qui ont les mêmes missions, un vœu en ce début de nouvelle année serait d’inciter chacune à se lancer dans un projet de migration vers le Libre. Qui sait !
 
 
 
Les garanties de transparence, d’interopérabilité et d’indépendance permises par le logiciel libre sont vantées avec la possibilité de faire des modifications, de développer des usages spécifiques du fait de son code source ouvert et accessible. Le mot « mutualisation » est aussi à l’honneur avec la possibilité de partager un service informatique entre différentes communes qui travaillent effectivement de concert à développer des usages et des outils communs.
 
 
 
Pour bien démarrer son projet, il faut de bonnes bases. Il faut un élu qui ait compris les bienfaits du logiciel libre pour sa collectivité. Cet élu doit être soutenu par le maire et les responsables du service d’information, une équipe ou une seule personne, qui partagent ces mêmes valeurs, qui seront curieux, voudront comprendre comment tout fonctionne avec la volonté de répondre effectivement aux besoins des utilisateurs. Il faut alors planifier ce qu’on va renouveler ou ce qu’on va mettre en place et qui sera du logiciel libre.
 
 
 
Les méthodes utilisées se ressemblent. Pratiquement partout le projet de migration commence avec la bureautique libre suivie de la messagerie électronique.
 
Pour réussir il faut préparer une bonne communication autour du projet : organiser des réunions d’information avec l’ensemble des futurs utilisateurs et utilisatrices, les écouter, expliquer pourquoi on désire s’orienter vers tel logiciel de bureautique. Il faut ensuite mener la conduite du changement avec, si possible, une personne interne qui fait de l’accompagnement personnalisé au quotidien, prend en compte les réalités et les pratiques de chacun et chacune afin de rassurer et de donner envie de changer. Dans cet accompagnement, il faut prendre son temps, ne pas avoir d’objectif chiffré ou daté, ne rien imposer.
 
 
 
En forme de clin d’œil, la ville de Fontaine a décidé de faire migrer en premier les décideurs, les élus, le maire. En effet, ce sont des utilisateurs exigeants, ce sont eux qui ont pris la décision, c’est donc une façon de montrer qu’ils l’assument.
 
 
 
Souvent on commence par installer des outils libres autant que possible sur l’ensemble des postes Windows. Le remplacement de Windows par un système d’exploitation libre, phase ultime d’un projet de migration vers le Libre, est alors facilité par le fait que les utilisateurs retrouvent l’ensemble des logiciels auxquels ils sont habitués, avec une interface un peu différente, mais les outils n’ont pas changé.
 
 
 
Des freins sont signalés. Le manque de culture informatique concernant le logiciel libre est dénoncé. Les stéréotypes ont la vie dure dans l’inconscient. Les personnes pensent encore que le logiciel est moins bien puisqu’il est gratuit. Au cours des réunions d’information, il faut tordre le cou à cette idée reçue, expliquer que le Libre a aussi un coût, au minimum celui du premier développement.
 
Les réticences au changement sont humaines. Quand on s’est accoutumé à un outil, il est compliqué de modifier ses habitudes et cela peut engendrer de l’inquiétude.
 
 
 
Pour pallier ces freins, l’importance de la formation a été soulignée par tous les intervenants. Cette formation est l’occasion de remettre à niveau l’organisation par chacun de son travail quotidien. Une meilleure utilisation des fonctionnalités offertes par les logiciels libres permet une montée en compétence de toutes et tous. Le logiciel libre est alors vécu comme vecteur d’émancipation dans la relation à l’informatique. Il permet aussi de gagner en autonomie et en indépendance sur la gestion des logiciels vis-à-vis des éditeurs du marché. Les avantages remarqués sont considérables.
 
 
 
Le souci des dépenses donc des coûts est primordial dans une collectivité puisque les budgets sont à la baisse. En déployant des logiciels libres, l’économie du coût des licences est un fait. L’argent ainsi économisé est investi dans la formation des agents, dans l’acquisition de prestations d’accompagnement, dans la personnalisation des outils. C’est donc plus un déplacement des coûts. La dépense devient une démarche d’investissement pour se réapproprier son système d’information. Centraliser tous les achats informatiques au niveau d’un seul service informatique, mutualiser entre communes réduit encore les dépenses.
 
 
 
Ce souci d’optimisation de la dépense des deniers publics avec cette façon de dépenser autrement fait partie de l’éthique de l’élu politique d’une ville. C’est pour tous et toutes un enjeu déontologique.
 
Les revenus des grands acteurs américains qui vendent du logiciel privateur partent en Irlande, aux États-Unis et ces sociétés sont bien souvent championnes de l’optimisation fiscale. Or, participer à la société, c’est aussi payer l’impôt. Il s’agit de faire en sorte que les sociétés avec lesquelles la collectivité travaille soient fiscalisées en Europe et en France de préférence. Trouver des compétences locales, faire travailler les écosystèmes locaux relève de la responsabilité d’un élu. Les prestataires locaux seront des habitants du territoire qui bénéficient de l’ensemble des infrastructures de la commune, qui sont inscrits dans le tissu économique local. Ces prestataires qui deviennent des partenaires sont tournés vers l’utilisateur et non vers leur chiffre d’affaires. On recrée ainsi de l’emploi au niveau local et on participe à l’animation économique du territoire.
 
 
 
 
 
Un autre aspect souvent mentionné de cette éthique concerne la vie privée et les données personnelles des utilisateurs. Les systèmes libres ne demandent pas nos données personnelles pour en faire commerce. Ce sont des systèmes d’information loyaux dans lesquels on peut avoir confiance.
 
Ne plus être tributaires du monopole exercé par les GAFAM, ne plus subir les contraintes de ces acteurs, reprendre la maîtrise des logiciels et des données permet d’acquérir une indépendance au niveau technique, au niveau sociétal, au niveau politique.
 
 
 
La similarité qui existe entre les valeurs du Libre et les valeurs du service public a été régulièrement relevée. « Le logiciel libre permet d’injecter toujours plus de liberté, toujours plus d’égalité, toujours plus de fraternité dans ce qui est fait, dans tous les projets que nous portons », nous affirme le représentant de Fleury-les-Aubrais.
 
 
 
Les collectivités qui sont intervenues sont tournées vers l’avenir, avec l’objectif d’installer, in fine, un système d’exploitation libre GNU/Linux.
 
Elles souhaitent aussi ne pas rester uniquement au stade utilisateur, mais développer ou augmenter leur contribution au Libre : les fonctionnalités ajoutées aux logiciels seront déposées sur les forges, ces plateformes où sont stockés les codes à disposition de tous. Puisqu’ils sont libres, ces logiciels pourront être réutilisés à titre individuel par les citoyens, par des entreprises et par d’autres collectivités. Ce commun logiciel pourra bénéficier à toutes et tous avec réappropriation collective d’une informatique responsable et libre dont nous sommes tous dépendants dans nos relations sociales et dans nos relations avec les administrations.
 
 
 
Il a été remarqué que l’écosystème du Libre est très riche aujourd’hui avec des communautés qui s’entraident, de nombreuses entreprises du Libre, le Conseil national du logiciel libre, sans oublier les associations souvent citées comme l’ADULLACT [Association des Développeurs et Utilisateurs de Logiciels Libres pour les Administrations et les Collectivités Territoriales] et l’April.
 
 
 
Migrer vers le logiciel libre, n’est-ce pas à la portée de nos 36 000 communes ? Il faut oser y aller. Nos collectivités ont un rôle à jouer pour promouvoir, grâce au Libre, les valeurs de partage et de solidarité. C’est le souhait que nous faisons en ce début d’année 2021.
 

Dernière version du 11 janvier 2021 à 10:48


Publié ici - Janvier 2021