Libre à vous ! Radio Cause Commune - Transcription de l'émission du 3 mars 2020

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Titre : Émission Libre à vous ! diffusée mardi 3 mars 2020 sur radio Cause Commune

Intervenant·e·s : Isabella Vanni - Luk - Frédéric Couchet - Étienne Gonnu à la régie

Lieu : Radio Cause Commune

Date : 3 mars 2020

Durée : 1 h 30 min

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Page des références utiles concernant cette émission

Licence de la transcription : Verbatim

Illustration :

NB : transcription réalisée par nos soins, fidèle aux propos des intervenant·e·s mais rendant le discours fluide.
Les positions exprimées sont celles des personnes qui interviennent et ne rejoignent pas nécessairement celles de l'April, qui ne sera en aucun cas tenue responsable de leurs propos.

Transcrit MO

Transcription

Voix off : Libre à vous !, l’émission pour comprendre et agir avec l’April, l’association de promotion et de défense du logiciel libre.

Frédéric Couchet : Bonjour à toutes. Bonjour à tous.
Le Libre en Fête, une centaine d’évènements libristes au printemps, c’est le sujet principal de l’émission du jour. Également au programme une interview de Picasoft, une association libriste de l’université de technologie de Compiègne. Et aussi « La pituite de Luk » aujourd’hui sur le thème de la viralité.
Nous allons parler de tout cela dans l’émission du jour.

Vous êtes sur la radio Cause Commune, la voix des possibles 93.1 FM en Île-de-France et partout dans le monde sur le site causecommune.fm.
Je viens de parler de FM, mais la radio diffuse désormais également en DAB+ [Digital Audio Broadcasting] 24 heures sur 24. Le DAB+ c’est la radio numérique terrestre avec notamment un meilleur son et c’est le terme officiel choisi par le CSA. Pour capter le DAB+ c’est gratuit, sans abonnement, il faut juste avoir un récepteur compatible avec la réception DAB+.

Soyez les bienvenus pour cette nouvelle édition de Libre à vous !, l’émission pour comprendre et agir avec l’April, l’association de promotion et de défense du logiciel libre. Je suis Frédéric Couchet, le délégué général de l’April.
Le site web de l’association c’est april.org. Vous y trouvez déjà trouver une page consacrée à cette émission avec tous les liens les références utiles, les détails sur les pauses musicales et toute autre information utile en complément de l’émission ; également les moyens de nous contacter. N’hésitez pas à nous faire des retours pour indiquer ce qui vous a plu mais aussi des points d’amélioration.

Nous sommes le 3 mars 2020, nous diffusons en direct, mais vous écoutez peut-être une rediffusion ou un podcast.

Si vous souhaitez réagir, poser une question, participer à notre échange pendant ce direct, n’hésitez pas à vous connecter sur le salon web de la radio. Pour cela rendez-vous sur le site de la radio, causecommune.fm, cliquez sur « chat » et retrouvez-nous sur le salon dédié à l’émission.
Nous vous souhaitons une excellente écoute.

Voilà maintenant le programme détaillé de l’émission du jour :
nous allons commencer dans quelques secondes par l’interview de Picasoft, association libriste de l’université de technologie de Compiègne ;
d’ici une quinzaine de minutes nous aborderons notre sujet principal qui portera sur le Libre en Fête, des évènements de découverte du logiciel libre et de la culture en général, organisés autour du 20 mars, animés par Isabella Vanni. Isabella interviewera trois personnes dont les structures participent au Libre en Fête ;
en fin d’émission nous aurons « La pituite de Luk » sur le thème de la viralité, avec peut-être la présence, enfin, de Luk.
À la réalisation de l’émission aujourd’hui mon collègue Étienne Gonnu. Bonjour Étienne.

Étienne Gonnu : Salut Fred.

Frédéric Couchet : Tout de suite place au premier sujet.

[Virgule musicale]

Interview de Quentin et Audrey de Picasoft. Association de l'Université de Technologie de Compiègne qui a pour objet de promouvoir et défendre une approche libriste respectueuse de la vie privée et de la liberté d’expression dans le domaine de l’informatique. » Enregistrée en décembre 2019 lors du Paris Open Source Summit

Frédéric Couchet : Nous allons commencer par l’interview de Picasoft, une association libriste de l’université de Compiègne avec Audrey et Quentin qui préfèrent s’en tenir à leurs prénoms. L’interview a été enregistrée en décembre 2019. On va la diffuser et on se retrouve juste après.

[Virgule sonore]

Frédéric Couchet : Nous sommes au salon POSS à Paris en décembre 2019 avec Audrey et Quentin. Bonjour à tous les deux.

Audrey : Bonjour.

Quentin : Salut.

Frédéric Couchet : En plus ils répondent quasiment en syncro.
Aujourd’hui on va parler à la fois de CHATONS et aussi d’émission de radio, c’est un peu normal pour une émission de radio. D’abord une petite présentation personnelle. Qui êtes-vous ? On va commencer par Quentin.

Quentin : Moi c’est Quentin, comme tu l’as dit, je suis membre de l’association Picasoft et je suis diplômé de l’Université de Technologie de Compiègne qui est une école d’ingénieurs, donc c’est aussi là-bas qu’est basée l’association.

Frédéric Couchet : On va évidemment expliquer ce qu’est Picasoft. L’Université de Technologie de Compiègne c’est aussi l’UTC, le code pour les personnes qui ne connaissent pas.

Quentin : Exactement.

Frédéric Couchet : Et toi Audrey.

Audrey : Je suis étudiante en informatique à l’UTC donc pas encore diplômée, membre de Picasoft aussi. Pour l’instant j’effectue mon stage de fin d’études, donc encore étudiante.

Frédéric Couchet : Quelle est la place du Libre à l’UTC de Compiègne ?

Audrey : Au niveau de la sensibilisation au Libre c'est pas ce qu'on a en premier par défaut, par contre on en utilise bien dans nos cours ; sur le Libre, on utilise bien des technologies open source, libres. On a des cours sur PHP, on a des cours au niveau de la gestion de bases de données, par exemple des cours avec PostgreSQL. Donc on utilise des outils libres et après, au niveau de la sensibilisation au Libre, c’est à nous de reprendre un petit peu le boulot, quoi !

Frédéric Couchet : Belle transition. J’imagine que tout à l’heure vous allez nous parler de Picasoft. Picasoft c’est une association. Vous allez expliquer un petit peu quel est l’objectif de Picasoft ? Quentin, tu veux commencer ?

Quentin : Ouais, carrément. Pour te faire un bref historique puisque tu ne l’as pas demandé, mais je vais le faire quand même, Picasoft est une association qui a été créée en 2016, fin 2016, en fait avec trois motivations. Avant il y avait un groupe d’utilisateurs de logiciels libres mais qui commençait à s’éteindre à petit feu et l’idée c’était de relancer un peu cette flamme-là. Dans un deuxième temps on avait Framasoft qui venait de lancer ou, en tout cas, qui allait lancer le collectif CHATONS et il y a avait toute la campagne « Dégooglisons Internet » qui était là avant, si je ne dis pas de bêtises.

Frédéric Couchet : Tout à fait. Est-ce que tu es capable de nous dire ce qu’est le collectif CHATONS ?

Quentin : C’est vrai que j’anticipe peut-être un petit peu.

Frédéric Couchet : Non, tu peux expliquer l’acronyme ou ce que c’est.

Quentin : Absolument. Tout à fait. CHATONS c’est pour Collectif d’Hébergeurs, Alternatifs, Transparents, Ouverts, Neutres et Solidaires. L’idée c’est de faire un petit peu des AMAP du numérique, donc d’avoir des petits hébergeurs qui sont ne sont pas voués à grossir mais qui font de l’informatique locale, qui créent aussi du lien social et qui proposent souvent des outils web qui sont libres, qui sont respectueux de la vie privée.
Quand Framasoft a lancé le collectif CHATONS et aussi avec l’aide d’un enseignant chercheur qu’on apprécie à l’UTC, qui s’appelle Stéphane Crozat et qui a aussi été motivé par cette initiative, eh bien Picasoft s’est montée. Il y a des étudiants qui ont travaillé sur l’infrastructure technique afin de pouvoir proposer deux services, un Mattermost et un Etherpad, donc la prise de notes collaborative et de la discussion instantanée. Aujourd’hui Picasoft est une association qui, d’un côté, fait de la sensibilisation.

Frédéric Couchet : Sensibilisation pour les étudiants et les étudiantes ?

Quentin : Pour les étudiants et les étudiantes mais pas seulement parce qu’on intervient aussi comme ici sur des salons, des fois aussi dans des lycées, dans des écoles primaires, dans des collèges. Donc on touche effectivement le public d’étudiants de l’UTC, mais on essaie aussi de toucher les Compiégnois, les Compiégnoises et quand on a l’occasion d’aller dans d’autres villes à travers des conférences, des ateliers, etc. De la formation, là on intervient dans un cadre pédagogique, dans le cadre de l’UTC où on apprend aux gens à, en fait, faire comme nous, pouvoir devenir un chaton en quelque sorte et ensuite on a cette activité d’hébergement un petit peu pour montrer l’exemple où on héberge des services web qui sont respectueux de la vie privée.

Frédéric Couchet : D’accord. Toi tu étais presque au départ de Picasoft. Si j’ai bien compris, Audrey, toi tu es arrivée après. Est-ce que tu étais déjà sensibilisée au Libre avant d’arriver à l’UTC ou c’est en arrivant à l’UTC que tu as découvert ce monde-là et qu’est-ce qui t’a motivée à rejoindre l’association Picasoft et pas simplement rester une étudiante comme les autres ?

Audrey : La sensibilisation au Libre c’est vraiment au cours du cursus UTC, au cours de la formation. Après, quand on se spécialise un petit peu plus en informatique on se rend compte aussi de certaines questions éthiques qui sont relatives aux outils qu’on utilise et après, c’est tout un écosystème. L’environnement associatif de l’UTC est très développé et, au niveau de Picasoft, j’ai été très attirée au départ par l’aspect éducation populaire. Parce que c’est une association qui fait beaucoup de technique avec l’hébergement des services, mais, Quentin l’a très bien dit, tout l’aspect sensibilisation et formation est aussi une partie très importante de l’activité, donc c’est cet aspect-là au départ qui m’a intéressée, c’est-à-dire comment est-ce qu’on fait en sorte que les personnes qui utilisent le numérique aient aussi en tête toutes les problématiques plus humaines, les problématiques plus sociales aussi, qui sont en lien avec des outils numériques.

Frédéric Couchet : D’accord. Comment a été accueillie l’association par les autres étudiants et étudiantes ? Est-ce que les personnes sont intéressées ? Est-ce qu’elles ont envie de contribuer ? Est-ce que c’est un monde qui leur semble totalement différent et qu’elles veulent juste faire de la technique ? Est-ce que, finalement, la partie éthique et philosophique que d’ailleurs tu défends, me semble-t-il, les touche ?

Audrey : Oui. Je te vois hocher de la tête Quentin. Oui tout à fait. Et puis, à l’UTC, il y a aussi toute une démarche avec les associations qui sont, par exemple, sensibles au développement durable. C’est tout l’aspect éthique qui s’est développé assez récemment justement avec toutes les associations de l’UTC. Il y a beaucoup d’associations qui ne sont pas forcément au départ portées sur l’informatique, sur le numérique, qui ont basculé vers les outils de Picasoft, grâce, justement, à l’aspect libre.

Frédéric Couchet : C’est ça : vous avez réussi à convaincre d’autres associations de l’UTC à utiliser finalement les services que vous proposez ?

Audrey : Oui. Voilà. Et ça marche bien. C’est-à-dire qu’au niveau du statistiques, je ne sais plus, mais on a une grande partie des étudiants de l’UTC qui sont justement engagés dans des assos qui utilisent Mattermost (la team Picasoft). Ils utilisent cet outil-là pour s’organiser, et puis au niveau du pad ça marche bien aussi pour les réunions d’assos et tout ça. Oui l’écosystème des assos de l’UTC utilise pas mal les outils de Picasoft.

Frédéric Couchet : D’accord. Est.-ce que vous avez de l’aide au niveau de l’équipe enseignante ou est-ce que l’équipe ne participe pas du tout, en dehors de Stéphane Crozat qui participe activement ?

Quentin : Effectivement, le brave Stéphane participe activement. Au niveau de l’équipe enseignante, il y a beaucoup de gens qui sont rattachés au laboratoire Costech qui est essentiellement un laboratoire de sciences humaines et sociales duquel Stéphane Crozat est aussi proche, qui sont intéressés par ces thématiques parce que ce sont aussi des thématiques qui font partie de la recherche sur ces questions-là, donc on est amenés à intervenir dans certaines UV pour présenter justement le Libre, sa philosophie, ce que ça peut apporter en termes de littératie numérique, en termes de décentralisation, en termes d’équilibre des pouvoirs. Après, pour le reste, on n’a pas tant de contacts que ça avec l’équipe enseignante. C’est principalement, effectivement, un petit groupe d’enseignants qui sont sensibles au Libre de base (c'est des thématiques de recherche qui les intéressent), qui les utilisent et qui font la promotion de nos outils.

Frédéric Couchet : D’accord. On va peut-être indiquer le site web de Picasoft si les gens veulent utiliser les services.

Quentin : Absolument donc le point d’entrée c’est picasoft.net, tout simplement.

Frédéric Couchet : Il n’y a pas besoin d’être membre de l’UTC, d’être présent physiquement ou bien même dans le cursus de l’UTC, pour profiter des services ?

Quentin : Non absolument pas. C’est vraiment ouvert à toutes et à tous.

Frédéric Couchet : D’accord, super. On invite les gens à tester les services. Plus récemment vous avez lancé une autre activité qui nous parle évidemment à Libre à vous !, c’est une émission de radio qui s’appelle La voix est libre. Première question : pourquoi avoir lancé une émission de radio ?

Quentin : Comme l’a très bien dit Audrey, à la base ce qui nous intéresse dans Picasoft c’est aussi de s’inscrire dans une démarche d’éducation populaire comme peuvent le faire plein d’associations aussi bien l’April que Framasoft que plein d’autres assos autour de ça. C’est vrai qu’on pourrait peut-être se demander pourquoi une énième émission de radio alors que ce sont des thèmes qui ont déjà été traités plein de fois. Eh bien franchement, je dirais avant tout pour le plaisir de le faire parce que, simplement, ce sont des sujets dont nous on aime parler. On sait qu’on ne va peut-être pas apporter un regard incroyablement différent de tout ce qui a été fait avant, mais on a choisi d’essayer un format qu’on va dire à nous avec justement la petite interview, l’échange, le quiz, la musique libre. C’est aussi une manière pour nous de travailler sur des supports qu’on pourra utiliser plus tard. Quand les gens viennent nous voir pour nous poser des questions leur dire « regardez, il y a une émission de radio qui a été faite sur ce sujet-là ». Et simplement on pense que ça contribue un petit peu à la diversité autour du paysage du Libre et on pense que c’est une bonne chose. Je pense qu’il n’y avait pas plus de motivations que ça à la base, en tout cas.

Frédéric Couchet : Le plaisir et l’envie sont une bonne motivation. Le format de l’émission c’est une demi-heure, c’est ça ?

Audrey : Ça varie un petit peu, c’est une demi-heure, trois quarts d’heure, 50 minutes max à peu près, c’est libre ! En effet le format c’est ça, avec une trame très régulière. Ça commence souvent avec une interview pour introduire le sujet. Ensuite le sujet, les enjeux vraiment, la question, on rentre en profondeur dans le sujet avec la discussion entre membres de Picasoft et aussi la personne interviewée qui peut parfois rester. Et puis un petit quiz, la musique. On annonce aussi toujours quelques liens pour encourager à creuser la question.

Frédéric Couchet : C’est une diffusion en direct sur la bande FM ou ce sont uniquement des podcasts.

Audrey : C’est une diffusion en direct oui.

Frédéric Couchet : Sur quelle fréquence ?

Quentin : 94.9 sur Graf’hit et c’est disponible à Compiègne et dans les environs, donc ça émet autour de Compiègne.

Frédéric Couchet : D’accord. On retrouve les podcasts sur le site de l’association Picasoft. C’est ça ?

Audrey : Oui. Il y a même un site dédié.

Frédéric Couchet : C’est quoi le site dédié ?

Audrey : Qui s’appelle radio.picasoft.net, qui est mis à jour très régulièrement, toutes les semaines. L’émission est hebdomadaire et tous les vendredis à 9 heures sur la radio Graf’hit et on peut retrouver sur le site, je répète radio.picasoft.net, en podcasts et ils restent disponibles tout le temps.

Frédéric Couchet : Dernière question. Picasoft est une association étudiante et comme toutes les associations étudiantes je suppose qu’elle dépend beaucoup de l’activisme des personnes présentes. Est-ce qu’il y a des choses mises en place pour garantir la pérennité de l’association dans les années à venir ? Ou est-ce que c’est un non sujet parce que, finalement, vous vous dites que la relève prendra la suite naturellement ?

Quentin : C’est une question complexe à laquelle je vais essayer de répondre assez brièvement. Évidemment, disons qu’on a envie, d’un côté, que Picasoft continue parce que c’est un peu notre bébé, on y a mis beaucoup de temps, d’énergie et on est contents de ce que c’est aujourd’hui. Mais, d’un autre côté, on se dit que le principe des CHATONS c’est aussi qu’un chaton peut mourir et qu’un autre va ressusciter. Et quelles sont les conditions pour pouvoir avoir cette pérennité dans la philosophie et l’esprit des CHATONS ? Eh bien c’est justement de donner la possibilité aux gens de faire par eux-mêmes et plus seulement d’être consommateurs de services. C’est vrai que c’est aussi dans le projet de Framasoft : au début il y avait Framasoft qui proposait les services web libres, qui est devenu assez gros, donc il y a eu tous les CHATONS pour essayer de décentraliser un petit peu ça et que des gens s’auto-hébergent, d’avoir de la diversité. Aujourd’hui on en est au stade où on a aussi envie d’apprendre aux gens à le faire eux-mêmes et à reprendre le pouvoir non plus seulement sur leurs données mais aussi, quelque part, sur leur hébergement, leurs services eux-mêmes.
Pour répondre vraiment plus précisément à ta question, ce qu’on fait c’est un maximum de documentation. On a site qui s’appelle school.picasoft.net où on a énormément de documents qui apprennent aux gens à faire de l’auto-hébergement et ce genre de choses.

Frédéric Couchet : Je suppose que c’est basé sur un logiciel libre qui s’appelle Scenari ?

Quentin : Scenari. Exactement tout à fait. Toujours une dédicace à Stéphane.
Voilà ! On a un wiki, wiki.picasoft.net, qui va moins plaire à Stéphane. Donc on a énormément de détails sur notre infrastructure. La simplicité d’utilisation, l’automatisation et la documentation, ça nous permet d’assurer une pérennité avec les étudiants qui vont arriver parce que ce sera facile à prendre en main. Et si jamais on meurt, au moins la relève pourra remonter une infra et faire comme nous. Voilà, si ça répond à ta question.

Frédéric Couchet : Ça répond totalement à la question, notamment la partie documentation est fondamentale et c’est un travail qui est souvent sous-estimé mais qui est important.
J’ai peut-être une question sur les outils techniques que vous utilisez pour faire l’émission de radio. Si quelqu’un voulait faire une radio, pareil, dans son université, dans son école d’ingés, quels outils vous utilisez en termes de logiciels, par exemple pour traiter les podcasts ? Et pour choisir des musiques libres vous allez sur quels sites ?

Quentin : Du coup on a la chance d’être hébergés dans les studios de Graf’hit, donc on ne gère absolument pas l’infrastructure. Je peux juste vous dire que ce sont des gens très bien. Je fais d’ailleurs un bisou à Léo et Brian de Graf’hit parce que ces gens-là n’utilisent que des outils libres pour faire tourner la radio, en particulier le logiciel Rivendell qui, du coup, sert à gérer toute la diffusion.

Frédéric Couchet : La diffusion, le cartouchier, c’est-à-dire les différentes parties qui vont être diffusées.

Quentin : Absolument. Ils ne tournent que sur du Libre, donc on ne gère absolument pas la stack technique. On arrive, on met les micros et c’est parti !
Au niveau des sites, on utilise beaucoup le site Dogmazic et aussi récemment Free Music Archive qui sont des super sites, des banques de musiques libres ; on trouve notre bonheur là-bas.

Frédéric Couchet : Audrey, est-ce que tu voulais ajouter quelque chose ?

Audrey : Oui. Simplement, pour la partie la partie technique des technos utilisées, mais tu l’as dit, le site radio.picasoft.net est aussi fait avec Scenari, qui est justement bien sûr en libre, mais à souligner pour la techno.

Frédéric Couchet : En tout cas c’est important pour les personnes qui voudraient faire une radio libre et je partage avec toi l’idée que ce n’est pas parce qu’il y a déjà des radios qui existent sur le sujet qu’il ne faut pas faire la sienne parce que chacun apporte sa façon de faire. Le plus simple c’est d’aller voir une radio qui existe déjà, qui offre une infrastructure technique sur la bande FM. Ensuite, les podcasts, c’est un travail de montage, ce sont des gens bénévoles ou autres qui peuvent le faire, monter les podcasts de qualité. J’encourage les gens à faire une radio dans leur coin.

Quentin : En plus il n’y a même pas forcément besoin de faire du montage. Justement, nous on essaye d’enregistrer dans les conditions du direct, en 20 émissions, il y en a 18 qui sont passées quasiment sans montage, donc si on se débrouille bien !

Frédéric Couchet : Ça dépend aussi de la direction d’antenne de la radio qui peut être plus perfectionniste que d’autres sur les bruits de bouche, l’égalisation des niveaux sonores, etc.

Quentin : Vas-y, dis aussi qu’on n’est pas professionnels !

[Rires.]

Frédéric Couchet : Je n’ai pas employé le terme « professionnel ». Je ne sais plus

Quentin : Tu parlais de direction de radio.

Frédéric Couchet : Je parlais de direction de radio perfectionniste.

Quentin : Évidemment je plaisante.

Frédéric Couchet : Je suis assez d’accord avec toi sur le fait que si tu utilises quelque chose de parfait techniquement, le plus important, et c’est ce que je dis à chaque fois que j’interviewe des gens, ce sont les histoires que les gens ont à raconter qui vont intéresser les gens qui vont écouter. Si tu parles d’un sujet qui vous passionne, eh bien les gens vont apprécier, indépendamment de la qualité technique.
En tout cas, ça me fait plaisir de voir des jeunes qui sont motivés pour faire des choses. La communauté du Libre est une communauté qui vieillit comme beaucoup de communautés informatiques donc c’est super sympa.
Est-ce que vous souhaitez ajouter quelque chose ? Audrey.

Audrey : Juste continuer ce que tu disais en disant que, par rapport à la radio, on a justement récemment des membres de Picasoft qui viennent directement aussi participer à la radio et voilà ! C’est vrai que c’est aussi une porte d’entrée dans le sens où, par rapport aux étudiants, la radio est une forme de visibilité et ça peut donner envie aussi à certaines personnes de rejoindre Picasoft, en tout cas de participer à certaines émissions. C’est un bon moyen de parler du Libre, encore une fois d’occuper le terrain, d’occuper encore un autre média.

Frédéric Couchet : OK. C’était super. Nous étions avec Audrey et Quentin de Picasoft à la fois un chaton et une radio. Donc je vous encourage à écouter, c’est une radio de plus. D’ailleurs sur le site de Libre à vous!, sur april.org, il y a un lien vers l’émission de radio. Il y a d’autres émissions de radio qui existent. Il y en a une à Toulouse, du côté de Valence aussi qui parle de logiciel libre et puis il y a quasiment les premiers, L'écho des Gnous, du côté de Lille je crois, qui a plusieurs années d’existence. Plus il y aura de radios qui parleront des libertés informatiques, mieux ce sera. Merci Audrey. Merci Quentin. Belle journée.

Audrey : Merci beaucoup. Bonne journée.

Quentin : Merci beaucoup. Vive la décentralisation, vive l’interopérabilité et vive le Libre.

Audrey : Vive le Libre.

Frédéric Couchet : Belle conclusion. Merci

[Virgule sonore]

Frédéric Couchet : Nous venons d’écouter l’interview de Picasoft, l’association libriste de l’université de technologie de Compiègne avec Audrey et Quentin. Le site c’est picasoft.net et à la fin si, dans la liste des émissions de radio, vous entendez mal la dernière émission dont je parle c’est L'écho des Gnous. Nous aurons sans doute l’occasion de les interviewer dans cette propre émission sous peu.
Nous allons faire une pause musicale.

[Virgule musicale]

Frédéric Couchet : Nous allons écouter Les lettres mortes par Ehma. On se retrouve juste après. Belle journée à l’écoute de Cause Commune.

Voix off : Cause Commune 93.1.

Pause musicale : Les lettres mortes par Ehma.

Frédéric Couchet : Nous venons d’écouter Les lettres mortes par Ehma, disponible sous licence libre Creative Commons Partage à l’identique. Vous retrouverez les références sur le site de l’April, april.org et sur le site de la radio, causecommune.fm.

Vous écouter toujours l’émission Libre à vous ! sur radio Cause Commune, la voix des possibles, 93.1 en Île-de-France et partout dans le monde sur le site causecommune.fm et désormais 24 heures sur 24 en DAB+, la radio numérique terrestre.
Je suis Frédéric Couchet, le délégué général de l’April.
Nous allons passer au sujet suivant.

[Virgule musicale]

Libre en Fête : initiative coordonnée par l’association April, Libre en Fête est lancée pour la dix-neuvième année consécutive pour accompagner l’arrivée du printemps, des événements de découverte du Logiciel Libre et de la culture libre en général seront proposés partout en France autour du 20 mars 2020, dans une dynamique conviviale et festive. Isabella Vanni, coordinatrice vie associative et responsable projets à l'April, a interviewé trois personnes qui participent à cette initiative.

Frédéric Couchet : Nous allons poursuivre par notre sujet principal qui va porter sur le Libre en Fête et ce sujet va être animé par ma collègue Isabella Vanni à qui je vais tout simplement passer la parole. Bonjour Isabella.

Isabella Vanni : Bonjour à toutes et à tous. Merci Fred.
Aujourd’hui on va parler d’une initiative qui a été créée, lancée par l’April, qui s’appelle Libre en Fête. On a déjà eu l’occasion d’en parler dans de précédentes émissions de Libre à vous !. En fait, Libre en Fête est une initiative, comme je disais, de l’April, qui a lieu chaque année autour du 20 mars, à l’arrivée du printemps. C’est un ensemble d’évènements de découverte du logiciel libre à destination du grand public qui se déroulent partout en France dans une dynamique conviviale et festive.
Chaque année l’April lance et coordonne l’initiative tandis que les évènements de découverte sont organisés par des structures locales, ça peut être des groupes d’utilisateurs et utilisatrices de logiciels libres, mais aussi des structures telles que des médiathèques, des hackerspaces, des cafés associatifs. En gros, toute organisation qui a à cœur la promotion du logiciel libre, du Libre en général, peut participer.
Cette année Libre en Fête arrive à sa 19e édition – la première édition remonte à 2002 – et aura lieu officiellement du samedi 7 mars au dimanche 5 avril 2020. Il est toujours possible d’avoir des évènements qui ont lieu quelques jours avant ou quelques jours après cette période, ce n’est pas grave.

Pour référencer son évènement dans le cadre du Libre, en fait ça se passe sur l’Agenda du Libre, agendadulibre tout attaché point org [agendadulibre.org]. Il suffit d’ajouter le tag ou mot clé libre-en-fete-2020, un tiret entre chaque mot et sans accent circonflexe, au moment de la soumission de l’évènement sur l’Agenda du Libre et, par magie, cet évènement apparaît aussi sur le site de Libre en Fête, donc libre-en-fete, toujours un tiret entre chaque point net.
À l’heure où je vous parle nous avons dépassé la barre des 90 évènements inscrits pour cette édition. À l’occasion de l’édition de 2019, l’année dernière, plus de 250 ont été référencés au total, mais il faut savoir que de nombreux évènements sont souvent ajoutés lorsque le Libre en Fête est déjà commencé donc on ne perd pas l’espoir d’en avoir plus.
Le fait de rassembler tous ces évènements dans le cadre d’une manifestation nationale nous permet de donner un coup de projecteur encore plus important sur le Libre ainsi que sur toutes les organisations qui le soutiennent. Il y en a vraiment beaucoup sur tout le territoire français, nous avons vraiment de la chance.

Aujourd’hui, j’ai le plaisir d’échanger avec trois personnes qui participent au Libre en Fête avec leurs structures.
Le premier invité d’aujourd’hui c’est Jérôme Labidurie, vice-président du fab lab de Lannion qui fait partie du collectif Libre en Fête en Trégor ; le Trégor est une région historique de la Bretagne.
Bonjour Jérôme, tu es avec nous ? Tu nous entends bien ?

Jérôme Labidurie : Oui. Je vous entends bien Bonjour Isabella. Bonjour Frédéric et bonjour à tous les auditeurs aussi.

Frédéric Couchet : Bonjour Jérôme.

Isabella Vanni : Merci d’avoir accepté notre invitation pour intervenir dans l’émission Libre à vous !. Aujourd’hui on va parler du Libre en Fête en Trégor. Déjà c’est quoi le Libre en Fête en Trégor ? C’est une nouveauté ? Ça existait déjà ? Peux-tu nous présenter un peu l’évènement, s’il te plaît ?

Jérôme Labidurie : C’est une grande fête du Libre bisannuelle. Quand je dis du Libre, le but c’est vraiment de présenter le Libre sous toutes ses formes : évidemment le logiciel libre, mais aussi le matériel libre, les données libres – on a pas mal de gens qui viennent présenter des concepts d’open data – et, un peu plus largement, du numérique.
C’est un évènement que nous organisons de manière bisannuelle. On est à la quatrième édition et c’est la troisième sous cette forme. Quand je dis sous cette forme, la forme actuelle, c’est-à-dire une unité de lieu et de temps, donc ça se déroule sur une journée. Ce sera le 29 mars à Lannion. Si vous ne savez pas où est Lannion, c’est simple, vous prenez la Bretagne, vous prenez le centre de la Bretagne et vous allez tout au nord, c’est là qu’est le Trégor et Lannion. Donc de 10 heures à 18 heures, je ne sais plus si je l’ai dit.

Isabella Vanni : Très bien. C’est bien de rappeler l’horaire, en gros c’est toute la journée de 10 à 18 heures, c’est bien ce qui est marqué sur l’Agenda du Libre. C’est un évènement qui a lieu tous les deux ans, j’imagine que c’est fait de cette façon pour permettre une meilleure organisation ?

Jérôme Labidurie : C’est ça. En fait, on organise quelque chose d’assez gros et on va dire que le coordinateur principal – cette année c’est moi, les autres années c’était Morgan Richomme – a besoin d’un peu de temps pour se reposer et oublier à quel point c’est compliqué avant d’organiser l’édition suivante.

Isabella Vanni : C’est compliqué, mais ça donne aussi des satisfactions !

Jérôme Labidurie : Oui, parce que sur les deux dernières éditions, on a eu un succès qui a dépassé pas mal nos espérances, en fait, puisqu’on table sur environ 700 visiteurs sur la journée, ce qui, pour une ville de la taille de Lannion est assez énorme, quand même, sur un évènement comme ça, c’est un petit peu le territoire qui veut ça. J’ai compté avant l’émission, on est actuellement, à cette heure-là, à 26 organisations partenaires. Quand je dis organisations, ça va être des associations, des institutionnels, des ??? [petite coupure] qui viennent participer à la journée et présenter le Libre, dans leur cas, au grand public. Donc on table sur une trentaine d’associations institutionnelles partenaires et, comme les autres années, sur 100 à 120 bénévoles.

Isabella Vanni : C’est énorme. Quand tu parles de partenaires, ça veut dire que ce sont des structures qui participent d’une façon ou d’une autre, par exemple en proposant des ateliers ou des conférences. C’est bien ça ?

Jérôme Labidurie : C’est bien ça, oui. On en a certaines qui sont un petit peu plus impliquées, qui vont prendre en charge la gestion d’un espace thématique. On est organisé autour d’espaces thématiques. Je vais quand même les citer parce qu’ils font pas mal de boulot :
on a la Coopérative22 qui est une émanation de l’académie [de Rennes], qui prend en charge l’espace « Apprendre » ;
on a Infothema, une association de promotion du logiciel libre qui va prendre en charge l’espace « Découvrir » ;
Code d'Armor qui est une association de développeurs sur la région de Lannion, un Google Developer Group, qui va gérer toute la partie « Conférences », parce que tout au long de la journée on va aussi avoir des conférences sur plein de sujets en rapport avec le libre ;
la communauté FrenchTech de Lannion qui prend l’espace « Entreprendre », parce qu’on peut entreprendre autour du Libre aussi, ce n’est pas à vous que je vais l’apprendre ;
LanPower qui est une association de promotion des jeux libres. C’est une association qui est basée à Rennes, on a vraiment des gens qui viennent de toute la Bretagne ; on est Libre en Fête en Trégor, mais on rayonne un peu sur toute la Bretagne ;
et évidemment le fab lab de Lannion qui prend en charge la coordination générale et puis l’espace « Territoire en enjeux citoyens »

Isabella Vanni : Très bien. Merci d’avoir présenté les principaux espaces. Bravo pour avoir réussi à réunir toutes ces structures, ces organisations autour d’un seul évènement. C’est vraiment génial.
Je voulais savoir si, par rapport aux éditions précédentes, il y aura des nouveautés que vous avez prévues dans l’organisation ou dans les activités proposées ?

Jérôme Labidurie : On n’a pas vraiment de nouveautés parce que, sur les années précédentes, on a une formule qui marche.

Isabella Vanni : Vu le succès ! Tu as complètement raison ! Autant continuer !

Jérôme Labidurie : Du coup on va continuer de la même façon sachant que sur chaque espace on va avoir des présentations où on cherche aussi à impliquer les visiteurs. On a pas mal de familles. Typiquement je pense aux présentations de robot ?? éducatif, les enfants vont pouvoir avoir des expériences de programmation avec Scratch pour faire déplacer le robot, des choses comme ça. Impliquer les gens. Je pense que ça plaît beaucoup aux enfants et c’est pour ça qu’on a aussi pas de familles et pas seulement, j’ai envie de dire, des geeks, même s’ils y trouveront aussi leur compte, parce que nous aussi on est un peu geeks quand même.

Isabella Vanni : Et puis fab lab, la logique du Do it yoursel, fais-le toi-même, ça fait aussi partie finalement de la philosophie du Libre, ça fait partie du principe de s’émanciper. C’est tout à fait normal qu’il y ait un partenariat entre les différentes organisations et le fab lab comme dans votre cas.
Je voulais savoir s’il faut payer, s’inscrire pour participer à l’évènement ?

Jérôme Labidurie : Non, non. On est complètement gratuit, évidemment pour les visiteurs mais aussi pour toutes les associations partenaires qui veulent venir. On a quand même un petit peu de sponsoring. Cette année on a un sponsor privé qui est le site Orange de Lannion et puis des sponsors publics qui sont la ville de Lannion et le Conseil départemental des Côtes d’Armor. On a aussi un espace pro pour des entreprises qui voudraient venir présenter leur activité puisqu’on a pas mal d’entreprises sur la région de Lannion qui sont très technologiques. Autour de Lannion on a 4000 emplois dans la Tech, donc on a pas mal de petites boîtes qui utilisent ou même qui produisent du Libre et qui peuvent venir présenter leur activité. Il y a un espace pro qui, pour elles, est payant mais à un coût modique. L’idée ce n’est pas de gagner des centaines et des centaines de milliers d’euros, bien entendu, surtout qu’on est une structure associative, donc si on fait des bénéfices, eh bien on reverse ça à des associations de promotion du Libre.

Isabella Vanni : Très bien d’avoir prévu cet espace. Très bien qu’il y ait des collectivités aux côtés de cet évènement.
Je pense qu’on a plus ou moins tout présenté. Est-ce qu’il y a une question que je ne t’ai pas posée à laquelle tu aurais aimé répondre ?

Jérôme Labidurie : Comme ça je ne vois pas, non.

Isabella Vanni : D’accord. Donc c’est le moment de donner à nouveau les informations : le Libre en Fête en Trégor. Ça se passe dimanche 29 mars 2020 de 10 à 18 heures, à la salle des Ursulines à Lannion, Côtes d’Armor en Bretagne.
Merci beaucoup, Jérôme, pour avoir participé à notre émission, bonne organisation et on croise les doigts pour qu’il y ait le même succès que dans les éditions précédentes.

Jérôme Labidurie : OK ! Merci beaucoup. Bonne journée.

Isabella Vanni : Merci à toi. Au revoir.

Jérôme Labidurie : À bientôt. Au revoir.

Isabella Vanni : C’était Jérôme Labidurie pour le collectif Libre en Fête en Trégor.
Maintenant je vais vous proposer la diffusion d’une interview qu’on a enregistrée il y a quelques jours. Il s’agit de Audric Gueidan qui est médiateur numérique et qui participera à trois événements du Libre en Fête 2020 cette année. Je vous laisse écouter l’interview.

[Virgule sonore]

Isabella Vanni : Nous avons le plaisir d’avoir avec nous Audric Gueidan qui est médiateur numérique, qui, cette année, contribuera au Libre en Fête en participant au moins à deux évènements qui sont déjà référencés dans le cadre de cette initiative.
Bonjour Audric. Tu es avec nous ?

Audric Gueidan : Bonjour. Oui, je suis là.

Isabella Vanni : Bonjour. Super. Tu nous entends bien ?

Audric Gueidan : Très bien.

Isabella Vanni : Merci d’avoir accepté notre invitation. Peux-tu te présenter, s’il te plaît, pour commencer ?

Audric Gueidan : Je suis Audric Gueidan. Je suis médiateur numérique, c’est un terme un petit peu bateau dans lequel on peut mettre plein de choses. Concrètement qu’est-ce que je fais ? Je donne des cours d’informatique, je pars du B à A BA de l’ordinateur, comment créer une boîte mail, comment Internet fonctionne, tout ça, aussi bien à destination de particuliers que dans des entreprises. Je fais également ce qu’on appelle des Cafés Vie privée, c’est-à-dire que là je vais sensibiliser les gens à la question des données personnelles, donc comment se protéger, pourquoi se protéger, quels sont les outils libres, du coup, à utiliser pour garantir un minimum de vie privée en ligne, comment laisser moins de traces lorsqu’on navigue sur Internet. Je fais également des ateliers que je range dans la catégorie des fab labs, donc des lieux de fabrication numérique. Là ça peut être de l’initiation au code, de l’apprentissage de la 3D. Aujourd’hui j’étais en train de faire un atelier soudure avec des enfants, qui, du coup, découvraient ça pour la première fois ; on faisait de l’électronique.

Isabella Vanni : Excellent.

Audric Gueidan : On assemble des kits. J’ai aussi un club de robotique que j’anime. Je traîne un petit peu dans tous ces milieux-là, que ça soit dans des tiers-lieux, donc des médiathèques, des fab lab, dans des établissements scolaires. Je me déplace un petit peu partout sur le territoire.

Isabella Vanni : Tu me disais aussi que tu fais partie de beaucoup d’associations libristes, que tu interviens aussi pour Framasoft, donc on peut dire, qu’en fait, que ce soit au niveau bénévolat ou au niveau professionnel, tu es toujours plus ou moins dans le même domaine.

Audric Gueidan : Oui. J’ai réussi à mélanger ce que je faisais sur mon temps libre et ce que je fais pour vivre. Moi je suis en Vendée et quand il y a des évènements où Framasoft est sollicité, souvent c’est moi qui intervient, pas toujours, parce qu’on est quand même nombreux, mais régulièrement c’est moi qui m’en occupe. Je suis dans plusieurs GULL français, je suis à Gullivine qui est l’association Linux à Clisson, Clisson c’est là où il y a le Hellfest pour ceux qui situent. Je suis également membre d’une association qui s’appelle K'rément Libre qui est à la Roche-sur-Yon en Vendée.

Isabella Vanni : On va en parler tout à l’heure, parce qu’ils vont organiser un des évènements du Libre en Fête, tout à fait.

Audric Gueidan : Oui. Tout à fait. Je suis aussi membre d’un fournisseur d’accès à Internet associatif à Nantes, c’est FAImaison. Je suis aussi membre d’Exodus Privacy qui a développé la plateforme εxodus qui permet de savoir s’il y a des pisteurs dans les applications de son téléphone portable. Voilà, je gravite un petit peu dans toutes ces sphères-là.

Isabella Vanni : Pour résumer, tu es un connaisseur et tu es une ressource précieuse pour toutes les associations, les tiers-lieux qui sont intéressés à ces sujets. C’est excellent.

Audric Gueidan : Merci.

Isabella Vanni : Je te propose de parler des deux évènements Libre en Fête auxquels tu contribues. On va commencer dans l’ordre. Il y en a un qui aura lieu le 18 mars, donc le 18 mars c’est un mercredi si je ne me trompe pas ?

Audric Gueidan : C’est ça, oui. C’est au LUDyLAB. Le LUDyLAB est un tiers-lieu numérique en Vendée, à côté du Puy du Fou, dans lequel il y a de l’initiation au drone, on peut faire de la réalité virtuelle ; là-bas, moi je m’occupe des ateliers fab lab et du club de robotique. Il y a également un club d’informatique pour les personnes éloignées du numérique. À la base c’était, on va dire, pour les seniors mais finalement ça touche tout le monde. Il n’y a pas besoin d’être retraité pour venir dans ce club-là. Une fois par mois il y a une thématique qui est développée avec les membres du club. Du coup, le prochain mercredi sera dédié au logiciel libre, où je vais pouvoir présenter des logiciels libres parce qu’il y a beaucoup de personnes qui s’en servent sans avoir que le logiciel est libre: elles utilisent Firefox, elles utilisent VLC juste parce que ça fonctionne, elles ne connaissant pas toute la philosophie qu’il y a derrière, donc moi je vais pouvoir leur raconter un peu pus en détail ça. On va aussi faire un point spécifique sur LibreOffice parce que ça fait partie des usages un petit peu lambda. Quelqu’un avec un ordinateur, je pense notamment aux personnes âgées qui ont un ordinateur, elles veulent aller sur Internet, elles veulent envoyer des mails, elles veulent faire du traitement de texte, communiquer avec la famille, donc LibreOffice remplit, en tout cas, une partie de ces fonctions-là.

Isabella Vanni : Je vais résumer ou bien je vais reprendre les points essentiels. Donc ça se passe au LUDyLAB à Chambretaud, Pays de la Loire, le 18 mars matin de 10 à 12 heures 30, si c’est correct.

Audric Gueidan : Oui.

Isabella Vanni : C’est en fait un atelier qui fait partie d’un cycle d’ateliers que tu proposes tout au long de l’année. Ma question est : est-ce que c’est possible de ne suivre qu’un atelier ou c’est forcément nécessaire de s’abonner à a tous les ateliers ?

Audric Gueidan : Non, bien sûr, on peut ne venir que sur une seule séance, c’est pour ça qu’elles sont thématiques. La première séance, au début de l’année, c’était créer sa boîte mail. Il y a eu comment envoyer des pièces jointes lourdes. Là j’ai présenté différents services qui permettent d’envoyer des pièces jointes qui ne tiennent pas dans un mail. On a parlé aussi des tablettes. On a parlé de comment communiquer avec sa famille avec des applications chiffrées. La plupart des gens utilisent WhatsApp ; moi je leur dis « oui, c’est bien, mais il y a mieux ! » Du coup je leur ai fait tester par exemple Signal. Chaque mois il y a une nouvelle thématique et la thématique pour Libre en Fête ça va être les logiciels libres et LibreOffice.

Isabella Vanni : Ce sont deux heures et demie. Je crois qu’il faut s’inscrire parce que le nombre de personnes participantes est limité. C’est bien ça ?

Audric Gueidan : Oui, c’est ça, mais on peut quand même venir sur place sans inscription, ce n’est pas grave ; on accueille avec grand plaisir les gens qui viennent nous voir. C’est mieux de s’inscrire comme ça moi je sais à peu près combien de personnes vont venir. Dans tous les cas la porte est ouverte.

Isabella Vanni : Bien sûr. C’est un évènement payant mais avec un prix raisonnable ?

Audric Gueidan : Oui. Là c’est parce que c’est le tiers-lieu dans lequel j’interviens n’est pas un tiers-lieu public, c’est un tiers-lieu privé. En plus ils ne dépendent pas de subventions et de financements, c’est pour ça que, du coup, les actions dans ce lieu-là sont payantes. Mais en effet il me semble que c’est 30 euros pour les personnes qui ne sont pas adhérentes et 20 euros pour les adhérents. Les gens qui, après, adhèrent à l’association ont des réductions sur l’ensemble des activités qui sont proposées.

Isabella Vanni : Merci pour ces précisions. Le club s’appelle SyLVER-GEEK, j’imagine parce qu’au départ c’était pensé plutôt pour les seniors. Est-ce que c’est bien ça ?

Audric Gueidan : C’est ça. Je confirme.

Isabella Vanni : Ce nom est très sympa ! Pour avoir toutes les informations, on va mettre, bien sûr, les références sur la page de l’émission sur april.org.
Pour ce qui est du deuxième évènement, ce deuxième évènement aura lieu le samedi 21 mars 2020, toute la journée, de 10 heures à 17 heures. En fait, c’est l’association K'rément Libre dont tu nous parlais tout à l’heure qui va organiser un Printemps du Libre, donc un Libre en Fête spécial Vendée. Est-ce que tu veux nous en dire plus ?

Audric Gueidan : Il y a plein de choses prévues pendant cette journée-là. Déjà on va être présents pour répondre à un maximum de questions, techniques ou pas, des gens qui vont venir. On a prévu de faire une install-party pour les gens qui veulent soit découvrir Linux ou même carrément installer Linux sur leur ordinateur portable. Je vais aussi faire des Ateliers Vie privée, donc je vais leur présenter des outils pour limiter les traces qu’ils laissent sur Internet. Il y a également des jeux vidéo libres auxquels on va jouer, il y a un jeu de karting. Je vais aussi présenter des petites consoles open source, des consoles qu’on peut fabriquer et après on peut coder soi-même ses jeux. On va parler également de smartphone. Je sais qu’il y aura une démonstration du PiPhone, je ne suis plus sûr du nom. Et voilà ! On va présenter un petit tout ça toute la journée en mode détendu autour d’un pique-nique et de boissons.

Isabella Vanni : C’est l’idée du libre en Fête, quelque chose de très convivial. On a oublié de dire où ! Ça se passe au LOCO numérique. C’est quoi le LOCO numérique ?

Audric Gueidan : C’est un espace de coworking qui n’est pas très loin de la gare de La Roche-sur-Yon et d’ailleurs, à côté du LOCO numérique, il y a un fab lab, c’est le Lab-Ouest, ce sont deux espaces qui communiquent assez régulièrement. Il y a un écosystème qui est assez développé en Vendée et c’est en train de continuer, en tout cas sur le Libre et sur tout ce qui est vie privée.

Isabella Vanni : Très bien. Le fab lab va lui aussi proposer des activités à l’occasion du Libre en Fête en Vendée, par hasard ?

Audric Gueidan : Je ne suis pas sûr mais peut-être que ça va arriver un peu plus tard dans l’Agenda. Je ne suis pas en contact direct avec eux, mais en tout cas ça serait bien que d’autres fab labs puissent entrer dans cette initiative.

Isabella Vanni : Cet évènement est sans inscription ? Ouvert à tout le monde ? Tu confirmes ?

Audric Gueidan : Oui et c’est gratuit, donc venez nombreux, on sera ravis de vous accueillir, de vous présenter des outils libres, de jouer avec vous, de vous faire manipuler. L’intérêt c’est de manipuler, d’apprendre comme ça ; on n’est pas là pour donner un cours. De toute façon c’est une pédagogie que j’utilise dans tout ce que je fais, dans tous les types d’ateliers. J’ai une posture de facilitateur, c’est-à-dire que je suis là pour que les gens fassent par eux-mêmes, je ne fais pas à leur place. Ils vont peut-être rater, ce n’est pas grave, mais au moins ils vont apprendre, ils vont essayer et à force ça finit par rentrer et les personnes sont beaucoup plus satisfaites quand elles arrivent à faire quelque chose.

Isabella Vanni : Oui, parce qu’elles ne sont pas uniquement dans une posture passive, mais elles sont dans l’action, donc c’est beaucoup plus satisfaisant normalement.

Audric Gueidan : Tout à fait.

Isabella Vanni : J’ai vu que le programme qu’il y a sur l’Agenda du Libre, on mettra à nouveau les références sur la page de l’émission sur april.org, est en construction en ce moment, c’est-à-dire qu’il y a plein d’activités intéressantes qui sont proposées, mais il n’y a pas encore les horaires. Est-ce que ça va se définir d’ici le 21 mars ?

Audric Gueidan : Oui. Je pense qu’on va définir certains créneaux, mais, de toute façon, on va aussi faire ça à la volée. Il y a un groupe de personnes qui arrivent, qui ont une question sur le smartphone, eh bien hop, tout de suite on va rebondir et on va lancer un atelier sur le smartphone. Ça va être quelque chose d’assez ouvert sur l’organisation et on attend encore quelques participations d’autres membres de l’association, c’est pour ça que le programme n’est pas encore fini.

Isabella Vanni : Très bien donc ça va être hyper-personnalisable. Vous vous adaptez au public. Donc c’est génial.
Je te remercie beaucoup Audric pour avoir participé à notre émission. Je rappelle les deux évènements auxquels tu vas contribuer. Il s’agit, pour commencer, l’atelier logiciel libre et particulièrement LibreOffice au sein du club SyLVER-GEEK du LUDyLAB à Chambretaud le mercredi 18 mars matin de 10 à midi 30. Et le deuxième événement est organisé par l’association K'rément Libre et aura lieu le 21 mars à la LOCO numérique à la Roche-sur-Yon. Merci beaucoup.

Audric Gueidan : C’est exact.

Isabella Vanni : Super.

Audric Gueidan : Il y a même un troisième évènement, en fait, sur lequel je me suis greffé.

Isabella Vanni : Excellent !

Audric Gueidan : Là je ne suis pas organisateur, mais je fais partie de l’aide technique. C’est le samedi d’avant, donc le samedi 14, à Clisson, on n’est pas en Vendée, mais on y est presque, c’est juste à côté. Là c’est un apéro monnaie libre. Pour ceux qui ne connaissent pas la monnaie libre, on va dire que c’est une espèce de bitcoin mais qui est généré automatiquement par les membres de cette monnaie et pour être membre il faut être certifié par cinq autres personnes qui vous ont vu physiquement, ça crée la toile de confiance. À partir du moment où on est membre, on va générer de l’argent et tous les jours, vers midi, on va toucher une dividende universelle. En fait, ça a été réfléchi un peu comme une espèce de salaire automatique et universel et ça peut remplacer un peu une monnaie locale ; c’est un peu le même principe. Donc je serai aussi présent à cet évènement-là et, bien sûr, le code source de cette monnaie est libre, la monnaie c’est la June ou la Ğ1.

Isabella Vanni : Tout à fait. Il y a aussi les prochaines Rencontres de la monnaie libre qui auront lieu à Paris en juin. Je n’ai pas en tête les dates, mais ça se passera à la bourse du travail à Paris, donc un lieu particulièrement prestigieux.

Audric Gueidan : D’accord.

Isabella Vanni : Merci beaucoup Audric, c’était hyper-clair. On sent bien que c’est ton métier de faciliter, médier, faire passer les messages. Je souhaite un franc succès à tous ces évènements auxquels tu participes. Merci encore.

Audric Gueidan : Merci beaucoup pour ton invitation et content de participer à cette dynamique de Libre en Fête.

Isabella Vanni : Merci. Au revoir.

Audric Gueidan : Merci au revoir. À bientôt.

Isabella Vanni : Au revoir.

[Virgule sonore]

Isabella Vanni : Nous revoilà en direct du studio de radio Cause Commune. C’était notre interview enregistrée il y a quelques jours avec Audric Gueidan, médiateur numérique, participant à trois évènements de l’édition 2020 du Libre en Fête.
Pendant l’interview je me suis rendu compte que je n’ai pas précisé ce qu’est un GULL, donc groupe d’utilisateurs et utilisatrices de logiciels libres et ce qu’est un fab lab, c’est facile à imaginer c’est un laboratoire de fabrication. En gros, c’est un lieu où des outils sont mis à disposition pour que les gens puissent fabriquer eux-mêmes des choses. Ça peut être de l’électronique, ça peut être de la couture, ça peut être des objets avec une imprimante 3D. Parfois ces lieux sont aussi appelés hackerspaces, c’est le même principe, bidouiller, faire les choses soi-même.

Frédéric couchet : Je pense que les auditeurs et auditrices ont envie d’une petite pause musicale.

Isabella Vanni : Oui, c’est vrai.

Frédéric couchet : On vient de faire deux gros blocs. Je vais en préciser que les Rencontres de la monnaie libre, dont vous avez parlé dans l’interview tous les deux, auront lieu du 4 au 7 juin à Paris. Il y a beaucoup de choses qui ont été citées, notamment les groupes d’utilisateurs et utilisatrices de logiciels libres, le système GNU/Linux appelé incorrectement Linux. Je vous encourage à écouter les podcasts consacrés à ce sujet dans l’émission Libre à vous ! soit sur april.org, soit sur causecommune.fm.

Nous allons faire une petite pause musicale. Le titre s’appelle Caducifolia par Ollo, Lóstrego!. On se retrouve juste après. Belle journée à l’écoute de Cause Commune, la voix des possibles.

Voix off : Cause Commune 93.1.

Pause musicale : Caducifolia par Ollo, Lóstrego!.

Frédéric Couchet : J’attendais la fin du morceau. Ce n’était pas la fin du morceau, c’était une petite surprise réservée par Étienne qui a fait le choix des musiques pour l’émission du jour. C’était Caducifolia par Ollo, Lóstrego!, disponible sous licence libre Creative Commons Partage à l’identique. Vous retrouverez les références sur le site de l’April, april.org et sur le site de la radio causecommune.fm. Je vous rappelle que vous êtes, évidemment, encouragés à nous soumettre des propositions de musiques pour les pauses musicales.

Vous écoutez toujours l’émission Libre à vous ! sur radio Cause Commune, la voix de possibles 93.1 FM en Île-de-France, partout dans le monde sur le site causecommune.fm et, depuis quelques jours, 24 heures sur 24, en DAB+, c’est-à-dire radio numérique terrestre.
Je suis Frédéric Couchet, le délégué général de l’April.
Avant la pause, nous parlions avec ma collègue Isabella Vanni du Libre en Fête, des évènements libristes organisés partout en France dans un cadre festif. Je vais repasser la parole à Isabella pour la dernière interview.

Isabella Vanni : Merci Fred. Nous avons normalement pour notre troisième interview Axel Broman au téléphone. C’est bien le cas ? Bonjour.

Axel Broman : Oui. Bonjour.

Isabella Vanni : Super. Bonjour Axel. Merci d’avoir accepté notre invitation à participer à l’émission Libre à vous !. Tu es animateur pour la Fabrique Collective de la Culture du Libre. Est-ce que tu peux nous en dire plus ? Où est-elle située, de quoi il s’agit ?

Axel Broman : Oui. La Fabrique Collective de la Culture du Libre, qu’on abrège FCCL, c’est plus simple à lire, se situe dans la municipalité de Vandœuvre-lès-Nancy, donc juste à côté de Nancy pour faire simple. C’est un service public proposé directement par la ville. C’est un lieu qui permet, comme son nom l’indique, de fabriquer, pour faire très simple. Donc on essaie, en tout cas à long terme, de créer un lieu d’échange et de, comment dire ça, excusez-moi, je n’ai pas l’habitude de parler à la radio.

Isabella Vanni : Il n’y a pas de souci. Pendant que tu réfléchis à ce que tu souhaites dire, je vais annoncer à notre public qu’on mettra la référence sur la page de l’émission, donc le site de la Fabrique Collective de la Culture du Libre ; vous pourrez voir par vous-même les animations proposées. D’ailleurs je vois que vous utilisez le même logiciel que l’Agenda du Libre, je reconnais les couleurs et le design. Cette année, en fait, vous participez au Libre en Fête avec pas mal d’évènements. Est-ce que tu pourrais nous en dire peut-être plus sur le lieu, quels sont les objectifs, à quel type de public les activités sont proposées ?

Axel Broman : Je vais quand même continuer ce que j’avais commencé. La FCCL est un lieu qui vise à être un endroit un petit peu d’entrée de culture collective. C’est-à-dire que les gens vont chercher ensemble des solutions, la créativité. La finalité c’est surtout de mettre toujours le savoir à disposition de tous. On parle de culture libre parce que, finalement, ça se termine souvent par la mise à disposition sous licence libre, c’est simplement de là que ça vient.
Ça ne fait qu’un an un et demi, à peu près, que le service est en fonction, donc pour le moment on vise surtout à créer on va dire un groupe, on va dire une espèce de cœur de personnes qui seraient volontaires à participer ensuite activement au service via la création d’une association annexe qui s’appellerait Les Amis de la FCCL. C’est actuellement en cours. Ça c’est vraiment une vision à long terme avec l’idée de faire un tiers-lieu avec d’autres associations qui sont déjà sur le territoire de Vandœuvre, essayer, en fait, de regrouper les associations qui le désirent afin de pouvoir collaborer sur des grands projets.
Maintenant je vais vous parler plus précisément de ce qui est proposé actuellement, donc principalement les samedis et certains mercredis après-midi : des ateliers à destination du public, des ateliers informatiques toujours dans la notion de la culture du Libre, c’est-à-dire que là on met en avant les logiciels libres, tout simplement, GNU/Linux et non pas Linux comme vous avez dit tout à l’heure.

Isabella Vanni : Très bien !

Axel Broman : Et puis des logiciels libres assez connus : la majorité du temps, on essaie de proposer d’abord des logiciels qui sont les plus utilisés – ne pas chercher le petit outil que personne ne connaît – qui sont traduits en français, pour essayer de pouvoir répondre au maximum de personnes parce que tout le monde ne comprend pas forcément l’anglais et surtout multi-plateforme. L’idée c’est qu’ensuite la personne qui a participé aux animations puissent, si elle le désire, réitérer chez elle l’expérience même si elle a un Windows.

Isabella Vanni : Très bien.

Axel Broman : Est-ce que vous avez des questions ?

Isabella Vanni : Tout à fait. J’en ai même plusieurs. Déjà je suis curieuse de savoir quel type de public vient à ces ateliers informatiques que vous proposez.

Axel Broman : Pour être honnête il s’agit principalement de personnes assez âgées. Nous avons assez de mal à toucher les jeunes, il faut dire ce qui est vrai, même si certains jeunes viennent de temps en temps, de manière générale ce sont plutôt des personnes âgées qui sont à la retraite.

Isabella Vanni : C’est très bien, ça permet de lutter contre la fracture numérique, c’est hyper-utile, c’est typiquement un type de public qui a besoin des services et des ateliers que vous proposez. Ça satisfait un besoin.

Axel Broman : Nous avions beaucoup d’hommes dans un premier temps et, de plus en plus, des femmes, donc on a une certaine mixité, en tout cas au niveau des sexes.

Isabella Vanni : C’est bien de le souligner. Je suis particulièrement contente de savoir qu’il y a une organisation publique qui mentionne le Libre même dans son nom, la Fabrique Collective de la Culture du Libre. Je trouve génial qu’à Vandœuvre-lès-Nancy il y ait un lieu de ce type et je me demande, je ne sais pas si tu sais, si, en France, il y a d’autres d’organismes comme ça, des tiers-lieux de ce type qui se revendiquent jusque dans le nom de la culture du Libre ou si vous êtes les seuls.

Axel Broman : J’avais fait des recherches justement parce qu’on m’avait posé la même question auparavant.

Isabella Vanni : Je ne suis pas originale !

Axel Broman : Même moi ça m’intéressait de savoir et honnêtement je n’ai pas trouvé. Il y a quand même certaines collectivités qui créent des tiers-lieux, etc., mais qui passent par des associations, comme les MJC par exemple, qui sont financées par les municipalités en général ; par contre, directement proposés par la municipalité je n’ai jamais trouvé encore.

Isabella Vanni : Donc honneur à Vandœuvre-lès-Nancy pour cette initiative. Je te propose de passer aux évènements qui sont proposés pour l’édition 2020 du Libre en Fête. En gros, tu me corrigeras si je me trompe, mais on le voit bien sur la page d’accueil de votre site, tous les évènements qui ont lieu le samedi à partir du 7 mars, donc 7, 14, 21, 25 et 28 mars et 4 avril sont inclus dans le Libre en Fête ce qui est logique parce que je n’ai pas dit – je l’avais dit, mais je le répète – cette année, officiellement, le Libre en Fête c’est du samedi 5 mars au dimanche 7 avril. Je vois et je suis particulièrement attirée par les deux premiers évènements donc le 7 et le 14 mars qui sont autour de l’astronomie. Les deux évènements ont lieu de 15 heures à 17 heures. Le premier s’appelle Planétarium et le deuxième s’intitule l’Astronomie par la simulation. Est-ce que tu peux en dire plus parce que je pense que c’est rare de trouver ce type d’évènements autour du Libre autour de l’astronomie.

Axel Broman : Il s’agit effectivement de deux animations sur le même thème, c’est volontaire.
La première est en collaboration avec une association locale, Société Lorraine d’Astronomie précisément. Une personne de l’association va venir faire une intervention, ce n’est pas moi qui vais animer, afin de pouvoir faire une démonstration, on va dire une initiation à l’outil plus qu’une formation sur l’outil Stellarium afin de pouvoir permettre aux gens de découvrir un petit peu, pour ceux qui ne connaissent pas déjà ou ceux qui veulent regarder, excusez-moi j’ai oublié le terme, les étoiles qu’on voit dans le ciel.

Isabella Vanni : Les constellations ?

Axel Broman : Oui, exactement, les constellations. Stellarium est un logiciel libre. La personne va faire une démonstration dessus, ensuite les participants pourront, s’ils le désirent, toujours dans cette logique-là, pouvoir réitérer l’expérience chez eux.
Ensuite, l’Astronomie par la simulation, là c’est avec le simulateur spatial Celestia, qui est aussi un logiciel libre et qui permet plutôt, quant à lui, de voyager virtuellement dans l’espace. Donc on peut voir la Terre, bien sûr, la Lune, les satellites artificiels. On peut également voyager dans les systèmes planétaires voisins et voir de loin les galaxies, parce que après ce sont des images. Enfin bref !

Isabella Vanni : Très bien. Donc qu’il y a deux logiciels dont tu as parlé, Celestia et Stellarium, j’imagine que les deux sont faciles à trouver sur Internet. Il s’agit, bien évidemment, tu le confirmeras, de logiciels libres.

Axel Broman : Oui.

Isabella Vanni : Je trouve très intéressant ce genre d’animation. En fait, quand on met à jour notre site web dédié à l’initiative Le Libre en Fête, on donne aussi des exemples d’évènements qui peuvent être proposés et c’est vrai qu’on n’avait pas pensé à mettre des évènements de ce type, des présentations de logiciels de ce type. Bien sûr s’il y a une association qui est experte dans le domaine c’est encore mieux. Je trouve l’idée très sympa de présenter, de mettre à disposition du public un logiciel de ce type. Je pense que ça peut attirer la curiosité des personnes.
Il y a d’autres évènements. Le 21 et le 28 mars, il y a « Découvrir un poste informatique ». Le 4 avril, toujours de 15 à 17 heures, « Premiers pas avec LibreOffice ». Il s’agit de trois rendez-vous autour de la bureautique, si on peut dire, aussi de l’environnement de l’informatique. Est-ce que c’est bien toi qui animes ces ateliers ?

Axel Broman : C’est bien moi qui les anime.

Isabella Vanni : Tu veux nous en dire un peu plus ?

Axel Broman : J’ai été aidé par une stagiaire il y a quelques mois pour pouvoir mieux les adapter par rapport au public. Finalement ça découle d’une demande des participants qui, pour certains, ne savent pas simplement utiliser une clef USB. Ils utilisent l’ordinateur tous les jours, mais ils ne savent pas faire ça. L’idée, finalement, c’est simplement de proposer des initiations à ce type d’usage de personnes qui en ont besoin ; en fait, quand on utilise l’ordinateur, c’est bien de savoir ça : découvrir un poste informatique.

Isabella Vanni : Comment ça se passe ? Est-ce que tu proposes au préalable des thèmes, des choses dont tu veux parler ou que tu veux montrer, ou ce sont plutôt les personnes qui viennent qui posent des questions le jour même ? Comment c’est organisé ?

Axel Broman : Durant les animations j’ai, comment dire, un fil d’eau que je présente et les personnes sont elles-mêmes sur des postes informatiques et elles tâtent en fonction de ce que je leur montre. Ensuite, si elles me posent des questions je leur réponds simplement en fonction de ce qu’elles veulent savoir, mais on essaye de rester toujours un petit peu dans le thème, bien évidemment.

Isabella Vanni : D’accord. Il y a un fil conducteur.

Axel Broman : Voilà, c’est ça, un fil conducteur, exactement, c’est le terme.

Isabella Vanni : Très bien. Pour finir, j’ai anticipé, mais il y a aussi un évènement OpenStreetMap. On a déjà parlé de OpenStreetMap, pas dans cette émission mais dans des émissions précédentes, c’est un projet collaboratif de cartographie en ligne qui se base sur un logiciel libre dans le même esprit dans lequel on fait les logiciels libres, tout le monde peut participer. Vous allez aussi proposer un évènement OpenStreetMap, ça se passe le 25 mars, c’est un mercredi, cette fois de 17 heures 30 à 20 heures. J’imagine que c’est parce qu’il y a une antenne locale du projet OpenStreetMap. Est-ce que c’est le cas ?

Axel Broman : C’est exactement le cas, il y a un groupe local. Ça fait plusieurs années qu’il existe, mais depuis l’année dernière ils utilisent les locaux ici de la FCCL afin de pouvoir se rejoindre, de faire des réunions. Désormais, depuis cette année, c’est tous les mois. Ça tombe les mercredis soir aux horaires indiqués et l’idée c’est de partager le savoir déjà en termes de comment contribuer, comment utiliser, etc., mais également monter des projets. Ce qui est très intéressant là-dessus c’est qu’à la dernière réunion il y a d’autres associations qui sont venues en plus pour essayer de cartographier par exemple des panneaux publicitaires.

Isabella Vanni : Des associations de quel type, si je peux te demander ?

Axel Broman : C’est le R.A.P., Résistance à l'Agression Publicitaire, pour le premier et sinon c’est FLORE 54, qui est plus une association sur les questions écologie parce qu’ils veulent représenter un site protégé.

Isabella Vanni : Parfait. Du coup la Fabrique devient aussi un lieu de rencontre pour tisser et pour renforcer de nouveaux liens entre associations, donc c’est génial.
Axel, je te remercie beaucoup pour avoir participé à notre émission et pour nous avoir présenté les nombreux évènements avec lesquels la Fabrique collective de la Culture du Libre participe au Libre en Fête cette année. Merci beaucoup.

Axel Broman : De rien. Bonne journée à vous.

Isabella Vanni : Merci. À bientôt.

Axel Broman : À bientôt.

Isabella Vanni : On a terminé pour le sujet long d’aujourd’hui consacré au Libre en Fête.
Je vous rappelle que le Libre en Fête est une initiative de l’April qui consiste à organiser des évènements de découverte du logiciel libre partout en France autour du 20 mars. Le grand public est la cible de ces évènements. La date officielle c’est du 7 mars au 5 avril 2020. Je vous invite, si vous êtes un public curieux qui veut en savoir plus, d’aller sur le site de Libre en Fête, libre-en-fete, un tiret en chaque mot, point net [libre-en-fete.net] pour découvrir l’initiative et aller sur la page qui liste tous les évènements proposés cette année par région.
Et si vous êtes une structure qui aime le Libre et qui veut le promouvoir, eh bien vous êtes encore à temps pour proposer un évènement toujours sur le site de Libre en Fête où vous avez une page « Organisation » qui vous donne toutes les informations pour proposer votre évènement.

Frédéric Couchet : Merci Isabella. C’était une présentation du Libre en Fête par Isabella Vanni de l’April. Axel, dans son interview, a cité un certain nombre d’éléments notamment les seniors, les Espaces Publics Numériques, OpenStreetMap. On a effectivement consacré des sujets longs à ces sujets dans Libre à vous !. Sur la partie senior c’est l’émission du 8 octobre 2019 ; pour les Espaces Publics Numériques c’est le 22 octobre 2019 ; OpenStreetMap c’est le 24 septembre 2019. Vous trouverez les références sur april.org et sur causesommune.fm. Les deux outils, les deux logiciels qu’a cités Axel, Stellarium et Celestia. Celestia c’est celestia.fr et Stellarium c’est stellarium.org avec deux « l » à stellarium. Vous trouverez ainsi la possibilité de les tester.

Nous allons faire une petite pause musicale.

[Virgule musicale]

Frédéric Couchet : Nous allons écouter Le Concours De Tartes Aux Klums par Khanat On se retrouve juste après. Belle journée à l’écoute de Cause Commune.

Voix off : Cause Commune 93.1.

Pause musicale : Le Concours De Tartes Aux Klums par Khanat.

Frédéric Couchet : Nous venons d’écouter Le Concours De Tartes Aux Klums par Khanat, disponible sous licence libre Creative Commons Partage à l’identique. Vous retrouverez les références sur le site de l’April, april.org et sur le site de la radio, causecommune.fm.

Vous écouter toujours l’émission Libre à vous ! sur radio Cause Commune, la voix des possibles, 93.1 en Île-de-France et partout dans le monde sur le site causecommune.fm. Je suis Frédéric Couchet le délégué général de l’April.
Nous allons passer à notre dernier sujet.

[Virgule musicale]

Chronique « La pituite de Luk » qui porte sur le thème de la viralité

Frédéric Couchet : Nous allons donc passer au sujet suivant. Nous allons poursuivre avec « La pituite de Luk » sur le thème de la viralité.
Luk, une fois de plus, n’est pas avec nous. J’espère qu’il est avec nous par téléphone. Je sais que le gouvernement a interdit les rassemblements de plus de 5000 personnes en milieu fermé, mais ce n’est une raison à mon avis. J’espère que tu sais, Luk, que la radio a plus de 5000 auditeurs et auditrices, mais ces personnes sont à distance, elles écoutent la radio et, pour le moment à priori, le coronavirus ne se transmet par les ondes. En studio nous ne sommes que trois et tout va bien donc j’ai du mal à comprendre ton absence, cher Luk, mais nous t’écoutons sur le thème de la viralité.

Luk : Écoute, je ne suis pas là, mais ce n’est pas ma faute. Je suis malade. J’ai chopé le premier virus informatique transmissible à l’homme. C’est cet enfoiré de Marc Rees, qui me l’a refilé sur un réseau social.
Je naviguais pépère, sur Mastodon quand je suis tombé sur le crosspost d’un de ses tweets. J’ai cliqué et j’ai chopé le Conaro Virus. Son message contenait trois citations infectieuses de politiciens ou de journalistes influents qui se sont instantanément attaquées à mon organisme.

Le premier à m’attaquer été celui d’Olivier Véran. Mauvaise nouvelle, notre nouveau ministre de la Santé est un agent pathogène et il est particulièrement virulent vu la rapidité avec laquelle il a asséné ses premières foutaises. Il parlait sur France Inter de l’autre virus, celui qui arrive à pied par la Chine. Véran passait de la pommade à Pékin en louant notamment sa capacité à soigner les gens dans un hôpital en béton pas sec. Il a ensuite ajouté que tout ça n’aurait sans doute pas été possible avec des réseaux sociaux ouverts.
Les déclarations de notre ministre neurologue m’ont provoqué des nœuds au cerveau. Déjà, entendre parler de « réseau social ouvert » pour désigner les services des GAFAM, m’a valu une douleur lancinante dans la nuque. Savoir qu’il parlait, en réalité, de liberté d’expression m’a vrillé les tympans. Le truc c’est que le Dr Li Weinlang avait signalé le Covid-19 sur Wechat, un réseau social fermé au sens de Véran, dès le 30 décembre. Sa hiérarchie et la police lui avaient, en substance, répondu de fermer sa gueule, menaces à l’appui. Ce n’est que le 22 janvier que la Chine a officiellement reconnu qu’il pourrait y avoir comme un problème de santé publique avec cette grippe.
J’avais donc bien mal au crâne quand je suis passé à la citation de Christophe Barbier. Manifestement, il nous prescrirait bien une bonne dose de politique intérieure chinoise en suppositoire. Il demandait à la télé pourquoi on n’arrivait pas à bloquer les mots qui franchissent la loi, comme les Chinois parviennent à bloquer les mots qui parlent de démocratie.
Ça a été assez violent… D’abord, parce que cette phrase n’a aucun sens. « Les mots qui parlent », on dirait le titre psychologisant d’un livre de développement personnel. J’ai pris sur moi, je suis magnanime, ce n’était probablement qu’une maladresse verbale. Mais sur le fond, il souhaite une censure automatique à base de mots clés. Comme si les mots avaient un sens en dehors de leur contexte d’utilisation. Le dispositif n’aurait de valeur que si on importait toute la panoplie de contrôle social à la chinoise qui va avec. Les idées contaminantes de Barbier sortent d’une tête agrémentée d’une une écharpe aussi rouge que le Petit Livre de Mao et ne proposent rien de moins que de basculer en dictature. En le lisant, je me suis littéralement chié dessus, la tourista fragmentation, la méga-chiasse quoi !

J’étais vraiment mal et Éric Woerth m’a achevé. Il s’exprimait sur la bite à Griveaux, décidément les trucs viraux sont de saison ! Selon lui, l’anonymat est une horreur et il faut plus d’autorité sur les réseaux sociaux. Aucun rapport avec cette affaire où personne ne s’est caché derrière un quelconque anonymat. Mais, pour les gens comme lui, c’est une bonne occase de rappeler que c’est à la populace d’être à poil sur Internet, pas aux élites. J’ai fait « Woerth » en vomissant toute la mauvaise bouffe chinoise de mon repas de la veille.

À ce stade, j’étais rincé. Je crois que c’est là que j’ai cessé de me battre contre la maladie. Quand on y pense, s’il y avait eu le Web en 1986, le nuage radioactif de Tchernobyl ne se serait pas arrêté à la frontière et les 900 lycéens de Prypiat n’auraient pas pu courir leur marathon de la paix autour de la centrale juste après l’accident.

Mais, je ne suis pas soulagé pour autant ! J’ai même chopé une complication depuis. Un « ami » m’a envoyé une interview du patron de Facebook France. Après l’avoir laissé réciter son texte expliquant que Facebook n’était pas porteur de la virale quéquette, Alexandra Bensaïd lui a rétorqué que le problème était les liens. Les gilets jaunes ont partagé des liens vers la fameuse vidéo. Du coup, j’ai entendu Facebook défendre la liberté d’expression et affirmer que ce n’est pas aux réseaux sociaux de se substituer à la puissance publique. J’ai saigné du nez !
Elle n’a pas dit que, sans lien, il n’y a plus de Web, mais je ne lui en veux pas. Sans les liens, Je n’aurais pas chopé cette saloperie en premier lieu. Bensaïd doit avoir raison. Le problème ce sont les liens. Le problème c’est le Web, c’est Internet. Si je ne suis pas venu, c’est la faute à Internet.

Frédéric Couchet : Merci Luk pour cette chronique courte, pertinente, avec des liens ; les liens sont sur le site de l’April, april.org, et sur causecommune.fm. Si je me souviens bien, avec tes camarades de Décryptualité qui est mis en ligne tous les mardis, tu as consacré la dernière édition du Décryptualité, celle 24 février, au sujet de la liberté d’expression en partant de la bite à Griveaux comme tu dirais. C’est ça ?

Luk : C’est ça, et de ce même tweet de Marc Rees. Je regrette désormais ! Cette semaine on n’a pas pu sortir de podcast pour des problèmes d’indisponibilité.

Frédéric Couchet : En tout cas le podcast du 24 est disponible. On va juste préciser que Marc Rees est le rédacteur en chef de Next INpact. Tous les liens sur le site de l’April, april.org et sur causecommune.fm.
Luk, je te souhaite une bonne fin de journée et j’espère te voir peut-être le mois prochain.

Luk : Oui, je devrais guérir d’ici là.

Frédéric Couchet : À bientôt alors. Je rappelle le site de Luk, incroyableluk.org, Luk avec un « k », il est bien caché, mais on peut le trouver sur Internet. On peut même mettre des liens vers son site, ce qu’on va faire sur le site de l’April.
Bonne journée Luk et à bientôt.

Luk : À bientôt.

Frédéric Couchet : On va passer aux annonces de fin.

[Virgule musicale]

Annonces

Frédéric Couchet : Nous allons faire les annonces de fin.