Différences entre les versions de « Libre à vous ! Radio Cause Commune - Transcription de l'émission du 30 mars 2021 »

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<b>Lorette : </b>Euh ! Quatre milliards deux cent quatre-vingt-quatorze millions neuf cent soixante-sept mille et des petites croûtes de pizzas… modulo 42.
 
<b>Lorette : </b>Euh ! Quatre milliards deux cent quatre-vingt-quatorze millions neuf cent soixante-sept mille et des petites croûtes de pizzas… modulo 42.
  
<b>Laurent Costy : </b>Oui, modulo quelques anchois car certaines ne sont pas distribuables pour des raisons techniques. Ça fait quand même beaucoup normalement. Même si tu ne me le demandes pas, ce 2 puissance 32 vient du fait que l’adresse IP en version 4 se présente sous forme d’une séquence de quatre nombres compris entre 0 et 255 séparés par un point. Par exemple, au lieu de taper https://april.org dans la barre d’adresse de ton navigateur, tu peux taper directement 195.154.56.24, car c’est l’adresse publique du site internet de l’association.
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<b>Laurent Costy : </b>Oui, modulo quelques anchois car certaines ne sont pas distribuables pour des raisons techniques. Ça fait quand même beaucoup normalement. Même si tu ne me le demandes pas, ce 2<sup>32</sup> vient du fait que l’adresse IP en version 4 se présente sous forme d’une séquence de quatre nombres compris entre 0 et 255 séparés par un point. Par exemple, au lieu de taper https://april.org dans la barre d’adresse de ton navigateur, tu peux taper directement 195.154.56.24, car c’est l’adresse publique du site internet de l’association.
  
 
<b>Lorette : </b>OK, OK ! Mais quatre milliards c’est beaucoup et, à la fois, je sais que dans certaines entreprises il peut y avoir masse d’ordis. Genre, quand je suis venu dans ton bureau l’autre fois, il y avait un grand ordi avec tes mails dessus et un autre plus petit, toujours sous GNU/Linux, forcément, avec en cours une partie de Battle for Wesnoth où tu étais en train de rager, si j’ai bonne mémoire.
 
<b>Lorette : </b>OK, OK ! Mais quatre milliards c’est beaucoup et, à la fois, je sais que dans certaines entreprises il peut y avoir masse d’ordis. Genre, quand je suis venu dans ton bureau l’autre fois, il y avait un grand ordi avec tes mails dessus et un autre plus petit, toujours sous GNU/Linux, forcément, avec en cours une partie de Battle for Wesnoth où tu étais en train de rager, si j’ai bonne mémoire.

Version du 1 avril 2021 à 13:36


Titre : Émission Libre à vous ! diffusée mardi 30 mars 2021 sur radio Cause Commune

Intervenant·e·s : Jean-Christophe Becquet - Élodie Déniel-Girodon - Étienne Gonnu - Isabella Vanni - Christian Momon - Lorette Costy - Laurent Costy - Olivier Grieco - Luk - Frédéric Couchet - Étienne Gonnu ainsi qu'à la régie

Lieu : Radio Cause Commune

Date : 30 mars 2021

Durée : 1 h 30 min

Podcast Provisoire

Page des références utiles concernant cette émission

Licence de la transcription : Verbatim

Illustration :

NB : transcription réalisée par nos soins, fidèle aux propos des intervenant·e·s mais rendant le discours fluide.
Les positions exprimées sont celles des personnes qui interviennent et ne rejoignent pas nécessairement celles de l'April, qui ne sera en aucun cas tenue responsable de leurs propos.

Transcription

Voix off : Libre à vous !, l’émission pour comprendre et agir avec l’April, l’association de promotion et de défense du logiciel libre.

Frédéric Couchet : Bonjour à toutes. Bonjour à tous.
C’est la 100e émission de Libre à vous !, donc ce sera une émission spéciale avec notamment une nouvelle chronique, de nouveaux jingles, un sujet principal intitulé « Au cœur de l’April, de Libre à vous ! et de Cause Commune ». Nous vous parlerons de l’April, de certaines de nos actions, des coulisses de l’émission, de la radio. Vous en saurez plus sur des personnes actives. Nous répondrons à vos questions si vous en avez, il y a des choses à gagner, une session en visioconférence après l’émission pour échanger avec vous.

Soyez les bienvenus pour cette nouvelle édition de Libre à vous !, l’émission pour comprendre et agir avec l’April, l’association de promotion et de défense du logiciel libre.
Je suis Frédéric Couchet, le délégué général de l’April.

Le site web de l’April est april.org, vous pouvez y trouver une page consacrée à cette émission avec les liens et références utiles et également les moyens de nous contacter. N’hésitez pas à nous faire des retours et nous poser toute question.

Nous sommes mardi 30 mars 2021, nous diffusons en direct, mais vous écoutez peut-être une rediffusion ou un podcast.

À la réalisation de l’émission aujourd’hui mon collègue Étienne Gonnu. Bonjour Étienne.

Étienne Gonnu : Salut Fred.

Frédéric Couchet : J’espère que l’émission va bien se passer, car la plupart des gens sont à distance. J’ai décidé d’adopter aujourd’hui la positive attitude. J’espère que vous n’entendrez pas trop ma toux dans le micro.

Nous vous souhaitons une excellente écoute.

[Jingle]

Dans les annonces, nous avons des nouveaux jingles. Vous venez d’entendre la voix de Laure-Élise Déniel qui a une formation d’actrice et qui nous a fait quelques jingles. C’est un montage de test, les montages vont être refaits parce que les conditions d’enregistrement des jingles n’étaient pas forcément idéales. Donc nouveaux jingles et il y en aura d’autres au cours de l’émission.

Deux annonces importantes

Après cette partie jingles, on va passer juste deux annonces importantes que je préfère faire en début d’émission vu qu’elles sont importantes et éviter de les faire à la fin parce que nous n’aurions peut-être pas le temps.

C’est avec une très grande tristesse que nous avons appris le décès de Yann Le Pollotec à l’âge de 59 ans.
Yann a beaucoup œuvré pour les libertés informatiques. Il était connu dans les communautés libristes, notamment pour l’espace du logiciel libre des hackers et des fablabs à La Fête de l’Huma, également pour les États généraux de la révolution numérique au siège national du PCF. Après avoir eu de nombreuses responsabilités au sein du Parti communiste français, notamment dans son département de Seine-Saint-Denis, il était, depuis l’année 2000, membre de la direction nationale du PCF.
La dispersion des cendres de Yann a eu lieu ce mardi 30 mars à 15 heures au cimetière du Blanc-Mesnil. L’assocaition s’est associée à l’hommage qui lui a été rendu.
Au-delà de ses actions, Yann était une personne très chaleureuse et attachante que j’ai eu plaisir à côtoyer.
Nous présentons nos condoléances à sa famille et à ses proches.

Sans transition comme on dit, autre annonce.
Dimanche 21 mars 2021, Richard Stallman, fondateur et ancien président de la Fondation pour le Logiciel Libre a annoncé son retour au sein du conseil d’administration de la fondation.
Je vous lis le texte du communiqué de réaction de l’April : « L’annonce a été faite en ouverture de sa conférence donnée durant le LibrePlanet, l’évènement annuel organisé par la Fondation pour le logiciel libre.
Richard Stallman avait démissionné de ses fonctions de président et de membre du conseil d'administration le 16 septembre 2019. Cette démission faisait suite à la publication d’échanges liés aux conséquences de l’affaire Jeffrey Epstein, le célèbre prédateur sexuel au MIT (université et institut de recherche américain) — Vous trouverez sur le site de l’April un lien vers Le journal Le Monde qui expliquait très bien cette affaire de l’époque.
Dans sa vidéo récente, Richard Stallman n'évoque pas directement cette affaire ; il se contente de dire que des personnes seront heureuses de son retour, d'autres seront déçues, et qu'en tout cas il ne prévoit pas de démissionner une seconde fois.
Il semblerait que cette annonce ait été une surprise même pour l'équipe d'organisation de l'événement (volontaires et membres de l'équipe salariée de la fondation).
La décision du retour de Richard Stallman au sein du conseil d'administration de la Fondation leur appartient évidemment. Mais la fondation a-t-elle bien mesuré l'impact d'une telle décision sur le logiciel libre et ses communautés ? Et la forme de l'annonce, une très courte intervention sans aucun mot, notamment sur l'affaire de septembre 2019, est problématique.
L'April entretient des liens privilégiés avec la Fondation pour le Logiciel Libre et collabore avec elle depuis 1996. En effet, nous partageons la préoccupation de permettre à toutes et tous d'accéder à la liberté informatique. Nous agissons pour que chaque personne puisse soutenir notre cause, rejoindre notre mouvement et s'y sentir bienvenue. L'April regrette la décision prise par le conseil d'administration de la Fondation pour le Logiciel Libre. L’association apporte son soutien au personnel de la fondation et aux personnes qui privilégient la promotion et la défense sereines des logiciels libres en cohérence avec l'objet de la fondation. » C’était la réaction de l’April.
Depuis l’annonce de ce retour on a appris la démission de John Sullivan qui travaillait depuis 18 ans à la fondation et qui, depuis 10 ans, en était le directeur exécutif. Je connais bien John qui est un membre fondamental de l’équipe salariée de la fondation. C’est une grande perte pour la fondation et la transition sera très difficile.
Ça me rend personnellement très triste de le voir partir. Ce fut un grand plaisir de travailler avec John et ma sympathie va également au personnel de la FSF.

Voici donc les annonces en début d’émission que je préférais éviter de bâcler à la fin vu leur importance.

Avant de prendre le premier sujet, je vous ai annoncé en introduction qu’il y a des cadeaux. Je précise que ma toux n’est pas une blague de chat.
D’ailleurs vous pouvez nous rejoindre sur le salon web de la radio, causecommune.fm, bouton « chat », pour échanger avec nous. Il va y avoir effectivement des cadeaux à gagner, notamment des CD de l’Album de KPTN dont nous écouterons tout à l’heure un extrait, sans doute des t-shirts de Libre à vous !, des autocollants.
Le plus simple c’est de nous envoyer des messages si vous voulez recevoir des cadeaux. Vous pouvez les envoyer sur le salon web causecommune.fm, bouton « chat », salon #libreavous. Vous pouvez aussi nous envoyer un courriel via le site april.org ou le site de la radio et nous ferons des tirages au sort, mais j’y reviendrai tout à l’heure.

Nous allons passer tout de suite au premier sujet.

[Virgule musicale]

« Au cœur de l'April et de Libre à vous !»

Coulisses de la chronique « Pépites libres » de Jean-Christophe Becquet

Frédéric Couchet : Texte, image, vidéo ou base de données, sélectionné pour son intérêt artistique, pédagogique, insolite, utile. Dans sa chronique libre Jean-Christophe Becquet, vice-président de l’April, nous présente une ressource sous une licence libre. Les auteurs de ces pépites ont choisi de mettre l’accent sur les libertés accordées à leur public, parfois avec la complicité du chroniqueur.
Aujourd’hui, Jean-Christophe ne va pas nous présenter une chronique, mais va nous présenter les coulisses de la chronique « Pépites libres ».
Bonjour Jean-Christophe.

Jean-Christophe Becquet : Bonjour Fred. Bonjour à tous. Bonjour à toutes.

Frédéric Couchet : Jean-Christophe, dans ces « Pépites libres » tu présentes des ressources libres à mettre en valeur, comment procèdes-tu pour rechercher de nouvelles ressources ? Est-ce que tu as déjà un stock pour plusieurs mois, voire plusieurs années ?

Jean-Christophe Becquet : Pour chercher des ressources pour « Pépites libres », en fait je puise surtout dans les communautés du Libre, les forums, les listes de discussion comme celle de la communauté OpenStreetMap, ou Wikipédia, ou encore certaines listes de discussion de l’April comme la liste du groupe de travail Sensibilisation ou du groupe de travail Éducation.
Je suis aujourd’hui à 17 chroniques « Pépites libres » sur des sujets et des formats variés. J’ai quelques notes d’avance, mais pas de quoi tenir plusieurs mois et encore moins plusieurs années.

Frédéric Couchet : Dans la recherche de nouvelles pépites, une spécificité c’est l’émission Libre à vous ! et évidemment tu es un libriste, et les ressources que tu proposes sont sous licence libre. Peux-tu nous rappeler ce qu’est une licence libre et pourquoi adopter une telle licence ?

Jean-Christophe Becquet : Une licence libre c’est un texte juridique que l’auteur utilise pour accorder certaines libertés sur son œuvre. Ça s’inspire, au départ, du logiciel libre et puis on a vu, avec le temps, arriver de nouvelles licences qui s’appliquent types de créations que des logiciels, comme des musiques, des images, des textes ou encore des bases de données. Les plus connues sont les licences Creative Commons. Les licences Creative Commons By et By SA, par exemple, sont des licences libres ou encore la licence ODBL,Open Database License, pour les bases de données.
Le principe est simple : l’auteur a un monopole absolu sur son œuvre, c’est lui qui décide de ce qu’on peut faire ou pas faire avec son œuvre, qui peut copier, qui peut regarder, qui peut utiliser, écouter l’œuvre. La licence libre est un moyen qui permet à l’auteur d’accorder largement un certain nombre de libertés à tous les bénéficiaires de son œuvre.

Frédéric Couchet : Donc quatre libertés fondamentales.
Je précise que je vois sur le salon web que ça commente, que ça discute. Une des façons de gagner un des cadeaux c’est de faire la blague la plus drôle ou la plus pourrie. Pour l’instant c’est N4mu avec Christian Clavier, qui gagne. N’hésitez pas à nous rejoindre.
Donc licence libre, mais, en fait, c’est quelque chose qui n’est pas forcément pas tout à fait connu, on va plutôt dire pas tout à fait maîtrisé, les licences libres et notamment les quatre libertés. Beaucoup de gens utilisent des licences qui ne sont pas forcément totalement libres, par exemple qui interdisent la modification ou la réutilisation commerciale.
Déjà j’aimerais que tu nous expliques un petit peu ces limitations. Est-ce qu’il t’est déjà arrivé toi-même de trouver une ressource intéressante, mais non disponible soit sous une licence, soit parce qu’il n’y a pas du tout de licence, ou alors disponible sous une licence pas totalement libre et, à ce moment-là, de contacter la personne pour échanger avec elle pour la question de la libération de cette pépite. Quelle est ton expérience là-dessus ?

Jean-Christophe Becquet : Le plus bel exemple c’était celui qui a fait l’objet de ma première chronique, la conférence « Un faible degré d’originalité » d’Antoine Defoort. Il s’agit de la vidéo de captation d’une conférence gesticulée qui explique, en un peu plus d’une heure, le principe du droit d’auteur. Cette conférence était proposée avec une licence effectivement non libre puisqu’elle s’accompagnait d’une clause NC, Non Commercial, interdisant donc les réutilisations commerciales.
J’ai contacté Antoine Defoort, l’auteur, pour lui expliquer que cette restriction à l’utilisation commerciale de sa vidéo m’interdisait de la projeter dans des formations d’initiation au droit d’auteur et aux licences libres pour lesquelles j’étais payé. Je l’ai encouragé à lever cette clause et à adopter plutôt une licence Creative Commons By ou By SA, pour permettre une utilisation plus large de sa conférence. Il a accepté donc ça m’a permis ensuite, dans des formations d’initiation au droit d’auteur dans lesquelles j’avais, parmi l’auditoire, des profils comme des documentalistes ou des bibliothécaires, de leur faire connaître cette conférence et de les encourager ensuite à inviter Antoine Defoort à venir donner sa conférence en réel dans leur bibliothèque ou dans leur établissement.

Frédéric Couchet : D’accord. Est-ce que tu as d’autres exemples ? Là, c’est un exemple où Antoine Defoort a finalement compris ce que tu lui proposais et l’a fait. Est-ce que tu as un exemple où quelqu’un t’a refusé et quel est l’argumentaire utilisé pour refuser ?

Jean-Christophe Becquet : Je n’ai pas d’exemples de refus, par contre j’ai plusieurs exemples de non-réponse.
D’abord, parfois c’est très difficile de trouver comment contacter l’auteur. Il m’est effectivement arrivé d’envoyer un message mais sans être certain qu’il arriverait à destination. Ensuite j’ai lancé des appels plus génériques, parfois dans certaines de mes chroniques d’ailleurs. Par exemple dans la chronique sur les MOOC, les formations en ligne, je parlais de la plateforme FUN, France université numérique, qui propose un grand nombre de formations en ligne, accessibles gratuitement, dont la plupart sont mises à disposition sous des licences non libres. Suite à cette chronique, je n’ai pas eu d’échos d’auteurs de MOOC qui auraient décidé d’opter pour une licence libre pour leurs formations.

Frédéric Couchet : D’accord. Merci.
Dernière question, Jean-Christophe, est-ce qu’on peut te proposer des idées de pépites et comment faire ?

Jean-Christophe Becquet : Je suis tout à fait intéressé qu’on me propose des idées de pépites pour augmenter la diversité des sujets qui sont traités, pour faire connaître des auteurs et des ressources méconnues. Le plus simple c’est de me contacter par mail, jcb, mes initiales comme Jean-Christophe Becquet, @apitux.com [jbc@apitux.com] ; je pense qu’on pourra remettre l’adresse sur la page consacrée à l’émission. Effectivement, si on m’envoie le lien vers la ressource et, encore mieux, un pointeur vers la licence pour confirmer qu’il s’agit bien d’une ressource libre, je me ferai un plaisir de creuser le sujet et d’y consacrer une prochaine chronique.

Frédéric Couchet : Merci Jean-Christophe. J’encourage chacun et chacune à te contacter pour te proposer une pépite et également à écouter les chroniques « Pépites libres » que tu as proposées jusqu’à présent et que tu vas continuer à proposer, donc des ressources sélectionnées pour leur intérêt artistique, pédagogique, insolite ou utilise et disponibles sous licence libre.
C’était Jean-Christophe Becque qui, je le rappelle, est vice-président de l’April.
Jean-Christophe, je te souhaite de passer une bonne fin de journée et à bientôt.

Jean-Christophe Becquet : Merci. Bonne fin d’émission et à bientôt.

Frédéric Couchet : Merci Jean-Christophe.
Nous allons faire une pause musicale.

[Virgule musicale]

Frédéric Couchet : À l’instant on parlait de pépites libres ; dans les pépites libres il y a évidemment les musiques libres.
Je vous disais, en tout début d’émission, que vous pourriez gagner cinq CD de l’album de KPTN, artiste français libre que je présenterai juste après.
On va justement écouter un titre de KPTN. Nous allons écouter Le musée d’air contemporain par KPTN. On se retrouve dans trois minutes. Belle journée à l’écoute de Cause Commune, la voix des possibles.

Pause musicale : Le musée d’air contemporain par KPTN.

Voix off : Cause Commune, 93.1.

Frédéric Couchet : Nous venons d’écouter un extrait du premier album de KPTN, Le musée d’air contemporain, disponible sous licence libre Creative Commons Partage dans les mêmes conditions, CC By, qui permet la réutilisation, la modification, la diffusion, le partage de la musique pour toute utilisation y compris commerciale.
Le nom de l’artiste est KPTN. Son premier album s’appelle Flammes. Évidemment on peut supposer qu’il adore les jeux de mots, d’ailleurs, si vous avez bien écouté, il y a en a beaucoup. Ce sont des chansons à texte, un message avec quelques jeux de mots. KPTN est le nom d’artiste d’un informaticien libriste, Clément Oudot, que nous avons reçu dans Libre à vous !, édition 96 du 2 mars 2021. Bien sûr le podcast et la transcription sont disponibles sur april.org et sur causecommune.fm. Le site de l’artiste est kptn.org. Je rappelle que Clément propose cinq CD de son album à gagner. N’hésitez pas à nous contacter pour nous dire si vous étés intéressé et s’il y a plus de cinq personnes nous ferons un tirage au sort, évidemment avec une main innocente, si vous trop nombreuses ou trop nombreux à répondre à notre appel.

[Deuxième jingle de Laure-Élise Déniel]

Frédéric Couchet : C’était le deuxième nouveau jingle de Laure-Élise Déniel que nous utilisons.
Normalement il y en a un troisième, uniquement s’il y a un problème technique. Espérons que nous n’aurons pas de problème technique aujourd’hui, sinon vous l’entendrez. Peut-être qu’on vous le fera quand même écouter si on a un petit peu de temps tout à l’heure.
Nous allons passer au sujet suivant.

[Virgule musicale]

Le traitement des podcasts de l’émission avec Élodie Déniel-Girodon

Focus sur la partie dossiers avec Étienne Gonnu chargé affaires publiques à l’April

Focus sur la partie vie associative et sur le groupe Sensibilisation de l’April avec Isabella Vanni

Le Chapril avec Christian Momon, administrateur de l’April et animateur du Chapril

« À Cœur Vaillant la voie est libre », chronique de Laurent Costy et de sa fille Lorette

Frédéric Couchet : Pour cette 100e, une nouveauté, une nouvelle chronique proposée par Laurent Costy, administrateur de l’April et sa fille Lorette. La chronique est intitulée « À Cœur Vaillant la voie est libre », vous lirez la transcription pour voir comment s’écrit « À Cœur Vaillant ».
Laurent, Lorette, vous êtes là ?

Laurent Costy : Bonjour à toutes et à tous.

Frédéric Couchet : Je passe la parole à Laurent et à Lorette.

Lorette : Bonjour.

Laurent Costy : C’est à toi Lorette.

Lorette : Papa, c’est quoi une adresse IP ?

Laurent Costy : Pourquoi tu me demandes ça ma chérie ?

Lorette : C’est pour mon exposé à l’école !

Laurent Costy : Ah d’accord ! Tu sais que sur ces sujets-là, le plus simple est quand même d’aller demander à ta maman, car elle s’y connaît mieux que moi !

Lorette : J’ai d’abord commencé par lui demander, mais elle m’a dit qu’elle était très occupée. Elle m’a dit aussi, en rigolant que tu devrais être capable de repasser le linge et de m’expliquer en même temps, car elle arrive très bien à le faire, elle !

Laurent Costy : OK ! Quand elle aura fini d’être très occupée, j’irai renégocier le contrat de mariage. En attendant, je vais essayer de t’expliquer ma chérie. Tu es prête ? Bon, allons-y !
Il était une fois un monde où Internet n’existait pas. Non seulement c’est la vérité mais en plus c’était il n’y a pas si longtemps que ça. La preuve, ton cher papa âgé de 48 ans est né à cette époque !

[Problème technique]

Lorette : Dinosaure !

Laurent Costy : Certes, mais avant de remonter dans l’histoire, je vais répondre simplement à ta question : IP, ça veut dire Internet Protocol.

Lorette : Oui, moi aussi je suis allée lire la page Wikipédia et c’est déjà copié-collé pour la maîtresse. Je sais même que c’est, attention accroche-toi bien papa : « un numéro d'identification qui est attribué à chaque périphérique relié à un réseau informatique qui utilise l'Internet Protocol. L'adresse IP est à la base du système d'acheminement des paquets de données sur Internet. » 

Laurent Costy : Waouh ! Plus fort que ta mère ce Wikipédia !, même si j’allais le dire. Et puis, pour le dire autrement, c’est finalement le moyen d’identifier une machine sur un réseau. Nous, humain, on aurait préféré donner des noms…

Lorette : Genre IP potam ou IP pocampe ?

Laurent Costy : C’est mignon ! Mais pour les machines, c’est toujours plus simple d’utiliser des chiffres. Ceci étant, sans vouloir te divulgâcher la suite, c’est le rôle du DNS que de faciliter la vie des humains. Mais revenons d’abord à l’IP.

Lorette : Potam ou Pocampe du coup ?

Laurent Costy : Potalamus en fait. Voire Crite quand il s’agit des GAFAM. Bref !, au tout début d’Internet, il y a eu plusieurs versions du protocole et on pensait qu’on serait tranquille avec la version 4 car cela offrait la possibilité de brancher beaucoup de machines. 232 pour être exact. Tiens, profitons-en pour un test de calcul mental en live, ça fait combien ?

Lorette : Euh ! Quatre milliards deux cent quatre-vingt-quatorze millions neuf cent soixante-sept mille et des petites croûtes de pizzas… modulo 42.

Laurent Costy : Oui, modulo quelques anchois car certaines ne sont pas distribuables pour des raisons techniques. Ça fait quand même beaucoup normalement. Même si tu ne me le demandes pas, ce 232 vient du fait que l’adresse IP en version 4 se présente sous forme d’une séquence de quatre nombres compris entre 0 et 255 séparés par un point. Par exemple, au lieu de taper https://april.org dans la barre d’adresse de ton navigateur, tu peux taper directement 195.154.56.24, car c’est l’adresse publique du site internet de l’association.

Lorette : OK, OK ! Mais quatre milliards c’est beaucoup et, à la fois, je sais que dans certaines entreprises il peut y avoir masse d’ordis. Genre, quand je suis venu dans ton bureau l’autre fois, il y avait un grand ordi avec tes mails dessus et un autre plus petit, toujours sous GNU/Linux, forcément, avec en cours une partie de Battle for Wesnoth où tu étais en train de rager, si j’ai bonne mémoire.

Laurent Costy : Tu sais très bien que le travail de papa consiste à vérifier si les ordinateurs marchent bien. Il faut tester toutes les configurations et savoir aller jusqu’au bout, car on ne sait jamais. Mais tu as raison, il y a bien plus de machines que de possibilités laissées par IPv4.
D’abord, l’augmentation du nombre d’appareils connectés sur la planète. Il y a déjà eu un blast avec les smartphones et maintenant, l’internet des objets est aussi en train d’exploser le besoin en adresses IP.

Lorette : Oui ! De ouf ! Il existe des toilettes automatiques et « immersives »  pour pouvoir se soulager comme des rockstars! Le site dit que grâce à un système de commande vocale, l’utilisateur peut régler la température du siège, l’ambiance musicale, la couleur d’éclairage des WC et que le système est relié à Alexa. Amazon sait que je vais faire caca et peut donc revendre cette précieuse information à des vendeurs de PQ pour me pousser une publicité au bon moment. C’est ouf de consommer de l’énergie pour stocker de informations comme ça !

Laurent Costy : C’est pas faux.

Lorette : C’est quoi que tu ne comprends pas ? « PQ » ou « immersive » ?

Laurent Costy : Surtout le fait que les logiciels libres et les services respectueux de la vie privée ne soient pas plus utilisés et que l’on préfère continuer à nourrir les GAFAM, mais c’est un autre sujet.

Lorette : Oui, oui, ton cheval de bataille de Troie où tu dis toujours que leur pratique, c’est la porte ouverte à toutes les fenêtres. On le connaît ! T’inquiète !

Laurent Costy : L’autre raison qui fait que l’on peut utiliser beaucoup plus d’ordinateurs que le nombre d’adresses IPv4 possibles est le fait qu’un système avec des adresses privées, pour un usage dans un réseau local uniquement, a été pensé. C’est alors le rôle de notre Box Internet que de faire le lien entre les adresses privées et les adresses publiques.

Lorette : Mais comment sait-on que la limite du nombre d’adresses va être atteinte ? Et surtout, comment fait-on pour éviter que ce soit… bloqué ? Comme d’hab, on contraint les pays les plus pauvres ?

Laurent Costy : Non, c’est moins pire, on confisque et on redistribue les adresses des parents dont les enfants ont des mauvaises notes à l’école.

Lorette : Cher papa ton d’humour n’a d’égal que la perversité de Google qui offre gratuitement des services pour mieux capter le surplus comportemental !

Laurent Costy : Tu y vas quand même un peu fort avec moi ! Mais oui, tu as raison, ils ont été plus malins. Ils ont anticipé car, dès février 2011, toutes les adresses IPv4 étaient déjà vendues. Ils ont donc conçu la version 6 de l’IP. Ils l’ont d’ailleurs subtilement baptisée IPv6. Tadaaaa ! Et ce n’est plus 232 mais 2128 adresses possibles ! Je vais éviter de faire mon Krazucki – ne cherche pas, c’est une blague de boomer –, on va en rester aux puissances de 2. Mais retiens que ça fait vraiment, vraiment, vraiment, beaucoup, beaucoup d’adresses !

Lorette : Et l’IPv5 ? Il y a eu un trou comme dans Croque-Carotte et il est tombé dedans ?

Laurent Costy : Non, je pourrais te dire que 5 est un chiffre impair et qu’il est aussi « vert pépère », mais c’est trop risqué et je vais encore me faire traiter de pervers à la Google justement, alors je vais m’abstenir. Pour la faire courte, il y a bien eu un truc qui s’appelait IPv5 mais ça faisait autre chose et ne répondait pas au besoin. Il y a donc eu un saut à la V6 pour éviter les confusions.

Lorette : Quand tu dis « Iis », tu penses au peuple des petits bonhommes du frigo qui allument la lumière quand on ouvre la porte et qui se sont vus assignés de nouvelles missions ?

Laurent Costy : Non, c’était déjà compliqué avec leurs horaires et les gens qui se fond des casse-croûte la nuit. Je pense plutôt, en ce qui concerne l’IPv6, à l’IETF. Autrement dit l’Internet Engineering Task Force.

Lorette : Qui ça ?

Laurent Costy : L’Internet Engineering Task Force !

Lorette : Comprends pas.

Laurent Costy : Bon, « l’Internet ungéneuringue Tasque Force ».

Lorette : Ah, The Internet Engeneering Task Force. [prononcé avec l’accent correct, NdT]

Laurent Costy : Yes, it is! C’est une organisation internationale à but non lucratif. Elle a pour mission d’élaborer et de promouvoir des standards Internet.

Lorette : Ça prouve qu’on est parfois capable de s’organiser lorsqu’il s’agit de gérer une ressource commune. C’est une belle histoire que tu me racontes là mon papounet. <3 <3 <3 <3

Laurent Costy : Tiens ! Tu m’as écrit 4 fois inférieur à trois dans le script, ça veut dire quoi ?

Lorette : Penche la tête vers la droite, tu comprendras.

Laurent Costy : Oh, c’est gentil ma puce, à 4 cœurs bien sûr ! Bon ! sinon, même si l'adresse IP était initialement conçue pour une application technique, elle pose aussi des questions éthiques, car elle peut servir, dans certains cas, à agréger un profil très détaillé d'une personne et de ses activités.

Lorette : Ah ouais, un peu comme en Chine ! Ce n’est pas rassurant ! Au fait, tu m’as parlé de DNS. C’est quoi déjà ? Et comment fait-on pour avoir une adresse IP, du coup  ?

Laurent Costy : Penser que ces techniques d’identification ne sont pas utilisées dans nos démocraties serait une erreur mais, comme le DNS, c’est une autre histoire pour un prochain épisode. Il est en effet tant que tu dormes après cette merveilleuse histoire. Bonne nuit ma puce !

Lorette : Papa vraiment ! On est au téléphone et il est 16 heures 32. Bon, je raccroche, car je dois aller en sport, mais tu me promets que tu me raconteras la suite ? Allez, la bise mon papou – potame !

Laurent Costy : Bises ma puce au silicium !

Frédéric Couchet : Merci pour cette belle chronique de Laurent Costy, administrateur de l’April, et de sa fille Lorette. Je félicite Lorette – clap, clap, clap – pour avoir activé et désactivé son micro à la volée pendant l’échange.
Je félicite les deux personnes pour toutes les références qu’il y a dans la chronique. J’avoue que la référence à Krasucki, moi qui ai effectivement plus de 50 ans, m’a fait beaucoup rire. Je vais simplement rappeler que Henri Krasucki était l‘ancien secrétaire général de la CGT, il était syndicaliste et il s’est rendu célèbre notamment pour une vidéo dans laquelle il faisait un calcul pour essayer d’expliquer... En tout cas bravo pour les références.
Cette chronique est intitulée « À Cœur Vaillant la voie est libre ». C’est une première. J’espère que ça vous a plu. J’espère, sans nul doute, que la prochaine se passera encore mieux techniquement. Laurent et Lorette, j’espère que cela vous a plu.

Laurent Costy : Moi j’ai trouvé ça très bien. Effectivement c’est très compliqué. Je soutiens Étienne qui est tout seul aux manettes, avec tout le monde à distance c’est d’une complexité sans nom. Je l’ai vu préparer pendant une heure avant. C’est très compliqué !

Frédéric Couchet : Tout à fait. En tout cas c’était bien et félicitations à Lorette pour avoir activé et désactivé son micro pour éviter qu’on ait de l’écho.
C’était la chronique de Laurent et Lorette Costy. « À Cœur Vaillant la voie est libre ». La prochaine sans doute le mois prochain.
Je vous souhaite une belle journée et bon sport à Lorette.

On va passer au sujet suivant.

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