Différences entre les versions de « Libre à vous ! Radio Cause Commune - Transcription de l'émission du 2 avril 2019 »

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==17'33 Bouge ton GULL [https://media.april.org/audio/radio-cause-commune/libre-a-vous/emissions/20190402/libre-a-vous-20190402-sujet-princial-bouge-ton-gull-magali-garnero-parinux-didier-clermonte-liness-romain-volpi-aldil.ogg Écouter le podcast]==
 
==17'33 Bouge ton GULL [https://media.april.org/audio/radio-cause-commune/libre-a-vous/emissions/20190402/libre-a-vous-20190402-sujet-princial-bouge-ton-gull-magali-garnero-parinux-didier-clermonte-liness-romain-volpi-aldil.ogg Écouter le podcast]==
  
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<b>Frédéric Couchet : </b>Vous êtes toujours sur radio Cause Commune 93.1 en Île-de-France et partout ailleurs sur le site causecommune.fm. Vous écoutez l’émission <em>Libre à vous !</em>, l’émission pour comprendre et agir avec l’April, l’association de promotion et de défense du logiciel libre.<br/>
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Nous venons d’écouter <em>Dolling</em> par CyberSDF. Les références se trouvent évidemment sur le site de l’April dans la page consacrée à l’émission consacrée à l’émission du jour.
  
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Nous allons poursuivre avec notre sujet principal qui va porter sur les groupes d’utilisateurs et d’utilisatrices de logiciels libres. Je vais présenter mes invités. Nous allons commencer par Magali Garnero Bonjour Magali.
  
Pause musicale : <em>   </em> par
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<b>Magali Garnero : </b>Salut Fred.
  
<b>Voix off : </b>Cause Commune 93.1
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<b>Frédéric Couchet : </b>Didier Clermonté. Bonjour Didier.
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<b>Didier Clermonté : </b>Bonjour Fred.
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<b>Frédéric Couchet : </b>Romain Volpi. Bonjour Romain.
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<b Romain Volpi : </b>Bonjour Fred.
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<b>Frédéric Couchet : </b>On aurait pu intituler ce sujet « Bouge ton GULL », oui j’ai osé le faire, parce qu’en fait l’acronyme pour groupe d’utilisateurs et utilisatrices de logiciels libres c’est GULL, G, U, deux L. Ces groupes existent depuis au moins une vingtaine d’années. On va échanger un petit peu avec nos invités qui chacun et chacune sont bénévoles dans un groupe d’utilisateurs et d’utilisatrices. Magali représentera évidemment Parinux, la région parisienne ; Didier Clermonté LINESS, l’Essonne et le régional de l’étape, plutôt régional de la région de Lyon, Romain Volpi pour l’association lyonnaise qui s’appelle l’ALDIL et qui interviendra ensuite dans la chronique avec Isabella pour présenter un évènement important dans, on va dire, l’agenda libriste annuel qui sont les Journées du Logiciel Libre de Lyon qui ont lieu ce week-end.
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Déjà première chose, on va faire un petit tour de table de présentation pour savoir ce que vous faites dans la vie. Allez Magali, qu’est-ce que tu fais dans la vie, Magali Garnero.
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<b>Magali Garnero : </b>Je suis libraire, je ne suis pas du tout informaticienne et j’anime une petite librairie de quartier dans le 11e arrondissement de Paris où je vends pas mal de livres dont certains Framabook, des ???, bref des livres que vous ne trouvez nulle part ailleurs. Je suis également trésorière de Parinux et administratrice à l’April.
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<b>Frédéric Couchet : </b>Et Framasoft aussi.
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<b>Frédéric Couchet : </b>Et membre de Framasoft.
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<b>Frédéric Couchet : </b>Et membre de Framasoft. Donc elle multi-casquettes. Pour les personnes à qui le nom Magali Garnero ne dirait rien, vous pouvez chercher Bookynette.
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<b>Frédéric Couchet : </b>Voilà, avec un « y »,
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<b>Frédéric Couchet : </b>Avec un « y ». Elle est plus connue sous ce nom-là. Didier Clermonté qu’est-ce que tu fais dans la vie ?
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<b>Didier Clermonté : </b>Je suis retraité, j’ai 71 ans, j’ai été ingénieur des travaux publics, j’ai fait ma carrière essentiellement en bureau d’études génie civil donc j’ai édité des notes de calcul. J’ai développé des petites logiciels techniques et maintenant je suis président de LINESS qui est le GULL de l’Essonne. LINESS comme Linux Essonne.
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<b>Frédéric Couchet : </b>Très bien. Et Romain Volpi, tu fais quoi ?
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<b>Romain Volpi : </b>Je travaille dans une petite société d’informatique sur Lyon. Sinon je suis administrateur de l’ALDIL qui est l’Association lyonnaise de développement de l’informatique libre et membre de l’April et de Illyse.
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<b>Frédéric Couchet : </b>Très bien. Illyse c’est Saint-Étienne.
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<b>Romain Volpi : </b>C’est Lyon Saint-Étienne.
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<b>Frédéric Couchet : </b>Lyon Saint-Étienne. D’accord. OK. Première question collective évidement, c’est quoi un groupe d’utilisateurs et d’utilisatrices de logiciels libres, donc c’est quoi un GULL ? D’où ça vient ce terme et quels sont les objectifs de ces groupes ? Quels sont les publics visés ? Qui veut commencer ? Magali.
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<b>Magali Garnero : </b>GULL, c’est la traduction de LUG, <em>Linux User Group</em>. On va dire que ce sont des gens bien qui se sont retrouvés ensemble pour utiliser les logiciels libres et surtout les défendre, les promouvoir et les améliorer.
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<b>Frédéric Couchet : </b>Effectivement historiquement, le nom anglais vient de <em>Linux User Group</em>. Linux est une partie du logiciel libre : c’est un noyau de système d’exploitation. Ça a été francisé après par GULL, groupes d’utilisateurs de logiciels libres, parce que effectivement initialement c’était plutôt des gens qui utilisaient des systèmes d’exploitation que nous on appelle GNU/Linux, pour rendre aussi le travail, mettre aussi en valeur le travail du projet GNU notamment de la Fondation pour le logiciel libre de Richard Stallman. Aujourd’hui même si initialement c’était des gens qui utilisaient plutôt un système de type GNU/Linux, aujourd’hui ça regroupe plutôt des gens qui utilisent globalement du logiciel libre ; d’ailleurs ça peut être du logiciel libre sur des environnements privateurs comme Windows ou Mac, voire d’autres systèmes libres comme les systèmes de la famille BSD.<br/>
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Ça existe depuis combien de temps ? Il y a d’ailleurs une petite question aux trois GULL. On va utiliser le terme GULL, ça ira plus vite comme ça pendant l’émission, vos trois GULL existent depuis combien de temps ? Romain, l’ALDIL à Lyon ?
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<b>Romain Volpi : </b>Une vingtaine d’années.
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<b>Frédéric Couchet : </b>Une vingtaine d’années. LINESS en Essonne ?
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<b>Didier Clermonté : </b>Depuis 2000,19 ans.
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<b>Frédéric Couchet : </b>19 ans, ah oui ! Et Parinux ?
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<b>Magali Garnero : </b>À priori 1998.
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<b>Frédéric Couchet : </b>Je confirme. Étant plus vieux que Magali et étant déjà à l’époque activiste logiciel libre, j’ai assisté à la naissance de Parinux. Donc là ce sont des groupes qui existent depuis assez longtemps et effectivement, sans doute que les premiers ça doit faire 20-25 ans qu’ils doivent exister ; maintenant il y a des groupes qui existent depuis plus récemment, évidemment.<br/>
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Là on a trois types différents. Quelles sont les principales activités ? Quels sont les principaux objectifs d’un GULL. ? Didier.
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<b>Didier Clermonté : </b>Je ne parlerais pas en règle générale je parlerai pour LINESS. Mon but, quand on installe un système GNU/Linux, les gens nous disent : « Vous êtes bien gentils mais après qui va me faire de l’assistance ? » Mon but c’est que les gens aient un point. Ils savent que tous les 15 jours ils peuvent venir 53 rue Monttessuy à Juvisy et ils seront dépannés dans la mesure du possible. C’est un point de maintenance, d’assistance, de l’assistance à l’utilisateur en fait.
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<b>Frédéric Couchet : </b>Donc c’est une permanence qui a lieu tous les ?
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<b>Didier Clermonté : </b>15 jours.
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<b>Frédéric Couchet : </b>Donc tous les 15 jours LINESS, vous avez donc une permanence physique où les gens peuvent venir. C’est quoi ? C’est le soir ? Le week-end ?
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<b>Didier Clermonté : </b>C’est le samedi après-midi. Tout le samedi après-midi.
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<b>Didier Clermonté : </b>Tout le samedi après-midi. D’accord. C’est important parce que c’est une activité que n’ont pas forcément tous les GULL, d’avoir une permanence régulière. Pour les gens qui sont en Essonne c’est à Juvisy on mettra l’adresse sur le site, sinon vous allez sur le site de LINESS, c’est liness.org, avec deux « s », l, i, n, e, deux s.
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<b>Didier Clermonté : </b>Comme Linux et Essonne.
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<b>Frédéric Couchet : </b>La principale activité, le but c’est d’offrir de l’aide aux personnes qui découvrent le logiciel libre et de le faire en plus de façon récurrente, quelque part, avec un rendez-vous régulier. Est-ce que vous organisez aussi des conférences à LINESS en dehors de ces ateliers ?
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<b>Didier Clermonté : </b>Historiquement c’est arrivé. Depuis que je suis président, non, mais historiquement c’est arrivé. Oui, il y a eu des conférences ; LINESS a un vidéoprojecteur. Pour l’instant c’est un peu en sommeil.
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<b>Frédéric Couchet : </b>D’accord. Et quel type de public vient à ces rendez-vous ?
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<b>Didier Clermonté : </b>Absolument n’importe qui. On n’a pas de tranche d’âges.
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<b>Frédéric Couchet : </b>D’accord. Vous n’avez pas un public type ; ça pourrait être un public de jeunes qui découvrent l’informatique ou au contraire comme toi de retraités qui veulent s’y mettre ou qui veulent changer de système, ou de professionnels.
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<b>Didier Clermonté : </b>Il y a absolument de tout.
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<b>Frédéric Couchet : </b>De tout. D’accord. Côté Parinux, quels sont les publics visés, les principales activités, même si après on pourra rentrer un peu plus dans le détail, de Parinux ?
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<b>Magali Garnero : </b>Si je ne rentre pas le détail on va dire que c’est tout public. Pour certains évènements, à la Cité des sciences on accueille tous ceux qui veulent venir. D’autres évènements ça va être beaucoup plus restrictif comme les soirées de contribution où on n’accueille que les gens qui viennent contribuer à des projets libres. Après il y a des apéros, les villages ; on va un peu partout et là c’est ouvert vraiment à tous.
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<b>Frédéric Couchet : </b>On va rentrer un peu plus dans le détail tout à l’heure, mais je vais quand même rappeler que tu as cité deux types d’évènements, deux évènements récurrents, on va les préciser. Des évènements à la Cité des sciences et de l’industrie, ce sont les Premier samedi, c’est facile de s’en souvenir, c’est le premier samedi du mois. On va supposer que le prochain a lieu le, tu vérifies, le 6 avril 2019.
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<b>Magali Garnero : </b>On est quel jour ?
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<b>Frédéric Couchet : </b>On est mardi. C’est à la Cité des sciences et de l’industrie, au Carrefour numérique, à partir de ?
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<b>Magali Garnero : </b>De 14 heures.
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<b>Frédéric Couchet : </b>De 14 heures. Je cherchais si c’était 13 heures ou 14 heures.
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<b>Magali Garnero : </b>On se retrouve à 13 heures pour manger à la pizzeria et après on va bosser.
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<b>Frédéric Couchet : </b>Donc les personnes qui viennent se sensibiliser au logiciel libre vous avez l’information secrète. Maintenant il vous reste à trouver le nom de la pizzeria et l’adresse, mais je pense que Magali vous la donnera. Donc les Premier samedi on va supposer que c’est plutôt un public néophyte qui découvre.
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<b>Magali Garnero : </b>Voilà.
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<b>Frédéric Couchet : </b>Les soirées de contribution, on y reviendra tout à l’heure parce que c’est important, c’est un public un peu différent, parce que c’est comment contribuer au logiciel libre et pas forcément d’un point de vue technique. Là aussi c’est récurrent dans le sens où c’est chaque jeudi à la célèbre FPH qu’on cite très régulièrement dans cette émission, dans le 11e arrondissement de Paris, c’est à 19 heures, la prochaine a lieu jeudi 4 avril à partir de 19 heures. Et puis tu as cité des évènements, c’est-à-dire la présence de bénévoles du GULL à des évènements qui peuvent être très variés comme l’espace numérique de la Fête de l’Huma ou des salons un peu plus professionnels comme le POSS, le Paris Open Source Summit, à la fin de l’année. Oui, je sais, je cite des évènements comme ça des fois ! Côté ALDIL est-ce que c’est la même chose ou c’est un peu différent ?
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<b>Romain Volpi : </b>En fait l’ALDIL a été créée pour gérer l’évènement qui a lieu tous les ans, les JDLL, les Journées du Libre lyonnais. Après on a développé d’autres évènements plus réguliers. Tous les jeudis, par exemple, on a des permanences dans une MJC, une Maison des jeunes et la culture.
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<b>Frédéric Couchet : </b>Et culture. Maison des jeunes et la culture.
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<b>Romain Volpi : </b>C’est ça, sur Lyon, où les gens peuvent venir, ce sont des jeudis bidouille, c’est ouvert à tous. On a les lundis aussi dans une autre MJC de Lyon. Après on accompagne aussi des MJC pour migrer sous Linux et on a aussi, une fois par mois, une conférence qui a lieu le jeudi soir, plus deux, trois installe parties dans l’année et deux, trois salons où on défend le logiciel libre.
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<b>Frédéric Couchet : </b>La conférence c’est à La Maison du Rancy.
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<b>Romain Volpi : </b>À la Maison des Rancy. Oui. Maison pour tous des Rancy.
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<b>Frédéric Couchet : </b>Maison pour tous des Rancy. Ça me dit quelque chose parce que j’y suis déjà intervenu justement. On voit quand même des évènements assez variés avec quand même des permanences. C’est important pour les personnes qui nous écoutent de se dire que ces groupes d’utilisateurs proposent généralement des permanences. Je précise que même si on a des représentants et une représentante de Paris, l’Essonne et puis de Lyon, évidemment il y a de nombreux GULL qui existent. Le site de références pour les trouver c’est un site qu’on cite à chaque émission également c’est l’Agenda du Libre, agendadulibre.org, sur lequel vous pouvez faire une recherche. Il n’y a pas que des GULL d´ailleurs il y a d’autres structures qui sensibilisent au logiciel libre. Normalement dans votre région va dire que vous avez un GULL qui ne doit pas être très loin, peut-être pas à 500 mètres, mais pas forcément très loin et que, globalement, vous allez retrouver le même types d’activités avec des permanences, des conférences, de la présence à des ateliers. Je précise, si vous cherchez, si vous êtes dans une région par exemple à Montpellier eh bien vous allez voir Montpel’libre et si vous êtes dans une région pour laquelle vous ne savez pas s’il en existe un vous allez sur l’Agenda du Libre. Magali.
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<b>Magali Garnero : </b>agendadulibre.org/organisations au pluriel, vous tapez votre ville, votre département, vous les trouvez et ils font aussi des apéros. C’est une activité dont on n’a pas parlé alors que c’est quand même assez fédérateur.
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<b>Frédéric Couchet : </b>C’est une activité dont on parle à peu près à chaque émission parce que c’est vrai que c’est une activité fondamentale pour la sensibilisation au logiciel libre et pour le partage, parce que lors des apéros on ne partage pas que les logiciels, on partage autre chose. Romain tu voulais ajouter quelque chose.
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<b>Romain Volpi : </b>Oui. Ce qui est important à dire aussi c’est que c’est ouvert à tous et pas seulement aux membres des associations ; généralement on accueille aussi les gens qui ne sont pas membres. Certains adhérent justement à ce moment-là, mais ce n’est pas une obligation d’adhérer, c’est un partage avant tout.
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<b>Frédéric Couchet : </b>C’est important de le préciser parce que, effectivement, ce ne sont pas des services, quelque part, c’est ouvert à toute personne. D’ailleurs il peut y avoir des groupes qui fonctionnent différemment ; effectivement vos trois groupes fonctionnent de cette façon-là.<br/>
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Sur la partie JDLL dont tu parlais tout à l’heure, les Journées du logiciel libre, on ne va pas trop rentrer dans le détail parce que sinon ma collègue Isabella, qui fait sa chronique tout à l’heure sur ce sujet avec toi, se dira de quoi je peux parler, mais on parlera parce que c’est un évènement important et en plus très sympathique. Pour y avoir participé de nombreuses fois, je trouve que c’est un des évènements les plus sympathiques qui existent en France même si les autres évènements sont sympathiques. Mais en tout cas l’organisation est fiable, il y a du public, c’est varié, mais on laissera évidemment Isabella en parler.<br/>
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Vous vous êtes bénévoles. Une caractéristique des GULL, par rapport à d’autres structures – par exemple à l’April on n’est pas un GULL en tant que tel, on fait de la promotion et de la défense en général et on a une autre spécificité, une autre caractéristique c’est que nous sommes quatre personnes dans l’équipe salariée – à ma connaissance, je ne sais pas si c’est vrai, mais je pense qu’il y a très peu de GULL qui ont des personnes salariées ; c’est plutôt sur un mode bénévole.
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<b>Magali Garnero : </b>Je n’ai pas de salariés ou alors c’est au black, parce qu’on ne paye rien.
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<b>Frédéric Couchet : </b>Magali, c’est en direct.
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<b>Romain Volpi : </b>Non, non ! Pas de salariés du tout. C’est compliqué.
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<b>Frédéric Couchet : </b>De mémoire, je ne suis pas sûr qu’il y ait des structures, en tout cas dans les grands, dans les GULL, je ne pense qu’il y ait des structures qui ont des salariés. C’est important aussi parce que quand les personnes qui viennent vous voir à des évènements, je suppose que ça se passe toujours très bien, mais il faut quand même que les personnes aient en tête qu’elles ont en face d’elles des personnes bénévoles, qui donnent de leur temps. Ça me fait penser à une question parce que vous avez quand même des profils très différents ; c’est ça qui est intéressant. Magali Garnero, tu l’as dit tu es libraire ; Didier Clermonté aujourd’hui tu es retraité et Romain toi tu as une formation d’informaticien.
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<b>Romain Volpi : </b>Oui, tout à fait.
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<b>Frédéric Couchet : </b>Et même dans le Libre je suppose.
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<b>Romain Volpi : </b>Non, pas forcément dans le Libre.
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<b>Frédéric Couchet : </b>Pas plus que ça ; tu es informaticien.
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<b>Romain Volpi : </b>Je suis sensibilisé au Libre depuis longtemps.
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<b>Frédéric Couchet : </b>Depuis longtemps. Donc trois profils assez différents. Finalement, qu’est-ce qui vous motive chacun et chacune à contribuer dans un GULL ?
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<b>Magali Garnero : </b>Le partage de la connaissance.
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<b>Frédéric Couchet : </b>D’accord. On fait un premier tour de table. Didier.
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<b>Didier Clermonté : </b>Se rendre utile, pour un retraité trouver un but et être efficace. Faire quelque chose.
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<b>Frédéric Couchet : </b>D’accord. Romain.
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<b>Romain Volpi : </b>Permettre de partager la connaissance de l’informatique qui n’est pas forcément aisée pour tout le monde en fait. C’est vrai que c’est vraiment le leitmotiv pour moi.
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<b>Frédéric Couchet : </b>D’accord. Ça me fait penser à la chronique de Vincent Calame la semaine dernière, que je vous encourage à écouter, qui était justement sur le fait de partager ce qu’on découvre. Lui parlait des trucs et astuces dans l’utilisation d’un logiciel. Là effectivement il y a le partage. Ça me fait penser aussi à une autre chronique de Véronique Bonnet, qui sera diffusée la semaine prochaine, qui est intitulée « Partager est bon ». Donc c’est le partage, c’est l’entraide. Je sais un peu comment Magali est arrivée dans le logiciel libre. On ne va pas révéler. La semaine dernière j’ai révélé un petit nom d’un de mes invités que je connais depuis longtemps, on ne va pas rentrer dans tous les détails, mais on se connaît effectivement depuis quelques années. Didier, toi qu’est-ce qui t’as amené au logiciel libre dans ton parcours ?
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<b>Didier Clermonté : </b>Professionnellement j’ai été vite confronté aux limites des logiciels propriétaires ; les logiciels de calcul de béton armé il n’y en a pas tellement et en plus, s’ils ne conviennent pas, eh bien on ne peut rien faire, on est coincé. Je me suis dit il faut que je me fasse les miens et il faut qu’on puisse les modifier, les analyser, savoir ce qu’ils font.
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<b>Frédéric Couchet : </b>D’accord. Je précise aussi que maintenant tu participes à une autre activité dont on parlera dans deux semaines, donc le 16 avril, pas avec toi mais avec d’autres personnes, le chaton de l’April. On va faire un test. Est-ce que Magali se souvient de ce que veut dire CHATONS ; généralement tu es la spécialiste.
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<b>Magali Garnero : </b>Le CHATONS c’est le Collectif des Hébergeurs Alternatifs Transparents Ouverts Neutres et Solidaires. Par contre, pour le Chapril, je ne sais pas exactement parce que vous avez choisi un acronyme, Chapril, mais comme ça change suivant qui en parle !
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<b>Frédéric Couchet : </b>Le projet CHATONS avec un « S », donc chatons.org, initié par Framasoft vise à offrir des services éthiques, loyaux, libres, en alternative aux services des GAFAM et le chaton de l’April s’appelle Chapril. Il peut y avoir plusieurs significations ; ça vient sans doute d’une contraction de « chat » et de « April » ; c’est chapril.org. Il y a actuellement quatre services et d’autres vont venir. Toi, Didier, tu contribues notamment sur deux de ces services, le « date » et le « paste », c’est-à-dire permettant d’échanger des données de façon sécurisée. Voilà ! Tu t’investis très largement dans le logiciel libre en plus de ton activité de LINESS. Je tenais à le préciser parce qu’on peut contribuer sans forcément être informaticien ou informaticienne ou avoir des connaissances techniques.<br/>
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Donc les GULL c’est principalement des bénévoles. Vous accueillez tout public. Est-ce que vous travaillez sous un mode de partenariat ? Parinux par exemple a une sorte de partenariat avec la Cité des sciences parce que finalement la Cité des sciences accueille Parinux et d’autres groupes, d’autres structures lors de ce qu’on appelle les Premier samedi et globalement lors les conférences, mais est-ce que vous avez l’occasion de travailler avec des partenariats par exemple pour sensibiliser des publics différents ? Je ne sais pas. Romain.
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<b>Romain Volpi : </b>Oui. Dans le cadre de la Maison Pour Tous des Rancy c’est vrai qu’on intervient beaucoup chez eux. Effectivement ils ont des espaces numériques publics, des espaces publics numériques qui se tiennent à peu près tous les six mois dans lesquels on va faire par exemple une installe partie. C’est vrai qu’on a aussi des partenariats avec d’autres MJC ou d’autres Maisons pour tous où, en gros, ils adhèrent à l’association, on vient et on encadre les gens pour leur installer Linux ; on intervient plusieurs fois pour les accompagner.
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<b>Frédéric Couchet : </b>D’accord. LINESS, vous avez des partenariats ?
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<b>Didier Clermonté : </b>Avec le RERS, Réseau d'Echanges Réciproques de Savoir. Notre adresse légale est chez eux et en échange tous leurs postes sont sous Ubuntu et c’est moi qui les entretiens, qui assure la maintenance des postes. C’est un réseau d’échanges de savoir.
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<b>Frédéric Couchet : </b>D’accord. Magali ?
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<b>Magali Garnero : </b>On va citer à nouveau la FPH qui nous reçoit tous les jeudis soir. On a aussi des partenariats un peu temporels, ponctuels, on va dire ponctuels, avec l’université Paris Descartes ; deux fois par an on va leur des installe parties. On va aussi aller aux Geek Faëries.
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<b>Frédéric Couchet : </b>Ah ! Les fameuses ! Explique-nous ce que sont les Geek Faëries parce que c’est intéressant.
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<b>Magali Garnero : </b>Les Geek Faëries c’est un des festivals que je préfère parce que j’y vais en tant qu’informaticienne et je ne parle qu’avec des gens qui ne le sont pas. En gros c’est le festival de l’imaginaire. Donc on va trouver des fans de tout ce qui est manga, d’Harry Potter, de fantastique et ainsi de suite, qui se costument ou pas et qui ont en fait hyper-réceptifs à ce qu’on leur dit. Leur liberté c’est très important même si eux ne respectent pas forcément le droit d’auteur. En tout cas ils aiment bien savoir ce qu’ils peuvent faire, ne pas faire et ainsi de suite.
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<b>Frédéric Couchet : </b>Ça se passe où ?
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<b>Magali Garnero : </b>Ça se passe à Selles-sur-Cher.
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<b>Frédéric Couchet : </b>C’est situé où pour les personnes qui ne maîtriseraient pas la géographie. Je vois que Magali qui y a pourtant été plusieurs fois…
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<b>Magali Garnero : </b>Ça se passe environ à 4 heures 15 de Paris en voiture.
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<b>Frédéric Couchet : </b>Dans quelle direction ?
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<b>Magali Garnero : </b>Je n’en sais rien !
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<b>Frédéric Couchet : </b>D’accord. Selles-sur-Cher vous cherchez sur un moteur de recherche.
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<b>Magali Garnero : </b>Après Orléans.
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<b>Frédéric Couchet : </b>Après Orléans et c’est en juin.
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<b>Magali Garnero : </b>C’est en juin et cette année ça sera les 8-9 juin.
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<b>Frédéric Couchet : </b>D’accord. Comme peut pas être à la fois sur le <em>webchat</em> et autres on va demander aux gens qui sont sur le <em>webchat</em> de nous chercher où est Selles-sur- Cher.<br/>
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On va préciser que la FPH, on n’explicite pas l’acronyme à chaque fois parce qu’il est assez long, c’est devenu carrément un mot clé la FPH, mais sinon ça veut dire la Fondation Charles Léopold Mayer pour le Progrès de l’Homme.<br/>
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On me signale aussi que je n’ai pas explicité GAFAM. GAFAM c’est un peu l’acronyme pour Google, Amazon, Google, Apple, Microsoft, en fait ce sont tous ces géants du Net, de l’informatique qui font notamment commerce de vos données ou de vos libertés. Quand à BSD initialement ça veut dire Berkeley Software Distribution, c’est un système d’exploitation libre qui vient du monde universitaire américain. Pareil, BSD c’est maintenant un mot clef qui est effectivement largement utilisé un peu comme GNU, on n’explique pas ce qu’est GNU mais en fait GNU c’est un acronyme récursif pour <em>GNU’s Not UNIX</em> ; Unix c’est un système originellement multitâche, multi-utilisateur. J’encourage les gens qui s’intéressent à cette histoire de l’informatique, qui est passionnante, de rechercher notamment sur les pages de Wikipédia, ce qui me fait penser que la semaine prochaine nous parlerons à nouveau de Wikipédia.
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Nous allons bientôt faire une petite pause musicale. On va quand même finir sur les partenariats. Je dis ça aussi pour encourager les autres GULL à aller chercher des partenariats. Un partenariat qui est assez logique et qui rejoint une autre activité de l’April dont parlera tout à l’heure Isabella – voyez ce talent pour faire des liens entre les différents sujets – qui est évidemment Libre en Fête. Un partenariat classique c’est avec les structures d’initiation à l’informatique, les espaces publics numériques, quel que soit le nom qu’on leur donne comme les Cyberbases, ce sont des endroits où les gens viennent se sensibiliser à l’informatique, s’initier à l’informatique et il y a beaucoup de ces espaces publics numériques qui font leurs formations, leurs initiations sur logiciel libre. Les GULL peuvent trouver là un mode de partenariat assez pratique et utile tout simplement parce qu’il y a des ordinateurs qui sont déjà disponibles. Assez souvent c’est en <em>dual-boot</em>. Je vais par exemple parler de ma ville Saint-Denis, Cyberbase de Saint-Denis, place de la Résistance, c’est en double amorçage ; <em>dual-boot</em> ça veut dire double amorçage. Ça veut dire qu’on peut démarrer soit un système d’exploitation privateur soit un autre système d’exploitation libre comme Debian GNU/Linux dont on a parlé ou Ubuntu dont on a déjà parlé dans une émission. Les installations sont déjà présentes, vous avez là des personnes qui peuvent aider et vous pouvez faire des événements soit récurrents, donc des permanences quelque part, ou des évènements ponctuels par exemple les samedis du Libre ou les dimanches du Libre ou des mardis soir du Libre. Ce sont des évènements importants et ça permet en plus de toucher un public qu’on ne toucherait pas forcément directement. Tu voulais réagir Didier ?
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<b>Didier Clermonté : </b>Nous à LINESS samedi prochain on fait une installe partie. On a mis des annonces dans le journal local, on va voir si on attire du monde.
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<b>Frédéric Couchet : </b>Une installe partie, ce qu’on appelle une fête d’installation même si ça n’a pas forcément un côté festif : des personnes viennent avec leur ordinateur – ça peut être leur ordinateur portable, ça peut être leur tour – et elles vont être accompagnées pour installer un système d’exploitation libre, ce ne sont pas forcément les gens bénévoles qui vont le faire, c’est accompagner de manière à ce qu’il y ait aussi vraiment un partage de la connaissance, du savoir. On encourage les personnes qui viennent à faire des sauvegardes de leurs données avant au cas où, parce que ça reste de l’informatique, de toute façon ce n’est pas de la magie.<br/>
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Je vais donner à la parole à Magali, mais juste avant je vais préciser que Selles-sur-Cher c’est en Loir-et-Cher.
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<b>Magali Garnero : </b>J’avais trouvé.
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<b>Frédéric Couchet : </b>Tu avais trouvé, c’est ce que tu voulais dire ?
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<b>Magali Garnero : </b>Non.
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<b>Frédéric Couchet : </b>Non ! Je te laisse intervenir et après on fera la pause musicale.
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<b>Magali Garnero : </b>Les partenariats ce n’est pas forcément avec des lieux. Nous en tant que GULL régulièrement on a exposé des choses qu’avait faites l’April comme l’Expolibre. On a aussi retransmis à nos adhérents la lettre ouverte de La Quadrature. Bref ! En tant que GULL on peut se servir de ce que font les associations nationales pour relayer. On a participé à Libre en Fête. On peut se servir de ce que vous faites à l’April pour animer des évènements ou même pour transmettre des informations.
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<b>Frédéric Couchet : </b>On pense notamment aux campagnes du Pacte du logiciel libre. Lors des élections, on encourage des candidats et candidates aux élections à signer un Pacte les engageant à promouvoir et à défendre le logiciel libre. Évidemment ce n’est pas l’April avec sa petite équipe de salariés et ses nombreux bénévoles quand même…
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<b>Magali Garnero : </b>Mais qui sont merveilleux.
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<b>Frédéric Couchet : </b>Mais qui sont merveilleux effectivement, surtout mes collègues… Il y a un relais d’informations et d’actions locales ; il y a une action nationale et puis il y a les actions locales. Tu as tout à fait raison de préciser qu’un partenariat ce n’est pas forcément avec lieu physique, ça peut être avec d’autres structures ou ça peut être dans le cadre d’un projet.
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Nous discutons, nous discutons et le temps avance et là je sens qu’on veut une pause musicale. Nous allons lancer une pause musicale, le temps pour moi de retrouver le titre. Ça s’appelle <em>Rats</em> par Franky Barbano et on se retrouve juste après.
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Pause musicale : <em>Rats</em> par Franky Barbano
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<b>Frédéric Couchet : </b>Vous écoutez toujours Cause Commune sur 93.1
  
 
==44' 48==
 
==44' 48==

Version du 6 avril 2019 à 14:39


Titre : Émission Libre à vous ! diffusée mardi 2 avril 2019 sur radio Cause Commune

Intervenants : Jean-Christophe Becquet - Magali Garnero - Didier Clermonte - Romain Volpi - Étienne Gonnu - Frédéric Couchet

Lieu : Radio Cause Commune

Date : 2 avril 2019

Durée : 1 h 30 min

Écouter ou télécharger le podcast

Page des références utiles concernant cette émission

Licence de la transcription : Verbatim

Illustration :

NB : transcription réalisée par nos soins, fidèle aux propos des intervenant·e·s mais rendant le discours fluide.
Les positions exprimées sont celles des personnes qui interviennent et ne rejoignent pas nécessairement celles de l'April, qui ne sera en aucun cas tenue responsable de leurs propos.

Statut : Transcrit MO

Transcription

Voix off : Libre à vous !, l’émission pour comprendre et agir avec l’April, l’association de promotion et de défense du logiciel libre.

Frédéric Couchet : Bonjour à toutes. Bonjour à tous. Vous êtes sur la radio Cause Commune 93.1 en Île-de-France et partout dans le monde sur le site causecommune.fm. Je vous rappelle que la radio dispose d’un webchat, donc vous pouvez utiliser votre navigateur web préféré, si possible libre, vous rendre sur le site de la radio causecommune.fm, cliquer sur « chat » et nous rejoindre sur le salon dédié à l’émission.
Nous sommes mardi 2 avril 2019, nous diffusons en direct mais vous écoutez peut-être une rediffusion ou un podcast

Soyez les bienvenus pour cette nouvelle édition de Libre à vous !, l’émission pour comprendre et agir avec l’April, l’association de promotion et de défense du logiciel libre. Je suis Frédéric Couchet, le délégué général de l’April.

Le site web de l’April c’est april.org, a, p, r, i, l, point org et vous y retrouvez d´ores et déjà une page consacrée à l’émission du jour avec un certain nombre de références. Cette page sera bien entendu mise à jour après l’émission avec les références que l’on citera au cours de l´émission. Je vous souhaite une excellente écoute.

Nous allons passer au programme du jour. Dans quelques secondes nous allons commencer par la chronique de Jean-Christophe Becquet, président de l’April. La chronique est intitulée « Pépites libres ». Normalement Jean-Christophe est avec nous au téléphone. Bonjour Jean-Christophe.

Jean-Christophe Becquet : Bonjour.

Frédéric Couchet : On se retrouve tout de suite. D’ici une quinzaine de minutes nous allons parler de notre sujet principal, donc les groupes d’utilisateurs et d’utilisatrices de logiciels libres, ce qu’on appelle les GULL, avec mes trois invités que je vous présenterai tout à l’heure, trois invités de talent ; ils représentent chacun un groupe d’utilisateurs et d’utilisatrices de logiciels libres .
En fin d’émission nous aurons la chronique de ma collègue Isabella Vanni « Le libre fait sa comm’ » et nous aurons l’occasion notamment de parler d’un événement qui va se passer à Lyon ce week-end.
À la réalisation mon collègue Étienne Gonnu. Bonjour Étienne.

Étienne Gonnu : Bonjour Fred.

Frédéric Couchet : Étienne s’est levé pour parler dans le micro. Il ne s’y attendait pas.

Tout de suite place au premier sujet. Nous allons commencer par l’intervention de Jean-Christophe Becquet. Jean-Christophe est président de l’April. Sa chronique intitulée  Pépites libres » a pour objectif de nous présenter une ressource sous licence libre – ça peut être un texte, une image, une vidéo, une base de données – sélectionnée pour son intérêt artistique, pédagogique, insolite, utile, et les auteurs de ces pépites ont choisi de mettre l’accent sur les libertés accordées à leur public. Aujourd’hui, Jean-Christophe, tu souhaites nous parler d’un jeu de données diffusé sous licence ouverte qui s’appelle le RNE, le Répertoire national des élus. Jean-Christophe, nous t’écoutons.

2’ 47 Pépites libres Écouter le podcast

Jean-Christophe Becquet : Oui. Bonjour. Le RNE est donc une ressource en open data, c’est-à-dire une donnée produite par une administration ou une collectivité et mise à disposition des citoyens sous licence libre. RNE est l’acronyme de Répertoire national des élus. Ce jeu de données fourni par les préfectures et les services du ministère de l’Intérieur contient des informations sur les personnes titulaires d’un mandat électoral. On y trouve des informations comme le nom, le sexe, la date de naissance, la profession ainsi que les dates de début et de fin de mandat pour les différents étages du mille-feuille administratif : les communes, les départements, les régions, l’État et l’Europe.
Cela peut paraître surprenant, mais cette mise à disposition sous licence libre des informations sur les élus est en fait très récente. Elle date du mois de janvier 2019. Le collectif Regards Citoyens avait d’ailleurs salué la publication fort attendue de ce Répertoire national des élus tout en regrettant la fréquence de mise à jour, seulement trimestrielle, alors que des élections partielles impactant les données ont lieu toute l’année. On peut espérer que cela évolue avec le temps. Le RNE est un fichier très utile pour l’action citoyenne. Par exemple, pendant les débats sur la directive droit d'auteur au Parlement européen, l’April appelait les personnes attachées à un réseau internet ouvert à contacter leurs représentants au Parlement européen. Et ce n’est pas parce que le résultat du vote nous déplaît qu’il faut arrêter d’agir, bien au contraire ! Pour ma part, j’adresse chaque jour à un acteur local dans ma région, depuis 2010, un courrier de sensibilisation aux enjeux du logiciel libre. Pour mener à bien ce type d’action, une liste des élus s’avère très utile. Un des critères pour mesurer la réussite d’une publication en open data est ce qu’on appelle les réutilisations. Ce sont des exemples d’usages du jeu de données pour un article, une infographie, ou une application.
Le RNE publié sur le portail national data.gouv.fr a fait l’objet de plusieurs réutilisations. Par exemple, le site polipart.fr permet de retrouver en fonction de sa commune de résidence, les élus qui nous représentent. Autre exemple, un article du Dauphiné s’est appuyé sur le RNE pour montrer comment se répartissent nos élus par profession, par sexe ou par âge en fonction du type de mandat. Et ce type d’analyse n’est p,as réservé à des experts. Un élève de troisième s’est servi du RNE pendant son stage chez Etalab pour réaliser avec des logiciels libres, une analyse statistique sur nos élus. Ces ressources en open data améliorent la transparence de l’action publique, elles encouragent l’innovation et elles constituent un formidable support pédagogique. Par exemple, j’enseigne les systèmes d’information géographique, des logiciels qui permettent d’analyser les données inscrites sur un territoire. Il y a dix ans, je n’avais pas d’autre choix que de faire mon cours sur les Parcs naturels des États-Unis, faute de données libres disponibles en local. Aujourd’hui on trouve des données sur n’importe quelle commune ou région de France. Grâce aux licences libres, mes étudiants peuvent utiliser ces informations sans restriction dans leurs projets personnels ou professionnels. J’aimerais donc pour conclure inviter nos auditeurs à rechercher, à demander et à réutiliser des données en open data en fonction de leurs centres d’intérêt. Le champ est très large : ça peut concerner la vie politique, l’économie, les transports, mais aussi le patrimoine avec les bibliothèques et les musées qui partagent de plus en plus de bases de connaissance en open data, nouvelles pépites, sans doute, pour des chroniques en perspective.

Frédéric Couchet : Oui. Ça ouvre le champ à de nouvelles chroniques « Pépites libres ». Comme tu le dis c’est très récent, c’est janvier 2019. Je suppose que c’est le ministère de l’Intérieur qui a publié ce Répertoire national des élus.

Jean-Christophe Becquet : Effectivement une partie des données vient du ministère de l’Intérieur et le reste des préfectures départementales, en fonction des différents échelons d’élus.

Frédéric Couchet : D’ailleurs précisons. Ce répertoire, en fait, comprend neuf échelons, il y a neuf fichiers. Ça va des conseillers au niveau du conseil municipal jusqu’aux maires, en passant par les sénateurs, députés, les représentants aussi au Parlement européen, donc c’est très large. Neuf fichiers et, comme tu le dis, une des réutilisations qui a été faite sur le site du Dauphiné de regrouper toutes ces données dans un seul fichier notamment parce qu’il y a certainement des élus qui, je suppose, apparaissent plusieurs fois dans plusieurs fichiers parce qu’il y encore le cumul des mandats qui existe. Donc un travail qui a été fait par Le Dauphiné c’est de regrouper.
Les informations qui sont dans ce fichier c’est quoi ? C’est nom, prénom, date de naissance, profession ? Ou est-ce qu’il y a d’autres types d’informations concernant les élus ?

Jean-Christophe Becquet : Non. Dans ce fichier-là c’est tout. Ce sont effectivement des informations assez minimalistes. Un des intérêts, une réutilisation possible ce serait bien sûr de croiser ce fichier avec d’autres jeux de données pour avoir des informations complémentaires. Un des exemples que je donnais, le site Polipart croise mais c’est dans l’autre sens, c’est-à-dire qu’on a une base de données d’adresses dans laquelle on saisit en fait son adresse qui correspond à son lieu de résidence et, en fonction de ça, avec une base de données adresses et le Répertoire national des élus, ça nous sort pour chaque échelon du mille-feuille administratif l’élu dont on dépend, donc le maire, le président du conseil départemental et régional, les élus nationaux et européens, députés, sénateurs et les parlementaires européens.

Frédéric Couchet : D’accord. Où peut-on trouver ce site, enfin la source originale ? Sur quel site ?

Jean-Christophe Becquet : Ce fichier est hébergé sur le portail national français open data dont l’adresse est data.gouv.fr et j’ai mis le lien direct pour télécharger le RNE en particulier, donc un des multiples jeux de données hébergés sur le portail data.gouv.fr, sur la page de l’émission, sur le site de l’April.

Frédéric Couchet : D’accord. On précise que comme tu parles d’open data, ce sont des données ouvertes. On a consacré une émission sur le sujet, de mémoire en octobre 2018 ; évidemment on consacrera à nouveau des émissions. Ces données sont diffusées sous une licence ouverte qui permet la réutilisation y compris pour des usages commerciaux donc c’est très important. Tu as cité tout à l’heure cet élève de troisième qui a fait un stage chez Etalab. Il faut préciser peut-être ce qu’est Etalab. Est-ce que tu peux nous préciser ce qu’est Etalab ?

Jean-Christophe Becquet : Etalab est un service de l’État qui s’occupe de la politique nationale open data, c’est-à-dire qu’il vise à encourager les administrations en particulier et à accompagner également les collectivités dans la publication de jeux de données publiques sous licence libre. Effectivement ce jeune, élève de troisième, a fait un stage d’une semaine chez Etalab pendant lequel on lui a demandé de travailler sur le Répertoire national des élus pour y extraire des statistiques. Le service Etalab est très gros consommateur de logiciels libres, donc le travail qui a été fait par cet élève de troisième a été également réalisé avec des logiciels libres.

Frédéric Couchet : On va peut-être indiquer pour Etalab qu’on espère que ça va se poursuivre, parce que les annonces récentes, les évènements récents, les mouvements chez Etalab notamment avec le départ d’un contributeur majeur d’Etalab et les propos tenus par le nouveau directeur, le nouveau DINSIC, Direction informatique numérique – j’ai un trou de mémoire sur ce que signifie DINSIC – mais en gros la nouvelle personne en charge de la stratégie informatique de l’État, ses propos dans une récente interview laissaient penser à quelques inquiétudes par rapport à la partie logiciel libre-données publiques. Mais bon ! On verra sur les faits et on verra aussi selon l’impulsion que donnera le nouveau ministre en charge du numérique Cédric O qui remplace Mounir Mahjoubi.
Tout à l’heure tu parlais de Regards Citoyens. Regards Citoyens a mis en place une copie ou en tout cas une sauvegarde journalière des données de manière à être sûr qu’elles resteront disponibles régulièrement. C’est sur le site de Regards Citoyens. Je crois, si je me souviens bien, que c’est une mise à jour tous les jours.

Jean-Christophe Becquet : Oui, tout à fait. Il y a un double intérêt : le premier intérêt c’est effectivement une préservation de l’accès à la donnée en cas de défaillance ou de changement de politique au niveau d’Etalab qui gère le site data.gouv.fr. Un autre intérêt c’est de pouvoir faire des comparaisons sur l’historique de ce fichier.
Effectivement j’évoquais tout à l’heure le point de progrès sur la fréquence de mise à jour. Aujourd’hui Etalab annonce que ce fichier doit être mis à jour de manière trimestrielle. Comme il a été publié pour sa première version début janvier on n’a pas encore eu de mise à jour sur ce fichier. Ce qui m’intéressait énormément par exemple dans mon département c’est de savoir quelles sont les communes qui ont changé de maire depuis le début de l’année pour avoir les noms des nouveaux élus et pouvoir leur adresser un courrier de sensibilisation au logiciel libre. En attendant que ce fichier passe avec une mise à jour qu’on pourrait espérer hebdomadaire, voire quotidienne, on peut effectivement utiliser ce service mis en place par Regards Citoyens qui, dès qu’une seconde version du fichier sera parue, permettra de voir les différences, les évolutions entre les versions successives.

Frédéric Couchet : Tout à fait. Grâce à l’aide d’une des invitées ici présentes j’ai la définition exacte de DINSIC donc c’est Direction interministérielle du numérique et du système d’information et de communication de l’État.
J’en profite : un jour tu nous parleras un petit peu de cette initiative que tu mènes depuis 2010 d’envoyer chaque jour un courrier à un élu de ta région. Si je calcule bien ça doit faire pas loin de 25 000 courriers ou 2500, plutôt 2500, peut-être pas 25 000. En tout cas c’est vraiment très important et je pense que tu nous feras un petit retour.
J’en profite pour signaler aussi, comme on parle de données ouvertes, que tu interviendras normalement le 30 avril dans une émission consacrée à OpenStreetMap, donc le 30 avril sans doute avec Christian Quest d’OpenStreetMap et sans doute une troisième personne.
Est-ce que tu souhaites ajouter quelque chose, Jean-Christophe, sur cette pépite libre ?

Jean-Christophe Becquet : Non, c’est tout pour aujourd’hui. Je répète juste mon appel : consommez et demandez de l’open data pour enrichir à la fois le contenu de ce portail opendata.gouv.fr et les portails régionaux et départementaux qui se développent un peu partout sur le territoire. Plus on aura des données libres dans tous les domaines sur tous les territoires, plus ça rendra possibles des initiatives intéressantes et originales.

Frédéric Couchet : C’est une belle conclusion, merci Jean-Christophe. On se retrouve le 30 avril pour une intervention avec OpenStreetMap et notamment ce que tu fais dans ta région. Et on se retrouvera en mai pour la prochaine chronique « Pépites libres ». Nous te souhaitons de passer une belle journée.

Jean-Christophe Becquet : Entendu. Bonne suite d’émission. À très bientôt. Au revoir.

Frédéric Couchet : Merci. Nous allons passer à une petite pause musicale. Le morceau s’appelle Dolling par CyberSDF et on se retrouve juste après.

Pause musicale : Dolling par CyberSDF.

17'33 Bouge ton GULL Écouter le podcast

Frédéric Couchet : Vous êtes toujours sur radio Cause Commune 93.1 en Île-de-France et partout ailleurs sur le site causecommune.fm. Vous écoutez l’émission Libre à vous !, l’émission pour comprendre et agir avec l’April, l’association de promotion et de défense du logiciel libre.
Nous venons d’écouter Dolling par CyberSDF. Les références se trouvent évidemment sur le site de l’April dans la page consacrée à l’émission consacrée à l’émission du jour.

Nous allons poursuivre avec notre sujet principal qui va porter sur les groupes d’utilisateurs et d’utilisatrices de logiciels libres. Je vais présenter mes invités. Nous allons commencer par Magali Garnero Bonjour Magali.

Magali Garnero : Salut Fred.

Frédéric Couchet : Didier Clermonté. Bonjour Didier.

Didier Clermonté : Bonjour Fred.

Frédéric Couchet : Romain Volpi. Bonjour Romain.

<b Romain Volpi : Bonjour Fred.

Frédéric Couchet : On aurait pu intituler ce sujet « Bouge ton GULL », oui j’ai osé le faire, parce qu’en fait l’acronyme pour groupe d’utilisateurs et utilisatrices de logiciels libres c’est GULL, G, U, deux L. Ces groupes existent depuis au moins une vingtaine d’années. On va échanger un petit peu avec nos invités qui chacun et chacune sont bénévoles dans un groupe d’utilisateurs et d’utilisatrices. Magali représentera évidemment Parinux, la région parisienne ; Didier Clermonté LINESS, l’Essonne et le régional de l’étape, plutôt régional de la région de Lyon, Romain Volpi pour l’association lyonnaise qui s’appelle l’ALDIL et qui interviendra ensuite dans la chronique avec Isabella pour présenter un évènement important dans, on va dire, l’agenda libriste annuel qui sont les Journées du Logiciel Libre de Lyon qui ont lieu ce week-end.

Déjà première chose, on va faire un petit tour de table de présentation pour savoir ce que vous faites dans la vie. Allez Magali, qu’est-ce que tu fais dans la vie, Magali Garnero.

Magali Garnero : Je suis libraire, je ne suis pas du tout informaticienne et j’anime une petite librairie de quartier dans le 11e arrondissement de Paris où je vends pas mal de livres dont certains Framabook, des ???, bref des livres que vous ne trouvez nulle part ailleurs. Je suis également trésorière de Parinux et administratrice à l’April.

Frédéric Couchet : Et Framasoft aussi.

Frédéric Couchet : Et membre de Framasoft.

Frédéric Couchet : Et membre de Framasoft. Donc elle multi-casquettes. Pour les personnes à qui le nom Magali Garnero ne dirait rien, vous pouvez chercher Bookynette.

Frédéric Couchet : Voilà, avec un « y »,

Frédéric Couchet : Avec un « y ». Elle est plus connue sous ce nom-là. Didier Clermonté qu’est-ce que tu fais dans la vie ?

Didier Clermonté : Je suis retraité, j’ai 71 ans, j’ai été ingénieur des travaux publics, j’ai fait ma carrière essentiellement en bureau d’études génie civil donc j’ai édité des notes de calcul. J’ai développé des petites logiciels techniques et maintenant je suis président de LINESS qui est le GULL de l’Essonne. LINESS comme Linux Essonne.

Frédéric Couchet : Très bien. Et Romain Volpi, tu fais quoi ?

Romain Volpi : Je travaille dans une petite société d’informatique sur Lyon. Sinon je suis administrateur de l’ALDIL qui est l’Association lyonnaise de développement de l’informatique libre et membre de l’April et de Illyse.

Frédéric Couchet : Très bien. Illyse c’est Saint-Étienne.

Romain Volpi : C’est Lyon Saint-Étienne.

Frédéric Couchet : Lyon Saint-Étienne. D’accord. OK. Première question collective évidement, c’est quoi un groupe d’utilisateurs et d’utilisatrices de logiciels libres, donc c’est quoi un GULL ? D’où ça vient ce terme et quels sont les objectifs de ces groupes ? Quels sont les publics visés ? Qui veut commencer ? Magali.

Magali Garnero : GULL, c’est la traduction de LUG, Linux User Group. On va dire que ce sont des gens bien qui se sont retrouvés ensemble pour utiliser les logiciels libres et surtout les défendre, les promouvoir et les améliorer.

Frédéric Couchet : Effectivement historiquement, le nom anglais vient de Linux User Group. Linux est une partie du logiciel libre : c’est un noyau de système d’exploitation. Ça a été francisé après par GULL, groupes d’utilisateurs de logiciels libres, parce que effectivement initialement c’était plutôt des gens qui utilisaient des systèmes d’exploitation que nous on appelle GNU/Linux, pour rendre aussi le travail, mettre aussi en valeur le travail du projet GNU notamment de la Fondation pour le logiciel libre de Richard Stallman. Aujourd’hui même si initialement c’était des gens qui utilisaient plutôt un système de type GNU/Linux, aujourd’hui ça regroupe plutôt des gens qui utilisent globalement du logiciel libre ; d’ailleurs ça peut être du logiciel libre sur des environnements privateurs comme Windows ou Mac, voire d’autres systèmes libres comme les systèmes de la famille BSD.
Ça existe depuis combien de temps ? Il y a d’ailleurs une petite question aux trois GULL. On va utiliser le terme GULL, ça ira plus vite comme ça pendant l’émission, vos trois GULL existent depuis combien de temps ? Romain, l’ALDIL à Lyon ?

Romain Volpi : Une vingtaine d’années.

Frédéric Couchet : Une vingtaine d’années. LINESS en Essonne ?

Didier Clermonté : Depuis 2000,19 ans.

Frédéric Couchet : 19 ans, ah oui ! Et Parinux ?

Magali Garnero : À priori 1998.

Frédéric Couchet : Je confirme. Étant plus vieux que Magali et étant déjà à l’époque activiste logiciel libre, j’ai assisté à la naissance de Parinux. Donc là ce sont des groupes qui existent depuis assez longtemps et effectivement, sans doute que les premiers ça doit faire 20-25 ans qu’ils doivent exister ; maintenant il y a des groupes qui existent depuis plus récemment, évidemment.
Là on a trois types différents. Quelles sont les principales activités ? Quels sont les principaux objectifs d’un GULL. ? Didier.

Didier Clermonté : Je ne parlerais pas en règle générale je parlerai pour LINESS. Mon but, quand on installe un système GNU/Linux, les gens nous disent : « Vous êtes bien gentils mais après qui va me faire de l’assistance ? » Mon but c’est que les gens aient un point. Ils savent que tous les 15 jours ils peuvent venir 53 rue Monttessuy à Juvisy et ils seront dépannés dans la mesure du possible. C’est un point de maintenance, d’assistance, de l’assistance à l’utilisateur en fait.

Frédéric Couchet : Donc c’est une permanence qui a lieu tous les ?

Didier Clermonté : 15 jours.

Frédéric Couchet : Donc tous les 15 jours LINESS, vous avez donc une permanence physique où les gens peuvent venir. C’est quoi ? C’est le soir ? Le week-end ?

Didier Clermonté : C’est le samedi après-midi. Tout le samedi après-midi.

Didier Clermonté : Tout le samedi après-midi. D’accord. C’est important parce que c’est une activité que n’ont pas forcément tous les GULL, d’avoir une permanence régulière. Pour les gens qui sont en Essonne c’est à Juvisy on mettra l’adresse sur le site, sinon vous allez sur le site de LINESS, c’est liness.org, avec deux « s », l, i, n, e, deux s.

Didier Clermonté : Comme Linux et Essonne.

Frédéric Couchet : La principale activité, le but c’est d’offrir de l’aide aux personnes qui découvrent le logiciel libre et de le faire en plus de façon récurrente, quelque part, avec un rendez-vous régulier. Est-ce que vous organisez aussi des conférences à LINESS en dehors de ces ateliers ?

Didier Clermonté : Historiquement c’est arrivé. Depuis que je suis président, non, mais historiquement c’est arrivé. Oui, il y a eu des conférences ; LINESS a un vidéoprojecteur. Pour l’instant c’est un peu en sommeil.

Frédéric Couchet : D’accord. Et quel type de public vient à ces rendez-vous ?

Didier Clermonté : Absolument n’importe qui. On n’a pas de tranche d’âges.

Frédéric Couchet : D’accord. Vous n’avez pas un public type ; ça pourrait être un public de jeunes qui découvrent l’informatique ou au contraire comme toi de retraités qui veulent s’y mettre ou qui veulent changer de système, ou de professionnels.

Didier Clermonté : Il y a absolument de tout.

Frédéric Couchet : De tout. D’accord. Côté Parinux, quels sont les publics visés, les principales activités, même si après on pourra rentrer un peu plus dans le détail, de Parinux ?

Magali Garnero : Si je ne rentre pas le détail on va dire que c’est tout public. Pour certains évènements, à la Cité des sciences on accueille tous ceux qui veulent venir. D’autres évènements ça va être beaucoup plus restrictif comme les soirées de contribution où on n’accueille que les gens qui viennent contribuer à des projets libres. Après il y a des apéros, les villages ; on va un peu partout et là c’est ouvert vraiment à tous.

Frédéric Couchet : On va rentrer un peu plus dans le détail tout à l’heure, mais je vais quand même rappeler que tu as cité deux types d’évènements, deux évènements récurrents, on va les préciser. Des évènements à la Cité des sciences et de l’industrie, ce sont les Premier samedi, c’est facile de s’en souvenir, c’est le premier samedi du mois. On va supposer que le prochain a lieu le, tu vérifies, le 6 avril 2019.

Magali Garnero : On est quel jour ?

Frédéric Couchet : On est mardi. C’est à la Cité des sciences et de l’industrie, au Carrefour numérique, à partir de ?

Magali Garnero : De 14 heures.

Frédéric Couchet : De 14 heures. Je cherchais si c’était 13 heures ou 14 heures.

Magali Garnero : On se retrouve à 13 heures pour manger à la pizzeria et après on va bosser.

Frédéric Couchet : Donc les personnes qui viennent se sensibiliser au logiciel libre vous avez l’information secrète. Maintenant il vous reste à trouver le nom de la pizzeria et l’adresse, mais je pense que Magali vous la donnera. Donc les Premier samedi on va supposer que c’est plutôt un public néophyte qui découvre.

Magali Garnero : Voilà.

Frédéric Couchet : Les soirées de contribution, on y reviendra tout à l’heure parce que c’est important, c’est un public un peu différent, parce que c’est comment contribuer au logiciel libre et pas forcément d’un point de vue technique. Là aussi c’est récurrent dans le sens où c’est chaque jeudi à la célèbre FPH qu’on cite très régulièrement dans cette émission, dans le 11e arrondissement de Paris, c’est à 19 heures, la prochaine a lieu jeudi 4 avril à partir de 19 heures. Et puis tu as cité des évènements, c’est-à-dire la présence de bénévoles du GULL à des évènements qui peuvent être très variés comme l’espace numérique de la Fête de l’Huma ou des salons un peu plus professionnels comme le POSS, le Paris Open Source Summit, à la fin de l’année. Oui, je sais, je cite des évènements comme ça des fois ! Côté ALDIL est-ce que c’est la même chose ou c’est un peu différent ?

Romain Volpi : En fait l’ALDIL a été créée pour gérer l’évènement qui a lieu tous les ans, les JDLL, les Journées du Libre lyonnais. Après on a développé d’autres évènements plus réguliers. Tous les jeudis, par exemple, on a des permanences dans une MJC, une Maison des jeunes et la culture.

Frédéric Couchet : Et culture. Maison des jeunes et la culture.

Romain Volpi : C’est ça, sur Lyon, où les gens peuvent venir, ce sont des jeudis bidouille, c’est ouvert à tous. On a les lundis aussi dans une autre MJC de Lyon. Après on accompagne aussi des MJC pour migrer sous Linux et on a aussi, une fois par mois, une conférence qui a lieu le jeudi soir, plus deux, trois installe parties dans l’année et deux, trois salons où on défend le logiciel libre.

Frédéric Couchet : La conférence c’est à La Maison du Rancy.

Romain Volpi : À la Maison des Rancy. Oui. Maison pour tous des Rancy.

Frédéric Couchet : Maison pour tous des Rancy. Ça me dit quelque chose parce que j’y suis déjà intervenu justement. On voit quand même des évènements assez variés avec quand même des permanences. C’est important pour les personnes qui nous écoutent de se dire que ces groupes d’utilisateurs proposent généralement des permanences. Je précise que même si on a des représentants et une représentante de Paris, l’Essonne et puis de Lyon, évidemment il y a de nombreux GULL qui existent. Le site de références pour les trouver c’est un site qu’on cite à chaque émission également c’est l’Agenda du Libre, agendadulibre.org, sur lequel vous pouvez faire une recherche. Il n’y a pas que des GULL d´ailleurs il y a d’autres structures qui sensibilisent au logiciel libre. Normalement dans votre région va dire que vous avez un GULL qui ne doit pas être très loin, peut-être pas à 500 mètres, mais pas forcément très loin et que, globalement, vous allez retrouver le même types d’activités avec des permanences, des conférences, de la présence à des ateliers. Je précise, si vous cherchez, si vous êtes dans une région par exemple à Montpellier eh bien vous allez voir Montpel’libre et si vous êtes dans une région pour laquelle vous ne savez pas s’il en existe un vous allez sur l’Agenda du Libre. Magali.

Magali Garnero : agendadulibre.org/organisations au pluriel, vous tapez votre ville, votre département, vous les trouvez et ils font aussi des apéros. C’est une activité dont on n’a pas parlé alors que c’est quand même assez fédérateur.

Frédéric Couchet : C’est une activité dont on parle à peu près à chaque émission parce que c’est vrai que c’est une activité fondamentale pour la sensibilisation au logiciel libre et pour le partage, parce que lors des apéros on ne partage pas que les logiciels, on partage autre chose. Romain tu voulais ajouter quelque chose.

Romain Volpi : Oui. Ce qui est important à dire aussi c’est que c’est ouvert à tous et pas seulement aux membres des associations ; généralement on accueille aussi les gens qui ne sont pas membres. Certains adhérent justement à ce moment-là, mais ce n’est pas une obligation d’adhérer, c’est un partage avant tout.

Frédéric Couchet : C’est important de le préciser parce que, effectivement, ce ne sont pas des services, quelque part, c’est ouvert à toute personne. D’ailleurs il peut y avoir des groupes qui fonctionnent différemment ; effectivement vos trois groupes fonctionnent de cette façon-là.
Sur la partie JDLL dont tu parlais tout à l’heure, les Journées du logiciel libre, on ne va pas trop rentrer dans le détail parce que sinon ma collègue Isabella, qui fait sa chronique tout à l’heure sur ce sujet avec toi, se dira de quoi je peux parler, mais on parlera parce que c’est un évènement important et en plus très sympathique. Pour y avoir participé de nombreuses fois, je trouve que c’est un des évènements les plus sympathiques qui existent en France même si les autres évènements sont sympathiques. Mais en tout cas l’organisation est fiable, il y a du public, c’est varié, mais on laissera évidemment Isabella en parler.
Vous vous êtes bénévoles. Une caractéristique des GULL, par rapport à d’autres structures – par exemple à l’April on n’est pas un GULL en tant que tel, on fait de la promotion et de la défense en général et on a une autre spécificité, une autre caractéristique c’est que nous sommes quatre personnes dans l’équipe salariée – à ma connaissance, je ne sais pas si c’est vrai, mais je pense qu’il y a très peu de GULL qui ont des personnes salariées ; c’est plutôt sur un mode bénévole.

Magali Garnero : Je n’ai pas de salariés ou alors c’est au black, parce qu’on ne paye rien.

Frédéric Couchet : Magali, c’est en direct.

Romain Volpi : Non, non ! Pas de salariés du tout. C’est compliqué.

Frédéric Couchet : De mémoire, je ne suis pas sûr qu’il y ait des structures, en tout cas dans les grands, dans les GULL, je ne pense qu’il y ait des structures qui ont des salariés. C’est important aussi parce que quand les personnes qui viennent vous voir à des évènements, je suppose que ça se passe toujours très bien, mais il faut quand même que les personnes aient en tête qu’elles ont en face d’elles des personnes bénévoles, qui donnent de leur temps. Ça me fait penser à une question parce que vous avez quand même des profils très différents ; c’est ça qui est intéressant. Magali Garnero, tu l’as dit tu es libraire ; Didier Clermonté aujourd’hui tu es retraité et Romain toi tu as une formation d’informaticien.

Romain Volpi : Oui, tout à fait.

Frédéric Couchet : Et même dans le Libre je suppose.

Romain Volpi : Non, pas forcément dans le Libre.

Frédéric Couchet : Pas plus que ça ; tu es informaticien.

Romain Volpi : Je suis sensibilisé au Libre depuis longtemps.

Frédéric Couchet : Depuis longtemps. Donc trois profils assez différents. Finalement, qu’est-ce qui vous motive chacun et chacune à contribuer dans un GULL ?

Magali Garnero : Le partage de la connaissance.

Frédéric Couchet : D’accord. On fait un premier tour de table. Didier.

Didier Clermonté : Se rendre utile, pour un retraité trouver un but et être efficace. Faire quelque chose.

Frédéric Couchet : D’accord. Romain.

Romain Volpi : Permettre de partager la connaissance de l’informatique qui n’est pas forcément aisée pour tout le monde en fait. C’est vrai que c’est vraiment le leitmotiv pour moi.

Frédéric Couchet : D’accord. Ça me fait penser à la chronique de Vincent Calame la semaine dernière, que je vous encourage à écouter, qui était justement sur le fait de partager ce qu’on découvre. Lui parlait des trucs et astuces dans l’utilisation d’un logiciel. Là effectivement il y a le partage. Ça me fait penser aussi à une autre chronique de Véronique Bonnet, qui sera diffusée la semaine prochaine, qui est intitulée « Partager est bon ». Donc c’est le partage, c’est l’entraide. Je sais un peu comment Magali est arrivée dans le logiciel libre. On ne va pas révéler. La semaine dernière j’ai révélé un petit nom d’un de mes invités que je connais depuis longtemps, on ne va pas rentrer dans tous les détails, mais on se connaît effectivement depuis quelques années. Didier, toi qu’est-ce qui t’as amené au logiciel libre dans ton parcours ?

Didier Clermonté : Professionnellement j’ai été vite confronté aux limites des logiciels propriétaires ; les logiciels de calcul de béton armé il n’y en a pas tellement et en plus, s’ils ne conviennent pas, eh bien on ne peut rien faire, on est coincé. Je me suis dit il faut que je me fasse les miens et il faut qu’on puisse les modifier, les analyser, savoir ce qu’ils font.

Frédéric Couchet : D’accord. Je précise aussi que maintenant tu participes à une autre activité dont on parlera dans deux semaines, donc le 16 avril, pas avec toi mais avec d’autres personnes, le chaton de l’April. On va faire un test. Est-ce que Magali se souvient de ce que veut dire CHATONS ; généralement tu es la spécialiste.

Magali Garnero : Le CHATONS c’est le Collectif des Hébergeurs Alternatifs Transparents Ouverts Neutres et Solidaires. Par contre, pour le Chapril, je ne sais pas exactement parce que vous avez choisi un acronyme, Chapril, mais comme ça change suivant qui en parle !

Frédéric Couchet : Le projet CHATONS avec un « S », donc chatons.org, initié par Framasoft vise à offrir des services éthiques, loyaux, libres, en alternative aux services des GAFAM et le chaton de l’April s’appelle Chapril. Il peut y avoir plusieurs significations ; ça vient sans doute d’une contraction de « chat » et de « April » ; c’est chapril.org. Il y a actuellement quatre services et d’autres vont venir. Toi, Didier, tu contribues notamment sur deux de ces services, le « date » et le « paste », c’est-à-dire permettant d’échanger des données de façon sécurisée. Voilà ! Tu t’investis très largement dans le logiciel libre en plus de ton activité de LINESS. Je tenais à le préciser parce qu’on peut contribuer sans forcément être informaticien ou informaticienne ou avoir des connaissances techniques.
Donc les GULL c’est principalement des bénévoles. Vous accueillez tout public. Est-ce que vous travaillez sous un mode de partenariat ? Parinux par exemple a une sorte de partenariat avec la Cité des sciences parce que finalement la Cité des sciences accueille Parinux et d’autres groupes, d’autres structures lors de ce qu’on appelle les Premier samedi et globalement lors les conférences, mais est-ce que vous avez l’occasion de travailler avec des partenariats par exemple pour sensibiliser des publics différents ? Je ne sais pas. Romain.

Romain Volpi : Oui. Dans le cadre de la Maison Pour Tous des Rancy c’est vrai qu’on intervient beaucoup chez eux. Effectivement ils ont des espaces numériques publics, des espaces publics numériques qui se tiennent à peu près tous les six mois dans lesquels on va faire par exemple une installe partie. C’est vrai qu’on a aussi des partenariats avec d’autres MJC ou d’autres Maisons pour tous où, en gros, ils adhèrent à l’association, on vient et on encadre les gens pour leur installer Linux ; on intervient plusieurs fois pour les accompagner.

Frédéric Couchet : D’accord. LINESS, vous avez des partenariats ?

Didier Clermonté : Avec le RERS, Réseau d'Echanges Réciproques de Savoir. Notre adresse légale est chez eux et en échange tous leurs postes sont sous Ubuntu et c’est moi qui les entretiens, qui assure la maintenance des postes. C’est un réseau d’échanges de savoir.

Frédéric Couchet : D’accord. Magali ?

Magali Garnero : On va citer à nouveau la FPH qui nous reçoit tous les jeudis soir. On a aussi des partenariats un peu temporels, ponctuels, on va dire ponctuels, avec l’université Paris Descartes ; deux fois par an on va leur des installe parties. On va aussi aller aux Geek Faëries.

Frédéric Couchet : Ah ! Les fameuses ! Explique-nous ce que sont les Geek Faëries parce que c’est intéressant.

Magali Garnero : Les Geek Faëries c’est un des festivals que je préfère parce que j’y vais en tant qu’informaticienne et je ne parle qu’avec des gens qui ne le sont pas. En gros c’est le festival de l’imaginaire. Donc on va trouver des fans de tout ce qui est manga, d’Harry Potter, de fantastique et ainsi de suite, qui se costument ou pas et qui ont en fait hyper-réceptifs à ce qu’on leur dit. Leur liberté c’est très important même si eux ne respectent pas forcément le droit d’auteur. En tout cas ils aiment bien savoir ce qu’ils peuvent faire, ne pas faire et ainsi de suite.

Frédéric Couchet : Ça se passe où ?

Magali Garnero : Ça se passe à Selles-sur-Cher.

Frédéric Couchet : C’est situé où pour les personnes qui ne maîtriseraient pas la géographie. Je vois que Magali qui y a pourtant été plusieurs fois…

Magali Garnero : Ça se passe environ à 4 heures 15 de Paris en voiture.

Frédéric Couchet : Dans quelle direction ?

Magali Garnero : Je n’en sais rien !

Frédéric Couchet : D’accord. Selles-sur-Cher vous cherchez sur un moteur de recherche.

Magali Garnero : Après Orléans.

Frédéric Couchet : Après Orléans et c’est en juin.

Magali Garnero : C’est en juin et cette année ça sera les 8-9 juin.

Frédéric Couchet : D’accord. Comme peut pas être à la fois sur le webchat et autres on va demander aux gens qui sont sur le webchat de nous chercher où est Selles-sur- Cher.
On va préciser que la FPH, on n’explicite pas l’acronyme à chaque fois parce qu’il est assez long, c’est devenu carrément un mot clé la FPH, mais sinon ça veut dire la Fondation Charles Léopold Mayer pour le Progrès de l’Homme.
On me signale aussi que je n’ai pas explicité GAFAM. GAFAM c’est un peu l’acronyme pour Google, Amazon, Google, Apple, Microsoft, en fait ce sont tous ces géants du Net, de l’informatique qui font notamment commerce de vos données ou de vos libertés. Quand à BSD initialement ça veut dire Berkeley Software Distribution, c’est un système d’exploitation libre qui vient du monde universitaire américain. Pareil, BSD c’est maintenant un mot clef qui est effectivement largement utilisé un peu comme GNU, on n’explique pas ce qu’est GNU mais en fait GNU c’est un acronyme récursif pour GNU’s Not UNIX ; Unix c’est un système originellement multitâche, multi-utilisateur. J’encourage les gens qui s’intéressent à cette histoire de l’informatique, qui est passionnante, de rechercher notamment sur les pages de Wikipédia, ce qui me fait penser que la semaine prochaine nous parlerons à nouveau de Wikipédia.

Nous allons bientôt faire une petite pause musicale. On va quand même finir sur les partenariats. Je dis ça aussi pour encourager les autres GULL à aller chercher des partenariats. Un partenariat qui est assez logique et qui rejoint une autre activité de l’April dont parlera tout à l’heure Isabella – voyez ce talent pour faire des liens entre les différents sujets – qui est évidemment Libre en Fête. Un partenariat classique c’est avec les structures d’initiation à l’informatique, les espaces publics numériques, quel que soit le nom qu’on leur donne comme les Cyberbases, ce sont des endroits où les gens viennent se sensibiliser à l’informatique, s’initier à l’informatique et il y a beaucoup de ces espaces publics numériques qui font leurs formations, leurs initiations sur logiciel libre. Les GULL peuvent trouver là un mode de partenariat assez pratique et utile tout simplement parce qu’il y a des ordinateurs qui sont déjà disponibles. Assez souvent c’est en dual-boot. Je vais par exemple parler de ma ville Saint-Denis, Cyberbase de Saint-Denis, place de la Résistance, c’est en double amorçage ; dual-boot ça veut dire double amorçage. Ça veut dire qu’on peut démarrer soit un système d’exploitation privateur soit un autre système d’exploitation libre comme Debian GNU/Linux dont on a parlé ou Ubuntu dont on a déjà parlé dans une émission. Les installations sont déjà présentes, vous avez là des personnes qui peuvent aider et vous pouvez faire des événements soit récurrents, donc des permanences quelque part, ou des évènements ponctuels par exemple les samedis du Libre ou les dimanches du Libre ou des mardis soir du Libre. Ce sont des évènements importants et ça permet en plus de toucher un public qu’on ne toucherait pas forcément directement. Tu voulais réagir Didier ?

Didier Clermonté : Nous à LINESS samedi prochain on fait une installe partie. On a mis des annonces dans le journal local, on va voir si on attire du monde.

Frédéric Couchet : Une installe partie, ce qu’on appelle une fête d’installation même si ça n’a pas forcément un côté festif : des personnes viennent avec leur ordinateur – ça peut être leur ordinateur portable, ça peut être leur tour – et elles vont être accompagnées pour installer un système d’exploitation libre, ce ne sont pas forcément les gens bénévoles qui vont le faire, c’est accompagner de manière à ce qu’il y ait aussi vraiment un partage de la connaissance, du savoir. On encourage les personnes qui viennent à faire des sauvegardes de leurs données avant au cas où, parce que ça reste de l’informatique, de toute façon ce n’est pas de la magie.
Je vais donner à la parole à Magali, mais juste avant je vais préciser que Selles-sur-Cher c’est en Loir-et-Cher.

Magali Garnero : J’avais trouvé.

Frédéric Couchet : Tu avais trouvé, c’est ce que tu voulais dire ?

Magali Garnero : Non.

Frédéric Couchet : Non ! Je te laisse intervenir et après on fera la pause musicale.

Magali Garnero : Les partenariats ce n’est pas forcément avec des lieux. Nous en tant que GULL régulièrement on a exposé des choses qu’avait faites l’April comme l’Expolibre. On a aussi retransmis à nos adhérents la lettre ouverte de La Quadrature. Bref ! En tant que GULL on peut se servir de ce que font les associations nationales pour relayer. On a participé à Libre en Fête. On peut se servir de ce que vous faites à l’April pour animer des évènements ou même pour transmettre des informations.

Frédéric Couchet : On pense notamment aux campagnes du Pacte du logiciel libre. Lors des élections, on encourage des candidats et candidates aux élections à signer un Pacte les engageant à promouvoir et à défendre le logiciel libre. Évidemment ce n’est pas l’April avec sa petite équipe de salariés et ses nombreux bénévoles quand même…

Magali Garnero : Mais qui sont merveilleux.

Frédéric Couchet : Mais qui sont merveilleux effectivement, surtout mes collègues… Il y a un relais d’informations et d’actions locales ; il y a une action nationale et puis il y a les actions locales. Tu as tout à fait raison de préciser qu’un partenariat ce n’est pas forcément avec lieu physique, ça peut être avec d’autres structures ou ça peut être dans le cadre d’un projet.

Nous discutons, nous discutons et le temps avance et là je sens qu’on veut une pause musicale. Nous allons lancer une pause musicale, le temps pour moi de retrouver le titre. Ça s’appelle Rats par Franky Barbano et on se retrouve juste après.

Pause musicale : Rats par Franky Barbano

44’ 48

Frédéric Couchet : Vous écoutez toujours Cause Commune sur 93.1

44' 48

Pause musicale : par

Voix off : Cause Commune 93.1

1h Le libre fait sa comm'Écouter le podcast

Fred : On va essayer de retrouver un peu de sérieux pour aborder le sujet suivant, la chronique de ma collègue isabella Vanni, intitulée Le libre fait sa comm’. Isabella est coordinatrice de vie associative et responsable Projets à l’APRIL et la chronique Le libre fait sa comm’ a notamment pour objectif d’informer sur les actions de type sensibilisation menées par l’APRIL mais aussi l’occasion d’annoncer des événements libristes à venir. J’ai déjà eu l’occasion de l’annoncer, il y a un événement libriste qui approche à Lyon. Donc, Isabella, je te passe la parole.

Isabella : Bonjour à tout le monde. Effectivement, les 6 et 7 avril, il y a les Journées du logiciel libre à Lyon. Comme ça a été dit tout à l’heure, c’est un événement qui est devenu incontournable dans l’agenda libriste et c’est pour cette raison que l’APRIL y participera de deux façons.

On va avoir un stand dans le village associatif et mon collègue Étienne Gonnu, chargé de mission Affaires publiques pour l’APRIL, va faire deux interventions dans la journée de samedi. On s’est bien rentabilisé !

D’abord, il participera à une table-ronde qui a un superbe titre : Killing me(mes) softly ? Vous l’aurez peut-être compris, mais sinon je vais l’expliquer. C’est une table ronde consacrée à la nouvelle directive sur le droit d’auteur qui a été votée récemment par les parlementaires européens. Pour rappel, cette directive contient malheureusement un article qui instaure de facto le filtrage automatisé des contenus qui sont hébergés sur le web. Donc cette table-ronde, c’est l’occasion de parler de ce sujet et de revenir sur la campagne qui a été menée contre cet article, campagne à laquelle l’APRIL a bien évidemment participé activement, de faire le point aussi sur les prochaines étapes, les prochaines actions qu’on peut mener. Autour de la table avec Étienne, il y aura aussi Pierre Yves Baudouin, président de Wikipédia France, et une représentante du mouvement d’artistes Créatofresh [???]. Cette table-ronde se tiendra de 11 heures à 13 heures dans la salle des Rancy.

La deuxième intervention d’Étienne sera à une conférence qui a pour titre Le logiciel libre, un enjeu politique et social, discussion autour de l’action institutionnelle de l’APRIL, et donc ce sera une présentation un peu plus globale des actions institutionnelles menées par l’APRIL, donc directive droit d’auteur, bien sûr, mais aussi priorité au logiciel libre dans l’administration publique, par exemple l’accord entre Microsoft et le ministère de l’armée, l’accord dit open-bar sur lequel, encore, l’APRIL a été très active.

Aujourd’hui, on a l’occasion d’avoir avec nous Romain Volpi, bénévole actif pour l’Aldil, l’association des utilisateurs ou utilisatrices de logiciels libres sur Lyon qui, je l’ai découvert aujourd’hui, est née exprès pour organiser les Journées du logiciel libre. Si j’ai bien compris ...

Romain : Née exprès pour … Ah oui, l’association ! En fait, la première JDLL a eu lieu avant même la création de l’Aldil.

Isabella : Ah oui, je me suis renseignée. Ça existe depuis 1998 mais ce n’était pas organisé à la Maison pour tous, par contre.

Romain : Non, au tout départ, c’était organisé sur le campus de la Doua [???], sur … j’ai perdu le nom de l’école qui nous accueillait et maintenant, effectivement, c’est sur la Maison pour tous depuis quelques années, puisque maintenant, on est en partenariat avec eux pour les JDLL et notamment aussi avec Illyse et on organise à trois cet événement.

Isabella : Est-ce que tu peux nous dire ce que fait l’association Illyse ?

Romain : Illyse, c’est un FAI, un fournisseur d’accès Internet associatif local et donc ça veut dire : Internet libre Lyon et Saint Étienne. J’espère que je ne me ferai pas reprendre, mais normalement, c’est ça.

Isabella : Je pense que c’est correct. En tous cas, quelqu’un va me corriger, s’il y a besoin. Donc, ça existe depuis vingt-deux ans désormais, on est la vingt-deuxième édition et le thème de cette année est particulièrement beau : « Écologeek : pour une terre communautaire ». Donc, je veux savoir un peu ce que vous avez concocté pour l’édition de cette année. Pourquoi cette thématique, et comment ... ?

Romain : Alors, pourquoi cette thématique ? J’avoue que je n’étais pas là quand ils ont décidé la thématique, je n’ai rejoint qu’après. Mais non, au final, « écologeek », le partage, … ça permet d’avoir de l’écologie derrière. En gros, on peut appliquer le partage qu’on utilise pour le logiciel libre à toutes les ressources qu’on a sur Terre, en fait, pour l’appliquer à l’écologie. Et, du coup, avoir moins de déchets ... Au final, c’est pas des choses dissonantes. Ça reste dans des thèmes assez proches.

Isabella : C’est des philosophies très proches. Ça permet de proposer des styles de vie, d’action, alternatifs et d’ailleurs, j’ai vu que vous proposez aussi une buvette responsable avec des produits du terroir. Il y a une monnaie locale qui peut être utilisée. Donc c’est vraiment tout …

Romain : Ça, ça fait déjà plusieurs années, en fait. À chaque fois, la buvette est tenue - depuis deux ou trois ans, je crois - par un acteur local, en fait, parce qu’au final, c’est important de faire participer des acteurs locaux quand on organise des événements.

Isabella : Très bien. Je voulais savoir, en fait, le programme de cette année. Quelles sont les activités que vous proposez ?

Romain : Alors, il y a des conférences. Sur les deux jours, on a 160 conférences, si je me rappelle bien, 80 ateliers. Les gens vont pouvoir venir et participer aux ateliers et, justement, par exemple, on a des ateliers sur la découverte de Linux où ils vont apprendre à utiliser le logiciel, des choses comme ça. On a aussi une install party qui aura lieu durant tout le week-end et on a aussi, par exemple, une session de – comment dire ? - de certification dans laquelle on a une réduction par rapport au prix normal de la certification sur le reste de l’année, qui est la certification Alpic [ à confirmer]

Isabella : Quels sont les publics ciblés ?

Romain : Ça va être du tous publics, ça va être aussi du public enfant parce qu’on a un pôle gone …

Isabella : J’allais te demander … C’est très bien, ça.

Romain : Le pôle gone, en fait, c’est … Le gone, c’est l’enfant sur Lyon et , du coup, ça va être des ateliers pour les enfants. Tous publics. Du public un peu plus technique parce qu’on a des conférences un peu techniques. On essaie de viser un peu tout le monde pour qu’il n’y ait personne qui s’ennuie. Après, c’est aussi une possibilité de rencontrer l’APRIL, d’autres grands noms de la défense du logiciel libre en France qui seront présents avec leurs stands ou même qui feront des conférences. Voilà.

Isabella : Il y aura un grand village associatif, effectivement. Je ne sais plus combien de stands sont prévus, mais ça avait l’air ...

Romain : Là, comme ça, je ne me rappelle plus parce que je ne me suis pas occupé du pôle stands, j’avoue.

Isabella : Mais je pense qu’il y a quelques dizaines, c’est plutôt pas mal.

Romain : On a même des institutions en plus, cette année. On a le Grand Lyon qui vient, puisqu’ils font de l’open data. Ils ont droit à une conférence et un stand qui sera tenu par eux sur ce week-end.

Isabella : J’ai vu qu’il y aura aussi la projection du film documentaire La bataille du libre qui est sorti récemment. Donc, ça fait une activité de plus.

Romain : Tout à fait, ça, ce sera le dimanche en fin d’après-midi.

Isabella : Et, bien sûr, il y aura toujours les démonstrations des fablabs.

Romain : Oui, oui, bien sûr.

Isabella : Ça, c’est assez récurrent, je crois, dans les Journées du logiciel libre.

Romain : Je ne me rappelle plus si c’est récurrent, mais il y en avait déjà eu l’année dernière et il y en aura aussi cette année dans le cadre des ateliers et sûrement aussi sur les stands dans un espace, justement, fablab.

Isabella : Est-ce que tu veux rappeler ce que c’est, un fablab ? Je te laisse le faire, mais, sinon, je peux le faire.

Romain : Non, je vais te laisser la main.

Isabella : D’accord. Donc, un fablab, on va dire, c’est un laboratoire en tiers lieu, donc un lieu où les personnes peuvent aller apprendre à construire, bidouiller, vérifier comment les objets sont faits, se faire aider pour en construire d’autres. C’est une autre façon, en fait, de partager la connaissance. C’est pour ça que les deux philosophies, le do-it-yourself fais-le-toi-même, du fablab, ça marche très bien avec le logiciel libre.

Fred : Si je peux préciser, un des fablabs les plus sympas se trouve au Carrefour numérique de la Cité des sciences et de l’industrie et fablab, ça veut dire laboratoire de fabrication. Ça vient de l’anglais. En tous cas, pour les Parisiens, enfin les Franciliens, on vous encourage à aller au Carrefour numérique de la Cité des sciences.

Romain : Mais à Lyon, on a le Lol et le Lov.

Fred : Ah, le Lov, c’est un très beau mot. Je vous laisse poursuivre.

Isabella : Très bien, alors on a bien placé le Carrefour numérique de Paris, c’est super. On va donner les informations pratiques pour les Journées du logiciel libre. Ça se passe en week-end. Les horaires ?

Romain : 10 heures- 18 heures. Les conférences vont commencer à 10 heures le samedi. Par contre, elles commenceront à 11 heures le dimanche, ce qui permettra aux gens de visiter un peu les stands aussi. On est bien chargé au niveau conférences.

Isabella : Magnifique. Et, au niveau pratique, pour les personnes qui souhaitent venir aux Journées du logiciel libre, il faut s’inscrire ? On peut venir librement ?

Romain : Non, aucune inscription. Vous venez, on vous met un bracelet pour vous compter, pour savoir si ça marche bien et c’est tout. Rien à payer, pas d’inscription, vous venez et vous êtes les bienvenus.

Isabella : Et si je veux savoir ce qu’il y a comme programme, je trouve sur place ?

Romain : Il y a un programme sur place, il doit y avoir des programmes actuellement déjà à la Maison pour tous des Rancy, disponibles en version papier. Et sinon, il y a le site jdll.org sur lequel on peut trouver toutes les informations sur les programmes, sur ce qui se passe, quand et comment.

Isabella : Est-ce qu’il y aura des diffusions audio-vidéos ou est-ce que vous prévoyez de rendre disponibles pour ceux ou celles qui ne peuvent pas se rendre sur place ?

Romain : Il y aura des captation sur certaines conférences.

Isabella : Ah, c’est très bien ça.

Romain : Mais, pour le coup, je ne sais pas où. Je ne sais pas comment ça sera diffusé.

Isabella : Ça, on le découvrira et on mettra l’information à disposition. Sinon, j’aurais aimé savoir ... Comme il s’agit d’un événement qui est organisé bénévolement, je suis plutôt épatée par la variété d’activités que vous proposez et c’est quand même un événement qui a besoin de financement. Donc je veux savoir comment vous avez fait pour vous financer.

Romain : Alors, l’Aldil prend en charge une partie. Chaque année, elle fait un don pour les JDLL.

Isabella : Donc, c’est les cotisations des membres.

Romain : Oui, grâce à la cotisation des membres. Après, on va démarcher des institutions telles que l’Université de Lyon, le Grand Lyon et tout ça. Et le reste, c’est du financement participatif à travers une plate-forme de crowdfunding.

Isabella : Est-ce qu’on peut encore vous faire des dons ?

Romain : Non, c’est trop tard.

Isabella : Incroyable !

Romain : Ça s’est fini il y a deux semaines, je crois.

Isabella : O.K. Pour l’année prochaine ? Non, c’est trop tard ? (rires) Est-ce que tu veux rajouter quelque chose, là, à l’interview ?

Romain : Non, je n’ai rien à rajouter. Venez aux JDLL, nombreux, et participez, et voilà. C’est tout.

Isabella : Très bien.

Fred : Et bien, merci Isabella, merci Romain. Est-ce que tu veux rajouter quelque chose sur ta chronique ?

Isabella : J’aurais aimé, mais s’il n’y a plus le temps …

Fred:Vas-y, en quelques secondes.

Isabella : Je profitais du fait qu’on participe aux Journées du logiciel libre pour dire que l’APRIL participe à beaucoup d’événements au cours de l’année, des événements libristes ou des événements grand public et qu’on arrive à le faire grâce à nos membres qui, localement, répondent présents ou présentes à nos appels et qui nous permettent d’être, du coup, présent sur plein d’événements. En 2018, on a participé avec un stand à 17 événements, donc on a doublé par rapport à 2017 et donc je souhaitais remercier, vraiment, tous les membres bénévoles qui nous ont aidés.

Fred : Tout à l’heure, on parlait de Lov, on les aime, les bénévoles, évidemment. Eh bien, merci Isabella pour cette chronique Le libre fait sa comm’. Merci Romain pour toutes ces précisions sur les Journées du libre de Lyon qui ont lieu ce week-end.