Différences entre les versions de « Libre à vous ! Radio Cause Commune - Transcription de l'émission du 27 octobre 2020 »

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==Accompagnement des associations à l'utilisation des logiciels libres avec Jean-Marc Briand, Anne-Cécile Voisin et Denis Dordoigne===
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==Accompagnement des associations à l'utilisation des logiciels libres avec Jean-Marc Briand, Anne-Cécile Voisin et Denis Dordoigne==
  
<b>Isabella Vanni : </b>Nous allons poursuivre
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<b>Isabella Vanni : </b>Nous allons poursuivre par notre sujet principal qui porte sur l’accompagnement des associations à l’utilisation des logiciels libres avec Jean-Marc Briand de l’UBAPAR, Union bretonne pour l’animation des pays ruraux, Anne-Cécile Voisin de l’ADEC 56, association membre de l’UBAPAR et Denis Dordoigne d’Infini hébergeur associatif, membre du Collectif CHATONS.<br/>
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N’hésitez pas à participer à notre conversation sur le salon web dédié à l’émission sur le site causecommune.fm, bouton « chat ».<br/>
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Bonjour Jean-Marc, Anne-Cécile et Denis. Tout le monde est là ?
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<b>Anne-Cécile Voisin : </b>Oui, bonjour.
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<b>Jean-Marc Briand : </b>Bonjour.
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<b>Denis Dordoigne : </b>Bonjour.
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<b>Isabella Vanni : </b>Bonjour. Merci d’avoir accepté notre invitation à participer à cette émission pour parler de l’accompagnement des associations à l’utilisation des logiciels libres.<br/>
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Je vous propose de faire une courte présentation de votre structure, de dire aussi la fonction que vous occupez à l’intérieur de cette structure. Je propose de commencer par Jean-Marc puis Anne-Cécile puis Denis.
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<b>Jean-Marc Briand : </b>D’accord. Moi c’est Jean-Marc. Je travaille à l’UBAPAR, l’Union bretonne pour l’animation des pays ruraux qui est une fédération d’éducation populaire sur la région Bretagne, qui fait d’ailleurs environ 35 à 40 associations, structures associatives, sur les territoires ruraux de la région. ; autour de l’animation communale ou intercommunale, parfois ce sont des structures d’accueil ou bien des associations plus thématiques autour du support en milieu rural, de la promotion ou de la défense des langues minoritaires comme le breton et le gallo en Bretagne et puis aussi sur les aspects environnementaux. Voilà pour aller vite.
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<b>Isabella Vanni : </b>Merci. Et aussi sur les aspects culturels, comme c’est le cas de l’association ADEC 56. Je laisse la parole à Anne-Cécile.
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<b>Anne-Cécile Voisin : </b>Oui, bonjour. Je suis déléguée de l’ADEC 56, un centre de ressources pour le théâtre amateur en Morbihan qui est donc affiliée à l’UBAPAR puisqu’on accompagne les troupes de théâtre amateur dans le Morbihan qui sont, pour la plupart, les acteurs culturels de ces territoires ruraux.
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<b>Isabella Vanni : </b>Très bien. Merci. C’est le tour de Denis Dordoigne pour l’association Infini.
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<b>Denis Dordoigne  : </b>L’association Infini est une vieille association qui date de 1995, qui originellement fournissait l’accès Internet pour Brest et qui, aujourd’hui, fournit les services sur Internet et ??? les services à ses adhérents de type CHATONS donc le Collectif des Hébergeurs Alternatifs, Transparents, Ouverts, Neutres et Solidaires. Vous avez déjà fait deux émissions dessus donc je crois qu’il y aura des liens sur la page de l’émission.
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<b>Isabella Vanni : </b>Je confirme.
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<b>Denis Dordoigne  : </b>Du coup on participe aussi à défendre le logiciel libre localement, donc on est membre de l’April depuis une quinzaine d’années je pense. Pour préciser on a environ 350 adhérents dont une bonne moitié sont des associations et cinq ou six sont des fédérations d’associations.
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<b>Isabella Vanni : </b>350, j’ai bien compris ?
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<b>Denis Dordoigne  : </b>Oui, à peu près.
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<b>Isabella Vanni : </b>À peu près. D’accord. Vous aurez compris qu’il y a trois structures de la Bretagne, c’était facile, et on a déjà compris quel est le lien entre l’UBAPAR et l’ADEC, l’ADEC est affiliée à l’UBAPAR, mais il y a aussi un lien entre l’UBAPAR et Infini. Je laisse Jean-Marc expliquer pourquoi.
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<b>Jean-Marc Briand : </b>L’UBAPAR est adhérent à l’association Infini depuis très longtemps, je pense plus de 20 ans. Les premiers sites internet que nous avons mis en ligne l’étaient via les services d’hébergement de l’association Infini déjà à l’époque. Donc on est, je pense, des adhérents de longue date parmi les 350 adhérents de l’association Infini. Bien sûr, on s’est rapprochés d’eux très naturellement parce que, déjà, on défend la proximité, la localisation des personnes physiques qui font vivre y compris les services de type numérique et puis parce que nous militons aussi pour le logiciel libre, même si à l’époque c’était un peu tôt pour nous on s’y est mis assez rapidement dans la foulée, un peu dans le courant du début des années 2000 on va dire.
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<b>Isabella Vanni : </b>Très bien. Si j’ai bien compris, quand vous vous êtes rapprochés de l’association Infini, donc l’hébergeur associatif Infini, vous vous êtes rapprochés pour des raisons de proximité, mais vous n’étiez pas encore, peut-être, à fond pour le logiciel libre. Peut-être saviez-vous déjà ce que c’est, mais ce n’était pas encore la raison principale ?
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<b>Jean-Marc Briand : </b>Peut-être pas, non, c’était un peu tôt. Je n’étais pas encore dans la maison UBAPAR à l’époque, mais j’y suis arrivé très peu de temps après et c’est vrai que le logiciel libre était encore un petit peu trop, comment dirais-je, en naissance, c’est-à-dire qu’il était quand même compliqué, à l’époque, de mettre entre les mains de professionnels de l’animation du territoire des outils qui étaient un petit peu en phase de maturation. On s’y est penchés pour essuyer, quelque part, un peu les plâtres pour nos adhérents, assez rapidement, comme je le disais, assez tôt dans le début des années 2000. Dès qu’on s’est sentis capables d’accompagner nos adhérents, on a commencé à leur expliquer qu’il y avait des alternatives aux logiciels qu’on ne qualifiait pas encore à l’époque de privatifs, mais qu’on pouvait déjà qualifier de propriétaires.
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<b>Isabella Vanni : </b>Effectivement, si on va voir le site de l’UBAPAR, votre engagement en faveur de la promotion du logiciel libre est vraiment bien mis en avant, on voit bien que c’est quelque chose de très important pour vous. Je voulais savoir quels sont les moyens, à part le site web, que vous mettez en place pour promouvoir le logiciel libre auprès de vos membres, pour leur expliquer l’intérêt d’utiliser ce type de solution.
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<b>Jean-Marc Briand : </b>Là-dessus on se cherche toujours un peu parce que c’est loin d’être évident d’accrocher l’intérêt sur ce qui ne devrait n’être qu’un outil pour la plupart des adhérents de l’UBAPAR dont le cœur de métier est souvent un peu en dehors de tout ce qui touche au numérique. Par contre, comme pour tout le monde, il est difficile d’échapper à ces logiques-là aussi.<br/>
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Ce qu’on met en place ce sont déjà des formations au logiciel libre auprès de nos adhérents, et on ouvre même vers l’extérieur en faisant nos communications via l’infolettre, via notre site internet ; des logiciels qui restent généralement dans les préoccupations, on va dire, des professionnels de l’animation, c’est-à-dire pouvoir utiliser un logiciel comme Gimp pour le traitement des images pixelisées, Inskape pour les images numériques plutôt vectorielles et puis Scribus pour la PAO, Publication Assistée par Ordinateur, des outils importants pour générer ses propres supports de communication par rapport aux activités que nos adhérents peuvent proposer sur leur territoire. Et puis il y a des logiciels libres plus en rapport avec la gestion associative ou aussi des outils de travail collaboratif à distance pour pouvoir permettre à nos adhérents de travailler sur tout le territoire et faciliter, on va dire, les échanges entre les divers professionnels de nos métiers sur l’ensemble du territoire sans nécessairement recourir à des réunions et à des déplacements intempestifs.<br/>
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Après, au-delà de la formation proprement dite, il y a parfois des actions pures de communication autour de la promotion du Libre. On a eu l’occasion d’organiser, sur certains territoires volontaires, des soirées projection-débat, je pense par exemple à la dernière occasion qui s’est présentée avec le film <em Nothing to Hide</em>.
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<b>Isabella Vanni : </b>Si je me souviens bien c’était à l’occasion du Libre en Fête, l’initiative coordonnée par l’April.
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<b>Jean-Marc Briand : </b>Oui, c’est ça. On essaye justement de se tenir un peu dans le créneau de Libre en Fête, tous les ans on essaie d’organiser quelque chose. Ce n’est pas possible tous les ans, mais on essaie le plus souvent possible de répondre présent à cette initiative-là.<br/>
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On a aussi eu l’occasion d’organiser une journée de rencontres un peu autour de l’éducation populaire et du numérique qu’on avait intitulée « Le numérique ça nous regarde », en jouant un peu sur l’ambiguïté du terme entre le fait que ça nous concerne et le fait que ça nous surveille aussi un peu.
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<b>Isabella Vanni : </b>Un beau titre !
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<b>Jean-Marc Briand : </b>Ça nous avait permis justement d’attirer un peu l’attention des gens qui sont comme beaucoup, je dirais, plus en consommation de services numériques ou d’achat de matériel numérique sans trop savoir exactement ce qui se cache derrière, comment ça fonctionne, et surtout quels acteurs monopolistiques sont derrière. On a un peu discuté des enjeux avec les gens directement, le plus directement possible.
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<b>Isabella Vanni : </b>Dans la logique de l’éducation populaire en plus. Cette rencontre était, du coup, proposée non seulement à vos membres mais aussi à un public plus large si j’ai bien compris.
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<b>Jean-Marc Briand : </b>Oui, c’est ça. On communique publiquement, en fait, de nos actions et ça va souvent au-delà de nos seuls adhérents. Il y a pas mal de gens qui sont intéressés pour nous suivre, pour venir écouter ou discuter avec nous sur ces thématiques-là.
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<b>Isabella Vanni : </b>C’est très important parce que ça veut dire que vous faites la promotion pas qu’auprès de vos membres mais auprès de beaucoup plus de personnes. Vous avez vraiment un rôle important pour le logiciel libre sur le terrain.<br/>
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Je voulais savoir quelle est la réaction, la réponse de vos membres – vous m’avez dit à peu près 35 membres – par rapport à la proposition de formation, de services. Est-ce que vos membres sont intéressés ? Se montrent intéressés ? S’inscrivent aux formations ? Quelle est leur réaction ?
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<b>Jean-Marc Briand : </b>C’est variable en fait. C’est vrai qu’à l’UBAPAR on n’a pas vocation à aider les gens à s’équiper de matériel ou de logiciels propriétaires, donc notre angle est très défense du logiciel libre et tout le monde n’est pas forcément prêt à prendre ce risque-là. Ils le voient souvent comme un risque parce qu’ils ne savent pas très bien se cache derrière, parce qu’il y a parfois quelques réticences au changement aussi : quand on a mis du temps à maîtriser un environnement comme celui de Windows, pour ne pas le nommer, et certains logiciels propriétaires, on n’a pas forcément tout de suite envie de changer ses habitudes.
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<b>Isabella Vanni : </b>La crainte du changement.
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<b>Jean-Marc Briand : </b>Oui. Il y a certain frein au changement. Mais, encore une fois, c’est un effet qui peut se comprendre et, heureusement, ce n’est pas forcément systématique. Anne-Cécile, par exemple, pourra parler d’une association un peu entre l’UBAPAR et ses membres qui date depuis longtemps et qui, justement, est en osmose dans l’évolution et dans la pérennité, on va dire, d’une installation et de l’utilisation de logiciels complètement libres depuis pas mal d’années. Donc c’est variable entre des adhérents qui sont plus volontaires, qui voient bien l’enjeu et qui ont envie de s’affranchir d’un certain nombre de dépendances numériques et d’autres qui ont besoin de plus de temps pour franchir le pas.
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<b>Isabella Vanni : </b>C’est pour ça que le sujet principal s’appelle l’accompagnement des associations parce qu’on ne peut pas prétendre non plus que le changement arrive sans accompagnement, sans quelqu’un qui aide, qui donne des tuyaux et qui soit présent.<br/>
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Du coup, je suis très contente de pouvoir avoir le témoignage de Anne-Cécile Voisin, directrice de l’association ADEC 56, membre de l’UBAPAR, parce que c’est typiquement le cas d’une association qui a répondu oui à l’appel pour essayer d’utiliser de l’informatique libre. Anne-Cécile je voulais savoir un petit peu comment ton association s’est rapprochée des logiciels libres ? Par exemple si elle les connaissait déjà avant d’être adhérente de l’UBAPAR ou si vous avez commencé parce que vous étiez membre de l’UBAPAR, vous avez vu passer des annonces de formation ? Je te laisse la parole.
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<b>Anne-Cécile Voisin : </b>Je ne pense pas qu’on les connaissait avant d’être membre de l’UBAPAR. On était membre de l’UBAPAR quand je suis arrivée, mais je ne pense pas qu’on utilisait les logiciels libres. Si je remonte un peu la chronologie, je pense que la première utilisation est arrivée au moment de l’informatisation de notre fonds documentaire. On a une bibliothèque spécialisée en théâtre, on voulait informatiser le fonds et là l’UBAPAR, association à laquelle on était déjà affilié pour d’autres raisons, pour des raisons affinitaires, avait une solution avec un logiciel libre de gestion de fonds de bibliothèque, PMB, et ce logiciel répondait vraiment aux besoins de l’ADEC, d’autant qu’en plus il nous a permis de personnaliser des éléments pour répondre encore plus que n’importe quel logiciel propriétaire à la spécialité qu’était notre fonds et au moteur de recherche qu’on voulait associer à ce fonds-là.<br/>
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On a commencé comme ça, par un logiciel, et petit à petit on s’est intéressés et depuis il y a eu plein d’autres utilisations qui sont amenées par l’UBAPAR parfois parce qu’on a un besoin et d’autres fois parce que l’UBAPAR nous présente quelque chose, donc on saute le pas.
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<b>Isabella Vanni : </b>Merci. On m’indique qu’il y a une question sur le salon de <em>chat</em>, ce n’est pas pour Anne-Cécile, je la poserai peut-être plus tard.<br/>
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Si j’ai bien compris vous avez commencé par ce logiciel parce qu‘il était proposé par l’UBAPAR, vous vous êtes rendu compte que ça <em>matchait</em> complètement avec vos besoins. Est-ce que vous étiez conscients aussi de l’éthique qui était derrière ce logiciel ?
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<b>Anne-Cécile Voisin : </b>Pas au départ, je pense, en tout cas pas tous dans l’équipe ou encore moins dans les adhérents. J’ai le souvenir du moment de la conviction et du moment qui fait qu’on conscientise aussi que c’est un choix. C’était justement après la projection d’un documentaire. L’UBAPAR en organisait comme ça sur les territoires et c’est après ce film-là et l’échange qui a suivi, on était d’ailleurs plusieurs équipes d’associations, pas que de l’ADEC, mais d’autres associations à se dire qu’en tant qu’association d’éducation populaire, en fait, on s’y retrouvait vraiment dans les valeurs qui étaient portées par le Libre et ça devenait évident. Cette conviction permettait, sans doute, de dépasser les résistances au changement dont parlait Jean-Marc. C’est vrai que j’ai le souvenir au tout début sur certaines choses, peut-être sur les suites bureautiques ou sur des outils où il faut se refaire la main, que la résistance venait aussi du fait que les interfaces des logiciels propriétaires sont souvent très séduisantes, elles paraissent très efficaces. Donc quand on a cette vision d’efficacité un peu tac, tac, tout est fabriqué pour moi, je n’ai plus qu’à charger, tout s’est transformé comme par magie derrière, eh bien on a un peu de mal à se dire « il faut que j’aille dans quelque chose qui est peut-être moins avenant, qui est moins coloré, et peut-être faire un peu plus par moi-même parce que finalement je peux faire plus de choses et j’ai un potentiel plus grand ». Ce passage-là mérite quand même d’être convaincu par le sens du choix pour se motiver à quitter des interfaces qui nous ont peut-être simplifié un peu le travail au départ.
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<b>Isabella Vanni : </b>Merci beaucoup pour ce témoignage. Je voulais savoir, tu parles toujours, « on » a, « on » devait vaincre une petite résistance, tu parles de combien de personnes ? Je veux savoir si c’est une personne en particulier ou plusieurs personnes qui ont réussi à convaincre les autres ? Comment avez-vous, justement, réussi à rassurer ?
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<b>Anne-Cécile Voisin : </b>Là c’est surtout l’équipe des permanents qui est confrontée au quotidien. On est trois permanents, à l’époque, d’ailleurs, on devait être quatre et on accueille aussi des volontaires du service civique qui, chaque année, découvrent le Libre complètement immergés d’un coup d’un seul dans cet univers quand ils arrivent ici.<br/>
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D’ailleurs je pense que c’est à chaque fois l’UBAPAR qui refait le travail de conviction parce qu’on fait aussi des formations professionnelles en compagnie de l’UBAPAR sur un nouvel outil, on passe une journée ensemble. Jean-Marc resitue aussi à chaque fois les enjeux de ce choix-là, donc ça remobilise. On a aussi accueilli des formations de bénévoles pour des bénévoles de l’association, pour porter ensemble, pour connaître ensemble certains outils qu’on n’utilise pas tout le temps tout de suite, en fait, mais ça permet sans enjeu de découvrir des choses et de pouvoir les réactiver au moment où ça vient. La formation avec des bénévoles c’est surtout sur les outils collaboratifs et ça c’était chouette parce qu’on n’avait pas vraiment de besoin au départ et on a découvert tout un panel de choses qu’on a pu réactiver, d’autant plus pendant le confinement où on avait vraiment besoin de ce renfort numérique pour travailler encore ensemble.<br/>
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Voilà un petit peu les étapes pour faire progresser. Je pense que maintenant l’association elle-même a, comment dire, décidé qu’elle voulait promouvoir aussi ce choix-là. C’est quelque chose qu’on ne remet plus en débat et que l’on défend par conviction. Je pense que maintenant on cherche moins à convaincre les uns et les autres, finalement on est plus dans l’affirmation de ce choix-là comme évident ; on essaye maintenant de démontrer que c’est un choix pertinent.
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<b>Isabella Vanni : </b>Merci. C’est vraiment une belle évolution. On essaie un logiciel, ça marche bien, on en est content, on découvre l’éthique qu’il y a derrière et on devient ambassadeur de l‘éthique de l’informatique libre.<br/>
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Je voulais savoir si vous faites aussi la promotion auprès de vos membres par rapport au logiciel libre ?
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<b>Anne-Cécile Voisin : </b>Plus avec ces formations de bénévoles. Après aussi sur le site internet parce qu’à l’intérieur de l’association il y a d’autres personnes qui sont vraiment militantes sur ce sujet-là et qui ont pu faire, par exemple, des fiches pratiques pour utiliser Gimp pour faire des affiches de spectacles ou partager d’autres fiches pratiques comme celles-ci, voire développer : en ce moment on a une équipe d’éclairagistes qui développe son propre logiciel libre pour la régie de spectacles. Eux continuent d’œuvrer avec les autres membres. C’est vrai que c’est plus avec les membres du conseil d’administration et l’équipe professionnelle qu’on est force de proposition pour se former. Auprès du grand public on est plus dans l’affirmation, mettre en avant ce choix, mais pas forcément accompagner les autres dans cette démarche.
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<b>Isabella Vanni : </b>D’accord. Bravo ! Merci beaucoup pour ce témoignage.<br/>
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Nous allons faire une pause musicale.
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<b>Isabella Vanni : </b>Nous allons écouter un deuxième morceau de l’artiste Otto Halmén, sélectionné par notre programmateur musical Éric Fraudain du site Au Bout du Fil, auboutdufim.com. Le titre du morceau, toujours inspiré par les univers héroïques fantaisies est <em>Death Is Just Another Path</em>. On se retrouve juste après. Belle journée à l’écoute de Cause Commune, la voix des possibles.
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<b>Voix off : </b>Cause Commune 93.1.
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<b>Pause musicale : </b><em>Death Is Just Another Path</em> par Otto Halmén.
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==Deuxième partie==
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<b>Isabella Vanni : </b>Nous venons d’écouter <em>Death Is Just Another Path</em>

Version du 29 octobre 2020 à 08:31


Titre : Émission Libre à vous ! diffusée mardi 27 octobre 2020 sur radio Cause Commune

Intervenant·e·s : Isabella Vanni - à la régie

Lieu : Radio Cause Commune

Date : 27 octobre 2020

Durée : 1 h 30 min

Écouter ou enregistrer le podcast PROVISOIRE de l'émission

Page des références utiles concernant cette émission

Licence de la transcription : Verbatim

Illustration :

NB : transcription réalisée par nos soins, fidèle aux propos des intervenant·e·s mais rendant le discours fluide.
Les positions exprimées sont celles des personnes qui interviennent et ne rejoignent pas nécessairement celles de l'April, qui ne sera en aucun cas tenue responsable de leurs propos.

Transcription

Voix off : Libre à vous !, l’émission pour comprendre et agir avec l’April, l’association de promotion et de défense du logiciel libre.

Isabella Vanni : Bonjour à toutes. Bonjour à tous.
L’accompagnement des associations à l’utilisation des logiciels libres, c’est le sujet principal de l’émission du jour, avec également au programme la chronique « In code we trust » de Noémie Bergez qui portera sur la nouvelle recommandation de la CNIL sur les cookies et aussi la chronique « La pituite de Luk » sur le thème « dépendance et informatique, une opportunité à saisir ». Nous allons parler de tout cela dans l’émission du jour.

Vous êtes sur la radio Cause Commune, la voix des possibles, 93.1 en Île-de-France et partout dans le monde sur le site causecommune.fm.
Cause Commune sur la bande FM c’est de midi à 17 heures, puis de 21 heures à 4 heures en semaine. Du vendredi 21 heures au samedi 16 heures et le dimanche de 14 heures à 22 heures. Sur Internet c’est 24 heures sur 24.
La radio dispose également d’une application Cause Commune pour téléphone mobile et la radio diffuse désormais en DAB+ 24 heures sur 24. Le DAB+ c’est la radio numérique terrestre avec notamment un meilleur son et c’est le terme officiel choisi par le CSA. Capter le DAB+ c’est gratuit, sans abonnement, il faut juste avoir un récepteur compatible avec la réception DAB+.

Soyez les bienvenus pour cette nouvelle édition de Libre à vous !, l’émission pour comprendre et agir avec l’April, l’association de promotion et de défense du logiciel libre. Je suis Isabella Vanni, coordinatrice vie associative et responsable projets pour l’April.

Le site web de l’April est april.org, vous pouvez y trouver une page consacrée à cette l’émission avec tous les liens et références utiles, les détails sur les pauses musicales et toute autre information utile en complément de l’émission et également les moyens de nous contacter. N’hésitez pas à nous faire des retours pour indiquer ce qui vous a plu mais aussi des points d’amélioration. Vous pouvez également nous poser toute question et nous y répondrons directement ou lors d’une prochaine émission.

Nous sommes le 27 octobre 2020, nous diffusons en direct, mais vous écoutez peut-être une rediffusion ou un podcast.

À la réalisation de l’émission aujourd’hui Étienne Gonnu. Bonjour Étienne.

Étienne Gonnu  : Salut Isa.

Isabella Vanni : Si vous souhaitez réagir, poser une question pendant ce direct, n’hésitez pas à vous connecter sur le salon web de la radio. Pour cela rendez-vous sur le site de la radio, causecommune.fm, cliquez sur « chat » et retrouvez-nous sur le salon dédié à l’émission.

Nous vous souhaitons une excellente écoute.

Voici maintenant le programme de cette émission :

  • nous commencerons par la chronique « In code we trust » de Noémie Bergez, avocate au cabinet Dune, qui portera sur la nouvelle recommandation de la CNIL sur les cookies ;
  • notre sujet principal sera consacré à l’accompagnement des associations à l’utilisation des logiciels libres avec Jean-Marc Briand de l'Ubapar, Anne-Cécile Voisin de l'ADEC 56 et Denis Dordoigne d'Infini ;
  • enfin ce sera la chronique « La pituite de Luk » sur le thème « dépendance et informatique, une opportunité à saisir » ;
  • nous finirons par quoi de libre ? Les actualités et annonces concernant l’April et le monde du Libre.

Tout de suite place au premier sujet.

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Chronique « In code we trust » de Noémie Bergez, avocate au cabinet Dune, « la nouvelle recommandation de la CNIL sur les cookies »

Isabella Vanni : Nous allons commencer par la chronique « In code we trust » de Noémie Bergez, avocate au cabinet Dune, qui portera aujourd’hui sur la nouvelle recommandation de la CNIL sur les cookies. Bonjour Noémie.

Noémie Bergez  : Bonjour Isabella.

Isabella Vanni : Désolée d’avoir écorché ton nom de famille tout à l’heure. Je te laisse la parole.

Noémie Bergez  : Merci. Bonjour à tous et à toutes.
Il y a un peu plus d’un an, j’avais évoqué lors d’une précédente chronique dans Libre à vous ! la réglementation sur les cookies à la suite de la publication des lignes directrices de la Commission Nationale de l’Informatique et des Libertés en juillet 2019. La réglementation se mettait peu à peu en place mais n’était pas figée, ce qui ne facilitait pas les choses pour les acteurs concernés. Un an après qu’en est-il ?
Il faut bien s’accrocher, car il y a eu des avancées très concrètes, certainement pas définitives.

Avant toute chose, revenons à la base du sujet : qu’est-ce que les cookies ?
Les cookies sont les fichiers texte de petite taille qui sont stockés sur un terminal lors de la navigation sur un site internet. On les appelle également les témoins de connexion. On les retrouve pour la gestion des cessions pour les paniers d’achat en ligne, la personnalisation ou encore le pistage. Techniquement, ces cookies vont permettre d’accéder à des informations qui sont stockées sur le terminal d’un utilisateur ou d’accéder à ce terminal pour y inscrire des informations. Il y a donc une dualité entre ces données qui vont être très techniques ou contenir des données à caractère personnel d’où le renvoi vers le Règlement général sur la protection des données, le RGPD.

Quel est l’historique de la réglementation ?
Lors de la chronique de 2019, j’avais rappelé que la CNIL avait pris une recommandation en 2013 sur les cookies, mais que l’entrée en vigueur du RGPD, le Règlement général sur la protection des données du 25 mai 2018 ,avait obligé à la CNIL revoir sa copie sur les modalités d’utilisation des cookies compte tenu des nouvelles règles relatives au consentement.

Quelle est la législation applicable en France aujourd’hui en matière de cookies ?
C’est l’article 82 de la loi informatique et libertés du 6 janvier 1978 qui fixe en partie les règles et qui prévoit qu’un utilisateur doit être informé, de manière claire et complète, de la finalité des cookies et des moyens dont il dispose pour s’y opposer.
Donc premièrement il doit connaître la finalité, deuxièmement il doit être informé des moyens pour s’y opposer.
L’article 82 précise également que le dépôt de ces cookies ne peut avoir lieu qu’à la condition que l’abonné ait exprimé, après avoir reçu cette information, son consentement. Le consentement peut résulter des paramètres.
Il existe une exception au consentement, c‘est lorsque le cookie a pour finalité exclusive de permettre ou faciliter la communication par voie électronique ou si ce cookie est strictement nécessaire à la fourniture d’un service de communication en ligne à la demande expresse de l’utilisateur.

Comme les règles sont très abstraites, CNIL vient fournir en la matière des éclaircissements.
En juillet 2019, la CNIL avait publié des lignes directrices sur les cookies. Ces lignes directrices étaient venues abroger et remplacer la fameuse recommandation de 2013 qui n’était plus dans la lignée du RGPD. Mais nous savions que ces lignes directrices étaient transitoires, car la CNIL avait annoncé une nouvelle recommandation à venir qui devait préciser les modalités pratiques du recueil du consentement. Cette nouvelle recommandation était attendue pour le premier trimestre 2020, mais la crise sanitaire actuelle a eu des conséquences et le calendrier s’est espacé.

Le 14 janvier 2020, la CNIL a lancé sa consultation publique pour faire remonter par le public les difficultés d’interprétation suscitées par la réglementation, notamment cet article 82 de la loi informatique et libertés. Les contributions ont permis la rédaction de la nouvelle recommandation qui a été publiée le 17 septembre 2020 aux côtés de nouvelles lignes directrices ou plutôt de lignes directrices modificatrices et elles sont complétées par une foire aux questions qui est accessible sur le site de la CNIL.

Les nouvelles lignes directrices de la CNIL rappellent d’une part le droit applicable aux cookies, mais elles ont été modifiées pour tenir compte aussi de la décision du Conseil d’État du 19 juin 2020. Nous en avions parlé en septembre 2019 mais n’avions pas la décision. Un recours avait été porté devant le Conseil d’État contre le contenu des lignes directrices de la CNIL. Le Conseil d’État, dans une décision du 19 juin 2020, a annulé certaines parties des lignes directrices de la CNIL dans la version de juillet 2019.
À côté de ces lignes directrices nous avons la recommandation de la CNIL qui a pour objectif de guider, d’accompagner les professionnels concernés dans leur démarche de mise en conformité grâce à des exemples très pratiques.

Qui est concerné ?
Les lignes directrices et la recommandation vont s’appliquer à la fois aux organismes privés mais également aux organismes publics soumis à la loi informatique et libertés qui, évidemment, utilisent des cookies.

Quels sont les grands principes qui sont d’ailleurs confirmés par la CNIL dans ses lignes directrices ?
Le premier principe à retenir c’est que si on veut mettre en œuvre des cookies depuis son site, depuis une application, il faut le consentement des utilisateurs. Aujourd’hui, la simple poursuite de la navigation sur un site dans une application ne peut plus être considérée comme une expression valide du consentement de l’internaute au dépôt de cookies.
L’internaute doit donc consentir au dépôt des cookies par un acte qui est dit positif et clair, par exemple le fait de cliquer dans une bannière sur un bouton « j’accepte les cookies ». Sans cette acceptation positive et claire, il ne peut pas y avoir de dépôt de cookie qui ne serait pas essentiel au fonctionnement du service sur son terminal. L’absence de manifestation claire de volonté d’accepter le cookie doit s’entendre comme un refus. Dans ces conditions, et c’est là le changement très important depuis l’entrée en vigueur du RGPD et la construction de cette nouvelle recommandation, la poursuite de la navigation sur un site ne vaut pas acceptation des cookies.

Il faut quand même noter que les cookies ne sont pas tous concernés par le recueil d’un consentement et certains ne nécessitent pas le consentement de l’utilisateur, notamment, par exemple, lorsqu’ils ont pour finalité de permettre l’authentification auprès d’un service ou lorsqu’ils gardent en mémoire le contenu d’un panier d’achat sur un site marchand ou qu’ils génèrent des statistiques de fréquentation.

Une fois que le consentement donné, il faut aussi que l’utilisateur puisse le retirer facilement et à tout moment.
Inversement on peut retirer son consentement après l’avoir donné.
La CNIL recommande d’ailleurs plusieurs solutions très pratiques pour permettre à l’utilisateur de gérer et retirer son consentement de manière facilement accessible tout au long de sa navigation. Par exemple, elle propose la mise à disposition d’un lien accessible à tout moment depuis le site, qui portera par exemple une dénomination descriptive telle que « gérer mes cookies » ou, dans le cadre d’un module de paramétrage qui serait accessible sur toutes les pages du site, avec une icône qui permettra à l’utilisateur d’aller cliquer sur cette icône.
Lorsqu’on s’assure que le retrait du consentement peut se faire simplement et à tout moment, elle recommande également de prévoir un mécanisme qui va permettre de gérer et de retirer le consentement, dans une zone qui soit visible, et les solutions qu’elle propose c’est pour accompagner les opérateurs pour qu’ils sachent proposer les mécanismes pour que ce soit visible.

Une fois qu’on a recueilli le consentement ou qu’on a un refus, il faut aussi que la personne qui est derrière le site internet conserve la preuve du consentement libre, éclairé, spécifique et univoque. Il n’est pas possible, aujourd’hui, de renvoyer au paramétrage du navigateur pour collecter le consentement de l’utilisateur puisqu’il faut un consentement spécifique, éclairé, libre et univoque

​Le deuxième grand principe à côté du consentement, c’est est l’information des personnes, c’est-à-dire qu’une personne qui se connecte à un site doit savoir pour quelles finalités il peut y avoir des cookies qui vont être déposés sur son terminal et qu’elles vont être les conséquences si elle accepte ou elle refuse ces cookies. Elle doit également connaître l’identité de tous les opérateurs qui vont avoir accès aux informations recueillies via les cookies qu’elle aurait acceptés.

Dans sa recommandation, la CNIL propose des modalités très pratiques pour recueillir le consentement mais aussi pour informer de l’identité des responsables du traitement qui vont obtenir éventuellement le consentement pour déposer un cookie et aussi des modalités pratiques pour apporter la preuve du consentement.

Elle recommande aussi une symétrie quant à la durée de conservation du consentement, avec la même durée de conservation pour le refus. C’est-à-dire que si, en tant qu’utilisateur je me connecte à un site dont j’accepte les cookies ou, en parallèle, si je me connecte à un site et que je refuse des cookies, la durée d’acceptation de mon consentement ou de mon refus doit être identique ou similaire.

Peut-on redemander le consentement de l’utilisateur après qu’il a refusé une première fois les cookies ?
Oui, évidemment, mais, par exemple, ça ne doit pas être fait pendant la même navigation sur le site en question, sinon ce serait trop facile, toutes les deux minutes on demande le consentement.
Se pose donc la question de la durée de conservation et c’est vrai que dans la recommandation de 2013, la CNIL recommandait une durée de conservation de 13 mois. Aujourd’hui elle a changé sa position, elle recommande de déterminer la durée de conservation au cas par cas au regard du site et des spécificités de l’audience. Elle semble proposer comme étant une bonne pratique une durée de 6 mois, donc 6 mois pendant lesquels on peut conserver le consentement et les informations qui ont été recueillies à travers ce consentement.

On s’était aussi interrogés à savoir si la CNIL avait un droit de regard sur les données collectées qui n’étaient pas des données à caractère personnel. Comme je vous l’ai rappelé au début de cette chronique, les cookies peuvent effectivement récolter à la fois des données à caractère personnel mais aussi des données techniques.
La CNIL règle la question dans sa foire aux questions puisqu’elle explique qu’elle est chargée de veiller à la conformité de tout traitement de données relevant du champ d’application de la loi informatique et libertés, et que les dispositions de l’article 82 concernent à la fois les données à caractère personnel et des données techniques, elle a donc ce rôle à jouer.

Quel est le calendrier pour se mettre en conformité avec cette nouvelle réglementation, cette recommandation, ses lignes directrices ?
Évidemment le plus tôt est le mieux, mais la CNIL a quand même proposé une période d’adaptation qui ne devrait pas dépasser 6 mois, donc au plus tard fin mars 2021 il faut que les opérateurs se soient mis en conformité.

Évidemment la CNIL va continuer à poursuivre les manquements à la réglementation antérieure, ça veut dire que si vous n’avez pas mis en place les nouvelles règles, attention à veiller quand même à ce que les anciennes règles aient été mises en œuvre pour éviter toute difficulté. Il faut quand même savoir que la CNIL a toujours, évidemment, la possibilité de sanctionner indépendamment de cette période d’adaptation qu’elle propose si elle constate une atteinte particulièrement grave au droit, au respect de la vie privée.
Il faut quand même aussi continuer à suivre l’actualité en la matière, car il y a une directive qui est en cours et qui pourrait encore changer des règles. Et surtout, en cas de doute, contactez un professionnel pour vous assurer de la conformité de la réglementation en matière de cookies.

Voilà pour cette présentation sur la recommandation et les nouvelles lignes directrices de la CNIL.

Isabella Vanni : Merci beaucoup Noémie, c’était très clair. Je te dis à bientôt, peut-être avec des nouvelles toujours sur la CNIL et les cookies.

Noémie Bergez  : À très bientôt. Au revoir.

Isabella Vanni : A très bientôt.
Nous allons maintenant faire une pause musicale.

[Virgule musicale]

Isabella Vanni : Aujourd’hui notre programmateur musical du site aiboutdufil.com nous fait découvrir trois morceaux de l’auteur et compositeur finlandais Otto Halmén, qui est notamment inspiré par les univers héroïques fantaisies. Nous allons donc écouter le premier morceau de Otto Halmén qui s’appelle Airship Thunderchild. On se retrouve juste après. Belle journée à l’écoute de Cause Commune, la voix des possibles.

Voix off : Cause Commune 93.1.

Pause musicale : Airship Thunderchild par Otto Halmén.

Isabella Vanni : Nous venons d’écouter Airship Thunderchild par Otto Halmén, disponible sous licence libre Creative Commons Attribution, CC By 3. Cette licence permet la réutilisation, la modification, la diffusion, le partage de cette musique pour toute utilisation, y compris commerciale, à condition de créditer l’artiste, le nom, la source du fichier original, d’indiquer la licence et d’indiquer si des modifications ont été effectuées. Vous retrouverez les références de ce morceau sur causecommune.fm et sur april.org. Vous trouverez une présentation de l’artiste sur le site auboutdufil.com.

Vous écoutez l’émission Libre à vous ! sur radio Cause Commune, la voix des possibles, 93.1 en Île-de-France et partout ailleurs sur le site causecommune.fm. Je suis Isabella Vanni, coordinatrice vie associative et responsable projets pour l’April.

Passons maintenant au sujet suivant

[Virgule musicale]

Accompagnement des associations à l'utilisation des logiciels libres avec Jean-Marc Briand, Anne-Cécile Voisin et Denis Dordoigne

Isabella Vanni : Nous allons poursuivre par notre sujet principal qui porte sur l’accompagnement des associations à l’utilisation des logiciels libres avec Jean-Marc Briand de l’UBAPAR, Union bretonne pour l’animation des pays ruraux, Anne-Cécile Voisin de l’ADEC 56, association membre de l’UBAPAR et Denis Dordoigne d’Infini hébergeur associatif, membre du Collectif CHATONS.
N’hésitez pas à participer à notre conversation sur le salon web dédié à l’émission sur le site causecommune.fm, bouton « chat ».
Bonjour Jean-Marc, Anne-Cécile et Denis. Tout le monde est là ?

Anne-Cécile Voisin : Oui, bonjour.

Jean-Marc Briand : Bonjour.

Denis Dordoigne : Bonjour.

Isabella Vanni : Bonjour. Merci d’avoir accepté notre invitation à participer à cette émission pour parler de l’accompagnement des associations à l’utilisation des logiciels libres.
Je vous propose de faire une courte présentation de votre structure, de dire aussi la fonction que vous occupez à l’intérieur de cette structure. Je propose de commencer par Jean-Marc puis Anne-Cécile puis Denis.

Jean-Marc Briand : D’accord. Moi c’est Jean-Marc. Je travaille à l’UBAPAR, l’Union bretonne pour l’animation des pays ruraux qui est une fédération d’éducation populaire sur la région Bretagne, qui fait d’ailleurs environ 35 à 40 associations, structures associatives, sur les territoires ruraux de la région. ; autour de l’animation communale ou intercommunale, parfois ce sont des structures d’accueil ou bien des associations plus thématiques autour du support en milieu rural, de la promotion ou de la défense des langues minoritaires comme le breton et le gallo en Bretagne et puis aussi sur les aspects environnementaux. Voilà pour aller vite.

Isabella Vanni : Merci. Et aussi sur les aspects culturels, comme c’est le cas de l’association ADEC 56. Je laisse la parole à Anne-Cécile.

Anne-Cécile Voisin : Oui, bonjour. Je suis déléguée de l’ADEC 56, un centre de ressources pour le théâtre amateur en Morbihan qui est donc affiliée à l’UBAPAR puisqu’on accompagne les troupes de théâtre amateur dans le Morbihan qui sont, pour la plupart, les acteurs culturels de ces territoires ruraux.

Isabella Vanni : Très bien. Merci. C’est le tour de Denis Dordoigne pour l’association Infini.

Denis Dordoigne  : L’association Infini est une vieille association qui date de 1995, qui originellement fournissait l’accès Internet pour Brest et qui, aujourd’hui, fournit les services sur Internet et ??? les services à ses adhérents de type CHATONS donc le Collectif des Hébergeurs Alternatifs, Transparents, Ouverts, Neutres et Solidaires. Vous avez déjà fait deux émissions dessus donc je crois qu’il y aura des liens sur la page de l’émission.

Isabella Vanni : Je confirme.

Denis Dordoigne  : Du coup on participe aussi à défendre le logiciel libre localement, donc on est membre de l’April depuis une quinzaine d’années je pense. Pour préciser on a environ 350 adhérents dont une bonne moitié sont des associations et cinq ou six sont des fédérations d’associations.

Isabella Vanni : 350, j’ai bien compris ?

Denis Dordoigne  : Oui, à peu près.

Isabella Vanni : À peu près. D’accord. Vous aurez compris qu’il y a trois structures de la Bretagne, c’était facile, et on a déjà compris quel est le lien entre l’UBAPAR et l’ADEC, l’ADEC est affiliée à l’UBAPAR, mais il y a aussi un lien entre l’UBAPAR et Infini. Je laisse Jean-Marc expliquer pourquoi.

Jean-Marc Briand : L’UBAPAR est adhérent à l’association Infini depuis très longtemps, je pense plus de 20 ans. Les premiers sites internet que nous avons mis en ligne l’étaient via les services d’hébergement de l’association Infini déjà à l’époque. Donc on est, je pense, des adhérents de longue date parmi les 350 adhérents de l’association Infini. Bien sûr, on s’est rapprochés d’eux très naturellement parce que, déjà, on défend la proximité, la localisation des personnes physiques qui font vivre y compris les services de type numérique et puis parce que nous militons aussi pour le logiciel libre, même si à l’époque c’était un peu tôt pour nous on s’y est mis assez rapidement dans la foulée, un peu dans le courant du début des années 2000 on va dire.

Isabella Vanni : Très bien. Si j’ai bien compris, quand vous vous êtes rapprochés de l’association Infini, donc l’hébergeur associatif Infini, vous vous êtes rapprochés pour des raisons de proximité, mais vous n’étiez pas encore, peut-être, à fond pour le logiciel libre. Peut-être saviez-vous déjà ce que c’est, mais ce n’était pas encore la raison principale ?

Jean-Marc Briand : Peut-être pas, non, c’était un peu tôt. Je n’étais pas encore dans la maison UBAPAR à l’époque, mais j’y suis arrivé très peu de temps après et c’est vrai que le logiciel libre était encore un petit peu trop, comment dirais-je, en naissance, c’est-à-dire qu’il était quand même compliqué, à l’époque, de mettre entre les mains de professionnels de l’animation du territoire des outils qui étaient un petit peu en phase de maturation. On s’y est penchés pour essuyer, quelque part, un peu les plâtres pour nos adhérents, assez rapidement, comme je le disais, assez tôt dans le début des années 2000. Dès qu’on s’est sentis capables d’accompagner nos adhérents, on a commencé à leur expliquer qu’il y avait des alternatives aux logiciels qu’on ne qualifiait pas encore à l’époque de privatifs, mais qu’on pouvait déjà qualifier de propriétaires.

Isabella Vanni : Effectivement, si on va voir le site de l’UBAPAR, votre engagement en faveur de la promotion du logiciel libre est vraiment bien mis en avant, on voit bien que c’est quelque chose de très important pour vous. Je voulais savoir quels sont les moyens, à part le site web, que vous mettez en place pour promouvoir le logiciel libre auprès de vos membres, pour leur expliquer l’intérêt d’utiliser ce type de solution.

Jean-Marc Briand : Là-dessus on se cherche toujours un peu parce que c’est loin d’être évident d’accrocher l’intérêt sur ce qui ne devrait n’être qu’un outil pour la plupart des adhérents de l’UBAPAR dont le cœur de métier est souvent un peu en dehors de tout ce qui touche au numérique. Par contre, comme pour tout le monde, il est difficile d’échapper à ces logiques-là aussi.
Ce qu’on met en place ce sont déjà des formations au logiciel libre auprès de nos adhérents, et on ouvre même vers l’extérieur en faisant nos communications via l’infolettre, via notre site internet ; des logiciels qui restent généralement dans les préoccupations, on va dire, des professionnels de l’animation, c’est-à-dire pouvoir utiliser un logiciel comme Gimp pour le traitement des images pixelisées, Inskape pour les images numériques plutôt vectorielles et puis Scribus pour la PAO, Publication Assistée par Ordinateur, des outils importants pour générer ses propres supports de communication par rapport aux activités que nos adhérents peuvent proposer sur leur territoire. Et puis il y a des logiciels libres plus en rapport avec la gestion associative ou aussi des outils de travail collaboratif à distance pour pouvoir permettre à nos adhérents de travailler sur tout le territoire et faciliter, on va dire, les échanges entre les divers professionnels de nos métiers sur l’ensemble du territoire sans nécessairement recourir à des réunions et à des déplacements intempestifs.
Après, au-delà de la formation proprement dite, il y a parfois des actions pures de communication autour de la promotion du Libre. On a eu l’occasion d’organiser, sur certains territoires volontaires, des soirées projection-débat, je pense par exemple à la dernière occasion qui s’est présentée avec le film <em Nothing to Hide.

Isabella Vanni : Si je me souviens bien c’était à l’occasion du Libre en Fête, l’initiative coordonnée par l’April.

Jean-Marc Briand : Oui, c’est ça. On essaye justement de se tenir un peu dans le créneau de Libre en Fête, tous les ans on essaie d’organiser quelque chose. Ce n’est pas possible tous les ans, mais on essaie le plus souvent possible de répondre présent à cette initiative-là.
On a aussi eu l’occasion d’organiser une journée de rencontres un peu autour de l’éducation populaire et du numérique qu’on avait intitulée « Le numérique ça nous regarde », en jouant un peu sur l’ambiguïté du terme entre le fait que ça nous concerne et le fait que ça nous surveille aussi un peu.

Isabella Vanni : Un beau titre !

Jean-Marc Briand : Ça nous avait permis justement d’attirer un peu l’attention des gens qui sont comme beaucoup, je dirais, plus en consommation de services numériques ou d’achat de matériel numérique sans trop savoir exactement ce qui se cache derrière, comment ça fonctionne, et surtout quels acteurs monopolistiques sont derrière. On a un peu discuté des enjeux avec les gens directement, le plus directement possible.

Isabella Vanni : Dans la logique de l’éducation populaire en plus. Cette rencontre était, du coup, proposée non seulement à vos membres mais aussi à un public plus large si j’ai bien compris.

Jean-Marc Briand : Oui, c’est ça. On communique publiquement, en fait, de nos actions et ça va souvent au-delà de nos seuls adhérents. Il y a pas mal de gens qui sont intéressés pour nous suivre, pour venir écouter ou discuter avec nous sur ces thématiques-là.

Isabella Vanni : C’est très important parce que ça veut dire que vous faites la promotion pas qu’auprès de vos membres mais auprès de beaucoup plus de personnes. Vous avez vraiment un rôle important pour le logiciel libre sur le terrain.
Je voulais savoir quelle est la réaction, la réponse de vos membres – vous m’avez dit à peu près 35 membres – par rapport à la proposition de formation, de services. Est-ce que vos membres sont intéressés ? Se montrent intéressés ? S’inscrivent aux formations ? Quelle est leur réaction ?

Jean-Marc Briand : C’est variable en fait. C’est vrai qu’à l’UBAPAR on n’a pas vocation à aider les gens à s’équiper de matériel ou de logiciels propriétaires, donc notre angle est très défense du logiciel libre et tout le monde n’est pas forcément prêt à prendre ce risque-là. Ils le voient souvent comme un risque parce qu’ils ne savent pas très bien se cache derrière, parce qu’il y a parfois quelques réticences au changement aussi : quand on a mis du temps à maîtriser un environnement comme celui de Windows, pour ne pas le nommer, et certains logiciels propriétaires, on n’a pas forcément tout de suite envie de changer ses habitudes.

Isabella Vanni : La crainte du changement.

Jean-Marc Briand : Oui. Il y a certain frein au changement. Mais, encore une fois, c’est un effet qui peut se comprendre et, heureusement, ce n’est pas forcément systématique. Anne-Cécile, par exemple, pourra parler d’une association un peu entre l’UBAPAR et ses membres qui date depuis longtemps et qui, justement, est en osmose dans l’évolution et dans la pérennité, on va dire, d’une installation et de l’utilisation de logiciels complètement libres depuis pas mal d’années. Donc c’est variable entre des adhérents qui sont plus volontaires, qui voient bien l’enjeu et qui ont envie de s’affranchir d’un certain nombre de dépendances numériques et d’autres qui ont besoin de plus de temps pour franchir le pas.

Isabella Vanni : C’est pour ça que le sujet principal s’appelle l’accompagnement des associations parce qu’on ne peut pas prétendre non plus que le changement arrive sans accompagnement, sans quelqu’un qui aide, qui donne des tuyaux et qui soit présent.
Du coup, je suis très contente de pouvoir avoir le témoignage de Anne-Cécile Voisin, directrice de l’association ADEC 56, membre de l’UBAPAR, parce que c’est typiquement le cas d’une association qui a répondu oui à l’appel pour essayer d’utiliser de l’informatique libre. Anne-Cécile je voulais savoir un petit peu comment ton association s’est rapprochée des logiciels libres ? Par exemple si elle les connaissait déjà avant d’être adhérente de l’UBAPAR ou si vous avez commencé parce que vous étiez membre de l’UBAPAR, vous avez vu passer des annonces de formation ? Je te laisse la parole.

Anne-Cécile Voisin : Je ne pense pas qu’on les connaissait avant d’être membre de l’UBAPAR. On était membre de l’UBAPAR quand je suis arrivée, mais je ne pense pas qu’on utilisait les logiciels libres. Si je remonte un peu la chronologie, je pense que la première utilisation est arrivée au moment de l’informatisation de notre fonds documentaire. On a une bibliothèque spécialisée en théâtre, on voulait informatiser le fonds et là l’UBAPAR, association à laquelle on était déjà affilié pour d’autres raisons, pour des raisons affinitaires, avait une solution avec un logiciel libre de gestion de fonds de bibliothèque, PMB, et ce logiciel répondait vraiment aux besoins de l’ADEC, d’autant qu’en plus il nous a permis de personnaliser des éléments pour répondre encore plus que n’importe quel logiciel propriétaire à la spécialité qu’était notre fonds et au moteur de recherche qu’on voulait associer à ce fonds-là.
On a commencé comme ça, par un logiciel, et petit à petit on s’est intéressés et depuis il y a eu plein d’autres utilisations qui sont amenées par l’UBAPAR parfois parce qu’on a un besoin et d’autres fois parce que l’UBAPAR nous présente quelque chose, donc on saute le pas.

Isabella Vanni : Merci. On m’indique qu’il y a une question sur le salon de chat, ce n’est pas pour Anne-Cécile, je la poserai peut-être plus tard.
Si j’ai bien compris vous avez commencé par ce logiciel parce qu‘il était proposé par l’UBAPAR, vous vous êtes rendu compte que ça matchait complètement avec vos besoins. Est-ce que vous étiez conscients aussi de l’éthique qui était derrière ce logiciel ?

Anne-Cécile Voisin : Pas au départ, je pense, en tout cas pas tous dans l’équipe ou encore moins dans les adhérents. J’ai le souvenir du moment de la conviction et du moment qui fait qu’on conscientise aussi que c’est un choix. C’était justement après la projection d’un documentaire. L’UBAPAR en organisait comme ça sur les territoires et c’est après ce film-là et l’échange qui a suivi, on était d’ailleurs plusieurs équipes d’associations, pas que de l’ADEC, mais d’autres associations à se dire qu’en tant qu’association d’éducation populaire, en fait, on s’y retrouvait vraiment dans les valeurs qui étaient portées par le Libre et ça devenait évident. Cette conviction permettait, sans doute, de dépasser les résistances au changement dont parlait Jean-Marc. C’est vrai que j’ai le souvenir au tout début sur certaines choses, peut-être sur les suites bureautiques ou sur des outils où il faut se refaire la main, que la résistance venait aussi du fait que les interfaces des logiciels propriétaires sont souvent très séduisantes, elles paraissent très efficaces. Donc quand on a cette vision d’efficacité un peu tac, tac, tout est fabriqué pour moi, je n’ai plus qu’à charger, tout s’est transformé comme par magie derrière, eh bien on a un peu de mal à se dire « il faut que j’aille dans quelque chose qui est peut-être moins avenant, qui est moins coloré, et peut-être faire un peu plus par moi-même parce que finalement je peux faire plus de choses et j’ai un potentiel plus grand ». Ce passage-là mérite quand même d’être convaincu par le sens du choix pour se motiver à quitter des interfaces qui nous ont peut-être simplifié un peu le travail au départ.

Isabella Vanni : Merci beaucoup pour ce témoignage. Je voulais savoir, tu parles toujours, « on » a, « on » devait vaincre une petite résistance, tu parles de combien de personnes ? Je veux savoir si c’est une personne en particulier ou plusieurs personnes qui ont réussi à convaincre les autres ? Comment avez-vous, justement, réussi à rassurer ?

Anne-Cécile Voisin : Là c’est surtout l’équipe des permanents qui est confrontée au quotidien. On est trois permanents, à l’époque, d’ailleurs, on devait être quatre et on accueille aussi des volontaires du service civique qui, chaque année, découvrent le Libre complètement immergés d’un coup d’un seul dans cet univers quand ils arrivent ici.
D’ailleurs je pense que c’est à chaque fois l’UBAPAR qui refait le travail de conviction parce qu’on fait aussi des formations professionnelles en compagnie de l’UBAPAR sur un nouvel outil, on passe une journée ensemble. Jean-Marc resitue aussi à chaque fois les enjeux de ce choix-là, donc ça remobilise. On a aussi accueilli des formations de bénévoles pour des bénévoles de l’association, pour porter ensemble, pour connaître ensemble certains outils qu’on n’utilise pas tout le temps tout de suite, en fait, mais ça permet sans enjeu de découvrir des choses et de pouvoir les réactiver au moment où ça vient. La formation avec des bénévoles c’est surtout sur les outils collaboratifs et ça c’était chouette parce qu’on n’avait pas vraiment de besoin au départ et on a découvert tout un panel de choses qu’on a pu réactiver, d’autant plus pendant le confinement où on avait vraiment besoin de ce renfort numérique pour travailler encore ensemble.
Voilà un petit peu les étapes pour faire progresser. Je pense que maintenant l’association elle-même a, comment dire, décidé qu’elle voulait promouvoir aussi ce choix-là. C’est quelque chose qu’on ne remet plus en débat et que l’on défend par conviction. Je pense que maintenant on cherche moins à convaincre les uns et les autres, finalement on est plus dans l’affirmation de ce choix-là comme évident ; on essaye maintenant de démontrer que c’est un choix pertinent.

Isabella Vanni : Merci. C’est vraiment une belle évolution. On essaie un logiciel, ça marche bien, on en est content, on découvre l’éthique qu’il y a derrière et on devient ambassadeur de l‘éthique de l’informatique libre.
Je voulais savoir si vous faites aussi la promotion auprès de vos membres par rapport au logiciel libre ?

Anne-Cécile Voisin : Plus avec ces formations de bénévoles. Après aussi sur le site internet parce qu’à l’intérieur de l’association il y a d’autres personnes qui sont vraiment militantes sur ce sujet-là et qui ont pu faire, par exemple, des fiches pratiques pour utiliser Gimp pour faire des affiches de spectacles ou partager d’autres fiches pratiques comme celles-ci, voire développer : en ce moment on a une équipe d’éclairagistes qui développe son propre logiciel libre pour la régie de spectacles. Eux continuent d’œuvrer avec les autres membres. C’est vrai que c’est plus avec les membres du conseil d’administration et l’équipe professionnelle qu’on est force de proposition pour se former. Auprès du grand public on est plus dans l’affirmation, mettre en avant ce choix, mais pas forcément accompagner les autres dans cette démarche.

Isabella Vanni : D’accord. Bravo ! Merci beaucoup pour ce témoignage.
Nous allons faire une pause musicale.

[Virgule musicale]

Isabella Vanni : Nous allons écouter un deuxième morceau de l’artiste Otto Halmén, sélectionné par notre programmateur musical Éric Fraudain du site Au Bout du Fil, auboutdufim.com. Le titre du morceau, toujours inspiré par les univers héroïques fantaisies est Death Is Just Another Path. On se retrouve juste après. Belle journée à l’écoute de Cause Commune, la voix des possibles.

Voix off : Cause Commune 93.1.

Pause musicale : Death Is Just Another Path par Otto Halmén.

Deuxième partie

Isabella Vanni : Nous venons d’écouter Death Is Just Another Path