Différences entre les versions de « Libre à vous ! Radio Cause Commune - Transcription de l'émission du 26 février 2019 »

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'''Titre :''' Émission Libre à vous ! diffusée mardi 26 février 2019 sur radio Cause Commune
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Publié [https://www.april.org/libre-a-vous-radio-cause-commune-transcription-de-l-emission-du-26-fevrier-2019 ici] - Mars 2019
 
 
'''Intervenants :''' Isabella Vanni, April - Véronique Bonnet, April - Marie-Odile Morandi, April - Viencent Calame, ??? - Emmanuel Charpentier, April - Frédéric Couchet, April
 
 
 
'''Lieu :''' Radio Cause commune
 
 
 
'''Date :''' 26 février 2019
 
 
 
'''Durée :''' 1 h 30 min
 
 
 
'''[https://media.april.org/audio/radio-cause-commune/libre-a-vous/emissions/20190226/libre-a-vous-20190226.ogg Écouter ou enregistrer le podcast]'''
 
 
 
[https://april.org/emission-libre-a-vous-diffusee-mardi-26-fevrier-2019-sur-radio-cause-commune-chroniques-agenda-du-li Page des références utiles concernant cette émission]
 
 
 
'''Licence de la transcription :''' [http://www.gnu.org/licenses/licenses.html#VerbatimCopying Verbatim]
 
 
 
'''Illustration :'''
 
 
 
'''NB :''' <em>transcription réalisée par nos soins, fidèle aux propos des intervenant·e·s mais rendant le discours fluide.<br />
 
Les positions exprimées sont celles des personnes qui interviennent et ne rejoignent pas nécessairement celles de l'April, qui ne sera en aucun cas tenue responsable de leurs propos.</em>
 
 
 
'''Statut :''' Transcrit MO
 
 
 
==Transcription==
 
 
 
==Transcription==
 
 
 
<b>Voix off : </b><em>Libre à vous !</em>, l’émission pour comprendre et agir avec l’April, l’association de promotion et de défense du logiciel libre.
 
 
 
<b>Frédéric Couchet : </b>Bonjour à toutes. Bonjour à tous. Vous êtes sur la radio Cause Commune 93.1 en Île-de-France et partout dans le monde sur causecommune.fm. La radio dispose d’un <em>webchat</em>, donc utilisez votre navigateur web, rendez-vous sur le site de la radio causecommune.fm, cliquez sur « chat » et retrouvez-nous sur le salon dédié à l’émission.<br/>
 
Nous sommes mardi 26 février 2019, nous diffusons en direct, mais vous écoutez peut-être une rediffusion ou un podcast.
 
 
 
Soyez les bienvenus pour cette nouvelle édition de <em>Libre à vous !</em>, l’émission pour comprendre et agir avec l’April, l’association de promotion et de défense du logiciel libre. Je suis Frédéric Couchet, délégué général de l’April. Mon collègue Étienne Gonnu est également présent en régie. Bonjour Étienne.
 
 
 
<b>Étienne Gonnu : </b>Salut Fred.
 
 
 
<b>Frédéric Couchet : </b>Et je présenterai les autres invités très rapidement.
 
 
 
Le site web de l’April est april.org, a, p, r, i, l point org et vous pouvez y trouver d’ores et déjà une page consacrée à cette émission avec les références et les liens utiles, des détails sur les pauses musicales et toute autre information utile en complément de l’émission. N’hésitez pas à nous faire des retours pour indiquer ce qui vous a plu mais aussi des points d’amélioration. Je vous souhaite à toutes et à tous une excellente écoute.
 
 
 
Maintenant on va passer au programme de cette émission. Ça va être une émission spéciale, nous n’avons pas de sujet principal mais nous avons cinq sujets courts et notamment quatre chroniques : les secondes chroniques d’Isabella Vanni, « Le libre fait sa comm' ». Bonjour Isabella.
 
 
 
<b>Isabella Vanni  : </b>Bonjour.
 
 
 
<b>Frédéric Couchet : </b>Une chronique de Marie-Odile Morandi qui nous rejoindra tout à l’heure par téléphone « Les transcriptions qui redonnent le goût de la lecture » ; une chronique de Vincent Calame « Jouons collectif », Vincent est en train de s’installer. Bonjour Vincent.
 
 
 
<b>Vincent Calame : </b>Bonjour.
 
 
 
<b>Frédéric Couchet : </b>Nous aurons également la première chronique enregistrée de Véronique Bonnet intitulée « Partager est bon » et nous terminerons par un échange avec Emmanuel Charpentier sur l’Agenda du Libre, la revue de presse de l’April et Décryptualités. Bonjour Emmanuel.
 
 
 
==2’ 02 Isabella « Le libre fait sa comm' »==
 
 
 
Tout de suite place au premier sujet. Nous allons commencer par une chronique de ma collègue Isabella Vanni qui est coordinatrice vie associative et responsable projets à l’April. La chronique est intitulée « Le libre fait sa comm' » et a notamment pour objectif d’informer sur les actions de sensibilisation menées par l’April mais également par d’autre personnes et je crois qu’aujourd’hui tu veux commencer, justement, par un sujet qui se passe à Nanterre si je me souviens bien.
 
 
 
<b>Isabella Vanni : </b>Tout à fait. Il s’agit
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
==19’ 37 Véronique « Partager est bon » ==
 
 
 
<b>Frédéric Couchet : </b>Nous venons d’écouter <em>Late as usual</em>, le groupe s’appelle The Freak Fandango Orchestra. J’espère que vous avez dansé comme nous au studio, d’ailleurs quasiment tout le monde s’est levé, certains sont même partis téléphoner.
 
 
 
Vous écoutez toujours l’émission <em>Libre à vous !</em>, sur radio Cause Commune 93.1 en Île-de-France et partout ailleurs sur le site causecommune.fm. Nous sommes toujours en direct. <em>Libre à vous !</em> c’est l’émission pour comprendre et agir avec l’April, l’association de promotion et de défense du logiciel libre.<br/>
 
Juste avant la pause nous avions la chronique de ma collègue Isabella Vanni « Le libre fait sa comm' ». Maintenant nous allons faire une deuxième chronique et ce sera la première chronique de cette personne, en l’occurrence Véronique Bonnet qui est professeur de philosophie, qui est également membre du conseil d’administration de l’April. La chronique nous l’avons enregistrée il y a quelques jours et, pour cette première chronique, Véronique Bonnet va nous commenter deux citations de Richard Stallman. La chronique va durer 14 ou 15 minutes et on se retrouve juste après.
 
 
 
<b>Frédéric Couchet : </b>Eh bien aujourd’hui je suis avec Véronique Bonnet, pour sa première chronique intitulée « Partager est bon ». Première question : Véronique, peux-tu te présenter ?
 
 
 
<b>Véronique Bonnet : </b>Oui. Je suis initialement professeur de philosophie. La philosophie est mon approche qui est un eu particulière de la philosophie GNU. Ça n’est pas pour rien que Richard Stallman parle de philosophie GNU puisqu’il dit d’entrée que son projet est idéaliste, que c’est un idéalisme pragmatique et tel va être l’objet de ma chronique d’aujourd’hui.
 
 
 
<b>Frédéric Couchet : </b>Par ailleurs tu es aussi vice-présidente de l’April, tu as de multiples activités sans aucun doute. Comme tu viens de le dire, ta chronique d’aujourd’hui qui est la première, le sujet est « Idéalisme pragmatique » et tu enchaîneras sur « Pourquoi le logiciel doit être libre », justement. Je te passe la parole pour commencer cette chronique.
 
 
 
<b>Véronique Bonnet : </b> « Idéalisme pragmatique ». Peut-être est-il besoin de rappeler que par principe il y a un moment où Richard Stallman, que ce soit à cause d’une impossibilité de réparer une imprimante, que ce soit à cause de la vente par le MIT du travail qui est de fait par tout un labo, à Symbolics, décide, il décide à ce moment-là, par principe, d’arrêter de se situer dans la logique d’un logiciel propriétaire. Il le dit, je cite : « Idéalisme pragmatique c’est un but idéaliste qui motive mon travail pour le logiciel libre, propager la liberté et la coopération. »<br/>
 
Donc il me semble tout à fait important de commencer ces chroniques par ce petit texte-là, parce qu’on pourrait penser que logiciel libre c’est seulement une affaire d’écriture de code, or ça va bien au-delà. Voilà ce qu’écrit Richard Stallman : « Je veux encourager la définition des logiciels libres et le remplacement des logiciels privateurs qui interdisent la coopération et rendre ainsi notre société meilleure ». Autrement dit ça n’est pas une affaire de pure technicité qui tiendrait avec une forme affective à ce qui a été réalisé, ça n’est pas une affaire simplement de cohérence de terminer ce qu’on a commencé, l’idée est morale, « idéalisme », c’est-à-dire qu’on essaie de se représenter ce que serait une société fraternelle, ce que serait une société dans laquelle il y aurait en effet une diffusion et ce terme d’ « idéalisme pragmatique » dit à la fois que bien sûr on ne transigera pas sur les principes, mais qu’en même temps il faut se donner les moyens. Et c’est vrai que l’appel aux hackeurs qui est fait dans le projet GNU essaie d’avancer en matière d’écriture du code avec, toujours à la clef, une intransigeance extrêmement forte parce que le logiciel doit être libre. Et très vite il y a de la part de Richard Stallman l’écriture argumentée de pourquoi le logiciel doit être libre.<br/>
 
Simplement sur « idéalisme pragmatique », j’ajouterais qu’il y a bien dans l’idéal du <em>free software</em> quelque chose qui relève du sens moral. Il parle assez souvent du sens moral du programmeur. De deux choses l’une : soit le programmeur veut simplement être riche, soit le programmeur veut, d’une façon affective, développer sa chose, son code en le gardant pour lui, soit il y a quelque chose qui va au-delà et qui s’appelle la fraternité.
 
 
 
<b>Frédéric Couchet : </b>Ce texte dont tu parles, « idéalisme pragmatique », on le trouve sur le site du projet GNU, gnu.org ; la référence sera aussi sur le site de l’April dans la page consacrée à l’émission. Ce texte date d’une vingtaine d’années, de mémoire, je pense.
 
 
 
<b>Véronique Bonnet : </b>Oui. Il date du début, parce que dès le début du projet GNU, il y a cette teneur d’intransigeance idéaliste qui, bien sûr, va déboucher sur la tentative ; alors au début il essaie de maintenir Lisp indépendamment de cette session à Symbolics, ensuite il s’aperçoit qu’il ne pourra pas le faire et c’est là qu’il fédère des programmeurs ayant comme lui un sens moral, c’est-à-dire partageant cette visée d’une société qui sera meilleure.
 
 
 
<b>Frédéric Couchet : </b>Le projet GNU est donc un projet fondateur pour le mouvement du logiciel libre lancé par Richard Stallman. Lisp, Symbolics, les détails seront retrouvés sur le site de gnu.org, dans l’article « Idéalisme pragmatique ».
 
 
 
<b>Véronique Bonnet : </b> « Idéalisme pragmatique », oui.
 
 
 
<b>Frédéric Couchet : </b>C’est un texte fondateur parmi des textes importants. Ça me permet de préciser que le site de gnu.org est traduit en français principalement par le groupe de travail Traduction de la philosophie GNU de l’April, ce qui permet de mettre à disposition ces textes en français.<br/>
 
Cet idéalisme pragmatique implique, comme tu l’as dit tout à l’heure, que le logiciel doit être libre. Est-ce que tu peux détailler cette partie s’il te plaît ?
 
 
 
<b>Véronique Bonnet : </b>Il y a bien dans le texte intitulé ainsi et dont les références seront également sur le site de l’April, l’idée que si dans notre vie quotidienne, pour préparer un repas pour ses amis, on avait à se plier à des licences qui imposeraient de se référer à telle manière de procéder de tel cuisinier — on ne pourrait déroger à la recette, on ne pourrait pas ôter du sel, en ajouter —, vous avez d’une façon très pragmatique l’idée que les mathématiques ne sont pas, elles, sous copyright. Il n’y a aucune raison que l’informatique se trouve sous copyright, que la cuisine se trouve sous copyright. Souvent il y a deux arguments en faveur du logiciel propriétaire : l’argument affectif, l’argument économique qui bloquent complètement les choses sans qu’on voie à quel point ceci verrouille la société et notamment porte atteinte à la liberté, à l’égalité et à la fraternité des humains.<br/>
 
Donc dès le tout début de ce texte qui s’appelle « Pourquoi le logiciel doit être libre », vous avez à imaginer ce que ce serait si les recettes de cuisine étaient logées à la même enseigne que les logiciels : comment modifier cette recette ? Et là, si on ne peut pas le faire, si on ne peut pas ôter le sel, il va y avoir des procédures infinies pour joindre l’auteur de ce qui est sous copyright, il n’aura pas le temps de modifier. Par des formes très prosaïques et très quotidiennes, et là je crois que c’est la marque du discours de Richard Stallman, on arrive à voir l’absurdité de ce que serait une société totalement partitionnée par des contraintes qui empêcheraient donc de propager, de diffuser dans une fraternité, une inventivité qui, dans le registre humain, relève de la rencontre de plusieurs.
 
 
 
<b>Frédéric Couchet : </b>Tu parles de fraternité. Ça me permet de rappeler qu’en France, quand Richard Stallman fait une conférence, il commence très souvent par l’expression : « Je peux définir le logiciel libre en trois mots : <em>liberté, égalité, fraternité</em> » et, de temps en temps, il rajoute un commentaire par rapport au pouvoir politique présent en France qui n’est pas dans cet état d’esprit-là, quels que soient les pouvoirs politiques. En tout cas <em>liberté, égalité fraternité</em>.
 
 
 
<b>Véronique Bonnet : </b>Sur la liberté, il ne s’agit pas du tout d’une liberté telle que l’entendrait par exemple même ce qu’on appelle le mouvement <em>open source</em>, avec l’idée que s’il y a beaucoup d’utilisateurs, si on permet l’accès au code source, il y aura beaucoup de rapports de bugs et donc ça marchera mieux, ça permettra de trouver des solutions pour réparer les bugs, donc il y aura une grande puissance du programme. Il s’agit d’une liberté aussi bien ce qui m’oblige moi, c’est-à-dire une autonomie, quand je fais quelque chose j’y réfléchis à deux fois avant de voir si, par là, la société va se trouver dégradée, améliorée ; ça m’engage dans mon rapport aux autres, dans mon rapport au monde et donc il me semble qu’il est très important de bien regarder, j’en reviens à cet article « Pourquoi le logiciel doit être libre », les arguments qui font que très souvent, quand on écrit du code, on ne pense pas immédiatement aux effets sur la société.<br/>
 
Qu’est-ce qui se passe par exemple, là je cite Richard Stallman, lorsqu’on écrit du code propriétaire, lorsqu’on réalise un logiciel propriétaire, qu’on verrouille son usage ? Ça ressemble à, cette chose-là, l’argument affectif ressemble à ceci : « J’ai mis ma sueur, mon cœur, mon âme dans ce programme, il vient de moi, c’est le mien ! » Autrement dit liberté, ça n’est pas simplement je ne suis pas contraint à quelque chose, je fais en sorte de réaliser ce qui est mien et je me moque du reste. Il me semble que la liberté c’est ce à quoi je m’engage lorsque humain parmi les humains, effectivement je mets de ma sueur, de mon cœur et de mon âme dans quelque chose, est-ce que c’est pour le garder pour moi ? Est-ce que c’est misère affective autocentrée simplement pour empêcher que les autres l’utilisent ?
 
 
 
Il y a un autre argument dans « Pourquoi le logiciel doit être libre », c’est l’argument économique. C’est : je veux devenir riche et si vous ne me permettez pas de devenir riche en programmant, eh bien je ne programmerai pas. Là on est dans une liberté qui ferait également contresens, ça serait celle du libéralisme, c’est-à-dire absence d’entrave, c’est-à-dire produisez, enrichissez-vous, gardez pour vous ce que vous avez produit et que le reste du monde s’écroule ou soit privé de ce que vous faites. Il me semble que dans la philosophie GNU est affirmée une forme de prima de l’humain dans toutes ses dimensions — et c’est vrai que l’humain est peu de choses seul —, donc il me semble que ce à quoi tu faisais référence, Frédéric, c’est-à-dire <em>liberté, égalité, fraternité</em>, essaie de penser l’humain parmi les humains. Et ça me paraît, comme dans ma pratique philosophique, quelque chose de très essentiel.
 
 
 
<b>Frédéric Couchet : </b>En tout cas je trouve que c’est très clair et très intéressant. Est-ce que tu veux ajouter un mot de conclusion ?
 
 
 
<b>Véronique Bonnet : </b>Le mot de conclusion que je dirais c’est que le terme de philosophie GNU peut paraître intimidant, peut paraître abstrait, mais moi chaque fois que je regarde — d’où cette émission qui s’appelle « Partager est bon » ; « Partager est bon » est une phrase que dit assez souvent Richard Stallman —, moi ce qui m’intéresse dans la philosophie GNU c’est de rencontrer beaucoup de situations du quotidien, beaucoup d’analogies avec utiliser une chaise, pourquoi est-ce que n’est pas pareil d’utiliser un logiciel qu’utiliser une chaise, de manger un sandwich, quelle réécriture ça permet, quelle diffusion ça permet, il me semble que la philosophie GNU c’est aussi une philosophie du quotidien.
 
 
 
<b>Frédéric Couchet : </b>Ça me parait être une très bonne conclusion. Si je me souviens bien, quand Richard explique que « partager c’est bon », il ajoute assez souvent que « attaquer le partage c’est attaquer la société ».<br/>
 
En tout cas merci Véronique Bonnet, professeur de philosophie, vice-présidente de l’April, pour cette première chronique intitulée « Partager est bon » et on se retrouve bientôt. Merci Véronique.
 
 
 
<b>Véronique Bonnet : </b>À bientôt.
 
 
 
<b>Frédéric Couchet : </b>Nous venons d’écouter la première chronique de Véronique Bonnet, professeur de philosophie, membre du conseil d’administration de l’April. Les deux textes qu’elle a commentés, donc deux textes de Richard Stallman, sont en référence sur le site de l’April, april.org.<br/>
 
Vous écouter toujours l’émission Libre à vous ! sur radio Cause Commune 93.1 en Île-de-France et partout ailleurs sur causecommune.fm. Nous allons faire une nouvelle pause musicale. Le morceau s’appelle <em>Pizzicato</em> de Ehma.
 
 
 
Pause musicale : <em>Pizzicato</em> de Ehma.
 
 
 
<b>Voix off : </b>Cause Commune 93.1
 
 
 
==38’ 26 Marie-Odile « Les transcriptions qui redonnent le goût de la lecture »==
 
 
 
<b>Frédéric Couchet : </b>Vous venez d’écouter <em>Pizzicato</em> de Ehma. La référence vous la trouvez sur le site de l’April. J’en profite pour rappeler que les musiques que nous diffusons sont sous licence libre permettant une réutilisation comme vous voulez : vous pouvez les partager avec vos amis, vous pouvez les modifier éventuellement même pour des objectifs commerciaux, donc licence Art libre en général ou licence Creative Commons Partage à l’identique. Là c’était <em>Pizzicato</em> de Ehma.
 
 
 
Vous écoutez toujours l’émission <em>Libre à vous !</em> sur radio Cause Commune 93.1 en Île-de-France et partout ailleurs sur le site causecommune.fm.
 
 
 
Nous allons maintenant poursuivre par la chronique de Marie-Odile Morandi « Les transcriptions qui redonnent le goût de la lecture ». Normalement Marie-Odile est avec nous au téléphone. Bonjour Marie-Odile. Bonjour Marie-Odile.
 
 
 
<b>Marie-Odile Morandi : </b>Bonjour Fred.
 
 
 
<b>Frédéric Couchet : </b>Quels sont tes coups de cœur aujourd’hui ?
 
 
 
<b>Marie-Odile Morandi : </b>La dernière fois j’avais parlé d’une émission qui concernait l’éducation et qui avait été pour moi un véritable coup de cœur.<br/>
 
Cette foi-ci j’ai prévu de présenter les transcriptions de trois interventions différentes, mais qui, je pense, se complètent et en quelque sorte se répondent.
 
 
 
<b>Frédéric Couchet : </b>Quelles sont ces trois transcriptions ?
 
 
 
<b>Marie-Odile Morandi : </b>Toutes les semaines, trois ou quatre membres de l’April se réunissent pour parler pendant une quinzaine de minutes, de façon simple et accessible à tous, d’un sujet d’actualité. La discussion est enregistrée, le podcast est transcrit. Vous pouvez donc non seulement écouter, mais lire ces « Décryptualité. »
 
 
 
En début d’année, le « Décryptualité » du 7 janvier était intitulé : « Donner des sous aux projets libres suffit-il à les financer ? » Les intervenants souhaitaient parler des étrennes et des sollicitations auxquelles chacun d’entre est soumis pour soutenir les causes diverses et variées qui lui tiennent à cœur. « Pourquoi soutenir le logiciel libre ? » était la question posée.<br/>
 
Certes dans le milieu professionnel, les développeurs qui travaillent sur le logiciel libre sont payés, mais il y a énormément de développeurs qui sont des bénévoles ou quasi bénévoles, qui travaillent avec très peu de moyens, et même qui développent des logiciels dans leur coin et il arrive que ces logiciels servent dans le monde professionnel.<br/>
 
Dans ce « Décryptualité » la comparaison faite avec les GAFAM souligne immédiatement le déséquilibre, la distorsion. Les chiffres concernant ces GAFAM sont hallucinants, à donner le vertige : Google, Amazon, Facebook, et autres sont assises sur des centaines de milliards de dollars. Leurs bénéfices exorbitants se comptent en dizaines de milliards de dollars.<br/>
 
Ce qui m’avait interpellée, c’est la question d’un des participants : « Que vont faire ces entreprises de cet argent ? Elles vont bien s’en servir pour quelque chose ? Et s’en servir pour quoi ? »
 
 
 
<b>Frédéric Couchet : </b>Justement, où peut-on trouver la réponse à cette question ?
 
 
 
<b>Marie-Odile Morandi : </b>Pour trouver la réponse je souhaite maintenant parler de l’association Framasoft et en particulier de sa campagne « Dégooglisons Internet » qui a débutée en 2014, suivie du projet « Conributopia » qui a été lancé en 2017. Plusieurs conférences sur le sujet ont été transcrites, en particulier des conférences de son directeur-délégué général Pierre-Yves Gosset.<br/>
 
Je voulais m’attarder uniquement sur le début des conférences de Pierre-Yves et j’ai choisi la conférence intitulée : « Contributopia », Dégoogliser ne suffit pas. », qu’il a donnée au Capitole du Libre en novembre 2017.<br/>
 
La domination économique exercée par les GAFAM est détaillée de façon précise : ces cinq entreprises du numérique représentent les plus grosses capitalisations boursières mondiales et contrôlent une énorme partie de l’argent qui circule. L’argent disponible sur leurs comptes en banque respectifs se compte en milliards de dollars. Et que font-elles de cet argent ? Eh bien elles investissent et Pierre-Yves parle de colonisation : petit à petit elles grignotent des parts du Web et ainsi elles s’implémentent dans Internet. Comme les noms sont différents, on a l’impression qu’il s’agit d’entreprises différentes, mais en fait les applications que nous utilisons ont, dans leurs capitaux, des fonds qui appartiennent aux GAFAM : Amazon Airbnb WhatsApp Facebook. Linkedin Microsoft.<br/>
 
En plus en 2015 Google est devenu le groupe Alphabet et ses filiales s’activent dans tous les domaines, d’où cette impressionnante domination économique puisque avec tant d’argent on peut acheter n’importe quelle entreprise sur la planète.<br/>
 
Pierre-Yves nous détaille deux autres dominations parce qu’avec une telle domination économique, on peut exercer sa domination dans plein d’autres domaines. Il nous parle de la domination technique : les produits de Google etFacebook sont utilisés par des milliards de personnes chaque jour. Mais, encore plus grave, la domination culturelle : Facebook influence la façon dont nous communiquons avec nos pairs, avec les autres êtres humains ; les objets que nous utilisons se ressemblent tous, les applications que nous utilisons sont soumises au même design, le leur, comme si sur la planète il n’existait qu’une seule culture. Et plus grave encore, notre morale est influencée et ce sera la morale de ces entreprises qui sera diffusée sur toute la planète.
 
 
 
<b>Frédéric Couchet : </b>Ça veut dire, en fait, que ces cinq entreprises, ces cinq majeures, mais il y en a bien d’autres qu’on appelle les géants de l’Internet ou du Web décident pour le reste du monde de comment on va interagir avec nos amis, comment les interfaces de nos appareils sont conçues, de ce que sera notre morale.
 
 
 
<b>Marie-Odile Morandi : </b>Effectivement ! Et elles sont en train de réussir à faire ce qu’on nous avait vanté comme le village mondial, mais ce village bâti sur leur seul modèle.<br/>
 
Ces entreprises enferment petit à petit tous leurs utilisateurs. Nous n’aurons plus aucune indépendance ; serons-nous encore capables de réfléchir de façon personnelle ?
 
Donc, comme le dit Pierre-Yves, il faut continuer à développer des alternatives, à développer du Libre. Pierre-Yves nous détaille les services proposés par Framasoft. Je vous laisse continuer la lecture, prendre connaissance de toutes ces solutions ainsi que du projet Contributopia en cours de réalisation.<br/>
 
Dans le Décryptualité présenté il y avait aussi des solutions alternatives proposées reposants sur des systèmes institutionnels sont avancées. Je vous propose d’aller en prendre connaissance et de méditer sur le sujet.
 
 
 
<b>Frédéric Couchet : </b>Avant de méditer sur ce sujet très intéressant, tu voulais nous proposer la lecture d’une troisième transcription.
 
 
 
<b>Marie-Odile Morandi : </b>Effectivement. Je voulais rapprocher ces deux transcriptions d’une troisième. Il s’agit d’une conférence qui a été donnée à PSES en juillet 2018 par Xavier Coadic et intitulée « L’idiot du village g00gle » ; Google est écrit en minuscules avec deux zéros à la place des « o ».<br/>
 
En fait, le village de Xavier c’est la planète et Rennes c’est l’endroit où il nous dit qu’il vit de temps en temps. Il nous explique qu’il y a 20 ans, il a utilisé les services de Google, qu’il y a dix ans il s’est mis au logiciel libre, mais en même temps il s’est rendu compte que Google a colonisé son pays, la planète. Il nous dit : « J’ai réussi, moi, à m’en sortir, mais il est encore là ! Cette année, Google est carrément venu dans mon village à Rennes. Ils ont ouvert un truc qui s’appelle « Atelier Numérique ».<br/>
 
Une boutique a été ouverte à Rennes et Xavier pense que Google va ouvrir des boutiques dans d’autres centres-ville, que cette colonisation va certainement se poursuivre.<br/>
 
Google prétend faire « du numérique citoyen d’éducation ». Xavier nous indique que les termes de communication employés par Google sont repris par d’autres personnes, des politiques, des associations. On leur dit : « Google va vous éduquer, vous, les idiots, au numérique. Avant je me sentais idiot du village et maintenant, on me le dit »
 
 
 
<b>Frédéric Couchet : </b>Sa révolte est passée par plusieurs phases, visiblement.
 
 
 
<b>Marie-Odile Morandi : </b>Oui effectivement. Le choc, ensuite le déni. Il nous dit qu’il appartient à un collectif, qu’il n’agit pas tout seul, et son collectif a fait un recensement de tout ce qui s’est fait à Rennes pendant ces 20 dernières années concernant le numérique. Il est passé par colère, il est passé par la résignation. Xavier nous explique qu’il a même subi « des menaces » et il évite de trop parler parce que des entités pourraient être ennuyées, des personnes dans leur travail, dans divers secteurs comme le secteur associatif, et c’est même inquiétant ! Il est passé par tristesse, par l’acceptation et maintenant il nous explique qu’il entame une phase de reconstruction.<br/>
 
Xavier nous propose des solutions pour cette reconstruction. Il nous faut l’écouter, si vous en avez le temps lire la transcription et, chacun selon ses possibilités, l’accompagner dans sa démarche.
 
 
 
<b>Frédéric Couchet : </b>Écoute merci Marie-Odile. Est-ce que tu veux résumer pourquoi tu nous a présenté ces trois transcriptions ?
 
 
 
<b>Marie-Odile Morandi : </b>Eh bien je pense que dans chacune des transcriptions de ces trois enregistrements, les intervenants, chacun à sa manière, parlent de la même gravissime situation que les responsables en tout genre n’ont pas encore mesurée. Il en va de notre libre arbitre, de nos libertés numériques, mais surtout de notre liberté en général.
 
 
 
<b>Frédéric Couchet : </b>Merci Marie-Odile. J’en profite pour indiquer que les références de ces transcriptions sont sur le site de l’April dans la page consacrée aux références de l’émission. Il y a également les informations pour vous informer sur le groupe Transcriptions que Marie-Odile anime parce que s’il y a des transcriptions c’est parce qu’il y a des gens comme Marie-Odile, qui transcrivent et il y a aussi des gens qui relisent. N’hésitez pas si vous avez un peu de temps pour relire ou transcrire ; des fois il y a des transcriptions qui sont un peu longues, des conférences ou même des émissions d’une heure, une heure et demie, mais des fois comme dans le cas des chroniques que nous faisons à la radio, il y a des chroniques qui durent 15 minutes et qui prennent peut-être une heure à transcrire. En tout cas ce groupe de travail Transcriptions est ouvert à toute personne. N’hésitez pas à vous rendre sur le site de l’April, a, p, r, i, l point org et vous y trouverez les références pour rejoindre ce groupe et travailler de concert avec Marie-Odile.<br/>
 
Marie-Odile, je remercie et je te dis au mois prochain.
 
 
 
<b>Marie-Odile Morandi : </b>Entendu. Merci.
 
 
 
<b>Frédéric Couchet : </b>Bonne journée.
 
 
 
<b>Marie-Odile Morandi : </b>Nous accueillons toutes les bonnes volontés. Soyez les bienvenus.
 
 
 
<b>Frédéric Couchet : </b>Exactement ! Nous allons passer une petite pause musicale. Un artiste qu’on a déjà écouté, Jahzzar, et le morceau s’appelle <em>Sappy</em>.
 
 
 
Pause musicale : <em>Sappy</em> par Jahzzar.
 
 
 
<b>Voix off : </b>Cause Commune 93.1
 
 
 
==52’ 48 Vincent « Jouons collectif »==
 
 
 
<b>Frédéric Couchet : </b>Vous écoutez l’émission <em>Libre à vous !</em> sur radio Cause Commune 93.1 en Île-de-France et partout ailleurs sur le site causecommune.fm.<br/>
 
Nous venons d’écouter <em>Sappy</em>, par Jahzzar. C’est en licence Creative Commons Partage à l’identique et vous trouvez la référence sur le site de l’April.
 
 
 
Nous allons passer maintenant à notre sujet suivant avec la deuxième chronique de Vincent Calame intitulée « Jouons collectif ». Vincent est informaticien, également bénévole à l’April. La description de cette chronique c’est : choses vues, entendues et vécues autour de l’usage des logiciels libres au sein de collectifs, donc associations, mouvements, équipes en tout genre. Témoignage d’un informaticien « embarqué » entre guillemets au sein de groupes de néophytes. Rebonjour Vincent.
 
 
 
<b>Vincent Calame : </b>Rebonjour.
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
==1 h 15’ 22 Emmanuel Agenda du Libre, la revue de presse de l’April et Décryptualités==
 
 
 
<b>Frédéric Couchet : </b>Vous êtes toujours sur Cause Commune 93.1 en Île-de-France et sur causecommune.fm.<br/>
 
La référence musicale que nous venons d’écouter vous la trouvez sur le site de l’April et j’en profite pour faire un petit coucou à notre admin sys bénévole Quentin Gibaud vu que c’est un de ses camarades qui a fait cette musique.
 
 
 
Nous allons terminer l’émission par un échange avec Emmanuel Charpentier qui a commencé à parler sur le sujet précédent.
 
 
 
<b>Emmanuel Charpentier : </b>Je n’ai pas pu m’en empêcher !
 

Dernière version du 4 mars 2019 à 20:56


Publié ici - Mars 2019