Libre à vous ! Radio Cause Commune - Transcription de l'émission du 23 mars 2021

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Titre : Émission Libre à vous ! diffusée mardi 23 mars 2021 sur radio Cause Commune

Intervenant·e·s : à la régie

Lieu : Radio Cause Commune

Date : 23 mars 2021

Durée : 1 h 30 min

[ Podcast]

Page des références utiles concernant cette émission

Licence de la transcription : Verbatim

Illustration :

NB : transcription réalisée par nos soins, fidèle aux propos des intervenant·e·s mais rendant le discours fluide.
Les positions exprimées sont celles des personnes qui interviennent et ne rejoignent pas nécessairement celles de l'April, qui ne sera en aucun cas tenue responsable de leurs propos.

Transcription

Voix off : Libre à vous !, l’émission pour comprendre et agir avec l’April, l’association de promotion et de défense du logiciel libre.

Étienne Gonnu : Bonjour à toutes. Bonjour à tous.
Les femmes et les métiers et communautés de l’informatique et du logiciel libre, c’est le sujet principal de l’émission du jour. Avec également au programme la communication bienveillante et les données géographiques libres.

Vous êtes sur la radio Cause Commune, la voix des possibles, 93.1 FM et en DAB+ en Île-de-France et partout dans le monde sur le site causecommune.fm.

Soyez les bienvenus pour cette nouvelle édition de Libre à vous !, l’émission qui raconte les libertés informatiques, proposée par l’April, l’association de promotion et de défense du logiciel libre.
Je suis Étienne Gonnu, chargé de mission affaires publiques pour l’April .

Le site web de l’April est april.org, vous pouvez y trouver une page consacrée à cette émission avec tous les liens et références utiles et également les moyens de nous contacter. N’hésitez pas à nous faire des retours et nous poser toute question.

Nous sommes le 23 mars 2021, nous diffusons en direct, mais vous écoutez peut-être une rediffusion ou un podcast.

À la réalisation de l’émission Adrien. Salut Adrien.

Adrien Bourmault : Salut.

Étienne Gonnu : Si vous souhaitez réagir, poser une question pendant ce direct, n’hésitez pas à vous connecter sur le salon web de la radio. Pour cela rendez-vous sur le site de la radio, causecommune.fm, cliquez sur « chat » et retrouvez-nous sur le salon dédié à l’émission.
Nous vous souhaitons une excellente écoute.

Tout de suite place à notre premier sujet.

[Virgule musicale]

Chronique « Partager est bon » de Véronique Bonnet, professeur de philosophie et présidente de l’April sur la charte de GNU pour une communication bienveillante

Étienne Gonnu : Nous allons commencer par la chronique de Véronique Bonnet, professeur de philosophie et présidente de l’April, qui nous commentera aujourd’hui un texte de 2018 « Charte de GNU pour une communication bienveillante », une chronique enregistrée le 15 mars avec mon collègue Frédéric Couchet.
On se retrouve juste après, dans une douzaine de minutes.
Belle journée à l’écoute de Cause Commune, la voix des possibles

[Virgule sonore]

Frédéric Couchet : Une lecture d’informations et de mise en perspective de la philosophie GNU, c’est la chronique « Partager est bon » de Véronique Bonnet, professeur de philosophie et présidente de l’April. Bonjour Véronique. Le thème de ta chronique d’aujourd’hui c’est « Charte de GNU pour une communication bienveillante ».

Véronique Bonnet : Oui. Je dirais Fred que ceci nous concerne très directement parce que, comme le cœur de métier de l’April est la promotion et la défense du logiciel libre, il nous faut, pour sensibiliser, bien sûrnous adresser à l’ensemble des utilisateurs de logiciels quelles que soient leurs particularités, quelles que soient leurs valeurs, ce à quoi ils tiennent, il est important de faciliter l’échange. Ici, dans ce très beau texte de 2018 – qui a été traduit par Patrick Creusot, qui a été révisé par trad-gnu de l’April – Richard Stallman montre que la bienveillance et une ouverture d’esprit qui s’adresse à l’autre avec des mots qui conviennent sans décourager, sans brusquer, sans choquer. Ce texte est composé de deux parties : il y a d’abord le rappel des objectifs du projet GNU et ceux-ci découlent sur des recommandations. Ensuite il y a une très brève conclusion qui elle-même est bienveillante et optimiste.

Tout d’abord le rappel des objectifs du projet GNU. Richard Stallman dit quelle est la teneur universelle de son projet de libérer l’informatique, de donner l’autonomie à l’utilisateur et ceci requiert qu’on s’adresse à tout humain appelé à faire usage du logiciel. Ce qui veut dire que le militant libriste doit avoir conscience de la diversité des êtres auxquels il s’adresse. À la fois pour dire à quelle condition on peut faire son informatique comme on veut et aussi pour suggérer à ceux qui sont devenus autonomes de contribuer à la cause du logiciel libre en faisant passer le message. Donc, puisque la variété des existences est grande, il faut s’adresser aux uns et aux autres et là je cite ce qu’écrit Richard Stallman : « Quels que soient leur identité de genre, leur race, leur groupe ethnique, leur apparence physique, leur religion, leur parcours culturel ou autre caractéristiques démographique, et quelles que soient leurs opinions politiques. » Là on voit tout à fait que Richard Stallman est dans la lignée de la Déclaration universelle des droits qui ont été reconnus à tout humain. En effet, il existe toujours un risque quand un sensibilise, un risque de forme de communication qui serait dissuasive, peut-être rebutante parce que, si on ne fait pas attention, le langage qui s’adresse aux utilisateurs peut être perçu comme intrusif, éventuellement hostile. C’est ce que note Richard Stallman.

J’en viens à l’ensemble de recommandations.
Tout d’abord il y a une règle d’or, c’est la base : il faut supposer que la personne à laquelle on s’adresse est de bonne foi. Donc il faut prendre en considération ce qu’elle dit. Il faut toujours rester dans le respect et dans l’accueil et surtout, si on doit argumenter, si on doit répondre à ce que dit quelqu’un, il faut toujours le faire en se référant à ses arguments sans du tout s’en prendre à sa personne. Ça c’est la règle d’or et cette d’or est réversible, c’est-à-dire qu’elle vaut aussi pour celui qui parle, pour celui qui sensibilise.
En effet si la personne à laquelle vous vous adressez argumente contre ce que vous dites, il faut bien avoir en tête qu’elle ne s’en prend pas du tout à vous-même, même si le ressenti est douloureux. Donc il faut absolument éviter de répliquer du tac au tac, il faut éviter l’escalade verbale qui serait contre-productive, qui utiliserait de l’énergie pour un résultat désastreux. Donc à supposer que les personnes auxquelles vous vous adressez utilisent des logiciels non libres, alors il ne faut surtout pas dramatiser, il faut relativiser pour commencer en ayant un contexte favorable, pour toutes les suggestions que l’on va faire ensuite. Ce sur quoi insiste richard Stallman c’est que la persuasion est fructueuse alors que le harcèlement – dire un certain nombre de fois à une même personne que vraiment elle se fait avoir si elle n’utilise pas du logiciel libre – lui, est contre-productif.
Là il y a tout un paragraphe où Richard Stallman, en stratège, il aime beaucoup les jeux, demande à ce qu’on regarde ce qui est essentiel et ce qui l’est moins. Il se réfère à un jeu en particulier qui est le jeu de Go. Si le joueur qui est en face fait un mouvement, fait une action dans le jeu, sans que ce mouvement soit décisif, alors il est peut-être intéressant de ne pas répondre directement à ce mouvement qui a été choisi, il est peut-être préférable d’avancer sur un point qui est plus fondamental.

Que va-t-il se passer ? À la fin de ce texte Richard Stallman incite à accueillir qui peuvent être renvoyées à celui qui sensibilise, parce que ces critiques vont l’aider à s’améliorer non seulement pour le travail de présentation du logiciel libre, mais pour son existence en général. Si on sait accueillir une critique, si on sait voir de quoi elle est faite, il peut y avoir pour soi-même un bénéfice réel.

La fin du texte rappelle quels sont néanmoins les points fondamentaux non négociables de la philosophie GNU, ceux sur lesquels il ne faut absolument pas transiger :
le premier : les utilisateurs doivent avoir le contrôle de leur informatique ;
le second qui en découle, ce qui revient à dire que le projet GNU soutient les droits humains fondamentaux.

La conclusion de Richard Stallman est très confiante concernant l’usage de la bienveillance donc Fred, pour cette raison, je propose de terminer cette chronique par un sourire.

Frédéric Couchet : Merci Véronique. Comme nous sommes à distance nous sourions tous les deux, mais nous ne nous voyons pas.
Je connaissais ce texte parce qu’il est relativement récent et, effectivement, il y a eu pas mal d’échanges autour. Quand tu m’as dit que tu allais traiter cette thématique, j’ai pensé à un courriel de Richard d’il y a plusieurs années, que j’ai retrouvé, de 2014, c’était dans un fil de discussion en anglais qui concernait notamment les questions de genre, dans lequel il disait, je lis et je traduis : « Notre préoccupation est de donner la liberté informatique à tout le monde. Nous ne sommes pas directement concernés par les relations de genre ou tout autre sujet du même genre, mas nous voulons que chacun se sente bienvenu à soutenir notre cause et rejoigne notre communauté. Par conséquent nous ne devrions faire quoi que ce soit qui rende mal à l’aise un groupe » . C’est en référence au début, à l’introduction du texte, notamment sur la partie bienveillance. Sur la partie accueil des critiques, effectivement ce n’est pas toujours évident d’accueillir des critiques, mais il faut arriver à dissocier, comme tu le dis, la critique qui porte sur ce qu’on fait ou sur un projet et de nous-mêmes. Nous ne sommes pas nos projets, donc il ne faut pas tout prendre uniquement pour soi. Très souvent, quand elles sont présentées de façon bienveillante, les critiques sont source d’amélioration. N’hésitez pas, par exemple sur l’émission radio ou sur les activités globales de l’April, à nous faire des critiques constructives. Nous les accueillerons avec plaisir et avec le sourire.

Véronique Bonnet : Avec le sourire.

Frédéric Couchet : Est-ce que tu souhaites ajouter quelque chose ?

Véronique Bonnet : Je trouve que ce texte est très utile, puisque nous faisons, maintenant c’est vrai que c’est plutôt en distanciel, des prises de contact et c’est vrai que savoir écouter ce que dit celui qui est en demande d’informations, de conseils ou d’interventions, je dirais que c’est la base, c’est vraiment très important.

Frédéric Couchet : Il y a des formations pour ça, pour apprendre à écouter. C’est vrai que souvent de nombreuses personnes, ça nous arrive aussi, écoutent en préparant déjà leur réponse, sans écouter forcément ce que la personne dit. Il est très important d’écouter ce que la personne dit avant de répondre pour qu’il y ait effectivement un échange tout à fait constructif.
Je te remercie Véronique. Le texte que tu nous a commenté aujourd’hui était intitulé « Charte de GNU pour une communication bienveillante ». Tu as dit qu’il avait été traduit par Patrick Creusot ; nous saluons Patrick qui est bénévole à l’April et qui s’occupe de la régie de la radio ponctuellement, une fois par mois. Vous retrouverez la version française et la version originale sur le site de GNU, gnu.org.
Si vous voulez aider à traduire les textes de la philosophie GNU, vous pouvez rejoindre le groupe trad-gnu, ses bénévoles. Sur april.org, dan les groupes de travail, vous trouverez les informations pour rejoindre ce groupe.
C’était la chronique « Partager est bon » de Véronique Bonnet, professeur de philosophie et présidente de l’April.
Véronique, je te souhaite une belle fin de journée.

Véronique Bonnet : Très belle journée à toi Fred.

Frédéric Couchet : Merci.

[Virgule sonore]

Étienne Gonnu : Comme Fred vient de le dire, vous venez d’écouter la chronique « Partager est bon » de Véronique Bonnet sur le texte « Charte de GNU pour une communication bienveillante », un texte dont vous retrouverez, comme l’habitude, la référence sur la page consacrée à l’émission, sur april.org et causecommune,fm, chronique enregistrée le 15 mars avec mon collègue Frédéric Couchet.
Puisqu’il était question d’écoute, de retours, de remarques, etc., que nous accueillons toujours avec grand plaisir à Libre à vous !, je vous informe que juste après l’émission, vous pouvez retrouver Fred pour une session d’échanges en visioconférence. Si vous avez justement envie de poser des questions, faire des remarques, retrouvez-nous à 17 heures sur le site visio.libreavous.org et là on pourra consacrer un temps tranquille d’échanges, pour continuer notre soirée.
Puisqu’il est également question de retours, la semaine prochaine, l’émission du mardi 30 mars sera une émission très particulière puisque ce sera la 100e et ce sera aussi l’occasion d’échanger avec vous. N’hésitez pas à nouveau à nous faire des témoignages d’amour. Si vous avez des remarques, des idées, des projets, surtout des questions à nous poser n’hésitez vraiment pas, c’est le moment de le faire. Vous retrouverez les moyens de nous contacter sur la page april.org.
Je vais aussi en profiter, enfin, pour féliciter Véronique Bonnet qui a été réélue présidente de l’April ce week-end lors de l’assemblée générale de l’April qui s’est tenue le samedi 20 mars.

Nous allons à présent faire une pause musicale.

[Virgule musicale]

Étienne Gonnu : Nous allons écouter Acrylic par Foglake. On se retrouve juste après. Je vous souhaite une belle journée à l’écoute de Cause Commune, la voix des possibles.

Pause musicale : Acrylic par Foglake.

Voix off : Cause Commune, 93.1.