Différences entre les versions de « Libre à vous ! Radio Cause Commune - Transcription de l'émission du 1er octobre 2019 »

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'''Titre :''' Émission <em>Libre à vous !</em> diffusée mardi 1er octobre 2019 sur radio Cause Commune
 
 
 
'''Intervenant·e·s :''' Vincent Mabillot - Olivier Humbert - Yann Collette - Luk - Frédéric Couchet - Patrick Creusot à la régie
 
 
'''Lieu :''' Radio Cause Commune
 
 
'''Date :''' 1er octobre 2019
 
 
 
'''Durée :''' 1 h 30 min
 
 
 
'''[https://media.april.org/audio/radio-cause-commune/libre-a-vous/emissions/20191001/libre-a-vous-20191001.ogg Écouter ou télécharger le podcast]'''
 
 
[https://www.april.org/libre-a-vous-diffusee-mardi-1er-octobre-2019-sur-radio-cause-commune-logiciels-libres-pour-l-audio-e Page des références utiles concernant cette émission]
 
 
'''Licence de la transcription :''' [http://www.gnu.org/licenses/licenses.html#VerbatimCopying Verbatim]
 
 
 
'''Illustration :'''
 
 
 
'''NB :''' <em>transcription réalisée par nos soins, fidèle aux propos des intervenant·e·s mais rendant le discours fluide.<br />
 
Les positions exprimées sont celles des personnes qui interviennent et ne rejoignent pas nécessairement celles de l'April, qui ne sera en aucun cas tenue responsable de leurs propos.</em>
 
 
 
Transcrit
 
 
 
==Transcription==
 
 
 
<b>Voix off : </b><em>Libre à vous !</em>, l’émission pour comprendre et agir avec l’April, l’association de promotion et de défense du logiciel libre.
 
 
 
<b>Frédéric Couchet : </b>Bonjour à toutes. Bonjour à tous. Vous êtes sur la radio Cause Commune 93.1 FM en Île-de-France et partout dans le monde sur le site causecommune.fm. Merci à vous d’être avec nous.<br/>
 
La radio dispose d’un <em>webchat</em>, donc utilisez votre navigateur web, rendez-vous sur le site de la radio causecommune.fm, cliquer sur « chat » et ainsi rejoignez-nous sur le salon dédié à l’émission. La radio dispose également d’une application, Cause Commune, pour téléphone mobile.<br/>
 
Nous sommes mardi 1er octobre 2019, nous diffusons en direct, mais vous écoutez peut-être un podcast ou une rediffusion.
 
 
 
Soyez les bienvenus pour cette nouvelle édition de <em>Libre à vous !</em>, l’émission pour comprendre et agir avec l’April, l’association de promotion et de défense du logiciel libre. Je suis le délégué général de l’April.<br/>
 
 
 
Le site web de l’April c’est april.org et vous y retrouvez d’ores et déjà une page consacrée à cette émission avec des références que nous compléterons évidemment après l’émission. N’hésitez pas également à nous faire des retours pour nous suggérer des améliorations ou simplement nous remercier ou nous féliciter, plutôt remercier nos invités. Les formulaires de contact sont sur le site de l’April. Si vous souhaitez réagir en direct pour poser une question n’hésitez pas à vous connecter soit sur le salon web de la radio, donc sur causecommune.fm, soit vous pouvez appeler le 09 50 39 67 59, je répète 09 50 39 67 59.<br/>
 
Nous vous souhaitons une excellente écoute.
 
 
 
On va passer au programme de l’émission.<br/>
 
Nous allons commencer dans quelques secondes par une présentation de la licence CoLibre, « Métiers de la Communication, Chef de projet, Logiciels Libres » avec Vincent Mabillot.<br/>
 
D’ici une dizaine de minutes nous aborderons notre sujet principal qui portera sur les logiciels libres pour l’audio et la musique assistée par ordinateur avec nos invités Oliver Humbert et Yann Collette.<br/>
 
En fin d’émission nous aurons la seconde chronique « La pituite de Luk ».<br/>
 
À la réalisation de l’émission aujourd’hui Patrick Creusot. Bonjour Patrick.
 
 
 
<b>Patrick Creusot : </b>Bonjour à tout le monde et bon après-midi.
 
 
 
<b>Frédéric Couchet : </b>Merci.<br/>
 
Comme à chaque émission on va vous proposer un petit quiz et je vous donnerai les réponses au fur et à mesure de l’émission. Si vous souhaitez apporter la réponse n’hésitez pas à vous connecter sur le salon web ou à nous donner la réponse par les différents sociaux.<br/>
 
Lors de l’émission du 24 septembre 2019 nous avons parlé d’un logiciel libre pour faciliter la gestion et la valorisation du bénévolat dans les associations, quel est le nom de ce logiciel ? C’est la première question.<br/>
 
Deuxième question : nous avons déjà évoqué dans l’émission du 7 mai 2019 l’exposition itinérante de l’April expliquant les logiciels libres au grand public. Quel est le nom de cette exposition ? Deuxième question.<br/>
 
Tout de suite place au premier sujet.
 
 
 
[Virgule musicale]
 
 
 
==2’ 50 [https://media.april.org/audio/radio-cause-commune/libre-a-vous/emissions/20191001/libre-a-vous-20191001-presentation-licence-colibre-vincent-mabillot.ogg Présentation de la licence Colibre avec Vincent Mabillot] 15min 28 s]==
 
 
 
<b>Frédéric Couchet : </b>Nous allons commencer par une présentation de la licence CoLibre « Métiers de la Communication, Chef de projet, Logiciels Libres et Conduite de projet » avec Vincent Mabillot. Vincent est normalement avec nous au téléphone. Bonjour Vincent.
 
 
 
<b>Vincent Mabillot : </b> Salut Fred. Vous m’entendez ?
 
 
 
<b>Frédéric Couchet : </b>On t’entend très bien. Déjà première question, qui es-tu ? Que fais-tu dans la vie, cher Vincent ?
 
 
 
<b>Vincent Mabillot : </b>Je suis maître de conférences en science de l’information et de la communication. Je suis enseignant-chercheur à l’université Lyon 2. Je suis chercheur dans une équipe de recherche qui s’appelle MARGE qui est une équipe en littérature mais aussi en science de l’information et de la communication où je fais des travaux qui sont plutôt tournés autour de tout ce qui va être pratique communautaire et notamment autour des communautés du logiciel libre, du <em>peer to peer</em>, mais aussi ce que j’appellerai la LAO, la littérature assistée par ordinateur, c’est une équipe de littérature. À côté de ça je suis aussi responsable, à l’université de Lyon 2, d’un parcours de formation, une licence pro qu’on appelle la licence CoLibre, dont l’intitulé exact c’est une licence professionnelle en métiers de la communication, chef de projet et puis notre spécialité c’est donc logiciels libres et conduite de projet.
 
 
 
<b>Frédéric Couchet : </b>D’accord. Tu réponds déjà indirectement à la deuxième question. J’allais te demander ce qu’était la licence CoLibre en quelques mots. Depuis quand existe-t-elle et quels sont les objectifs principaux de cette licence ?
 
 
 
<b>Vincent Mabillot : </b>C’est une licence qui existe maintenant depuis 2008. Les premiers étudiants sont sortis en septembre 2008. C’est une licence qui a pour vocation à former des gens qui vont donc être des chefs de projet. La particularité de cette licence c’est effectivement de former des professionnels de la communication. La touche particulière que vont avoir ces professionnels de la communication c’est qu’on les fait travailler essentiellement, même exclusivement, avec des logiciels libres pendant leur année de formation, avec cette idée que cette touche particulière a plusieurs raisons d’être : c’est à la fois une démarche pédagogique, une démarche éthique, une démarche professionnalisante et, en même temps, une démarche qui est très pragmatique.<br/>
 
Quand je dis démarche pédagogique ça veut dire que c’est souvent l’occasion pour les gens qui vont suivre ce parcours de remettre les pendules à zéro sur leurs pratiques numériques. Comme le logiciel libre n’est pas forcément quelque chose qui est très usité, notamment dans le monde de la communication, eh bien pour les gens qui arrivent dans notre parcours de formation, ça va être véritablement l’occasion de revenir sur leurs pratiques numériques et pas simplement de se servir du numérique de bric et de broc comme ça vient, comme ça se fait et puis avec le petit truc et le petit machin que bidule t’a montré un jour ou l’autre, mais d’être plus sur quelque chose qui restructure : qu’est-ce que c’est qu’un ordinateur ? Comment ça fonctionne ? Qu’est-ce que c’est qu’un fichier ? Qu’est-ce que c’est qu’un format ? Donc avoir une connaissance du numérique qui va au-delà de simplement l’utilisation du numérique au coup par coup. Donc il y a cette idée-là.<br/>
 
Il y a une démarche éthique parce que c’est à la fois une démarche éthique du point de vue de la communication, c’est-à-dire qu’au travers du logiciel libre on utilise un outil qui a vocation à être un outil transparent, dont on sait comment il est fabriqué, dont on sait ce qu’il y a à l’intérieur et dont on sait comment il traite les données, non pas comment les manipule, je dis bien comment il traite les données et il peut bien les traiter. C’est une démarche éthique parce que ça permet aussi d’amener en même temps à une réflexion sur l’usage du numérique et l’éthique qu’on peut avoir par rapport à ce qu’on fait.<br/>
 
Si je reviens sur le côté professionnalisant c’est l’idée qu’aujourd’hui le numérique libre c’est quelque chose qui a une place beaucoup plus importante que la plupart des gens ne l’imaginent et que c’est d’autant plus dommage qu’il y a plein de gens qui ont plus ou moins acquis cette compétence-là, mais du coup elle n’est pas visibilisée, elle n’est pas valorisée. Donc au travers de cette licence on va avoir des gens qui ont déjà un parcours dans le logiciel libre et qui viennent avec des compétences en logiciel libre et elle va permettre de mettre sur ce parcours-là, sur ces compétences-là un niveau de formation.<br/>
 
Et enfin, quand je dis démarche pragmatique, c’est vrai qu’on a aussi cette opportunité pédagogique avec le logiciel libre, c’est qu’on fait travailler nos étudiants avec des outils qu’ils peuvent utiliser à la maison en toute légitimité, en toute innovation, c’est-à-dire que quand on va utiliser un logiciel de création en PAO…
 
 
 
<b>Frédéric Couchet : </b>Publication assistée par ordinateur, on va préciser.
 
 
 
<b>Vincent Mabillot : </b>Voilà, exactement. Quand ils vont travailler sur n’importe quel logiciel on va prendre la version qui marche bien, par forcément la dernière, mais la version qui marche bien et pas la version qu’on a pu acheter avec les crédits qu’on avait il y deux ou trois ans, quatre ans, cinq ans, dix ans ; on n’est pas dans cette situation-là. Et ceux qu’ils vont pouvoir utiliser en cours seront ceux qu’ils vont pouvoir utiliser à la maison, ceux qu’ils vont pouvoir utiliser aussi dans les structures dans lesquelles ils vont aller faire des stages. Ça, je pense qu’on en reparlera un petit peu plus tard, justement sur cette ouverture professionnelle et où est-ce qu’ils expriment leur talent.
 
 
 
<b>Frédéric Couchet : </b>Oui. Tout à fait. C’est une très bonne introduction, même assez complète. Quels sont les grands points, rapidement, du programme de formation ?
 
 
 
<b>Vincent Mabillot : </b>Les grands points du programme de formation : en gros notre formation s’appuie sur quatre axes majeurs.<br/>
 
Un premier axe qui est un axe autour de la communication. Et quand on dit axe de la communication on ne va pas simplement être dans une approche universitaire de la communication mais bien dans une approche pragmatique. Ça veut dire qu’on va être aussi bien du côté de tout ce qui va être les théories de la comm’ que du point de vue des pratiques rédactionnelles. Ça va être aussi bien rédiger un billet sur un site où on tient de l’actualité, que faire un communiqué de presse, que, etc.<br/>
 
Et puis, en même temps, on a une très grosse partie qui est une partie autour de la gestion projet. Quand on est du côté de la gestion de projet ça veut dire qu’à partir de ce moment-là on va être aussi bien du côté de la communication événementielle d’un côté, mais du côté de la gestion de projet on a aussi tout un accompagnement des pratiques de changement parce que le logiciel libre est souvent confronté à ces logiques de pratiques de changement : comment on passe d’une application à l’autre ? Comment on fait migrer un ensemble de personnes qui utilisent des solutions à un moment donné vers d’autres solutions ? Qu’est-ce qui va les rendre attractives et qu’est-ce qui va faciliter ce changement ?<br/>
 
Et enfin ça veut dire que dans ces facilitateurs de changement il y a des logiques qui sont des logiques pédologiques, d’où le fait qu’à l’intérieur de notre formation il y a aussi une forte part qui est dédiée à la didactique et à cet apprentissage-là.<br/>
 
Dans les deux autres grands axes qu’il va y avoir à l’intérieur de notre formation, il y a de la pratique logicielle. Quand on dit qu’il y a de la pratique logicielle, il y a de la pratique logicielle qui est intensive, c’est-à-dire qu’effectivement il va y avoir pour nos étudiants de la pratique logicielle qui va être aussi bien de comprendre ce qu’est un Operating System, de savoir s’en servir. Ici on utilise un Operating System qui est du GNU/Linux, pour être plus précis on utilise basiquement une distribution qui s’appelle Linux Mint Debian Edition, donc on essaye de faire un compromis entre du Debian et en même temps quelque chose qui est accessible parce que nos étudiants – on y reviendra aussi, viennent de différents horizons – puissent dès le lendemain où ils rentrent en cours se servir de la solution sans avoir l’impression d’avoir une grosse rupture de pratique.<br/>
 
Donc beaucoup de pratique logicielle en infographie, en montage vidéo, en développement. Cette année ils vont s’initier à Python, ils font aussi des sites web, ils font aussi du HTML. Donc on a un parcours, on a un panorama, je dirais, de pratique numérique et de pratique logicielle qui est conséquent et enfin, l’autre part qui est importante, c’est qu’on est une licence professionnelle, ça veut dire que derrière la licence professionnelle il y a un parcours qui est professionnalisant. Parcours professionnalisant ça veut dire qu’on va former les étudiants à être capables à la sortie de cette licence, qui va être un bac + 3, d’être en situation de rechercher un emploi, de rechercher une activité professionnelle dans des secteurs qui sont très variés. Mais le principe, notre objectif à nous c’est de faire en sorte que quand les étudiants ont fini leur année, eh bien dans le meilleur des cas, et c’est arrivé plein de fois, ils restent dans l’entreprise où ils ont fait leur stage et ils ne sont plus stagiaires, ils sont embauchés, sinon ils savent qu’ils sont compétents pour aller chercher du boulot à un endroit où ils ont envie, chercher une activité où ils en ont envie, que ce soit en France ou à l’étranger d’ailleurs.
 
 
 
<b>Frédéric Couchet : </b>Vincent, là tu avances ma dernière question, mais on va avancer et on reviendra après sur le stage et les projets tutorés, mais rapidement parce que le temps passe, quels sont justement les principaux débouchés pour les étudiants et les étudiantes qui sortent de la licence CoLibre ?
 
 
 
<b>Vincent Mabillot : </b>Les principaux débouchés, ce sont des débouchés qui sont autour de chargé de comm’. Ce qui marche pas mal c’est qu’en réalité on a pas mal d’étudiants qui vont trouver, notamment dans leur stage, des débouchés auprès des entreprises qui déploient du logiciel libre et ils vont les accompagner dans leur communication auprès de leur clientèle, auprès de l’information, etc. Ça c’est une partie du secteur.<br/>
 
Un autre secteur qui est un secteur fort des débouchés c’est le secteur de la médiation numérique, que ce soit en termes de formation, que ce soit dans tout ce qui est l’éducation populaire ou dans des dispositifs d’accompagnement et de formation.<br/>
 
Et enfin il y a des étudiants qui vont utiliser ces compétences qu’ils ont acquises pour les intégrer dans n’importe quelle pratique où il y a de la communication. C’est-à-dire que typiquement je pourrais prendre l’exemple d’une étudiante qui est devenue responsable de la comm’ d’une entreprise de tourisme qui fait naviguer des bateaux sur des canaux dans le Sud de la France.
 
 
 
<b>Frédéric Couchet : </b>Donc c’est très large !
 
 
 
<b>Vincent Mabillot : </b>C’est très large. Il faut bien voir qu’on a des étudiants, et ça c’est effectivement quelque chose qu’on n’a pas encore évoqué, mais on a des étudiants qui viennent avec des profils très différents. On a des gens qui vont arriver avec un BTS de tourisme, on a des gens qui vont arriver avec une maîtrise d’archéologie. Dans tous les cas de figure, ce qu’ils vont chercher chez nous ce n’est pas un métier en particulier qui sera le même pour tous, ce qu’ils vont chercher c’est d’enrichir des compétences qu’ils ont déjà avec une culture qui sera augmentée.
 
 
 
<b>Frédéric Couchet : </b>D’accord. Avant ma dernière question sur le stage et les projets tutorés, je relaie une question qui est sur le salon web de la radio : est-ce que vous avez prévu de vous mettre dans les normes compte personnel de formation avec des certifications éligibles ou est-ce que c’est difficile pour vous de le faire ?
 
 
 
<b>Vincent Mabillot : </b>La difficulté qu’on a c’est que préalablement on faisait partie des formations qui étaient éligibles, mais les changements font que pour que pour les universités ce n’est pas aussi simple que ça. C’est quelque chose qui se fait en central chez nous, donc je dirais que nous en tant tel, en tant qu’équipe pédagogique, on n’a pas la main sur ce truc-là.<br/>
 
L’autre difficulté est une difficulté qui est pratiquement une difficulté éthique : très souvent, pour rentrer dans ce type de dispositif, il faut ultra modulariser. Quand on dit « ultra modulariser », c’est créer des grains de formation et des grains de formation qui sont construits autour de compétences. Et franchement, d’un point de vue éthique, pour moi aujourd’hui ça pose un vrai problème cette question de dire qu’on forme à des grains de compétences parce qu’immanquablement, pour le secteur public que nous représentons en tant qu’université, on va nous laisser les secteurs de compétences qui sont les secteurs de compétences non rentables pour nous « piquer », entre guillemets, les secteurs de compétences qui sont rentables. C’est-à-dire qu’une sur-modularisation autour de la compétence c’est de faire en sorte qu’on arrache des choses et moi, d’un point de vue pédagogique, ça va nous ramener à ta prochaine question parce que ça fait deux/trois fois que tu dis qu’on va parler de projets, on va parler de projets, eh bien c’est bien cette logique-là de projet. C’est-à-dire que quand on est dans de la formation de compétences, on ne peut pas travailler sur de la formation de projets. C’est-à-dire que la formation de compétences c’est de la formation qui prend un grain et qui dit : « Vous allez faire 12 heures de Gimp et vous allez être un caïd dans Gimp. » À quoi ça sert Gimp ? Comment ça s’intègre dans un autre projet ?, jamais on n’en parlera ! Donc du point de vue mercatique, du point de vue marketing, c’est très pratique de dire « je vais vous former à un truc sur les réseaux sociaux », mais le sens que ça prend dans une logique de communication, ça on passera totalement à côté et on restera dans une logique de mode ou une logique économique qui dit « je ne peux te payer que huit heures de ceci ou huit heures de cela ». Peu importe si ça a du sens ou pas !
 
 
 
<b>Frédéric Couchet : </b>Je précise que Gimp est un logiciel libre de création et de retouche d’images. Ma dernière question, en une petite minute, donc le stage et le projet tutoré qui rentrent dans le cadre de la formation de ces étudiants ?
 
 
 
<b>Vincent Mabillot : </b>Le projet tutoré c’est du grain à moudre qu’on file à nos étudiants, plus exactement ce sont les entreprises et les associations qui nous font des propositions d’une action de communication pour laquelle ça leur permettrait de valoriser leur activité. On soumet ça à nos étudiants après avoir fait un petit tri et eux choisissent et pendant six mois ils travaillent sur cette action de comm’ pour voir si elle réalisable et essayer de l’accompagner dans sa réalisation. C’est un appel qu’on fait généralement sur notre site colibre.org tous les ans au mois de juillet et qui se clôt au mois de septembre ; ça veut dire que, pour aujourd’hui, c’est raté pour proposer des projets tutorés.<br/>
 
Le deuxième truc qui peut intéresser nos auditeurs à un moment donné, en particulier nos auditeurs qui sont en recherche de compétences, ce sont les stages. Quand on parle de stages ça veut dire qu’on a des étudiants qui font des stages de quatre à six mois qui peuvent être un petit plus longs dans le cadre de service civique, parce que ça peut être compatible avec le service civique. Quand on a un stage de quatre à six mois nos étudiants vont accompagner, là aussi, un projet de communication au sein d’une entreprise. Donc ça va être des chargés de comm, certains vont être recrutés pour accompagner un financement participatif sur certains projets, d’autres vont être recrutés pour aider à la restructuration de la communication d’un service ; là encore c’est très variable, il y a des expériences qui sont très variables. À ce niveau-là on est toujours demandeurs de gens qui veulent des stagiaires, qui sont des gens qui amèneront une compétence – alors qu’ils sont en acquisition de compétences, ce sont des stagiaires, il ne faut pas l’oublier – mais en même temps qui amèneront cette culture et cet intérêt pour amener des changements dans nos pratiques numériques avec une attention particulière sur ce qu’on fait et sur la façon dont on communique.
 
 
 
<b>Frédéric Couchet : </b>D’accord. Une toute dernière question au sujet du stage, c’est quelle période le stage ?
 
 
 
<b>Vincent Mabillot : </b>Le stage, en règle générale, c’est de mi-avril jusqu’à fin septembre, grosso modo c’est la période dominante. Il n’en reste pas moins que pour des entreprises qui sont plutôt localisées à côté de chez nous ou localisées à côté de l’endroit où résident certaines fois nos étudiants quand ils rentrent en week-end chez eux, on peut aussi faire ce qu’on appelle des stages perlés, c’est-à-dire des stages où l’étudiant ou l’étudiante va venir un jour par semaine dans la structure, pour s’imprégner de la structure, grosso modo à partir d’octobre/novembre jusqu’au début avril, et à partir du moment où commence la période de stage comme les autres, eh bien on prend tout le monde.<br/>
 
Pour ceux qui en ont la possibilité – pour cette année c’est râpé mais pour d’autres années – ce qui est aussi envisageable c’est de faire des contrats de professionnalisation où là on est encore sur un rythme un petit peu différent, où on a un emploi du temps adapté pour que des étudiants soient deux jours par semaine en entreprise ou dans une association qui peut prendre des contrats de professionnalisation et trois jours en cours et ce jusqu’au mois d’avril et après ils font l’intégralité de ce qui leur reste en entreprise.
 
 
 
<b>Frédéric Couchet : </b>Merci Vincent. Je rappelle le site web de CoLibre, colibre.org, sur lequel vous trouverez toutes les informations, que l’information vous intéresse pour faire la formation ou simplement que vous soyez entreprise, association, collectivité et que vous souhaitiez proposer des stages ou projets tutorés pour l’an prochain. Merci Vincent. Je te souhaite une belle journée et à bientôt.
 
 
 
<b>Vincent Mabillot : </b>C’est moi qui te remercie Fred. À bientôt. Au revoir.
 
 
 
<b>Frédéric Couchet : </b>Au revoir.
 
On va faire une pause musicale. On va écouter <em>Cat Machine</em> par Dag-z et on se retrouve juste après.
 
 
<b>Pause musicale : </b><em>Cat Machine</em> par Dag-z.
 
 
 
<b>Frédéric Couchet : </b>Nous venons d’écouter <em>Cat Machine</em> de Dag-z. Ça bougeait bien, j’espère que vous avez bougé avec nous. Ce morceau est disponible sous une licence libre, la licence Art Libre. Vous retrouverez les références sur le site de l’April, april.org.
 
 
 
Vous écoutez toujours <em>Libre à vous !</em> sur Cause commune 93.1 FM en Île-de-France et sur le site causecommune.fm partout dans le monde.<br/>
 
Je rappelle que si vous souhaitez poser une question ou intervenir vous pouvez appeler le numéro 09 50 39 67 59, je répète 09 50 39 67 59 ou vous rendre aussi sur le salon web de la radio, sur le site causecommune.fm et tout en haut à droite vous avez le bouton « Chat ».
 
 
 
==22’ 26 [https://media.april.org/audio/radio-cause-commune/libre-a-vous/emissions/20191001/libre-a-vous-20191001-logiciels-libres-audio-musique-assistee-par-ordinateur-olivier-humbert-yann-collette.ogg Les logiciels libres pour l'audio et la musique assistée par ordinateur avec Olivier Humbert et Yann Collette] 52 min 4 s==
 
 
 
<b>Frédéric Couchet : </b>Nous allons poursuivre par notre sujet principal qui porte sur les logiciels libres pour l’audio et la musique assistée par ordinateur avec Olivier Humbert. Bonjour Olivier.
 

Dernière version du 17 octobre 2019 à 17:33


Publié ici - Octobre 2019