Différences entre les versions de « Libre à vous ! Radio Cause Commune - Transcription de l'émission du 1er décembre 2020 »

De April MediaWiki
Aller à la navigationAller à la recherche
(Contenu remplacé par « Catégorie:Transcriptions Publié [https://www.april.org/libre-a-vous-radio-cause-commune-transcription-de-l-emission-du-1er-decembre-2020 ici] - Décembre 2020 »)
Balise : Contenu remplacé
 
(29 versions intermédiaires par 5 utilisateurs non affichées)
Ligne 1 : Ligne 1 :
 
[[Catégorie:Transcriptions]]
 
[[Catégorie:Transcriptions]]
  
'''Titre :''' Émission <em>Libre à vous !</em> diffusée mardi 1er décembre 2020 sur radio Cause Commune
+
Publié [https://www.april.org/libre-a-vous-radio-cause-commune-transcription-de-l-emission-du-1er-decembre-2020 ici] - Décembre 2020
 
 
'''Intervenant·e·s :''' Béatrice Pradillon - Marie-Odile Morandi - Laurent Costy - Christian-Pierre Momon - Adrien Bourmault - Jean-Christophe Becquet - Étienne Gonnu - Isabella Vanni à la régie
 
 
 
'''Lieu :''' Radio Cause Commune
 
 
 
'''Date :''' 1er déCembre 2020
 
 
 
'''Durée :''' 1 h 30 min
 
 
 
'''[https://media.april.org/audio/radio-cause-commune/libre-a-vous/backups/output-2020-12-01-15h29.mp3 Écouter ou enregistrer le podcast PROVISOIRE]'''
 
 
 
[https://www.april.org/libre-a-vous-diffusee-mardi-1er-decembre-2020-sur-radio-cause-commune Page des références utiles concernant cette émission]
 
 
'''Licence de la transcription :''' [http://www.gnu.org/licenses/licenses.html#VerbatimCopying Verbatim]
 
 
 
'''Illustration :'''
 
 
 
'''NB :''' <em>transcription réalisée par nos soins, fidèle aux propos des intervenant·e·s mais rendant le discours fluide.<br/>
 
Les positions exprimées sont celles des personnes qui interviennent et ne rejoignent pas nécessairement celles de l'April, qui ne sera en aucun cas tenue responsable de leurs propos.</em>
 
 
 
==Transcription==
 
 
 
<b>Voix off : </b><em>Libre à vous !</em>, l’émission pour comprendre et agir avec l’April, l’association de promotion et de défense du logiciel libre.
 
 
 
<b>Étienne Gonnu : </b>Bonjour à toutes. Bonjour à tous.<br/>
 
« Au cœur de l’April (dé)confinée », c’est le sujet principal de l’émission du jour. Également au programme les résultats du label Territoire Numérique Libre 2020 et aussi la chronique Pépites libres de Jean-Christophe aujourd’hui sur le jeu La sagesse et/ou folie des foules.<br/>
 
Nous allons parler de tout cela dans l’émission du jour.
 
 
 
Vous êtes sur la radio Cause Commune, la voix des possibles, 93.1 en Île-de-France et en DAB+ et partout dans le monde sur le site causecommune.fm.<br/>
 
 
 
Soyez les bienvenus pour cette nouvelle édition de <em>Libre à vous !</em>, l’émission pour comprendre et agir avec l’April, l’association de promotion et de défense du logiciel libre. Je suis Étienne Gonnu chargé de mission affaires publiques pour l’April.<br/>
 
Le site web de l’April c’est april.org, vous pouvez y trouver une page consacrée à cette émission avec tous les liens et références utiles et également les moyens de nous contacter. N’hésitez pas à nous faire des retours ou nous poser toute question.
 
 
 
Nous sommes mardi 1er décembre 2020, nous diffusons en direct, mais vous écoutez peut-être une rediffusion ou un podcast.
 
 
 
À la réalisation de l’émission aujourd’hui ma collègue Isabella Vanni. Bonjour Isa.
 
 
 
<b>Bonjour Isabella : </b>Bonjour Étienne.
 
 
 
<b>Étienne Gonnu : </b>Si vous voulez réagir, poser une question pendant ce direct, n’hésitez pas à nous contacter. Pour ce faire vous pouvez vous connecter sur le salon web de la radio. Pour cela rendez-vous sur le site de la radio, causecommune.fm, cliquez sur « chat » et retrouvez-nous ensuite sur le salon dédié à l’émission. Vous pouvez aussi participer à nos échanges en appelant le 09 72 51 55 46, vous retrouverez le numéro sur le site de la radio.
 
 
 
Nous vous souhaitons une excellente écoute.
 
 
 
Nous allons passer au premier sujet.
 
 
 
[Virgule musicale]
 
 
 
==Les résultats des éditions 2020 du label Territoire Numérique Libre==
 
 
 
<b>Étienne Gonnu : </b>Nous allons donc commencer, comme je vous le disais
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
<b>Étienne Gonnu : </b>Nous venons d’écouter <em>Amor Amor</em> par Zezinho Fernandes, disponible sous licence libre Creative Commons Attribution, CC By, qui permet la réutilisation, la modification, la diffusion, le partage de cette musique pour toute utilisation, y compris commerciale, à condition de créditer l’artiste, le nom, la source ??? finale, d’indiquer la licence et d’indiquer si des modifications ont été effectuées. Vous retrouverez les références sur causecommune.fm, et sur april.org et vous trouverez une présentation de l’artiste sur le site auboutdufil.com.
 
 
 
Vous écoutez toujours l’émission <em>Libre à vous !</em> sur radio Cause commune la voix de possibles, 93.1 en Île-de-France et partout ailleurs sur le site causecommune.fm. Je suis Étienne Gonnu en charge des affaires publiques pour l’April.
 
Passons maintenant au sujet suivant.
 
 
 
[Virgule musicale]
 
 
 
==« Au cœur de l'April (dé)confinée », épisode 2. Plusieurs personnes actives au sein de l'April parleront des groupes de travail, des activités de l'April, son fonctionnement. Nous parlerons également des coulisses de l'émission==
 
 
 
<b>Étienne Gonnu : </b>Est-ce qu’on a tout le monde ? OK. Le but de ce sujet c’est de vous présenter un peu l’April, comme nous l’avions fait le 17 novembre, le sujet est « Au cœur de l’April (dé)confinée ». Normalement j’ai le plaisir de recevoir Laurent Costy, Marie-Odile Morandi, Adrien Bourmault, Christian-Pierre Momon pour nous parler, justement, de leur engagement à l’April et pour le Libre en général. Est-ce que vous êtes tous les quatre avec moi ?
 
 
 
<b>Marie-Odile Morandi : </b>Oui.
 
 
 
<b>Laurent Costy : </b>Oui
 
 
 
<b>Christian-Pierre Momon : </b>Oui.
 
 
 
<b>Étienne Gonnu : </b>Adrien, est-ce que tu es là.
 
 
 
<b>Adrien Bourmault : </b>Oui, je suis là.
 
 
 
<b>Étienne Gonnu : </b>OK. Tous les quatre, c’est parfait. Petit propos introductif peut-être pour resituer de quoi on parle. On parle de l’April qui, depuis 1996, est l’association de promotion et de défense du logiciel libre et diffuse l’esprit du Libre. L’émission <em>Libre à vous !</em> est un de nos projets, mais il en a bien d’autres. On va essayer de vous faire découvrir les coulisses de l’association, quelques actions, découvrir des personnes, ici des bénévoles, moi-même étant une personne salariée, nos actions sont complémentaires et importantes, qui nous permettent d’avoir une association vivante et active pour la promotion et la défense du logiciel libre. On va donc tenter de diffuser l’esprit de l’April.<br/>
 
Lors du premier confinement nous avions déjà réalisé deux épisodes sur ce principe. Vous pouvez d’ailleurs écouter les podcasts des émissions du 16 juin 2020 et 7 juillet 2020. Il s’agit aujourd’hui du deuxième épisode de ce deuxième confinement après l’émission du 17 novembre.<br/>
 
J’avais demandé à chacun de préparer une petite présentation en une minute, pour vous présenter et ce que vous faites à l’April. Marie-Odile.
 
 
 
<b>Marie-Odile Morandi : </b>Bonjour à toutes et à tous. Je suis Marie-Odile Morandi. J’étais enseignante de Technologie-Collège au lycée Stendhal de Milan, qui est un des lycées français à l’étranger. Aujourd’hui je suis à la retraite. Au sein de l’April je m’occupe particulièrement du groupe Transcriptions et, à l’occasion, je relis les communiqués, les lettres d’information et les écrits divers produits par les permanents et quelquefois par des membres de l’association quand ils me le demandent.
 
 
 
<b>Étienne Gonnu : </b>Et on te le demande souvent. Je te remercie chaudement de ton aide avec ces relectures régulières. Merci beaucoup Marie-Odile.<br/>
 
Laurent Costy. Il redémarre, il a eu un bug. On va passer à Christian-Pierre Momon, CPM pour les intimes.
 
 
 
<b>Christian-Pierre Momon : </b>Bonjour. Christian-Pierre Momon. Je suis développeur informatique, consultant en informatique. Je suis membre du conseil d’administration de l’April et je suis responsable du groupe Chapril.
 
 
 
<b>Étienne Gonnu : </b>Efficace. Super. Et Adrien Bourmault.
 
 
 
<b>Adrien Bourmault : </b>Je suis Adrien. J’ai 22 ans. Je suis membre associé bénévole de la <em>Free Software Foundation</em> depuis 2018, adhérent de l’April depuis juillet dernier. J’ai fait beaucoup d’actions au sein de l’association, allant de la régie de l’émission <em>Libre à vous !</em> dans un futur pas trop lointain à la co-animation. assez récente maintenant. du service XMPP du Chapril. J’espère qu’on abordera un petit peu le sujet, en passant par des petites transcriptions et traductions sporadiques et des actions diverses contre la diffusion des logiciels privateurs dans la vie de tous les jours. En dehors de ça, je fais aussi des contributions à l’application Conversation et au projet GNU.
 
 
 
<b>Étienne Gonnu : </b>Beaucoup de sujets à aborder, effectivement, et on pourra parler du Chapril, je sais que Christian le fera aussi avec plaisir.<br/>
 
On attend que Laurent puisse se reconnecter à la ligne. Adrien, tu dis que tu es un membre très récent de l’April, on sait que Marie-Odile et Christian sont tous les deux, comme Laurent, membres du conseil d’administration de l’April, déjà, ce que je voulais souligner, ce sont les profils différents et votre ancienneté à l’April. Il y a des profils techniques pour le coup, comme Adrien et Christian, donc une diversité qui est assez représentative, je pense, de l’April elle-même.<br/>
 
J’avais une question maintenant qu’on a déjà une première idée de qui vous êtes et d’où vous parlez, j’aimerais laisser un peu plus de temps à chacun et chacune pour nous dire pourquoi le Libre vous tient à cœur, comment vous avez rencontré l’April et pourquoi vous avez décidé de vous engager dans cette association. Marie-Odile, reprenons le même ordre.
 
 
 
<b>Marie-Odile Morandi : </b>Entendu. En juillet 2011, l’April avait organisé un April Camp. April Camp, il y en a eu un la semaine dernière, c’est une réunion des membres, des bénévoles, des adhérents, etc., ça se déroule sur deux jours, et il y en avait eu un fin juillet 2011. En surfant sur le réseau j’ai découvert cet April Camp [j’ai pu entendre des discussions, des échanges, écouter ce qui se passait. Ce que j’entendais me plaisait et je me suis sentie motivée. D’autant plus que l’heure de la retraite allait arriver, qu’on nous dit qu’il faut préparer la transition… Vous connaîtrez ça un jour, je vous le souhaite !] Je me suis donc demandé comment je pouvais participer. Je me suis tournée vers les transcriptions, puisque, en fait, c’était la façon la plus simple pour moi, il n’y a pas besoin de compétences particulières. [J’ai commencé à relire et corriger des transcriptions, je me suis inscrite à la liste Transcriptions, vous retrouverez toutes les liens sur la page dédiée à l’émission d’aujourd’hui, et j’ai adhéré à l’association en septembre 2011. Petit à petit, j’ai commencé à faire des nouvelles transcriptions et c’était parti !, Note de l’orateur]
 
 
 
<b>Étienne Gonnu : </b>On s’entend à nouveau, c’est le principal. On ne sait pas qui a entendu quoi. Tant pis ! Ce sont les aléas du direct. Christian est-ce que tu peux parler de toi, ta rencontre avec l’April, les motivations de ton engagement pour le Libre et pourquoi tu as choisi de t’engager à l’April ?
 
 
 
<b>Étienne Gonnu : </b>Ça remonte à un petit peu loin, dans les années 1980. Avant la création de l’April j’ai eu une vision de ce que pouvait apporter l’outil informatique comme bénéfice pour l’humanité. J’avais une vision de plein de choses que ça pouvait apporter. J’ai fait des études d’informatique et, à la fin de mes études, j’ai participé à la création d’une association qui s’appelait ??? et naturellement ça a été un vecteur d’échanges avec d’autres associations, d’autres personnes qui avaient la même idée, à la fin des années 1990, de faire des choses. C’est comme ça que j’ai fait des choses avec l’April à l’époque. Déjà à l’époque il y avait quelqu’un qui s’appelait Richard Stallman, qui portait un message qui était très attirant, très épanouissant. Depuis je n’ai eu d’effort que de répondre à ce message.
 
 
 
<b>Étienne Gonnu : </b>Parfait. Adrien, pour toi cet engagement est bien plus récent, tu nous as dit que ça date de juillet. Comment as-tu entendu parler de l’April ? Pourquoi as-tu souhaité t’y engager, sachant que tu nous disais que tu es déjà engagé pour le Libre à la <em>Free Software Foundation</em>, la Fondation pour le logiciel libre. Est-ce que tu peux nous parler un petit peu de ce parcours, s’il te plaît ?
 
 
 
<b>Adrien Bourmault : </b>J’ai approché les ordinateurs très tôt dans ma vie, mais ce n’est qu’en 2016 que j’ai vraiment découvert ce qu’est que le logiciel libre en testant une distribution GNU/Linux qui s’appelle KaliLinux. J’ai ensuite découvert l’existence du projet Debian, projet très démocratique. À la suite de ça, je me suis intéressé à l’existence de GNU/Linux et c’est à cette période que j’ai appris, notamment, les langages de programmation système, donc à la fin de mon lycée. Mais pour que je puisse, j’allais dire, m’investir vraiment dans le logiciel libre il a fallu un déclic. Ça été en mars 2018 avec l’éclatement médiatique du scandale Cambridge Analytica – Facebook était pointé du doigt au sujet des données personnelles, vous vous en rappelez sûrement – en écho aux révélations de Snowden que je n’avais pas vraiment comprises en 2013. À ce moment-là j’ai décidé de supprimer mes comptes Google, Facebook, Amazon, d’installer Debian à la place de Windows, et je me suis aperçu que je n’étais pas libre et que les programmes informatiques cherchaient à contrôler mon existence et mes choix.<br/>
 
Parallèlement à ça je suis entré à l’université, j’ai rencontré un ami très important qui s’appelle Julian, avec lequel on a commencé un projet de système d’exploitation libre avec pour but d’apprendre et d’utiliser aussi pédagogiquement pour nos cours particuliers, on l’a appelé OSK (???). Au moment de le publier, sur un coup de tête, je me suis inscrit à la FSF, donc depuis je suis membre associé de la FSF et j’ai commencé à contribuer assez périodiquement.<br/>
 
En 2020, alors que je discute avec Richard Stallman au sujet de l’application StopCovid qui avait des problèmes de licence propriétaire, il me propose de contacter Frédéric Couchet à l’April. L’échange ne donnera pas grand-chose parce que, en fait, il n’y a pas grand-chose à faire, mais le mal est fait. Je connais à présent l’April, donc je vais adhérer en juillet 2020 et, depuis, je crois que j’ai bien envahir la sphère de l’association.
 
 
 
<b>Étienne Gonnu : </b>Oui. Tu es présent et actif. On en est tous très heureux d’ailleurs. Ce qui nous fait d’ailleurs chaudement plaisir quand on t’entend parler, c’est que tu parles de GNU/Linux, de logiciel privateur, on voit déjà le souci, la rigueur de ton engagement. C’est quelque chose de très important. Les puristes que nous sommes, ce n’est pas un terme péjoratif, apprécieront largement.<br/>
 
Est-ce que nous avons Laurent avec nous ?
 
 
 
<b>Laurent Costy : </b>Oui, je vous entends est-ce que vous m’entendez ?
 
 
 
<b>Étienne Gonnu : </b>Parfaitement. Quel plaisir !
 
 
 
<b>Laurent Costy : </b>Laurent déjà est-ce que tu peux te présenter rapidement, ce que tu fais à l’April ? Et, plus largement, nous dire globalement comment tu as rencontré l’April, ton engagement pour le Libre et pourquoi tu as souhaité t’engager dans notre association ?
 
 
 
<b>Laurent Costy : </b>Je m’appelle Laurent Costy. Je suis membre du conseil d’administration de l’April maintenant depuis, bonne question, plusieurs années on va dire. Je dirais trois,quatre ans maintenant. Peut-être quatre, cinq, je ne sais plus vraiment.
 
 
 
<b>Marie-Odile Morandi : </b>Plus que ça !
 
 
 
<b>Laurent Costy : </b>Plus que ça, je ne sais plus trop. J’ai connu l’April au milieu des années 2000 on va dire. Je viens du milieu associatif en tant que professionnel, je travaille dans le milieu associatif, et c’est vrai que très tôt un de mes questionnements et, on va dire, mon dada au sein de l‘April c’est la question du lien entre les logiciels libres et les associations. Les associations en général et, plus particulièrement parce c’est mon milieu, les associations d’éducation populaire. Je suis convaincu que les valeurs défendues au sein des associations d’éducation populaire sont très convergentes avec les valeurs du logiciel libre. Pas toutes, en tout cas il y a une sphère de connexion extrêmement importante entre les deux univers et c’est ça qui m’a toujours motivé, justement de faire le lien entre ces deux univers-là.<br/>
 
Ça c’est un petit peu ma raison d’être au sein de l’April. Le groupe de travail Libre Association existe depuis 2007, je crois, de mémoire. C’est là qu’on peut, sur une liste mail entre autres, poser des questions sur quel logiciel libre utiliser pour son association pour faire telle action, etc. On avait aussi produit à l’époque un guide qui, justement, récapitulait sur tous les champs utiles aux associations – bureautique, dessin, etc. – tout ce qui peut servir en tant que logiciel libre aux associations. On avait travaillé avec Framasoft et ça avait été remis à jour en 2015. On essaye de donner de la matière aux associations et de faire lien.<br/>
 
Comment je suis arrivé à l’April ? J’étais déjà en milieu associatif en tant que professionnel. Je suis arrivé, en fait, par la question de l’outil parce que je travaillais dans une association qui faisait la promotion de la culture scientifique et technique auprès des jeunes, du coup la question technique, la question de l’outil était assez centrale. J’ai commencé par l’outil, d’ailleurs il me semble même qu’au départ j’avais d’abord adhéré à l’AFUL [Association Francophone des Utilisateurs de Logiciels Libres] parce que c’était l’utilisateur, c’était l’outil qui était questionné. C’est finalement dans mon cheminement que j’ai compris tout l’enjeu politique qu’il pouvait y avoir derrière la question du logiciel libre.
 
Voilà ! J’ai résumé grosso modo mon parcours. Je ne vais peut-être pas être plus long que ça parce que je ne pense pas qu’on ait beaucoup de temps.<br/>
 
 
 
<b>Étienne Gonnu : </b>Le temps file. C’était très intéressant et très clair, merci beaucoup Laurent. Ça fait écho au constat que je faisais sur la diversité des profils qui est, je pense, très caractéristique de l’April. On voit que cette diversité d’actions contribue à faire ce qu’est l’April.<br/>
 
On va rentrer un peu dans le vif du sujet en parlant justement de ces actions diverses. Je vais proposer à Marie-Odile de commencer à nous parler du groupe de travail Transcriptions qu’elle incarne, on va dire, assez littéralement. C’est un groupe de travail que tu portes, tu es de loin, de très loin, la principale la principale artisane de ce groupe de travail. Est-ce que tu peux déjà nous parler de ce que ça veut dire ? Qu’est-ce que la transcription ? Que fait ce groupe de travail et pourquoi c’est important ? S’il te plaît.
 
 
 
<b>Marie-Odile Morandi : </b>Tout à fait. Ce que je fais est tout à fait pratique. Sur le Web il faut repérer des enregistrements audio ou des vidéos qui concernent le logiciel libre et les libertés numériques en général, les thèmes voisins aussi, et puis il suffit d’écrire tout ce qu’on entend, le plus fidèlement possible, pour obtenir un fichier texte. À ce moment-là le texte est relu, agrémenté d’une illustration et il est alors publié sur le site de l’April.<br/>
 
Pourquoi c’est intéressant de transcrire ? On obtient une meilleure indexation sur les moteurs de recherche, une amélioration de l’accessibilité pour les personnes porteuses de handicap et, en cas de besoin, on pourra retrouver ce qui a été dit et le rappeler sans trahir la parole des intervenants et des intervenantes. On note aussi que certaines personnes préfèrent lire une transcription, ce qui demande moins de temps que regarder en entier une vidéo ou écouter un podcast.<br/>
 
Depuis que l’émission <em>Libre à vous !</em> est devenue hebdomadaire, un défi est à relever toutes les semaines : transcrire l’émission. Voilà le travail du groupe Transcriptions.
 
 
 
<b>Étienne Gonnu : </b>C’est très clair. Je disais que c’est principalement toi qui animes ce groupe, je te laisse la parole pour chercher à convaincre des gens de venir te rejoindre : qu’est-ce qu’ils peuvent faire ? Quels sont les besoins ? Combien de temps ça prend très concrètement ? Comment se passe une transcription ? Quels sont les besoins ?
 
 
 
<b>Marie-Odile Morandi : </b>Effectivement, c’est moi qui porte le groupe, c’est moi qui transcris énormément, je dois dire que je consacre beaucoup de mon temps à transcrire, mais il y a tellement de choses et c’est tellement dommage qu’il n’y ait pas les textes correspondants à toutes ces vidéos, à tous ces enregistrements que je ne peux pas faire autrement. Ce matin a été publié le bilan du mois de novembre du groupe Transcriptions et c’est effectivement un beau bilan puisqu’on a réussi à transcrire ce qui correspond à 13 heures d’enregistrements audio et de vidéos. Mais je rappelle que je suis à la retraite, que mon emploi du temps hebdomadaire est très rigide, certains diraient psycho rigide, ça a toujours été comme ça, et je continue tant que mes capacités me le permettront.<br/>
 
Certes, si on était plus nombreux, ce que je souhaiterais, c’est coller à l’actualité des vidéos et des enregistrements qui traitent de nos sujets. C’est-à-dire dès qu’il y en a un qui est en ligne, transcrire, relire, publier. J’entendais la personne précédente de l’ADULLACT qui est intervenue, elle parlait d’arriver à la frugalité numérique. Effectivement c’est un thème porteur en ce moment et si on arrivait, dès que quelque chose est publié, est en ligne sur ce thème-là, pouvoir transcrire et publier la transcription sur le site de l’April.<br/>
 
J’aime beaucoup faire ce que je fais, je pense que si je n’aimais pas ça je ne le ferais pas et chacun choisit ses combats, moi c’est ce combat-là que j’ai choisi, je mets le mot « combat » entre guillemets et je continuerai à transcrire tant que je pourrai.
 
 
 
<b>Étienne Gonnu : </b>Combat est un beau mot, tu peux y mettre des guillemets si tu veux.<br/>
 
Quelqu’un me posait une question en préparation de l’émission, que je vais peut-être adapter à ce contexte, je ne me rappelle pas du nom du logiciel, mais que je comprends être un logiciel de traitement de voix. J’imagine que c’est un objet qui, partant d’un enregistrement audio ou vidéo, transcrirait automatiquement. Est-ce que tu utilises, il me semble que non, tu n’en utilises pas, et pourquoi, justement, tu préfères le faire à la main ?
 
 
 
<b>Marie-Odile Morandi : </b>Je n’utilise pas de logiciel de reconnaissance de la voix ou de logiciel qui transcrive automatiquement. D’abord tous ceux qu’on m’a présentés, ce sont des logiciels propriétaires et d’autre part je trouve qu’ils ne font rien de mieux que mon fameux logiciel VLC, on a déjà reçu, comment s’appelle-t-il ?
 
 
 
<b>Étienne Gonnu : </b>Jean- Baptiste Kempf ?
 
 
 
<b>Marie-Odile Morandi : </b>On a reçu Jean-Baptiste dans l’émission. J’enregistre l’émission que je veux transcrire, je l’écoute avec VLC le plus lentement possible, je fais une première transcription avec mon logiciel LibreOffice et Grammalecte que je conseille à tout le monde, tout le monde devrait avoir installé le plugin Grammalecte sur son LibreOffice. Je transcris une première fois, j’écoute un peu plus vite et je fais des corrections puis j’écoute ensuite à vitesse normale. À ce moment-là j’envoie sur la liste Transcriptions pour la relecture et j’envoie aussi un message aux personnes qui sont intervenues et qui, en général, relisent et corrigent les parties qui sont à corriger. Quelquefois il y a des choses un petit peu trop techniques que je ne comprends pas et j’ai l’habitude, à la place, de mettre trois points d’interrogation pour que la personne retrouve les points d’interrogation et, sans perdre de temps, corrige seulement ces parties-là.
 
 
 
<b>Étienne Gonnu : </b>Effectivement, VLC permet de réduire la vitesse de lecture et c’est très pratique pour la transcription. Ça c’est un premier niveau effectivement de contribution, le plus important. Le fait de relire est aussi une grande aide et te fais beaucoup de temps de ce que j’entends.<br/>
 
Tu as évoqué les transcriptions pour <em>Libre à vous !</em> et je vais me servir de ça pour faire un pont vers un sujet suivant qui est l’action <em>Libre à vous !</em>, parler un petit peu des coulisses. On l’avait déjà évoqué lors de notre précédent « Au cœur de l’April (dé)confinée ». Tu animes une des chroniques. On a plusieurs chroniques régulières mensuelles. Tu animes une chronique dans laquelle tu nous présentes des transcriptions. Je vais d’ailleurs te complimenter, je sais que tu es trop modeste pour l’admettre, déjà tu as eu une grande progression depuis que tu animes cette chronique dans la qualité du contenu que tu proposes et je pense aussi que ça montre, par le travail de transcription, à quel point ça t’enrichit : ta maîtrise, ta compréhension des enjeux se ressent notamment grâce à tout le travail que tu fais. Tu fais une synthèse de différentes transcriptions, de différents textes, ce qui n’est pas une chose forcément facile. Qu’est-ce que t’apporte cette chronique ? Peux-tu nous parler de ta chronique, tout simplement ?
 
 
 
<b>Marie-Odile Morandi : </b>Pour faire la chronique il faut déjà que je fasse un choix de ce qui me plaît et, effectivement, voir s’il y a des textes, des transcriptions qui ont déjà été faites sur un sujet voisin, équivalent, etc. Après j’essaye de faire une synthèse et de faire quelque chose qui soit le plus intéressant possible. C’est vrai que c’est un travail qui me demande beaucoup de temps, ce n’était pas mon job, je n’ai jamais été chroniqueur ou quoi que ce soit, mais c’est un travail qui enrichit beaucoup, effectivement, et j’espère que ça apporte quelque chose aux auditeurs et aux auditrices qui écoutent ces chroniques.
 
 
 
<b>Étienne Gonnu : </b>Je prends plaisir à les écouter à chaque fois. Je le dis sincèrement.<br/>
 
Ça c’est une des contributions. On a plusieurs chroniqueurs. Jean-Christophe Becquet présentera sa chronique « Pépites libres » après le sujet long ; là la chronique « Les transcriptions qui redonnent le goût de la lecture » de Marie-Odile Morandi, mensuelle également. Il y a d’autres actions. Je vais passer la parole à Christian qui pourra nous parler d’une de ses passions raidement, celle des photos, c’est un des aspects importants qui fait vivre aussi ce qu’est le projet <em>Libre à vous !</em>.
 
 
 
<b>Christian-Pierre Momon : </b>Les photos ! Oui, c’est quelque chose de très important dans une activité associative. On sait que quand il y a un évènement où il n’y a pas d’images, des fois, avec le temps qui passe, on a l’impression que l’évènement n’a pas existé ; il n’y a pas de souvenirs, il n’y a pas de force évocatrice pour faire revenir les souvenirs. Donc les photos, oui, c’est quelque chose de très important. On en faisait depuis très longtemps. Il y a 25 ans on les faisait avec des petites boîtes, parfois jetables, ou alors avec des pellicules et puis, avec le temps, les outils pour faire des photos sont devenus de plus en plus faciles, pratiques et, du coup, on a essayé de faire en sorte qu’il y ait toujours quelques photos à tous les évènements et maintenant on a une belle collection. Je vous invite à aller voir sur photos.april.org.<br/>
 
Bien sûr, avec le temps, on a mis en place à chaque fois des méthodes et des conventions pour que ça soit le plus agréable parce que tout le monde n’aime pas être pris en photo. Bien sûr, on demande d’abord aux gens s’ils ont envie d’être pris en photo et on leur demande s’ils sont d’accord pour que les photos soient diffusées sous licence libre parce que nous, à l’April, c’est notre moteur. À partir de là on a un process pour intégrer les photos parce que toutes les photos ne sont pas forcément bien ou valorisantes pour les gens qui sont dessus, donc on élimine, on fait un tri bien sûr, on ne garde que les meilleures. C’est aussi dans les évènements un moment où « la photo, la photo ! ». Ça fait de très bons souvenirs et ça montre qu’on fait beaucoup de choses. Il y a plein de gens qui participent et qui font des choses formidables.
 
 
 
<b>Étienne Gonnu : </b>Tout à fait. Ce que tu évoques sur la vigilance, je pense que ça montre aussi le souci de cohérence au sein de l’action de l’April. On est une association avec une éthique et cette éthique ne se limite pas purement, strictement, aux considérations logicielles.<br/>
 
Maintenant j’ai envie de me tourner vers Adrien. Pour rappel, l’April anime une émission hebdomadaire sur la radio Cause Commune et une chose qui a été importante pour nous ça a été d’être autonomes aussi rapidement que possible par rapport aux bénévoles de la radio ce qui inclus, notamment, la question de la tenue de la régie. Pendant un moment elle a d’abord porté sur ma collègue Isabella et moi-même qui sommes permanents donc plus facilement disponibles. Patrick Creusot nous a rapidement rejoints pour tenir la régie ce qui nous permet de faire un roulement plus efficace et Adrien, assez récemment, nous a contactés pour nous signifier son intérêt pour participer à cette action. Un peu mis en pause, malheureusement, par la situation de confinement, mais j’imagine que ça n’atteint pas ta motivation. Est-ce que tu peux nous dire ce qui t’a intéressé à participer à ce beau projet ?
 
 
 
<b>Adrien Bourmault : </b>C’est assez simple. Finalement c’est parce que j’avais quelques connaissances techniques des principes de gestion d’une régie de radio, tout ce qui concerne l’audiovisuel en général. Je suis aussi musicien, enfin musicien !, je suis étudiant en composition électro-acoustique, ce sont des choses que je savais déjà faire et je me suis que peut-être je pouvais apporter quelque chose. Ma démarche, dans tous les projets où je vais, finalement c’est un peu ça, quand on peut apporte quelque chose, on propose. Comme j’ai vu qu’il y avait une émission de radio et que vous aviez l’air de chercher des personnes pour aider, je me suis dit tiens, je vais proposer, et vous m’avez assez rapidement envoyé un wiki que j’ai trouvé assez clair, qui était bien. D’ailleurs il y a une mise à jour que je ne suis pas allé voir, mais que j’irai voir prochainement. C’était vraiment un plaisir de pouvoir être formé par vous deux, toi et Isa, sur le fonctionnement de la régie et j’espère, peut-être, à la fin de ce confinement, pouvoir avoir mon premier direct.
 
 
 
<b>Étienne Gonnu : </b>Oui, on a hâte ! C’est vrai qu’on sentait que tu avais l’habitude de ces outils ; quand on te les a présentés, ça avait l’air très facile pour toi. En même temps il y avait des nouveautés, c’était assez intéressant d’avoir ton retour. C’est vrai que la documentation à l’April est quelque chose de très important. La documentation c’est important dans le logiciel libre, donc aussi dans les pratiques de l’April, notamment par rapport au partage du savoir. C’était le cas du wiki et c’est toujours bien aussi d’avoir des regards nouveaux pour voir à quel point ce qu’on écrit est accessible et clair.<br/>
 
Là on a fait un bon premier tour. On va pouvoir faire une petite pause musicale pour se reposer, pour reprendre un peu notre souffle. Nous allons écouter <em>Samba Brazil</em> toujours par Zezinho Fernandes. On se retrouve juste après. Une belle journée à l’écoute de Cause commune, la voix des possibles.
 
 
 
<b>Pause musicale : </b><em>Samba Brazil</em> toujours par Zezinho Fernandes.
 
 
 
<b>Voix off : </b>
 
 
 
==Deuxième partie==
 
 
 
<b>Étienne Gonnu : </b>Nous venons d’écouter <em>Samba Brazil</em>
 

Dernière version du 7 décembre 2020 à 14:05


Publié ici - Décembre 2020