Libre à vous ! Radio Cause Commune - Transcription de l'émission du 19 mars 2019

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Titre : Émission Libre à vous ! diffusée mardi 19 mars 2019 sur radio Cause Commune

Intervenants : Marie-Odile Morandi - Jehan Pagès - Lionel Allorge - Anne-Catherine Lorrain - Étienne Gonnu - Frédéric Couchet

Lieu : Radio Cause commune

Date : 19 mars 2019

Durée : 1 h 30 min

Écouter ou télécharger le podcast

Page des références utiles concernant cette émission

Licence de la transcription : Verbatim

Illustration :

NB : transcription réalisée par nos soins, fidèle aux propos des intervenant·e·s mais rendant le discours fluide.
Les positions exprimées sont celles des personnes qui interviennent et ne rejoignent pas nécessairement celles de l'April, qui ne sera en aucun cas tenue responsable de leurs propos.

Statut : Transcrit MO

Transcription

Voix off : Libre à vous !, l’émission pour comprendre et agir avec l’April, l’association de promotion et de défense du logiciel libre.

Frédéric Couchet : Bonjour à toutes. Bonjour à tous. Vous êtes sur la radio Cause Commune 93.1 en Île-de-France et partout dans le monde sur causecommune.fm. La radio dispose d’un webchat, donc utilisez votre navigateur web préféré, allez sur causecommune.fm, vous cliquez sur « chat » et vous rejoignez le salon de la radio.
Nous sommes mardi 19 mars 2019, mais vous écoutez peut-être un podcast ou une rediffusion.

Soyez les bienvenus pour cette nouvelle édition de Libre à vous !, l’émission pour comprendre et agir avec l’April, l’association de promotion et de défense du logiciel libre. Je suis Frédéric Couchet, son délégué général.
Avec moi également mon collègue Étienne Gonnu et Patrick Creusot en régie. Bonjour Étienne et bonjour Patrick.
Je vous présenterai ultérieurement les invités pour cette émission.
Le site web de l’April c’est april.org. Vous y trouvez déjà une page avec des références concernant cette émission, qui sera mise à jour après l’émission évidemment en fonction des discussions et des liens que l’on citera. Je vous souhaite une excellente écoute.

On va passer au programme de cette émission. Nous allons commencer dans quelques secondes par la chronique de Marie-Odile Morandi, « Les transcriptions qui redonnent le goût de la lecture ». Normalement Marie-Odile est avec nous par téléphone. Bonjour Marie-Odile.

Marie-Odile Morandi : Bonjour.

Frédéric Couchet : On se retrouve dans quelques secondes.
D’ici une quinzaine de minutes, notre sujet principal portera sur les logiciels libres pour l’image et la vidéo. Avec moi en studio il y a Jehan Pagès. Bonjour Jehan.

Jehan Pagès : Bonjour.

Frédéric Couchet : Et Lionel Allorge. Bonjour Lionel.

Lionel Allorge : Bonjour.

Frédéric Couchet : Et ensuite, après ce sujet, nous passerons à un point sur la directive droit d’auteur à quelques jours du vote en séance plénière au Parlement européen avec notamment Anne-Catherine Lorrain qui travaille auprès du groupe des Verts européens au Parlement européen.
Tout de suite place au premier sujet. Nous allons commencer par l’intervention de Marie-Odile Morandi qui s’occupe du groupe Transcriptions pour l’April. La chronique de Marie-Odile est intitulée « Les transcriptions qui redonnent le goût de la lecture ». Marie-Odile va nous présenter des coups de cœur. Quels sont tes coups de cœur aujourd’hui Marie-Odile ?

2’15 chronique transcriptions Podcast

Marie-Odile Morandi : Pas tout à fait des coups de cœur aujourd’hui. Nous sommes bombardés de tous côtés de mauvaises nouvelles, d’attaques à nos libertés, nous avons souvent l’impression d’un monde sans issue. Aujourd’hui je souhaitais faire un petit clin d’œil à nos auditeurs et auditrices et leur parler de personnes et de projets qui nous élèvent et qui, n’ayons pas peur des grands mots, élèvent l’humanité toute entière, car ces personnes font de la politique au sens noble du terme.
Je souhaitais donc vous parler, avec le soutien de transcriptions, d’un Italien et d’une Italienne qui font carrière en France et quelle carrière !

Frédéric Couchet : De qui souhaites-tu nous parler, Italien et Italienne ?

Marie-Odile Morandi : La première personne dont il s’agit c’est Roberto Di Cosmo. Celles et ceux qui s’intéressent à l’informatique savent qu’il est impliqué depuis très longtemps, voire depuis toujours, dans la défense des logiciels libres. Diverses transcriptions de ses interventions ont été publiées.
Je voulais rapprocher trois transcriptions récentes qui concernent la présentation de son projet Software Heritage. Par ordre chronologique :

  • en avril 2018 Roberto est intervenu à la conférence Devoxx, c’est une conférence annuelle des communautés de développeurs, à Paris, son intervention était intitulée « Software Heritage : pourquoi et comment préserver le patrimoine logiciel de l’Humanité » ;
  • en septembre 2018, Roberto a participé à une émission Autour de la question de RFI, Radio France Internationale, intitulée « Pourquoi une bibliothèque universelle des logiciels ? » et j’ai vu que cette émission avait été rediffusée en février 2019 ;
  • et récemment, lors de l’émission Libre à vous ! du mardi 12 février 2019, nous avons eu la chance et le grand honneur d’écouter Roberto et vous de bavarder avec lui, mais j’imagine que vous vous connaissiez déjà.

Frédéric Couchet : Comme tu le dis, nous avons reçu Roberto le 12 février et avec Roberto on se connaît depuis une vingtaine d’années maintenant. Le podcast de l’émission est disponible sur le site de l’April et évidemment, comme tu viens de le citer, la transcription est également disponible sur le site de l’April. Peux-tu nous rappeler l’objectif de Software Heritage ?

Marie-Odile Morandi : Je cite, l’objectif du projet est « de collecter, organiser, préserver et rendre accessible à tous et à toutes le code source de tous les logiciels disponibles. » Il s’agit donc de l’archivage de tous les codes sources de tous les logiciels disponibles dans le monde ; c’est la création d’une bibliothèque universelle des logiciels, c’est donc un projet d’envergure mondiale.
En lisant les transcriptions vous pourrez connaître la genèse de ce projet. Vous trouverez les liens vers ces transcriptions sur le site de l’April, à la page de références de l’émission d’aujourd’hui.

Frédéric Couchet : Est-ce que tu considères que l’idée de Roberto est une idée géniale, novatrice, que personne d’autre n’avait eue avant ?

Marie-Odile Morandi : Oui. C’est ce qu’il explique dans ses interventions et dans les transcriptions. Certes Roberto a eu une idée géniale, mais il nous explique que son équipe, les personnes avec qui il travaille sont tout aussi géniales et que, de plus, il a eu la chance de rencontrer des responsables qui ont compris l’importance de ce travail, lui ont fait confiance et l’ont suivi parce que c’était maintenant ou jamais. En effet dit-il : « On a une opportunité unique de pouvoir encore parler à la plupart des gens qui ont écrit les premiers logiciels, qui savent comment les logiciels qui ont fabriqué Internet, qui ont fabriqué le Web, ont été développés et pourquoi ils ont été faits de telle sorte ; ces personnes sont encore vivantes. » On ne peut s’empêcher de penser à Louis Pouzin, qui approche des 90 ans et qui a été beaucoup sollicité ces derniers jours au sujet de l’anniversaire des 30 ans du Web. Peut-être se connaissent-ils et se sont-ils rencontrés !

Frédéric Couchet : Comme tu le dis, on a fêté récemment les 30 ans du Web ; occasion aussi de saluer Tim Berners-Lee et Robert Cailliau qui est un petit peu considéré comme le co-inventeur du Web il y a 30 ans. Donc Software Heritage est un projet technique, mais pas que ! C’est ça ?

Marie-Odile Morandi : On ne peut pas douter que Roberto et son équipe trouveront les solutions techniques adaptées pour réaliser ce travail titanesque. D’ailleurs il nous explique qu’une infrastructure a été mis en place, qu’un énorme aspirateur se connecte aux différents endroits de la planète dans lesquels on développe des logiciels. Il nous indique que plus de 4 milliards et demi de fichiers sources tous différents ont déjà été récupérés à partir de 80 millions d’origines. Toutes ces données seront dupliquées et conservées à divers endroits de la planète pour éviter la triste fin de la bibliothèque d’Alexandrie. C’est effectivement une énorme structure technique mais pas que !
Bien entendu pour réaliser un tel projet, la partie économique est très importante : une fondation est en train de se constituer, il faut chercher des soutiens, des sponsors et je laisse les lecteurs découvrir quels sont les sponsors de ce projet, même si la présence de certains en interpelle quelques-uns, mais les explications de Roberto sont convaincantes, le monde change !
Ce que j’ai trouvé intéressant au moment des transcriptions ce sont les questions juridiques soulevées par Roberto fervent défenseur de l’open science. Il ne manque pas de tacler le modèle encore trop souvent en vigueur qui repose sur la vente de licences et sur les notions de propriété intellectuelle, ce qui nous ramène aux combats récents directive droit d’auteur, article 13, etc.

Frédéric Couchet : On va reparler tout à l’heure de l’article 13, mais peux-tu nous rappeler les prises de proposition de Roberto Di Cosmo sur la proposition de directive droit d’auteur et son article 13 notamment ?

Marie-Odile Morandi : Je ne peux pas les rappeler dans les mots qu’il a employés, je sais qu’il est signataire ou cosignataire d’une lettre tout à fait contre cet article 13.

Frédéric Couchet : D’accord. Pourquoi peut-on penser que la politique au sens noble intervient aussi dans ce projet ?

Marie-Odile Morandi : Roberto indique que la reconnaissance de l’importance du code source des logiciels est indispensable et que ce travail est fait au jour le jour avec l’Unesco pour que le code source soit reconnu au niveau international et acquiert toute sa noblesse. Cependant, dans une des interventions transcrites, une question est posée par un responsable du projet SOHA au sujet du rôle à venir de l’Unesco. SOHA est projet de développement de la science ouverte en Haïti et en Afrique francophone. Cette personne souhaite que ce patrimoine de codes sources soit mis à disposition non seulement des étudiants, des chercheurs et de quiconque habitant le Nord de la planète mais aussi à disposition des Africains et des habitants du Sud de la planète. C’est donc un développement auquel il faudra tout à fait penser.

Frédéric Couchet : Pour rebondir sur ton introduction, tu souhaites que ces transcriptions soient lues par le maximum de personnes afin de redonner de l’espoir à chacun d’entre nous ?

Marie-Odile Morandi : Tout à fait. J’ai trouvé, en écoutant les interventions de Roberto et en transcrivant, que ce projet était vraiment en phase d’accélération. La conservation pour les générations futures de ce précieux patrimoine de l’humanité que sont les codes sources est entre les meilleures mains possibles qui en prennent le plus grand soin.
Je vous engage à réécouter Roberto Di Cosmo, homme passionné s’il en est, à relire les transcriptions. Il nous montre qu’avoir des utopies et les mettre en œuvre, avec un peu de courage et un peu de chance, c’est possible. Merci Roberto !

Frédéric Couchet : On retrouve ces références sur le site de l’April, april.org, dans la page consacrée à l’émission. Pour terminer de qui souhaites-tu nous parler maintenant ? Quelle est cette Italienne qui fait donc une carrière chez nous ?

Marie-Odile Morandi : Comme deuxième clin d’œil pour les auditeurs et les auditrices, et pour terminer la chronique, je souhaitais parler de notre amie Isabella, italienne elle aussi, coordinatrice vie associative, responsable projets pour l’April depuis 2014 et qui est intervenue de nombreuses fois dans les émissions « Libre à vous ! »
On peut écouter et lire les transcription des entretiens qu’elle a eus au fil des mois, que ce soit avec les organisateurs des Rencontres mondiales du logiciel libre, de la Fête des Possibles, du Festival des libertés numériques ou du Libre en Fête. Personne ne lui échappe !

Ce que je voulais souligner c’est que le 29 mai 2018 elle était intervenue pour présenter le groupe de travail Sensibilisation de l’April dont « le but est de réaliser, de proposer des outils de communication pour sensibiliser le public au logiciel libre », nous dit-elle.
Elle a parlé à nouveau de ce groupe le 26 février dernier pour présenter les projets qui sont en cours développement grâce aux excellentes idées qui ont émergé de ce groupe : le jeu de Gnou basé sur le jeu de l’oie et le catalogue de fiches destiné à expliquer quelles sont les principales actions menées par l’April. Elle indique que tous ces projets permettront de faciliter le travail des bénévoles, des animateurs, des animatrices des stands.

Donc si vous voulez participer au groupe Sensibilisation, vous trouverez toutes les explications sur la page de références en allant consulter, par exemple, la transcription de l’émission du 26 février.
Et si cette année, chers auditeurs et auditrices, pour diverses raisons, vous n’avez pas pu organiser ou participer aux évènements coordonnés par Isabella pour l’April, je vous encourage à relire les transcriptions de ses interventions et qui sait, pour l’année prochaine, l’enthousiasme de Isabella puisse-t-il être contagieux et vous encourager à agir pour la « priorité au logiciel libre » !

Frédéric Couchet : Merci Marie-Odile pour ce clin d’œil et cette mise en valeur du travail de Isabella Vanni qui est ma collègue à l’April et évidemment celle d’Étienne Gonnu. Je précise que Isabella sera présente la semaine prochaine dans l’émission justement pour faire sa chronique « Le libre fait sa comm’ » et parler notamment d’actions de sensibilisation.
Marie-Odile, je te remercie pour cette chronique. Je te souhaite de passer une bonne journée et on se retrouve le mois prochain.

Marie-Odile Morandi : Au revoir. Merci à vous.

Frédéric Couchet : Bonne journée. C’était Marie-Odile Morandi pour sa chronique « Les transcriptions qui redonnent le goût de la lecture ». Nous allons faire une pause musicale. Nous allons écouter Waii​-​Ha par Silva de Alegría et on se retrouve juste après.

Pause musicale : Waii​-​Ha par Silva de Alegría.

Voix off : Cause Commune 93.1

17' 28 logiciels libres pour l'image et la vidéo Écouter le Podcast

Frédéric Couchet : Nous venons d’écouter Waii​-​Ha par Silva de Alegría. C’est une musique sous licence libre comme toutes les musiques que l’on diffuse dans l’émission. Vous retrouvez la référence sur le site de l’April, april.org.

Vous écoutez toujours l’émission Libre à vous ! sur radio cause Commune 93.1 en Île-de-France et partout dans le monde sur causecommune.fm. Nous allons maintenant démarrer une discussion concernant les logiciels libres pour l’image et la vidéo avec nos deux invités Jehan Pagès. Rebonjour Jehan.

Jehan Pagès : Bonjour.

Frédéric Couchet : Et Lionel Allorge. Rebonjour Lionel.

Lionel Allorge : Bonjour.




Pause musicale : Requiem for a fish par The Freak Fandango Orchestra.

Voix off : Cause Commune, cause-commune.fm, 93.1

46’ 18

Frédéric Couchet : Nous venons d’écouter Requiem for a fish par The Freak Fandango Orchestra. Les références sont sur le site de l’April ; c’est toujours de la musique libre et vous écoutez toujours l’émission Libre à vous ! sur radio cause Commune 93.1 et partout ailleurs sur causecommune.fm.
Avant la pause nous discutions de Blender, logiciel privateur de vidéo, devenu en 2002 suite à un lancement de financement participatif pour un montant de 100 000 euros, un logiciel libre. Aujourd’hui il est très utilisé, en plein développement.
Nous allons revenir après sur la vidéo pour parler d’un autre logiciel qui s’appelle Kdenlive qu’utilise Lionel Allorge, mais avant cela on va revenir sur GIMP et un petit peu le fonctionnement du modèle économique de GIMP. Comment il se développe et aussi pour savoir un peu petit peu comment se fait-il que Jehan Pagès soit payé par le CNRS pour développer sur GIMP. Donc Jehan est-ce que tu peux nous expliquer un petit peu tout ça ?

Jehan Pagès : Déjà GIMP lui-même n’a pas vraiment de modèle économique. C’est un logiciel entièrement communautaire. On peut faire des donations ; Gnome est né de GIMP mais maintenant Gnome ils ont plein de sous, ils ont une fondation, etc., et en fait GIMP, on va dire, a un « compte » en guillemets chez Gnome. On peut donner en fait pour GIMP par l’intermédiaire de Gnome, mais cet argent n’est utilisé que pour, par exemple, du matériel, pour les contributeurs et puis aussi pour tous les ans les faire se rencontrer notamment au Libre Graphics Meeting qui est une conférence annuelle de logiciels libres pour le graphisme ; juste comme ça. Mais ça ne peut pas payer, comme il n’y a pas vraiment d’entité légale pour GIMP, ça ne paye pas de salaire ni rien de ce genre.

Frédéric Couchet : Don c’est principalement du développement communautaire bénévole.

Jehan Pagès : Voilà. On est en gros trois gros développeurs chez GIMP, à l’heure actuelle, alors il n’y a vraiment pas grand monde ; pour des petits patchs il y a d’autres gens, mais on est trois à faire la plupart des choses.

Frédéric Couchet : Les deux autres sont situés où physiquement ? Si tu le dais.

Jehan Pagès : Oui. Le mainteneur, Michael Natterer, Mitch, est en Allemagne, il a une librairie.

Frédéric Couchet : D’accord.

Jehan Pagès : Son boulot. Il développe beaucoup et je ne sais pas comment il fait parce qu’il a des employés, etc. et, entre deux livres qu’il vend il fait des patchs. On a en a une autre qui s’appelle ell, e, l, l, on ne sait pas son vrai nom, on ne sait pas où il est, on ne s’est jamais vus. En plus il est très fort, donc on pense que c’est un robot ou un alien, quelque chose comme ça. Voilà !

Frédéric Couchet : D’accord. Donc toi tu fais partie de ces trois-là. C’est finalement une petite communauté de principaux développeurs. Je suppose qu’il y a des petites contributions à côté.

Jehan Pagès : Voilà. Ensuite, pas tout à fait, un peu plus, parce maintenant GIMP et son moteur graphique se sont, on va dire, séparés. On utilise GEGL qui est le moteur graphique de GIMP et qui lui-même a plusieurs développeurs qui travaillent beaucoup. Et vu qu’on l’utilise, c’est notre moteur graphique, évidemment si on comptait ça ferait, je dirais, au moins un développeur de plus, le mainteneur de GEGL. Voilà !

Frédéric Couchet : D’accord. OK. Toi à titre personnel, en plus de ta contribution bénévole en tant que développeur de GIMP, aujourd’hui tu es au CNRS pour travailler en partie sur GIMP ? Ou totalement sur GIMP ?

Jehan Pagès : Totalement.

Frédéric Couchet : Totalement. D’accord. Qu’est-ce que tu fais là-bas ?

Jehan Pagès : En fait c’est juste un contrat d’un an. Comme ils appellent ça, ingénieur je ne sais plus quoi, c’est un CDD. C’est une équipe, un labo à Caen qui eux-mêmes développent un logiciel libre qui s’appelle G'MIC.

Frédéric Couchet : G, M, I C.

Jehan Pagès : Moi je dis « GMIC », mais je crois qu’ils disent « G MIC », donc c’est G’, M, I, C et qui est je pense, j’en suis à peu près sûr, le plugin le plus utilisé, le plus téléchargé de GIMP. En fait c’est toute une plateforme. C’est pareil, ils ont aussi, je pense, ??? on peut l’utiliser par la ligne de commande, etc. G’MIC a des centaines de filtres ; c’est une plateforme pour créer des filtres, je crois pour tester en fait ; ils font des ??? de recherche.

Frédéric Couchet : Donc ce sont des chercheurs spécialistes en traitement de l’image, qui développent un greffon à GIMP, qui peut être utilisé aussi, comme tu le dis en ligne de commande, c’est-à-dire tout seul, pour appliquer des filtres divers et variés à des images.

Jehan Pagès : Exactement.

Frédéric Couchet : Donc toi tu es embauché pour un an pour travailler là-dessus.

Jehan Pagès : En fait moi au début ils voulaient m’embaucher pour faire un plugin Photoshop pour G’MIC et je leur ai dit non, que ça ne m’intéressait pas vraiment. Finalement ils ont changé le truc, parce que je travaille en fait sur l’amélioration de l’architecture pour installer des plugins dans GIMP. À l’heure actuelle c’est encore un peu à l’ancienne, on prend un zip sur Internet qu’on met dans un dossier et puis il faut...

Frédéric Couchet : Tu veux dire pour faciliter l’installation d’un greffon sur son ordinateur.

Jehan Pagès : Exactement.

Frédéric Couchet : D’accord.

Jehan Pagès : Là l’idée serait plus à la Firefox ou autre, c’est-à-dire on peut chercher des extensions, on peut les installer en cliquant.

Frédéric Couchet : On clique sur un bouton.

Jehan Pagès : En fait ça les intéressait parce que ça permet aussi d’étendre, enfin de faire mieux connaître G’MIC, etc. Ils ont été intéressés par ça et ensuite, comme je sais qu’ils font plein d’algorithmes vachement intéressants, dont un qu’on appelle la colorisation intelligente ; ça aussi ça m’a intéressé. On a discuté et j’ai déjà fait un premier projet dans le cadre de mon contrat et qui est fini, ça va sortir je pense d’ici quelques jours, dans la prochaine version de GIMP, c’est d’implémenter la colorisation intelligente dans GIMP. Ce sont des algorithmes : quand on colorie dans un espace fermé, on peut colorier à l’intérieur, mais par exemple s’il n’est pas bien fermé, la couleur va sortir. En fait, ça permet de deviner que là il faut relier.

Frédéric Couchet : Il faut relier pour fermer.

Jehan Pagès : Il faut fermer. C’est un peu l’idée.?

Frédéric Couchet : D’accord.

Jehan Pagès : Je pense que c’est un très bon usage de l’argent public parce que ça permet d’améliorer les logiciels libres et c’est assez cool.

Frédéric Couchet : Ah oui, c’est original (???). En tout cas c’est effectivement un bel usage de l’argent public et on espère que plus d’argent public peut être utilisé dans ce cadre-là, c’est-à-dire dans le développement de logiciels libres. Lionel, tu voulais ajouter quelque chose.

Lionel Allorge : Oui. J’avais rencontré les gens qui développent ce plugin. Ça peut sembler comme ça bizarre qu’une université développe ce genre de chose. Il y a certes un aspect créatif, mais il y a aussi un énorme aspect scientifique, c’est-à-dire beaucoup de ces plugins sont utilisés pour traiter des fichiers issus de la recherche, avec des algorithmes des fois vraiment très sophistiqués qui sont mis en œuvre dedans. Donc c’est justifié, me semble-t-il, qu’une université française développe ça et, en plus, ça va bien avec le modèle universitaire de le diffuser ensuite comme un logiciel libre.

Frédéric Couchet : Tout à fait ! Lionel tout à l’heure tu nous as parlé de Blender, de son modèle économique enfin de son modèle de libération et aujourd’hui de l’aspect fondation. Blender c’est un outil de création de vidéos, mais ce n’est pas le seul qui est utilisé, il y en a d’autres, et toi je crois que tu utilises beaucoup un logiciel qui s’appelle Kdenlive. Est-ce que tu peux nous en parler un petit peu ?

Lionel Allorge : Oui, c’est ça. Kdenlive est un logiciel pour faire du montage vidéo. L’idée c’est d’avoir fait des images animées, donc typiquement tournées avec une caméra ou de nos jours avec un téléphone, et on veut pouvoir rassembler ces images pour faire un tout cohérent, pour faire quelque chose d’intéressant. L’idée c’est qu’il faut un logiciel qui permette de couper dans toutes ces images, de les assembler correctement, éventuellement d’ajouter des effets de transition par exemple pour passer d’une séquence à une autre. Et puis, pourquoi pas, pour ceux qui s’en sentent l’âme d’ajouter carrément des effets spéciaux, d’ajouter des manipulations de l’image, par exemple des filtres comme ceux qu’on vient d’évoquer mais au lieu de les appliquer à des images fixes, on peut les appliquer à une image animée.
Donc ce logiciel est maintenant bien au point, je crois qu’on en est à la version 18 actuellement ; c’est quelque chose qui est développé de manière active et c’est un logiciel qui permet des résultats vraiment au niveau professionnel, c’est-à-dire que ça peut manipuler à peu près tous les fichiers vidéos disponibles et ça permet de faire des montages sophistiqués avec plusieurs couches d’images, plusieurs couches de son, ce genre de choses.

Frédéric Couchet : D’accord. Si quelqu’un demain veut faire du montage vidéo, entre Blender et Kdenlive ou autre outil logiciel libre de montage vidéo, est-ce qu’il y a des vraies différences ? Pourquoi toi tu préfères Kdenlive plutôt que Blender, par exemple ?

Lionel Allorge : Blender est un logiciel qui au départ est fait pour créer des images virtuelles qu’on appelle 3D, donc il inclut un module de montage vidéo. Ce n’est pas la même fonction.

Frédéric Couchet : OK ! Ce n’est pas la même fonctionnalité.

Lionel Allorge : C’est une sous fonctionnalité, sans que ça soit péjoratif, ce module marche plutôt bien, mais il est quand même limité dans ses capacités. L’énorme intérêt c’est que comme il est dans le même logiciel, il s’interface très bien avec les objets en 3D. C’est-à-dire que si on a conçu des objets en 3D d’un côté dans Blender, qu’on a fait une petite animation, on peut monter cette animation facilement tout en restant dans le logiciel Blender, donc dans un logiciel dont on maîtrise l’interface normalement.
Alors que Kdenlive est fait pour traiter plutôt pour traiter des fichiers qui ont été tournés plutôt avec des caméras vidéo et qu’il faut monter pour pouvoir faire quelque chose d’intéressant. Donc j’aurais tendance à dire que quelqu’un qui a besoin de faire du montage vidéo un peu sophistiqué a plutôt intérêt à prendre un outil spécialisé, donc Kdenlive.

Frédéric Couchet : D’accord. J’ai exposé au monde entier mes connaissances de Blender et de Kdenlive parce que je pensais que c’est un peu la même chose, mais pas du tout ! Je vois évidemment l’intérêt de Kdenlive. Donc pour Blender c’est pour les personnes qui veulent plus faire de la création d’objets animés 3D qui nécessite peut-être des compétences un peu plus compliquées parce que j’imagine que créer des objets comme ça il faut un talent supplémentaire ou pas du tout ? Est-ce que n’importe qui peut se lancer avec quelques tutoriels pour créer des images par exemple ?

Jehan Pagès : Non !

Frédéric Couchet : Non ? Jehan.

Jehan Pagès : C’est compliqué.

Frédéric Couchet : Déjà Lionel vas-y et après on parlera de l’expérience de Jehan aussi avec ZeMarmot et LILA.

Lionel Allorge : L’idée générale c’est que les logiciels dits de 3D donc qui permettent de générer des images complètement artificielles, par calcul, sont des logiciels très compliqués à prendre en main. Bien sûr il y a quelques petites choses qu’on peut faire de manière assez simple, faire une petite animation dans Blender d’un objet qu’on a récupéré dans une bibliothèque par exemple, peut se faire relativement facilement. Il y a pléthore de tutoriaux y compris en vidéo qui sont disponibles sur Internet, mais il y a ce qu’on appelle une courbe d’apprentissage qui est assez élevée. Il ne faut pas espérer faire des dessins animés type PIX’ART demain matin avec Blender ; ce n’est pas possible ! Ça demande de s’y investir et d’y investir du temps, comme disait Jehan tout à l’heure. Plus on l’utilise, plus on le maîtrise, mais on ne peut passer l’étape de l’apprentissage.

Frédéric Couchet : D’accord. Jehan, on va revenir sur le côté bénévole. Tout à l’heure en introduction tu parlais de ZeMarmot, de l’association LILA. C’est peut-être l’occasion de nous présenter ZeMarmot et l’association LILA et l’usage de ces outils que ce soit GIMP ou autre dans le cadre de ce projet.

Jehan Pagès : ZeMarmot est un film d’animation mais en 2D, donc c’est dessiné. En fait on utilise GIMP, on utilise Blender aussi mais pour la partie édition vidéo essentiellement, pas vraiment pour la 3D même si on pourrait parce que de nos jours il y a beaucoup de données 3D.
En fait moi j’ai commencé surtout à beaucoup développer GIMP. À l’origine c’était pour commencer à faire quelques petits projets comme ça parce que je connais ???? qui fait de l’animation, qui elle est professionnelle, elle a été à l’université, elle a étudié l’animation. Ensuite elle a travaillé un peu et on a commencé à essayer un peu de l’utiliser. Mais au tout début, la première fois que je lui ai montré GIMP, moi je ne connaissais pas tellement plus que ça, eh bien ça a planté, c’était un des premiers patchs que j’ai faits, quand on a débranchait la tablette graphique ça plantait, des choses comme ça, ce n’était pas vraiment utilisable. En fait j’ai commencé à faire des patchs, à en faire de plus en plus que ce qui fait que de nos jours je suis un des principaux développeurs, mais au début c’était ça, c’était parce qu’on l’utilisait.
Et nous on aime bien l’idée un peu dans notre association c’est que finalement on crée nos propres outils, on les utilise et les améliore vraiment par rapport à un usage réel. C’est-à-dire comme en fait tous les jours...

Frédéric Couchet : C’est-à-dire que vous êtes confrontés à la réalité de la création graphique et donc vous adaptez l’outil.

Jehan Pagès : Exactement. Tous les jours ??? l’utilise, elle se plaint, elle dit « ça ce n’est pas bien » et puis je corrige ce que je peux, etc., j’améliore. Depuis on a aussi fait beaucoup de fonctionnalités pour améliorer différents points. Et ça continue.
L’animation c’est un truc particulier, en plus GIMP n’est pas un logiciel d’animation. À l’époque, quand on a commencé de toute façon il n’y avait pas de logiciel. Maintenant il y en a quelques-uns qui commencent à avoir des modules animation voire certains ont été libérés. Il y en a un qui avait été utilisé par le Studio Ghibli qui a été libéré, OpenToonz, dont on a entendu pas mal parler ces dernières années, mais à l’époque il n’y avait rien donc on utilisait un logiciel de dessin et on rajoute un plugin ; j’ai développé un plugin pour organiser les dessins en animation, on va dire, que j’appelle GIMP Motion qui devait sortir un jour, mais là je ne le sors pas encore. Le code source est public, c’est dans les dépôts, dans une branche dans les dépôts de GIMP, mais on ne le sort pas en version stable encore parce que je ne le trouve pas très stable, en fait, même si nous on l’utilise tous les jours.

Frédéric Couchet : D’accord. Cette association vous avez des financements, c’est du travail uniquement bénévole ?

Jehan Pagès : Oui. On a du financement, pas énormément, mais on en a un peu et en fait quelque chose qu’on veut vraiment faire, justement, c’est professionnaliser cela. C’est-à-dire que ce n’est pas juste pour faire des petits projets amateurs. Donc on paye à l’heure actuelle ??? avec le financement mensuel. C’est un financement mensuel.

Frédéric Couchet : Via plateforme particulière ?

Jehan Pagès : Plusieurs plateformes, parce qu’on est sur ???, ???, Liberapay. Voilà Et puis il y a des gens qui donnent aussi directement à l’association. Vous pouvez aller voir sur le site, c’est libreart.info. En fait il y a plusieurs centaines de personnes parce qu’on améliore énormément le logiciel d’une part et parce qu’on fait un film qui lui-même sera libre, en licence Creative Commons BY-SA, c’est un peu comme la GPL.

Frédéric Couchet : Partage à l’identique.

Jehan Pagès : Voilà. Tout le monde peut le télécharger, se l’échanger, etc., le modifier. On donnera même tous les fichiers sources à la fin pour que les gens en fassent ce qu’ils veulent.

Frédéric Couchet : Donc c’est libreart.info. Les sites que tu as cités ce sont des sites de soutien financier mensuel où des gens peuvent donner mensuellement une petite somme à différents projets.

Jehan Pagès : Tout à fait. Ils peuvent chercher ZeMarmot dessus et ils nous trouveront.

Frédéric Couchet : ZeMarmot avec un « z ».

Jehan Pagès : ZeMarmot avec un « z », z, e, m, a, r, m, o, t, sur ???, ???, Liberapay, on y est. Si les gens veulent aider à améliorer GIMP et à sortir un film d’animation très sympa ; vous pouvez, voir vous verrez quand vous allez sur les pages, c’est très joli.

Frédéric Couchet : On a cité quelques logiciels libres image, vidéo, mais il y en a plein d’autres. On fera sans doute d’autres émissions. On n’a pas cité par exemple pour la PAO, la Publication assistée par ordinateur, Scribus. Pour dessin vectoriel, il y a Inkscape ; il y a aussi Krita pour le traitement d’images.

Jehan Pagès : Krita ils sont spécialisés sur le dessin.

Frédéric Couchet : Krita spécialisé sur le dessin. D’accord.

Jehan Pagès : Comme je disais GIMP est générique et Krita ils ont décidé de se spécialiser, ils disent « c’est pour du dessin, c’est pour de la peinture numérique ». Voilà.

Frédéric Couchet : D’accord. Les personnes qui voudraient s’y mettre est-ce qu’il a des tutoriels qui existent sur le Web ? Est-ce que vous avez des conseils ? Est-ce qu’il y a des ateliers qui existent ou des structures spécialisées qui peuvent de la formation ou de l’initiation ? Tout à l’heure on parlait de Blender et que la prise en main de Blender ce n’est pas forcément évident. Est-ce que vous avez des conseils à donner pour les personnes qui nous écoutent ?

Lionel Allorge : Pour Blender notamment, comme c’est justement complexe, il y a régulièrement des ateliers qui sont organisés. Ça c’est pour ceux qui veulent s’essayer à ça. Le conseil qu’on peut donner c’est d’aller sur un site qui s’appelle l’Agenda du libre.

Frédéric Couchet : agendadulibre.org.

Lionel Allorge : Où ils ont pouvoir chercher dans leur région des ateliers notamment sur Blender qui sont souvent organisés lors d’évènements autour du logiciel libre. Notamment à Paris, régulièrement, il y a des ateliers qui sont organisés dans le cadre de ce qu’on appelle le Premier samedi du Libre. Ça se passe à La Villette.

Frédéric Couchet : À la Cité des sciences et de l’industrie, chaque premier samedi du mois.

Lionel Allorge : Le premier samedi du mois, l’après midi et là il y a régulièrement un groupe d’utilisateurs de Blender qui s’appelle le BUG, le Blender User Group, qui se réunit et qui peut aider les gens, notamment à mettre un peu le pied à l’étrier. Après si les gens veulent se spécialiser il y a des formations beaucoup plus on va dire professionnalisantes, mais qui sont, à ce moment-là, payantes.

Frédéric Couchet : D’accord. Sur le salon on nous signale un site web qui est sur YouTube, donc des tutoriels en vidéo pour Inkscape et GIMP. C’est Charlotte Boulanger qui ne pouvait pas assister à l’émission mais qui, finalement, nous suit quand même, qui nous signale ces tutos. On va les rajouter sur la page de références sur le site de l’April. J’en profite aussi pour citer un autre type de structure qui sont les Espaces Publics Numériques ou toutes les structures de médiation numérique. Dans beaucoup il y a ce qu’on appelle les Cyber-bases ou des espaces publics numériques où souvent il y a des formations alors peut-être pas Blender ,mais GIMP a minima, Inkscape et Scribus. Jehan tu veux rajouter quelque chose.

Jehan Pagès : Oui. Surtout pour la photographie, il y a une très bonne communauté sur le Web, il faut parler anglais, c’est piixls.us, p, i, i, x, l, s, point us.

Frédéric Couchet : Donc piixls.us.

Jehan Pagès : p, i, i, x, l, s, point us. C’est Patrick David, c’est lui qui nous a fait le site web de GIMP d’ailleurs. c’est un très gros contributeur, ce n’est pas un développeur mais c’est vraiment un très gros contributeur quand même et qui fait aussi cette communauté et c’est une très grosse communauté, très bien au niveau qualité etc’est vraiment très sympa pour les photographes.

Frédéric Couchet : Très bien. On va rajouter ces références sur le site. Je vais rappeler aussi que dans le socle interministériel des logiciels libres conseillés dans l’administration, la version 2018 parce que malheureusement la version 2019 n’est toujours pas en ligne, certains de ces logiciels sont cités, il y a notamment Scribus, Avidemux dont on n’a pas parlé mais qui fait du montage vidéo, Inkscape The GIMP. Et évidemment côté lecteur multimédia le célèbre VLC dont nous avons déjà parlé dans une émission.
Jehan Pagès, Lionel Allorge, est-ce que vous souhaitez ajouter quelque chose, quelques mots de conclusion ? Lionel ?

Lionel Allorge : En tout cas il y a moyen de faire beaucoup de choses avec des logiciels libres. C’est vrai que souvent dans le monde créatif, il y a quelques grands noms qui se sont imposés, on les a cités en début d’émission, mais en fait, aujourd’hui, il y a vraiment moyen de faire beaucoup de choses. C’est souvent juste un problème de passage, de sortir du monde privateur, faire l’effort de passer au monde libre. Et comme le disait Jehan le problème c’est surtout d’accepter de passer du temps sur un logiciel. Tous ces logiciels qu’on vient de citer sont des logiciels sophistiqués, donc il faut y passer du temps et ensuite on finit par maîtriser les outils.

Jehan Pagès : Ce sera pareil sur un logiciel propriétaire.

Frédéric Couchet : Exactement.

Lionel Allorge : Exactement.

Frédéric Couchet : J’en profite. Moi en faisant l’émission de radio, j’ai découvert ou redécouvert Audacity ; il y a une certaine prise en main et on découvre des choses absolument fantastiques, des filtres, etc. Jehan Pagès, est-ce que tu veux rajouter quelque chose ?

Jehan Pagès : Non, je pense que ce que Lionel a dit c’est très bien. De manière générale, les professionnels peuvent utiliser les logiciels libres pour la plupart des choses au niveau graphisme et vidéo, etc. Il y a quelques manques, mais en tout cas pour les logiciels qu’on a cités, tout ce qui est 2D, 3D, je pense qu’il y a de quoi de faire. On peut être professionnel et il y a pas de professionnels déjà.

Frédéric Couchet : On aura l’occasion sans doute de refaire une émission, je pense notamment avec notre graphiste à l’April, bénévole, Antoine Bardelli, qui lui-même, dans le domaine professionnel, utilise beaucoup de logiciels libres pour son travail. On aura sans doute l’occasion d’en discuter. C’est effectivement un point très intéressant et important de préciser qu’on peut utiliser ces logiciels libres qu’on a cités dans le monde professionnel. Après il peut y avoir des contraintes, mais on aura l’occasion d’en reparler dans une prochaine émission.
En tout cas je vous remercie, Jehan et Lionel, d’avoir participé à cette émission.

Lionel Allorge : De rien.

Frédéric Couchet : Nous allons faire une petite pause musicale avant d’aborder le prochain sujet. Nous allons écouter Who's that kid? et on se retrouve juste après.

Pause musicale : Who's that kid? par Defy the Mall.

Voix off : Cause Commune, cause-commune.fm, 93.1

1 h 12' 30 Point sur la proposition de directive droit d'auteur Écouter le Podcast

Frédéric Couchet : Nous venons d’écouter Who's that kid? de Defy the Mall. La référence est sur le site de ‘April. Évidemment c’est sous licence libre

Nous allons aborder notre sujet suivant

1 h 23' 26 Annonces Écouter le Podcast

Frédéric Couchet : Petit jingle musical avant les dernières annonces.

Jingle musical basé sur Sometimes par Jahzzar.

Frédéric Couchet :





Wesh Tone par Realaze.