Différences entre les versions de « Libre à vous ! Radio Cause Commune - Transcription de l'émission du 14 avril 2020 »

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À la réalisation de l’émission William de la radio Cause Commune.
 
À la réalisation de l’émission William de la radio Cause Commune.
  

Version du 20 avril 2020 à 17:28


Titre : Émission Libre à vous ! diffusée mardi 14 avril 2020 sur radio Cause Commune

Intervenants : Éric Fraudain - Christian-Pierre Momon - Vincent Calame - Marc Rees - Étienne Gonnu - William de Cause Commune à la régie

Lieu : Radio Cause Commune

Date : 14 avril 2020

Durée : 1 h 30 min

Écouter ou enregistrer le podcast

Page des références utiles concernant cette émission

Licence de la transcription : Verbatim

Illustration :

NB : transcription réalisée par nos soins, fidèle aux propos des intervenant·e·s mais rendant le discours fluide.
Les positions exprimées sont celles des personnes qui interviennent et ne rejoignent pas nécessairement celles de l'April, qui ne sera en aucun cas tenue responsable de leurs propos.


Transcrit MO

Transcription

Voix off : Libre à vous !, l’émission pour comprendre et agir avec l’April, l’association de promotion et de défense du logiciel libre.

Étienne Gonnu : Bonjour à toutes. Bonjour à tous.
De la musique libre avec auboutdufil.com, un point sur le Chapril, l’archivage des courriels et des nouvelles de Marc Rees, journaliste et rédacteur en chef de Next INpact, nous allons parler de tout cela dans l’émission du jour.

Vous êtes sur la radio Cause Commune, la voix des possibles, 93.1 FM en Île-de-France et partout dans le monde sur le site causecommune.fm.
Cause Commune sur la bande FM c’est de midi à 17 heures puis de 21 heures à 4 heures en semaine, du vendredi 21 heures au samedi 16 heures et le dimanche 14 heures à 22 heures. Sur Internet c’est 24 heures sur 24. La radio diffuse désormais également en DAB+ en Île-de-France, c’est la radio numérique terrestre, 24 heures sur 24. La radio dispose également d’une application Cause Commune pour téléphone mobile.

Soyez les bienvenus pour cette nouvelle édition de Libre à vous !, l’émission pour comprendre et agir avec l’April, l’association de promotion et de défense du logiciel libre. Je suis Étienne Gonnu en charge des affaires publiques pour l’April.
Si vous êtes une auditrice ou un auditeur réguliers mais que vous avez manqué notre émission du 31 mars, ce changement de voix vous aura peut-être étonné. Rassurez-vous, Frédéric va bien et vous le retrouverez dès la semaine prochaine. L’objectif est simplement de se répartir la charge et que Libre à vous ! soit aussi peu dépendant que possible d’une unique personne, une pratique de pérennisation qui vaut aussi bien pour un logiciel que pour une émission de radio.

Le site web de l’April c’est april.org, vous y trouverez une page consacrée à cette émission avec tous les liens et références utiles, les détails sur les pauses musicales et toute autre information utile en complément de l’émission, également les moyens, bien sûr, de nous contacter
N’hésitez pas à nous faire également des retours pour indiquer ce qui vous a plu mais aussi des points d’amélioration.

Nous sommes le 14 avril 2020, nous diffusons en direct, mais vous écoutez peut-être une rediffusion ou un podcast.
Je précise que depuis l’émission du 17 mars nous diffusons dans des conditions exceptionnelles suite au confinement de la population. Toutes les personnes qui participent à l’émission sont donc chez elles. D’un point de vue technique, nous utilisons le logiciel libre Mumble.
Nous espérons que tout se passera bien et je vous prie de nous excuser par avance si des problèmes se produisent, problèmes techniques ou humains, après tout ce n’est que la deuxième fois que j’ai le plaisir de présenter Libre à vous !.

Si vous souhaitez réagir, poser une question pendant ce direct, n’hésitez pas à vous connecter sur le salon web de la radio. Pour cela rendez-vous sur le site de la radio, causecommune.fm, cliquez sur « chat » et retrouvez-nous sur le salon dédié à l’émission hashtag libreavous, dièse libreavous en bon français [#libreavous].
Nous vous souhaitons une excellente écoute.

Voici maintenant le programme de cette émission :
nous commencerons par parler de musique libre avec Éric Fraudain auteur du site auboutdufil.com, une source régulière de pauses musicales de Libre à vous ! ;
nous ferons ensuite un point sur le Chapril, le chaton de l’April, avec Christian-Pierre Momon animateur et contributeur du projet et administrateur de l’April  ;
nous parlerons ensuite de la question épineuse de l’archivage des courriels, ce sera la chronique « Jouons collectif » de Vincent Calame ;
enfin nous prendrons des nouvelles de Marc Rees, journaliste et rédacteur en chef de nextinpact.com et ami de longue date de l’April .
À la réalisation de l’émission William de la radio Cause Commune.

Tout de suite place au premier sujet.

Interview d’Éric Fraudain à propos d’auboutdufil.com, un site dédié à la musique libre

Étienne Gonnu : Nous allons commencer par auboutdufil.com, un site dédié à la musique de libre diffusion et, comme je vous disais, une source précieuse pour les pauses musicales de Libre à vous !
Nous avons le plaisir d’avoir aujourd’hui avec nous l’auteur de ce site Éric Fraudain. Bonjour Éric, est-ce que tu pourrais déjà te présenter s’il te plaît ?

Éric Fraudain : Bonjour Étienne. Je vous remercie de m’avoir invité à l’émission, c’est très gentil.
Je suis Éric Fraudain et je suis effectivement le webmaster du site auboutdufil.com. C’est un site que j’ai créé en 2006, ça fait maintenant bientôt 14 ans. C’est un site qui fait la promotion de musiques libres, essentiellement des musiques sous licence Creative Commons, donc c’est auboutdufil.com. Mon fils dort, je ne sais pas à quelle heure il va se réveiller, il est possible qu’il crie, je m’en excuse d’avance.

Étienne Gonnu : On a prévenu, conditions exceptionnelles, ça fait partie des contextes de la situation !

Éric Fraudain : Pour me présenter brièvement j’ai 40 ans et c’est vrai que la musique a toujours été une dominante dans ma vie. J’ai eu la chance de pouvoir l’appréhender sous plusieurs formes. Durant mon adolescence, j’ai joué dans des groupes de rock, j’ai joué de la guitare, essentiellement, et quelques années plus tard j’ai fait de la danse latin, du West Coast Swing. Avec le site, je suis, modestement je dirais, critique musical. J’ai la chance de pouvoir appréhender la musique sous plusieurs formes. Je reste quelqu’un d’assez ouvert et créatif et très curieux. En fait le site, finalement, a été la résultante de ma passion principale qui est la musique et également de la création de sites web. Finalement c’est le fruit de mes deux passions.

Étienne Gonnu : Super. On voit effectivement le croisement que ça peut produire, c’est très intéressant. On a une partie de nos auditeurs et auditrices qui s’intéressent aux aspects techniques, on pourra voir plus tard pour le site, on y reviendra plus tard. Je pense qu’il est plus intéressant, d’ailleurs tu as commencé, d’évoquer ta motivation qui est derrière, à la fois technique pour la création de sites et ta passion pour la musique.
Déjà, ce qui est très intéressant et ce qui nous motive à puiser dans les propositions musicales que tu fais c’est que tu as un attachement aux musiques libres, notamment aux licences Creative Commons que tu évoquais. Peux-tu, peut-être, nous expliquer pourquoi cet attachement aux musiques libres ? Comment ça t’est venu ? Est-ce que ça a été immédiat pour toi ? Est-ce que ça t’es venu du logiciel libre ? Est-ce que c’est l’inverse ? Est-ce que tu peux nous préciser cet attachement justement aux musiques librement diffusables et partageables ?

Éric Fraudain : Ma conception de la musique reste au niveau amateur, elle l’a toujours été. Je pense que l’art, et la musique en particulier, devrait être accessible au plus grand nombre. Et les licences Creative Commons ou les licences de libre diffusion en général permettent justement cette accessibilité. Et puis j’ai toujours été un petit peu à contre-courant de ce qu’on pouvait nous imposer dans les médias traditionnels, à la radio, à la télé, etc. Je suis toujours un peu partagé sur les moteurs de recommandation musicale artificiels qui, quelque part, nous bloquent dans notre découverte musicale. C’est mon avis sur le sujet, je trouve que c’est un peu artificiel et ça enlève le côté humain justement avec la musique libre. Pour moi la musique libre c’est quelque chose de très concret et l’avantage, également, c’est que les artistes sont beaucoup plus accessibles car forcément moins populaires, donc on peut échanger avec eux, donner notre impression. Ça c’est quelque chose qui est pour moi vraiment important.
Ça va faire 14 ans que je diffuse de la musique libre, je suis entré en contact avec de nombreux artistes. La plupart du temps on a des contacts réguliers par e-mail, etc., et ce qui m’intéresse aussi c’est de savoir pourquoi ils ont choisi la libre diffusion, quels sont les avantages qu’elle leur apporte, quels sont les inconvénients aussi parce qu’il n’y a pas que des avantages, il y a aussi pas mal d’inconvénients et je pense que ce serait peut-être l’occasion d’en discuter dans un autre sujet. Et surtout pourquoi la musique libre ? Parce que pour moi il y a des artistes qui méritent véritablement d’être connus et qui sont actuellement dilués dans la masse numérique, si j’ose dire.

Étienne Gonnu : C’est intéressant. Du coup ce que tu dis, mais je pense qu’on peut quand même l’évoquer rapidement, ne serait-ce que ton sentiment, ça fait effectivement 14 ans que tu fais ce travail, tu échanges donc avec des artistes.

Éric Fraudain : Ce n’est pas vraiment un travail. C’est quelque chose que je fais par plaisir.

Étienne Gonnu : D’accord. Je distingue. C’est vrai que c’est tout un autre débat distinguer ce qu’est un métier, un travail, etc., mais ça a une vraie valeur.

Éric Fraudain : Tout à fait. C’est d’ailleurs pour ça que ça dure, c’est parce que je le fais vraiment par passion et c’est ce qui m’anime.

Étienne Gonnu : Ça se ressent quand on navigue sur le site, on voit notamment la qualité éditoriale.
Si tu pouvais juste, peut-être, étoffer un petit peu. Tu me dis que tu t’intéresses à la démarche des artistes et ça nous paraît essentiel, pourquoi ils souhaitent mettre sous licence libre. Peux-tu nous donner ce que tu ressens ? Il y a quelque chose de récurrent dans les réponses de chacun ? C’est très personnel ?

Éric Fraudain : Ce qu’il faut savoir c’est qu’en général quand un artiste choisit la libre diffusion de ses musiques, c’est essentiellement pour avoir un boost au niveau de sa visibilité sur Internet et c’est d’autant plus le cas depuis ces dernières années, ça s’accélère avec des plateformes comme SoundCloud et Bandcamp notamment.
Pourquoi il y a de nombreux artistes aujourd’hui qui cherchent la libre diffusion ? C’est tout simplement parce que la musique se diffuse beaucoup plus facilement grâce à ces licences qui elles permettent vraiment d’améliorer la visibilité de l’artiste. Il y a des artistes qui peuvent avoir des centaines de milliers de vues rien que sur des plateformes de libre diffusion. Moi je ne suis pas le seul à le faire, évidemment, il y en a plein d’autres. Pour moi, le principal intérêt des licences Creative Commons c’est d’avoir une meilleure visibilité sur Internet.

Étienne Gonnu : Oui, c’est très juste. D’ailleurs tu mentionnes par exemple le fait que d’autres le font et je pense que ce travail dans un sens, cette activité, l’intérêt aussi de montrer que la réputation la musique libre d’être, entre guillemets, de la musique un peu « bas de gamme » est de moins en moins vraie : on voit bien que grâce à des sites comme auboutdufil que c’est complètement faux, qu’il y a de la musique particulièrement belle, qu’il y a de la très belle musique sous licence libre qui peut toucher.
Tu évoques le fait qu’il y a en a plein d’autres qui le font. J’imagine, ce que je comprends, c’est peut-être que tu es seul derrière auboutdufil. Je ne sais pas si tu as de l’aide, si peut-être tu cherches de l’aide ? Dans la continuité de cette question, comment se passe ta démarche de recherche ? Est-ce que ce sont les artistes qui te contactent ? Est-ce que c’est toi qui vas le contacter ? Comment s’opère ton choix ?

Éric Fraudain : J’ai toujours été seul depuis 2006. J’ai quelqu’un qui m’aide depuis un an à rédiger les reviews. C’est quelqu’un qui est aussi passionné par la musique, qui fait de très belles rédactions ; la rédaction n’a pas été spécialement mon point fort à la base, il y a des personnes qui font ça beaucoup mieux que moi. En revanche, c’est moi qui déniche, si j’ose dire, les pépites, c’est quelque chose que j’adore faire.
Ce qui me rend vraiment fier c’est de pouvoir trouver des petites pépites dans des styles complètement improbables et mon ouverture musicale est incroyable : à la base, quand j’ai commencé, je n’écoutais que du rock, je me suis ouvert musicalement en écoutant toutes les musiques et ça m’a vraiment fait un bien fou. Je ne dirais pas que je suis un spécialiste de l’electro, mais maintenant j’adore l’electro, j’adore écouter de l’electro, l’instrumental, alors qu’avant pour moi c’était inconcevable.
Je me perds dans mon discours, je ne me souviens plus de la question que tu m’avais posée.

Étienne Gonnu : Ta démarche, c’était une question très ouverte : comment tu fais tes recherches, si tu as des critères particuliers, mais tu as répondu. Je voulais juste souligner que cette ouverture se ressent parce que c’est très éclectique, il y a vraiment de tous les styles sur auboutdufil, donc cette ouverture se ressent énormément.

Éric Fraudain : Oui. C'est voulu. J’essaye aussi de faire des reviews même sur des styles sur lesquels je n’étais pas forcément très ouvert et étoffer, au fur et à mesure, des styles musicaux. Là, par exemple, je vais peut-être créer une nouvelle section qui s’appelle la trap, c’est très tendance en ce moment, c’est un nouveau mouvement rap US qui vient d’Atlanta, sur des plateformes comme SoundCloud il y a beaucoup d’artistes qui font ce nouveau style. Ce n’est pas quelque chose que j’affectionne de prime abord, mais je suis toujours à la découverte des nouveaux genres, des nouvelles tendances parce qu’il ne faut pas toujours rester, je dirais, un vieux con dans son coin avec son petit truc, il faut être très ouvert aux nouvelles tendances, aux nouvelles vagues. Donc je m’efforce d’être le plus ouvert possible et j’essaie surtout de mettre en avant les artistes.
Là je parle, je n’ai pas l’habitude de moi, je crois que c’est même la première fois que je parle de moi, je préfère parler des artistes plutôt que de parler de moi. Mais bon ! On ne peut pas inviter tout le monde à la radio !

Étienne Gonnu : La démarche est géniale et on sent aussi cette passion dans le travail éditorial. Dans le travail éditorial on sent aussi cette mise en avant des artistes et je trouve ça très appréciable. On sent la passion, notamment dans la qualité du site lui-même. Sur le salon quelqu’un nous dit nous dit que le site est très bien fait, ce que je trouve aussi.
Tu évoquais le fait de ce plaisir. Nous, à une échelle moindre et puis ça fait moins de temps aussi, on cherche pour des pauses musicales, c’est d’ailleurs comme ça qu’on est tombé sur auboutfufil et c’est vrai qu’il y a un vrai plaisir. On écoute pas mal, ça nous pousse à écouter de la musique, et quand on tombe sur un truc qui nous plaît vraiment il y a ce plaisir d’une découverte et de tomber sur une pépite comme tu l’évoquais, c’est vrai que c’est très plaisant.

Éric Fraudain : C’est ça. C’est exactement ça. Je suis tellement heureux déjà d’avoir découvert par moi-même ça et de pouvoir aider l’artiste derrière et si je pouvais tout faire pour l’aider, je le ferais.
J’ai vu sur le chat qu’il y a une personne, @macousine, qui vient de poser une question : est-ce que ce sont les artistes qui me contactent ? Oui et non je vais dire. Il y a des artistes qui m’envoient leurs démos, leurs pages SounCloud ou leurs pages Bandcamp, mais c’est vrai que c’est assez rare que je les diffuse. Le site est complètement subjectif, c’est-à-dire qu’en fonction de la qualité de l’enregistrement, la qualité de la musique, si ça me parle pas ou pas, je décide seul de le diffuser ou pas sur mon site. C’est un site personnel, c’est un blog à la base. Donc oui, de temps en temps, il y a des artistes et l’artiste Meydän qu’on va diffuser je crois.

Étienne Gonnu : Troisième pause musicale, tout à fait.

Éric Fraudain : Troisième pause musicale, c’est quelqu’un qui m’a contacté. Des fois il y a même d’autres artistes qui se connaissent entre eux qui font passer le message et, du coup, je diffuse aussi un ami à cette personne qui s’appelle Loik Brédolèse, un excellent compositeur au piano qui diffuse aussi sous licence Creative Commons By, Attribution.

Étienne Gonnu : Super. Je vois que le temps avance vite.

Éric Fraudain : Je parle.

Étienne Gonnu : C’est un plaisir c’est dommage, finalement, qu’on soit contraint mais c’est aussi la nécessité de la radio. Puisque tu participes à cette émission on t’a demandé de nous suggérer trois pauses musicales, donc les trois pauses musicales seront celles proposées par Éric Fraudain et sont listées sur auboutdufil. Je vais te demander de présenter la première. Mais avant ça assez rapidement, on mentionnait les licences. Ce que je trouve très agréable sur ton site c’est que les licences sont très claires, on peut filtrer par licence et ça c’est une démarche que forcément, d’un point de vue April, on apprécie énormément. Est-ce que tu peux nous dire quelques mots rapidement de ce dont tu te sers techniquement pour le site ?

Éric Fraudain : Techniquement j’utilise un CMS qui n’est plus maintenu depuis 2008, C’était LoudBlog,loudblog.com, par contre je crois que le site est toujours actif. Forcément, vous vous doutez bien que j’ai dû moi-même faire toutes les mises à jour. Techniquement parlant je me base sur du Apache, PHP, MySQL. À une époque MySQL était libre, était un logiciel libre, je ne sais as si c’est toujours le cas.
J’ai fait évoluer moi-même, j’ai repris en main le moteur du CMS LoudBlog, les docs, j’ai fait toutes les mises à jour PHP, je suis sur la dernière version de PHP. J’ai développé moi-même les extensions. J’ai rajouté petit à petit des fonctionnalités sur le site qui n’étaient pas présentes à la base dans le CMS de LoudBlog. LoudBlog c’était le squelette qui m’a permis d’ouvrir le site, mais derrière j’ai développé énormément de plugins en PHP moi-même. C‘est pour ça que c’est du sur-mesures, c’est du fait main sur-mesures. J’ai tout fait à la main, à l’ancienne, comme je disais.

Étienne Gonnu : Ce qui en fait vraiment un blog personnel comme tu le disais et c’est bien. Tu as le carcan et le contenu qui sont personnels.
Je disais que la première pause musicale va être Ilotona par Zero Project. Est-ce que tu veux en profiter pour faire le lancement, nous présenter un peu ce morceau ? Pourquoi tu l’as sélectionné ? Pourquoi tu l’a référencé sur auboutdufil.com ?

Éric Fraudain : Ça fait partie de mes plus belles trouvailles. Derrière Zero Project il y a une personne qui s’appelle Nikos, ce n’est pas le Nikos qu’on connaît, qui est à la télé. C’est un Grec. Pourquoi il a appelé son site Zero Project ? En fait il avait en tête qu’au commencement de chaque chose il y a le zéro. C’est pour ça qu’il l’a appelé Zero Project. Chacune de ses musiques, et ça je l’ai expliqué dans ma review, est vraiment conçue comme un voyage à part entière, c’est vraiment une musique qui nous fait voyager : quand on écoute sa musique on est ailleurs. Il a réussi à avoir un style très personnel, très expressif, je dirais à la limite de l’hypnose. Quand on écoute on est vraiment ailleurs, enfin c’est mon cas.

Étienne Gonnu : Oui, j’ai un peu ressenti aussi, tu le dis très bien.

Éric Fraudain : En ces temps de confinement j’espère que cette musique va vous permettre de vous évader quelques minutes.
Juste pour votre info, il y a deux versions de cette musique. Il y a une version d’un peu plus de trois minutes qui est destinée aux passages radio. Si vous aimez vraiment, vous pouvez aller sur le site zero-project.gr où vous pourrez télécharger légalement gratuitement l’extended version qui fait, je crois, huit minutes.

Étienne Gonnu : D’accord. On mettra tout ça, on rajoutera les références sur la page dédiée. Un grand merci Éric, on sent ta passion, c’est génial.
Je vous propose du coup de ne pas retarder la chose. On va écouter tout de suiteIlotona par Zero Project.
Encore merci à toi Éric. Bonne journée.

Éric Fraudain : Merci. Bonne journée.

Pause musicale : Ilotona par Zero Project.

Voix off : Cause Commune, cause-commune.fm, 93.1.

Étienne Gonnu : Nous venons d’écouter Ilotona par Zero Project, disponible sous licence libre Creative Commons Attribution. Vous retrouverez les références sur le site april.org. Je vous invite à aller sur ces références qui vont amèneront directement sur auboutdufil.com où vous aurez aussi accès au travail éditorial fourni par Éric Fraudain que nous venons d’entendre. Je précise qu‘il a oublié un point qui lui semble extrêmement important et qui est effectivement très important : il faut aussi soutenir les artistes qui mettent leurs contenus sous licence libre de la même manière qu’on peut soutenir les projets libres, les soutenir par le don et aussi, simplement, par les messages pour leur dire que leur musique vous a beaucoup plu.

Vous écoutez toujours Libre à vous ! sur radio Cause Commune, la voix des possibles, 93.1 FM en Île-de-France et partout ailleurs sur le site causecommune.fm. Je suis Étienne Gonnu en charge des affaires publiques pour l’April et nous allons passer au sujet suivant.

Des nouvelles du Chapril avec Christian-Pierre Momon, administrateur de l’April

Étienne Gonnu : Nous allons poursuivre avec Christian-Pierre Momon, cpm pour les intimes, bénévole inestimable de l’April, avec qui nous allons discuter du Chapril, le chaton de l’April.
Pour remettre dans le contexte CHATONS, le Collectif des Hébergeurs Alternatifs, Transparents, Ouverts, Neutres et Solidaires est une initiative essentielle en général mais particulièrement dans cette période de confinement : on voit bien que les outils de partage et de collaboration à distance sont cruciaux. C’est dans ce cadre-là que nous avons pris des nouvelles la semaine dernière par la voix de Angie Gaudion de Framasoft. D’ailleurs je ne peux que vous inviter à écouter ce podcast de Libre à vous !, numéro 61, que vous retrouvez sur april.org.
Dans la continuité de cette émission de la semaine dernière, il nous apparaît logique de prendre des nouvelles du Chapril, le chaton de l’April et c’est pour ça que j’ai le grand plaisir d’accueillir Christian pour en parler, qui est donc l’animateur de ce projet et un contributeur bien sûr. Bonjour Christian. Déjà comment vas-tu ?

Christian-Pierre Momon : Bonjour. Bonjour Étienne, bonjour tout le monde. Je vais du mieux possible.

Étienne Gonnu : Dans le contexte c’est déjà bien.
Est-ce que tu peux déjà nous présenter un peu le Chapril, maintenant on sait que c’est un chaton. Combien y a-t-il de services ? Combien y a-t-il de contributeurs et de contributrices ? Faire un petit topo de la situation ?

Christian-Pierre Momon : Oui. Quand Framasoft a lancé cette initiative de Collectif CHATONS pour ne plus être la seule structure qui mette des services numériques libres en ligne, qui montre que c’est possible, qui permette aux utilisateurs de s’évader des GAFAM et de reprendre leurs libertés numériques.

Étienne Gonnu : Les GAFAM ces fameux géants du Web, Google, Amazon, Facebook, Apple et Microsoft.

Christian-Pierre Momon : Voilà. La question s’est posée au sein de l’April pour savoir si on allait se lancer ou pas par rapport à cette initiative et la décision a été prise de le faire. Il y a eu un élan pour le faire, donc nous avons monté une plateforme. Après, nous avons commencé à mettre des services en place. Nous avons recruté des animateurs pour gérer ces services-là, parce que le Chapril c’est une équipe, une dizaine de personnes aujourd’hui. Nous gérons sept services et on compte encore en rajouter régulièrement.
Aujourd’hui, en tant que services, nous avons un éditeur de texte collaboratif en ligne, un pad, nous avons Framadate, une instance Framadate pour faire des rendez-vous, nous avons un outil de réseau social Mastodon, nous avons un outil de collaboration, de partage d’agenda, de fichiers, de contacts, qui s’appelle Nextcloud. On a plein de choses, il faut que je regarde la liste parce qu’on en a tellement !

Étienne Gonnu : Oui et ça s’incrémente assez rapidement. De toute façon, même si tu en oublies un, tout est listé sur le site chapril.org, qui liste tous ces différents services, qui explique. Site d’ailleurs magnifique, réalisé par Antoine Bardelli, un autre bénévole, graphiste de l’April, et qui liste très clairement ces différentes initiatives.

Christian-Pierre Momon : Absolument.
Au début du confinement s’est posée la question de savoir ce que pouvait faire le Chapril pour apporter de nouveaux services. On ne se précipitait pas pour créer de nouveaux services. On faisait en sorte d’avoir des bénévoles pour le porter. Nous avons des bénévoles qui gèrent l’infrastructure du Chapril, tout ce qui est technique, les VM [virtual machines], le routage, le courriel, les aspects un peu techniques d’une plateforme et, de l’autre côté, on a les services proprement dits. Nous on essaye de faire en sorte que les gens, les animateurs n’aient que ça à gérer pour que ça reste plaisant à faire et d’une charge raisonnable. On a tous aussi des vies à côté, donc il faut arriver à pouvoir gérer les services au cours du temps sans que ça prenne trop de temps.

Étienne Gonnu : Tu soulèves un point qui est important : le Chapril est entièrement bénévole. Il y a un point qui me paraît important peut-être à préciser : effectivement, l’infrastructure du Chapril est autonome par rapport à celle de l’April, des bénévoles qui font de l’administration système pour l’April, parfois on retrouve les mêmes personnes, mais elles s’occupent indépendamment de l’infrastructure de Chapril ce qui nécessite une certaine pérennité aussi. Pour la pérennité il faut des personnes motivées qui s’engagent, qui s’engagent bénévolement et c’est toute l’importance de faire faire une base solide.

Christian-Pierre Momon : Absolument. C’est pour ça qu’on est une dizaine et c’est pratique de se répartir la charge de travail.
Dans la vie de la mise en place d’un service, il y a une grosse charge de travail au début parce que oui, il faut mettre des choses en place. Après, en principe, le service tourne, il n’y a que les mises à jour à faire et c’est relativement plaisant et léger. Il y a aussi la modération à faire, il faut répondre aux courriels des gens, aux demandes des gens ou aux encouragements des gens, ça demande trois à quatre heures par semaine, donc ça devient raisonnable.

Étienne Gonnu : C’est un vrai travail bénévole. Comme tu le dis c’est un service, il y a une certaine continuité et, pour que ce soit pérenne, il faut justement assurer aussi cela et c’est important ce travail-là. D’ailleurs bravo parce que c’est quand même une belle réussite !
Donc une dizaine de personnes. J’imagine que vous recrutez. Est-ce qu’il y a des projets dans les tuyaux ?

Christian-Pierre Momon : On recrute.
Effectivement ce ne sont que des bénévoles, mais on essaye de faire ça le plus professionnellement possible. On a une belle plateforme, on a des sauvegardes, on a de la supervision, on a de la redondance, donc c’est quand même assez solide derrière.
Au début de la période de confinement s’est posée la question de savoir ce qu’on pouvait faire pour participer, parce qu’on savait que les gens allaient faire un énorme effort pour être confinés, que ce n’est pas drôle, que les gens ont besoin de faire des échanges, d’avoir des contacts, de communiquer, donc on s’est posé la question de quels services on pouvait mettre en place. On s’est lancé dans l’étude des services disponibles.
On avait déjà des services qui étaient prévus, mais on attendait d’avoir l’animateur qui allait les prendre en charge. Là, du coup, on a pris sur nous de ne pas attendre l’animateur. Typiquement on a donc déployé un service d’audioconférence qui s’appelle Mumble avec la possibilité d’avoir une interface web ; c’est quelque chose de nouveau qu’on a découvert au passage, on en a profité. Mumble c’est quelque chose qui existe depuis très longtemps.

Étienne Gonnu : C’est d’ailleurs le logiciel qu’on utilise là.

Christian-Pierre Momon : Exactement, et qui a client lourd, qui existe pour plusieurs plateformes, qui permet donc, avec une très petite bande passante, on peut avoir une connexion très faible, d’avoir une très bonne qualité d’échange au bout du monde, de l’autre côté de la planète ou même par téléphone et ça, ça marche bien et avec beaucoup de monde. On n’a pas de problème de nombre utilisateurs. Récemment on a découvert qu’il y avait quelqu’un qui avait fait une interface web qui rend la chose encore plus accessible au plus grand nombre. Du coup on a déployé un serveur Mumble et son client web, c’est disponible sur mumble.chapril.org. N’hésitez pas, c’est fait pour et c’est super de pouvoir avoir des contacts avec les gens.

Étienne Gonnu : Tu mets justement le point sur une question importante : qui peut utiliser les services du Chapril ? On sait qu’il y a eu un travail important sur les conditions d’utilisation ; j’imagine que certains services sont restreints et peut-être pas d’autres. Est-ce que tu peux nous faire un point sur cet aspect s’il te plaît ?

Christian-Pierre Momon : Les membres qui mettent à disposition des services numériques libres au sein du Collectif, ça peut être des entreprises, ça peut être des associations, et ils peuvent mettre des conditions à l’utilisation des services, par exemple être adhérent.
Au sein de l’April, la stratégie, la politique, c’est de donner accès au plus grand nombre avec le moins de barrières possibles, donc sur le Chapril tous les services sont utilisables par tout le monde.

Étienne Gonnu : Il suffit d’aller sur le site et on peut utiliser le service sans avoir besoin d’être membre, sans avoir besoin de montrer patte blanche ?

Christian-Pierre Momon : Absolument. Bien sûr vous êtes encouragé à adhérer, à soutenir l’association. Nous avons besoin de vous, 4000 adhérents c’est bien, mais il nous en faut plus pour pouvoir faire encore plus de belles choses. N’hésitez pas, utilisez-les, parlez-en autour de vous, c’est fait pour.

Étienne Gonnu : Parfait ! Peut-être qu’on peut revenir. On a besoin de personnes qui adhèrent, mais on a aussi besoin de compétences notamment au sein du Chapril. Est-ce qu’il y a des compétences en particulier que tu aimerais appeler à rejoindre le Chapril ou, j’imagine, toutes les bonnes volontés, quelles qu’elles soient, sont les bienvenues ? Est-ce qu’il y a des compétences en particulier qui seraient utiles ?

Christian-Pierre Momon : Il y a plusieurs rôles pour pouvoir participer au Chapril et pas que des rôles techniques. On a besoin de gestion de projet parce qu’il faut animer l’ensemble des services, les tickets, les réunions, les personnes.

Étienne Gonnu : C’est quoi un ticket ?

Christian-Pierre Momon : Un ticket c’est une tâche à faire, soit une question soit un incident soit une tâche à faire plus tard.

Étienne Gonnu : OK. Donc ça peut venir d’un utilisateur, ça peut venir d’une autre personne qui contribue au Chapril qui dit « tiens j’ai ce problème-là » ou « tiens, moi en tant qu’utilisateur je n’arrive pas faire ça ». C’est une manière de signaler quelque chose.

Christian-Pierre Momon : Exactement. Aujourd’hui, sur le Chapril, on gère environ 150 tickets ouverts. Voilà !

Étienne Gonnu : C’est impressionnant !

Christian-Pierre Momon : Donc il y a vraiment une gestion de projet. On a sept services ouverts mais en fait, à côté, on a des services d’infrastructure et tout ça il faut suivre, il faut savoir où on en est et les tickets ça aide.
Donc il y a de la gestion de projet. Il y a de la modération. Il y a du rédactionnel, il faut pouvoir rédiger les fiches des services, faire de tutoriaux et puis des articles ou des conférences. Et d’un point de vue technique, effectivement on a quand même besoin de techniciens qui vont être capables d’installer un service, de le comprendre et de s’en occuper pour le faire vivre. Donc effectivement, on est preneurs de ça pour avoir encore plus de services, notamment on est en train d’étudier la mise en place d’un service de visioconférence, Jitsi Meet qui est le produit qui ressort en ce moment et qui est très utile pour les gens pour avoir une communication visuelle. Comme il y a beaucoup d’instances qui ont été créées, il y a des centaines d’instances qui ont été créées, on va le faire, mais en prenant notre temps.

Étienne Gonnu : Oui, pour faire les choses bien pour qu’elle dure aussi.
En parlant de Jitsi, une des personnes qu’on a reçues sur Libre à vous !, lors du Libre à vous ! ! de la semaine dernière, c’est le fondateur et le responsable du projet Jitsi. Vous pouvez retrouver le podcast sur notre site, on mettra bien sûr la référence.

Christian-Pierre Momon : Le monde est petit ! C’était une formidable rencontre !

Étienne Gonnu : Une question nous a été posée sur IRC pendant la semaine, qui est un outil de discussion en ligne par clavardage comme on dit : est-ce qu’il y a un outil de traduction comme Pootle ou Zanata ? Je ne connais pas ces outils, je ne suis pas informaticien. Est-ce ça c’est en projet par exemple ?

Christian-Pierre Momon : Je ne connais pas ces outils. Nous sommes prêts à étudier les propositions d’outils, si c’est libre, que ça peut être utile et que les ressources demandées sont compatibles avec notre plateforme qui est quand même assez solide, eh bien du coup il n’y a aucune raison qu’on ne le fasse pas. Et ça pourrait être très pertinent parce que la traduction en ligne c’est effectivement quelque chose qui est très utile.

Étienne Gonnu : Il y en a plein utiles et celui-là effectivement l’est. Tu viens de lister de manière très claire les critères. Effectivement tous les logiciels, toutes les propositions sont bienvenues à condition que quelqu’un puisse faire ce travail-là parce que ce n’est jamais anodin, que le logiciel soit libre et bien sûr qu’il y ait les ressources derrière, mais ça, ça se fera au travers de la discussion justement avec le Chapril lui-même et les bonnes volontés.
Une autre question par Clache également, c’est le pseudonyme de la personne qui pose la question : est-ce qu’il est envisagé d’héberger des comptes utilisateurs IRC, donc cet outil de discussion, pour les membres de l’April ?

Christian-Pierre Momon : Je n’ai pas compris la question, je suis désolé.

Étienne Gonnu : La question pourra être reformulée peut-être plus tard sur IRC, je ne saurais pas te la retraduire plus clairement, ce n’est pas grave..

Christian-Pierre Momon : Il est possible qu’on mette un client IRC effectivement disponible. Après c’est vrai que dans IRC on peut enregistrer des comptes. Du coup, il faudrait voir précisément l’idée qui est derrière et là je ne la vois pas. Désolé Clache, on en reparle sur IRC. Vous êtes invités sur le canal IRC April, venez nous voir, on peut en parler

Étienne Gonnu : Finalement c’est aussi ça et, en fait, cette période de confinement montre justement la force du logiciel libre, ses capacités d’adapter, de faire remonter des questions, des échanges et à travers l’échange et en repartant des besoins identifiés par les premières personnes concernées, de développer. On avait besoin d’un client web pour Mumble, eh bien des gens se sont saisis de la question. Là une personne a une question, eh bien par l’échange elle va peut-être pouvoir trouver une solution ou se rendre compte, qu’en fait, il y a d’autres solutions qu’elle n’avait pas envisagées. Toute cette richesse et toute cette souplesse qu’amène le logiciel libre. Christian, le temps avance, est-ce que tu aurais un dernier message à faire passer, une dernière chose à dire avant qu’on enchaîne sur la pause musicale ?

Christian-Pierre Momon : Oui. La période n’est pas facile et elle va certainement être encore moins facile à la sortie. Il ne faut pas que les gens pensent qu’ils sont isolés, seuls, dans leur coin, et qu’il n’y a pas d’outils disponibles pour eux. Il y a le logiciel libre. C’est un outil, ce n’est pas la solution, mais c’est un outil pour pouvoir faire des choses soi-même et les faire avec les autres.
Donc ne pas hésiter à contacter les clubs d’utilisateurs de logiciels libres, les GULL. Ne pas hésiter à contacter les chatons, les membres du Collectif CHATONS. Il y a des choses à faire ensemble pour passer les moments difficiles.
Du coup, je voudrais citer un lien c’est entraide point chatons avec un « s » point org [entraide.chatons.org], qui est une page qui a été faite par le Collectif auquel on a participé, qui permet d’accéder très facilement à plein de services numériques libres en ligne qui sont répartis sur l’ensemble des membres du Collectif et qui permettent, comme ça, d’absorber la charge et, en même temps, de faire découvrir plein de services qui sont à votre disposition. N’hésitez pas.

Étienne Gonnu : Angie Gaudion a parlé la semaine dernière de ce site et tu fais bien d’en reparler parce qu’il est vraiment super. L’idée derrière est géniale, la réalisation est très simple mais extrêmement efficace. C’est un site à recommander. On mettra bien sûr le lien en référence.
Tu parlais de ces groupements d’utilisateurs et d’utilisatrices de logiciels libres, une bonne manière de les trouver c’est l’agendadulibre.org. On mettra bien sûr cela en référence.
Je trouve que c’est une très belle conclusion. Christian, je te remercie d’avoir passé ce moment avec nous et je te dis à bientôt. Bonne journée.

Christian-Pierre Momon : Avec plaisir. Bonne journée à vous.

Étienne Gonnu : Salut Christian.
Nous allons faire une pause musicale. Je vous propose d’écouter une proposition d’Éric Fraudain pour auboutdufil.com, Feel Sorry par A Virtual friend. On se retrouve juste après. Belle journée à l’écoute de Cause Commune, la voix des possibles.

Pause musicale : Feel Sorry par A Virtual friend.

Voix off : Cause Commune, cause-commune.fm, 93.1.

Étienne Gonnu : Nous venons d’écouter Feel Sorry par A Virtual friend, disponible sous licence libre Creative Commons Attribution. Vous retrouverez les références sur le site de l’April, april.org.
Vous écoutez l’émission Libre à vous ! sur radio Cause Commune, la voix des possibles, 93.1 en Île-de-France et partout ailleurs sur le site causecommune.fm.
Je suis Étienne Gonnu en charge des affaires publiques pour l’April. N’hésitez pas à participer à notre conversation sur le salon web dédié à l’émission sur le site causecommune.fm, bouton « chat » ; le salon est d’ailleurs très vivant aujourd’hui.
Passons maintenant au sujet suivant

L'archivage des courriels, dans la chronique « Jouons collectif » de Vincent Calame, bénévole à l'April

Étienne Gonnu : Nous allons poursuivre avec la chronique de Vincent Calame, « Jouons collectif », qui va aujourd’hui nous parler de la question épineuse s’il en est de l’archivage des courriels. Bonjour Vincent.

Vincent Calame : Bonjour Étienne.

Étienne Gonnu : Comment vas-tu ?

Vincent Calame : Très bien.

Étienne Gonnu : Dans le contexte.

Vincent Calame : Oui, dans le contexte, tout à fait, on ne va pas insister là-dessus.
Je vais parler de la question des courriels mais, pour commencer, je vais partir du constat qu’on peut voir depuis quelques années, une multiplication d’outils à disposition des collectifs pour organiser leur communication via des systèmes de messagerie instantanée.
Pour en citer un seul dans le domaine du Libre, je pense par exemple à Rocket.Chat, c’est un système qui propose différents salons de discussion, dans lesquel vous pouvez accéder à tout l’historique de la discussion. Ces outils ont une ambition commune, c’est proposer une alternative au bon vieux courriel, en particulier en fluidifiant les échanges.
À titre personnel, je ne sais pas si l’objectif est atteint ou non parce qu’il y a souvent une question pratique et de culture de la messagerie instantanée, mais je dois bien reconnaître que ces systèmes ont deux avantages : vous n’avez pas à vous préoccuper de la gestion des destinataires parce que vous écrivez dans un salon et l’historique des discussions est facilement accessible.

Étienne Gonnu : Oui, ce n’est pas forcément original et novateur. Dans les courriels on sait que la liste de diffusion existe depuis longtemps : on écrit à la liste, les archives sont publiques ou non au gré des administrateurs. C’est vrai qu’à l’April on utilise beaucoup cet outil pour nos groupes de travail.

Vincent Calame : Oui, tout à fait, ce n’est pas une solution qui date d’hier. Pour moi, à titre personnel, la liste de diffusion c’est l’outil que je préfère, mais j’observe sur le terrain que cette culture de la liste de diffusion n’est pas très partagée. J’ai l’exemple en tête d’un petit groupe de travail auquel je participe, j’ai mis en place une liste de diffusion et pourtant les personnes continuent d’écrire en faisant une copie à tous de façon très classique.
En fait, vous utiliserez efficacement la liste de diffusion si vous maîtrisez un tant soit peu votre courrielleur, votre logiciel de gestion de courriel et en particulier la fonction des filtres.

Étienne Gonnu : Qu’est-ce que c’est ces filtres ?

Vincent Calame : Les filtres, en tout cas c’est le terme qui est utilisé dans le logiciel Thunderbird, c’est ce qui permet de classer automatiquement les courriels reçus en fonction des éléments du message. Par exemple les listes de diffusion ont souvent préfixé un petit identifiant. Donc quand vous faite un filtre sur cet identifiant, le courriel va pouvoir atterrir directement dans le dossier, ce qui permet de ne pas surcharger votre dossier entrant, de classer immédiatement le courriel et de pouvoir consulter au moment qui vous arrange le dossier qui correspond à la liste de diffusion.
Sous Thunderbird toujours, quand c’est combiné avec l’option de discussion groupée qui, au lieu d’afficher les courriels les uns à la suite des autres permet de les avoir sous la forme d’une arborescence avec une discussion sujet par sujet, ça permet d’avoir vraiment une vue globale et rapide de tous les échanges. Franchement, moi je ne connais pas mieux comme système. Pourtant il m’est souvent arrivé de présenter justement cette fonction de filtre sous Thunderbird à des utilisateurs pour faire un peu de promotion, mais je crois que je n’ai jamais réussi à convaincre qui que ce soit d’en configurer.

Étienne Gonnu : Pour quelle raison à ton avis ?

Vincent Calame : Je ne peux émettre que des hypothèses. Mon sentiment c’est que le courriel reste quelque chose, finalement, de très personnel même lorsqu’il s’agit d’une adresse professionnelle, c’est quand même quelque chose qui est à son nom. Chacun gère un peu sa boîte comme il l’entend, il n’y a pas de norme collective.
Dans le cadre de mon travail, j’interviens quelque peu mais très peu sur les comptes des personnes qui pourtant ont un courriel avec le nom de leur structure et lorsque j’interviens je constate des pratiques vraiment très différentes de classement : ça va d’une arborescence très fouillée et très détaillée à un fourre-tout où tout reste dans le courrier entrant, j’ai même pu voir un courrier entrant avec plus de 3000 courriels non lus, c’était un peu inquiétant. Dans ce cas-là je préfère vite passer mon chemin, ça prendrait beaucoup d’énergie pour changer de telles habitudes de travail de la personne. Il y a vraiment une approche personnelle dans la gestion du courriel, d’ailleurs ce caractère personnel, même d’une adresse professionnelle, est reconnu par la jurisprudence d’après ce que j’ai pu glaner comme informations sur le sujet sur Internet. L’usage de son adresse professionnelle pour des raisons privées est tout à fait accepté, dans les limites du raisonnable, et si vous identifiez clairement votre correspondance privée dans vos dossiers, par exemple en la mettant dans un dossier appelé personnel ou privé, votre employeur n’a pas le droit d’y accéder, ce qui peut être aussi utile dans le cas d’activités syndicales.
Du coup, je trouve que comme c’est très personnel, du coup l’archivage des courriels lui est un vrai casse-tête. Que faire par exemple quand une personne quitte une structure ? Est-ce qu’on doit supprimer son compte ? Le problème c’est que souvent le courriel est aussi l’outil principal de communication, donc il y a certaines informations et certains historiques de discussion qui ne sont présents que dans le compte. Dans ce cas-là on est obligé d’aller fouiller et on est vite perdu face à l’arborescence de dossiers qui suit une logique de classement qu’on a du mal à déchiffrer qui est celle de la personne qui est partie. Au final, on se d’ailleurs rend compte que la manière la plus efficace pour retrouver c’est de rechercher par les adresses des interlocuteurs.
Étienne, je ne sais pas comment tu fais pour classer tes courriels. Moi, mis à part les filtres que j’ai évoqués, quand je classe je le fais par adresses et non par thèmes.

Étienne Gonnu : C’est vrai que j’essaie de m’appuyer au maximum sur des filtres. Pour les courriels qui n’entrent pas dans ces cases, à part quelques dossiers que je crée, on va dire ad hoc, pour garder une archive spécifique par exemple s’il y a une réunion importante avec beaucoup d’échanges, un appel à signer une tribune avec pas mal d’allers-retours, d’amendements, etc., j’aime bien avoir une archive dédiée. Sinon, je ne suis pas sûr que ce soit forcément recommandable, mais je crois que je fais un peu ce que tu évoquais, je laisse un peu dans ma boîte de réception principale, ma boîte entrante et je m’appuie beaucoup sur la fonction de recherche de mon courrielleur, notamment sur le champ expéditeur. Je m’appuie pas mal sur ma mémoire, ce n’est pas forcément idéal et, je sens que j’ai une large capacité d’amélioration, mais les habitudes sont ancrées. Parfois il faut peut-être se secouer !

Vincent Calame : Oui. Les habitudes se changent effectivement, par contre c’est son outil à soi, donc, au fond, tant qu’on se retrouve dans son propre foutoir, pour ne pas utiliser d’autres termes, eh bien ça fonctionne et c’est vrai que j’ai souvent entendu des gens dire « un jour j’archiverai, un jour j’archiverai » et je n’archiverai pas. D’ailleurs dans Thunderbird il y a une fonction « Archives » mais qui se contente finalement de classer par année les courriers électroniques.
C’est vrai que d’un point de vue collectif parce que de l’autre côté, du collectif, c’est un peu plus problématique cette liberté de chacun à mettre son information comme il veut. On voit bien là l’avantage qu’ont ces systèmes dont j’ai parlé en début de chronique où on organise de manière centralisée les discussions sur un serveur commun, donc on force finalement les utilisateurs à structurer un peu plus leur information.
Cela dit, moi je pense que pour une structure, la seule solution valable c’est de pousser ses membres à archiver en dehors des courriels les informations vraiment importantes, quitte, je pense, même à transformer une correspondance en fichier de traitement de texte et là à mieux les classer. C’est mon avis. Chacun doit avoir une expérience différente là-dessus, une opinion là-dessus, mais il n’y a pas de meilleure solution. Je pense que le mieux est de faire l’effort d’une sélection et d’une extraction de ses informations importantes vers un système plus structuré.

Étienne Gonnu : Effectivement. D’ailleurs de manière générale on incite plutôt les gens, quel que soit l’objet en question, à faire des sauvegardes, à faire des sauvegardes à différents endroits parce qu’en termes de pérennité c’est vachement important, surtout pour les informations importantes.
Sur le salon @macousine, et je suis tout à fait d’accord, dit l’importance de l’objet, de bien nommer les courriels parce que ça facilite la recherche ensuite. Je pense que ça fait écho et c’est que ce que tu amènes souvent dans tes chroniques, l’importance du collectif, réfléchir collectivement, se former collectivement, peut-être avoir une certaine rigueur dans les nommages, peut-être partager certains nommages dans nos objets. C’est aussi une pratique collective qui peut, peut-être, faciliter pour chacun son archivage, cet archivage de tout le monde.

Vincent Calame : Typiquement dans les conventions de nommage il y a l’exemple des identifiants de liste de diffusion qui sont souvent entre crochets, placés au début du message, et c’est très utile qu’on fasse des filtres ou non pour se repérer dans la masse d’informations. On voit bien que les deux informations importantes c’est le sujet et l’expéditeur, ce sont les deux qu’on va retrouver dans toutes les listes et mieux ce sera rédigé, mieux ce sera pour tout le monde, c’est sûr.

Étienne Gonnu : Merci beaucoup Vincent.
Il nous reste un petit peu de temps et vu qu’on est un petit peu dans le confinement avec Libre à vous ! on aime bien prendre des nouvelles. Tu travailles à distance, j’imagine, comme beaucoup de personnes tu es en télétravail.

Vincent Calame : Oui.

Étienne Gonnu : Est-ce que pour toi c’est un grand changement de tes habitudes ? Est-ce que tu trouves des techniques ? Est-ce que tu avais déjà l’habitude de télétravailler ? Est-ce que tu as des recommandations à faire ?

Vincent Calame : Oui et non parce que, en fait, j’avais comme coquetterie de ne pas avoir de connexion internet chez moi pour dire « je travaille au bureau » parce que je pouvais en plus accéder à mon bureau à n’importe quelle heure, même si en travaillant tard je travaillais du bureau, donc je rentrais chez moi il n’y avait pas de connexion, pas d’écran. C’était une manière de se vider l’esprit. Là j’ai été obligé, évidemment, de prendre la fibre. Je vais faire de la publicité, mais c’est vrai que je remercie Free d’être venu pendant le confinement m’installer la fibre puisque je profitais du wifi du voisin. Cela dit, c’est aussi un bon de moyen de se rappeler que quand on a des problèmes de connexion c’est plus compliqué. Quand on a la fibre au travail ou ce genre de chose, on oublie que tout le monde n’a pas un giga de bande passante au quotidien, donc c’est un bon rappel.
Sinon pour le reste, effectivement, la nature de mon travail a peu changé. J’ai l’impression d’avoir un pistolet sur la tempe pour me forcer à terminer justement des choses qui traînaient depuis longtemps.

Étienne Gonnu : D’accord. Merci beaucoup. Je vais te dire au mois prochain, peut-être même au studio. Qui sait !

Vincent Calame : J’espère !

Étienne Gonnu : Croisons les doigts et que ça soit aussi fait de manière à peu près raisonnable, je ne vais pas non plus te précipiter.
Merci beaucoup Vincent, je te souhaite une belle journée.

Vincent Calame : De rien. À bientôt.

Étienne Gonnu : Je vous propose de passer à notre dernière pause musicale, toujours sur suggestion de Éric Fraudain de auboutdufil.com. Nous allons écouter Synthwave Vibe par Meydän. On se retrouve juste après. Une belle journée à vous à l’écoute de Cause Commune, la voix des possibles

Pause musicale : Synthwave Vibe par Meydän.

Voix off : Cause Commune, cause-commune.fm, 93.1.

Étienne Gonnu : Nous venons d’écouter Synthwave Vibe par Meydän, disponible sous licence libre Creative Commons Attribution. Vous retrouverez les références sur le site de l’April, april.org
Vous écoutez l’émission Libre à vous ! sur radio Cause Commune, la voix des possibles, 93.1 FM en Île-de-France et partout ailleurs sur le site causecommune.fm.
Je suis Étienne Gonnu en charge des affaires publiques pour l’April et nous allons passer au sujet suivant

Interview de Marc Rees, journaliste et rédacteur en chef de Next INpact

Étienne Gonnu : Pour notre dernier sujet nous allons prendre des nouvelles de Marc Rees, journaliste et rédacteur en chef de Next Inpact.
Salut Marc, comment ça va ?

Marc Rees : Salut Étienne, ça va très bien même si a situation est évidemment un peu bizarre actuellement, mais ça va très bien. Merci.

Étienne Gonnu : Tu appliques bien les gestes barrière ?

Marc Rees : Oui. Moi ça fait 20 ans que je travaille en télétravail, donc je connais bien ces gestes barrière, je ne sors pas beaucoup.

Étienne Gonnu : Effectivement, il me semblait bien que tu pratiquais déjà le télétravail. Du coup par rapport à la situation normale, est-ce que tu sens une différence dans ta pratique du télétravail depuis le confinement ?

Marc Rees : Oui. Il y a quand même une différence parce que ça fait 20 ans que je télétravaille, mais ça fait aussi 20 ans que je me déplace très régulièrement pour les conférences de presse dans les ministères, etc. Là, actuellement, tout est stoppé, donc ce coup-ci c’est vraiment du télétravail à 100 % et ça me manque tout de même un petit peu. D’un point de vue j’allais dire fonctionnel, les actualités sont en pause totale, puisque tout est concentré sur la pandémie actuelle et c’est tout à fait normal, alors que dans le même temps tous les gros dossiers législatifs qui devaient arriver dans l’agenda, tout a été repoussé à plus tard. Donc c’est complètement un changement de braquet. J’ai dû revoir tout mon agenda pour m’adapter à flux tendu aux conditions actuelles.

Étienne Gonnu : Je serais surpris que des gens ne connaissent pas Next INPact, tu en es rédacteur en chef, tu es aussi un journaliste spécialisé dans le droit des nouvelles technologies, ce sont ces sujets-là qui te parlent. Est-ce que tu peux nous présenter un peu ce qu’est Next INpact, et toi, ta spécialité, finalement quels sont les sujets sur lesquels tu travailles habituellement, hors pandémie ?

Marc Rees : Ça fait une vingtaine d’années que Next INpact existe. Ça a commencé avec un tout petit blog créé sur un coin de table, et c’est devenu par la suite une SARL de presse qui est totalement indépendante. On appartient à personne d’autre que nous-mêmes. On n’est disponible qu’en ligne même si, depuis peu, on a un magazine papier qu’on essaye d’industrialiser. On est spécialisé dans le secteur du numérique de manière historique même si on s’ouvre aujourd’hui à d’autres sujets.
Quant à moi eh bien j’ai une formation de juriste, j’ai fait quelques années de droit à Marseille, Aix-en-Provence et Lyon et je me suis lancé dans le droit du numérique à la fin des années 980, début 2000. Je n’ai pas faire de formation universitaire en droit du numérique, mais j’ai découvert ce secteur, je l’ai apprécié parce que, comme bon nombre de personnes de ma génération, j’étais mordu de nouvelles technologies et d’informatique, d’abord familiale, et j’ai rejoint Next INpact en 2005 et je suis devenu par la suite rédacteur en chef du site. Je mets un point d’honneur à suivre toute l’actualité de régulation des contenus en ligne notamment qui est extrêmement riche aujourd’hui

Étienne Gonnu : Ton résumé est très clair. Je pense qu’on peut souligner, tu ne l’as peut-être pas fait par modestie, que tu es une référence notamment sur le droit d’auteur et particulièrement sur la notion de copie privée, sur le RGPD aussi, le réglement général des données, tu as fait un dossier extrêmement complet sur Next INpact.
Donc il y a abonnement, mais il me semble qu’au bout d’un mois en général vous mettez en libre accès, corrige-moi si je me trompe.

Marc Rees : Le modèle commercial est un petit peu particulier. Au début on était complètement gratuit. Ensuite on a dû basculer sur une formule payante sur abonnement. Ce changement d’habit a été un petit peu compliqué parce qu’il a fallu faire preuve de pédagogie auprès du plus grand nombre parce qu’on avait une forte communauté, et ça n’a pas été simple de faire switcher ces personnes. On a opté pour un modèle reposant sur deux lignes directrices, à savoir un abonnement très peu cher puisque c’est une quarantaine, une cinquantaine d’euros sur l’année, et surtout les actualités sont réservées aux abonnés sur une durée maximale d’un mois, entre une semaine et un mois, tout va dépendre du contenu, du temps passé, etc. Au bout d’un mois tout le monde y a accès. C’était aussi un point d’honneur pour nous de faire en sorte que les contenus soient accessibles à un moment donné au plus grand nombre parce qu’on a bien conscience que les personnes ne peuvent pas s’abonner à l’ensemble des titres de presse et parce que personne n’a des moyens illimités. On a essayé de ménager les susceptibilités, les besoins, les capacités des uns et des autres en optant pour ce système, sachant aussi qu’on a fait le choix de ne pas avoir de trackers, donc on n’a pas de trackers publicitaires, etc., qui viennent pister les internautes jusque dans leurs faits et gestes en ligne. On n’a pas tout ça. Les cookies se limitent uniquement aux cookies techniques, à savoir pour l’authentification ou l’identification sur le site. On se limite vraiment au strict minimum.
C’est un choix qui est douloureux en termes de chiffre d’affaires, mais peu importe pour nous puisque ça correspond tout à fait à notre philosophie. On ne peut pas avoir d’un côté des articles qui vont prôner le respect des données personnelles, la sacro-sainte nécessité de respecter le RGPD et, de l’autre côté, mitrailler des centaines de cookies pour alpaguer ces informations personnelles des lecteurs dans leur dos.

Étienne Gonnu : Félicitations parce que je pense que ce n’est pas forcément évident quand on ne s’intéresse pas à ces sujets d’avoir conscience de l’engagement que ça représente. C’est unique comme situation dans le sens où, effectivement, je ne suis pas sûr qu’il y a beaucoup d’autre presse en ligne qui fasse cet effort-là. On a bien vu pendant certains dossiers législatifs, notamment au niveau européen sur le droit de la presse où il y a beaucoup de grands noms qui critiquaient allègrement Google qui viendrait piller leurs ressources, mais qui pourtant s’appuient énormément sur leurs outils qui pompent les données personnelles, on a bien vu que Next INpact a eu cette vigilance, a eu cette cohérence-là.
Par ailleurs je fais partie des abonnés, ça fait des années que je suis Next INpact. J’ai apprécié cet effort que tu as évoqué justement de pédagogie. Comment ça a été reçu par votre communauté, il me semble bien mais ?

Marc Rees : Oui, bien. Après il y a eu des personnes qui ont râlé de manière sans doute très légitime parce que, quand on est habitué à un environnement qui repose sur la gratuité, eh bien c’est difficile de changer comme ça de régime, d’environnement, ce n’est vraiment pas simple. On avait entendu ces critiques, c’est pour ça qu’on a vraiment essayé de ménager les différents intérêts en présence, on a essayé de choisir quelque chose d’équilibré, je pense, maintenant. Effectivement c’est une solution qui est unique entre ces articles qui sont libérés au bout d’un certain temps, l’absence de trachers, l’abonnement qui est à un tarif relativement raisonnable, je dis bien relativement parce que je sais que pour certaines personnes 50 euros, même sur l’année, c’est une somme qui n’est pas neutre. On a conscience de tout cela. Moi je n’ai pas la liste des abonnés. On a une segmentation extrêmement forte entre la partie entre guillemets « commerciale » et la partie rédactionnelle sur laquelle j’officie, mais on a des grands comptes, etc. J'ai eu écho, mais peu importe, on reste sur ce schéma-là pour l’instant et on essaye de tenir ainsi.

Étienne Gonnu : Parfois j’ai pu constater, comme je suis abonné je le vois moins, mais on a pu voir que sur des sujets que vous considérez presque d’utilité publique, il vous est arrivé de mettre des articles en ligne directement en libre accès lorsqu’ils touchaient des sujets pour lesquels vous avez considérés qu’il était important d’informer directement. Je trouve que c’est une pratique assez remarquable que je tenais à souligner.

Marc Rees : On le fait parfois effectivement quand il y a des articles qui sont d’une impérieuse importance, les actualités sont diffusées directement ou alors elles sont mises en libre accès durant une période déterminée de 24 heures. Toujours cet aiguillon qui est le nôtre qui est celui d’assurer la diffusion la plus large possible des informations qui touchent ce qui concerne aujourd’hui notre quotidien, à savoir le numérique.

Étienne Gonnu : Et finalement la cohérence ce n’est jamais noir et blanc, ce n’est jamais si simple si c’est un travail permanent. On voit que les personnes les plus cohérentes sont celles qui acceptent que ce n’est pas si simple et qu’on s’adapte au fur et à mesure tant qu’on est à l’écoute. C’est vraiment le sentiment que j’ai à propos de Next INpact. Je vous passe beaucoup de crème, mais vous le méritez.
On me signale sur le site web et c’est très juste que vous faites partie d’un collectif beta.lapresselibre.fr, La Presse Libre, on mettra le lien qui est un modèle avec d’autre presse en ligne qui partage à peu près vos soucis.

Marc Rees : La Presse Libre reposait sur ce principe-là qui était de fédérer différents titres, comme Arrêt sur image notamment, pour faire des offres d’abonnement groupé, là encore avec cette idée que les internautes ne peuvent pas s’abonner à l’ensemble des sites. Donc c’est une espèce de caddy, un peu de panier commun dans lequel il est possible de cocher puis d’avoir un tarif préférentiel pour différents titres. On fait ça avec quelques acteurs et dans l’équipe c’est David Legrand qui est mon collaborateur, collègue, qui s’est occupé tout particulièrement du développement, de la mise en ligne et aussi de la partie commerciale de cette plateforme

Étienne Gonnu : Super. Je te propose puisque tu évoquais la spécialité de Next INpact et plus spécifiquement celle qui est la tienne, effectivement l’actualité est très concentrée sur la pandémie, mais on voit poindre des sujets qui touchent directement aux questions des libertés numériques et au droit des technologies de communication. Il y a eu les problèmes avec Zoom, un logiciel de visioconférence qui a montré des vraies failles et problématiques en termes de respect de la vie privée. Là on voit poindre une application, Stop Covid, qui est quand même particulièrement inquiétante dans ce qu’elle représente en termes d’idéologie, cette idée de solutionnisme technologique, je reprends ce terme à dessein puisqu’il est au cœur d’un article qui a été publié sur Next INPact. Comment tu perçois la place qu’occupe la technologie dans cette période ?

Marc Rees : Effectivement la notion de solutionnisme technologique qui a été utilisée par Marie-Laure Denis, la présidente de la CNIL, est assez bien vue parce que la crainte serait celle de déployer une espèce d’application mirage qui ferait croire que grâce que quelques lignes de code on arriverait à endiguer cette pandémie. D’ailleurs le nom même de l’application, Stop Covid, me fait sursauter parce que c’est pas une application qui va stopper le Covid, l’épidémie en question. C’est une application qui est destinée à alerter le graphe social d’une personne si jamais l’une d’elle se signale comme étant porteur de ce dispositif. Je trouve que c’est bon un « stress test » pour le dispositif au regard des dispositions notamment européennes, en particulier E-privacy ou le RGPD, si il y a de la donnée personnelle non anonymisée dedans. C’est un bon test et de l’application du RGPD et aussi de l’attention qu’on attend aujourd’hui de la CNIL, parce qu’il ne faudrait surtout pas que la CNIL se dise « dans la mesure où la situation est gravissime – et elle l’est – eh bien je me mets un petit peu en retrait ». Je crois, au contraire, qu’il faut impérativement que celle-ci n’abandonne pas ses terres et accentue au maximum ses pouvoirs de contrôle sur pièce, sur place pour se faire communiquer le maximum d’informations, pour éviter que n’importe quoi soit fait avec nos données personnelles. Cédric O lui-même, le secrétaire d’État au Numérique, a signalé qu’il y aurait des faux positifs et des faux négatifs, donc c’est quand même assez gravissime comme solution. Je ne sais pas, si j’ai une application, que je reçois une telle alerte qui ne correspond à rien, je ne vous explique ce que ça va générer psychologiquement pour moi ou pour une autre personne , ça peut être extrêmement grave. Au-delà de tout c’est aussi la possibilité, si l’application est mal sécurisée – le principe de sécurité c’est un grand principe du RGPD – qu’un tiers mal intentionné puisse avoir accès à ces informations et sache que monsieur Michu, madame Michu ou le fils Michu soient finalement porteurs, malheureusement, de cette fichue maladie. Il y a des contraintes en termes de données de santé, de données personnelles, qui sont extrêmement importantes.
S’agissant de Zoom, oui. D’ailleurs j’étais justement avant l’émission et je regarde encore d’un œil cette diffusion en direct : actuellement au Sénat on a Cédric O qui est auditionné. C’est une diffusion restreinte pour laquelle j’ai pu obtenir une invitation avec quelques autres journalistes, eh bien la diffusion se fait sur Zoom. C’est juste hallucinant puisque les services de Bercy recommandent tout sauf Zoom. Je ne comprends pas très bien le choix technologique de cette solution alors qu’on a quand même des solutions logicielles qui sont poussées par les services français et notamment par l’ANSSI. Donc voilà ! C’est une drôle de période ! C’est une drôle de période, vraiment.

Étienne Gonnu : Rappelons que Cédric O aime répéter un peu tout va qu’il est important de redéployer une certaine souveraineté numérique, qu’il faut recentrer les champions numériques en Europe, je ne sais plus quels sont ses termes, mais on voit finalement que souvent les actes ne suivent pas les paroles. Je suis atterré par l’exemple que tu donnes.
D’ailleurs ça pose question, c’est assez étonnant qu’il y ait une diffusion restreinte d’une audition publique dans cette période où justement la transparence semblerait être une nécessité démocratique particulièrement importante dans cette crise.

Marc Rees : Ma réponse sera brève : oui. Oui, ça m’étonne aussi, mais je n’ai pas eu l’explication pour l’instant, je ne l’ai pas demandée non plus, ce qui explique pourquoi je ne l’ai pas eue.
Le principe de souveraineté numérique, je n’aime pas trop cette expression parce que ça laisse entendre une logique très gauloise et dans un monde ouvert dans lequel les codes, les lignes, etc., les services circulent de tous les côtés, avoir des solutions franco-françaises je ne sais pas si ça veut dire quelque chose exactement. Par contre, avoir des solutions qui soient respectueuses des personnes, des utilisateurs, qui soient solidement codées et idéalement qu’elles soient ouvertes afin de pouvoir assurer auprès des sachants un contrôle technique de ce qui est fait de ces informations, ça me semble vraiment le strict minimum pour assurer tout simplement un respect.
La notion de souveraineté numérique a un relent un petit peu gaulois et très économique et ça n’a vraiment pas de sens aujourd’hui dans un univers ouvert.

Étienne Gonnu : Je ne peux qu’être d’accord. Après il s’agit de définir la notion de souveraineté, mais on voit bien ce que ça peut véhiculer comme idéologie. Je ne peux qu’être d’accord avec tout ce que tu dis. Moi j’aime bien quand je taquine sur Twitter notamment Cédric O, le troller, dire qu’en fait on n’a pas besoin de champions, en fait on veut des chatons, ces services décentralisés respectueux des utilisateurs, basés sur le logiciel libre, on sait comment ça fonctionne, etc.
Puisqu‘on parlait de télétravail, pour revenir aussi sur la situation actuelle, il y a des personnes pour qui le télétravail n’est pas du tout inné. On peut imaginer à quel point ça peut être difficile dans la période. Est-ce que tu as des outils à recommander et notamment sur la question de la veille parce qu’on sait très bien que pour les journalistes la veille est très importante. Est-ce que tu as des recommandations à faire pour les personnes qui nous écoutent ?

Marc Rees : Sur les méthodes de télétravail. Moi ça fait 20 ans que je fais du télétravail et je suis passé par tous les stades. Au début je trouvais ça assez sympa d’autant plus que j’étais payé à la pige sur un autre titre. En fait c’était un gros piège parce que finalement on travaille tout le temps : je travaillais tout le temps, jour, nuit, j’avais une vie complètement décousue et c’est quelque chose qui peut être psychologiquement extrêmement douloureux au sens médical du terme, c’est-à-dire burn-out, etc. Donc c’est vraiment un faux confort que de se dire « je vais pouvoir télétravailler en pantoufles », ça ne marche pas comme ça.
Sur les grosses astuces, ce que je fais, j’ai une espèce de rite quotidien, je vais rentrer dans des détails personnels, en fait je fais comme si je partais à l’extérieur, en bureau, sur Paris ou ailleurs, je n’habite même pas Paris, mais je fais comme si je partais, donc je me prépare, je m’apprête, mais au moment de prendre un moyen de transport eh bien je m’arrête et je vais dans mon bureau.J’ai des horaires qui sont imposés par mon contrat de travail, mais je m’impose aussi des horaires très stricts et je fais en sorte de les respecter religieusement sauf, évidemment, s’il y a une urgence ou si l’information prime. Donc je fais en sorte de respecter ces éléments-là et je m’accorde des moments de pause, je respecte l’heure des repas, je fais en sorte d’éviter d’être connecté H24 même si, en pratique, c’est un peu délicat.
Quelle autre astuce à donner ? Avoir un chat ce n’est pas mal, c’est un animal de compagnie très agréable mais tout le monde ne peut pas le faire. Qu’est-ce que je peux donner encore ? Surtout essayer de sortir si c’est possible, avoir une petite activité physique à côté, s’accorder des moments de marche, course, n’importe quoi dans le quartier, dans la campagne, dans les ruelles, faire un tour, sortir et aussi discuter avec ses collègues par téléphone ou par des outils numériques pour garder le lien. Garder le lien c’est super important parce que sinon on est complètement dans une bulle, sclérosé, et on est coupé de tout, même de l’espace temps et on n’a plus de conscience sur le temps qui passe. Psychologiquement c’est extrêmement dur.
Après, il faut aussi penser à l’environnement familial. L’environnement familial ce n’est pas simple, les relations ne sont pas simples, pour les enfants aussi. Par exemple savoir que sa maman, son papa, peu importe, doit être dans une petite bulle, confiné, et qu’il ne faut pas trop le déranger, donc il faut faire preuve, là aussi, de pédagogie.
Voilà, des petites astuces comme ça.

Étienne Gonnu : C’est assez fondamental, je pense, notamment dans le rythme que tu évoquais et garder le lien. C’est marrant, du coup ça reboucle un peu avec le point sur Chapril et sur CHATONS de la semaine dernière, avoir des outils, et c’est pour ça que c’est extrêmement important d’avoir ces outils. Plutôt qu’utiliser Zoom utiliser Mumble ou Jitsi comme peuvent proposer par exemple le Chapril et d’autres chatons, c’est vrai que c’est très important.
En termes de veille est-ce que tu as des méthodes, des outils, des recommandations pour faire de la veille efficace ?

Marc Rees : Jean-Marc Manach, mon collègue aussi, fait assez souvent des gros yeux parce que lui il travaille beaucoup avec des outils automatisés. Moi je travaille tout à l’artisanat, je fais tout a la mano. J’ai toute une liste de sites : Assemblée nationale, Sénat, Parlement européen. Commission européenne, les pages des parlementaires, le Journal officiel évidemment, les questions parlementaires, les propositions de loi qui sont déposées, les projets de loi qui sont déposés, les études d’impact, les décisions du Conseil d’État, de la Cour de cassation, de la CJE, la jurisprudence de la CEDH, la Cour européenne des droits de l’homme, etc. Je fais tout ça à la main, j’ai tout un périple que je fais chaque matin, je me lève très tôt et je fais une espèce de grande vielle sur l’ensemble de ces sources.
En fait. je ne fais confiance aux outils automatisés, c’est débile mais c’est comme ça, je ne fais pas confiance parce que j’ai toujours l’impression que cette machine va ignorer, dans sa bêtise informationnelle, une décision qui finalement pourrait m’intéresser. Donc je préfère faire ça a la mano et voilà ! Je me balade sur toutes ces sources d’information.
Après, la veille juridique ce n’est pas donné à tout le monde. Pourquoi ? Parce que le vocabulaire est extrêmement compliqué, le vocabulaire est très propre et parfois sous une expression toute neutre – je vais donner un exemple – derrière une expression toute neutre il y a des implications qui sont extrêmement fortes et une personne qui n’a pas ce vocabulaire, et on ne l’a pas d’instinct, va passer à côté.
Un exemple, je pense à celui des « informations et documents » entre guillemets, qui a été utilisé et sur-utilisé dans la loi renseignement, qui autorise les services à se voir communiquer des « informations et documents » de la part des prestataires de services en ligne. « Information et documents », en fait, on ne savait pas très bien ce que c’était. Il a fallu une QPC, une question prioritaire de constitutionnalité, qui a été posée par les Exégètes et La Quadrature du Net pour essayer de connaître exactement le périmètre de cette notion. Dès lors qu’on a une connaissance du périmètre on a une connaissance de l’atteinte ou du respect des droits et libertés. Donc c’est super important d’avoir ce vocabulaire.

Étienne Gonnu : C’est un métier quoi !

Marc Rees : Oui, c’est un métier. Aujourd’hui on a la chance d’avoir quand même pas mal de sources ouvertes qui sont là, ce n’était pas le cas au début, dans les années 90, en droit du numérique. On arrive à faire ça, mais ça demande là aussi une pratique, une espèce de rite là encore pour avoir une espèce de panorama à 360 degrés de l’ensemble des informations qui arrivent en ligne.

Étienne Gonnu : Merci beaucoup Marc, il nous reste trois minutes d’émission. Est-ce que tu as, en une minute, un dernier point que tu souhaiterais évoquer ? Une dernière chose que tu souhaiterais dire ?

Marc Rees : Je suis nul en improvisation, même si je fais un peu de guitare. En tout cas, toujours douter de la parole politique, toujours, toujours. Toujours douter de la parole politique. En fait ce que je fais c’est que je doute toujours systématiquement de cette parole-là et mon exercice favori c’est de prendre un mètre ruban et de mesurer la distance entre la parole politique et ce qui est transcrit dans les textes. Ce qui est transcrit dans les textes c’est une forme de vérité et ça permet de voir un petit peu ce qui va exactement se passer. Parfois la distance entre chacune de ces bornes est extrêmement importante. Donc il est impératif de surveiller cela, soit soi-même soit en faisant appel à ce qu’on trouve sur les réseaux sociaux, peu importe, mais auprès de sachants. Il faut toujours se méfier surtout dans une période extrêmement complexe comme elle l’est aujourd’hui où les atteintes aux droits et libertés pourraient être plus facilement justifiées par le risque sanitaire qui est aujourd’hui le nôtre.

Étienne Gonnu : Merci. Très belles paroles de fin. Effectivement avoir ce doute, mais au-delà même de la parole, toujours avoir cette petite hésitation ; cette envie d’être sûr est très importante.
Un grand merci Marc pour ton intervention, pour tout le boulot que vous faites à Next INpact, tes actions sont très précieuse pour les actions de l’April.
Un grand merci. Je te souhaite une bonne journée.

Marc Rees : Très bonne journée. Merci à tous, merci aux auditeurs. À bientôt.

Étienne Gonnu : Nous approchons de la fin de l’émission. Je vais faire très rapidement des annonces, même très, très rapidement vu le temps.

Annonces

Étienne Gonnu : On l’avait déjà fait la semaine dernière, la playlist de Libre à vous !, une compilation des musiques libres déjà diffusées dans l’émission, commentées par Valentin qui anime deux émissions musicales sur la radio. Le podcast de l’émission de la semaine dernière est disponible sur notre site. Et demain mercredi 15 avril, de 13 heures à 14 heures, nous allons faire une deuxième émission dédiée aux musiques.
Vous retrouverez sur le Chapril le service Mumble qui a été fait.
Vous trouverez les actus sur les dossiers qui avancent, parce qu’on fait quand même quelques actions, on suit l’actualité. Vous trouverez les dossiers sur le site de l’April.

Notre émission se termine.
Je remercie les personnes qui ont participé à l’émission : Éric Fraudain, Vincent Calame, Marc Rees, Christian-Pierre Momon. Aux manettes de la régie aujourd’hui William.
Merci également à Sylvain Kuntzmann, bénévole à l’April, Olivier Grieco, le directeur d’antenne de la radio, qui s’occupent de la post-production des podcasts.
Merci également à Christian ou Quentin, bénévoles tous les deux à l’April, qui s’occupent à tour de rôle des podcasts.
Vous retrouverez sur notre site web toutes les références utiles. N’hésitez pas à nous faire des retours pour nous indiquer ce qui vous a plu mais aussi des points d’amélioration.

La semaine prochaine, mardi 21 avril à 15 heures 30, nous nous retrouverons. Nous allons continuer comme aujourd’hui et la semaine dernière à parler, à prendre des nouvelles des amis de l’April, des personnes qui contribuent à nos actions pour qu’elles puissent présenter tout ce qu’elles font.

Nous vous souhaitons de passer une belle fin de journée. On se retrouve en direct mardi 21 avril et d’ici là prenez soin les uns et les unes des autres.

Générique de fin d'émission : Wesh Tone par Realaze.