Différences entre les versions de « Libre à vous ! Radio Cause Commune - Transcription de l'émission du 12 février 2019 »

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<b>Jean-Christophe Becquet : </b>Oui. Dans ma chronique du mois de janvier
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<b>Jean-Christophe Becquet : </b>Oui. Dans ma chronique du mois de janvier je vous invitais à découvrir la conférence <em>Un Faible Degré d’Originalité</em> d’Antoine Defoort dont la vidéo est disponible sous licence libre. Parmi ses sources d’inspiration j’évoquais Nina Paley et c’est sur elle que j’aimerais revenir aujourd’hui.<br/>
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Nina Paley est une artiste américaine auteur de bandes dessinées et de dessins animés.<br/>
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J’ai donc choisi de vous parler d’un dessin animé de Nina Paley <em>Copier n’est pas voler</em> ou <em>Copying Is Not Theft</em> en anglais. Il s’agit d’une vidéo très courte, elle dure à peine une minute. De manière ludique et en chansons Nina Paley démontre l’amalgame entre le vol et la copie.<br/>
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En effet, le vol concerne des objets matériels alors que la copie s’applique aux idées et aux œuvres de l’esprit qui elles sont intangibles et immatérielles. Et c’est cette escroquerie intellectuelle que dénoncent les petits personnages de Nina Paley.<br/>
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Dans le code pénal français, le vol est défini comme la soustraction frauduleuse de la chose d’autrui ; c’est l’article 3211.1. Donc le vol est une soustraction, c’est-à-dire qu’il prive sa victime de l’objet dérobé, alors que pour la copie c’est complètement différent : copier c’est multiplier. Je sais que le logiciel libre préserve vos libertés et je vous le dis. Alors nous sommes plusieurs à le savoir sans que je sois privé de ma connaissance initiale. On voit bien qu’il n’y a pas soustraction ! Les idées que je partage à travers cette chronique sont multipliées par le nombre d’auditeurs. En faisant le choix d’une licence libre pour ses émissions, Cause Commune encourage cette multiplication.
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Les héros du dessin animé de Nina Paley s’amusent à comparer le vol et la copie d’un vélo. En effet, dans leur monde immatériel, il est possible très facilement de faire des copies : un simple coup de crayon, deux clics de souris et chacun peut enfourcher une copie du vélo. Ils échappent à ce qu’on appelle la rivalité des biens matériels, c’est-à-dire le fait que chacun prenne une copie d’un objet nécessite une quantité importante de ressources et d’énergie.<br/>
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À l’inverse, depuis l’avènement d’Internet, la copie est grandement facilitée et son coût est devenu marginal. C’est un problème pour les défenseurs de l’ancien système basé sur des rentes indexées sur le nombre de copies. C’est une formidable opportunité pour l’humanité. De plus en plus d’auteurs choisissent de partager leur travail sous licence libre.<br/>
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Aujourd’hui j’ai envie de dire : copions et multiplions toutes ces pépites libres !
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<b>Frédéric Couchet : </b>Merci Jean-Christophe. Donc ce dessin animé de Nina Paley dure à peu près une minute. Les références sont sur le site de l’April avec la version originale qui est en anglais, une version française ; il y aussi un lien vers des versions modifiées parce que dès le départ, Nina Paley qui a diffusé ce dessin animé sous licence, de mémoire CC BY SA, Creative Commons Partage à l’identique, a encouragé les personnes à faire des modifications, à mettre leurs propres musiques. Donc il y a un certain nombre de versions modifiées avec des musiques assez sympas.<br/>
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Ces petits personnages rappelleront les cartoons qu’on connaît avec notamment les petits personnages qui ont quatre doigts au lieu de cinq doigts. Ce dessin animé date de quelle époque ? Est-ce que tu te souviens ?
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<b>Jean-Christophe Becquet : </b>C’est relativement ancien en fait, ça date de 2010, ça a dix ans et effectivement, comme tu l’as dit, parce que Nina Paley a choisi une licence libre, ce dessin animé a fait l’objet d’un grand nombre de reprises, d’adaptations, de traductions d’abord. On le trouve dans un grand nombre de langues. On a mis le lien vers la version française, mais il y aussi des versions en espagnol, en allemand. Il y a des adaptations avec d’autres styles de musique et on peut aussi télécharger les paroles, la partition. L’intérêt de la démarche de Nina Paley, c’est que toutes les briques de sa création sont libres et qu’elle encourage effectivement la création et la réutilisation. Du coup, en dix ans d’ancienneté de cette vidéo, il y en a eu un grand nombre.
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<b>Frédéric Couchet : </b>Et ce n’est pas la première animation que Nina Paley a libérée parce qu’en 2006 ou 2008, peut-être, elle avait distribué son dessin animé beaucoup plus long, son animation <em>Sita Sings the Blues</em> sous licence Creative Commons Partage à l’identique et, en plus, elle avait explicitement interdit la pause de verrous numériques, les DRM qu’on a déjà évoqués dans une précédente émission. Donc Nina Paley est une personne qui milite vraiment, on va dire depuis 2008-2010 au moins, pour un mouvement de ce qu’on peut appeler la culture libre. Sur son site ninapaley.com on peut retrouver ses différentes productions en plus, effectivement, de ce dessin animé <em>Copier n’est pas voler</em> dont tu nous as parlé. Quel est le lien avec le logiciel libre ?
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<b>Jean-Christophe Becquet : </b>En fait c’est que ces licences libres qui sont aujourd’hui utilisées pour les œuvres de Nina Paley, donc les licences Creative Commons, sont les héritières des licences du logiciel libre. C’est-à-dire que le Libre est né avec le logiciel libre, Richard Stallman en 1984 et, en fait, avec le temps, d’autres personnes ont eu envie de libérer d’autres ressources que des logiciels et se sont mises à réfléchir à des licences adaptées à des ressources non logicielles. Donc ça a donné la licence Art libre, par exemple, qu’on utilise à l’April, les licences Creative Commons dont certaines sont considérées comme libres et d’autres licences qui s’inspirent des libertés du logiciel libre, mais pour les transposer à d’autres œuvres comme des textes, des images ou des films et dessins animés dans le cas de Nina Paley.
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<b>Frédéric Couchet : </b>Et le principe de non-rivalité que tu as expliqué et qui est explicité dans cette vidéo est évidemment valable pour toute œuvre de l’esprit qui est une ressource non exclusive et non rivale, c’est-à-dire que tout le monde a un libre accès à cette ressource, non exclusif, et il n’est pas possible d’exclure quelqu’un de l’usage d’une telle ressource sauf, évidemment, à recourir soit à des principes juridiques, soit à des principes techniques comme les mesures techniques qui, des fois, enfin souvent, sont également protégées par des principes juridiques.
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<b>Jean-Christophe Becquet : </b>Oui. Tout à fait. C’est ce que j’ai appelé les tenants de l’ancien système qui eux utilisent des verrous juridiques et techniques pour lutter contre cette facilité de copie des ressources qui pose bien des problèmes à leur modèle économique archaïque.
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<b>Frédéric Couchet : </b>Exactement. Et pour finir, je te laisserai le mot de conclusion, ça explique aussi pourquoi nous refusons le terme de « propriété intellectuelle », pour deux raisons principales. Déjà le terme « propriété intellectuelle » laisserait supposer qu’on peut, en fait, réfléchir aux œuvres de l’esprit comme on peut réfléchir à des objets matériels alors que ce n’est pas le cas, ce n’est pas la même propriété notamment ce que tu as expliqué, la non-rivalité. Et deuxième chose, c’est que le terme de « propriété intellectuelle » dans le droit englobe des domaines très différents qui vont du droit d’auteur, aux brevets et à plein d’autres choses qui sont très différentes dans leurs principes. C’est pour ça que nous on préfère parler spécifiquement d’un droit particulier, par exemple le droit d’auteur et que, dans son ensemble, le terme « propriété intellectuelle » ne doit pas être utilisé parce qu’il pousse à réfléchir sur les œuvres de l’esprit comme on réfléchirait sur des œuvres matérielles.<br/>
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Est-ce que tu as une phrase de conclusion ? Est-ce que tu veux rajouter quelque chose cher Jean-Christophe ?
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<b>Jean-Christophe Becquet : </b>Oui. Juste dire que Nina Paley a fait, comme tu l’as dit, d’autres dessins animés, notamment un autre dessin animé de sensibilisation au Libre qui montre à quel point toute œuvre créée s’inspire des œuvres existantes. Je vous invite à découvrir ça et puis, dans l’attente, eh bien je me mets en recherche d’une nouvelle ressource libre pour la chronique « Pépites libres » du mois prochain. Un grand merci et bonne écoute pour la suite de l’émission.
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<b>Frédéric Couchet : </b>Merci Jean-Christophe et on se retrouve le mois prochain.
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Nous allons passer par une petite pause musicale qui va être relativement courte vu qu’elle dure 59 secondes. Évidemment c’est la bande son du dessin animé de Nina Paley <em>Copier n’est pas voler</em>.
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Pause musicale : <em>Copier n’est pas voler</em>, bande son du dessin animé de Nina Paley.
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<b>Frédéric Couchet : </b>Vous êtes de retour sur Cause commune 93.1

Version du 18 février 2019 à 12:00


Titre : Émission Libre à vous ! diffusée mardi 12 février 2019 sur radio Cause Commune

Intervenants :

Lieu : Radio Cause commune

Date : 12 février 2019

Durée : 1 h 30 min

Écouter ou télécharger le podcast

Page des références utiles concernant cette émission

Licence de la transcription : Verbatim

Illustration :

NB : transcription réalisée par nos soins, fidèle aux propos des intervenant·e·s mais rendant le discours fluide.
Les positions exprimées sont celles des personnes qui interviennent et ne rejoignent pas nécessairement celles de l'April, qui ne sera en aucun cas tenue responsable de leurs propos.

Transcription

Voix off : Libre à vous !, l’émission pour comprendre et agir avec l’April, l’association de promotion et de défense du logiciel libre.

Frédéric Couchet : Bonjour à toutes. Bonjour à tous. Vous êtes sur la radio Cause Commune 93.1 en Île-de-France et partout ailleurs sur le site causecommune.fm. La radio dispose d’un webchat, donc utilisez votre navigateur web, connectez-vous sur le site de la radio, cliquez sur « chat » et rejoignez-nous sur le salon web.
Nous sommes mardi 12 février 2019, nous diffusons en direct, mais vous écoutez peut-être une rediffusion ou un podcast.

Soyez les bienvenus pour cette nouvelle édition de Libre à vous !, l’émission pour comprendre et agir avec l’April, l’association de promotion et de défense du logiciel libre. Je m’appelle Frédéric Couchet, je suis le délégué général de l’April.
Le site web de l’April est april.org, a, p, r, i, l point org et vous y trouvez déjà une page consacrée à cette émission avec tous les liens et références utiles, les détails sur les pauses musicales et toute autre information utile en complément de l’émission. Vous pouvez également nous faire des retours pour nous indiquer ce qui vous a plu mais aussi des points d’amélioration. Je vous souhaite une excellente écoute.

Nous allons passer maintenant au programme de cette émission.
Nous allons commencer dans quelques secondes par une chronique de Jean-Christophe Becquet, président de l’April, intitulée « Pépites libres ». Normalement Jean-Christophe est avec nous au téléphone, bonjour Jean-Christophe.

Jean-Christophe Becquet : Bonjour Fred. Bonjour à tous.

Frédéric Couchet : On se retrouve d’ici quelques secondes.
D’ici une quinzaine de minutes notre sujet principal portera sur le projet Software Heritage avec Roberto Di Cosmo qui est avec nous en studio. Bonjour Roberto.

Roberto Di Cosmo : Bonjour Fred.

Frédéric Couchet : Et en fin d’émission nous parlerons du projet de loi pour une école de la confiance et des amendements proposant d’inscrire dans la loi la priorité au logiciel libre dans l’Éducation.

Je salue à la réalisation de l’émission pour sa première notre camarade Patrick Creusot sous la surveillance et l’aide d’Étienne Gonnu, de Charlotte Boulanger et d’une autre personne dont je ne connais pas le prénom, j’en suis désolé.

Tout de suite bous allons passer au premier sujet avec la seconde édition de la chronique de Jean-Christophe Becquet, président de l’April, chronique qui s’appelle « Pépites Libres ». Dans cette chronique Jean-Christophe nous présente une ressource sous une licence libre – texte, image, vidéo ou base de données – sélectionnée pour son intérêt artistique, pédagogique, insolite, utile et les auteurs de ces pépites ont choisi de mettre l’accent sur les libertés accordées à leur public.
La chronique du jour, Jean-Christophe, porte sur le dessin animé de Nina Paley, Copier n’est pas voler.

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Jean-Christophe Becquet : Oui. Dans ma chronique du mois de janvier je vous invitais à découvrir la conférence Un Faible Degré d’Originalité d’Antoine Defoort dont la vidéo est disponible sous licence libre. Parmi ses sources d’inspiration j’évoquais Nina Paley et c’est sur elle que j’aimerais revenir aujourd’hui.
Nina Paley est une artiste américaine auteur de bandes dessinées et de dessins animés.
J’ai donc choisi de vous parler d’un dessin animé de Nina Paley Copier n’est pas voler ou Copying Is Not Theft en anglais. Il s’agit d’une vidéo très courte, elle dure à peine une minute. De manière ludique et en chansons Nina Paley démontre l’amalgame entre le vol et la copie.
En effet, le vol concerne des objets matériels alors que la copie s’applique aux idées et aux œuvres de l’esprit qui elles sont intangibles et immatérielles. Et c’est cette escroquerie intellectuelle que dénoncent les petits personnages de Nina Paley.
Dans le code pénal français, le vol est défini comme la soustraction frauduleuse de la chose d’autrui ; c’est l’article 3211.1. Donc le vol est une soustraction, c’est-à-dire qu’il prive sa victime de l’objet dérobé, alors que pour la copie c’est complètement différent : copier c’est multiplier. Je sais que le logiciel libre préserve vos libertés et je vous le dis. Alors nous sommes plusieurs à le savoir sans que je sois privé de ma connaissance initiale. On voit bien qu’il n’y a pas soustraction ! Les idées que je partage à travers cette chronique sont multipliées par le nombre d’auditeurs. En faisant le choix d’une licence libre pour ses émissions, Cause Commune encourage cette multiplication.

Les héros du dessin animé de Nina Paley s’amusent à comparer le vol et la copie d’un vélo. En effet, dans leur monde immatériel, il est possible très facilement de faire des copies : un simple coup de crayon, deux clics de souris et chacun peut enfourcher une copie du vélo. Ils échappent à ce qu’on appelle la rivalité des biens matériels, c’est-à-dire le fait que chacun prenne une copie d’un objet nécessite une quantité importante de ressources et d’énergie.
À l’inverse, depuis l’avènement d’Internet, la copie est grandement facilitée et son coût est devenu marginal. C’est un problème pour les défenseurs de l’ancien système basé sur des rentes indexées sur le nombre de copies. C’est une formidable opportunité pour l’humanité. De plus en plus d’auteurs choisissent de partager leur travail sous licence libre.
Aujourd’hui j’ai envie de dire : copions et multiplions toutes ces pépites libres !

Frédéric Couchet : Merci Jean-Christophe. Donc ce dessin animé de Nina Paley dure à peu près une minute. Les références sont sur le site de l’April avec la version originale qui est en anglais, une version française ; il y aussi un lien vers des versions modifiées parce que dès le départ, Nina Paley qui a diffusé ce dessin animé sous licence, de mémoire CC BY SA, Creative Commons Partage à l’identique, a encouragé les personnes à faire des modifications, à mettre leurs propres musiques. Donc il y a un certain nombre de versions modifiées avec des musiques assez sympas.
Ces petits personnages rappelleront les cartoons qu’on connaît avec notamment les petits personnages qui ont quatre doigts au lieu de cinq doigts. Ce dessin animé date de quelle époque ? Est-ce que tu te souviens ?

Jean-Christophe Becquet : C’est relativement ancien en fait, ça date de 2010, ça a dix ans et effectivement, comme tu l’as dit, parce que Nina Paley a choisi une licence libre, ce dessin animé a fait l’objet d’un grand nombre de reprises, d’adaptations, de traductions d’abord. On le trouve dans un grand nombre de langues. On a mis le lien vers la version française, mais il y aussi des versions en espagnol, en allemand. Il y a des adaptations avec d’autres styles de musique et on peut aussi télécharger les paroles, la partition. L’intérêt de la démarche de Nina Paley, c’est que toutes les briques de sa création sont libres et qu’elle encourage effectivement la création et la réutilisation. Du coup, en dix ans d’ancienneté de cette vidéo, il y en a eu un grand nombre.

Frédéric Couchet : Et ce n’est pas la première animation que Nina Paley a libérée parce qu’en 2006 ou 2008, peut-être, elle avait distribué son dessin animé beaucoup plus long, son animation Sita Sings the Blues sous licence Creative Commons Partage à l’identique et, en plus, elle avait explicitement interdit la pause de verrous numériques, les DRM qu’on a déjà évoqués dans une précédente émission. Donc Nina Paley est une personne qui milite vraiment, on va dire depuis 2008-2010 au moins, pour un mouvement de ce qu’on peut appeler la culture libre. Sur son site ninapaley.com on peut retrouver ses différentes productions en plus, effectivement, de ce dessin animé Copier n’est pas voler dont tu nous as parlé. Quel est le lien avec le logiciel libre ?

Jean-Christophe Becquet : En fait c’est que ces licences libres qui sont aujourd’hui utilisées pour les œuvres de Nina Paley, donc les licences Creative Commons, sont les héritières des licences du logiciel libre. C’est-à-dire que le Libre est né avec le logiciel libre, Richard Stallman en 1984 et, en fait, avec le temps, d’autres personnes ont eu envie de libérer d’autres ressources que des logiciels et se sont mises à réfléchir à des licences adaptées à des ressources non logicielles. Donc ça a donné la licence Art libre, par exemple, qu’on utilise à l’April, les licences Creative Commons dont certaines sont considérées comme libres et d’autres licences qui s’inspirent des libertés du logiciel libre, mais pour les transposer à d’autres œuvres comme des textes, des images ou des films et dessins animés dans le cas de Nina Paley.

Frédéric Couchet : Et le principe de non-rivalité que tu as expliqué et qui est explicité dans cette vidéo est évidemment valable pour toute œuvre de l’esprit qui est une ressource non exclusive et non rivale, c’est-à-dire que tout le monde a un libre accès à cette ressource, non exclusif, et il n’est pas possible d’exclure quelqu’un de l’usage d’une telle ressource sauf, évidemment, à recourir soit à des principes juridiques, soit à des principes techniques comme les mesures techniques qui, des fois, enfin souvent, sont également protégées par des principes juridiques.

Jean-Christophe Becquet : Oui. Tout à fait. C’est ce que j’ai appelé les tenants de l’ancien système qui eux utilisent des verrous juridiques et techniques pour lutter contre cette facilité de copie des ressources qui pose bien des problèmes à leur modèle économique archaïque.

Frédéric Couchet : Exactement. Et pour finir, je te laisserai le mot de conclusion, ça explique aussi pourquoi nous refusons le terme de « propriété intellectuelle », pour deux raisons principales. Déjà le terme « propriété intellectuelle » laisserait supposer qu’on peut, en fait, réfléchir aux œuvres de l’esprit comme on peut réfléchir à des objets matériels alors que ce n’est pas le cas, ce n’est pas la même propriété notamment ce que tu as expliqué, la non-rivalité. Et deuxième chose, c’est que le terme de « propriété intellectuelle » dans le droit englobe des domaines très différents qui vont du droit d’auteur, aux brevets et à plein d’autres choses qui sont très différentes dans leurs principes. C’est pour ça que nous on préfère parler spécifiquement d’un droit particulier, par exemple le droit d’auteur et que, dans son ensemble, le terme « propriété intellectuelle » ne doit pas être utilisé parce qu’il pousse à réfléchir sur les œuvres de l’esprit comme on réfléchirait sur des œuvres matérielles.
Est-ce que tu as une phrase de conclusion ? Est-ce que tu veux rajouter quelque chose cher Jean-Christophe ?

Jean-Christophe Becquet : Oui. Juste dire que Nina Paley a fait, comme tu l’as dit, d’autres dessins animés, notamment un autre dessin animé de sensibilisation au Libre qui montre à quel point toute œuvre créée s’inspire des œuvres existantes. Je vous invite à découvrir ça et puis, dans l’attente, eh bien je me mets en recherche d’une nouvelle ressource libre pour la chronique « Pépites libres » du mois prochain. Un grand merci et bonne écoute pour la suite de l’émission.

Frédéric Couchet : Merci Jean-Christophe et on se retrouve le mois prochain.

Nous allons passer par une petite pause musicale qui va être relativement courte vu qu’elle dure 59 secondes. Évidemment c’est la bande son du dessin animé de Nina Paley Copier n’est pas voler.

Pause musicale : Copier n’est pas voler, bande son du dessin animé de Nina Paley.

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