Différences entre les versions de « Les coulisses de Cause Commune »

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<b>Élise : </b>Je précise quand même, je ne sais pas si tu l’as dit au début, que c’est la première fois que je parle à la radio.
 
<b>Élise : </b>Je précise quand même, je ne sais pas si tu l’as dit au début, que c’est la première fois que je parle à la radio.
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<b>Fred : </b>Oui, effectivement, tu as raison de le dire et je vous remercie vraiment parce que je sais que parler à la radio, prendre la parole en public, c’est compliqué. Je vous remercie d’avoir accepté, parce que vous êtes, derrière, en régie. En l’occurrence, quand tu es en régie, la seule chose que tu as à dire c’est « bonjour » quand je te présente. Donc merci. Je sais que c’est effectivement compliqué. J’encourage les autres personnes que j’ai contactées, parce que j’ai quand même contacté d’autres personnes, à venir la prochaine fois, vous verrez que c’est une expérience très sympathique. En tout cas merci, c’est effectivement la première fois que vous intervenez.<br/>
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Comme j’ai vu ton mouvement des yeux, je vais commencer par Joseph. Joseph, pour toi, qu’est-ce que la régie ? Comment expliquerais-tu ton travail de régie à quelqu’un qui ne connaît pas ?
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<b>Joseph : </b>Moi, je travaille avec quatre conteurs qui racontent des histoires en direct, sans les livres, ce n’est pas non plus une récitation, ils racontent des histoires. Mon travail, c’est de mettre en valeur ce qu’ils font, c’est de les accompagner, c’est essayer de rendre encore plus beau ce qu’ils font. Ça passe par avoir un bon son. Si on met un petit tapis musical, ou une ambiance sonore derrière le conte, c’est le démarrer au bon moment, l’arrêter au bon moment, être avec eux ; ça c’est pour les quatre conteurs on va dire maison, qui sont là tout le temps. Quand il y a un invité, c’est aussi le rassurer quand il va prendre la parole s’il a pas l’habitude, etc., lui dire qu’on est juste entre nous, qu’on va passer un bon moment qui passera très vite parce qu’on va s’éclater entre nous. Pour moi c’est vraiment ça, c’est mettre en valeur les personnes qui sont devant le micro.
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<b>Fred : </b>D’accord. On reviendra après sur l’aspect plus technique pour expliquer ce que vous faites concrètement, mais c’est une présentation qui me plaît.<br/>
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Élise, tu veux intervenir en deuxième.
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<b>Élise : </b>Allez. Je vais être plus terre à terre. Pour moi, faire la régie, c’est déjà se mettre d’accord sur qui va la faire part dans l’équipe des personnes.
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<b>Fred : </b>On précise que dans l’équipe de <em>Libre à vous !</em>, il y a potentiellement six personnes qui peuvent faire la régie, alors que pour <em>Les Contes, c’est du Sérieux !</em>, c’est Joseph qui fait la régie, donc il n’y a pas besoin de se mettre d’accord.
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<b>Élise : </b>Il y a donc cette décision à un moment donné. Puis c’est arriver trois quarts d’heure en avance. Je dois dire que je m’attendais à ce que ce soit plus compliqué. En fait, quand j’arrive, j’ai l’impression que tout est déjà prêt. Je vais devoir appuyer sur un bouton au bon moment et c’est à peu près tout. En réalité, c’est plus que ça. C’est une responsabilité de s’assurer que la diffusion se fait de manière appropriée. C’est prendre connaissance du matériel, comprendre un petit peu comment il fonctionne, être alerte, en fait, suivre ce qui se passe sur le plateau, être concentré.
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<b>Fred : </b>Une fois, nous avons fait la régie ensemble et nous étions un peu déconcentrés.
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<b>Élise : </b>Je crois que j’ai dû faire la régie seule peut-être une ou deux fois, je ne sais plus. Les fois précédentes on a un peu un coach, un accompagnement, donc, dès qu’on est deux dans la régie, c’est vrai qu’on peut se déconcentrer.
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<b>Fred : </b>On va revenir sur la formation.<br/>
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Jérôme, vas-y.<br/>
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J’ai une petite question. Vous avez une équipe de six réalisateurs potentiels. Est-ce que tout le monde lève la main en disant « je veux le faire » ou est-ce que, d’une manière générale, il faut bien que quelqu’un s’y colle. Quel est l’esprit ?
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<b>Fred : </b>L’esprit va dépendre de la disponibilité des gens. Au niveau de la régie il y a un truc important – on va on va revenir après sur la technique –, la mémoire musculaire, c’est-à-dire que même si on l’a déjà fait, le faire de temps en temps, notamment dans les cas où on est un peu déconcentré il faut agir super vite, par exemple activer un micro sans réfléchir quel micro c’est, c’est la mémoire musculaire qui va travailler, donc le faire de temps en temps. Par exemple, ça fait très longtemps que je n’ai pas fait la régie, mais c’est quand même important de la faire. Après, il va y avoir peut-être aussi, pour certaines personnes, la proximité par rapport au sujet principal, l’intérêt par rapport au sujet. Par exemple, Élise, est-ce que tu te bases sur ça ou pas du tout ?
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<b>Élise : </b>Non, ça n’a jamais été un critère jusqu’à présent.
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<b>Fred : </b>D’accord. J’ai une question par rapport à ça, pour Joseph aussi – c’est un peu différent pour Jérôme parce qu’il fait les deux tout seul : est-ce que vous arrivez à suivre quand vous faites la régie ? Est-ce que vous arrivez à suivre l’émission, pas forcément de la même façon, mais est-ce que vous dites, à la fin de l’émission, « j’ai vraiment suivi l’émission, j’ai compris ce qu’ils ont raconté, etc. ? », ou est-ce que vous vous dites « j’étais tellement concentré sur la technique que… » ? Joseph.
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<b>Joseph : </b>Non. C’est une écoute active et participative. Je suis vraiment plongé dans le conte, dans ce que disent les gens, et aussi ce qu’ils vont dire pour arriver à anticiper la fin d’une phrase pour pouvoir envoyer la musique, envoyer le jingle, etc.
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<b>Fred : </b>D’accord. Élise, de ton côté ?
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<b>Élise : </b>C’est un objectif que je n’ai pas encore atteint ! Les sujets dont il est question pendant <em>Libre à vous !</em> m’intéressent beaucoup. Ça reste quand même des sujets pour lesquels, si on rate trois/quatre phrases, on perd parfois un peu le fil. Il y a des moments où je suis frustrée : après la régie, j’aimerais avoir l’occasion de discuter avec les gens qui sont intervenus pour leur dire « au fait, là tu avais dit quoi ? ». Je n’arrive pas à tout suivre, mais je pense qu’à mesure que je serai plus confiante sur la mission que j’ai, que j’y arriverai plus.
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<b>Fred : </b>J’ai fait plus de régies que toi, j’avoue que j’ai le même sentiment. Il y a des moments où je me dis « j’ai loupé une partie de l’émission parce que je suis concentré et je pense que ça dépend aussi du nombre de personnes qui sont autour du plateau. Si tu n’as qu’une seule personne, tu n’as qu’un seul micro à gérer. Là, par exemple, Jérôme doit gérer trois micros, plus le sien, il y a donc plus de suivi à faire.<br/>
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De ton côté, Jérôme, tu fais à la fois la régie et l’animation.
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<b>Jérôme : </b>Oui et je fais de la régie pure pour <em>Parlez-moi d’IA</em>.
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<b>Fred : </b><em>Parlez-moi d’IA</em>, c’est le samedi à 11 heures ou 11 heures 30, je ne sais plus, l’émission de Jean-Philippe Clément.
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<b>Jérôme : </b>C’est enregistré.<br/>
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Quand c’est mon émission, pour moi c’est un pensum. Je le fais parce qu’il faut le faire, mais je n’y prends pas vraiment de plaisir, j’y prends du plaisir quand le résultat est bon. Souvent Olivier Grieco est repassé derrière pour mixer.
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[Intervention d’Olivier Grieco pour un conseil technique]
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<b>Jérôme : </b>Par contre, j’aime bien être en régie sur des émissions, parce que, justement, ça m’oblige à avoir une écoute sur un sujet sur lequel je serais jamais allé, auquel, probablement, je ne me serais pas intéressé. En plus, j’essaye d’avoir une écoute un peu, entre guillemets, « d’animateur », en me disant « pourquoi il ne pose pas cette question ? Si j’avais été à sa place, j’aurais relancé sur ce sujet-là » et après, j’aime bien le <em>debrie</em> avec l’animateur pour lui demander « à ce moment-là, pourquoi n’es-tu pas parti là-dessus ? » et confronter la vision de la façon de mener l’interview ou mener l’émission.
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<b>Fred : </b>En fait, on vient de comprendre, grâce à Olivier, que quand il y a la diffusion vidéo, au niveau régie, il y a des choses à faire.
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<b>Jérôme : </b>Il y a un boulot de ouf !
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<b>Fred : </b>Il y a un boulot de ouf, il faut juste le savoir.<br/>
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Je pense qu’on a compris l’esprit de la régie, la façon dont vous l’approchez.<br/>
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Quand on parle de régie, c’est aussi une pièce. Si vous avez la vidéo, vous pouvez regarder, vous voyez Jérôme qui est derrière une vitre ; nous nous nous sommes, on va dire, côté plateau.<br/>
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Ce sont donc des ordinateurs, une console ou table de mixage avec des boutons. Ce matériel, à la fois les logiciels utilisés pour la diffusion et la console numérique, est-ce que vous le connaissiez avant de venir ? Est-ce que vous avez découvert ? Comment s’est passée la découverte. Comme d’hab, on va commencer par Joseph.
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<b>Joseph : </b>Je connaissais un peu. Je m’étais acheté une petite table de mixage à la fois, justement, pour faire mes podcasts et aussi pour avoir le son de l’ordinateur, de la chaîne hi-fi et de pouvoir les renvoyer sur mes enceintes.
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<b>Fred : </b>Pour toi, ce n’était pas une découverte.
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<b>Joseph : </b>Non. En plus, avant d’être conteur, mon père, qui anime <em>Les Contes, c’est du Sérieux !</em>, animait des bals folks dans la région parisienne, il jouait de la cornemuse, du violon. Un des groupes qu’il connaissait avait besoin de gens pour la table de mixage, donc je m’étais retrouvé, à 15 ans, plusieurs fois d’affilée, à faire la sono pour ce groupe de bals.
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<b>Fred : </b>D’accord. Donc, pour toi ce n’était pas une découverte. De ton côté Élise ?
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<b>Élise : </b>Pour moi c’était une découverte, totale.
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<b>Fred : </b>Comment s’est passée la découverte ?
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<b>Élise : </b>J’ai lu !
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<b>Joseph : </b>Ah oui ! Vous avez un Wikipédia ! <em>Libre à vous !</em>, vous êtes les champions du Wikipédia de la radio.
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<b>Fred : </b>Élise, explique ce que c’est. Les gens voient peut-être ce qu’est Wikipédia mais… Qu’est-ce que vous entendez par là, en fait ?
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<b>Élise : </b>Quand je vous ai contactés pour dire que ça m’intéressait de faire ça, je crois que je suis venue une première fois, c’était Isabella qui faisait la régie, donc j’ai pris connaissance du lieu, à quoi tout cela ressemble et elle m’a donné le lien vers la page wiki de la régie. Et là, de manière très exhaustive et illustrée, il y a toute l’explication de ce qu’est la régie, l’explication des termes qui sont employés, des machines qu’on utilise, à quoi elles servent, à quoi elles sont destinées. On en a d’ailleurs discuté la dernière fois, je crois, il n’y a pas uniquement le mode d’emploi, il y a l’explication des choses.
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<b>Fred : </b>C’est effectivement dans le cadre de <em>Libre à vous !</em>. C’est aussi notre pratique libriste, d’informaticiens d’informatique libre : on documente. Toutes les personnes qui font de l’informatique ne documentent pas, mais c’est vrai qu’on a documenté l’organisation de la régie. Je peux vous préciser qu’on a aussi une page sur la préparation des émissions qui est aussi longue. On a aussi documenté cette préparation.
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<b>Joseph : </b>Qu’on a lue qui m’a servi.
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<b>Fred : </b>Qui documente la régie, les pratiques, et aussi tous les tests à faire parce que, parfois on peut avoir des problèmes techniques. Tout à l’heure, Élise disait qu’elle venait à peu près trois quarts d’heure avant, ça peut être moins, mais il y a un certain nombre de tests qu’on fait pour être sûr qu’il n’y ait pas de soucis quand on prend l’antenne, parfois, il peut y avoir des soucis, et c’est aussi une façon de bien accueillir les gens. Je ne sais pas comment tu as ressenti cet accueil. Le fait, à la fois, d’être accompagné par une personne de l’équipe pour apprendre et, ensuite, même quand tu as fait tes premières régies, il avait une deuxième personne dans la salle, comme tu disais, qui, parfois, te perturbait parce qu’elle te parlait !
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<b>Élise : </b>Ou je lui parlais !
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<b>Fred : </b>Exactement ! Cet accueil a-t-il été important pour toi par rapport à toi à ton implication dans l’émission ?
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<b>Élise : </b>Oui bien sûr ! En fait, j’ai été étonnée, à vrai dire, que vous veuillez bien des gens qui n’avaient jamais touché à ça. Je pensais qu’il y avait quand même un prérequis, une nécessité à avoir été un peu en contact avec tout ça. Le fait d’avoir cette documentation c’est hyper rassurant et n voit aussi qu’un soin a été apporté à ça, c’est très appréciable !
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<b>Fred : </b>Si vous nous écoutez aujourd’hui, que vous avez envie de contribuer à la radio, une façon de contribuer c’est effectivement de faire la réalisation d’émissions. Une documentation existe, spécifique à <em>Libre à vous !</em>, en fait même pas spécifique, c’est la régie de Cause Commune, donc c’est parfaitement réutilisable. Vous êtes accompagné dans les premiers pas, dans les premières régies on ne vous laisse pas tout seul et, à un moment, vous faites la régie tout seul et puis tout se passe bien ! Si vous nous écoutez, vous pouvez nous envoyer un courriel, vous allez sur le site causecommune.fm. Vous pouvez nous appeler maintenant au 09 72 51 55 46, si vous avez une question ou des réactions sur la partie, on va dire cachée, de la réalisation.<br/>
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Jérôme, tu voulais ajouter quelque chose ?
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<b>Jérôme : </b>Non. Est-ce qu’on ne mettrait pas un peu de musique ?
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<b>Fred : </b>Contrairement à Jérôme, parfois je ne mets pas de musique quand il y a la discussion. Mais comme tu es le chef aujourd’hui !
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<b>Jérôme : </b>C’est juste que je me mets à la place des auditeurs et auditrices. Ils ont peut-être besoin d’aller chercher une bière au frais.
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<b>Fred : </b>En fait c’est que tu as besoin d’aller chercher une bière !<br/>
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On va faire une pause musicale. On va prendre une pause musicale un peu longue pour laisser le temps aux gens.<br/>
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Pour la pause musicale, je fais un coucou à mon épouse, puisqu’elle m’a suggéré Nirvana vu qu’aujourd’hui ce sont les 30 ans de la mort de Kurt Cobain. J’ai choisi un titre qui est moins connu, mais quand même très connu, le plus connu c’est sans doute <em>Come as You Are</em>, c’est <em>Smells Like Teen Spirit</em>. On écoute Nirvana sur Cause Commune. On se retrouve dans quatre minutes. Belle soirée à l’écoute de Cause Commune, la voix des possibles.
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<b>Pause musicale : </b><em>Smells Like Teen Spirit</em> par Nirvana.
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==37’ 00==
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<b>Fred : </b>Nous venons d’écouter Nirvana

Version du 26 avril 2024 à 15:11


Titre : Les coulisses de Cause Commune

Intervenant·e·s : Jérôme - Élise - Fred - Joseph - Olivier

Lieu : Émission Comm’un vendredi - Radio Cause Commune

Date : avril 2024 2024

Durée : 58 min

Vidéo

Licence de la transcription : Verbatim

Illustration : À prévoir

NB : Transcription réalisée par nos soins, fidèle aux propos des intervenant·e·s mais rendant le discours fluide.
Les positions exprimées sont celles des personnes qui interviennent et ne rejoignent pas nécessairement celles de l'April, qui ne sera en aucun cas tenue responsable de leurs propos.


Description

Découvrez les coulisses des émissions (régie, traitement des podcasts, etc.)

Transcription

Fred : Bonsoir. Vous êtes sur radio Cause Commune, 93.1 FM en Île-de-France et DAB+, et partout dans le monde sur causecommune.fm. C’est Johnny Clegg & Juluka qui nous a accueillis en musique, le titre c’est Woza Friday . Je vous invite évidemment à l’écouter sur les sites de musique. J’espère que vous avez un petit peu de danser. On remettra de la musique tout à l’heure.
Nous sommes vendredi 5 avril 2024, nous diffusons en direct, car c’est de la radio. C’est l’émission Comm’un vendredi. Chaque premier vendredi du mois, c’est l’émission qui réunit des animatrices et animateurs de Cause Commune pour parler de leurs émissions et aussi répondre à vos questions. Aujourd’hui, on va faire parler des voix que vous n’entendez pas. On va parler des coulisses des émissions : la régie, le traitement des podcasts, et autres.
Si vous avez des questions ou des réactions appelez-nous ; le téléphone 09 72 51 55 46. Vous pouvez également réagir sur le salon de l’émission, vous allez sur le site causecommune.fm, bouton « chat », salon # Comm'un vendredi et nous sommes normalement en direct vidéo, je tourne un œil vers le réalisateur de la vidéo qui n’est plus là, donc je ne sais pas. Si vous voulez nous suivre en vidéo, pareil, vous allez sur causecommune.fm et vous cliquez sur le lien du live vidéo.

Aujourd’hui, qui est autour du plateau ?
Déjà, à la réalisation de l’émission, Jérôme de l’émission Rayons Libres, le lundi à 14 heures et Jérôme aura l’occasion d’intervenir. Bonjour Jérôme.

Jérôme : Bonjour à tous. Bonjour à toutes.

Fred : Moi c’est Fred, de l’émission Libre à vous ! sur les libertés informatiques de 15 heures 30 à 17 heures chaque mardi.
J’ai en face de moi Joseph de l’émission Les Contes, c’est du Sérieux !. C’est une mensuelle, le deuxième dimanche, à 20 heures 30. Bonjour Joseph.

Joseph : Bonjour Fred.

Fred : Et puis, à ma droite, Élise, qui s’occupe principalement de la régie de Libre à vous !. Bonjour Élise.

Élise : Salut Fred. Salut tout le monde.

Fred : Je précise tout de suite qu’on va à la fois parler de ce que vous faites dans les émissions et puis, un peu, de votre parcours, mais j’aime parler de vidéo. Les personnes qui vont suivre en vidéo vont peut-être se poser la question « pourquoi ne voit-on pas Élise ? », parce que, en fait, elle ne souhaite pas apparaître sur la vidéo et j’ai envie de te demander Élise, en première question, pourquoi ?

Élise : Pourquoi pas de vidéo ? Parce que, pour moi, la radio c’est la voix, uniquement, et la vidéo, c’est un autre média. Je trouve que c’est une liberté de ne pas apparaître et je crois que ça convient, pour d’autres raisons, à d’autres personnes. Il y a peut-être un mystère dans le fait d’être juste entendue et pas vue.

Fred : OK. Je t’ai posé la question avant, pour la vidéo, pour Joseph, on demande évidemment l’autorisation et quand tu m’as expliqué ça, ça m’a fait penser à l’acteur Vincent Lindon qui, il y a quelques semaines ou quelques mois, je ne sais plus, a répondu à une interview et je vais le citer, ça rejoint un peu ce que tu dis. Il refuse aussi d’être filmé à la radio, il dit : « Le principe de la radio, c’est le fantasme d’entendre une personne, se demander où elle est, comment elle est habillée, qu’est ce qui se passe dans la radio. À partir du moment où c’est filmé, ce n’est plus la radio, c’est de la télévision. Or la décontraction de la radio, ce qui est génial, c’est qu’on n’a qu’à se concentrer sur ce qu’on dit, sur la voix, on peut rigoler, il y a quelque chose qui se passe dans le studio et, finalement, les gens qui écoutent ne se concentrent que sur notre voix et non pas sur la façon dont on est habillé. »

Élise : C’est bien dit !

Fred : C’est bien dit. En tout cas voilà l’explication, la raison pour laquelle vous ne verrez pas Laure-Élise… Élise. Pourquoi je dis « Laure-Élise » ? Dans l’équipe de Libre à vous !, il y a aussi une Laure-Élise. Donc vous verrez Élise principalement de dos.
À la réalisation de la vidéo, c’est Olivier Grieco, le directeur d’antenne.

Jérôme : Qui vous propose un gros plan sur Élise !

Fred : Jérôme fait aussi des blagues à la radio !
On va commencer. Je rappelle aux personnes qui nous écoutent qu’elles peuvent appeler, je vous rappelle le numéro : 09 72 51 55 46.
Là, c’est surtout pour expliquer un petit peu comment on fait les émissions en dehors de l’animation. Par contre des gens parlent à côté, on les entend sur le direct, Olivier et Patrick. C’est de la radio, c’est la vie de la radio et nous sommes en public en plus ce soir !
L’idée c’est un peu d’expliquer les coulisses des émissions, parce que, finalement, les émissions de radio ce ne sont pas uniquement les personnes que vous entendez derrière la voix. Dans Libre à vous !, ce n’est pas uniquement moi, quand je parle, ou ma collègue Isabella ou mon collègue Étienne, ce sont d’autres personnes qui peuvent intervenir en fonction aussi des émissions. Tout à l’heure, on va sans doute expliquer que Rayons libres, par exemple, est une émission à lui tout seul, Jérôme. Dans Libre à vous !, il y a une équipe un peu plus constituée, aussi parce que c’est une émission plus longue ; Les Contes, c’est du Sérieux !, c’est aussi une émission avec quelques personnes.
Déjà, j’ai envie de vous poser la question, à savoir d’où venez-vous ? On a convenu qu’on allait poser la première question à Joseph pour connaître un peu son parcours. Que tu fais-tu dans la vie ?

Joseph : Je fais des choses qui n’ont rien à voir avec la radio. Je me suis beaucoup amusé sur mon ordinateur à faire des podcasts, tout seul dans mon coin, à faire des mixtape<, etc. J’écoutais beaucoup la radio, les radios associatives, jusqu’à ce qu’un jour j’entende qu’il y avait un apéro à Cause Commune, donc nous sommes venus. Je suis venu avec Patrick, qui est conteur, qui est mon père. On aime tous les deux la radio. On avait aussi fait des brouillons, des essais de radio autour du conte, etc. Nous sommes donc venus avec le projet, on l’a proposé et on nous a proposé rapidement, après quelques échanges, un horaire.

Fred : Olivier essaye de me faire des signes, mais je ne comprends pas les signes. Dis-moi exactement ce que tu fais avec la caméra ou fais-le.

Olivier Grieco : Je vais le faire, mais, le problème, c’est que l’espace est réduit entre la table et toi. Je vais juste essayer de la mettre un peu plus proche de Joseph.

Fred : On est en direct, en plus il y a un câble qui retient la caméra. Voilà ! OK !

Joseph : Comme ça, sur Internet, vous me voyez bien. Bonjour à tous.

Fred : Exactement. L’occasion d’expliquer que les soirées radio ouverte, chaque premier vendredi du mois, comme c’est le cas aujourd’hui, c’est aussi l’occasion de venir éventuellement proposer des émissions, prendre contact, comme tu l’as fait. Si je me souviens bien, c’est un message qui était posté sur Mastodon, un réseau social décentralisé, peut-être même un de mes messages, c’est possible, ou celui de l’April peut-être.

Joseph : Celui de l’April probablement.

Fred : Celui de l’April. Donc tu es venu, tu as proposé une émission et, aujourd’hui, Les Contes, c’est du Sérieux ! c’est chaque deuxième dimanche du mois à 20 heures 30.

Joseph : C’est ça, avec quatre conteurs de talent qui racontent, en direct, des histoires.

Fred : On verra un peu ce que ce que tu fais au niveau technique.
Je vais poser la même question à Élise : que fais-tu dans ma vie et comment as-tu atterri à Cause Commune ?

Élise : Comment j’ai atterri à Cause Commune ? Tout simplement parce que, en fait, j’étais adhérente de l’April et j’ai reçu un mail qui demandait de l’aide pour faire la régie. Déjà, pourquoi je connaissais l’April ? Parce que j’avais un intérêt pour les logiciels libres, pour Linux, etc., suite à un certain nombre de déconvenues avec le matériel habituel.
La radio m’intéressait, j’ai beaucoup écouté la radio, j’ai aussi eu la chance de pas mal voyager et je me suis rendu compte qu’en France on a vraiment beaucoup de radios, une richesse extraordinaire qu’il n’y a pas, en tout cas pas dans les pays que j’ai eu l’occasion de visiter, et je trouve que c’est très précieux. J’aime bien ça et aussi tout ce qui est un peu technique, la régie, et puis servir un projet, tout simplement, ça me plait.

Fred : D’accord. On va revenir tout à l’heure sur la technique, notamment aux connaissances préalables, ou pas, que vous aviez sur la technique. J’ai envie de poser la même question à Jérôme. Par contre, tu n’as pas expliqué ce que tu fais dans la vie. Peut-être que tu n’as pas envie !

Élise : Si, pas de problème ! Il y a longtemps, j’ai fait des études d’ingénieur en mécanique et j’ai rapidement pris conscience que travailler dans un bureau ne me convenait pas, donc j’ai exercé et j’exerce toujours en freelance, j’aide des entreprises à élaborer des dossiers pour des candidatures sur des financements pour des projets techniques. Il y a deux ans, j’ai été engagée comme assistante de réalisation sur un long-métrage, rien à voir avec mon domaine, d’ailleurs je n’avais pas d’expérience, mais bon !, ça c’est fait. J’avais toujours eu l’aspiration à avoir une activité en lien avec l’art, donc j’étais très contente d’avoir l’occasion de faire ça. Au cours de ce tournage, qui a duré très longtemps, j’ai découvert des tas de métiers que je ne comprenais pas, j’étais au contact de plein de gens dans la technique de la réalisation, des effets spéciaux, etc., et ça m’intéressait vachement et j’ai voulu faire un making-of, ce qui n’était pas possible pendant le tournage. Après coup, je me suis un peu mise à faire des interviews des gens qui ont travaillé sur le film pour qu’ils parlent de leur domaine d’activité parce que ça répondait à ma curiosité de faire ça. C’est un travail qui est en cours, mais, pour l’instant, qui n’a pas vraiment été concrétisé.

Fred : D’accord ! OK. Jérôme, pareil : d’où viens-tu ! Que fais-tu ?

Jérôme : D’où je viens ? On va on va faire court, mais c’est l’idée de la radio, c’est marrant, j’y repense. J’avais fait une demande, j’avais voulu créer une radio à destination des jeunes parents, il n’y avait rien. Je trouve que c’est un média qui est formidable, qu’on peut consommer comme on veut, qu’on prend, qu’on enlève. Bref ! Je trouve que c’est un média qui est beaucoup plus facile, un peu ce que disait Vincent Lindon, il y a un côté un peu magie, il y a une voix, on essaye d’imaginer qui est derrière, ou pas d’ailleurs, il y a un peu de fantasme, etc. À un moment donné dans ma vie, quand j’étais jeune parent, je trouvais tellement cucul et tellement pourri tout ce qu’on pouvait lire sur les enfants ou le métier de jeune parent que j’étais allé voir le CSA en disant « je veux monter ma radio et m’adresser aux jeunes parents ». Je me suis vite rendu compte que mon projet était peut-être super, mais que c’était beaucoup plus compliqué que juste prendre un micro et puis je suis arrivé ici. J’avais été invité par Abel Guggenheim dans Rayons Libres, j’avais trouvé l’expérience super. Pareil, au-delà de ce qui se passe et ce que les auditeurs entendent, je trouve qu’il y a aussi un truc qui se passe dans un studio, notamment une sorte d’accélération du temps ; le temps passe deux fois plus vite, c’est un truc incroyable. Abel, quatre/cinq ou six mois, peu importe, après mon passage ici m’appelle, c’était à l’époque du Covid, et me dit : « Jérôme, je n’ai plus très envie de faire Rayons Libres pour plein de raisons, bref !, est-ce que tu as envie de prendre la suite ? – Mais tellement, je trouve ça trop bien ! ». En plus, il m’a fait un cadeau, il m’apporte ça sur un plateau ! Joseph, tu dis que tu as un peu tripoté les boutons, que tu as un peu fait ça. Moi, j’étais comme une poule devant un couteau devant mon ordinateur : je voudrais faire du podcast ou de la radio, mais par où je commence ? Comment je fais ? Et là, il me dit : « Tu n’as plus qu’à t’installer, prendre le micro et produire tes émissions ! » Autant produire l’émission, trouver l’invité, trouver le thème, l’angle, etc., je le fais, en tout cas j’ai l’impression que je le fais assez facilement, après est-ce que je suis bon ou pas ?, c’est encore à autre sujet, mais ce n’est pas douloureux du tout pour moi. Par contre la technique ! Là je m’y mets un peu, il y a une heure j’étais avec Olivier en train d’essayer de monter ma dernière émission, j’ai paniqué, j’ai dit « viens m’aider, je n’en peux plus, je n’y arrive pas ».
Voilà ! Je trouve que la radio est un média qui est super !

Fred : D’accord. On va parler de technique. Par contre, que fais-tu dans la vie ?

Jérôme : Pour le coup, ça amène un peu de sens. L’émission que j’anime aujourd’hui est une émission sur le thème du vélo, essayer de comprendre qui fait du vélo, est-ce qu’on fait du vélo et la place du vélo dans la société. Par ailleurs, j’ai eu une activité de journaliste parce que je suis associé sur un média en ligne qui parle de vélo et puis j’ai une société de conseil : j’ai la prétention de pouvoir aider n’importe quelle société qui, à un moment donné, a envie de mettre du vélo dans sa stratégie.

Fred : D’accord. Donc tu fais une émission qui est en cohérence avec tes activités professionnelles, ce qui peut être un avantage quand on fait de la radio.
On va parler un peu technique. Vas-y Jérôme.

Jérôme : J’aimerais bien te poser la même question.

Fred : L’avantage la personne qui anime, c’est qu’elle pose des questions !

Jérôme : L’avantage de celui qui est en régie, c’est qu’il peut couper les micros !

Fred : Justement, j’allais ajouter qu’il y a quelqu’un qui a un pouvoir supérieur à toutes les personnes qui animent l’émission, c’est la personne qui a effectivement les boutons pour diffuser.
Je vais répondre assez rapidement. Mon lien avec la radio est un lien historique double. Je suis né en 70 et en tant que sportif, dans les années 80, la seule façon d’avoir des matchs de foot en direct, c’était la radio. Donc, j’écoutais des matchs de foot à la radio, avec mon père, avant même que Canal + existe et diffuse des matchs de foot.
Le deuxième lien ce sont les antennes libres. C’est un peu plus tard, dans les années 85/86, notamment une antenne libre qui est restée célèbre notamment chez les jeunes garçons, avec l’émission qui s’appelle Lune de Fiel, qui a durée deux/trois ans, on ne va pas rentrer dans les détails, vous chercherez sur Internet, mais c’était quand même très trash comme antenne libre.
J’ai la même passion pour la radio et je trouve que ce média, avec uniquement la voix, est absolument extraordinaire.
Au niveau de l’April, l’association de promotion et de défense du logiciel libre, le public qu’on touche le plus directement, le premier cercle, ce sont plutôt les geeks à travers nos événements, des conférences, etc., les guides. En fait, on connaissait déjà Olivier via la webradio Libre à Toi. Il a eu l’idée complètement dingue de déposer un dossier au CSA pour avoir une radio, on s’est dit « on va essayer de soutenir » et puis surtout, une fois qu’il l’a eue, on s’est dit « c’est génial ! Ça va nous permettre de toucher un public qu’on ne peut pas toucher, le public de la bande FM ». C’est pour cela que je dis que ce qui est important pour nous c’est la bande FM, ce n’est pas le podcast, même si on va parler de traitement de podcast derrière, c’est important pour les gens qui nous écoutent en podcast, mais ce qui nous passionne c’est de se dire que là, on est on est en train de parler, quelqu’un a tourné son petit bouton, débarque sur Cause Commune, 93.1 FM, et va découvrir un truc ! Pareil le mardi entre 15 heures 30 et 17 heures, des gens vont découvrir quelque chose autour du logiciel libre.
Voilà pourquoi on s’est dit qu’on allait proposer une émission pour toucher ce public qu’on ne pourrait pas toucher autrement et avec l’avantage, effectivement, de n’avoir que la voix et d’avoir un matériel qui est déjà prêt parce que c’est ça qui est extraordinaire, on va peut-être en parler. Même si on a un apprentissage, on a un matériel extraordinaire. Les personnes qui ont la vidéo peuvent peut-être voir Jérôme avec la console, on va en parler, les ordinateurs, les micros, etc.
Donc voilà mon lien et voilà l’importance, pour nous, d’avoir fait cette émission depuis 2018.

Jérôme : Comme tu parles de foot, encore aujourd’hui écouter un match de foot à la radio c’est fantastique ! J’ai un souvenir de la Coupe du monde de 2006 ou je sais plus laquelle, je ne sais plus où j’étais, en tout cas je n’avais pas la télé, j’écoutais écouté les matchs de foot à la radio. La performance de ceux qui commentaient était absolument extraordinaire. Et ça rend le match hyper intéressant.

Fred : C’est un métier extraordinaire. À l’époque, de toute façon ma génération n’avait pas le choix ; aujourd’hui on a le choix. Il y a encore beaucoup de radio qui diffusent effectivement des matchs en direct.
Je rappelle que si vous voulez nous appeler, si vous avez des questions à poser, n’hésitez pas, c’est 09 72 51 55 46. Ne vous inquiétez pas, vous ne serez pas directement en direct, vous serez d’abord avec Jérôme qui décrochera son téléphone. Rassurez-vous, vous ne serez pas directement connecté sur le direct.
On va parler un petit peu de technique. Dans la préparation d’une émission, il y a les gens qui préparent l’émission, les gens qui animent, parfois ce ne sont pas les mêmes. Il se trouve que dans les pratiques actuelles de Cause Commune ce sont souvent les mêmes, et il y a des personnes à la technique sans qui on ne serait rien parce qu’on serait obligé de tout faire. C’est faisable, mais ça rend les choses plus compliquées. Élise et Joseph, vous participez à une activité qui est importante, qui est occupée aujourd’hui par Jérôme, qui est la régie, ce qu’on appelle la régie ou la réalisation. Est-ce que vous pourriez nous expliquer ce qu’est, en tout cas pour vous, la régie, la réalisation d’une émission de radio ? Qui veut commencer ? Comme elle n’est pas en vidéo, vous ne voyez pas les regards d’Élise qui me dit « pose la question d’abord à Joseph ! »

18’ 00

Élise : Je précise quand même, je ne sais pas si tu l’as dit au début, que c’est la première fois que je parle à la radio.

Fred : Oui, effectivement, tu as raison de le dire et je vous remercie vraiment parce que je sais que parler à la radio, prendre la parole en public, c’est compliqué. Je vous remercie d’avoir accepté, parce que vous êtes, derrière, en régie. En l’occurrence, quand tu es en régie, la seule chose que tu as à dire c’est « bonjour » quand je te présente. Donc merci. Je sais que c’est effectivement compliqué. J’encourage les autres personnes que j’ai contactées, parce que j’ai quand même contacté d’autres personnes, à venir la prochaine fois, vous verrez que c’est une expérience très sympathique. En tout cas merci, c’est effectivement la première fois que vous intervenez.
Comme j’ai vu ton mouvement des yeux, je vais commencer par Joseph. Joseph, pour toi, qu’est-ce que la régie ? Comment expliquerais-tu ton travail de régie à quelqu’un qui ne connaît pas ?

Joseph : Moi, je travaille avec quatre conteurs qui racontent des histoires en direct, sans les livres, ce n’est pas non plus une récitation, ils racontent des histoires. Mon travail, c’est de mettre en valeur ce qu’ils font, c’est de les accompagner, c’est essayer de rendre encore plus beau ce qu’ils font. Ça passe par avoir un bon son. Si on met un petit tapis musical, ou une ambiance sonore derrière le conte, c’est le démarrer au bon moment, l’arrêter au bon moment, être avec eux ; ça c’est pour les quatre conteurs on va dire maison, qui sont là tout le temps. Quand il y a un invité, c’est aussi le rassurer quand il va prendre la parole s’il a pas l’habitude, etc., lui dire qu’on est juste entre nous, qu’on va passer un bon moment qui passera très vite parce qu’on va s’éclater entre nous. Pour moi c’est vraiment ça, c’est mettre en valeur les personnes qui sont devant le micro.

Fred : D’accord. On reviendra après sur l’aspect plus technique pour expliquer ce que vous faites concrètement, mais c’est une présentation qui me plaît.
Élise, tu veux intervenir en deuxième.

Élise : Allez. Je vais être plus terre à terre. Pour moi, faire la régie, c’est déjà se mettre d’accord sur qui va la faire part dans l’équipe des personnes.

Fred : On précise que dans l’équipe de Libre à vous !, il y a potentiellement six personnes qui peuvent faire la régie, alors que pour Les Contes, c’est du Sérieux !, c’est Joseph qui fait la régie, donc il n’y a pas besoin de se mettre d’accord.

Élise : Il y a donc cette décision à un moment donné. Puis c’est arriver trois quarts d’heure en avance. Je dois dire que je m’attendais à ce que ce soit plus compliqué. En fait, quand j’arrive, j’ai l’impression que tout est déjà prêt. Je vais devoir appuyer sur un bouton au bon moment et c’est à peu près tout. En réalité, c’est plus que ça. C’est une responsabilité de s’assurer que la diffusion se fait de manière appropriée. C’est prendre connaissance du matériel, comprendre un petit peu comment il fonctionne, être alerte, en fait, suivre ce qui se passe sur le plateau, être concentré.

Fred : Une fois, nous avons fait la régie ensemble et nous étions un peu déconcentrés.

Élise : Je crois que j’ai dû faire la régie seule peut-être une ou deux fois, je ne sais plus. Les fois précédentes on a un peu un coach, un accompagnement, donc, dès qu’on est deux dans la régie, c’est vrai qu’on peut se déconcentrer.

Fred : On va revenir sur la formation.
Jérôme, vas-y.
J’ai une petite question. Vous avez une équipe de six réalisateurs potentiels. Est-ce que tout le monde lève la main en disant « je veux le faire » ou est-ce que, d’une manière générale, il faut bien que quelqu’un s’y colle. Quel est l’esprit ?

Fred : L’esprit va dépendre de la disponibilité des gens. Au niveau de la régie il y a un truc important – on va on va revenir après sur la technique –, la mémoire musculaire, c’est-à-dire que même si on l’a déjà fait, le faire de temps en temps, notamment dans les cas où on est un peu déconcentré il faut agir super vite, par exemple activer un micro sans réfléchir quel micro c’est, c’est la mémoire musculaire qui va travailler, donc le faire de temps en temps. Par exemple, ça fait très longtemps que je n’ai pas fait la régie, mais c’est quand même important de la faire. Après, il va y avoir peut-être aussi, pour certaines personnes, la proximité par rapport au sujet principal, l’intérêt par rapport au sujet. Par exemple, Élise, est-ce que tu te bases sur ça ou pas du tout ?

Élise : Non, ça n’a jamais été un critère jusqu’à présent.

Fred : D’accord. J’ai une question par rapport à ça, pour Joseph aussi – c’est un peu différent pour Jérôme parce qu’il fait les deux tout seul : est-ce que vous arrivez à suivre quand vous faites la régie ? Est-ce que vous arrivez à suivre l’émission, pas forcément de la même façon, mais est-ce que vous dites, à la fin de l’émission, « j’ai vraiment suivi l’émission, j’ai compris ce qu’ils ont raconté, etc. ? », ou est-ce que vous vous dites « j’étais tellement concentré sur la technique que… » ? Joseph.

Joseph : Non. C’est une écoute active et participative. Je suis vraiment plongé dans le conte, dans ce que disent les gens, et aussi ce qu’ils vont dire pour arriver à anticiper la fin d’une phrase pour pouvoir envoyer la musique, envoyer le jingle, etc.

Fred : D’accord. Élise, de ton côté ?

Élise : C’est un objectif que je n’ai pas encore atteint ! Les sujets dont il est question pendant Libre à vous ! m’intéressent beaucoup. Ça reste quand même des sujets pour lesquels, si on rate trois/quatre phrases, on perd parfois un peu le fil. Il y a des moments où je suis frustrée : après la régie, j’aimerais avoir l’occasion de discuter avec les gens qui sont intervenus pour leur dire « au fait, là tu avais dit quoi ? ». Je n’arrive pas à tout suivre, mais je pense qu’à mesure que je serai plus confiante sur la mission que j’ai, que j’y arriverai plus.

Fred : J’ai fait plus de régies que toi, j’avoue que j’ai le même sentiment. Il y a des moments où je me dis « j’ai loupé une partie de l’émission parce que je suis concentré et je pense que ça dépend aussi du nombre de personnes qui sont autour du plateau. Si tu n’as qu’une seule personne, tu n’as qu’un seul micro à gérer. Là, par exemple, Jérôme doit gérer trois micros, plus le sien, il y a donc plus de suivi à faire.
De ton côté, Jérôme, tu fais à la fois la régie et l’animation.

Jérôme : Oui et je fais de la régie pure pour Parlez-moi d’IA.

Fred : Parlez-moi d’IA, c’est le samedi à 11 heures ou 11 heures 30, je ne sais plus, l’émission de Jean-Philippe Clément.

Jérôme : C’est enregistré.
Quand c’est mon émission, pour moi c’est un pensum. Je le fais parce qu’il faut le faire, mais je n’y prends pas vraiment de plaisir, j’y prends du plaisir quand le résultat est bon. Souvent Olivier Grieco est repassé derrière pour mixer.

[Intervention d’Olivier Grieco pour un conseil technique]

Jérôme : Par contre, j’aime bien être en régie sur des émissions, parce que, justement, ça m’oblige à avoir une écoute sur un sujet sur lequel je serais jamais allé, auquel, probablement, je ne me serais pas intéressé. En plus, j’essaye d’avoir une écoute un peu, entre guillemets, « d’animateur », en me disant « pourquoi il ne pose pas cette question ? Si j’avais été à sa place, j’aurais relancé sur ce sujet-là » et après, j’aime bien le debrie avec l’animateur pour lui demander « à ce moment-là, pourquoi n’es-tu pas parti là-dessus ? » et confronter la vision de la façon de mener l’interview ou mener l’émission.

Fred : En fait, on vient de comprendre, grâce à Olivier, que quand il y a la diffusion vidéo, au niveau régie, il y a des choses à faire.

Jérôme : Il y a un boulot de ouf !

Fred : Il y a un boulot de ouf, il faut juste le savoir.
Je pense qu’on a compris l’esprit de la régie, la façon dont vous l’approchez.
Quand on parle de régie, c’est aussi une pièce. Si vous avez la vidéo, vous pouvez regarder, vous voyez Jérôme qui est derrière une vitre ; nous nous nous sommes, on va dire, côté plateau.
Ce sont donc des ordinateurs, une console ou table de mixage avec des boutons. Ce matériel, à la fois les logiciels utilisés pour la diffusion et la console numérique, est-ce que vous le connaissiez avant de venir ? Est-ce que vous avez découvert ? Comment s’est passée la découverte. Comme d’hab, on va commencer par Joseph.

Joseph : Je connaissais un peu. Je m’étais acheté une petite table de mixage à la fois, justement, pour faire mes podcasts et aussi pour avoir le son de l’ordinateur, de la chaîne hi-fi et de pouvoir les renvoyer sur mes enceintes.

Fred : Pour toi, ce n’était pas une découverte.

Joseph : Non. En plus, avant d’être conteur, mon père, qui anime Les Contes, c’est du Sérieux !, animait des bals folks dans la région parisienne, il jouait de la cornemuse, du violon. Un des groupes qu’il connaissait avait besoin de gens pour la table de mixage, donc je m’étais retrouvé, à 15 ans, plusieurs fois d’affilée, à faire la sono pour ce groupe de bals.

Fred : D’accord. Donc, pour toi ce n’était pas une découverte. De ton côté Élise ?

Élise : Pour moi c’était une découverte, totale.

Fred : Comment s’est passée la découverte ?

Élise : J’ai lu !

Joseph : Ah oui ! Vous avez un Wikipédia ! Libre à vous !, vous êtes les champions du Wikipédia de la radio.

Fred : Élise, explique ce que c’est. Les gens voient peut-être ce qu’est Wikipédia mais… Qu’est-ce que vous entendez par là, en fait ?

Élise : Quand je vous ai contactés pour dire que ça m’intéressait de faire ça, je crois que je suis venue une première fois, c’était Isabella qui faisait la régie, donc j’ai pris connaissance du lieu, à quoi tout cela ressemble et elle m’a donné le lien vers la page wiki de la régie. Et là, de manière très exhaustive et illustrée, il y a toute l’explication de ce qu’est la régie, l’explication des termes qui sont employés, des machines qu’on utilise, à quoi elles servent, à quoi elles sont destinées. On en a d’ailleurs discuté la dernière fois, je crois, il n’y a pas uniquement le mode d’emploi, il y a l’explication des choses.

Fred : C’est effectivement dans le cadre de Libre à vous !. C’est aussi notre pratique libriste, d’informaticiens d’informatique libre : on documente. Toutes les personnes qui font de l’informatique ne documentent pas, mais c’est vrai qu’on a documenté l’organisation de la régie. Je peux vous préciser qu’on a aussi une page sur la préparation des émissions qui est aussi longue. On a aussi documenté cette préparation.

Joseph : Qu’on a lue qui m’a servi.

Fred : Qui documente la régie, les pratiques, et aussi tous les tests à faire parce que, parfois on peut avoir des problèmes techniques. Tout à l’heure, Élise disait qu’elle venait à peu près trois quarts d’heure avant, ça peut être moins, mais il y a un certain nombre de tests qu’on fait pour être sûr qu’il n’y ait pas de soucis quand on prend l’antenne, parfois, il peut y avoir des soucis, et c’est aussi une façon de bien accueillir les gens. Je ne sais pas comment tu as ressenti cet accueil. Le fait, à la fois, d’être accompagné par une personne de l’équipe pour apprendre et, ensuite, même quand tu as fait tes premières régies, il avait une deuxième personne dans la salle, comme tu disais, qui, parfois, te perturbait parce qu’elle te parlait !

Élise : Ou je lui parlais !

Fred : Exactement ! Cet accueil a-t-il été important pour toi par rapport à toi à ton implication dans l’émission ?

Élise : Oui bien sûr ! En fait, j’ai été étonnée, à vrai dire, que vous veuillez bien des gens qui n’avaient jamais touché à ça. Je pensais qu’il y avait quand même un prérequis, une nécessité à avoir été un peu en contact avec tout ça. Le fait d’avoir cette documentation c’est hyper rassurant et n voit aussi qu’un soin a été apporté à ça, c’est très appréciable !

Fred : Si vous nous écoutez aujourd’hui, que vous avez envie de contribuer à la radio, une façon de contribuer c’est effectivement de faire la réalisation d’émissions. Une documentation existe, spécifique à Libre à vous !, en fait même pas spécifique, c’est la régie de Cause Commune, donc c’est parfaitement réutilisable. Vous êtes accompagné dans les premiers pas, dans les premières régies on ne vous laisse pas tout seul et, à un moment, vous faites la régie tout seul et puis tout se passe bien ! Si vous nous écoutez, vous pouvez nous envoyer un courriel, vous allez sur le site causecommune.fm. Vous pouvez nous appeler maintenant au 09 72 51 55 46, si vous avez une question ou des réactions sur la partie, on va dire cachée, de la réalisation.
Jérôme, tu voulais ajouter quelque chose ?

Jérôme : Non. Est-ce qu’on ne mettrait pas un peu de musique ?

Fred : Contrairement à Jérôme, parfois je ne mets pas de musique quand il y a la discussion. Mais comme tu es le chef aujourd’hui !

Jérôme : C’est juste que je me mets à la place des auditeurs et auditrices. Ils ont peut-être besoin d’aller chercher une bière au frais.

Fred : En fait c’est que tu as besoin d’aller chercher une bière !
On va faire une pause musicale. On va prendre une pause musicale un peu longue pour laisser le temps aux gens.
Pour la pause musicale, je fais un coucou à mon épouse, puisqu’elle m’a suggéré Nirvana vu qu’aujourd’hui ce sont les 30 ans de la mort de Kurt Cobain. J’ai choisi un titre qui est moins connu, mais quand même très connu, le plus connu c’est sans doute Come as You Are, c’est Smells Like Teen Spirit. On écoute Nirvana sur Cause Commune. On se retrouve dans quatre minutes. Belle soirée à l’écoute de Cause Commune, la voix des possibles.

Pause musicale : Smells Like Teen Spirit par Nirvana.

37’ 00

Fred : Nous venons d’écouter Nirvana