Différences entre les versions de « Les coulisses de Cause Commune »

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<b>Élise : </b>Je précise quand même, je ne sais pas si tu l’as dit au début, que c’est la première fois que je parle à la radio.
 
<b>Élise : </b>Je précise quand même, je ne sais pas si tu l’as dit au début, que c’est la première fois que je parle à la radio.
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<b>Fred : </b>Oui, effectivement, tu as raison de le dire et je vous remercie vraiment parce que je sais que parler à la radio, prendre la parole en public, c’est compliqué. Je vous remercie d’avoir accepté, parce que vous êtes, derrière, en régie. En l’occurrence, quand tu es en régie, la seule chose que tu as à dire c’est « bonjour » quand je te présente. Donc merci. Je sais que c’est effectivement compliqué. J’encourage les autres personnes que j’ai contactées, parce que j’ai quand même contacté d’autres personnes, à venir la prochaine fois, vous verrez que c’est une expérience très sympathique. En tout cas merci, c’est effectivement la première fois que vous intervenez.<br/>
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Comme j’ai vu ton mouvement des yeux, je vais commencer par Joseph. Joseph, pour toi, qu’est-ce que la régie ? Comment expliquerais-tu ton travail de régie à quelqu’un qui ne connaît pas ?
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<b>Joseph : </b>Moi, je travaille avec quatre conteurs qui racontent des histoires en direct, sans les livres, ce n’est pas non plus une récitation, ils racontent des histoires. Mon travail, c’est de mettre en valeur ce qu’ils font, c’est de les accompagner, c’est essayer de rendre encore plus beau ce qu’ils font. Ça passe par avoir un bon son. Si on met un petit tapis musical, ou une ambiance sonore derrière le conte, c’est le démarrer au bon moment, l’arrêter au bon moment, être avec eux ; ça c’est pour les quatre conteurs on va dire maison, qui sont là tout le temps. Quand il y a un invité, c’est aussi le rassurer quand il va prendre la parole s’il a pas l’habitude, etc., lui dire qu’on est juste entre nous, qu’on va passer un bon moment qui passera très vite parce qu’on va s’éclater entre nous. Pour moi c’est vraiment ça, c’est mettre en valeur les personnes qui sont devant le micro.
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<b>Fred : </b>D’accord. On reviendra après sur l’aspect plus technique pour expliquer ce que vous faites concrètement, mais c’est une présentation qui me plaît.<br/>
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Élise, tu veux intervenir en deuxième.
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<b>Élise : </b>Allez. Je vais être plus terre à terre. Pour moi, faire la régie, c’est déjà se mettre d’accord sur qui va la faire part dans l’équipe des personnes.
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<b>Fred : </b>On précise que dans l’équipe de <em>Libre à vous !</em>, il y a potentiellement six personnes qui peuvent faire la régie, alors que pour <em>Les Contes, c’est du Sérieux !</em>, c’est Joseph qui fait la régie, donc il n’y a pas besoin de se mettre d’accord.
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<b>Élise : </b>Il y a donc cette décision à un moment donné. Puis c’est arriver trois quarts d’heure en avance. Je dois dire que je m’attendais à ce que ce soit plus compliqué. En fait, quand j’arrive, j’ai l’impression que tout est déjà prêt. Je vais devoir appuyer sur un bouton au bon moment et c’est à peu près tout. En réalité, c’est plus que ça. C’est une responsabilité de s’assurer que la diffusion se fait de manière appropriée. C’est prendre connaissance du matériel, comprendre un petit peu comment il fonctionne, être alerte, en fait, suivre ce qui se passe sur le plateau, être concentré.
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<b>Fred : </b>Une fois, nous avons fait la régie ensemble et nous étions un peu déconcentrés.
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<b>Élise : </b>Je crois que j’ai dû faire la régie seule peut-être une ou deux fois, je ne sais plus. Les fois précédentes on a un peu un coach, un accompagnement, donc, dès qu’on est deux dans la régie, c’est vrai qu’on peut se déconcentrer.
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<b>Fred : </b>On va revenir sur la formation.<br/>
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Jérôme, vas-y.<br/>
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J’ai une petite question. Vous avez une équipe de six réalisateurs potentiels. Est-ce que tout le monde lève la main en disant « je veux le faire » ou est-ce que, d’une manière générale, il faut bien que quelqu’un s’y colle. Quel est l’esprit ?
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<b>Fred : </b>L’esprit va dépendre de la disponibilité des gens. Au niveau de la régie il y a un truc important – on va on va revenir après sur la technique –, la mémoire musculaire, c’est-à-dire que même si on l’a déjà fait, le faire de temps en temps, notamment dans les cas où on est un peu déconcentré il faut agir super vite, par exemple activer un micro sans réfléchir quel micro c’est, c’est la mémoire musculaire qui va travailler, donc le faire de temps en temps. Par exemple, ça fait très longtemps que je n’ai pas fait la régie, mais c’est quand même important de la faire. Après, il va y avoir peut-être aussi, pour certaines personnes, la proximité par rapport au sujet principal, l’intérêt par rapport au sujet. Par exemple, Élise, est-ce que tu te bases sur ça ou pas du tout ?
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<b>Élise : </b>Non, ça n’a jamais été un critère jusqu’à présent.
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<b>Fred : </b>D’accord. J’ai une question par rapport à ça, pour Joseph aussi – c’est un peu différent pour Jérôme parce qu’il fait les deux tout seul : est-ce que vous arrivez à suivre quand vous faites la régie ? Est-ce que vous arrivez à suivre l’émission, pas forcément de la même façon, mais est-ce que vous dites, à la fin de l’émission, « j’ai vraiment suivi l’émission, j’ai compris ce qu’ils ont raconté, etc. ? », ou est-ce que vous vous dites « j’étais tellement concentré sur la technique que… » ? Joseph.
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<b>Joseph : </b>Non. C’est une écoute active et participative. Je suis vraiment plongé dans le conte, dans ce que disent les gens, et aussi ce qu’ils vont dire pour arriver à anticiper la fin d’une phrase pour pouvoir envoyer la musique, envoyer le jingle, etc.
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<b>Fred : </b>D’accord. Élise, de ton côté ?
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<b>Élise : </b>C’est un objectif que je n’ai pas encore atteint ! Les sujets dont il est question pendant <em>Libre à vous !</em> m’intéressent beaucoup. Ça reste quand même des sujets pour lesquels, si on rate trois/quatre phrases, on perd parfois un peu le fil. Il y a des moments où je suis frustrée : après la régie, j’aimerais avoir l’occasion de discuter avec les gens qui sont intervenus pour leur dire « au fait, là tu avais dit quoi ? ». Je n’arrive pas à tout suivre, mais je pense qu’à mesure que je serai plus confiante sur la mission que j’ai, que j’y arriverai plus.
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<b>Fred : </b>J’ai fait plus de régies que toi, j’avoue que j’ai le même sentiment. Il y a des moments où je me dis « j’ai loupé une partie de l’émission parce que je suis concentré et je pense que ça dépend aussi du nombre de personnes qui sont autour du plateau. Si tu n’as qu’une seule personne, tu n’as qu’un seul micro à gérer. Là, par exemple, Jérôme doit gérer trois micros, plus le sien, il y a donc plus de suivi à faire.<br/>
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De ton côté, Jérôme, tu fais à la fois la régie et l’animation.
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<b>Jérôme : </b>Oui et je fais de la régie pure pour <em>Parlez-moi d’IA</em>.
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<b>Fred : </b><em>Parlez-moi d’IA</em>, c’est le samedi à 11 heures ou 11 heures 30, je ne sais plus, l’émission de Jean-Philippe Clément.
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<b>Jérôme : </b>C’est enregistré.<br/>
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Quand c’est mon émission, pour moi c’est un pensum. Je le fais parce qu’il faut le faire, mais je n’y prends pas vraiment de plaisir, j’y prends du plaisir quand le résultat est bon. Souvent Olivier Grieco est repassé derrière pour mixer.
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[Intervention d’Olivier Grieco pour un conseil technique]
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<b>Jérôme : </b>Par contre, j’aime bien être en régie sur des émissions, parce que, justement, ça m’oblige à avoir une écoute sur un sujet sur lequel je serais jamais allé, auquel, probablement, je ne me serais pas intéressé. En plus, j’essaye d’avoir une écoute un peu, entre guillemets, « d’animateur », en me disant « pourquoi il ne pose pas cette question ? Si j’avais été à sa place, j’aurais relancé sur ce sujet-là » et après, j’aime bien le <em>debrie</em> avec l’animateur pour lui demander « à ce moment-là, pourquoi n’es-tu pas parti là-dessus ? » et confronter la vision de la façon de mener l’interview ou mener l’émission.
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<b>Fred : </b>En fait, on vient de comprendre, grâce à Olivier, que quand il y a la diffusion vidéo, au niveau régie, il y a des choses à faire.
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<b>Jérôme : </b>Il y a un boulot de ouf !
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<b>Fred : </b>Il y a un boulot de ouf, il faut juste le savoir.<br/>
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Je pense qu’on a compris l’esprit de la régie, la façon dont vous l’approchez.<br/>
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Quand on parle de régie, c’est aussi une pièce. Si vous avez la vidéo, vous pouvez regarder, vous voyez Jérôme qui est derrière une vitre ; nous nous nous sommes, on va dire, côté plateau.<br/>
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Ce sont donc des ordinateurs, une console ou table de mixage avec des boutons. Ce matériel, à la fois les logiciels utilisés pour la diffusion et la console numérique, est-ce que vous le connaissiez avant de venir ? Est-ce que vous avez découvert ? Comment s’est passée la découverte. Comme d’hab, on va commencer par Joseph.
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<b>Joseph : </b>Je connaissais un peu. Je m’étais acheté une petite table de mixage à la fois, justement, pour faire mes podcasts et aussi pour avoir le son de l’ordinateur, de la chaîne hi-fi et de pouvoir les renvoyer sur mes enceintes.
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<b>Fred : </b>Pour toi, ce n’était pas une découverte.
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<b>Joseph : </b>Non. En plus, avant d’être conteur, mon père, qui anime <em>Les Contes, c’est du Sérieux !</em>, animait des bals folks dans la région parisienne, il jouait de la cornemuse, du violon. Un des groupes qu’il connaissait avait besoin de gens pour la table de mixage, donc je m’étais retrouvé, à 15 ans, plusieurs fois d’affilée, à faire la sono pour ce groupe de bals.
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<b>Fred : </b>D’accord. Donc, pour toi ce n’était pas une découverte. De ton côté Élise ?
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<b>Élise : </b>Pour moi c’était une découverte, totale.
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<b>Fred : </b>Comment s’est passée la découverte ?
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<b>Élise : </b>J’ai lu !
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<b>Joseph : </b>Ah oui ! Vous avez un Wikipédia ! <em>Libre à vous !</em>, vous êtes les champions du Wikipédia de la radio.
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<b>Fred : </b>Élise, explique ce que c’est. Les gens voient peut-être ce qu’est Wikipédia mais… Qu’est-ce que vous entendez par là, en fait ?
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<b>Élise : </b>Quand je vous ai contactés pour dire que ça m’intéressait de faire ça, je crois que je suis venue une première fois, c’était Isabella qui faisait la régie, donc j’ai pris connaissance du lieu, à quoi tout cela ressemble et elle m’a donné le lien vers la page wiki de la régie. Et là, de manière très exhaustive et illustrée, il y a toute l’explication de ce qu’est la régie, l’explication des termes qui sont employés, des machines qu’on utilise, à quoi elles servent, à quoi elles sont destinées. On en a d’ailleurs discuté la dernière fois, je crois, il n’y a pas uniquement le mode d’emploi, il y a l’explication des choses.
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<b>Fred : </b>C’est effectivement dans le cadre de <em>Libre à vous !</em>. C’est aussi notre pratique libriste, d’informaticiens d’informatique libre : on documente. Toutes les personnes qui font de l’informatique ne documentent pas, mais c’est vrai qu’on a documenté l’organisation de la régie. Je peux vous préciser qu’on a aussi une page sur la préparation des émissions qui est aussi longue. On a aussi documenté cette préparation.
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<b>Joseph : </b>Qu’on a lue qui m’a servi.
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<b>Fred : </b>Qui documente la régie, les pratiques, et aussi tous les tests à faire parce que, parfois on peut avoir des problèmes techniques. Tout à l’heure, Élise disait qu’elle venait à peu près trois quarts d’heure avant, ça peut être moins, mais il y a un certain nombre de tests qu’on fait pour être sûr qu’il n’y ait pas de soucis quand on prend l’antenne, parfois, il peut y avoir des soucis, et c’est aussi une façon de bien accueillir les gens. Je ne sais pas comment tu as ressenti cet accueil. Le fait, à la fois, d’être accompagné par une personne de l’équipe pour apprendre et, ensuite, même quand tu as fait tes premières régies, il avait une deuxième personne dans la salle, comme tu disais, qui, parfois, te perturbait parce qu’elle te parlait !
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<b>Élise : </b>Ou je lui parlais !
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<b>Fred : </b>Exactement ! Cet accueil a-t-il été important pour toi par rapport à toi à ton implication dans l’émission ?
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<b>Élise : </b>Oui bien sûr ! En fait, j’ai été étonnée, à vrai dire, que vous veuillez bien des gens qui n’avaient jamais touché à ça. Je pensais qu’il y avait quand même un prérequis, une nécessité à avoir été un peu en contact avec tout ça. Le fait d’avoir cette documentation c’est hyper rassurant et n voit aussi qu’un soin a été apporté à ça, c’est très appréciable !
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<b>Fred : </b>Si vous nous écoutez aujourd’hui, que vous avez envie de contribuer à la radio, une façon de contribuer c’est effectivement de faire la réalisation d’émissions. Une documentation existe, spécifique à <em>Libre à vous !</em>, en fait même pas spécifique, c’est la régie de Cause Commune, donc c’est parfaitement réutilisable. Vous êtes accompagné dans les premiers pas, dans les premières régies on ne vous laisse pas tout seul et, à un moment, vous faites la régie tout seul et puis tout se passe bien ! Si vous nous écoutez, vous pouvez nous envoyer un courriel, vous allez sur le site causecommune.fm. Vous pouvez nous appeler maintenant au 09 72 51 55 46, si vous avez une question ou des réactions sur la partie, on va dire cachée, de la réalisation.<br/>
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Jérôme, tu voulais ajouter quelque chose ?
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<b>Jérôme : </b>Non. Est-ce qu’on ne mettrait pas un peu de musique ?
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<b>Fred : </b>Contrairement à Jérôme, parfois je ne mets pas de musique quand il y a la discussion. Mais comme tu es le chef aujourd’hui !
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<b>Jérôme : </b>C’est juste que je me mets à la place des auditeurs et auditrices. Ils ont peut-être besoin d’aller chercher une bière au frais.
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<b>Fred : </b>En fait c’est que tu as besoin d’aller chercher une bière !<br/>
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On va faire une pause musicale. On va prendre une pause musicale un peu longue pour laisser le temps aux gens.<br/>
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Pour la pause musicale, je fais un coucou à mon épouse, puisqu’elle m’a suggéré Nirvana vu qu’aujourd’hui ce sont les 30 ans de la mort de Kurt Cobain. J’ai choisi un titre qui est moins connu, mais quand même très connu, le plus connu c’est sans doute <em>Come as You Are</em>, c’est <em>Smells Like Teen Spirit</em>. On écoute Nirvana sur Cause Commune. On se retrouve dans quatre minutes. Belle soirée à l’écoute de Cause Commune, la voix des possibles.
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<b>Pause musicale : </b><em>Smells Like Teen Spirit</em> par Nirvana.
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==37'00==
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<b>Fred : </b>Nous venons d’écouter Nirvana, <em>Smells Like Teen Spirit</em>. Vous êtes de retour sur Cause Commune 93.1 en FM, mais on me dit qu’on est pas en FM, parce que c’est à 21 heures qu’on est en FM. Je salue les auditeurs et auditrices qui sont en DAB + et la FM ce sera à partir de 21 heures.<br/>
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Toujours autour du plateau Jérôme, Joseph, Élise et moi, Fred.<br/>
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Avant la pause musicale, on parlait de régie et compagnie. La pause musicale nous a permis d’échanger, au-delà d’aller chercher à boire, parce que nous, nous ne sommes pas allées chercher à boire, je ne me balancerai pas la personne qui est en régie qui, elle, a même été livrée.<br/>
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Tout à l’heure, en introduction, Élise, tu as parlé de ton travail actuel sur la vidéo, sur un film et on parlait de la différence entre radio, vidéo et sur l’imagination. Est-ce que tu veux te lancer là-dessus ?
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<b>Élise : </b>Pour compléter ce qu’on disait. Je trouve que la vidéo, finalement, c’est quelque chose qui entrave l’imagination et on peut pas regarder une vidéo en conduisant, par exemple.
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<b>Fred : </b>Je crois, malheureusement, qu’il y en a qui le font ! Ce que vous disiez aussi tous les deux c’est que la radio c’est plus simple, finalement, par rapport à la vidéo. C’est ce que tu disais Joseph.
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<b>Joseph : </b>Je trouve l’audio plus facile pour faire quelque chose de joli, voire de très joli, et c’est aussi beaucoup moins cher. Avec un ordinateur qui a dix ans et deux/trois logiciels libres, on peut faire de très belles émissions, alors que pour faire quelque chose avec de la vidéo, tout de suite il faut sortir du matériel, de l’éclairage.
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<b>Élise : </b>La grosse artillerie.
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<b>Joseph : </b>Pour l’audio, même avec un téléphone portable, on peut enregistrer des trucs, ensuite monter, et ça donne de belles choses. Ceci dit, je suis aussi très public de cette espèce d’intermédiaire qui existe, pas forcément la radio filmée, par contre je suis très consommateur de médias comme Twitch, j’adore ça. Peut-être que ça ne durera pas, mais, en ce moment, je trouve que ça sonne un peu comme les radios libres, il y a une <em>vibe</em>, les gens s’autorisent des choses qu’on n’avait pas l’habitude d’entendre. On est dans un quotidien, dans une immédiateté, ça me plaît énormément aussi.
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<b>Fred : </b>D’accord. Tu disais qu’il y a plein de gens qui commencent, notamment des podcasts ou de l’audio, avec un téléphone, tout simplement, sans matériel très compliqué. Là, on a des micros un petit peu professionnels, mais on peut commencer plus simplement. Ce qui est important, finalement, c’est le fond, ce qu’on met dedans.<br/>
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Pendant la pause, Joseph, tu expliquais qu’une partie du travail des gens, de l’équipe et en régie, c’est aussi de préparer les personnes qui vont intervenir. Qu’est-ce que tu entends par là, en fait, dans <em>Les Contes, c’est du Sérieux !</em>.
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<b>Joseph : </b>À part les quatre conteurs qui reviennent à chaque fois, on peut avoir des invités. C’est donc les accueillir, les préparer à ce qu’on va leur dire parce que, effectivement, il peut y avoir une petite appréhension, donc les préparer à ce qui va se passer, tout en veillant à ne pas aborder des sujets qu’on va aborder pendant l’émission parce que, très souvent, c’est la spontanéité qui est intéressante. C’est quand on dit quelque chose pour la première fois que ça a vraiment du sens, que c’est dit avec le cœur, donc à la fois avoir du sens et avoir aussi de l’émotion.
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<b>Fred : </b>C’est donc plus les préparer sur l’aspect technique, par exemple parler devant proche du micro, devant le micro.
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<b>Joseph : </b>C’est les rassurer, dire qu’on va aborder un certain nombre de sujets mais sans en dévoiler trop. S’ils essayent de me faire valider ce qu’ils vont dire, dire « écoute, je te fais confiance. »
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<b>Fred : </b>D’accord. Jérôme, de ton côté, sur la préparation.
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<b>Jérôme : </b>Je suis d’accord avec ça. Quand je produis mes émissions <em>Rayons Libres</em>, je donne juste des idées vagues, des conducteurs, mais je ne pose pas les questions. On me demande d’envoyer les questions, je ne les envoie pas et j’évite qu’ils arrivent trop tôt avant le début de l’émission en direct, parce que, sinon, ils vont me livrer trop de choses et ils ne sauront plus ce qu’ils ont dit au micro, pas au micro, bref !, on va se perdre !<br/>
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Par contre, quand je suis en régie par exemple pour <em<Parlez-moi d’IA</em> ou ici, je trouve qu’il y a un aspect qui est hyper intéressant, on est là pour la technique, pour aider, pour faire en sorte que. On est aussi une sorte de béquille pour les animateurs ou l’animateur, pour aller dans son sens ou, de temps en temps, pour le lui dire « eh bien non ». On est une sorte de pont entre l’animateur et son invité et je trouve qu’il y a un truc assez intéressant là-dedans.
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<b>Fred : </b>D’accord. Par contre toi, Élise, c’est un peu différent parce que ce travail de lien, c’est plus la personne qui anime l’émission qui le fait. Toi, c’est plus préparer techniquement le la personne qui va intervenir, je disais notamment parler devant le micro, peut-être ne pas faire trop de bruit quand on a des bagues ou des choses comme ça parce que ça s’entend. Pour le coup, ça ce n’est documenté dans notre procédure.
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<b>Élise : </b>Ce sont des choses dont on se rend compte au fur et à mesure.
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<b>Fred : </b>D’accord. Finalement, quand une personne invitée ne respecte pas, qu’elle fait comme ça [Frédéric se penche et n’est plus en face du micro, NdT], comment réagis-tu ? Ça t’énerve ? Tu lui fais des signes ?
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<b>Élise : </b>J’essaye d’attirer son attention. Je crois que ça s’est produit récemment et ça dépend de la raison pour laquelle la personne le fait. Si c’est parce qu’elle n’a pas l’habitude, parce qu’elle est déconcentrée, parce qu’elle est stressée, etc., on essaye de s’adapter à la personne pour que le message passe de la manière qui peut être accueillie.
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<b>Fred : </b>D’accord. Est-ce que le fait de faire de la régie ne vous donne pas envie de faire des émissions, c’est-à-dire de passer derrière le micro ? Vous avez des passions, forcément, vous avez envie de les partager. Est-ce que ça vous donne envie ? Est-ce que ça ne « désacralise » pas, entre guillemets, le côté radio, même s’il est pas trop sacralisé, parce que justement, c’est relativement simple ? Est-ce que ça ne vous donne pas envie de passer derrière le micro pour proposer une émission ? Joseph.
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<b>Joseph : </b>Quand on a préparé la première émission <em>Les Contes, c’est du Sérieux !</em>, on ne savait pas qui allait la présenter jusqu’à dix minutes avant. On avait préparé des dialogues et des lancements, etc., et peut-être que j’allais présenter les conteurs. En fin de compte, je me suis dit que non, ils savent parler tout seuls, ce sont des conteurs, ils savent parler, ils savent improviser. C’est pour cela qu’il n’y a pas de montage pour les podcasts, il n’y en a pas besoin. Ils savent vraiment parler.<br/>
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Ça ne me pose pas de problème de parler dans un micro, mais ce n’est pas non plus une envie. Par contre, avec la recherche du sens et de l’émotion qu’on a quand on écoute les gens et qu’on leur donne la parole, ça me donne envie de le faire encore plus, d’aller encore plus vers les gens, vers d’autres personnes, et voir comment leur donner la parole, leur montrer combien je les trouve importants et intéressants, plutôt que moi prendre la parole.
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<b>Fred : </b>D’accord. Élise.
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<b>Élise : </b>Je suis un peu du même du même avis que Joseph. Je suis venue parce que j’avais une curiosité de voir l’envers du décor, d’ailleurs j’ai un ami qui travaillait chez TSF Jazz et, une fois, je lui ai demandé si je pouvais venir voir comment ça se fabriquait, dévoiler, pour moi, comment c’est derrière.<br/>
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Sur cette même thématique, je suis très curieuse des métiers des gens. Un truc que je voudrais partager et, pourquoi pas à la radio, ce serait d’essayer de faire parler des gens sur leur métier, un petit peu ce que j’ai fait sur le tournage du film, en essayant de comprendre qui fait quoi, en post-prod, en ceci, en cela. De la façon dont je faisais le métier que j’avais avant, j’étais principalement amenée à faire des audits avec des ingénieurs ou des chefs d’entreprise pour essayer de comprendre pourquoi ils avaient créé tel système, tel dispositif technique, etc., et comment est né un truc. Ça m’intéresse beaucoup et je trouve aussi que ce sont des personnalités qui ont tellement à dire et, en plus, ce sont des gens à qui on ne donne pas trop la parole. Dans une entreprise industrielle, l’ingénieur ce n’est pas celui qui parle, celui qui parle c’est le commercial qui a une grande gueule et un beau costard !
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<b>Fred : </b>Le directeur d’antenne est à côté, s’il nous écoute, il a peut-être un projet d’émission bientôt sur le sujet.<br/>
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Jérôme, je te pose la question, finalement, tu es aussi derrière le micro. C’était vraiment une envie d’être derrière le micro ?
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<b>Jérôme : </b>Oui, je crois. Je serais peut-être un peu malhonnête de dire que je ne suis pas heureux de prendre la parole, ce serait me mettre dans une posture et, en vrai, j’adore ça, j’adore parler dans le micro. Là où je les rejoins aussi, j’adore aussi quand je sens qu’il se passe quelque chose, quand je sens qu’avec l’invité je vais chercher quelque chose ou j’obtiens quelque chose ou il me donne un truc, qu’il perd un peu le contrôle, etc. Je crois qu’il doit quand même y avoir un problème d’égo derrière, ou un truc comme ça, j’adore parler dans le micro.
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<b>Fred : </b>Le temps file très vite, on vous avait prévenus, vous le dites souvent aux personnes invitées « le temps file très vite » et, en fait, vous vous rendez compte que le temps file très vite puisqu’il est 20 heures 47.<br/>
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On a beaucoup parlé de régie. Dans une prochaine émission, peut-être qu’on reviendra en détail sur le traitement des émissions, le podcast, mais on peut quand même en parler un petit peu, parce qu’on a des procédures un peu différentes là-dessus. Joseph, que peux-tu en dire ? C’est quoi le traitement audio, podcast ? À quoi ça sert ? Est-ce que vous en faites pour <em>Les Contes, c’est du Sérieux !</em>.
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<b>Joseph : </b>On n’en fait pas du tout. Au début, on avait prévu de le faire et, en fait, non.
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<b>Fred : </b>Explique déjà ce qu’est, à la base, un traitement de podcast, son but.
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<b>Joseph : </b>Tu reprends ton émission et tu essayes d’enlever les hésitations, s’il y a des blancs, les « euh…… », les gens qui ricanent parce qu’ils se regardent et ne savent pas qu’ils doivent prendre la parole, tous les petits pains [???] comme ça ou le jingle qui part au mauvais moment, etc. Peut-être qu’Olivier retouche un petit peu parce que, quand j’écoute les podcasts !
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<b>Fred : </b>Olivier rigole. Je ne sais pas s’il rigole parce qu’il retouche ou pas.
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<b>Joseph : </b>Je pense que les pains les plus évidents sont enlevés, à part ça il n’y en a pas beaucoup. Les quatre personnes qui interviennent le plus sont des conteurs, ils ont l’habitude de parler.
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<b>Fred : </b>Si l’émission est bien réalisée pendant le direct, il y a moins de travail derrière, voire pas du tout, en tout cas pour toi.<br/>
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Jérôme, pour <em>Rayons Libres</em>.
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<b>Jérôme : </b>Pour <em>Rayons Libres</em>, c’est marrant. Quand c’est en direct et que je réécoute le direct, j’accepte complètement justement les « euh », les pains, le démarrage de la musique qui ne part pas au bon moment, etc., par contre, quand c’est enregistré je ne supporte plus long. Quand c’est enregistré, j’ai besoin d’avoir un son, en tout cas un rendu bon, propre et nickel, bref, qui va bien. En direct, ça ne me dérange absolument pas. Je me suis probablement construit une culture et une oreille là-dessus.
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<b>Fred : </b>Ce que tu dis est marrant. C’est aussi une des raisons pour lesquelles on fait du direct parce que, parfois, des gens nous disent « je préférais que ce soit enregistré pour des questions de planning ». Quand on enregistre, je ne sais pas si tu as le cas aussi, le risque c’est qu’en fait, comme les gens savent que c’est enregistré, que ce n’est pas en direct, si la personne dit quelque chose qui ne lui plaît pas, elle va vouloir se reprendre parce qu’on va traiter, etc., donc une émission d’une heure va durer deux heures, etc. Les rares fois où nous le faisons, on le fait dans les conditions du direct. On dit à la personne « on va enregistrer à une heure qui n’est pas habituelle de <em>Libre à vous !</em>, par exemple un soir, par contre, on enregistre d’une traite et, derrière, on ne retouche pas, sauf si, vraiment, il y a un incident. » Par rapport à ça, quand tu fais des trucs qui ne sont pas en direct, est-ce que ça allonge le temps d’enregistrement, Jérôme.
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<b>Jérôme : </b>Pas tant que ça tant que c’est moi qui anime. Il n’y a pas très longtemps, j’ai fait l’expérience de l’exercice de confier l’émission complètement à trois jeunes femmes, en leur disant « je suis en régie, je suis à votre disposition, le plateau est à vous et on fait dans les conditions du direct », parce je n’avais pas envie de passer une heure sur une émission qui devait durer 30 minutes, on a mis deux heures. Je bouillonnais. Dès qu’il y en avait une qui arrêtait de parler, elle regardait les autres qui n’enchaînaient pas. C’est là où on se rend compte que c’est aussi un métier, que c’est aussi une expertise, que ce sont aussi des trucs qu’il faut apprendre. Ce n’était pas du tout le quotidien de ces jeunes femmes de parler dans un micro et d’animer un plateau.<br/>
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Dans les conditions du direct, mon émission dure 30 minutes ; avec les pauses musicales, la chronique, l’agenda, etc., ce sont 22 minutes ; en 23 minutes c’est fait.
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<b>Fred : </b>Je te précise que la pause musicale finale, à la fin de l’émission, ce sera Solann, <em>Rome</em>, deux minutes quarante-deux.
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Je vous indique aussi qu’en direct, à 22 heures, parce que Nel vient d’arriver, Yohan ne doit pas être loin, c’est l’émission <em>Paname by Mic</em>, sur les musiques urbaines, en direct.<br/>
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Il reste donc quelques minutes parce qu’il est 20 heures 52. Je vous dis tout de suite qu’à 21 heures vous retrouvez une rediffusion d’une émission <em>Dissonance Cognitive</em> avec notre camarade Bud, sur la scène, c’est le rock et le métal. Il reste très peu de minutes, je ne vais pas poser une question je vais plutôt vous demander si vous avez quelque chose à ajouter, un petit mot de la fin, on va commencer par le réalisateur, Jérôme.
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<b>Jérôme : </b>On n’a pas abordé le sujet, mais ce que je trouve intéressant dans la radio, par rapport au podcast, c’est qu’à la radio on est sur un espace qui est contraint, on a on a des limites de temps, il faut tenir ce temps et c’est aussi une promesse qu’on fait à nos auditeurs de dire « je vous donne rendez-vous, ça va durer une heure, ça va durer deux heures, ça va durer trois heures ou ça va durer 15 minutes, je vous donne un rendez-vous pour ce temps-là ». Je trouve que c’est hyper intéressant de travailler dans cette contrainte de temps par rapport à un podcast où, finalement, un coup ça va durer 15 minutes, un coup 18, un coup 25, un coup 12 et le rendez-vous n’est pas bien tenu. Je trouve que c’est une contrainte qui devient une force, parce qu’on donne un rendez-vous et on a une promesse, on va s’occuper de vous pendant 15 minutes, pas plus, pas moins.
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<b>Fred : </b>Super. Joseph.
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<b>Joseph : </b>J’ai envie de dire à nos auditeurs qu’ils nous appellent parce qu’ils sont beaux, ils sont intéressants, je suis persuadé qu’ils ont une voix magnifique, donc qu’ils n’hésitent pas.
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<b>Fred : </b>Il faut préciser qu’à presque 21 heures, ce n’est pas l’heure chaude pour les appels. À la radio c’est effectivement plutôt 21 heures/22 heures. Les gens qui écoutent les émissions de Cause Commune savent que l’accueil est bienveillant, d’ailleurs on n’est pas en direct tout de suite, on passe par la personne qui est en régie. Donc, si on n’a pas envie d’être en direct, on peut poser la question à la personne en régie qui va relayer. Appelez, ça nous changera des auditeurs habituels qui appellent, je dis bien « auditeurs », je ne mets pas « auditrices », qui, parfois, utilisent 20 minutes d’antenne pour ne pas poser de question, juste pour dire des choses. On aimerait bien aussi, parfois, que le public change un petit peu, même si, de temps en temps les émissions du samedi, notamment la superbe émission – et je ne dis pas ça parce que c’est Olivier qui la gère – qui s’appelle <em>Sous les lapsus de l’actu</em>, de midi à 14 heures, avec Patrick Bruneteaux, c’est vraiment une mission qui, sur deux heures, laisse le temps justement d’aborder l’actualité, par exemple avec des invités qui peuvent être là pendant une heure ou deux, donc c’est vraiment le temps long de la radio, et, là, il y a souvent des auditeurs et auditrices qui appellent. Là peut-être qu’à 20 heures, 21 heures, on est sur un temps un temps froid deux de la radio.<br/>
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Élise, un mot de la fin ou quelque chose, dans les dernières minutes.
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<b>Élise : </b>Pour rebondir un peu sur ce que disait Jérôme, je trouve que le direct a effectivement sa vertu, autant pour vous, dans l’organisation, le travail que ça nécessite de faire un podcast ou bien d’enregistrer préalablement. Je fais un peu une analogie avec le spectacle vivant par rapport au cinéma où l’instant qui est créé est, en fait, quelque chose d’extraordinaire.
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<b>Fred : </b>Oui, c’est la magie du direct, il peut se passer plein de trucs.
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<b>Élise : </b>C’est de l’adrénaline, c’est la vérité !
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<b>Fred : </b>Avec, parfois, des moments de grâce ou, parfois, des surprises. Et puis, quand vraiment on se plante dans le direct, l’équipe podcast peut corriger, derrière, pour les personnes qui vont réécouter en podcast, ça arrive de temps en temps, évidemment, parce que parfois, on se trompe.<br/>
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C’était l’émission <em>Comm’un vendredi</em>. L’émission <em>Comm’un vendredi</em> c’est chaque premier vendredi du mois de 20 heures à 21 heures. Normalement ça réunit animatrices et animateurs de Cause Commune pour parler des émissions ou des coulisses.<br/>
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Là, nous sommes en avril, avant la pause d’été il y a mai et juin au moins. On a prévu, normalement, et on espère une spéciale musicale, on ne sait pas si ça sera en mai ou en juin et on a aussi prévu une spéciale culture numérique, avec les émissions autour du numérique : <em>Libre à vous !</em> le mardi, <em>Parlez-moi d’IA</em>, le samedi de Jean-Philippe Clément, également aussi avec Isabelle Carrère d’Antanak qui intervient dans <em>Libre à vous !</em> mais aussi et surtout qui est notre voisine : Antanak fait du reconditionnement d’ordinateurs et de l’accompagnement de publics défavorisés à l’usage de l’ordinateur. Il y a donc ces deux projets d’émissions thématiques, normalement en mai et juin et peut-être aussi juillet. Si vous avez vous-même des idées, n’hésitez pas à nous appeler, à envoyer un mail ou appelez le numéro de la radio, quand il n’y a pas de direct, il y a répondeur, vous pouvez laisser un message si vous avez des suggestions, des questions. Pour la dernière fois, je vais vous rappeler le numéro : 09 72 51 55 46.<br/>
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Donc, à 21 heures, c’est <em>Dissonance cognitive</em> avec Bud, c’est la scène, rock métal, si vous aimez le métal vous serez vraiment ravi.<br/>
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À 22 heures, c’est encore une émission musicale, les musiques urbaines avec Yohann et Nel, je ne sais pas du tout s’il y a une personne invitée. Non. Nel me dit que non.<br/>
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Demain vous retrouverez le directeur d’antenne de la radio qui va intervenir dans quelques secondes de 12 heures à 14 heures avec Patrick Bruneteaux pour <em>Sous les lapsus de l’actu</em>.
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<b>Olivier Grieco : </b>On ne sait pas encore de quoi on va parler, probablement de trucs qui vont énerver certaines personnes.<br/>
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C’était juste pour dire que le prochain apéro, le 3 mai, sera normalement un super apéro. Cette semaine, à partir du 8 avril, Cause Commune est en travaux, on s’est organisé pour ça, et le 3 mai on inaugurera le nouveau studio de la radio, toujours à la même adresse. On espère qu’à ce moment-là plein de personnes viendront partager avec nous la joie de ce nouveau studio.
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<b>Fred : </b>Le studio est au 22 rue Bernard Dimey. En plus, les gens qui font les travaux sont très sympas parce qu’ils apportent de la bière, des fûts de bière.<br/>
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On va se quitter avec une jeune artiste que j’ai découverte récemment et qui, j’espère, fera une belle carrière parce qu’elle a vraiment une écriture absolument incroyable. C’est Solann, le titre s’appelle <em>Rome</em>.
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Belle soirée à l’écoute de Cause Commune, la voix des possibles.
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<b>Pause musicale : </b><em>Rome</em> par Solann.

Dernière version du 26 avril 2024 à 16:16


Titre : Les coulisses de Cause Commune

Intervenant·e·s : Jérôme - Élise - Fred - Joseph - Olivier

Lieu : Émission Comm’un vendredi - Radio Cause Commune

Date : avril 2024 2024

Durée : 58 min

Vidéo

Licence de la transcription : Verbatim

Illustration : À prévoir

NB : Transcription réalisée par nos soins, fidèle aux propos des intervenant·e·s mais rendant le discours fluide.
Les positions exprimées sont celles des personnes qui interviennent et ne rejoignent pas nécessairement celles de l'April, qui ne sera en aucun cas tenue responsable de leurs propos.


Description[modifier]

Découvrez les coulisses des émissions (régie, traitement des podcasts, etc.)

Transcription[modifier]

Fred : Bonsoir. Vous êtes sur radio Cause Commune, 93.1 FM en Île-de-France et DAB+, et partout dans le monde sur causecommune.fm. C’est Johnny Clegg & Juluka qui nous a accueillis en musique, le titre c’est Woza Friday . Je vous invite évidemment à l’écouter sur les sites de musique. J’espère que vous avez un petit peu de danser. On remettra de la musique tout à l’heure.
Nous sommes vendredi 5 avril 2024, nous diffusons en direct, car c’est de la radio. C’est l’émission Comm’un vendredi. Chaque premier vendredi du mois, c’est l’émission qui réunit des animatrices et animateurs de Cause Commune pour parler de leurs émissions et aussi répondre à vos questions. Aujourd’hui, on va faire parler des voix que vous n’entendez pas. On va parler des coulisses des émissions : la régie, le traitement des podcasts, et autres.
Si vous avez des questions ou des réactions appelez-nous ; le téléphone 09 72 51 55 46. Vous pouvez également réagir sur le salon de l’émission, vous allez sur le site causecommune.fm, bouton « chat », salon # Comm'un vendredi et nous sommes normalement en direct vidéo, je tourne un œil vers le réalisateur de la vidéo qui n’est plus là, donc je ne sais pas. Si vous voulez nous suivre en vidéo, pareil, vous allez sur causecommune.fm et vous cliquez sur le lien du live vidéo.

Aujourd’hui, qui est autour du plateau ?
Déjà, à la réalisation de l’émission, Jérôme de l’émission Rayons Libres, le lundi à 14 heures et Jérôme aura l’occasion d’intervenir. Bonjour Jérôme.

Jérôme : Bonjour à tous. Bonjour à toutes.

Fred : Moi c’est Fred, de l’émission Libre à vous ! sur les libertés informatiques de 15 heures 30 à 17 heures chaque mardi.
J’ai en face de moi Joseph de l’émission Les Contes, c’est du Sérieux !. C’est une mensuelle, le deuxième dimanche, à 20 heures 30. Bonjour Joseph.

Joseph : Bonjour Fred.

Fred : Et puis, à ma droite, Élise, qui s’occupe principalement de la régie de Libre à vous !. Bonjour Élise.

Élise : Salut Fred. Salut tout le monde.

Fred : Je précise tout de suite qu’on va à la fois parler de ce que vous faites dans les émissions et puis, un peu, de votre parcours, mais j’aime parler de vidéo. Les personnes qui vont suivre en vidéo vont peut-être se poser la question « pourquoi ne voit-on pas Élise ? », parce que, en fait, elle ne souhaite pas apparaître sur la vidéo et j’ai envie de te demander Élise, en première question, pourquoi ?

Élise : Pourquoi pas de vidéo ? Parce que, pour moi, la radio c’est la voix, uniquement, et la vidéo, c’est un autre média. Je trouve que c’est une liberté de ne pas apparaître et je crois que ça convient, pour d’autres raisons, à d’autres personnes. Il y a peut-être un mystère dans le fait d’être juste entendue et pas vue.

Fred : OK. Je t’ai posé la question avant, pour la vidéo, pour Joseph, on demande évidemment l’autorisation et quand tu m’as expliqué ça, ça m’a fait penser à l’acteur Vincent Lindon qui, il y a quelques semaines ou quelques mois, je ne sais plus, a répondu à une interview et je vais le citer, ça rejoint un peu ce que tu dis. Il refuse aussi d’être filmé à la radio, il dit : « Le principe de la radio, c’est le fantasme d’entendre une personne, se demander où elle est, comment elle est habillée, qu’est ce qui se passe dans la radio. À partir du moment où c’est filmé, ce n’est plus la radio, c’est de la télévision. Or la décontraction de la radio, ce qui est génial, c’est qu’on n’a qu’à se concentrer sur ce qu’on dit, sur la voix, on peut rigoler, il y a quelque chose qui se passe dans le studio et, finalement, les gens qui écoutent ne se concentrent que sur notre voix et non pas sur la façon dont on est habillé. »

Élise : C’est bien dit !

Fred : C’est bien dit. En tout cas voilà l’explication, la raison pour laquelle vous ne verrez pas Laure-Élise… Élise. Pourquoi je dis « Laure-Élise » ? Dans l’équipe de Libre à vous !, il y a aussi une Laure-Élise. Donc vous verrez Élise principalement de dos.
À la réalisation de la vidéo, c’est Olivier Grieco, le directeur d’antenne.

Jérôme : Qui vous propose un gros plan sur Élise !

Fred : Jérôme fait aussi des blagues à la radio !
On va commencer. Je rappelle aux personnes qui nous écoutent qu’elles peuvent appeler, je vous rappelle le numéro : 09 72 51 55 46.
Là, c’est surtout pour expliquer un petit peu comment on fait les émissions en dehors de l’animation. Par contre des gens parlent à côté, on les entend sur le direct, Olivier et Patrick. C’est de la radio, c’est la vie de la radio et nous sommes en public en plus ce soir !
L’idée c’est un peu d’expliquer les coulisses des émissions, parce que, finalement, les émissions de radio ce ne sont pas uniquement les personnes que vous entendez derrière la voix. Dans Libre à vous !, ce n’est pas uniquement moi, quand je parle, ou ma collègue Isabella ou mon collègue Étienne, ce sont d’autres personnes qui peuvent intervenir en fonction aussi des émissions. Tout à l’heure, on va sans doute expliquer que Rayons libres, par exemple, est une émission à lui tout seul, Jérôme. Dans Libre à vous !, il y a une équipe un peu plus constituée, aussi parce que c’est une émission plus longue ; Les Contes, c’est du Sérieux !, c’est aussi une émission avec quelques personnes.
Déjà, j’ai envie de vous poser la question, à savoir d’où venez-vous ? On a convenu qu’on allait poser la première question à Joseph pour connaître un peu son parcours. Que tu fais-tu dans la vie ?

Joseph : Je fais des choses qui n’ont rien à voir avec la radio. Je me suis beaucoup amusé sur mon ordinateur à faire des podcasts, tout seul dans mon coin, à faire des mixtape<, etc. J’écoutais beaucoup la radio, les radios associatives, jusqu’à ce qu’un jour j’entende qu’il y avait un apéro à Cause Commune, donc nous sommes venus. Je suis venu avec Patrick, qui est conteur, qui est mon père. On aime tous les deux la radio. On avait aussi fait des brouillons, des essais de radio autour du conte, etc. Nous sommes donc venus avec le projet, on l’a proposé et on nous a proposé rapidement, après quelques échanges, un horaire.

Fred : Olivier essaye de me faire des signes, mais je ne comprends pas les signes. Dis-moi exactement ce que tu fais avec la caméra ou fais-le.

Olivier Grieco : Je vais le faire, mais, le problème, c’est que l’espace est réduit entre la table et toi. Je vais juste essayer de la mettre un peu plus proche de Joseph.

Fred : On est en direct, en plus il y a un câble qui retient la caméra. Voilà ! OK !

Joseph : Comme ça, sur Internet, vous me voyez bien. Bonjour à tous.

Fred : Exactement. L’occasion d’expliquer que les soirées radio ouverte, chaque premier vendredi du mois, comme c’est le cas aujourd’hui, c’est aussi l’occasion de venir éventuellement proposer des émissions, prendre contact, comme tu l’as fait. Si je me souviens bien, c’est un message qui était posté sur Mastodon, un réseau social décentralisé, peut-être même un de mes messages, c’est possible, ou celui de l’April peut-être.

Joseph : Celui de l’April probablement.

Fred : Celui de l’April. Donc tu es venu, tu as proposé une émission et, aujourd’hui, Les Contes, c’est du Sérieux ! c’est chaque deuxième dimanche du mois à 20 heures 30.

Joseph : C’est ça, avec quatre conteurs de talent qui racontent, en direct, des histoires.

Fred : On verra un peu ce que ce que tu fais au niveau technique.
Je vais poser la même question à Élise : que fais-tu dans ma vie et comment as-tu atterri à Cause Commune ?

Élise : Comment j’ai atterri à Cause Commune ? Tout simplement parce que, en fait, j’étais adhérente de l’April et j’ai reçu un mail qui demandait de l’aide pour faire la régie. Déjà, pourquoi je connaissais l’April ? Parce que j’avais un intérêt pour les logiciels libres, pour Linux, etc., suite à un certain nombre de déconvenues avec le matériel habituel.
La radio m’intéressait, j’ai beaucoup écouté la radio, j’ai aussi eu la chance de pas mal voyager et je me suis rendu compte qu’en France on a vraiment beaucoup de radios, une richesse extraordinaire qu’il n’y a pas, en tout cas pas dans les pays que j’ai eu l’occasion de visiter, et je trouve que c’est très précieux. J’aime bien ça et aussi tout ce qui est un peu technique, la régie, et puis servir un projet, tout simplement, ça me plait.

Fred : D’accord. On va revenir tout à l’heure sur la technique, notamment aux connaissances préalables, ou pas, que vous aviez sur la technique. J’ai envie de poser la même question à Jérôme. Par contre, tu n’as pas expliqué ce que tu fais dans la vie. Peut-être que tu n’as pas envie !

Élise : Si, pas de problème ! Il y a longtemps, j’ai fait des études d’ingénieur en mécanique et j’ai rapidement pris conscience que travailler dans un bureau ne me convenait pas, donc j’ai exercé et j’exerce toujours en freelance, j’aide des entreprises à élaborer des dossiers pour des candidatures sur des financements pour des projets techniques. Il y a deux ans, j’ai été engagée comme assistante de réalisation sur un long-métrage, rien à voir avec mon domaine, d’ailleurs je n’avais pas d’expérience, mais bon !, ça c’est fait. J’avais toujours eu l’aspiration à avoir une activité en lien avec l’art, donc j’étais très contente d’avoir l’occasion de faire ça. Au cours de ce tournage, qui a duré très longtemps, j’ai découvert des tas de métiers que je ne comprenais pas, j’étais au contact de plein de gens dans la technique de la réalisation, des effets spéciaux, etc., et ça m’intéressait vachement et j’ai voulu faire un making-of, ce qui n’était pas possible pendant le tournage. Après coup, je me suis un peu mise à faire des interviews des gens qui ont travaillé sur le film pour qu’ils parlent de leur domaine d’activité parce que ça répondait à ma curiosité de faire ça. C’est un travail qui est en cours, mais, pour l’instant, qui n’a pas vraiment été concrétisé.

Fred : D’accord ! OK. Jérôme, pareil : d’où viens-tu ! Que fais-tu ?

Jérôme : D’où je viens ? On va on va faire court, mais c’est l’idée de la radio, c’est marrant, j’y repense. J’avais fait une demande, j’avais voulu créer une radio à destination des jeunes parents, il n’y avait rien. Je trouve que c’est un média qui est formidable, qu’on peut consommer comme on veut, qu’on prend, qu’on enlève. Bref ! Je trouve que c’est un média qui est beaucoup plus facile, un peu ce que disait Vincent Lindon, il y a un côté un peu magie, il y a une voix, on essaye d’imaginer qui est derrière, ou pas d’ailleurs, il y a un peu de fantasme, etc. À un moment donné dans ma vie, quand j’étais jeune parent, je trouvais tellement cucul et tellement pourri tout ce qu’on pouvait lire sur les enfants ou le métier de jeune parent que j’étais allé voir le CSA en disant « je veux monter ma radio et m’adresser aux jeunes parents ». Je me suis vite rendu compte que mon projet était peut-être super, mais que c’était beaucoup plus compliqué que juste prendre un micro et puis je suis arrivé ici. J’avais été invité par Abel Guggenheim dans Rayons Libres, j’avais trouvé l’expérience super. Pareil, au-delà de ce qui se passe et ce que les auditeurs entendent, je trouve qu’il y a aussi un truc qui se passe dans un studio, notamment une sorte d’accélération du temps ; le temps passe deux fois plus vite, c’est un truc incroyable. Abel, quatre/cinq ou six mois, peu importe, après mon passage ici m’appelle, c’était à l’époque du Covid, et me dit : « Jérôme, je n’ai plus très envie de faire Rayons Libres pour plein de raisons, bref !, est-ce que tu as envie de prendre la suite ? – Mais tellement, je trouve ça trop bien ! ». En plus, il m’a fait un cadeau, il m’apporte ça sur un plateau ! Joseph, tu dis que tu as un peu tripoté les boutons, que tu as un peu fait ça. Moi, j’étais comme une poule devant un couteau devant mon ordinateur : je voudrais faire du podcast ou de la radio, mais par où je commence ? Comment je fais ? Et là, il me dit : « Tu n’as plus qu’à t’installer, prendre le micro et produire tes émissions ! » Autant produire l’émission, trouver l’invité, trouver le thème, l’angle, etc., je le fais, en tout cas j’ai l’impression que je le fais assez facilement, après est-ce que je suis bon ou pas ?, c’est encore à autre sujet, mais ce n’est pas douloureux du tout pour moi. Par contre la technique ! Là je m’y mets un peu, il y a une heure j’étais avec Olivier en train d’essayer de monter ma dernière émission, j’ai paniqué, j’ai dit « viens m’aider, je n’en peux plus, je n’y arrive pas ».
Voilà ! Je trouve que la radio est un média qui est super !

Fred : D’accord. On va parler de technique. Par contre, que fais-tu dans la vie ?

Jérôme : Pour le coup, ça amène un peu de sens. L’émission que j’anime aujourd’hui est une émission sur le thème du vélo, essayer de comprendre qui fait du vélo, est-ce qu’on fait du vélo et la place du vélo dans la société. Par ailleurs, j’ai eu une activité de journaliste parce que je suis associé sur un média en ligne qui parle de vélo et puis j’ai une société de conseil : j’ai la prétention de pouvoir aider n’importe quelle société qui, à un moment donné, a envie de mettre du vélo dans sa stratégie.

Fred : D’accord. Donc tu fais une émission qui est en cohérence avec tes activités professionnelles, ce qui peut être un avantage quand on fait de la radio.
On va parler un peu technique. Vas-y Jérôme.

Jérôme : J’aimerais bien te poser la même question.

Fred : L’avantage la personne qui anime, c’est qu’elle pose des questions !

Jérôme : L’avantage de celui qui est en régie, c’est qu’il peut couper les micros !

Fred : Justement, j’allais ajouter qu’il y a quelqu’un qui a un pouvoir supérieur à toutes les personnes qui animent l’émission, c’est la personne qui a effectivement les boutons pour diffuser.
Je vais répondre assez rapidement. Mon lien avec la radio est un lien historique double. Je suis né en 70 et en tant que sportif, dans les années 80, la seule façon d’avoir des matchs de foot en direct, c’était la radio. Donc, j’écoutais des matchs de foot à la radio, avec mon père, avant même que Canal + existe et diffuse des matchs de foot.
Le deuxième lien ce sont les antennes libres. C’est un peu plus tard, dans les années 85/86, notamment une antenne libre qui est restée célèbre notamment chez les jeunes garçons, avec l’émission qui s’appelle Lune de Fiel, qui a durée deux/trois ans, on ne va pas rentrer dans les détails, vous chercherez sur Internet, mais c’était quand même très trash comme antenne libre.
J’ai la même passion pour la radio et je trouve que ce média, avec uniquement la voix, est absolument extraordinaire.
Au niveau de l’April, l’association de promotion et de défense du logiciel libre, le public qu’on touche le plus directement, le premier cercle, ce sont plutôt les geeks à travers nos événements, des conférences, etc., les guides. En fait, on connaissait déjà Olivier via la webradio Libre à Toi. Il a eu l’idée complètement dingue de déposer un dossier au CSA pour avoir une radio, on s’est dit « on va essayer de soutenir » et puis surtout, une fois qu’il l’a eue, on s’est dit « c’est génial ! Ça va nous permettre de toucher un public qu’on ne peut pas toucher, le public de la bande FM ». C’est pour cela que je dis que ce qui est important pour nous c’est la bande FM, ce n’est pas le podcast, même si on va parler de traitement de podcast derrière, c’est important pour les gens qui nous écoutent en podcast, mais ce qui nous passionne c’est de se dire que là, on est on est en train de parler, quelqu’un a tourné son petit bouton, débarque sur Cause Commune, 93.1 FM, et va découvrir un truc ! Pareil le mardi entre 15 heures 30 et 17 heures, des gens vont découvrir quelque chose autour du logiciel libre.
Voilà pourquoi on s’est dit qu’on allait proposer une émission pour toucher ce public qu’on ne pourrait pas toucher autrement et avec l’avantage, effectivement, de n’avoir que la voix et d’avoir un matériel qui est déjà prêt parce que c’est ça qui est extraordinaire, on va peut-être en parler. Même si on a un apprentissage, on a un matériel extraordinaire. Les personnes qui ont la vidéo peuvent peut-être voir Jérôme avec la console, on va en parler, les ordinateurs, les micros, etc.
Donc voilà mon lien et voilà l’importance, pour nous, d’avoir fait cette émission depuis 2018.

Jérôme : Comme tu parles de foot, encore aujourd’hui écouter un match de foot à la radio c’est fantastique ! J’ai un souvenir de la Coupe du monde de 2006 ou je sais plus laquelle, je ne sais plus où j’étais, en tout cas je n’avais pas la télé, j’écoutais écouté les matchs de foot à la radio. La performance de ceux qui commentaient était absolument extraordinaire. Et ça rend le match hyper intéressant.

Fred : C’est un métier extraordinaire. À l’époque, de toute façon ma génération n’avait pas le choix ; aujourd’hui on a le choix. Il y a encore beaucoup de radio qui diffusent effectivement des matchs en direct.
Je rappelle que si vous voulez nous appeler, si vous avez des questions à poser, n’hésitez pas, c’est 09 72 51 55 46. Ne vous inquiétez pas, vous ne serez pas directement en direct, vous serez d’abord avec Jérôme qui décrochera son téléphone. Rassurez-vous, vous ne serez pas directement connecté sur le direct.
On va parler un petit peu de technique. Dans la préparation d’une émission, il y a les gens qui préparent l’émission, les gens qui animent, parfois ce ne sont pas les mêmes. Il se trouve que dans les pratiques actuelles de Cause Commune ce sont souvent les mêmes, et il y a des personnes à la technique sans qui on ne serait rien parce qu’on serait obligé de tout faire. C’est faisable, mais ça rend les choses plus compliquées. Élise et Joseph, vous participez à une activité qui est importante, qui est occupée aujourd’hui par Jérôme, qui est la régie, ce qu’on appelle la régie ou la réalisation. Est-ce que vous pourriez nous expliquer ce qu’est, en tout cas pour vous, la régie, la réalisation d’une émission de radio ? Qui veut commencer ? Comme elle n’est pas en vidéo, vous ne voyez pas les regards d’Élise qui me dit « pose la question d’abord à Joseph ! »

18’ 00[modifier]

Élise : Je précise quand même, je ne sais pas si tu l’as dit au début, que c’est la première fois que je parle à la radio.

Fred : Oui, effectivement, tu as raison de le dire et je vous remercie vraiment parce que je sais que parler à la radio, prendre la parole en public, c’est compliqué. Je vous remercie d’avoir accepté, parce que vous êtes, derrière, en régie. En l’occurrence, quand tu es en régie, la seule chose que tu as à dire c’est « bonjour » quand je te présente. Donc merci. Je sais que c’est effectivement compliqué. J’encourage les autres personnes que j’ai contactées, parce que j’ai quand même contacté d’autres personnes, à venir la prochaine fois, vous verrez que c’est une expérience très sympathique. En tout cas merci, c’est effectivement la première fois que vous intervenez.
Comme j’ai vu ton mouvement des yeux, je vais commencer par Joseph. Joseph, pour toi, qu’est-ce que la régie ? Comment expliquerais-tu ton travail de régie à quelqu’un qui ne connaît pas ?

Joseph : Moi, je travaille avec quatre conteurs qui racontent des histoires en direct, sans les livres, ce n’est pas non plus une récitation, ils racontent des histoires. Mon travail, c’est de mettre en valeur ce qu’ils font, c’est de les accompagner, c’est essayer de rendre encore plus beau ce qu’ils font. Ça passe par avoir un bon son. Si on met un petit tapis musical, ou une ambiance sonore derrière le conte, c’est le démarrer au bon moment, l’arrêter au bon moment, être avec eux ; ça c’est pour les quatre conteurs on va dire maison, qui sont là tout le temps. Quand il y a un invité, c’est aussi le rassurer quand il va prendre la parole s’il a pas l’habitude, etc., lui dire qu’on est juste entre nous, qu’on va passer un bon moment qui passera très vite parce qu’on va s’éclater entre nous. Pour moi c’est vraiment ça, c’est mettre en valeur les personnes qui sont devant le micro.

Fred : D’accord. On reviendra après sur l’aspect plus technique pour expliquer ce que vous faites concrètement, mais c’est une présentation qui me plaît.
Élise, tu veux intervenir en deuxième.

Élise : Allez. Je vais être plus terre à terre. Pour moi, faire la régie, c’est déjà se mettre d’accord sur qui va la faire part dans l’équipe des personnes.

Fred : On précise que dans l’équipe de Libre à vous !, il y a potentiellement six personnes qui peuvent faire la régie, alors que pour Les Contes, c’est du Sérieux !, c’est Joseph qui fait la régie, donc il n’y a pas besoin de se mettre d’accord.

Élise : Il y a donc cette décision à un moment donné. Puis c’est arriver trois quarts d’heure en avance. Je dois dire que je m’attendais à ce que ce soit plus compliqué. En fait, quand j’arrive, j’ai l’impression que tout est déjà prêt. Je vais devoir appuyer sur un bouton au bon moment et c’est à peu près tout. En réalité, c’est plus que ça. C’est une responsabilité de s’assurer que la diffusion se fait de manière appropriée. C’est prendre connaissance du matériel, comprendre un petit peu comment il fonctionne, être alerte, en fait, suivre ce qui se passe sur le plateau, être concentré.

Fred : Une fois, nous avons fait la régie ensemble et nous étions un peu déconcentrés.

Élise : Je crois que j’ai dû faire la régie seule peut-être une ou deux fois, je ne sais plus. Les fois précédentes on a un peu un coach, un accompagnement, donc, dès qu’on est deux dans la régie, c’est vrai qu’on peut se déconcentrer.

Fred : On va revenir sur la formation.
Jérôme, vas-y.
J’ai une petite question. Vous avez une équipe de six réalisateurs potentiels. Est-ce que tout le monde lève la main en disant « je veux le faire » ou est-ce que, d’une manière générale, il faut bien que quelqu’un s’y colle. Quel est l’esprit ?

Fred : L’esprit va dépendre de la disponibilité des gens. Au niveau de la régie il y a un truc important – on va on va revenir après sur la technique –, la mémoire musculaire, c’est-à-dire que même si on l’a déjà fait, le faire de temps en temps, notamment dans les cas où on est un peu déconcentré il faut agir super vite, par exemple activer un micro sans réfléchir quel micro c’est, c’est la mémoire musculaire qui va travailler, donc le faire de temps en temps. Par exemple, ça fait très longtemps que je n’ai pas fait la régie, mais c’est quand même important de la faire. Après, il va y avoir peut-être aussi, pour certaines personnes, la proximité par rapport au sujet principal, l’intérêt par rapport au sujet. Par exemple, Élise, est-ce que tu te bases sur ça ou pas du tout ?

Élise : Non, ça n’a jamais été un critère jusqu’à présent.

Fred : D’accord. J’ai une question par rapport à ça, pour Joseph aussi – c’est un peu différent pour Jérôme parce qu’il fait les deux tout seul : est-ce que vous arrivez à suivre quand vous faites la régie ? Est-ce que vous arrivez à suivre l’émission, pas forcément de la même façon, mais est-ce que vous dites, à la fin de l’émission, « j’ai vraiment suivi l’émission, j’ai compris ce qu’ils ont raconté, etc. ? », ou est-ce que vous vous dites « j’étais tellement concentré sur la technique que… » ? Joseph.

Joseph : Non. C’est une écoute active et participative. Je suis vraiment plongé dans le conte, dans ce que disent les gens, et aussi ce qu’ils vont dire pour arriver à anticiper la fin d’une phrase pour pouvoir envoyer la musique, envoyer le jingle, etc.

Fred : D’accord. Élise, de ton côté ?

Élise : C’est un objectif que je n’ai pas encore atteint ! Les sujets dont il est question pendant Libre à vous ! m’intéressent beaucoup. Ça reste quand même des sujets pour lesquels, si on rate trois/quatre phrases, on perd parfois un peu le fil. Il y a des moments où je suis frustrée : après la régie, j’aimerais avoir l’occasion de discuter avec les gens qui sont intervenus pour leur dire « au fait, là tu avais dit quoi ? ». Je n’arrive pas à tout suivre, mais je pense qu’à mesure que je serai plus confiante sur la mission que j’ai, que j’y arriverai plus.

Fred : J’ai fait plus de régies que toi, j’avoue que j’ai le même sentiment. Il y a des moments où je me dis « j’ai loupé une partie de l’émission parce que je suis concentré et je pense que ça dépend aussi du nombre de personnes qui sont autour du plateau. Si tu n’as qu’une seule personne, tu n’as qu’un seul micro à gérer. Là, par exemple, Jérôme doit gérer trois micros, plus le sien, il y a donc plus de suivi à faire.
De ton côté, Jérôme, tu fais à la fois la régie et l’animation.

Jérôme : Oui et je fais de la régie pure pour Parlez-moi d’IA.

Fred : Parlez-moi d’IA, c’est le samedi à 11 heures ou 11 heures 30, je ne sais plus, l’émission de Jean-Philippe Clément.

Jérôme : C’est enregistré.
Quand c’est mon émission, pour moi c’est un pensum. Je le fais parce qu’il faut le faire, mais je n’y prends pas vraiment de plaisir, j’y prends du plaisir quand le résultat est bon. Souvent Olivier Grieco est repassé derrière pour mixer.

[Intervention d’Olivier Grieco pour un conseil technique]

Jérôme : Par contre, j’aime bien être en régie sur des émissions, parce que, justement, ça m’oblige à avoir une écoute sur un sujet sur lequel je serais jamais allé, auquel, probablement, je ne me serais pas intéressé. En plus, j’essaye d’avoir une écoute un peu, entre guillemets, « d’animateur », en me disant « pourquoi il ne pose pas cette question ? Si j’avais été à sa place, j’aurais relancé sur ce sujet-là » et après, j’aime bien le debrie avec l’animateur pour lui demander « à ce moment-là, pourquoi n’es-tu pas parti là-dessus ? » et confronter la vision de la façon de mener l’interview ou mener l’émission.

Fred : En fait, on vient de comprendre, grâce à Olivier, que quand il y a la diffusion vidéo, au niveau régie, il y a des choses à faire.

Jérôme : Il y a un boulot de ouf !

Fred : Il y a un boulot de ouf, il faut juste le savoir.
Je pense qu’on a compris l’esprit de la régie, la façon dont vous l’approchez.
Quand on parle de régie, c’est aussi une pièce. Si vous avez la vidéo, vous pouvez regarder, vous voyez Jérôme qui est derrière une vitre ; nous nous nous sommes, on va dire, côté plateau.
Ce sont donc des ordinateurs, une console ou table de mixage avec des boutons. Ce matériel, à la fois les logiciels utilisés pour la diffusion et la console numérique, est-ce que vous le connaissiez avant de venir ? Est-ce que vous avez découvert ? Comment s’est passée la découverte. Comme d’hab, on va commencer par Joseph.

Joseph : Je connaissais un peu. Je m’étais acheté une petite table de mixage à la fois, justement, pour faire mes podcasts et aussi pour avoir le son de l’ordinateur, de la chaîne hi-fi et de pouvoir les renvoyer sur mes enceintes.

Fred : Pour toi, ce n’était pas une découverte.

Joseph : Non. En plus, avant d’être conteur, mon père, qui anime Les Contes, c’est du Sérieux !, animait des bals folks dans la région parisienne, il jouait de la cornemuse, du violon. Un des groupes qu’il connaissait avait besoin de gens pour la table de mixage, donc je m’étais retrouvé, à 15 ans, plusieurs fois d’affilée, à faire la sono pour ce groupe de bals.

Fred : D’accord. Donc, pour toi ce n’était pas une découverte. De ton côté Élise ?

Élise : Pour moi c’était une découverte, totale.

Fred : Comment s’est passée la découverte ?

Élise : J’ai lu !

Joseph : Ah oui ! Vous avez un Wikipédia ! Libre à vous !, vous êtes les champions du Wikipédia de la radio.

Fred : Élise, explique ce que c’est. Les gens voient peut-être ce qu’est Wikipédia mais… Qu’est-ce que vous entendez par là, en fait ?

Élise : Quand je vous ai contactés pour dire que ça m’intéressait de faire ça, je crois que je suis venue une première fois, c’était Isabella qui faisait la régie, donc j’ai pris connaissance du lieu, à quoi tout cela ressemble et elle m’a donné le lien vers la page wiki de la régie. Et là, de manière très exhaustive et illustrée, il y a toute l’explication de ce qu’est la régie, l’explication des termes qui sont employés, des machines qu’on utilise, à quoi elles servent, à quoi elles sont destinées. On en a d’ailleurs discuté la dernière fois, je crois, il n’y a pas uniquement le mode d’emploi, il y a l’explication des choses.

Fred : C’est effectivement dans le cadre de Libre à vous !. C’est aussi notre pratique libriste, d’informaticiens d’informatique libre : on documente. Toutes les personnes qui font de l’informatique ne documentent pas, mais c’est vrai qu’on a documenté l’organisation de la régie. Je peux vous préciser qu’on a aussi une page sur la préparation des émissions qui est aussi longue. On a aussi documenté cette préparation.

Joseph : Qu’on a lue qui m’a servi.

Fred : Qui documente la régie, les pratiques, et aussi tous les tests à faire parce que, parfois on peut avoir des problèmes techniques. Tout à l’heure, Élise disait qu’elle venait à peu près trois quarts d’heure avant, ça peut être moins, mais il y a un certain nombre de tests qu’on fait pour être sûr qu’il n’y ait pas de soucis quand on prend l’antenne, parfois, il peut y avoir des soucis, et c’est aussi une façon de bien accueillir les gens. Je ne sais pas comment tu as ressenti cet accueil. Le fait, à la fois, d’être accompagné par une personne de l’équipe pour apprendre et, ensuite, même quand tu as fait tes premières régies, il avait une deuxième personne dans la salle, comme tu disais, qui, parfois, te perturbait parce qu’elle te parlait !

Élise : Ou je lui parlais !

Fred : Exactement ! Cet accueil a-t-il été important pour toi par rapport à toi à ton implication dans l’émission ?

Élise : Oui bien sûr ! En fait, j’ai été étonnée, à vrai dire, que vous veuillez bien des gens qui n’avaient jamais touché à ça. Je pensais qu’il y avait quand même un prérequis, une nécessité à avoir été un peu en contact avec tout ça. Le fait d’avoir cette documentation c’est hyper rassurant et n voit aussi qu’un soin a été apporté à ça, c’est très appréciable !

Fred : Si vous nous écoutez aujourd’hui, que vous avez envie de contribuer à la radio, une façon de contribuer c’est effectivement de faire la réalisation d’émissions. Une documentation existe, spécifique à Libre à vous !, en fait même pas spécifique, c’est la régie de Cause Commune, donc c’est parfaitement réutilisable. Vous êtes accompagné dans les premiers pas, dans les premières régies on ne vous laisse pas tout seul et, à un moment, vous faites la régie tout seul et puis tout se passe bien ! Si vous nous écoutez, vous pouvez nous envoyer un courriel, vous allez sur le site causecommune.fm. Vous pouvez nous appeler maintenant au 09 72 51 55 46, si vous avez une question ou des réactions sur la partie, on va dire cachée, de la réalisation.
Jérôme, tu voulais ajouter quelque chose ?

Jérôme : Non. Est-ce qu’on ne mettrait pas un peu de musique ?

Fred : Contrairement à Jérôme, parfois je ne mets pas de musique quand il y a la discussion. Mais comme tu es le chef aujourd’hui !

Jérôme : C’est juste que je me mets à la place des auditeurs et auditrices. Ils ont peut-être besoin d’aller chercher une bière au frais.

Fred : En fait c’est que tu as besoin d’aller chercher une bière !
On va faire une pause musicale. On va prendre une pause musicale un peu longue pour laisser le temps aux gens.
Pour la pause musicale, je fais un coucou à mon épouse, puisqu’elle m’a suggéré Nirvana vu qu’aujourd’hui ce sont les 30 ans de la mort de Kurt Cobain. J’ai choisi un titre qui est moins connu, mais quand même très connu, le plus connu c’est sans doute Come as You Are, c’est Smells Like Teen Spirit. On écoute Nirvana sur Cause Commune. On se retrouve dans quatre minutes. Belle soirée à l’écoute de Cause Commune, la voix des possibles.

Pause musicale : Smells Like Teen Spirit par Nirvana.

37'00[modifier]

Fred : Nous venons d’écouter Nirvana, Smells Like Teen Spirit. Vous êtes de retour sur Cause Commune 93.1 en FM, mais on me dit qu’on est pas en FM, parce que c’est à 21 heures qu’on est en FM. Je salue les auditeurs et auditrices qui sont en DAB + et la FM ce sera à partir de 21 heures.
Toujours autour du plateau Jérôme, Joseph, Élise et moi, Fred.
Avant la pause musicale, on parlait de régie et compagnie. La pause musicale nous a permis d’échanger, au-delà d’aller chercher à boire, parce que nous, nous ne sommes pas allées chercher à boire, je ne me balancerai pas la personne qui est en régie qui, elle, a même été livrée.
Tout à l’heure, en introduction, Élise, tu as parlé de ton travail actuel sur la vidéo, sur un film et on parlait de la différence entre radio, vidéo et sur l’imagination. Est-ce que tu veux te lancer là-dessus ?

Élise : Pour compléter ce qu’on disait. Je trouve que la vidéo, finalement, c’est quelque chose qui entrave l’imagination et on peut pas regarder une vidéo en conduisant, par exemple.

Fred : Je crois, malheureusement, qu’il y en a qui le font ! Ce que vous disiez aussi tous les deux c’est que la radio c’est plus simple, finalement, par rapport à la vidéo. C’est ce que tu disais Joseph.

Joseph : Je trouve l’audio plus facile pour faire quelque chose de joli, voire de très joli, et c’est aussi beaucoup moins cher. Avec un ordinateur qui a dix ans et deux/trois logiciels libres, on peut faire de très belles émissions, alors que pour faire quelque chose avec de la vidéo, tout de suite il faut sortir du matériel, de l’éclairage.

Élise : La grosse artillerie.

Joseph : Pour l’audio, même avec un téléphone portable, on peut enregistrer des trucs, ensuite monter, et ça donne de belles choses. Ceci dit, je suis aussi très public de cette espèce d’intermédiaire qui existe, pas forcément la radio filmée, par contre je suis très consommateur de médias comme Twitch, j’adore ça. Peut-être que ça ne durera pas, mais, en ce moment, je trouve que ça sonne un peu comme les radios libres, il y a une vibe, les gens s’autorisent des choses qu’on n’avait pas l’habitude d’entendre. On est dans un quotidien, dans une immédiateté, ça me plaît énormément aussi.

Fred : D’accord. Tu disais qu’il y a plein de gens qui commencent, notamment des podcasts ou de l’audio, avec un téléphone, tout simplement, sans matériel très compliqué. Là, on a des micros un petit peu professionnels, mais on peut commencer plus simplement. Ce qui est important, finalement, c’est le fond, ce qu’on met dedans.
Pendant la pause, Joseph, tu expliquais qu’une partie du travail des gens, de l’équipe et en régie, c’est aussi de préparer les personnes qui vont intervenir. Qu’est-ce que tu entends par là, en fait, dans Les Contes, c’est du Sérieux !.

Joseph : À part les quatre conteurs qui reviennent à chaque fois, on peut avoir des invités. C’est donc les accueillir, les préparer à ce qu’on va leur dire parce que, effectivement, il peut y avoir une petite appréhension, donc les préparer à ce qui va se passer, tout en veillant à ne pas aborder des sujets qu’on va aborder pendant l’émission parce que, très souvent, c’est la spontanéité qui est intéressante. C’est quand on dit quelque chose pour la première fois que ça a vraiment du sens, que c’est dit avec le cœur, donc à la fois avoir du sens et avoir aussi de l’émotion.

Fred : C’est donc plus les préparer sur l’aspect technique, par exemple parler devant proche du micro, devant le micro.

Joseph : C’est les rassurer, dire qu’on va aborder un certain nombre de sujets mais sans en dévoiler trop. S’ils essayent de me faire valider ce qu’ils vont dire, dire « écoute, je te fais confiance. »

Fred : D’accord. Jérôme, de ton côté, sur la préparation.

Jérôme : Je suis d’accord avec ça. Quand je produis mes émissions Rayons Libres, je donne juste des idées vagues, des conducteurs, mais je ne pose pas les questions. On me demande d’envoyer les questions, je ne les envoie pas et j’évite qu’ils arrivent trop tôt avant le début de l’émission en direct, parce que, sinon, ils vont me livrer trop de choses et ils ne sauront plus ce qu’ils ont dit au micro, pas au micro, bref !, on va se perdre !
Par contre, quand je suis en régie par exemple pour <em<Parlez-moi d’IA ou ici, je trouve qu’il y a un aspect qui est hyper intéressant, on est là pour la technique, pour aider, pour faire en sorte que. On est aussi une sorte de béquille pour les animateurs ou l’animateur, pour aller dans son sens ou, de temps en temps, pour le lui dire « eh bien non ». On est une sorte de pont entre l’animateur et son invité et je trouve qu’il y a un truc assez intéressant là-dedans.

Fred : D’accord. Par contre toi, Élise, c’est un peu différent parce que ce travail de lien, c’est plus la personne qui anime l’émission qui le fait. Toi, c’est plus préparer techniquement le la personne qui va intervenir, je disais notamment parler devant le micro, peut-être ne pas faire trop de bruit quand on a des bagues ou des choses comme ça parce que ça s’entend. Pour le coup, ça ce n’est documenté dans notre procédure.

Élise : Ce sont des choses dont on se rend compte au fur et à mesure.

Fred : D’accord. Finalement, quand une personne invitée ne respecte pas, qu’elle fait comme ça [Frédéric se penche et n’est plus en face du micro, NdT], comment réagis-tu ? Ça t’énerve ? Tu lui fais des signes ?

Élise : J’essaye d’attirer son attention. Je crois que ça s’est produit récemment et ça dépend de la raison pour laquelle la personne le fait. Si c’est parce qu’elle n’a pas l’habitude, parce qu’elle est déconcentrée, parce qu’elle est stressée, etc., on essaye de s’adapter à la personne pour que le message passe de la manière qui peut être accueillie.

Fred : D’accord. Est-ce que le fait de faire de la régie ne vous donne pas envie de faire des émissions, c’est-à-dire de passer derrière le micro ? Vous avez des passions, forcément, vous avez envie de les partager. Est-ce que ça vous donne envie ? Est-ce que ça ne « désacralise » pas, entre guillemets, le côté radio, même s’il est pas trop sacralisé, parce que justement, c’est relativement simple ? Est-ce que ça ne vous donne pas envie de passer derrière le micro pour proposer une émission ? Joseph.

Joseph : Quand on a préparé la première émission Les Contes, c’est du Sérieux !, on ne savait pas qui allait la présenter jusqu’à dix minutes avant. On avait préparé des dialogues et des lancements, etc., et peut-être que j’allais présenter les conteurs. En fin de compte, je me suis dit que non, ils savent parler tout seuls, ce sont des conteurs, ils savent parler, ils savent improviser. C’est pour cela qu’il n’y a pas de montage pour les podcasts, il n’y en a pas besoin. Ils savent vraiment parler.
Ça ne me pose pas de problème de parler dans un micro, mais ce n’est pas non plus une envie. Par contre, avec la recherche du sens et de l’émotion qu’on a quand on écoute les gens et qu’on leur donne la parole, ça me donne envie de le faire encore plus, d’aller encore plus vers les gens, vers d’autres personnes, et voir comment leur donner la parole, leur montrer combien je les trouve importants et intéressants, plutôt que moi prendre la parole.

Fred : D’accord. Élise.

Élise : Je suis un peu du même du même avis que Joseph. Je suis venue parce que j’avais une curiosité de voir l’envers du décor, d’ailleurs j’ai un ami qui travaillait chez TSF Jazz et, une fois, je lui ai demandé si je pouvais venir voir comment ça se fabriquait, dévoiler, pour moi, comment c’est derrière.
Sur cette même thématique, je suis très curieuse des métiers des gens. Un truc que je voudrais partager et, pourquoi pas à la radio, ce serait d’essayer de faire parler des gens sur leur métier, un petit peu ce que j’ai fait sur le tournage du film, en essayant de comprendre qui fait quoi, en post-prod, en ceci, en cela. De la façon dont je faisais le métier que j’avais avant, j’étais principalement amenée à faire des audits avec des ingénieurs ou des chefs d’entreprise pour essayer de comprendre pourquoi ils avaient créé tel système, tel dispositif technique, etc., et comment est né un truc. Ça m’intéresse beaucoup et je trouve aussi que ce sont des personnalités qui ont tellement à dire et, en plus, ce sont des gens à qui on ne donne pas trop la parole. Dans une entreprise industrielle, l’ingénieur ce n’est pas celui qui parle, celui qui parle c’est le commercial qui a une grande gueule et un beau costard !

Fred : Le directeur d’antenne est à côté, s’il nous écoute, il a peut-être un projet d’émission bientôt sur le sujet.
Jérôme, je te pose la question, finalement, tu es aussi derrière le micro. C’était vraiment une envie d’être derrière le micro ?

Jérôme : Oui, je crois. Je serais peut-être un peu malhonnête de dire que je ne suis pas heureux de prendre la parole, ce serait me mettre dans une posture et, en vrai, j’adore ça, j’adore parler dans le micro. Là où je les rejoins aussi, j’adore aussi quand je sens qu’il se passe quelque chose, quand je sens qu’avec l’invité je vais chercher quelque chose ou j’obtiens quelque chose ou il me donne un truc, qu’il perd un peu le contrôle, etc. Je crois qu’il doit quand même y avoir un problème d’égo derrière, ou un truc comme ça, j’adore parler dans le micro.

Fred : Le temps file très vite, on vous avait prévenus, vous le dites souvent aux personnes invitées « le temps file très vite » et, en fait, vous vous rendez compte que le temps file très vite puisqu’il est 20 heures 47.
On a beaucoup parlé de régie. Dans une prochaine émission, peut-être qu’on reviendra en détail sur le traitement des émissions, le podcast, mais on peut quand même en parler un petit peu, parce qu’on a des procédures un peu différentes là-dessus. Joseph, que peux-tu en dire ? C’est quoi le traitement audio, podcast ? À quoi ça sert ? Est-ce que vous en faites pour Les Contes, c’est du Sérieux !.

Joseph : On n’en fait pas du tout. Au début, on avait prévu de le faire et, en fait, non.

Fred : Explique déjà ce qu’est, à la base, un traitement de podcast, son but.

Joseph : Tu reprends ton émission et tu essayes d’enlever les hésitations, s’il y a des blancs, les « euh…… », les gens qui ricanent parce qu’ils se regardent et ne savent pas qu’ils doivent prendre la parole, tous les petits pains [???] comme ça ou le jingle qui part au mauvais moment, etc. Peut-être qu’Olivier retouche un petit peu parce que, quand j’écoute les podcasts !

Fred : Olivier rigole. Je ne sais pas s’il rigole parce qu’il retouche ou pas.

Joseph : Je pense que les pains les plus évidents sont enlevés, à part ça il n’y en a pas beaucoup. Les quatre personnes qui interviennent le plus sont des conteurs, ils ont l’habitude de parler.

Fred : Si l’émission est bien réalisée pendant le direct, il y a moins de travail derrière, voire pas du tout, en tout cas pour toi.
Jérôme, pour Rayons Libres.

Jérôme : Pour Rayons Libres, c’est marrant. Quand c’est en direct et que je réécoute le direct, j’accepte complètement justement les « euh », les pains, le démarrage de la musique qui ne part pas au bon moment, etc., par contre, quand c’est enregistré je ne supporte plus long. Quand c’est enregistré, j’ai besoin d’avoir un son, en tout cas un rendu bon, propre et nickel, bref, qui va bien. En direct, ça ne me dérange absolument pas. Je me suis probablement construit une culture et une oreille là-dessus.

Fred : Ce que tu dis est marrant. C’est aussi une des raisons pour lesquelles on fait du direct parce que, parfois, des gens nous disent « je préférais que ce soit enregistré pour des questions de planning ». Quand on enregistre, je ne sais pas si tu as le cas aussi, le risque c’est qu’en fait, comme les gens savent que c’est enregistré, que ce n’est pas en direct, si la personne dit quelque chose qui ne lui plaît pas, elle va vouloir se reprendre parce qu’on va traiter, etc., donc une émission d’une heure va durer deux heures, etc. Les rares fois où nous le faisons, on le fait dans les conditions du direct. On dit à la personne « on va enregistrer à une heure qui n’est pas habituelle de Libre à vous !, par exemple un soir, par contre, on enregistre d’une traite et, derrière, on ne retouche pas, sauf si, vraiment, il y a un incident. » Par rapport à ça, quand tu fais des trucs qui ne sont pas en direct, est-ce que ça allonge le temps d’enregistrement, Jérôme.

Jérôme : Pas tant que ça tant que c’est moi qui anime. Il n’y a pas très longtemps, j’ai fait l’expérience de l’exercice de confier l’émission complètement à trois jeunes femmes, en leur disant « je suis en régie, je suis à votre disposition, le plateau est à vous et on fait dans les conditions du direct », parce je n’avais pas envie de passer une heure sur une émission qui devait durer 30 minutes, on a mis deux heures. Je bouillonnais. Dès qu’il y en avait une qui arrêtait de parler, elle regardait les autres qui n’enchaînaient pas. C’est là où on se rend compte que c’est aussi un métier, que c’est aussi une expertise, que ce sont aussi des trucs qu’il faut apprendre. Ce n’était pas du tout le quotidien de ces jeunes femmes de parler dans un micro et d’animer un plateau.
Dans les conditions du direct, mon émission dure 30 minutes ; avec les pauses musicales, la chronique, l’agenda, etc., ce sont 22 minutes ; en 23 minutes c’est fait.

Fred : Je te précise que la pause musicale finale, à la fin de l’émission, ce sera Solann, Rome, deux minutes quarante-deux. Je vous indique aussi qu’en direct, à 22 heures, parce que Nel vient d’arriver, Yohan ne doit pas être loin, c’est l’émission Paname by Mic, sur les musiques urbaines, en direct.
Il reste donc quelques minutes parce qu’il est 20 heures 52. Je vous dis tout de suite qu’à 21 heures vous retrouvez une rediffusion d’une émission Dissonance Cognitive avec notre camarade Bud, sur la scène, c’est le rock et le métal. Il reste très peu de minutes, je ne vais pas poser une question je vais plutôt vous demander si vous avez quelque chose à ajouter, un petit mot de la fin, on va commencer par le réalisateur, Jérôme.

Jérôme : On n’a pas abordé le sujet, mais ce que je trouve intéressant dans la radio, par rapport au podcast, c’est qu’à la radio on est sur un espace qui est contraint, on a on a des limites de temps, il faut tenir ce temps et c’est aussi une promesse qu’on fait à nos auditeurs de dire « je vous donne rendez-vous, ça va durer une heure, ça va durer deux heures, ça va durer trois heures ou ça va durer 15 minutes, je vous donne un rendez-vous pour ce temps-là ». Je trouve que c’est hyper intéressant de travailler dans cette contrainte de temps par rapport à un podcast où, finalement, un coup ça va durer 15 minutes, un coup 18, un coup 25, un coup 12 et le rendez-vous n’est pas bien tenu. Je trouve que c’est une contrainte qui devient une force, parce qu’on donne un rendez-vous et on a une promesse, on va s’occuper de vous pendant 15 minutes, pas plus, pas moins.

Fred : Super. Joseph.

Joseph : J’ai envie de dire à nos auditeurs qu’ils nous appellent parce qu’ils sont beaux, ils sont intéressants, je suis persuadé qu’ils ont une voix magnifique, donc qu’ils n’hésitent pas.

Fred : Il faut préciser qu’à presque 21 heures, ce n’est pas l’heure chaude pour les appels. À la radio c’est effectivement plutôt 21 heures/22 heures. Les gens qui écoutent les émissions de Cause Commune savent que l’accueil est bienveillant, d’ailleurs on n’est pas en direct tout de suite, on passe par la personne qui est en régie. Donc, si on n’a pas envie d’être en direct, on peut poser la question à la personne en régie qui va relayer. Appelez, ça nous changera des auditeurs habituels qui appellent, je dis bien « auditeurs », je ne mets pas « auditrices », qui, parfois, utilisent 20 minutes d’antenne pour ne pas poser de question, juste pour dire des choses. On aimerait bien aussi, parfois, que le public change un petit peu, même si, de temps en temps les émissions du samedi, notamment la superbe émission – et je ne dis pas ça parce que c’est Olivier qui la gère – qui s’appelle Sous les lapsus de l’actu, de midi à 14 heures, avec Patrick Bruneteaux, c’est vraiment une mission qui, sur deux heures, laisse le temps justement d’aborder l’actualité, par exemple avec des invités qui peuvent être là pendant une heure ou deux, donc c’est vraiment le temps long de la radio, et, là, il y a souvent des auditeurs et auditrices qui appellent. Là peut-être qu’à 20 heures, 21 heures, on est sur un temps un temps froid deux de la radio.
Élise, un mot de la fin ou quelque chose, dans les dernières minutes.

Élise : Pour rebondir un peu sur ce que disait Jérôme, je trouve que le direct a effectivement sa vertu, autant pour vous, dans l’organisation, le travail que ça nécessite de faire un podcast ou bien d’enregistrer préalablement. Je fais un peu une analogie avec le spectacle vivant par rapport au cinéma où l’instant qui est créé est, en fait, quelque chose d’extraordinaire.

Fred : Oui, c’est la magie du direct, il peut se passer plein de trucs.

Élise : C’est de l’adrénaline, c’est la vérité !

Fred : Avec, parfois, des moments de grâce ou, parfois, des surprises. Et puis, quand vraiment on se plante dans le direct, l’équipe podcast peut corriger, derrière, pour les personnes qui vont réécouter en podcast, ça arrive de temps en temps, évidemment, parce que parfois, on se trompe.
C’était l’émission Comm’un vendredi. L’émission Comm’un vendredi c’est chaque premier vendredi du mois de 20 heures à 21 heures. Normalement ça réunit animatrices et animateurs de Cause Commune pour parler des émissions ou des coulisses.
Là, nous sommes en avril, avant la pause d’été il y a mai et juin au moins. On a prévu, normalement, et on espère une spéciale musicale, on ne sait pas si ça sera en mai ou en juin et on a aussi prévu une spéciale culture numérique, avec les émissions autour du numérique : Libre à vous ! le mardi, Parlez-moi d’IA, le samedi de Jean-Philippe Clément, également aussi avec Isabelle Carrère d’Antanak qui intervient dans Libre à vous ! mais aussi et surtout qui est notre voisine : Antanak fait du reconditionnement d’ordinateurs et de l’accompagnement de publics défavorisés à l’usage de l’ordinateur. Il y a donc ces deux projets d’émissions thématiques, normalement en mai et juin et peut-être aussi juillet. Si vous avez vous-même des idées, n’hésitez pas à nous appeler, à envoyer un mail ou appelez le numéro de la radio, quand il n’y a pas de direct, il y a répondeur, vous pouvez laisser un message si vous avez des suggestions, des questions. Pour la dernière fois, je vais vous rappeler le numéro : 09 72 51 55 46.
Donc, à 21 heures, c’est Dissonance cognitive avec Bud, c’est la scène, rock métal, si vous aimez le métal vous serez vraiment ravi.
À 22 heures, c’est encore une émission musicale, les musiques urbaines avec Yohann et Nel, je ne sais pas du tout s’il y a une personne invitée. Non. Nel me dit que non.
Demain vous retrouverez le directeur d’antenne de la radio qui va intervenir dans quelques secondes de 12 heures à 14 heures avec Patrick Bruneteaux pour Sous les lapsus de l’actu.

Olivier Grieco : On ne sait pas encore de quoi on va parler, probablement de trucs qui vont énerver certaines personnes.
C’était juste pour dire que le prochain apéro, le 3 mai, sera normalement un super apéro. Cette semaine, à partir du 8 avril, Cause Commune est en travaux, on s’est organisé pour ça, et le 3 mai on inaugurera le nouveau studio de la radio, toujours à la même adresse. On espère qu’à ce moment-là plein de personnes viendront partager avec nous la joie de ce nouveau studio.

Fred : Le studio est au 22 rue Bernard Dimey. En plus, les gens qui font les travaux sont très sympas parce qu’ils apportent de la bière, des fûts de bière.
On va se quitter avec une jeune artiste que j’ai découverte récemment et qui, j’espère, fera une belle carrière parce qu’elle a vraiment une écriture absolument incroyable. C’est Solann, le titre s’appelle Rome. Belle soirée à l’écoute de Cause Commune, la voix des possibles.

Pause musicale : Rome par Solann.