Différences entre les versions de « Le logiciel libre a-t-il de beaux jours devant lui - Denis Germain »

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'''Titre :''' Le logiciel libre a-t-il de beaux jours devant lui
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Publié [https://www.april.org/le-logiciel-libre-a-t-il-de-beaux-jours-devant-lui-denis-germain-pses2019 ici] - Novembre 2019
 
 
'''Intervenant :''' Denis Germain alias zwindler
 
 
 
'''Lieu :''' Pas Sage en Seine - Choisy-le-Roi
 
 
 
'''Date :''' juin 2019
 
 
 
'''Durée :''' 30 min
 
 
 
'''[https://video.passageenseine.fr/videos/watch/5092df3e-982c-4346-93c9-ec9eb3b286e2 Visualiser ou télécharger la vidéo]'''
 
 
 
[https://blog.zwindler.fr/wp-content/uploads/2019/06/PSES2019_Le_logiciel_libre_a_t_il_beaux_jours_devant_lui_vFlat-1.pdf Diaporama support de la conférence]
 
 
 
'''Licence de la transcription :''' [http://www.gnu.org/licenses/licenses.html#VerbatimCopying Verbatim]
 
 
 
'''Illustration :'''
 
 
 
'''NB :''' <em>transcription réalisée par nos soins, fidèle aux propos des intervenant·e·s mais rendant le discours fluide.<br />
 
Les positions exprimées sont celles des personnes qui interviennent et ne rejoignent pas nécessairement celles de l'April, qui ne sera en aucun cas tenue responsable de leurs propos.</em>
 
 
 
Transcription : MO
 
 
 
==Description==
 
 
 
De barbus dans un garage jusqu’à l’ère du « tout sur Github », comment sommes-nous passés de « Linux est un cancer » à « Microsoft <3 Linux » ?<br/>
 
Aujourd’hui, peut-on encore maintenir du code individuellement sans « Mettre en danger des millions d’innocents » ?<br/>
 
Faire de l’open source fait-il de vous un ZADiste ?<br/>
 
Tant de sujets d’actualité (et d’autres) qui seront traités avec un regard, bien entendu, totalement objectif et impartial (ou pas !).
 
 
 
==Transcription==
 
 
 
Bonjour à tous. Je suis hyper-content d’être ici ; ça fait plusieurs années que je voulais venir, mais je n’avais jamais eu l’occasion. PSES je pense que c’est un super festival qui ramène pas mal de gens que j’avais envie de rencontrer en vrai. Ce sera l’occasion de leur faire un petit coucou.
 
 
 
Aujourd’hui on va parler logiciels libres. Le ton est pet être un petit acide. Ça représente un petit peu mon caractère, pour autant je ne suis pas aussi pessimiste que la présentation le laisse croire.
 
 
 
La moindre des choses c’est d’abord que je me présente. Je m’appelle Denis Germain. Peut-être que certains d’entre vous me connaissent plus sous le pseudo zwindler que j’utilise pas mal sur Internet, sur Twitter et j’ai un blog éponyme que je tiens depuis une dizaine d’années à peu près où je traite de pas de sujets techniques, sys-admin, geeks, un petit peu de droit aussi ça m’arrive, ça m’intéresse.<br/>
 
Je suis aussi ingénieur cloud chez LECTRA. LECTRA, je vais en parler un tout petit, c’est mon employeur qui permet aujourd’hui d’être ici, qui m’encourage à venir à ces festivals. LECTRA c’est le leader mondial des solutions technologiques intégrées pour les entreprises utilisatrices de cuir ou textile. Hou ! En gros qu’est-ce que ça veut dire ? Ça veut dire qu’on fabrique ces gros bidules-là qui découpent du cuir ou du textile et on est les meilleurs dans le monde pour le faire.<br/>
 
Vous vous en doutez, moi, en tant qu’ingénieur cloud, je ne fais pas des machines de découpe, je crée des services informatiques et, comme je suis ingénieur cloud, je travaille sur l’ordinateur de quelqu’un d’autre, en l’occurrence Azur. Je vous ai mis quelques petits logos des technos que j’utilise, ??? on peut en parler toute la journée, mais on n’est pas obligé.
 
 
 
Le sujet du jour : Le logiciel libre a-t-il de beaux jours devant lui ? Déjà est-ce que dans la salle on pourrait avoir des mains levées pour savoir ceux qui savent ce que c’est qu’un logiciel libre ? Quel public génial ! Je m’attendais un petit peu à ça vu la conférence.<br/>
 
En fait, je vais présenter un petit peu des petites situations de l’actualité de l’<em>open source</em> et du logiciel libre qui sont, je pense, symptomatiques d’une partie des problèmes que rencontrent ces deux communautés.
 
 
 
Le terme logiciel libre a été inventé, en tout cas grandement popularisé, par Richard Stallman dans les années 80, et la définition d’un logiciel libre c’est un logiciel qui respecte la liberté de ses utilisateurs. En anglais le terme pour logiciel libre c’est <em>free software</em> et le problème c’est que c’est un terme ambigu puisque <em>free software</em> en anglais ça pourrait à la fois vouloir dire que c’est un logiciel qui est gratuit ou un logiciel qui respecte la liberté, notamment la liberté d’expression de ses utilisateurs. C’est pour ça que vous rencontrerez souvent, associé au logiciel libre, la phrase <em>fres as in free speech, not free bear</em>, qui veut dire c’est qu’un logiciel libre n’est pas forcément gratuit, mais qu’en revanche il respecte toujours la liberté de ses utilisateurs de l’exécuter, de le lire, de l’améliorer et de faire profiter la communauté des améliorations qui ont été faites. Ce qu’il est important de comprendre c’est que c’est bien une approche idéologique du développement logiciel.
 
 
 
Parallèlement à ça, fin des années 90, il y a un groupe d’utilisateurs du logiciel libre qui était un petit peu embêté par cette notion idéologique, qui embêtait le logiciel libre à avoir une plus forte pénétration notamment dans les entreprises, du coup une partie de cette communauté s’est un petit peu scindée, a retiré toute la partie idéologique du mouvement du logiciel libre et s’est concentrée sur le développement de logiciels avec des sources librement accessibles. Du coup, une des critiques que font les partisans du logiciel libre aux partisans de l’<em>open source</em>, c’est que justement toute cette partie idéologique a été retirée et, finalement, ils développent des logiciels uniquement pour faire du profit, ce qui est parfois vrai, parfois pas vrai.
 
 
 
Dans la pratique, en fait, même parfois dans la communauté IT il y a des gens qui ne savent pas du tout la distinction entre les deux et qui ne comprennent absolument pas ces querelles internes. En plus de ça, il y a même des entreprises ou des personnes qui développent des logiciels qu’ils disent <em>open source</em> et qui, en termes de philosophie, finalement sont aussi des logiciels libres. Donc les gens ne comprennent pas trop la différence.<br/>
 
Du coup, pendant que les partisans du logiciel libre cassent du sucre sur le dos des partisans de l’<em>open source</em> et inversement, il y a tout le reste de la société qui nous regarde et qui ne comprend pas trop ce qui nous arrive. Et, au même titre que j’entends des gens s’insurger du plastique <em>bashing</em>, du Mélanchon <em>bashing</em> ou même du Benzema <em>bashing</em>, je pense qu’il y a des gens qui font de l’<em>open source bashing</em>.
 
 
 
On arrive, en fait, à des situations où sur une radio généraliste qui est France Inter, on se retrouve avec l’humoriste Guillaume Meurisse qui n’aime pas trop la <em>start-up nation</em>, je crois qu’on peut le dire sans trop de difficultés, qui va donc au Paris Open Source Summit qui est un festival <em>open source</em> et logiciels libre à Paris et qui pense trouver la <em>start-up nation</em> et pouvoir rigoler. Là c’est e moment où on va voir si l’extrait vidéo fonctionne.
 
 
 
[Extrait de la vidéo]
 
 
 
<b>Guillaume Meurisse au Paris Open Source Summit : </b>Il y avait de la trottinette électrique partout. Ça puait le quinoa, ça transpirait de la conf call au asap. Il y avait donc ce monsieur qui milite pour un logiciel libre, il me l’a bien dit également, donc il résout les problèmes d’égalité :
 
« On apporte des solutions gratuites, qui permettent d’utiliser le logiciel sans dépenser un seul euro. Ça déjà, je pense que c’est un premier pas.<br/>
 
— Quelque part ouais ! Quelque part vous êtes un gilet jaune.<br/>
 
— Merci pour cette comparaison.<br/>
 
— Voire un zadiste.<br/> 
 
— Je pense que vous allez trop loin là.<br/> 
 
— Voire un punk à chien. »<br/> 
 
Attendez, il faut faire étape par étape on ne peut passer de startupeur à punk à chien du jour au lendemain.
 
 
 
[Fin de l’extrait de la vidéo]
 
 
 
<b>Denis Germain : </b>Cette dernière phrase, je pense, résume pas mal la façon dont les gens pensent quand ils pensent au logiciel libre ou à l’<em>open source</em> : « On ne peut pas passer de startupeur à punk à chien. » Soit on est un punk à chien, un barbu dans un garage, un hippy qui développe du logiciel libre et qui se fait plumer par le reste du monde, soit on fait partie de la <em>startup nation</em> et on aide le grand capital. Forcément Guillaume Meurisse est un caricaturiste, vous allez me dire que c’est son métier. C’est vrai que, finalement, vu de l’extérieur des gens qui font pas de l’IT, c’est assez drôle notre métier. Ça peut être un peu absurde des fois.
 
 
 
Du coup je me pose la question : que pense le reste de la communauté IT de l’<em>open source</em>. Si je vous dis ennemi de Linux, à qui pensez-vous ?
 
 
 
<b>Public : </b>Microsoft.
 
 
 
<b>Denis Germain : </b>Merci. Microsoft. Les gens qui se dandinaient sur scène, que j’ai passés brièvement, dedans il y avait Steve Ballmer et Bill Gates qui sont deux anciens PDG de Microsoft et voila ce que ces gens-là pensent de Linux, de l’<em>open source</em> et du logiciel libre.<br/>
 
D’un côté on a Steve Ballmer qui pense que Linux est un cancer et que du coup toutes les licences <em>open source</em> ou libres sont contaminantes, c’est-à-dire que le moindre développeur qui utilise la moindre ligne de code source libre va être obligé de libérer tout son code.<br/>
 
De l’autre côté on a Bill Gates qui pense que les gens qui font de l’<em>open source</em> en fait ce sont des communistes d’un genre nouveau qui souhaitent abolir les droits d’auteur et le salaire pour les développeurs de logiciels.<br/>
 
Dans la salle, peut-être que le terme « communiste » ne vous choque pas, mais il faut se remettre un petit peu dans le contexte des États-Unis où, quand on dit que quelqu’un est communiste, même quand on dit que quelqu’un est socialiste, c’est quasiment un gros mot, ils n’aiment pas ça du tout, ça donne une belle idée de ce que pensent ces gens-là de l’<em>open source</em>.
 
 
 
Si on revient à l’<em>open source bashing</em> dont je vous parle depuis tout à l’heure dans le top dix des éditeurs de logiciels du monde, si on retire les SSII on se retrouve avec quatre sociétés, Microsoft, IBM, Oracle et SAP qui sont, en fait, archiconnues pour leurs logiciels propriétaires, leurs catalogues de logiciels propriétaires et sont aussi archiconnues pour de l’<em>open source bashing</em> pour dire à quel point les solutions alternatives à leurs logiciels sont pourries.
 
 
 
Peut-être que dans la salle il y en a qui se disent « mais ça c’était il y a longtemps ». Les exemples que j’ai cités, effectivement, c’était début des années 2000, mais en fait pas du tout, ça continue encore massivement aujourd’hui. Je vous ai pris quelques exemples : la petite BD que vous ne pouvez certainement pas lire depuis ici mais que vous pourrez relire sur mon blog parce que j’avais fait un article là-dessus.
 
[Plus de son]
 
entre logiciel propriétaire et <em>open source</em> revient probablement à Oracle. Pour ceux qui ne connaissaient pas, Oracle est une entreprise qui a créé un logiciel de base de données qui est très répandu et, par le jeu des rachats, ils ont racheté une autre boîte qui s’appelle Sun qui avait aussi une base de données mais <em>open source</em> qui s’appelle MySQL. Don on se retrouve dans une situation où sur le site web de Oracle on a MySQL qui est mis en avant comme étant la base de données <em>open source</em> la plus populaire au monde parce qu’elle est fiable, parce qu’elle est facile d’utilisation et parce qu’elle a des performances avérées et en même temps, je parle encore de 2018, on a le PDG d’Oracle qui explique que si jamais vous utilisez MySQL plutôt que Oracle, eh bien vous allez perdre énormément en stabilité, en sécurité et en performance parce que c’est un très vieux système, sachant qu’Oracle est plus vieux que MySQL. J’aime beaucoup l’ironie de la situation !
 
 
 
Je pourrais continuer pendant un moment sur les exemples d’<em>open source bashing</em> que ces quatre-là ou d’autres font régulièrement, mais il va falloir qu’on passe à autre chose. Parfois les critiques viennent de la communauté elle-même, le cœur de la communauté c’est-à-dire les utilisateurs.
 
 
 
==11’ 54==
 
 
 
Je vous vous raconter un petit incident qui s’est passé fin 2018
 

Dernière version du 16 novembre 2019 à 11:02


Publié ici - Novembre 2019