Le cloud. Avantages, libertés et gros problèmes

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Titre : Le cloud. Avantages, libertés et gros problèmes

Intervenant : Xavier Mouton-Dubosc

Lieu : Capitole du Libre - Toulouse

Date : Novembre 2014

Durée : 23 min 51

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Merci à tous d’être présents sur cette présentation qui va être très embrumée, voire complètement fumeuse sur donc le cloud. Alors, le cloud, en soi c’est un mot dont on entend beaucoup parler depuis cinq ans, sur lequel il y a une vraie mode à la fois au niveau technique mais surtout commercial et en fait, mon rôle à moi va être surtout d'essayer de démêler un petit peu tout ça et je vous jure que je me suis complètement ennuagé là-dedans.

Ma première chose que j'ai envie de dire sur le cloud, c'est que, même si le mot est récent, en fait, il est présent depuis pratiquement les débuts de l'informatique. En fait, le cloud c'est principalement la relation entre un gros ordinateur central et des terminaux d’utilisateurs. Ça a toujours existé, c'est quelque chose que l'on maîtrise bien de ce côté-là depuis un sacré bon bout de temps. En soi, le cloud, ce sont des serveurs qui passent par des tuyaux, sauf que maintenant ce ne sont plus des liaisons série entre des bureaux, maintenant c'est l'ADSL ou les ondes Wi-fi, vers des minitels. Oui, en France on a été précurseurs sur le cloud et je vais vous le montrer. Le principe du cloud, en soi, c'est relativement simple, c'est déléguer ses données à un serveur. Pourquoi ? Parce que tout simplement ça me coûte moins cher que de devoir gérer moi-même ce serveur-là. Ensuite, ce serveur, comme c'est quelqu’un d'autre qui va s'occuper à ma place, il va être toujours disponible. Je n'aurai pas de problème parce que quelqu’un a débranché la prise chez moi, ou parce qu’il y a de la maintenance à faire. Quelqu’un d'autre la fera à ma place.

Malheureusement, cela veut dire aussi, que c'est un serveur sur lequel je n'ai pas toutes les clefs et où je ne sais pas trop ce qu'il se passe derrière. Et le principal problème, c'est que si je ne sais pas trop ce qu'il se passe derrière, ça veut dire que les données que je vais transmettre, que j'accepte qu'elles soient publiques ou que ce sont des données qui sont vraiment personnelles, eh bien il faut se poser la question « qui est.ce qui a accès à ces données et qu'est-ce qu'il va en faire ? »

En soi, l'informatique n'est plus personnelle. Alors je vous avais dit que le cloud, le principe terminal, grand serveur, a toujours existé dans l'informatique. Oui, mais il y a eu une révolution, en 1977, avec l’arrivée de l'Apple II. C’était un début de démocratisation d'une informatique qui soit personnelle. C'est-à-dire que, tout d'un coup, vous avez la puissance de calcul nécessaire chez vous pour faire des traitements ; par exemple, pour travailler sur un tableur de données, pour en faire, par exemple, un carnet d'adresses, ou, par exemple, pour classer, faire votre inventaire si vous êtes une petite entreprise. Et cette informatique-là a été le début, vraiment, de la démocratisation de l'informatique et des développeurs en chambre.

Malheureusement, le problème de cette informatique personnelle, c'est qu'on avait un problème d'échange de données. À l'époque, on utilisait des disquettes, ou on se transférait par câbles les données d'ordinateur à ordinateur. On avait un problème c'est que du coup, à un instant t, on n'avait pas forcément les mêmes données, tout le monde, sur lesquelles on travaillait. Bref, c’était un gros bazar, les données étaient verrouillées, vraiment, à votre disque dur. Donc il y avait un problème de travail collaboratif là-dessus.

À partir de là, justement le cloud, la grande promesse, c'est que vous mettez des données quelque part, elles sont disponibles de manière uniforme et pour toutes les personnes qui sont autorisées et quel que soit le matériel. Je veux dire que je suis une preuve vivante, depuis le week-end dernier. Mais par exemple, quand on casse son téléphone, eh bien on est bien content de retrouver l’intégralité de son carnet d'adresses et de ses correspondances disponibles, prêtes à être injectées dans un nouveau téléphone.

Malheureusement, cela veut dire une chose. Ça veut qu'on n'a plus d'informatique réellement personnelle. Ça veut dire que votre ordinateur, votre smartphone, ne sont plus, en soi, directement quelque chose qui vous appartient, quelque chose de strictement indépendant, mais ils sont des terminaux qui sont reliés à des services qui tournent sur des très gros serveurs et qui ne sont pas disponibles près de chez vous.

Alors, rien que pour faire l'expérience : vous prenez un ordinateur moderne ou vous prenez un smartphone ou une tablette, avec eux c'est encore plus flagrant, vous les débranchez d'Internet et vous regardez ce qui vous reste comme fonctions. Et vous verrez que, tout d'un coup, les fonctions sont fortement dégradées. C'est-à-dire qu'on en est à un stade où ce sont vraiment des terminaux. Ils ont d'abord été conçus pour travailler vis-à-vis à des serveurs de données distants et continuellement avec eux.

En fait, je vais être honnête, quand je dis que le cloud a toujours existé, ce n'est pas complètement vrai. Le cloud, ce qui fait maintenant qu'on en parle énormément, c'est une technologie qui s'appelle la virtualisation. La virtualisation ça veut dire qu'on n'a plus des serveurs matériels, en soi, qui prennent une certaine place, par exemple, typiquement, si on construisait le volume d'une boite à pizza, dans des salles de serveurs, mais on a des serveurs qui tournent sur des machines qui sont beaucoup plus grosses, qui sont capables de faire tourner en tâche de fond des dizaines, voire des centaines de serveurs derrière, ce qui veut dire qu'on a des data-centers qui leurs sont strictement réservés et qui sont disponibles un petit peu partout dans le monde. Et on va voir que la virtualisation permet, par exemple, de rapprocher des données par rapport aux gens, c'est-à-dire ne plus avoir un serveur à un seul endroit dans le monde, mais à pouvoir les étoiler à travers le monde pour les avoir les plus proches, finalement, des utilisateurs

la virtualisation, en soi, ce que c'est ? La virtualisation, c'est un concept qui consiste à dire, eh bien, le système d’exploitation d'un ordinateur et tout ce qui tourne par-dessus , que ça soit, par exemple, un serveur d'e-mails, que cela soit par exemple un client, un logiciel de comptabilité, tout ça, eh bien ce système d'exploitation va en faire un programme, justement, comme un autre, et il va tourner sur un autre OS. Donc, on peut aligner, indépendamment, plusieurs programmes, l'un à côté de l'autre, sur un très grand serveur. Ce qui veut dire, donc, qu'un serveur, une très grande boîte, peut héberger plusieurs petits serveurs, avant, qui étaient individuels. Le gros avantage, c’est que cette très grande boîte prend beaucoup moins de place que l'ensemble de ces petites boîtes à pizza et donc, à partir de là, on a un gain de place dans le data-center. On a aussi un immense apport au niveau écologique, puisqu'on mutualise l’achat du matériel, on mutualise la consommation d'électricité, on n'a pas besoin continuellement d'avoir des serveurs qui tournent en continu. Peut-être que certains n'auront besoin de tourner que, par exemple, entre 18 heures et 23 heures et d'autres n'ont besoin de travailler que de 9 heures à 17 heures. Cela aussi amène beaucoup de choses au niveau de la maintenance et donc sur plein d'autres points. Du coup, éventuellement, puisqu’on consomme moins d'électricité et qu'on a besoin de beaucoup moins de matériel, au final, ça coûte beaucoup moins cher. S'il y a une panne technique sur un OS, sur votre serveur, le gros avantage c'est qu'on peut le redémarrer beaucoup plus vite. On peut même prendre un instantané du système d’exploitation à un instant t, et relancer une instance de votre système d'exploitation, tel qu'il était une heure avant de planter, en un temps qui est quasiment ridicule par rapport au démarrage d'un vrai ordinateur, et aussi on peut le redimensionner. Ça c'est le grand apport réel du virtuel. Ça veut dire que, si, par exemple vous tenez un blog sur le cinéma, disons que votre blog va faire un millier visiteurs par jour, ce qui est un chiffre très honorable, mais que, au moment où il y a trois blockbusters et le festival de Cannes qui a lieu en mai, eh bien, vous vous retrouvez avec un million de visiteurs uniques par jour. Si c’était un serveur physique, il serait très vite encombré. Là, dans une machine virtuelle, l'immense avantage, c'est qu'on peut dire qu'on ne loue, toute l'année, que très peu de CPU, très peu de mémoire et qu'à la volée, on dise, eh bien, je n'ai pas besoin de 512 mégas de mémoire, je veux un giga de même mémoire, immédiatement, ou 14 gigas, je veux 14 CPU ; on redimensionne à la volée, on n'a même pas besoin de redémarrer le serveur. Donc il y a ce qu'on appelle, vraiment, une scalarité, ce qui est un avantage en termes d'administration qui est énorme.

Ce qu'on appelle le cloud, en fait, regroupe trois grandes familles. En fait ces familles-là, c'est quelque chose dont vous avez peut-être entendu parler par les acronymes, mais là je vais essayer, un petit peu, de les définir. J'ai dit essayer.

Il y a ce qu'on appelle l'infrastructure. L'infrastructure comme un service, c'est quand on prend un ordinateur et qu'on le virtualise. C'est-à-dire, qu'en fait, vous allez juste louer le fait que l'ordinateur est virtualisé. À partir de là, la mise en place du système d’exploitation, la mise en place des logiciels qui sont derrière et leur administration sont de votre ressort. C'est une offre que Gandi fait depuis 2007, OVH fait à peu près depuis la même période. Amazon le fait, c'est ce qu'on appelle la technologie EC2, fait à peu près depuis la même période, et où, en fait, c'est un peu comme si on louait un serveur matériel, sauf que là il est virtualisé avec les avantages qu'on puisse changer de taille à la volée, le nombre de CPU, le nombre de disques durs qu'il y a dedans. L'infrastructure comme un service c'est une technologie qui, parfois, est utilisée par des particuliers, par des associations ou des entreprises.

la plate-forme comme un service est un domaine un petit peu particulier. C'est-à-dire que l'OS n'est plus du ressort du client. On a installé, en fait, un service qui n'est pas directement utilisable. Par exemple, on va avoir un environnement d'un langage de programmation ou, par exemple, un base de données. Amazon, boite service, propose par exemple RDS c'est un serveur Postgres, MySQL, etc, c'est un serveur de bases de données qui, en fait, est virtualisé. C'est-à-dire que vous n’avez plus à vous occuper de l'OS, l'administration de ce serveur c'est eux qui la gèrent, vous n'avez plus qu'à l'utiliser. Par contre, c'est un domaine qui est très spécialisé et qui, là, est plus dans le cadre de professionnels très bien documentés ou d'entreprises vraiment spécialisées.

Et il y a ce qu'on appelle le cloud, d'une manière beaucoup plus générale, d'une manière, je vais dire, un petit peu abusive et très réductrice, le cloud comme étant un logiciel comme un service. Alors là, en fait, tout est installé. L'OS, ce n'est plus vous qui le gérez, la plate-forme ça n'est plus vous qui la gérez ou qui la paramétrez. Vous, tout ce que vous avez à faire, c'est à aller sur un site Internet, à vous connecter et à utiliser. Éventuellement à sortir votre carte bleue et encore, je crois que certains services se passent de ce détail oiseux.

12' 07

Pour vous donner des exemples de logiciels comme un service,