Différences entre les versions de « La France : premier pays d'Europe à généraliser la reconnaissance faciale »

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'''Titre :''' La France : premier pays d'Europe à généraliser la reconnaissance faciale
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Publié [https://www.librealire.org/la-france-premier-pays-d-europe-a-generaliser-la-reconnaissance-faciale ici] - Mars 2023
 
 
'''Intervenant·e·s :''' Martin Drago - Jérôme Vincent - Natacha Triou - Journaliste?
 
 
 
'''Lieu :''' Émission Journal des sciences - France culture
 
 
 
'''Date :''' 4 octobre 2019
 
 
 
'''Durée :''' 10 min 29
 
 
 
'''[https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/le-journal-des-sciences/la-france-premier-pays-d-europe-a-generaliser-la-reconnaissance-faciale-5401871 Vidéo]'''
 
 
 
'''Licence de la transcription :''' [http://www.gnu.org/licenses/licenses.html#VerbatimCopying Verbatim]
 
 
 
'''Illustration :''' À prévoir
 
 
 
'''NB :''' <em>transcription réalisée par nos soins, fidèle aux propos des intervenant·e·s mais rendant le discours fluide.<br/>
 
Les positions exprimées sont celles des personnes qui interviennent et ne rejoignent pas nécessairement celles de l'April, qui ne sera en aucun cas tenue responsable de leurs propos.</em>
 
 
 
== Transcription==
 
 
 
<b>Journaliste H : </b>Et pour commencer, la France va devenir le premier pays d'Europe à généraliser la reconnaissance faciale.
 
 
 
<b>Natacha Triou : </b>On assiste en France à de plus en plus d’expérimentations de la reconnaissance faciale : les portiques biométriques dans les lycées, le carnaval de Nice ou dans les aéroports. Le ministère de l'Intérieur lance une nouvelle application sur Android : Alicem. Elle propose aux citoyens de se créer une identité numérique pour tout ce qui est procédure administrative et ce, à partir de la reconnaissance faciale. Selon les révélations de Bloomberg aujourd'hui [4 octobre 2019], elle sera lancée dès novembre.
 
 
 
La France sera donc le premier pays de l’Union européenne à utiliser la reconnaissance faciale pour donner aux citoyens une identité numérique. Mais cela pose de nombreuses questions, notamment sur la protection des données personnelles. Martin Drago est juriste à la Quadrature du Net, l’association de défense des droits et libertés des citoyens sur Internet. Il engage une action en justice contre l’État.
 
 
 
<b>Martin Drago : </b>Le problème c'est que cette application oblige les personnes qui veulent se créer cette identité numérique en ligne, à passer par un dispositif de reconnaissance faciale. Et pour cela, le gouvernement dit qu'il va demander le consentement des gens pour utiliser cette application. Le problème, et c'est là où c'est un peu technique, c'est que dans le nouveau texte européen sur le Règlement général sur la protection des données (RGPD), le consentement des gens doit toujours être explicite, c'est-à-dire que la personne doit bien comprendre ce à quoi elle a consenti. Ce consentement doit aussi être libre. Libre, cela veut dire non contraint. Et ce qui est intéressant dans l'application Alicem, c'est qu'on dit qu'on a leur consentement mais en réalité, on les oblige à passer par un dispositif de reconnaissance faciale. Et c'est là qu'il y a une inégalité par rapport au RGPD.
 
 
 
L’État, le ministère de l'Intérieur ici, quand il crée ce type d'application qui concerne notamment l'identité, le traitement de données biométriques, il prend un décret. Ce décret doit avoir un avis de la CNIL, la Commission nationale Informatique et Liberté, c'est-à-dire de l'autorité en France qui s'occupe de la vie privée. Et la CNIL dans son avis a dit au gouvernement qu'il y avait clairement un problème avec le RGPD parce qu'il ne respectait pas le consentement des gens. Il faut aussi savoir que c'est un élément de contexte, c'est-à-dire que l'on assiste aujourd'hui, en France, à de plus en plus d’expérimentations, légitimations de la reconnaissance faciale sans qu'il y ait un débat public et sans qu'il y ait même de réflexion juridique ou éthique sur cet outil. Et on voit que la CNIL, même quand elle donne un avis au gouvernement en disant qu'il faut faire attention car il est question de reconnaissance faciale et qu'il ne respecte pas la loi, le gouvernement ne respecte pas l'avis et publie son décret tel quel.
 
 
 
<b>Natacha Triou : </b>Précisons que nous avons tenté de joindre le ministère de l'Intérieur qui n'a pas pu répondre à nos questions.
 
 
 
<b>Journaliste H : </b>En bref, selon une étude parue dans les <em>Monthly Noticies of the Royal Astronomical Society</em>, de plus en plus de conditions pour l'apparition de la vie sont réunies sur le satellite de Saturne Encelade.
 
 
 
<b>Natacha Triou : </b>Sur Encelade, on soupçonne déjà l'existence d'un immense océan sous la surface du globe. Une équipe germano-américaine a examiné les données de la sonde Cassini. Elle a identifié de nouvelles molécules organiques, dont des grains de glaces. Et ils ont identifié du méthane, du dioxyde de carbone, de l’ammoniac, de l'oxygène, de l'hydrogène moléculaire, des noyaux aromatiques et des sels de sodium. Ces acides aminés sont la base des acides aminés sur Terre, acides aminés qui permettent la synthèse des protéines.
 
 
 
<b>Journaliste H : </b>Et à Grenoble, une personne tétraplégique a retrouvé la marche grâce à une neuroprothèse.
 
 
 
<b>Natacha Triou : </b>C'est une première médicale et les résultats de cet essai clinique sont publiés aujourd'hui dans la revue <em>The Lancet Neurology</em>. En 2017, des médecins ont implanté sur le cerveau du patient 64 électrodes sur chacun des hémisphères dans la zone du cortex sensorimoteur. Cette interface sens-cerveau-machine lui a permis de piloter par la pensée un exosquelette. Pour le moment, les mouvements de l'exosquelette sont soutenus par un harnais. Il n'y a donc pas d'autonomie de marche, les possibilités cliniques sont encore très lointaines mais c'est une preuve de concept.
 
 
<b>Journaliste H : </b>Dans le <em>Journal des sciences</em>, cette semaine, nous avons décrypté le budget de la recherche en France. Nous avons vu une remise en cause de la théorie de la matière noire, nous avons découvert que les bactéries peuvent changer de forme pour échapper aux antibiotiques et nous avons observé trois trous noirs supermassifs sur le point de fusionner. Tout cela, vous pouvez le retrouver dans les Journaux des sciences sur le fil twitter de l'émission @lamethodeFC ainsi que sur le site de la Méthode sur Franceculture.fr.
 
 
 
Mais cette semaine en ultra bref, Natacha.
 
 
 
<b>Natacha Triou : </b>C'est officiel, le satellite Jason 2 tire sa révérence aujourd'hui. Cela faisait onze ans que le satellite du CNES et de la NASA collectait des données sur l'évolution des océans. Grâce à ces données, plus de deux mille publications scientifiques ont vu le jour, et notamment le dernier rapport du GIEC sur les conséquences du réchauffement climatique sur les océans.
 
 
 
Grâce aux trois télescopes les plus puissants du monde, Subaru, Keck et Gemini, une équipe internationale vient de découvrir le proto-cluster Z66OD, le plus vieux proto-cluster de notre univers. Un proto-cluster c'est un embryon de galaxies. Il est composé ici de douze galaxies, vieilles de treize milliards d'années. C'est seulement huit cent milliards d'années après le Big Bang.
 
 
 
Et enfin, selon une étude parue aujourd'hui dans <em>Science</em>, 1 animal sauvage sur 5 est vendu sur le marché. Cuir, ivoire, alimentation de luxe, médecine ou animaux de compagnie, 18 % de toutes les espèces vertébrées sont concernés par le commerce de la faune sauvage. Ce chiffre est l'un des facteurs de risque d'extinction des vertébrés les plus marqués au monde.
 
 
 
<b>Journaliste H : </b>Et on passe, comme un vendredi sur deux - c'est une nouveauté, vous le savez - désormais cette année, au Journal de la science-fiction, avec ce mois-ci et en début de semaine, Natacha, le lancement du Mois de l'Imaginaire.
 
 
 
<b>Natacha Triou : </b>Oui, le Mois de l'Imaginaire qui se déroule au mois d'octobre. C'est la troisième édition de cet évènement qui fait la promotion de la littérature de l’Imaginaire : science-fiction, fantasy, fantastique. L’initiative mobilise une quarantaine de maisons d'édition et propose plus de 200 évènements dans toute la France durant tout le mois d'octobre. Et cela se termine le 3 novembre [2019], au festival Les Utopiales à Nantes.
 
 
 
<b>Journaliste H :  </b>Le festival Les Utopiales ou La Méthode scientifique, ainsi que plein d'autres programmes de France Culture, seront à Nantes. Donc vous êtes les bienvenus soit à Nantes soit à l'antenne. Il y aura François Angelier et Mauvais genre, il y aura Étienne Klein, Victor Macé de Lépinay pour sa nouvelle émission de bandes dessinées notamment. Bref, on vous en reparlera évidemment.
 
 
 
<b>Natacha Triou : </b>Ce Mois de l'Imaginaire prend de l'ampleur avec des évènements aussi en Suisse et en Belgique. Et les deux dernières éditions ont été de grands succès en librairie. L'évènement devient un temps fort pour la science-fiction. Jérôme Vincent est éditeur chez Actu SF et co-organisateur:<br/>
 
 
 
<b>Jérôme Vincent : </b>Ce qui est original dans cette initiative, c'est qu'on a un regroupement de quarante éditeurs. D'un seul coup, il y a des gens qui sont normalement concurrents par exemple, qui travaillent tous ensemble pour essayer de multiplier les actions pour l'Imaginaire pour le mois d'octobre. Les dernières éditions ont été de bons succès. Il y a une partie « cuisine interne » où je peux vous dire que les chiffres de vente sur les mois d'octobre des Mois de l'Imaginaire sont meilleurs que ceux des mois d'octobre des années précédentes. Donc nous sommes plutôt contents. Et puis surtout, ce que je retiens, c'est l'engouement général.
 
 
 
<b>Natacha Triou : </b>Est-ce qu'on peut dire qu'en France il y avait un manque pour justement valoriser, ou en tout cas promouvoir, la littérature SF ?
 
 
 
<b>Jérôme Vincent : </b>C'est une vaste question, il faudrait peut-être en parler pendant des heures. En réalité, il y a un double paradoxe. Nous vivons dans un monde de science-fiction et de fantasy. Ce que je veux dire, c'est que, que ce soit Star Wars ou Game of Thrones, les séries télé, les films, les grands succès du cinéma mais aussi ceux du jeu-vidéo ou de la BD, relèvent de l'imaginaire parce que c'est un genre qui est intéressant. Et nous savons depuis des années que c'est un genre qui raconte le monde de manière vraiment puissante. L’imaginaire est là et pourtant nous avons constaté - nous avons des outils pour constater, des outils pour mesurer l'impact médiatique - que sur certaines émissions littéraires grand public, on avait du mal à avoir des livres de science-fiction qui étaient présentés à l'instar de la littérature générale. Nous sommes dans ce double paradoxe là. Mais c'est plus de la méconnaissance du genre qu'un rejet profond. Nous sommes à la fois dans un monde de science-fiction et nous avons des difficultés de temps en temps à être représentés dans ce qu'est le marché de l'imaginaire aujourd'hui.
 
 
 
<b>Journaliste H : </b>En bref, toujours dans ce Journal de la SF, selon une étude parue dans la revue <em>Psychology of Aesthetics, Creativity and the Arts</em>, les fans de fantastiques et de science-fiction seraient de meilleurs partenaires amoureux.
 
 
 
<b>Natacha Triou : </b>Les psychologues de l'université d'État de l'Oklahoma ont fait passer un test à plus de 400 personnes. Elles devaient citer les noms d'auteurs spécialisés de SF, de littérature classique, de polars, de fantastique et de romans d'amour. Puis, elles devaient donner leur opinion sur différentes conceptions de l'amour plus ou moins idéalistes. Les chercheurs concluent que les amateurs de SF ont une conception plus réaliste et plus optimiste d'une relation amoureuse. Selon eux, les lecteurs de science-fiction ont une plus grande aptitude à concevoir les capacités évolutives de l'être humain et peuvent donc transposer cette idée au sein du couple.
 
 
 
<b>Journaliste H : </b>Je pense que tout le monde est d'accord autour de la table.
 
 
 
[Rires]
 
 
 
<b>Journaliste H : </b>La BBC et la Fox lancent chacune leur mouture d'une série de La Guerre des mondes, Natacha.
 
 
 
<b>Natacha Triou: </b>Les deux chaînes concurrentes adaptent chacune le roman de H.G. Wells, qui a déjà fait l'objet de nombreuse adaptations sur le petit et sur le grand écran. Pour la BBC, l'action se passe dans l'Angleterre des années 1990 et sera diffusée cet automne. Pour la Fox, qui s'associe avec Canal +, l'invasion extra-terrestre se déroule dans l'Europe d'aujourd'hui avec au casting Léa Drucker et Gabriel Byrne. La diffusion des huit épisodes commencera, en tout cas aux Pays-Bas, à partir du 4 novembre [2019].
 
 
 
<b>Journaliste H : </b>Pour conclure ce journal, comme chaque semaine, la rubrique des Sciences improbables. Une étude parue dans la revue <em>BioEssays</em> pose une question, justement après les tripodes de la Guerre des mondes : pourquoi aucun animal sur Terre n'a-t-il trois pattes ?
 
 
 
<b>Natacha Triou : </b>Parce que sur notre planète, les animaux marchent sur 2 jambes, sur 4 jambes, sur 6, voire sur 750. Pourquoi donc les animaux n'en ont-ils pas 3 ? Dans ce papier, il est rappelé que la grande majorité des espèces ont deux côtés symétriques. Donc la réponse à cette question se trouverait enracinée dans l'histoire de notre évolution. L'étude suggère que le fait d'être bilatéral serait apparu très tôt dans l'ADN du vivant. L'étude rappelle même que dans les archives fossiles, on ne trouve pas d'organismes à trois pattes.
 
 
 
<b>Journaliste H: </b>Merci Natacha, on vous retrouve lundi prochain pour une nouvelle semaine de Journal des sciences. Je vous rappelle que tous les liens vers les études, vers les bandes annonces de séries, vers tout ce qui a été évoqué et tout ce qui  va être évoqué au cours de l'heure qui vient est à retrouver sur le fil twitter de la Méthode scientifique : @lamethodeFC .
 

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Publié ici - Mars 2023