Différences entre les versions de « L'Arcep veut réguler les GAFAM - Décryptualité du 1er octobre 2018 - Transcription »

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<b>Luc : </b>Décryptualité.
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<b>Voix off de Nico : </b>Le podcast qui décrypte l’actualité des libertés numériques.
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<b>Luc : </b>Semaine 39. Salut Manu.
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<b>Manu : </b>Salut Luc.
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<b>Luc : </b>On n’est que tous les deux.
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<b>Manu : </b>Eh oui, en petit comité.
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<b>Luc : </b>Du coup on va se lancer directement avec la revue de presse.
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<b>Manu : </b>Six articles cette semaine.
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<b>Luc : </b>Belle sélection, je trouve ; ils ont dans l’ensemble plutôt intéressants.
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<b>Manu : </b>Et parfois originaux.
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<b>Luc : </b>Oui ! <em>ZDNet France</em>, « C’est qui le patron sur Microsoft Azure ? Linux », un article de Steven J. Vaughan-Nichols.
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<b>Manu : </b>C’est un article qui est intéressant parce que ça veut dire que Microsoft sur ses serveurs informatiques, ce sont les serveurs de <em>cloud computing</em>, eh bien ils avouent aujourd’hui que plus de la moitié de leurs serveurs sont sous Linux et que Linux est leur plateforme préférée pour déployer des nouveaux clients. Ça monte, ça monte ça monte ; si même Microsoft se met au logiciel libre !
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<b>Luc : </b>Le chiffre augmente tout le temps et ça se fait au détriment de Windows Server, leur solution maison. <em>Usbek & Rica</em>, « Les sciences participatives au cœur de la recherche du futur ? », un article de la rédaction.
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<b>Manu : </b>Toute une discussion sur un festival, le Turfu Festival, t, u, r, f, u.
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<b>Luc : </b>Qui commence le 2 octobre, donc c’est maintenant.
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<b>Manu : </b>À Caen ; ça a l’air assez sympa. Ils accueillent tout public notamment dans des fab labs pour faire et pour regarder de l’innovation et discuter un peu sciences.
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<b>Luc : </b>C’est un plus que du fab lab parce que le fab lab ce sont ces espaces où on peut bricoler et apprendre par soi-même. Là c’est vraiment l’idée de faire de la science soit sur des petits niveaux en partageant des informations ou en donnant de la puissance de calcul de son ordinateur, ce qui se fait depuis longtemps.
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<b>Manu : </b>Ils parlent de ???
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<b>Luc : </b>Voilà. Mais après ça il y a également des réseaux de surveillance ; il y a plein d’idées vraiment intéressantes et en fonction des compétences que les gens ont, on peut participer plus ou moins et avec cette idée de décloisonner la recherche.
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<b>Manu : </b>La rendre citoyenne, un peu comme le logiciel libre.
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<b>Luc : </b> : Tout à fait. <em>Clubic.com</em>, « Firefox Monitor vous dit si vos données ont été volées », un article de Matthieu Legouge.
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<b>Manu : </b>C’est un nouveau service qui est fourni par Mozilla, grosse association qui est derrière Firefox et ce service-là, en quelque sorte, vous permet d’avoir une idée de la sécurité de vos données. Notamment il y a plein de serveurs sur Internet qui ont été corrompus, qui ont été hackés et donc les logins et mots de passe, notamment, ont été perdus dans la nature. Eh bien vous pouvez aller sur ce site de Mozilla, mettre votre e-mail et on vous dira si votre e-mail a été volé vraisemblablement, si le login et le mot de passe associé ont été volés.
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<b>Luc : </b>On pense aux nombreux sites piratés qui ont déclaré le fait qu’ils se soient faits pirater. Et on peut s’inscrire ?
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<b>Manu : </b>Oui. On peut s’inscrire pour recevoir des alertes.
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<b>Luc : </b>Comme ça si jamais un site… <em>ZDNet France</em>, « Que se passe-t-il si vous essayez de retirer votre code de Linux ? », un article de Steven J. Vaughan-Nichols, encore lui.
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<b>Manu : </b>Eh oui, mais un autre sujet qui continue sur ce qu’on présentait la semaine dernière déjà, c’est-à-dire que dans le monde du logiciel libre et notamment dans le développement du noyau Linux, il y a un code de conduite qui est en train d’être mis en place. Linus Torvalds, le développeur originel du noyau, a admis qu’il avait eu un comportement un peu inadmissible.
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<b>Luc : </b>Voilà. On en avait parlé de loin en loin depuis quelques années il avait la réputation de vraiment se conduire comme un connard et d’agresser les gens, de les insulter, etc.
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<b>Manu : </b>Un peu agressif, c’est le moins qu’on puisse dire. Ce n’est pas sympa !
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<b>Luc : </b>Et là, comme quoi il ne faut jamais désespérer de la condition humaine ; il s’est dit qu’il fallait peut-être s’améliorer.
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<b>Manu : </b>Conséquence, c’est qu’il y a des gens qui réfléchissent : qu’est-ce qui se passe si quelqu’un ne veut pas de ce code de conduite mais a contribué du code au noyau Linux. Est-ce que cette personne qui ne voudrait plus participer a le droit de retirer son code ? Il y a un article qui discute de ça ; la réponse je vous la donne, gros <em>spoil</em>, normalement non, on ne peut pas retirer du code comme ça.
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<b>Luc : </b>Normalement ! <em>The Conversation</em>, « Didier Deschamps, ou l’art de capturer la valeur », un article de Bérangère Lauren Szostak,
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<b>Manu : </b>Je crois que c’est l’article le plus original qu’on n’a jamais vu dans la revue de presse.
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<b>Luc : </b>Il faut voir.
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<b>Manu : </b>Ah ! Il est costaud quand même ! Parce que ça parle de la coupe du monde de foot.
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<b>Luc : </b>La tasse mondiale ! The world Cup. Non ?
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<b>Manu : </b>Oui, oui, la tasse mondiale et de la possession de balle des Français qui ont gagné la Coupe du monde mais qui ne possédaient pendant le match, il semblerait, le ballon que pendant 32 % de la durée du match, ce qui est peu. Normalement les gagnants de ce genre de match possèdent le ballon à plus de 50 % et donc c’est quoi le rapport avec le logiciel libre ?
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<b>Luc : </b>C’est une sorte d’analogie disant on peut avoir des systèmes plus intelligents, de partage, etc., qui permettent d’être plus efficaces.
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<b>Manu : </b>Notamment avec le logiciel libre où on partage la connaissance, on partage où l’innovation, mais on en retire plus de valeur malgré le fait qu’on n’ait pas la possession.
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<b>Luc : </b><em>Alternatives-economiques</em>, « Gafa : « "Il faut prendre la Bastille numérique" », un article de Sébastien Soriano. Enfin qui est d’ailleurs une interview. C’est le président de l’Arcep.
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<b>Manu : </b>Soi-disant le gendarme des Télécoms, ceux qui mettent en place les règles et qui contrôlent un peu Internet quelque part.
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<b>Luc : </b>Il n’a pas de képi sur la photo !
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<b>Manu : </b>Non ! Mais il a le pouvoir, donc on l’écoute attentivement et là il parle des GAFA, GAFA c’est Google, Amazon, Facebook, Apple, de temps en temps on rajoute un M pour parler de Microsoft. En gros ce sont les géants d’Internet, les plus grosses entreprises mondiales qui arrivent à des valeurs de un trilliard de dollars, je crois qu’il y en a deux qui ont dépassé le seuil il y a peu de temps, donc c’est quelque chose de considérable, eh bien ces entreprises-là, si grosses qu’elles sont, elles nous embêtent et elles embêtent le gendarme des Télécoms.
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<b>Luc : </b>L’article est très orienté économie, c’est quand même <em>Alternatives économiques</em>.
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<b>Manu : </b>Et institutions.
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<b>Luc : </b>Et institutions. Moi je le trouve très intéressant mais très discutable ; il y a plein de choses où on n’est pas d’accord avec lui, mais le propos reste quand même très intéressant donc c’est pour ça qu’on voulait en parler plus longuement dans ce podcast.
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<b>Manu : </b>On pourrait presque entendre ça comme une analyse que ce que le président de l’Arcep voudrait faire d’ailleurs.
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<b>Luc : </b>Oui, c’est très politique. C’est ça qui m’a étonné, que je trouve un peu surprenant. Je pense qu’il a dû valider ça avec Mounir Mahjoubi parce que, notamment, il le cite. En gros, le point de départ est très juste, on en parle souvent ici, c’est de dire que les GAFAM maîtrisent énormément de choses et que, du coup, leur pouvoir ce n’est pas seulement d’avoir deux-trois données et puis de régner sur Internet, c’est qu’il y a de vraies conséquences dans le monde réel. Il cite Uber, il cite tous les commerces qui ont du mal à survivre face à toute la vente par correspondance d’Amazon et ce genre de choses.
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<b>Manu : </b>Et le monde économique est en train de changer. On a l’impression que ça bouge en ce moment ; il y a des changements considérables en profondeur.
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<b>Luc : </b>Il dit que personne ne l’a vu venir. Là c’est un des points où je dis : eh bien non il y a plein de gens qui l’ont vu venir, mais ce ne sont pas ceux qu’on a bien voulu écouter. Des gens en ont parlé bien en amont et en disant l’informatique va radicalement changer le monde et maintenant ça commence à devenir tellement visible qu’on ne peut plus faire ???. Donc c’est un côté un petit peu désespérant.
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<b>Manu : </b>On peut supposer quelque part que là il présente ce qu’il voudrait faire et notamment son analyse c’est de dire nous, les institutions, on n’a pas assez agi et on n’agit pas assez. Donc on peut entendre quelque part « on doit faire des choses ». Il critique le monde économique en disant qu’au contraire on a laissé les entreprises à leurs bons moyens et à leur bon vouloir et que la conséquence c’est des entreprises qui sont des monopoles de fait, des monopoles qui utilisent un effet réseau. Plus on est gros dans ce monde informatique, plus on devient gros et on en retire de la valeur économique.
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<b>Luc : </b>Plus on devient rentable !
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<b>Manu : </b>Exactement.
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<b>Luc : </b>Contrairement au monde matériel où le fait de grossir va faire toute une série de freins qui fait que devenir encore plus gros et plus efficace va être de plus en plus difficile. Et on va être obligé d’investir de plus en plus pour des gains marginaux de plus en plus faibles.
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==7’ 06==
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<b>Manu : </b>Moi, sur ce point-là,

Version du 2 octobre 2018 à 13:49


Titre : Décryptualité du 1er octobre 2018 - L'Arcep veut réguler les GAFAM

Intervenants : Manu - Luc

Lieu : April - Studio d'enregistrement

Date : octobre 2018

Durée : 15 min

Écouter ou télécharger le podcast

Revue de presse pour la semaine 39 de l'année 2018

Licence de la transcription : Verbatim

Illustration :

NB : transcription réalisée par nos soins. Les positions exprimées sont celles des personnes qui interviennent et ne rejoignent pas forcément celles de l'April.

Statut : Transcrit MO

Description

Sébastien Soriano Président de l'Arcep veut « prendre la Bastille du numérique ».

Transcription

Luc : Décryptualité.

Voix off de Nico : Le podcast qui décrypte l’actualité des libertés numériques.

Luc : Semaine 39. Salut Manu.

Manu : Salut Luc.

Luc : On n’est que tous les deux.

Manu : Eh oui, en petit comité.

Luc : Du coup on va se lancer directement avec la revue de presse.

Manu : Six articles cette semaine.

Luc : Belle sélection, je trouve ; ils ont dans l’ensemble plutôt intéressants.

Manu : Et parfois originaux.

Luc : Oui ! ZDNet France, « C’est qui le patron sur Microsoft Azure ? Linux », un article de Steven J. Vaughan-Nichols.

Manu : C’est un article qui est intéressant parce que ça veut dire que Microsoft sur ses serveurs informatiques, ce sont les serveurs de cloud computing, eh bien ils avouent aujourd’hui que plus de la moitié de leurs serveurs sont sous Linux et que Linux est leur plateforme préférée pour déployer des nouveaux clients. Ça monte, ça monte ça monte ; si même Microsoft se met au logiciel libre !

Luc : Le chiffre augmente tout le temps et ça se fait au détriment de Windows Server, leur solution maison. Usbek & Rica, « Les sciences participatives au cœur de la recherche du futur ? », un article de la rédaction.

Manu : Toute une discussion sur un festival, le Turfu Festival, t, u, r, f, u.

Luc : Qui commence le 2 octobre, donc c’est maintenant.

Manu : À Caen ; ça a l’air assez sympa. Ils accueillent tout public notamment dans des fab labs pour faire et pour regarder de l’innovation et discuter un peu sciences.

Luc : C’est un plus que du fab lab parce que le fab lab ce sont ces espaces où on peut bricoler et apprendre par soi-même. Là c’est vraiment l’idée de faire de la science soit sur des petits niveaux en partageant des informations ou en donnant de la puissance de calcul de son ordinateur, ce qui se fait depuis longtemps.

Manu : Ils parlent de ???

Luc : Voilà. Mais après ça il y a également des réseaux de surveillance ; il y a plein d’idées vraiment intéressantes et en fonction des compétences que les gens ont, on peut participer plus ou moins et avec cette idée de décloisonner la recherche.

Manu : La rendre citoyenne, un peu comme le logiciel libre.

Luc :  : Tout à fait. Clubic.com, « Firefox Monitor vous dit si vos données ont été volées », un article de Matthieu Legouge.

Manu : C’est un nouveau service qui est fourni par Mozilla, grosse association qui est derrière Firefox et ce service-là, en quelque sorte, vous permet d’avoir une idée de la sécurité de vos données. Notamment il y a plein de serveurs sur Internet qui ont été corrompus, qui ont été hackés et donc les logins et mots de passe, notamment, ont été perdus dans la nature. Eh bien vous pouvez aller sur ce site de Mozilla, mettre votre e-mail et on vous dira si votre e-mail a été volé vraisemblablement, si le login et le mot de passe associé ont été volés.

Luc : On pense aux nombreux sites piratés qui ont déclaré le fait qu’ils se soient faits pirater. Et on peut s’inscrire ?

Manu : Oui. On peut s’inscrire pour recevoir des alertes.

Luc : Comme ça si jamais un site… ZDNet France, « Que se passe-t-il si vous essayez de retirer votre code de Linux ? », un article de Steven J. Vaughan-Nichols, encore lui.

Manu : Eh oui, mais un autre sujet qui continue sur ce qu’on présentait la semaine dernière déjà, c’est-à-dire que dans le monde du logiciel libre et notamment dans le développement du noyau Linux, il y a un code de conduite qui est en train d’être mis en place. Linus Torvalds, le développeur originel du noyau, a admis qu’il avait eu un comportement un peu inadmissible.

Luc : Voilà. On en avait parlé de loin en loin depuis quelques années il avait la réputation de vraiment se conduire comme un connard et d’agresser les gens, de les insulter, etc.

Manu : Un peu agressif, c’est le moins qu’on puisse dire. Ce n’est pas sympa !

Luc : Et là, comme quoi il ne faut jamais désespérer de la condition humaine ; il s’est dit qu’il fallait peut-être s’améliorer.

Manu : Conséquence, c’est qu’il y a des gens qui réfléchissent : qu’est-ce qui se passe si quelqu’un ne veut pas de ce code de conduite mais a contribué du code au noyau Linux. Est-ce que cette personne qui ne voudrait plus participer a le droit de retirer son code ? Il y a un article qui discute de ça ; la réponse je vous la donne, gros spoil, normalement non, on ne peut pas retirer du code comme ça.

Luc : Normalement ! The Conversation, « Didier Deschamps, ou l’art de capturer la valeur », un article de Bérangère Lauren Szostak,

Manu : Je crois que c’est l’article le plus original qu’on n’a jamais vu dans la revue de presse.

Luc : Il faut voir.

Manu : Ah ! Il est costaud quand même ! Parce que ça parle de la coupe du monde de foot.

Luc : La tasse mondiale ! The world Cup. Non ?

Manu : Oui, oui, la tasse mondiale et de la possession de balle des Français qui ont gagné la Coupe du monde mais qui ne possédaient pendant le match, il semblerait, le ballon que pendant 32 % de la durée du match, ce qui est peu. Normalement les gagnants de ce genre de match possèdent le ballon à plus de 50 % et donc c’est quoi le rapport avec le logiciel libre ?

Luc : C’est une sorte d’analogie disant on peut avoir des systèmes plus intelligents, de partage, etc., qui permettent d’être plus efficaces.

Manu : Notamment avec le logiciel libre où on partage la connaissance, on partage où l’innovation, mais on en retire plus de valeur malgré le fait qu’on n’ait pas la possession.

Luc : Alternatives-economiques, « Gafa : « "Il faut prendre la Bastille numérique" », un article de Sébastien Soriano. Enfin qui est d’ailleurs une interview. C’est le président de l’Arcep.

Manu : Soi-disant le gendarme des Télécoms, ceux qui mettent en place les règles et qui contrôlent un peu Internet quelque part.

Luc : Il n’a pas de képi sur la photo !

Manu : Non ! Mais il a le pouvoir, donc on l’écoute attentivement et là il parle des GAFA, GAFA c’est Google, Amazon, Facebook, Apple, de temps en temps on rajoute un M pour parler de Microsoft. En gros ce sont les géants d’Internet, les plus grosses entreprises mondiales qui arrivent à des valeurs de un trilliard de dollars, je crois qu’il y en a deux qui ont dépassé le seuil il y a peu de temps, donc c’est quelque chose de considérable, eh bien ces entreprises-là, si grosses qu’elles sont, elles nous embêtent et elles embêtent le gendarme des Télécoms.

Luc : L’article est très orienté économie, c’est quand même Alternatives économiques.

Manu : Et institutions.

Luc : Et institutions. Moi je le trouve très intéressant mais très discutable ; il y a plein de choses où on n’est pas d’accord avec lui, mais le propos reste quand même très intéressant donc c’est pour ça qu’on voulait en parler plus longuement dans ce podcast.

Manu : On pourrait presque entendre ça comme une analyse que ce que le président de l’Arcep voudrait faire d’ailleurs.

Luc : Oui, c’est très politique. C’est ça qui m’a étonné, que je trouve un peu surprenant. Je pense qu’il a dû valider ça avec Mounir Mahjoubi parce que, notamment, il le cite. En gros, le point de départ est très juste, on en parle souvent ici, c’est de dire que les GAFAM maîtrisent énormément de choses et que, du coup, leur pouvoir ce n’est pas seulement d’avoir deux-trois données et puis de régner sur Internet, c’est qu’il y a de vraies conséquences dans le monde réel. Il cite Uber, il cite tous les commerces qui ont du mal à survivre face à toute la vente par correspondance d’Amazon et ce genre de choses.

Manu : Et le monde économique est en train de changer. On a l’impression que ça bouge en ce moment ; il y a des changements considérables en profondeur.

Luc : Il dit que personne ne l’a vu venir. Là c’est un des points où je dis : eh bien non il y a plein de gens qui l’ont vu venir, mais ce ne sont pas ceux qu’on a bien voulu écouter. Des gens en ont parlé bien en amont et en disant l’informatique va radicalement changer le monde et maintenant ça commence à devenir tellement visible qu’on ne peut plus faire ???. Donc c’est un côté un petit peu désespérant.


Manu : On peut supposer quelque part que là il présente ce qu’il voudrait faire et notamment son analyse c’est de dire nous, les institutions, on n’a pas assez agi et on n’agit pas assez. Donc on peut entendre quelque part « on doit faire des choses ». Il critique le monde économique en disant qu’au contraire on a laissé les entreprises à leurs bons moyens et à leur bon vouloir et que la conséquence c’est des entreprises qui sont des monopoles de fait, des monopoles qui utilisent un effet réseau. Plus on est gros dans ce monde informatique, plus on devient gros et on en retire de la valeur économique.

Luc : Plus on devient rentable !

Manu : Exactement.

Luc : Contrairement au monde matériel où le fait de grossir va faire toute une série de freins qui fait que devenir encore plus gros et plus efficace va être de plus en plus difficile. Et on va être obligé d’investir de plus en plus pour des gains marginaux de plus en plus faibles.

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Manu : Moi, sur ce point-là,