Justice sociale et environnementale : quelle place pour le numérique ? - Maïtané Lenoir

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Titre : Justice sociale et environnementale : quelle place pour le numérique ?

Intervenant : Maïtané Lenoir

Lieu : JDLL

Date : 3 avril 2022

Durée : 54:53

Vidéo

Licence de la transcription : Verbatim

Illustration : À prévoir

NB : transcription réalisée par nos soins, fidèle aux propos des intervenant·e·s mais rendant le discours fluide.
Les positions exprimées sont celles des personnes qui interviennent et ne rejoignent pas nécessairement celles de l'April, qui ne sera en aucun cas tenue responsable de leurs propos.
Transcrit par Eve

Introduction

Une conférence politique pour parler d'un numérique qui prend soin <3

Ces dernières années, le numérique est présenté systématiquement comme étant une solution… à tout : téléchargez une application pour éviter la crise sanitaire, lancez une start-up pour faire fortune, connectez-vous sur le site des impôts pour faire votre déclaration (et être un·e bon·ne citoyen·ne)… Plus simple, plus fluide, plus connecté·es, pour aller plus vite… mais vers quelle société ?

Et si, plutôt que de voir le numérique comme une fin en soit, on le remettait à sa place d'outil ? Un outil qui nous permettrait de construire le monde que nous souhaitons, plus respectueux des humain·es et de l'environnement !

Vous pouvez retrouver l'ensemble des articles lus pour cette conférence sur ma collection dédiée

Transcription

Bienvenue à cette conférence « Justice environnementale et sociale. Quelle place pour le numérique ? ». Je suis Maïtané Lenoir, alias Maïwann, c'est le pseudo que j'utilise sur internet. Je suis designer d'interfaces numériques, de logiciels, c'est mon métier. Je suis aussi membre d'une association qui s'appelle Framasoft, une association d'éducation populaire aux enjeux du numérique et des communs culturels. Si vous ne nous connaissez pas, on a un stand au deuxième étage, avec des nouveaux flyers et des nouvelles brochures qui sont trop belles. Je ne dis pas ça pour vous appâter, mais franchement elles sont vraiment très belles.

Avant de rentrer dans le dur du sujet, je donne une définition très rapide de la notion de justice sociale. Il y a à la fois l'égalité des droits et une solidarité collective entre les personnes d'une société donnée. Parfois de façon très grossière, je dirai la gauche et la droite, et l'extrême droite. Voilà, soyez prévenu. Si jamais des gens font une l'apoplexie, ça va bien se passer.

Je vais parler de justice sociale et environnementale, en parlant du numérique à travers trois des impacts qu'il a un peu actuellement : l'impact sur l'environnement, l'impact sur les services publics et l'impact sur notre perception du monde. Je vais prendre des exemples un peu précis.

L'mpact sur l'environnement

Et je vais commencer par l'impact sur l'environnement. Pour ça, je vous raconte une petite histoire, vous allez tout de suite faire le lien. C'est l'histoire d'un pique-nique où mon amoureux m'a emmené. Un super pique-nique à la montagne, coucher de soleil. Nous sommes allés dans un champ, il y avait des vaches, d'autres gens qui faisaient un pique-nique en famille.

Quel rapport avec le numérique ? En fait, il y avait des vaches et la vache n'aimait pas ma gueule. Franchement, faut le dire comme ça. On s'est rapprochés, on a voulu la laisser passer. Elle a voulu me dire bonjour, elle est arrivée en courant et m'a tamponnée. Je me suis complètement cassé la gueule contre les rochers. Je n'ai rien eu, pas contre mon téléphone s'est fait complètement exploser.

Quel rapport avec le numérique? le rapport avec le numérique, c'est que je veux bien savoir qui a un smartphone, ici, dans cette salle ? Qui a un smartphone de plus de trois ans ? Vous n'êtes pas représentatifs, c'était génial. Mais j'ai déjà fait cette conférence dans un truc de gaucho, et c'est encore pire, presque personne n'avait de smartphone et, en plus, ils devaient tous avoir dix ans. C'était l'enfer...

Du coup, c'est super chiant et super problématique, parce que je ne sais pas pourquoi vous allez changer de téléphone. Il peut y avoir l'attrait de la nouveauté, mais on est peut-être dans des milieux où c'est un peu moins le cas. Il y a aussi le fait que, peut-être, vous avez cassé l'écran, peut-être que la batterie ne tient plus, peut-être que l'endroit où ça se charge ne fonctionne plus. Qu'est-ce qu'on a d'autre comme possibilités ? Les logiciels à l'intérieur ; peut-être que vous avez mis le téléphone à jour et il moulinait, il moulinait, il a jamais voulu redémarrer. Vous étiez dégoûté.

Pourquoi c'est problématique ? Parce que, du côté environnemental, la phase de fabrication des équipements représente 80 % de l'impact des téléphones. à chaque fois qu'on rachète un téléphone ou n'importe quel équipement - un ordinateur, une télé, peu importe -, c'est le moment de la fabrication qui est énorme au niveau de l'impact sur l'environnement. Évidemment, plus on garde nos équipements longtemps, mieux c'est.

Je vous ai mis un super graphique, c'est 80/20. Au milieu, il y a la phase de distribution, en rose, qu'on ne voit pas, parce que c'est un pouillème. Ce qui me permet de dire que ce ne sont pas les mails, le problème. Si jamais il y en a encore ici, dans cette salle, qui ont entendu récemment des gens, notamment des grosses entreprises du secteur du numérique, vous dire « triez vos mails, c'est vraiment très important pour l'impact sur la planète ». Et bien non : voyez, sur cet autre graphique, la grosse part en bleu foncé, ce sont les terminaux - les ordinateurs, les téléphones, etc. - en rose, ce sont les centres de données, les datacenters, là où sont stockés les mails, vous voyez que c'est une toute petite partie du camembert. Ce qui reste, ce sont les réseaux. Ce graphique montre la part de l'empreinte carbone associée à chaque brique du numérique. Si jamais une entreprise vous dit : « diminuez vos mails, c'est vraiment très important. Mais achetez un nouveau téléphone avec notre super promo qui vous permet d'en racheter un super plus plus », on est vraiment sur du gros greenwashing.

Du coup, j'ai une question vous poser, puisque c'est une conf participative, n'est-ce pas ? Entre entre ces trois terminaux, le téléphone, l'ordinateur et la télé, lequel des trois a l'impact environnemental le plus élevé ? je vais vous faire lever la mais sinon certains vont spoiler. Qui pense que c'est le téléphone ? C'est cool ! Qui pense que c'est l'ordinateur ? Et qui pense que c'est la télé ? Une majorité pour les téléphones ? Eh bien, c'est la télé ! On peut faire une corrélation entre la taille de l'écran et l'impact environnemental. Si vous gardez votre téléphone pendant dix ans, mais que vous changez de télé tous les deux ans, ça n'a aucun intérêt. On peut avoir plus souvent un discours sur le smartphone, parce que c'est ce qu'on est potentiellement amené à changer le plus souvent, mais ça n'est pas l'enjeu majeur du tout.

Encore un petit graphique : les différentes façons de polluer. Vous voyez les différentes hauteurs des empreintes. Tout en bas, ce sont les ordinateurs. Au-dessus, en plus clair, ce sont les écrans et matériels audiovisuels, donc les télés, et en rose, juste au-dessus, ce sont les téléphones. Vous voyez que la part des téléphones est toujours beaucoup plus faible, alors que c'est ce dont on entend le plus parler, « arrêtez de changer téléphone, etc. » Après, il y a les IoT[1]), j'imagine que ce sont les objets connectés, les box... Mais on voit bien que la télé représente une part vraiment majeure.

Et n'oublions pas la pub, notre amie la pub. Regardez cette photo que j'ai prise à la gare d'Aix-en-Provence TGV. Il y avait trois grands écrans, au-dessus des panneaux d'affichage qui disaient : « Une planète pour tous, tous pour une planète ». Et après il y avait une pub pour Facebook. Autant vous dire que je trouvais que ce passage d'écrans était excessivement pertinent. C'était assez agaçant.

Et pour finir sur le côté environnemental, je voudrais remettre dans le contexte que le numérique - vous voyez, c'est la petite barre tout en bas -, c'est une part vraiment minimale de notre impact environnemental, donc ça ne sert à rien de vous priver de téléphone si jamais vous passez votre temps à prendre l'avion.

Il y a quand même un problème : la part de l'impact environnemental du numérique est en progression très rapide, drastique, tandis que, sans doute, vous n'allez pas manger trois fois plus dans une journée, donc ça ne craint rien. Il y a aussi le fait que ce sont toujours les plus riches qui polluent plus que les plus pauvres. Donc, si jamais vous réduisez votre niveau de rémunération, déjà ça peut aider pour la planète. Moi, je vous donne des astuces, après, vous faites ce que vous voulez !

Donc un récapitulatif impact sur l'environnement :

  • le fait que ce ne soit pas facilement réparable,
  • la pollution à la fabrication plus que tout le temps de l'utilisation,
  • le fait qu'on nous entraîne à un rapide renouvellement,
  • et un développement exponentiel.

L'impact sur le service public

Ensuite il y a l'impact sur le service public. Comme vous le savez sans doute, il y a eu un objectif, lancé par le gouvernement Macron, de 100% de services publics dématérialisés en 2022. 2022, c'est maintenant, puisque c'était en 2018 qu'ils l'ont lancé. Ça semblait loin, mais maintenant qu'on est en 2022, ça semble beaucoup plus près.

Ça me semblait une bonne idée dans le sens où, moi, je déteste me déplacer pour les services publics. Je n'ai jamais tous les bons papiers, j'ai peur des personnes, elles vont me demander des trucs, je ne vais rien comprendre à ce qu'elles me demandent, donc si je suis chez moi, tranquille, à prendre le temps de remplir le formulaire, je me disais c'est plutôt cool.

Sauf que ce que je n'avais pas compris, c'est que 100 % de services publics dématérialisés, ça voulait dire ciao les services publics, parce que ça coûte trop cher.

C'est ça, le vrai côté problématique. La dématérialisation pourrait permettre plein de choses bien : que les gens éloignés des points physiques puissent le faire par Internet, que les personnes handicapées, qui ont par exemple des problèmes de déplacements puissent le faire par Internet. Tout ça semble très bien. Sauf que dans la réalité, plein de personnes sont exclues parce que c'est fait - passez-moi l'expression - absolument n'importe comment, d'une façon complètement catastrophique.

Je peux vous faire une petite liste de toutes les personnes que ça exclut : les personnes âgées, 23 % des plus de 65 ans ont des difficultés pour remplir les démarches administratives, mais ça ne vous surprend pas trop, parce qu'on se dit que les personnes âgées ne sont pas forcément très à l'aise avec le numérique. Ensuite, il y a les personnes handicapées. Pour faire un site internet qui soit accessible, c'est normé. Il y a un référentiel qui est assez long, parce que il faut se former sur le sujet et si on respecte tous les critères, on est accessible pour toutes les personnes qui utilisent des lecteurs d'écran, qui ont des difficultés à déplacer la souris, qui ont des difficultés de compréhension, par exemple du vocabulaire utilisé ou des choses. On est à 0,8 % des 250 démarches les plus utilisées, totalement conformes au fameux référentiel. Le chiffre qui circule, c'est plutôt 40 %, mais en, fait c'est 40 % qui sont partiellement conformes au référentiel, ce qui exclut potentiellement des gens. Et une démarche, ça veut dire qu'on prend le début du formulaire jusqu'à la fin du formulaire, si jamais c'est accessible, ça marche, mais on ne prend pas en compte la façon dont la personne arrive au formulaire. Si tout le site de l'Urssaf est daubé du début à la fin, sauf le formulaire, du coup la personne n'y arrivera jamais. Donc, ça diminue les taux d'échec, c'est pas mal. Pas de tentative de remplir le formulaire ? Pas d'échec de tentative de remplir le formulaire.

Il y a aussi les personnes précaires. Je ne peux pas vous détailler tous les chiffres, mais, par exemple, les personnes sans domicile fixe, les personnes qui ont des difficultés à se chauffer, on peut se dire qu'avoir du matériel internet ou une connexion internet ça n'est pas leur priorité. Du coup, c'est pareil, elles n'ont pas d'accès aux services publics.

Les personnes étrangères notamment. Ce qui a beaucoup été discuté, ce sont les rendez-vous à la préfecture. Avant, on avait des files de six pieds de long devant la préfecture où les gens avaient commencé à cinq heures ou quatre heures du matin, à faire la file pour avoir les rendez-vous à huit heures du matin. Maintenant, il n'y a plus de files. Donc plus de files, plus de problème. En fait, il faut prendre les rendez-vous sur Internet, sauf qu'ils sont donnés au compte-goutte. Il y a aussi des personnes qui mettent en place des robots pour réserver automatiquement les rendez-vous et ensuite les revendre à prix d'or.Maintenant, pour palier à ça, l'administration met les rendez-vous en ligne mais ne prévient pas quand elle les met. Donc, les personnes qui veulent un rendez-vous doivent se connecter à n'importe quelle heure du jour et de la nuit pour rafraîchir le site, pour vérifier s'il y a des nouvelles plages de rendez-vous disponibles, pour avoir leurs papiers, pour savoir si elles vont être expulsées, ou pas, du territoire.

On adore !

Et enfin, il y a aussi les jeunes, par exemple. Une croyance dit que si on est né quand le numérique existait déjà ou était très répandu, forcément, on va bien savoir s'en servir. Alors pas du tout. Le numérique, c'est comme le capital culturel, le capital socio-économique, ça se travaille à la maison. Soit vous avez des parents qui sont habitués à utiliser le numérique et vous filent le réflexe, soit vos parents n'y comprennent rien, n'y connaissent rien, et vous, soit vous n'avez pas accès à l'informatique, soit vous n'avez pas de dispositifs personnels, il y a un ordinateur pour toute la famille. Ou encore vous savez l'utiliser, mais pour des divertissements et pas pour remplir des formulaires. Si jamais vous avez toujours utilisé un smartphone, pratiquement jamais un ordinateur, que vous devez remplir votre déclaration des revenus sur votre smartphone, autant vous dire ! Je n'ai jamais essayé, mais ça ne donne pas du tout envie.

Il y a aussi les personnes qui sont en zone blanche, à la campagne, par exemple, qui n'ont pas facilement accès à Internet parce qu'elles ne sont pas desservies. Le fait d'avoir un matériel vieillissant. Vous allez sur un site, il est un peu gros, votre ordinateur est un peu vieux, vous lancez le site, ça mouline, vous allez chercher un papier, vous revenez, le site a expiré, vous devez tout recommencer du début !

Tout ça ce sont des chiffres qui sont principalement extraits du rapport de la défenseuse des droits en janvier 2022. Elle dit parfois plus poliment que moi la catastrophe que c'est de faire du 100% numérique, mais sans mettre les moyens à côté. Il y a 13 millions de personnes qui sont exclues, sur 65 millions d'habitants, c'est un peu démentiel !

Le recours au numérique devient obligatoire, cela augmente la dépendance, donc le sentiment de se sentir nul, inutile, différent, pas à la hauteur. On peut mettre tous les adjectifs qu'on veut, puisqu'on n'est plus capable de faire ces démarches administratives en autonomie. Et encore une fois le problème, c'est que la dématérialisation se fait au détriment des points d'accès physiques. Si on avait les deux côte à côte, ça ne poserait pas de problème, parce que la personne, soit elle fait comme avant, soit elle utilise la partie en ligne. Non seulement on passe sur du tout en ligne, par exemple, les rendez-vous en préfecture ne peuvent plus se prendre en physique, il faut d'abord avoir pris le rendez-vous en ligne. Et en plus, les sites web sont mal foutus. Il y a la complexité de l'administration française qui fait que, sans doute, il faut avoir 10 000 cases, mais on ne comprend même pas le vocabulaire utilisé pour entrer ses revenus, c'est quand même très problématique.

On pourrait dire « oui, mais tu es médisante, parce que quand même, l'État a fait quelque chose, il s'est rendu compte qu'il y avait un problème », pas assez rapidement à mon goût, mais admettons. Beaucoup de gens ont dit « beaucoup de gens du public vont être mis de côté ». Ils ont dit : « Ne vous inquiétez pas, on va faire des maisons France Services ». Il y a donc des maisons France Services et beaucoup de médiateurs numériques sont embauchés sur des contrats de deux ans payés par l’État pour qu'il y ait des accompagnateurs numériques, un maillage un peu sur toute la France. Du coup, si jamais votre point d'accès physique au service public est fermé, vous pouvez quand même aller voir quelqu'un qui saura vous aider à remplir votre déclaration ou que sais-je.

Le problème avec ça, c'est que le médiateur numérique est à côté de vous. Il vous aide à remplir le formulaire mais ce n'est pas un fonctionnaire, il ne sait pas à quels droits vous avez accès, il n'est pas formé sur le sujet. Il ne sait pas débloquer un dossier. Si vous ne rentrez pas dans les cases, il ne sait pas comment faire. La défenseure des droits disait qu'il y a des gros problèmes pour rectifier les dossiers, alors que le numérique est censé faciliter la rectification, eh bien c'est compliqué ! Si vous êtes bloqué, le médiateur numérique est bloqué aussi, car qu'il ne sait pas dire ce qui bloque, et pourquoi ça n'avance pas. Il faudrait avoir quelqu'un d'autre à côté qui téléphone au service public pour dire « je suis avec monsieur machin, il y a tel problème », je suis pas sûr que ça règle le souci.

Il y a aussi le fait que ces gens sont payés pour deux ans. Le problème de la dématérialisation, de l'accès au numérique, de la compréhension, de la facilité d'utiliser le numérique, il n'y en a pas pour deux ans d'avoir des soucis. Soit on forme massivement la population à avoir de la culture numérique, à savoir remplir un formulaire correctement, à aller sur Internet, plein de choses qui me sembleraient vraiment très intéressante, faire de l'éducation populaire aux enjeux du numérique ou même de l'éducation tout court. Mais si on ne fait pas ça, payer des gens pour un contrat de deux ans, formés sur un temps très court à accompagner des personnes dont les revenus vont dépendre de si on va réussir à remplir le formulaire, ou pas, correctement, je me demande combien de médiateurs et médiatrices numériques on va retrouver en burn-out dans six mois. Ils vont dire qu'ils accompagnent les gens à la CAF à remplir le formulaire, les gens n'ont pas leurs revenus, ils viennent nous voir en disant « je ne comprends pas pourquoi je n'ai mes revenus, je sais pas si j'ai mal coché une case ou pas, mais en tout cas la personne n'a plus de revenus. »

Il y a une partie positive à la fin !

L'impact sur notre vision du monde

L'autre partie est l'impact sur notre conception du monde. Je vais peut-être vous parler de choses que vous connaissez plus, des géants du numérique. Petit sondage. Qui a un compte Facebook ? Messenger ? WhatsApp ? Instagram ? Tout ça, c'est la galaxie Facebook pour ceux qui ne savent pas, ou Meta, ils changent de nom pour passer inaperçus. Twitter ? Tik Tok ? Vous êtes si vieux ! Snapchat ? Google, le moteur de recherche ? Gmail ? Google Maps ? YouTube ? Et Waze ?, qui appartient à Google aussi.

Quel est leur modèle économique ? La vente de données personnelles, la pub, la pub ciblée, la prédiction et l'orientation comportementale, donc la publicité et la prédiction des comportements.

Comment font ces géants du numérique pour qu'on utilise le plus possible leurs outils, pour qu'on serve leur modèle économique ? Capitalisme de surveillance. OK. Plus concrètement ? Ils travaillent avec des psys pour que les interfaces soient addictives. C'est bien ça. Les dark patterns, oui. Ils captent notre attention, ils mesurent tout, ils rachètent la concurrence. On est bon.

Je vais passer rapidement, voyons la partie notification, par exemple. Quand j'ai commencé à designer des logiciels, je me suis rendu compte de l'énorme impact qu'un choix qui pouvait être microscopique avait, en fait, sur les utilisateurs. Par exemple la vignette qui affiche les notifications est rouge. Qu'est ce que ça donnerait si elle était bleue ? Ou verte ? Ou noire ? Elle pourrait être grise, mais niveau accessibilité ça ne suffit pas, il n'y a pas assez de contraste.

J'espère que personne, dans cette salle, ne pensera que les outils sont neutres. Juste la couleur. Le rouge vous happe le regard, si c'est juste vert, vous vous en fichez, vous avez l'information, mais ce n'est pas la même chose qu'essayer de vous accrocher.

Il y a aussi la partie mécanismes addictifs. En très grossier il y a des choses qui ressemblent au fonctionnement dans les casinos. Quand vous avez une notification, parfois c'est intéressant, mais parfois, franchement, ça n'est l'est pas. En fait, si les notifications étaient tout le temps intéressantes ça vous donnerait moins envie d'y aller. C'est comme le mécanisme de la machine à sous où vous tirez sur le bandit manchot, parfois vous gagnez, et parfois non. Mais si vous gagniez tout le temps, ça ne serait pas intéressant. Donc, des fois, vous gagnez le gros lot, quelqu'un a liké votre photo, quelqu'un qui vous a écrit un message privé, puis des fois non, mais ça vous donne un petit shoot qui vous donne envie envie de revenir.

Il y a aussi la partie susciter des émotions négatives, c'est-à-dire quelque chose qui fait que les gens restent et s'engagent on va dire émotionnellement sur les réseaux sociaux, donc interagissent, ce sont les émotions négatives. Par exemple, à une période, dans l'algorithme de Facebook vous pouviez réagir avec des émotions. Le titre de l'article à l'écran, c'est : « Cinq points pour la colère, un seul pour le like : comment l'algorithme de Facebook promeut la colère et la désinformation ». Plus un contenu a de points, plus il va être remontré aux différentes personnes, et voilà mon fameux clivage gauche-droite. Il y a une culture, à gauche, d'expliquer les tenants, les aboutissants, faire potentiellement des articles de 300 pages pour bien expliquer le problème systémique. Et, à l'extrême droite, d'être plus sur la petite phrase qui va faire réagir, donc soit vous réagissez parce que vous êtes d'accord, et ça a marché, soit vous réagissez parce que vous n'êtes pas d'accord. Moi, par exemple, je suis féministe, dans le milieu féministe, c'est très courant d'expliquer en 12 tweets pourquoi le propos est problématique. Alors, c'est bien si l'outil ne lutte pas contre nous, parce que le fait de réagir et expliquer pourquoi c'est problématique ça viralise quand même le contenu.

Ils ont changé la façon dont se répartissent les points mais on s'en fout. En fait le problème est dans le temps et apparaît toujours sous de nouvelles formes, c'est toujours le même souci. Les ingénieurs disent « h mon dieu, Facebook fait ça, on ne se rendait pas compte. On est vraiment très désolés et on va vraiment tout changer très, rapidement ! » Et un an plus tard « il y a encore un problème, et on est vraiment très désolés ! ». On n'y croit plus !

Autre exemple, j'adore cet article : « Twitter admet qu'il amplifie plus la droite française que la gauche - c'est le mécanisme dont je vous ai parlé tout à l'heure - Et le réseau social ne sait pas pourquoi ». La main sur le cœur, les yeux dans les yeux, « on comprend pas ce qui peut bien se passer ». Si tu ne sais pas, tu désactives ton algorithme, tu arrêtes de faire n'importe quoi. On dirait Mickey dans L'apprenti sorcier qui dit « Oh mon Dieu, il y a plein de ???, je ne sais pas pourquoi ils se sont multipliés ! ». Tu arrêtes de faire de la magie ! Là c'est pareil.

Qu'est ce qui pourrait mal se passer ? Voici le tweet d'un maire, quelqu'un qui pouvait donner un parrainage, qui dit: « Face au déni démocratique des parrainages, je parrainerai l'un des trois principaux candidats risquant de ne pas avoir les 500 signatures, je signerais pour celui qui obtiendra le plus de voix en 48 heures pur que vive notre démocratie ». Et les trois propositions sont Marine Le Men, Jean-Luc Mélenchon, Éric Zemmour.

On pourrait se dire que ce n'est que sur les réseaux sociaux, en fait, là, juste là, par exemple, l'impact, il est que la personne donne son parrainage à la personne qui va potentiellement avoir le plus de voix dans un sondage sur un réseau social qui facilite plus la propagation des idées d'extrême droite que d'extrême gauche, ou peut-être que les militants d'extrême gauche, gauche se barrent parce qu'ils se font harceler.

Qu'est-ce qui pourrait mal se passer? Que des candidats n'aient pas assez de voix de parrainage et que d'autres en aient suffisamment. Je ne sais pas ce que c'était. Je n'ai pas répondu au sondage, étrangement. Ça m'a beaucoup trop énervé. Ah !

Il y a toute cette partie-là, mais il y a une partie qui me semble un peu plus critique.

Un autre truc que permet la récupération des données, c'est de mettre les gens dans des petites cases. Bon !, vous pouvez vous dire en quoi ma petite personne peut être intéressante pour les autres ? Le problème c'est que vous peut-être, vous n'êtes pas intéressant, mais que l'on soit tous dans des petites cases et d'autres petites cases, encore d'autres petites cases, ça veut dire qu'on peut être calés dans des groupes, dans des tendances sur plein de critères différents. C'est une slide qu'on retrouve sur le site de hacking social, qui a fait plusieurs articles très intéressants sur le scandale Cambridge Analytica, dont je vais vous dont je vais vous parler, qui liste, un peu, l'ensemble des critères que la société réussit à déterminer sur les profils des personnes qu'elle a récupérés via Facebook.

Je ne vais pas tous vous les faire. Il y a des trucs, c'est évident qu'il les récupère : l'âge, le genre, où vous habitez, comment vous vous appelez, est-ce que vous êtes propriétaire, locataire. Bon ! Vous le savez. Mais il y a d'autres choses. Par exemple, quand j'ai lu la liste, il y a des choses que je ne savais même pas : sensibilité à la publicité, qui sait ici ? Entre 0 et 100 %, c'est combien vous êtes sensible à la pub. Qu'est-ce qu'il y a d'autre ? Habitudes d'achat, style de vie, jusque là ça va. Ensuite il y a des trucs encore plus compliqué, j'imagine : psychologie, niveau d'ouverture, amabilité, extraversion, neuroticisme - j'ai aussi appris des mots, c'est la tendance persistante à l'expérience des émotions négatives. Qui sait ici s'il a une tendance persistante à une motion designer. Tête est quelqu'un qui a levé les bras très haut. Et côté persuasion, c'est pareil. Autorité, peur, preuve sociale. Donc, qui qui sait, en fait, si la tendance à adopter facilement le comportement des autres personnes ou pas? ça, c'est vraiment impossible de savoir. Et et eux le savent, alors eux le savent ou pensent savoir, mais en tout cas ils estiment qu'ils, eux qui sont, ils sont assez précis. Pour pouvoir réaliser des choses avec ça. Et donc, je pense que j'ai, du coup, pas vous parler de cambridge analytica pour réussir à faire la course dans les temps, mais je vais faire une petite. Une petite expérimentation donc: je vous donne de tous lever les mains, si vous avez. Si vous avez pas de main, vous pouvez vous lever ou demander à votre voisin de le faire pour vous. Sinon, ok, alors vous pouvez mentir si ne vous n'êtes pas à l'aise. Pour les prochaines élections, pour le prochain, pour le premier tour. Que celles et ceux qui sont sûrs de s'abstenir baisse la main. Pour ceux parmi ceux qui ont la main levée, que celles et ceux qui sont sûrs d'eux, pour qui vont voter. Et donc normalement là, il me reste. Une certaine catégorie de gens, c'est ceux qui hésitent entre deux candidats ou plus et ceux qui hésitent entre steps: s'abstenir et aller voter. Donc, il y a un, deux, trois, quatre, cinq, six. Une dizaine, une douce, une douzaine. Demain peut-être, peut-être plus. Merci. Alors du coup. Donc, vous pouvez baisser la main. Merci, Et donc, du coup, voilà ça, c'est ce qui est intéressant pour les entreprises type cambridge analytica qui ont, qui font des, par exemple, des campagnes de marketing. Sur internet demandés par des, par des partis politiques. Il y a eu le le sujet dans plusieurs pays, on le sait, notamment pour trump et pour le brexit. Et une variance qui intéresse ces gens, c'est pas que les gens qui vont voter pour un candidat aillent voter pour un autre, parce que si jamais vous voter poutou, il y a peu de chances que vous alliez voter zemmour. Mais en fait, si vous hésitez entre vous abstenir. Et allez voter pour le candidat. Entre le candidat qui, avec le candidat qui vous paye. On a plutôt envie de vous, de vous pousser à ne pas vous abstenir. Par contre, si vous hésitez à aller voter pour le candidat opposé et vous abstenir, on a envie comme mme et m abstiens toi. Franchement, ça vaut pas le coup. Ils sont tous nuls, ces politiques, truc comme ça. Et c'est là où c'est très, très intéressant, c'est-à-dire qu'il y a pas besoin de de faire des grandes campagnes pour un candidat, pour le dire. Il y a juste besoin de décaler un tout petit peu certaines personnes d'un côté et certaines personnes de l'autre, donc d'en convaincre certains d'aller voter, donc de convaincre d'autres pays de pas y aller. Bref. Du coup pour trump. Si jamais vous hésitez à le voter, trump peut aller voter. Trump a franchement un an clinton. Elle n'était pas fiable, ce n'était pas une bonne idée. Puis ensuite on et ensuite on est, on est élu. Rapidement, je vais vous faire la partie élection de trinité-et-tobago non classé par cambridge analytica qui qui a lancé une campagne de marketing. Donc, trinité-et-tobago, c'est un tout petit pays. Je vous le fais en méga rapide. Je vous présente alexander nix, pdg de cambridge analytica, fin de la maison-mère de cambridge analytica, qui explique que, à trinité-et-tobago, il y a deux partis, le parti des indiens et le parti des noirs est parti d un. Les indiens votent pour le parti des indiens et des noirs votent pour le parti des noirs. Et puis, du coup, chacun plébiscite sa catégorie, sa catégorie raciale, aux médias. Dans le pays. Tous les jeunes se sentaient délaissés et donc, du coup, cambridge analytica s'est dit: donc d'un pardon, il y a deux, il y a deux choses. Et à tous, les jeunes se sentent délaissés et ils savaient que y avait une forte autorité hiérarchique dans les familles indiennes et pas dans les familles noires. Et ils disent surtout cette phrase de méchant: Alexandre, dans cette phrase de méchant, on avait, on avait rien besoin de savoir de plus. Et c'est, et c'était tout ce qu'on avait besoin de savoir. Et donc ce café. Cambridge analytica, c'est une campagne pour pousser tous les jeunes à l'abstention. Tous les jeunes, les indiens et les noirs, tous, tous, tous. Qui a super bien marché. Du coup, je t'ai tagué des choses. Ils ont parlé à tous leurs copains, ils faisaient des vidéos, fin. Du coup, ça a super bien fonctionné, sauf que, sauf que au moment des élections. Va dans les familles indiennes. Les jeunes ont dit: je ne veux pas voter. Puis les parents ont dit: à jésus, tu as voté, et les jeunes indiens sont allés voter. Et pas les jeunes noirs. Il y a une différence d'abstention de quarante pourcents entre les deux, entre les deux catégories. Ce qui fait que le le le parti a eu suffisamment de d'avant d'avance pour gagner les élections. Et voyez ça. En fait, ce que je trouve très intéressant, c'est que si on n'a pas la partie culturelle de l'information, on peut pas savoir. On se dit: battez tous. Les jeunes se révoltent, c'est normal, y sont pas d'accord, ils sont délaissés à tous de la même façon. Mais à la fin, en fait, à la fin, il y en a qui vont voter, il y en a qui vont pas voter. Et du coup, ça fait la différence. Et puis, ben, pour avoir rapport à la justice sociale et environnementale, c'est, c'est majeur, parce que si jamais c'est trump, trump qui est élu, peut se dire que niveau justice sociale, environnementale, on s'en prend une dans la, dans les, dans quoi toute ressemblance avec des futures élections proches. Dans votre pays et complètent totalement fortuite. Ah, c'est cool. Il me reste cinq minutes. Je disais: ça vous rappelle quelque chose, parce que du coup, les donc c'était envoyé. J'ai pas précisé, mais c'était une campagne de marketing via facebook notamment. Et du coup, pour moi, c'est très problématique- que toutes les grandes entreprises du numérique. Les médias sociaux, les choses comme ça. S'en sont emparés et pillés. Comme vous êtes bien inscrit sur la liste d'attente, Pour pas que à un moment, tu te dis: mais il y avait que les gens dans telle catégorie socioprofessionnelle qui ont eu le message de ce que vous êtes bien inscrit sur liste d'attente. Liste électorale. Le problème, c'est que ces personnes, elles ont beaucoup trop de connaissances sur nous, beaucoup trop de pouvoir et du coup, un message qui est montré que certaines personnes et pas à d'autres. Ça peut avoir un impact majeur. Ah. Donc, il me reste cinq minutes pour le positif. Manquer une partie quand même, repenser le numérique. C'est-à-dire que là, si vous êtes aux journées du logiciel, vous savez un peu près de quoi je vais vous parler. Il y a le fait de repenser au fait que le numérique est un outil, c'est-à-dire que là, dans tous les exemples que je vous ai montré, ça va de soi, ça va de soi d'avoir un compte facebook, ça va de soi que tout devienne numérique du côté des services publics, parce que c'est le progrès, parce que c'est mieux. Alors, ça serait bien de distinguer un peu le progrès technique du progrès social, parce que ça ne sert à rien. Il y a du progrès technique, si jamais le progrès social. Soit il progresse pas, soit on régresse parce que treize millions de personnes qui ont moins accès aux services publics. C'est débile parce que c'est des c'est débile. C'est pas débile du tout, c'est extrêmement problématique. Parce que c'est des personnes qui ont des droits qu'elles ne peuvent pas toucher, parce que elles ont juste pas accès. Et comme c'est un outil, ça veut dire que c'est un outil dont on peut s'emparer, on peut décider des choses. Donc, on peut questionner toutes les personnes qui vous parlent du numérique en disant: c'est comme ça, c'est évident, ce fameux, cette histoire de progrès. C'est des personnes qui soient, ils ont rien compris sur. Ils ont très bien compris vers où il vous faut iv, ils veulent nous emmener. Mais en fait, il faut toujours questionner en disant: mais en fait, pourquoi? quel? à quoi ça sert, machin et tout. Ah, oui, mais c'est comme ça. Non, mais en fait, non, ce n'est pas comme ça. Oui, mais ça va aider d'avoir des code sur son téléphone pour pouvoir rentrer à la bibliothèque. Prouve le pis. Des études avec des sociologues, et puis, quand les sociologues viendront me dire que c'est utile, peut-être qu'on en discutera en fait, sinon, Donc, ce qui est important, c'est qu'on parle de nos usages. Un an qu'on utilise des numériques qui soient respectueux des humains. Et qu'on ait un peu de plaisir à faire des choses en accord avec ses valeurs, c'est-à-dire que on n'a pas forcément de plaisir à utiliser les gens, les géants du numérique. Et je dis ça pour pas minimiser le fait que c'est du boulot de de de changer, de passer vers des choses qui sont plus alternatives. Mais c'est plus difficile. C'est plus difficile socialement, mais est un peu une part de plaisir qu'à me regarder. J'ai fait comme votre meuble, que vous pouvez acheter tout prêt ou que vous pouvez monter mon meuble, je l'ai monté. Regarde, y a un trou là à cause de la vie. Ce que j'aime bien, le rose. C'est ça, ça fait, ça fait plaisir. C'est un truc comme ça qui fait plaisir. Et donc nos usages du numérique. Ça, c'est ce que on m'avait dit à la fac. J'ai fait la, la conférence. Ben, ça veut être communiquer avec ses proches, s'informer ou se former sur des sujets, partager ses connaissances, se cultiver, rendre accessible les choses pour les, par exemple pour les personnes handicapées, parce que les services publics dématérialisés, ça serait vachement bien si respecter le référentiel d'accessibilité pour Pour plein de personnes. Calculer. Il y a stéphane, stéphane creusa, qui fait juste après ou qui est en train de faire une conférence. Technicisation du numérique. Qui dit que, sans les ordinateurs, il n'y aurait pas de changement climatique, dans le sens où on ne pourrait pas faire les calculs pour vérifier que il y a un changement climatique en cours, parce que c'est trop, c'est trop massif en termes de données. Donc j'aime bien, j'aime bien, j'aime la société, ou automatiser des tâches pénibles. Moi je trouve ça bien que, en fait, il y a des personnes qui puissent arrêter de faire des choses qui sont complètement problématiques. Prenez un problème de comment se répartit l'argent. N'est-ce pas? Côté gauche. Voilà donc rapidement, je je peux vous parler des vrais, des alternatives. Très concrète, que je pense utile parce que utiliser des logiciels libres qui vous respectent, qui vont pas essayer de vous manipuler. C'est important. C'est pas. C'est pas, c'est pas suffisant, mais, très concrètement, si jamais vous débutez dans le domaine, je peux vous conseiller sa firefox pour aller sur internet ublock origin pour bloquer les publicités. Déjà, si vous mettez un bloqueur de publicité que parce que vous n'en avez pas votre, votre vie va changer. Les sites vont se charger plus rapidement, on va arrêter de vous faire chier en essayant de vous vendre des Des tests de grossesse, c'est le bonheur. Il y a aussi ça comme alternative dont je peux vous parler. Je passe rapidement- vous viendrez me voir sur le stand si vous voulez en savoir plus- signal pour discuter en famille, par exemple. Moi, je l'ai installé sur le téléphone de ma grand-mère et de ma mère avec leur accord, et on discute comme ça super facilement. Donc, pas besoin forcément de passer par whatsapp si les gens peuvent installer notre application sur leur téléphone. Protonmail, si vous. Je voulais avoir une autre adresse mail que, par exemple, gmail ou un un autre privateur. Et puis, si vous aimez les vidéos, il y avait jimmy s'informer, se former tout à l'heure. Il y a beaucoup de vidéos de vidéastes qui sont très intéressants et que les vidéos sont sur youtube. Du passé par free tube. Vous parliez ou pas, il peut, pour pas passer par youtube, mais quand même avoir accès aux vidéos. Si vous êtes réseau social. Il y a les réseaux sociaux du fait diverses, notamment mastodon. Je passe rapidement, mais vous vous me poserez des questions dessus. Ça vous dit. Un téléphone démobilisé. C'est possible. C'est possible aussi. Avec la fin des chaînes. Ou vous pouvez acheter des téléphones reconditionnés ou pas. Google dessus. Moi c'est ce que j'ai et je trouve que c'est vachement chouette. Et je crois que les notifications sont vertes en plus dessus. C'est trop bien. Demande de te dire: mais tu viens t'a viré beaucoup de notifications de ceux de cette application. Est-ce que t'es sûre que tu veux continuer à les recevoir? j'ai dit non, c'était trop bien. Il y a aussi un mobilisons-nous. Mobilisons, c'est un logiciel que framasoft développe, qui permet de créer des événements et De faire quelques petites pages internet. Moi, j'avais fait, j'avais organisé un événement comme ça, j'avais mis le programme en ligne sur mobilisons non, que j'ai envie de vous encourager à utiliser. C'est super chouette. Il y a pire tube sur lequel on est rediffusée en ce moment, qui est une alternative pour Poster. Poster ses vidéos si jamais a des vidéastes dans la salle. Voilà donc l'idée. L'idée, c'est de créer des espaces de respiration pour lutter côté numérique comme le reste, c'est-à-dire de se poser la question de qu'est-ce qu'on fait, pourquoi? pourquoi on le fait quand on fait du numérique, il n'y a pas besoin de savoir coder pour ça. Il y a plein de possibilités, il y a rejoindre des collectifs. Pour faire ensemble. Donc il y a le collectif des chatons, collectif des hébergeurs alternatifs, transparents, ouverts, neutres et solidaires. C'est un acronyme. Il y a aussi les contrib ateliers. Vous pouvez aller sur contrib atelier poire, pour voir si, en action organisée, près de chez vous, les contrib ateliers, c'est des moments où on se retrouve et où on s'entraide pour faire des logiciels. Et, par exemple, moi lâche en train de refondre un annuaire qui s'appelle fram a libre, l'annuaire du libre. Des gens qui connaissent rien pour qu'ils me disent: je cherche une alternative aux mails, est-ce que vous pouvez m'aider ou pas? venez, venez essayer sur le logiciel. Frame a libre et vous, vous allez me dire si vous comprenez ou pas ce que vous comprenez pas. Moi, je vais être obligé de le changer pour que ça fonctionne mieux. Donc, c'est, c'est utile d'avoir des gens qui pigent rien en technique, pas notamment. Et à prendre soin les uns des autres. Ça, c'est vraiment très important. C'est-à-dire que faire des collectifs, des outils numériques. Il y a un intérêt à une importance capitale. À prendre soin les uns des autres, dans dans nos collectifs, pour continuer à pouvoir lutter pour faire un, une alternative qui soit accessible à tous. Et si jamais vous tombez en burn-out, en fait, ça va aider personne et surtout pas, surtout pas les membres de votre collectif, surtout pas votre lutte, enfin, rien du tout. Faire petit et itérer ça, je n'ai pas le temps. Je n'ai pas le temps. Partager le pouvoir, ça va avec prendre soin, mais voilà, en fait, faire des coopératives, monter des scop, monter des des, des endroits où on peut réfléchir de façon horizontale, il n'y a pas une personne qui a la connaissance ou le pouvoir et qui est qui décide pour tout le monde, c'est aussi un peu, c'est aussi important, c'est un modèle de société alternatif à un jeu. Et puis s'amuser. Un faire des conneries, être content de retrouver les gens, pas juste aller à un endroit en se disant: bon, on va lutter, c'est vraiment très important. C'est vraiment très important, mais en fait, on va se tuer à la tâche, si jamais on fait que ça. Donc moi je vais vous parler de dedans. Enfin, je peux vous montrer deux en rouge: fait ça chez framasoft, parce que c'est trop cool. Je fais ça à l'échappée belle et qui est une coopérative, une association qu'on a montée en gouvernance horizontale, et on veut, c'est pareil. On fait du numérique de façon super chouette avec trois copains et et on est très, très content. Je sabre le truc. Hein, vous comprenez bien. Et du coup pour. Pour conclure, voilà, l'important, c'est le monde vers lequel on veut aller. Est-ce que on veut un service public dématérialisée qui soit accessible plus facilement aux cadres, aux cadres? Laissez aspect plus et qui soit moins accessibles aux personnes, qu'ils soient précaires, ou est-ce qu'on veut que tout le monde aille dans le même sens, même si c'est plus long, même si jamais c'est moins, c'est moins facile? Et si oui. Le numérique, ça peut nous aider à ça. On peut toutes et tous s'en emparer. Pour aller vers un monde qui nous semble mieux. Tous, tous ensemble, tous ensemble pour construire la route vers ce monde. La là, elle fait bien d'effectuer des belles phrases et ensuite je les oublie. Oui, Et voilà, merci. Est-ce qu'on a du temps pour des questions? Dix minutes. Alors il n'y a peut-être pas de micro qui circule dans la salle, donc vous pouvez assis, okay. Cool. S'il y a des gens qui ont des questions. Pour les terminaux. Qu'est-ce qu'on fait? On achète, alors qu'est-ce qu'on fait pour les terminaux? on achète reconditionné. On essaye de faire durer son ses affaires le plus longtemps possible. On achète du réparable, donc, par exemple, pour les téléphones. Il y a moins une société que j'aime bien, qui est fairphone, qui permet de remplacer des parties de son téléphone. Et donc là, si j'avais pété mon écran et que c'était un fairphone, j'aurais pu le remplacer plus facilement. Et il y a aussi une partie dans les personnes qui font du logiciel. Une partie importante de rendre compatibles les nouvelles choses qu'on fait aux maths, aux terminaux les plus les plus anciens possible, pour pas que ça force. Le renouvellement des matériaux. Et on reste une heure de plus pour la conférence de tristan qui arrive juste après. Ou, ou. Va voir celle de stéphane. Dont j'ai parlé. Mais stéphanie a framasoft donc. Est-ce qu'il y a une autre question? Autre question, mais pour juste par rapport, parle du fairphone. Y a une coopérative cow-boy qui loue les fairphone. Ils mutualisent les produits. Ça veut dire que si processeur peut être, par exemple, Tu peux pas le remplacer. Par contre, quand tu envoies ton téléphone. Un téléphone qui marche, mais en fait Mais le fournisseur fonctionne. Je suis appétit. Du coup, ils reprennent le plaisir d'un téléphone, mais dans l'autre, et cette place, et pour cela gratuitement. Toutes les répressions gratuitement. Ça coûte vingt euros par mois et de douze mois. C'est une coopérative, donc je. C'est commun. C'est au m o w n pour un cop, c'est b. Oui, il faut qu'on petit. Je crois que c'est le terme. Pour répondre aux terminaux. Qu'est-ce que tu penses de défendre le droit à vivre sans téléphone mobile ou sans accès internet et sans numérique pour une partie de la vie? Oui, j'ai effectivement, j'ai complètement oublié d'en parler. En fait, c'est pas normal. Que des personnes qui ont rien à foutre de l'ordinateur ou ou d'internet soient obligés de passer par là, par, et notamment pour les services publics, par exemple. En fait, ben si souvent les personnes, et elle me voit, elle me dit: oui, vous savez, moi j'y connais rien, j, mais est-ce que vous voulez apprendre? est-ce que vous vous en fichez? non, mais moi je m'en fiche. Mais si vous en fichez, Fait, vous avez le droit, moi j'adore, mais si jamais c'est pas votre truc, ce n'est pas normal que on vous oblige à passer par là. Donc, yam, on est toujours sur le progrès social, progrès technique. En fait, les les y a pas mal de de de croyances qui font dire que si on s'empare pas du numérique, on trouve, en disant que c'est vraiment absolument génial. C'est parce que, quand même, on est un peu crétin, on est un peu amish, on est un peu à côté de la plaque. En fait, pas du tout. Si jamais c'est pas ton truc, ben, t'as bien le droit, et puis. Hé hé, c'est pas fait et c'est pas facile. Donc, pour l'instant, Je ne peux pas. Je peux pas en dire plus que c'est, c'est un nigaud face à négocier, c'est à défendre avec tout le reste, de dire s'il y a des gens qui ont pas envie, mais ils ont pas envie, qui font bien ce qu'ils veulent. Merci. Moi, c'est c'est plutôt des remarques que des questions. C'est tout au début. Vous avez dit que c'était sur l'impact. Je passais d'être la quatrième le cinglé cinquième diapo. Sur un peu l'impact. Des différents secteurs. Je lui avais le l'agriculture. L'industrie, les transports et le numérique, qui était à la fin. C'était vraiment assez au début. Et alors. C'est à ce moment-là vous avez dit: Que c'étaient les plus riches, et c'était un incident quand même remarqué. Vous avez dit: c'est les plus riches qui polluent le plus et après, comme, comme Conclusion. Si on diminue notre, notre niveau de vie. Et pour faire court notre revenu: On va. Disons, réduire notre impact et ce sera meilleur. Et en fait, c'est à une réflexion que j'ai entendu beaucoup, beaucoup dans les milieux militants, donc de gauche, pour reprendre la catégorisation que nous avions player, et moi ça me pose un gros problème parce qu'en fait, ça, c'est un truc qui fait très, très, très plaisir aux actionnaires. En fait, Que si tout le monde dit: ok, je, je me sacrifie, je renonce à mon niveau de vie. Il y en a qui vont être très contents, mais notre sacrifice va être complètement inutile. Donc, je pense que faut qu'on fasse très, très attention. Quoi? et l'autre remarque: c'est là-dedans, du coup. Sur le numérique. Du coup, vous n'avez pas du tout pris en compte le problème des ressources, des métaux rares et qui, je crois, pour certains, Puiser assez vite en fait, et ça, c'est, c'est bizarre. On en parle peu, mais j'ai l'impression que Je suis pas. Il y a un livre qui est paru il y a pas très longtemps, de guillaume pitron, qui s'appelle la guerre des métaux rares. Et je crois que il y a des ressources qui vont s'épuiser d'ici une dizaine d'années, quoi? voilà donc comment on fait face à ça, parce que si un jour on peut même plus fabriquer les outils électroniques, Qu'est-ce qu'on fait quoi? Merci. Alors je n'ai pas la réponse. Je n'ai pas la réponse au bout de la question, c'est-à-dire comment on fait. Au moment, il y a plus de métaux rares. La seule chose que je peux promouvoir, c'est du coup de faire durer le matériel, pour éviter la partie justement. Hum, hum, hum, hum. En extrait de nouveau pour construire du nouveau matériel. Dans cette, dans cette. C'est cela, et de là il y a la partie mais métaux rares, qui doit être juste, tout à gauche, là. Donc. J'ai faim, je le en compte peut-être, mais peut-être ça passe pas du tout dans la confins. Je le prends en compte et ça, et ça marche avec ce que je dis. Ça, c'est effectivement que l'impact du seo de On est bien d'accord que du coup, c'est que c'est que partiel, ou des choses comme ça. Ça va juste dans le sens pour moi de dire: on est sur quelque chose de systémique et donc ça sert à rien de arrêtée. Une seule chose si j'avais pour à côté, c'est pour prendre l'avion, ou ou. Qu'on ne peut pas agir sur les autres, sur les autres, parce que il y a toujours. A dealé avec l'histoire de pureté militante, de priorité, de comment est-ce qu'on fait pour avancer les choses. Mais moi, j'ai pas envie, que j'ai pas envie de laisser croire dans la conférence que Notre impact numérique. C'est la priorité maximum. Voilà mes jambes. J'entends, j'entends bien le, le reste de l'âme, de l'âme du point, et l'autre partie sur le niveau de revenu. L'heure. Complètement. Encore une fois, on est sur un truc systémique: diminuer son niveau de revenus. Dans un monde capitaliste, faut toujours réussir à Comment dire. Annick afin de négocier le truc. Euh, en fait, si jamais on a moins de d'argent dans un monde capitaliste, on est, on est plus vulnérable. C'est s'efforcer et après ça veut pas. Pour moi, ça veut surtout surtout pas dire diminuer votre salaire alors que vous bossez pour une grande entreprise. C'est-à-dire que si jamais, que si jamais c'est un truc où il y a des actionnaires, vous prenez le plus de temps possible et puis tant pis. Non, mais à la limite qui fait un kit kit. Quitte à bosser et être bien et bien rémunéré. Du coup, après, vous pouvez, vous, vous pouvez, mais du coup, vous pouvez ensuite vous libérer du temps pour faire d'autres choses, donc, par exemple, baisser votre niveau de revenus. Ça peut peut-être être vous mettre à temps partiel ou très partiel pour récupérer beaucoup de temps et d'énergie, à pas bosser pour le pour le capital. Ou alors ça peut dire partir de votre entreprise, aller bosser dans un truc qui sera peut-être un peu moins rémunérateur, surtout dans le numérique, on peut avoir des niveaux complètement démentiels de de revenus, mais être être dans une coopérative, des choses comme ça, où vous serez un peu moins payé, mais ça, ça peut rester. Ça peut rester ok, jamais, jamais sous-entendu. Plus de nos actionnaires ou leur permettre d'avoir plus d'espace parce que, et donc, du coup, ben voilà, moi l'argent, gulin. Par exemple, je bosse pour le service public où il y a des niveaux de revenus ou c'est possible, ne serait pas logique. Je pourrais demander deux cents euros, mais en fait, ça va sauver les impôts de personnes que je demande deux cents euros par jour. Donc, si je suis assez cent euros par jour, ça me permet de facturer plus cher mes journées et de débloquer beaucoup de temps pour faire du bénévolat pour ma Soft, où on lutte en disant qu'il y a des choses qui sont problématiques de notre côté. Donc, on venait, on est toujours sur big, big picture. C'est compliqué, il faut lutter, faut avoir les espaces. C'est pas pratique, mais Ne sortez pas de cette concours pensant que il faut donner plus de nos actionnaires, parce que sinon je vous reprends tous pendant une heure, c'est mort. Entre: Oui, c'est du côté des actionnaires qui doivent baisser leurs revenus, c'est eux qui polluent le plus, mais, mais, mais, ça ne va pas y aller en faisant des cons, en disant: la justice sociale, c'est vraiment très important. Et comme le timer est devenu rouge, ça veut dire que c'est fini. Peut-être ça. Merci beaucoup.