Interviews bonus en vidéo des personnes qui font vivre Libre à vous !

De April MediaWiki
Aller à la navigationAller à la recherche


Vincent Calame

Titre : Interview bonus en vidéo de Vincent Calame, qui propose chaque mois la chronique « Jouons collectif ».

Lieu : April - Studio d'enregistrement

Date : 17 janvier 2020

Durée : 2 min 43

Vidéo

Transcription

Frédéric Couchet : Frédéric Couchet : Bonjour Vincent Calame. Première question Vincent : qui es-tu ?

Vincent Calame : Je suis concepteur-codeur de logiciels libres. Je travaille pour une structure qui est la Fondation Charles Léopold Mayer pour le Progrès de l’Homme, comme c’est une petite structure je me retrouve à faire un peu tout en informatique, à la fois de l’administration serveur à l’installation de pilotes d’imprimante et également vérifier que les câbles sont bien branchés, puisque c’est une des causes récurrente de pannes le branchement des câbles.

Frédéric Couchet : Tu fais une chronique dans Libre à vous ! sur une radio Cause Commune. Faire une chronique à la radio représente quoi pour toi ?

Vincent Calame : J’aime beaucoup la radio comme média, c’est un de mes médias préférés avec lire un journal papier. On va dire que c’est le plaisir de faire comme les grands avec un casque et l’impression que le monde entier vous écoute et puis c’est l’occasion de faire un petit travail d’écriture, de trouver des sujets susceptibles d’intéresser les auditrices et les auditeurs et sur lesquels j’ai des choses à dire.

Frédéric Couchet : Justement, pour les auditeurs et les auditrices, quel conseil de film, de podcast, de livre aurais-tu pour les personnes qui écoutent ?

Vincent Calame : J’en ai deux.
Au niveau des livres, le dernier livre que j’ai lu s’appelle L’épopée sibérienne d’Éric Hoesli aux Éditions des Syrtes, qui raconte la conquête de la Sibérie par la Russie et c’est un sujet qu’on connaît très peu. Erik Orsenna, dans sa préface, fait le parallèle avec la conquête de l’Ouest qu’on connaît beaucoup et dit que c’est un peu l’équivalent de la conquête de l’Ouest mais à l’Est. Il y a à la fois des très belles figures de pionniers et des histoires tragiques avec les bagnes du tsar et, bien sûr, le goulag.
Pour rester dans la sphère russe, du point de vue des séries, j’ai vu récemment la série Chernobyl faite par la chaîne HBO et j’ai trouvé que c’est une série absolument remarquable à la fois en termes de reconstitution des évènements et aussi d’un point de vue pédagogique d’explication de la catastrophe.

Frédéric Couchet : Merci Vincent.

Vincent Calame : De rien. Avec plaisir.

Étienne Gonnu

Titre : Interview bonus en vidéo d'Étienne Gonnu, qui participe à la préparation des émissions, anime certaines discussions lors des émissions et fait partie des personnes qui s'occupent de la régie.

Lieu : April - Studio d'enregistrement

Date : 23 janvier 2020

Durée : 3 min 43

Vidéo

Transcription

Frédéric Couchet : Étienne Gonnu bonjour. Première question : qui es-tu ?

Étienne Gonnu  : Bonjour, je m’appelle effectivement Étienne Gonnu. J’ai le plaisir d’être un des quatre salariés de l’April. Je m’occupe plus particulièrement de ce qu’on appelle les dossiers institutionnels, donc je travaille sur les projets de loi, sur la rédaction d’argumentaires, sur les réactions à l’actualité, etc., en somme je fais du plaidoyer politique pour l’April.
Depuis mai 2018, maintenant, j’ai aussi le plaisir d’animer occasionnellement, même régulièrement des sujets de Libre à vous ! et de m’occuper de temps à autre de la régie.

Frédéric Couchet : Justement, avant de venir à l’April, tu n’imaginais sans doute pas faire une émission de radio. Qu’est-ce que ça représente pour toi de faire une émission de radio sur radio Cause Commune ?

Étienne Gonnu  : Je vois ça comme l’occasion, d’ailleurs ça s’est concrétisé, d’apprendre de nouvelles choses, de nouveaux savoirs, par exemple dans l’animation de sujets. C’est très amusant, même assez exaltant de mettre le casque, de parler sur les ondes, chose que je n’imaginais pas faire. De même, je n’imaginais pas apprendre à m’occuper d’une régie. D’une part c’est intéressant à apprendre, je me sens assez fier d’avoir appris cette chose assez inattendue quelque part et on a pu avec d’autres collègues, d’autres personnes qui s’occupent de la régie échanger sur ce savoir et également le transmettre. Ça aussi c’est très amusant et très exaltant.

Frédéric Couchet : Dernière question : quel film, série ou podcast conseillerais-tu aux personnes qui écoutent l’émission ?

Étienne Gonnu : J’ai réfléchi. Il y a un bouquin que j’ai lu récemment sur conseil de l’une de nos collègues, un bouquin de Corinne Morel Darleux, Plutôt couler en beauté que flotter sans grâce, une réflexion sur l’effondrement. Le sujet est dur, il est même inquiétant. Le but du livre n’est pas tant peut-être de discuter scientifiquement de cette question, mais c’est une personne qui pose son ressenti face à cette question qui nous dépasse, qui parfois peut nous submerger. Moi je suis ressorti assez apaisé de cette lecture. II y a une phase qui résume bien ce livre, qui, en tout cas, a fait écho chez moi, l’autrice dit que l’important c’est d’agir pour la dignité du présent. Je trouve que c’est une très belle phase, qui souligne bien l’importance de lutter tout de suite, qui nous procure aussi de la joie et je pense que c’est quelque chose d’extrêmement important, notamment quand on la chance de travailler dans une association militante comme l’April.
J’ai revu récemment une série qui m’a beaucoup plu, The End of the F***ing World, désolé pour les oreilles chastes. C’est difficile d’en parler sans spoiler, sans divulgâcher pour parler la langue de Molière, mais je trouve que c’est une très belle série déjà par la scénographie, par la musique, une super bande originale, un super jeu des acteurs. Le sujet est noir, le fond est assez dur, mais c’est une série que j’ai trouvée pleine de vie en fait, très puissante. Il y a une réflexion un peu existentialiste sur le dépassement des illusions, la recherche de sens. C’est une série que je recommande chaudement, en deux saisons seulement en plus, ce qui est assez rare, et j’ai bon espoir qu’il n’y en ait pas une troisième et qu’ils sachent s’arrêter là.

Frédéric Couchet : Rappelle-nous le titre du livre et le titre de la série, s’il te plaît.

Étienne Gonnu : Plutôt couler en beauté que flotter sans grâce de Corinne Morel Darleux et The End of the F***ing World.

Frédéric Couchet : Merci Étienne.

Étienne Gonnu : Merci à toi.

Isabella Vanni

Titre : Interview bonus en vidéo d'Isabelle Vanni, qui participe à la préparation des émissions, anime la chronique « Le Libre fait sa comm' » et fait partie des personnes qui s'occupent de la régie. .

Lieu : April - Studio d'enregistrement

Date : 4 février 2020

Durée : 7 min 23

Vidéo

Transcription

Frédric Couchet : Nous sommes avec Isabella Vanni. Bonjour Isabella.

Isabella Vanni : Bonjour.

Frédric Couchet : Première question : qui es-tu ?

Isabella Vanni : Je m’appelle Isabella Vanni. Je fais partie de l’équipe salariée de l’April désormais depuis cinq ans et demi. Pour l’April je m’occupe notamment des actions liées à la sensibilisation, donc l’organisation de la participation de l’April aux différents évènements. Je coordonne aussi l’initiative nationale Libre en Fête qui a lieu chaque année autour du 20 mars, donc l’équinoxe de printemps, et qui voit la participation de nombreuses structures partout en France qui organisent des évènements de découverte du logiciel libre à destination du grand public. C’est une façon de donner un coup de projecteur sur le Libre, la culture libre en général au niveau national. Je suis aussi en charge de la production des documents de publication et surtout des documents de sensibilisation. Pour ces documents, les idées, le graphisme, la rédaction des textes sont le fruit du groupe de travail Sensibilisation que j’anime. Voilà pour mes missions principales à l’April.

Frédric Couchet : Outre ces missions principales, tu t’occupes ponctuellement de la réalisation de l’émission Libre à vous ! en direct et tu fais une chronique une fois par mois autour des actions de sensibilisation. Qu’est-ce que cela représente pour toi de participer à cette émission ?

Isabella Vanni : Ça a été quelque chose de complètement nouveau pour moi. Je dois avouer que ça n’a pas été hyper-simple au début, au départ, parce qu’il y a quelques bonnes habitudes à prendre quand on parle à la radio. Il faut parler lentement, faire des phrases courtes, se concentrer sur quelques idées essentielles sans trop se disperser. Ce n’est pas du tout ma nature, naturellement je parle très vite, je parle de plein de choses en même temps. Ça a été intéressant d’apprendre, de digérer, d’intégrer ces habitudes et ça va beaucoup mieux depuis un an et demi.
Je m’occupe aussi ponctuellement de la régie. Là, j’ai aimé dès le début, j’aime beaucoup l’aspect technique et aussi manuel de la régie, les boutons, les curseurs, etc., j’aime bien être aux manettes de la régie.

Frédric Couchet : Très bien. Tu souhaitais ajouter quelque chose ?

Isabella Vanni : Non.

Frédéric Couchet : Non. OK.
Dernière question : quelle suggestion de livre, de podcast, de série ou de film ferais-tu aux personnes qui écoutent l’émission ?

Isabella Vanni : J’ai pensé à un livre et à un film.
Pour le livre, je viens de terminer l’autobiographie d’Edward Snowden dont le titre a été traduit en français par Mémoires vives, choix malheureux parce que le titre original est Permanent Record en anglais alors que la mémoire vive en français renvoie plutôt à la mémoire volatile dans l’informatique ; c’est malheureux que ce titre ait été traduit comme ça mais tant pis. J’imagine que la plupart des personnes qui nous écoutent connaissent Edward Snowden en tant que lanceur d’alerte, en tant que la personne qui a, finalement, sacrifié sa vie - il est en exil, en ce moment, en Russie - pour dénoncer un système de surveillance de masse de la part du gouvernement américain. C’est quelqu’un qui travaillait dans les services du renseignement américain donc quelqu’un qui connaît très bien ce système. À ceux qui ont déjà lu sur Edward Snowden ou qui ont déjà vu le documentaire Citizenfour ou le film Snowden d’Oliver Stone, je conseille quand même la lecture de ce livre, parce que c’est une autobiographie et Snowden ne parle pas que de ce qu’il a fait en 2013, du fait qu’il a dénoncé le système de surveillance de masse, mais il raconte tout son parcours depuis son enfance, l’évolution de ses idées, du coup c’est très intéressant. Il y a une phase que j’ai beaucoup aimée dans le livre où il dit que c’est dangereux de laisser une personne faire une carrière trop fulgurante dans les renseignements, parce qu’elle n’a pas le temps de devenir cynique et d’oublier ses idéaux. En fait, lui a commencé à travailler dans le renseignement à 22 ans et au bout de sept ans il était déjà un pilier dans le système informatique de la NSA, de la National Security Agency américaine. Du coup, heureusement pour nous, il a fait une carrière très fulgurante donc il n’a pas oublié ses idéaux. À un moment il était hésitant. J’ai beaucoup aimé dans ce livre le fait qu’il se met à nu. Il met aussi en exergue ses défaillances et ses points faibles. À un moment, quand il n’avait pas les preuves mais qu’il soupçonnait, il a dit peut-être que je peux vivre dans le déni, je peux profiter du fait que j’ai plein d’argent et vivre ma vie. Finalement sa curiosité intellectuelle mais, encore plus, le respect qu’il avait pour les principes dans lesquels il travaillait l’ont poussé à faire ce qu’il a fait. Je vous conseille cette lecture.

Frédéric Couchet : Il y avait un deuxième conseil.

Isabella Vanni : Oui. J’aimerais parler d’un film qui s’appelle J’ai perdu mon corps. Le réalisateur est Jérémy Clapin. C’est un film d’animation destiné à un public d’adultes, C’est un film qui est très intéressant pour la communauté du Libre, parce qu’il a utilisé le logiciel Blender pour le réaliser, donc il a utilisé des techniques mixtes 2D et 3D, troisième dimension mais aussi deuxième dimension. Blender a été choisi parce que ça permet, en fait, de faire des dessins en deux dimensions sur des éléments d’animation en trois dimensions. En gros, ça permet d’améliorer, de corriger, de rajouter des éléments sur les dessins qui avaient déjà été animés en 3D. Ce n’est pas seulement ça qui fait l’intérêt du film. J’ai été vraiment impressionnée par la beauté des dessins, mais aussi par l’histoire. Ça parle principalement d’un jeune homme qui débute dans la vie, qui a traversé des épreuves très dures enfant et qui essaie de dribbler son destin, comme ils disent dans le film. Du coup c’est un film sur la perte, sur la quête et c’est magnifiquement écrit, il y a de super cadrages. Pour les personnes qui, comme moi, aiment beaucoup le cinéma c’est vraiment amusant parce que c’est une réalisation vraiment très prenante, du coup je le conseille vivement.

Frédéric Couchet : Rappelle-nous le titre du livre et le titre du film pour terminer.

Isabella Vanni : Le livre c’est Mémoires vives d’Edward Snowden et le film c’est J’ai perdu mon corps de Jérémy Clapin.

Frédéric Couchet : Merci Isabella, Je te souhaite une bonne fin de journée.

Isabella Vanni : Merci. Merci à vous.

Patrick Creusot

Titre : Interview de Patrick Creusot, qui fait partie des personnes qui s'occupent de la régie et participe également au groupe Traduction de la philosophie GNU.

Lieu : April - Studio d'enregistrement

Date : 10 février 2020

Durée : 4 min 12

Vidéo

Transcription

Frédric Couchet : Nous sommes avec Patrick Creusot. Bonjour Patrick, première question : qui es-tu ?

Patrick Creusot : Bonjour Fred. Comme tu as dit, je m’appelle Patrick Creusot. Je suis retraité. Auparavant j’ai travaillé un peu plus de 25 ans dans l’industrie, d’abord chez Thomson ensuite chez Alcatel. À l’origine j’étais technicien en électronique puis j’ai fait les dernières années, environ une douzaine d’années, dans l’informatique où j’ai fait des logiciels pour micro-contrôleurs sur cartes Télécoms. Après j’ai complètement changé de direction puisque, environ les 15 dernières années de ma vie professionnelle, je les ai passées en tant que professeur d’anglais dans un lycée professionnel .
À part ça je suis membre de l’April depuis 2014, je crois, depuis l’été 2014. D’emblée j’ai collaboré au groupe trad-gnu qui a pour but de faire connaître la philosophie GNU, du projet GNU et, de manière générale du logiciel libre, en fournissant les traductions en français de textes en général en anglais.

Frédric Couchet : Traduire en français

Patrick Creusot : On les traduit en français. Tous les principaux textes de la philosophie GNU sont maintenant traduits. Il y a de temps en temps des remises à jour, des actualisations. On traduit également le bulletin mensuel de la FSF qui s’appelle le Free Software Supporter,.

Frédric Couchet : On va préciser que la FSF c’est la Free Software Foundation, donc la Fondation pour le logiciel libre. J’encourage les personnes à écouter la présentation du groupe, justement par Patrick, dans l’émission numéro 11 de Libre à vous ! du 29 janvier 2019.
Seconde question Patrick, tu t’occupes bénévolement de la réalisation de l’émission environ une fois par semaine, la réalisation en direct, qu’est-ce que cela représente pour toi de participer à cette émission Libre à vous ! ?

Patrick Creusot : Je dois dire que c’est que je n’avais absolument aucune expérience dans ce domaine. On m’a proposé, tu m’as proposé, soyons précis, à l’époque j’étais déjà membre de l’April et tu m’as proposé de travailler à la régie de cette émission puisque la radio Cause Commune nous propose ses locaux, son antenne et l’idée c’était qu’on les décharge un peu de l’aspect technique de cette activité.
J’ai accepté assez rapidement pour deux raisons. D’une part, à priori, ça rendait service à l’April qui avait des besoins dans ce domaine ; comme je suis retraité, comme je l’ai dit, je suis quand même plus disponible que d’autres membres de l’April qui sont salariés et puis, personnellement, je trouvais que c’était une expérience très intéressante.
Je vais juste rectifier une petite choses. On est trois à travailler à la régie. Comme l’émission est hebdomadaire, grosso modo on tourne sur une semaine sur trois en moyenne. Il y a également Étienne et Isa.
Le bilan, pour l’instant, c’est que c’est vraiment très intéressant. C’était assez stressant au départ. Je dois dire que les premières émissions c’était un peu l’angoisse, maintenant ça va quand même mieux. Toujours un petit trac en début d’émission, mais après ça va bien. C’est un bilan très positif, c’est vraiment une très bonne expérience.

Frédric Couchet : En tout cas, merci pour cette participation. Effectivement les deux autres personnes qui font la régie régulièrement sont Isabella Vanni, ma collègue, et Étienne Gonnu mon autre collègue, et bientôt je ferai une formation pour pouvoir assurer la régie de temps en temps.
Dernière question : quel conseil de lecture, film, podcast ou série pourrais-tu donner aux personnes qui nous écoutent ?

Patrick Creusot : Ça n’a rien à voir. Je suis un passionné de science-fiction, donc je lis beaucoup de science-fiction. Mon conseil en matière de lecture va être un roman de science-fiction qui est sorti l’an dernier, qui s’appelle Terminus. C’est un auteur nouveau qui s’appelle Tom Sweterlitsch, qui a écrit deux romans. C’est son deuxième roman qui a été traduit en français, qui s’appelle Terminus, sur un thème très classique de la science-fiction dont on pensait qu’il serait difficile à renouveler, pourtant il a réussi, c’est le voyage temporel. S’ajoute à ça une enquête policière et ça fait un genre de roman dont on dit qu’on a du mal à poser tant qu’on n’est pas arrivé à la dernière page.

Frédric Couchet : Merci Patrick. Rappelle-nous le titre de ce livre.

Patrick Creusot : C’est Terminus de Tom Sweterlitsch chez Albin Michel Imaginaire.

Frédric Couchet : On mettra la références sur la page consacrée à la vidéo. Patrick, je te remercie, je te souhaite une agréable fin de journée.

Patrick Creusot : Merci beaucoup et bonne fin de journée aussi.

Véronique Bonnet

Titre : Interview de Véronique Bonnet qui, en plus de son rôle de vice-présidente, fait la chronique « Partager est bon » dans Libre à vous !

Lieu : April - Studio d'enregistrement

Date : 17 février 2020

Durée : 5 min 57

Vidéo

Transcription

Frédéric Couchet : Nous sommes aujourd’hui avec Véronique Bonnet. Bonjour Véronique. Première question, qui es-tu ?

Véronique Bonnet : Bonjour Fred.
L’activité d’éducation qui est la mienne est professeur de philosophie en classe préparatoire aux grandes écoles de commerce et aux grandes écoles scientifiques. Il se trouve que mon activité philosophique m’amène à me pencher sur des questions contemporaines, même sur des questions émergentes auxquelles on n’aurait pas pensé, auxquelles on n’aurait même pas consacré de travail particulier il y a une dizaine d’années. Il se trouve que l’informatique est un terreau fertile en questions qui portent sur l’humain et sur l’inhumain et c’est ceci qui m’intéresse en particulier.

Frédéric Couchet : D’accord.
Véronique, tu fais une chronique une fois par mois dans l’émission Libre à vous !, qu’est-ce que cela représente pour toi de participer à cette émission ?

Véronique Bonnet : Cette chronique, qui s’appelle « Partager est bon », m’amène à commenter des textes de la philosophie GNU qui ont été écrits pour la plupart par Richard Stallman, le fondateur du projet GNU qui a fédéré beaucoup de programmeurs autour de lui pour écrire un code libre. Il se trouve que dans ce mouvement de la philosophie GNU il est bien dit que même ceux qui ne sont pas informaticiens, même ceux qui n’écrivent pas du code peuvent, à leur manière, participer à ce projet d’émancipation des êtres humains rendus autonomes dans leurs pratiques informatiques. C’est pourquoi je mets un point d’honneur, moi qui ne suis pas informaticienne, d’une part à essayer de le devenir un petit peu et surtout à essayer de trouver ce qui serait le plus percutant, le plus fort, pour amener des personnes à prendre conscience de l’enfermement que peut constituer l’informatique non libre.

Frédéric Couchet : D’accord.
Dernière question : quel conseil de film, de livre, de podcast ou de série pourrais-tu donner aux personnes qui écoutent l’émission ?

Véronique Bonnet : Déjà, par cette émission, je suggère qu’il n’est pas inutile de regarder de près la philosophie GNU elle-même, puisque ça concerne tous les domaines de la vie quotidienne, donc aussi bien ce qui se passe dans le rapport avec les autres, aussi bien ce qui concerne le rapport à soi-même – qu’est-ce que c’est que devenir grand, qu’est-ce que c’est que devenir indépendant sinon en prenant des précautions de façon à protéger sa vie privée qui devient de plus en plus poreuse. Il se trouve qu’il y a des outils pour ça qui essayent de minorer ce dévoilement qui est voulu de la vie privée des individus qui deviennent donc des data.
Si j’avais à dire quel livre, je pense que l’essentiel c’est d’être autonome dans le choix de ses lectures. Parfois on se dit si je regarde ce roman dont on m’a parlé, je vais perdre du temps, or je trouve qu’on ne perd jamais de temps quand on s’occupe de soi.
Plus spécifiquement en ce qui concerne l’aliénation qui peut intervenir dans certains contextes politiques, je pense que je recommanderais un livre qui est dans le domaine public, qui est un livre du 16e siècle d’Étienne de La Boétie qui s’appelle le Discours de la servitude volontaire. Dans ce texte La Boétie examine la pyramide de la servitude, c’est-à-dire comment le désir d’exercer un pouvoir sur les individus trouve un appui dans la peur qu’ont certains individus de faire un pas de côté, de s’interroger sur ce qu’on leur fait dire, ce qu’on leur fait faire. Je dirais que ce texte est puissant dans des analogies qui peuvent intervenir avec le logiciel non libre, puisque, en effet, il y a une sorte de pyramide du pouvoir, en effet aussi bien avec la vente liée, aussi bien avec des trajets qui sont imposés à l’utilisateur, il y a une forme de spoliation.
Donc je recommande très vivement ce texte d’Étienne de La Boétie qui n’est pas difficile à lire, qui est plein d’images, plein de métaphores à savoir les tyrans essayent de privilégier la fréquentation des spectacles, des images, des médailles ; ils se font passer pour des dieux comme certains capitaines d’industrie que nous pouvons rencontrer. Je dirais que ceci est salutaire à tous égards.

Frédéric Couchet : D’accord. Pour la philosophie GNU, on va simplement dire que le site est gnu.org. La plupart des textes sont disponibles en français, traduits par le groupe Traduction Philosophie GNU de l’April.
Je te remercie Véronique et je te souhaite une belle fin de journée.

Véronique Bonnet : Merci


François Poulain

Titre : Interview de François Poulain, qui fait partie de l'équipe Chapril (qui propose des services en ligne libres) et de l'équipe d'administration système de l'association.

Lieu : April - Studio d'enregistrement

Date : 17 février 2020

Durée : 6 min 18

Vidéo

Transcription

Frédric Couchet : D’accord. Pour plus d’informations sur le collectif, c’est chatons avec un « s » point org, chatons.org, et pour le site Chapril c’est chapril.org. Évidemment toutes les bonnes volontés sont les bienvenues.
Quel plaisir trouves-tu à participer à ce Chapril ?

François Poulain : Dès le début j’ai été assez convaincu de l’intérêt d’offrir ce type de service et de faciliter aussi, de démystifier un peu les aspects techniques qu’il y a derrière l’hébergement. Il y a aussi un côté satisfaction, ça nous permet de tester des technologies dans un environnement qui est un peu moins contraint que de la prod professionnelle ou que de la production en flux tendu comme on peut avoir des fois. Et puis le côté collectif avec des amis, s’enfermer un week-end pour travailler avec un peu de bière, un peu de bonne humeur, quelques albums de Pink Floyd et on travaille dans la bonne humeur comme ça.

Frédric Couchet : D’accord. Dernière question : est-ce que tu aurais un ou deux conseils de lecture, de film ou de série pour les personnes qui nous écoutent ?

François Poulain : Dans l’informatique ?

Frédric Couchet : Pas forcément dans l’informatique. Dans n’importe quel domaine.

François Poulain : Je commence à avoir un engagement qui vieilli donc en lecture je recommande toujours gnu.org, la section philosophique est géniale. On va dire que ça fait partie des choses qui ont marqué mon engagement à un moment de ma vie.
Il y a un ouvrage que j’ai beaucoup aimé, qui a aussi marqué mon engagement, c’est Code and other laws of cyberspace de Lawrence Lessig. C’est une référence qui reste encore aujourd’hui, je pense, bonne à lire pour les gens qui s’intéressent à la théorie politique et tout ce qu’il peut y avoir de politique caché derrière la technologie.
Un autre aspect, je ne l’ai pas précisé, mais je verse aussi un petit peu dans la décroissance. S’il y a des gens qui veulent comprendre ou qui veulent un petit peu approfondir les choses qu’on met derrière tout ce qui est réchauffement climatique, transition énergétique, etc., un site que je trouve assez bien avec un orateur qui présente assez bien les choses dans un délai court c’est jancovici.com. Vous pouvez y trouver des vidéos au format d’une heure, vous avez une base technique bien étayée pour comprendre ce dont il s’agit, il y a un cours qui dure 20 heures que vous pouvez éventuellement suivre.

Frédric Couchet : D’accord. Merci François et puis belle fin de journée.

François Poulain : Merci à toi.