GuideLibreAsso : Introduction

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Introduction, en 4 pages.

Cette page fait partie du projet de Guide Libre Association.


Le logiciel libre, qu'est ce que c'est ?

\lettrine Le mouvement du logiciel libre est sans conteste le plus vaste mouvement d'émancipation et de partage de la connaissance qui s'est développé au travers d'Internet. Il réunit à ce jour des centaines de millions de contributeurs du monde entier qui partagent de nombreuses valeurs avec le monde associatif en général ; et celui se revendiquant de l'éducation populaire en particulier.

Les logiciels libres se sont développés au travers d'Internet mais ils ont aussi rendu possible ce « réseau des réseaux ». En effet, la majeure partie de l'infrastructure d'Internet fonctionne grâce à du logiciel libre : à chaque fois que vous utilisez Internet, des dizaines voire des centaines de logiciels libres s'activent un peu partout sur la planète pour vous rendre service, à commencer par le coeur de la « \foreign{box} » de votre fournisseur d'accès.

Il existe aussi de nombreux logiciels libres dans la plupart des domaines et ceux-ci ne sont donc pas limités à fournir de l'Internet. Aujourd'hui, il existe des logiciels libres pour écouter de la musique, rédiger des documents, jouer, apprendre en s'amusant ou pour travailler au quotidien et répondre aux besoins de votre association. Le but de ce présent ouvrage est justement de mieux faire connaitre des logiciels libres qui ont fait leur preuve dans des associations et que vous pouvez donc adopter dans la vôtre ! Vous trouverez aussi des conseils pour accompagner ces logiques de "migration" pour lesquelles il faut savoir prendre un peu de temps ainsi que de la matière pour convaincre bénévoles et salariés de la pertinence d'adopter les logiciels libres.

Par définition, un logiciel libre est avant tout un logiciel respectant les libertés de ses utilisateurs. Plus précisément, la Fondation pour le Logiciel Libre\footUrl{www.fsf.org} définit le logiciel libre par les quatres libertés suivantes : \begin{itemize}

  • la liberté d'exécuter le programme, pour tous les usages ;
  • la liberté d'étudier le fonctionnement du programme et de l'adapter aux besoins ;
  • la liberté de distribuer des copies du programme ;
  • la liberté d'améliorer le programme et d'en diffuser les améliorations.

\end{itemize}

Ces quatre libertés sont essentielles et se complètent. Elles révolutionnent l'informatique et permettent aux usagers de se concentrer sur leur besoins. Par exemple, la première liberté vous permet faire fonctionner le programme sur tous les ordinateurs sans limite de nombre. Le bénévole ou le salarié chargé des questions informatiques ne perd pas de temps à gérer des licences. La seconde et la quatrième liberté vous offrent la possibilité d'améliorer et d'adapter le logiciel (ou de le faire faire par une tierce personnes qui possèdent les compétences nécessaires) : ces libertés illustrent le partagent de savoir et répond à une logique évidente de ne pas systématiquement devoir ré-inventer des outils qui existent déjà. On profite et fait profiter les utilisateurs des améliorations apportées. Enfin, la troisième liberté vous permet de partager des copies du logiciel avec qui vous voulez. Plutôt que de paraphraser cette liberté, une bonne illustration parmi d'autres de l'importance de cette liberté est sans doute l'exemple d'une personne venue se former dans l'une de nos associations à un outils informatique : une fois l'atelier terminé, elle peut repartir avec, poche, l'outil sur lequel elle a travaillé. Toutes ces libertés sous-entendent un accès complet à la recette du logiciel : son code source.

Même si, au quotidien, votre association, n'usera sans doute pas de toutes ces libertés (par exemple la modification du programme), le choix de logiciels libres pour répondre au projet associatif à la fois dans le fonctionnement au quotidien ou comme outil pédagogique n'est pas neutre. En effet, dans la mesure où nous exerçons de plus en plus nos actions quotidiennes par l'intermédiaire de nos ordinateurs, la liberté logicielle s'impose de plus en plus comme un prérequis nécessaire pour pouvoir exercer nos libertés fondamentales. Pour mieux comprendre, on peut établir un parallèle avec la rédaction d'une loi : écrire et comprendre les textes de loi est une entreprise complexe et technique. Pour autant, le fait que les textes produits soient soumis au contrôle et à la bienveillance des citoyens revêt un enjeu majeur de démocratie. Le professeur de droit Lawrence Lessig est d'ailleurs connu pour avoir titré un article « \foreign{Code is law}\footnote{Le code [logiciel] est la loi [informatique].} ».

L'intérêt du logiciel libre pour le monde associatif

Idées en vrac pour s'inspirer et continuer :

  • copyleft
  • Partage de la connaissance : les fournisseurs ont empêché de copier les logiciels alors que c’est possible de les copier sans soustraire l’original.
  • Émancipation : quand on a l’accès du code source, on a la possibilité de l’étudier et de le modifier et la possibilité de le redistribuer. Ainsi cette liberté offerte concerne les informaticiens. La liberté de redistribuer permet l'indépendance.
  • gratuité ou quasi-gratuité => en fait de la mutualisation à grande échelle.
  • « division et impuissance »
  • parler de RMS
  • internalisation de la connaissance ; tout du moins pas d'expropriation
  • Liberté et maitrise du SI
  • conformité entre les discours et les actes (partage du savoir, normes sociales véhiculées)
  • gouvernance, collaboration, mutualisation, résilience, indépendance
  • sécurité
  • liberté, égalité, fraternité
    • Liberté : chaque utilisateur peut contrôler le fonctionnement du logiciel.
    • Égalité : aucun utilisateur ne peut imposer ses choix aux autres.
    • Fraternité : le partage, la collaboration et la copie des logiciels est encouragée.
  • bien commun vs appropriation exclusive de la connaissance.
  • Nous devons mener la bagarre contre les brevets, c’est aussi un combat sur la culture, le vivant, l'accès aux médicaments pour les pays pauvres et le partage de la connaissance en général.
  • Le libre s'incrit dans la logique d'un bien commun, non excluable, non rival. C’est une économie de réseau : plus on utilise une technique, plus on l’améliore. Non seulement on ne perd pas à le partager, mais en plus on est gagnant.
  • parallèle nouvelles enclosures
  • la réappropriation par ses utilisateurs. les utilisateurs finaux les mieux placés pour introduire des fonctionnalités innovantes. En cela le libre s'inscrit dans la continuité des pratiques « hackers » qui font éloge de la « bidouille », de la réappropriation.
  • Les enjeux : fracture numérique, enjeux écologiques, enjeux micro et macro économiques, enjeu de sécurité informatique.
    • L’équipement logiciel est facilité à faible coût.
    • Le partage de la connaissance, et la volonté d'émanciper contribuent à réduire la fracture de la connaissance.
    • On évite l’obsolescence rapide des logiciels et matériels, d’où un intérêt écologique.
    • Pérennité des données, par l'utilisation de standards ouverts.
    • Pour l’intérêt économique, il faut sortir des monopoles et des rentes. Chaque fois qu’on achète un PC, on achète du Microsoft qui gagne ainsi des milliards. Et nous n’avons même pas de facture pour ce Microsoft (problème de vente liée).
    • Autour du libre on ne vend pas de la rente mais du service.
    • La collaboration est écologique et pas chère grâce au courriel.
    • Les logiciels privateurs espionnent de façon régulière, mais difficilement vérifiable.
  • Quatre formes notables de pollution du libre :
    • Les DRM (menottes numérique) sur le multimédia pour empêcher de le copier. Des lobbies énormes pour les DRM qui protègent les droits d’auteur. Si on essaie de les casser, on est passible de prison.
    • Informatique déloyale : vise à restreindre la liberté d'exécuter des logiciels « non autorisés ».
    • Les brevets logiciels sont donc protégés par le droit d’auteur mais des industriels souhaitent le remettre en cause au profit des brevets. En Europe cela ne se fait pas mais l’office européen des brevets accepte illégalement des brevets logiciels. Ces brevets sont invalides, mais ce n’est pas les petites entreprises ou les développeurs qui iront en justice pour dénoncer cette outrepassement de la loi.
    • Vente liée : Microsoft verrouille tous les fabricants et il est très difficile de se procurer un ordinateur sans payer de force microsoft.

L’intérêt du libre pour les associations c’est l’accès presque gratuit car il y a mutualisation à grande échelle. On fait du libre sans le savoir parfois. Avec les logiciels privateurs on exproprie ses connaissances car ils verrouillent le plus souvent les données. Le libre, aussi c’est une gouvernance ouverte, très décentralisée. C’est une architecture soupe et régulée. C’est un travail partagé, on invente des applications et se crée une communauté de développeurs autour d’un logiciel. Des clauses de licence comme le copyleft permettent de créer un pot commun de connaisance auquel chacun peut ajouter, sans jamais pouvoir soustraire quoi que ce soit. Si vous lisez ce guide, c'est que vous avez sans doute déjà appréhendé quelques avantages que pourrait avoir l'association dans laquelle vous êtes impliqués à utiliser de plus en plus de logiciels libres. Voici rappelés les principaux généralement avancés :

  • sur le plan économique, les logiciels libres sont souvent gratuits une fois développés. Même si, l'effort de migration aura sans doute un coût, notamment, en raison du temps nécessaire pour permettre aux utilisateurs de l'association de changer leurs habitudes, l'intérêt du changement montrera généralement sa pertinence sur le moyen et long terme.
  • sur le plan "philosophique", et en particulier pour les associations d'Éducation Populaire, la valeurs intrinsèques portées par les Logiciels Libres, dont le capacité de partage sans entrave, rejoint la volonté de partage du savoir. Cela permet de faire bénéficier à une association, des développements d'autres communautés, structures ou individus.
  • l'indépendance vis-à-vis d'un éditeur est importante pour nos structures associatives : vous connaissez sans doute des exemples pour lesquels la structure s'est retrouvée "prisonnière" de l'éditeur car le format des données n'était pas transférable vers un autre logiciel. Il fallait payer une mise à jour ou un service pour pouvoir continuer à utiliser ses données dans de bonnes conditions. Le fait que le code ne soit pas "verrouillé" pour un logiciel libre permet ainsi de changer plus facilement de prestataire.
  • Dans la continuïté de cette logique, les formats ouverts utilisés par les logiciels libres permettent de garantir la pérennité des données : les archives de votre association pourront être relues dans 50 ans même si le logiciel libre qui a permis de les produire devait ne plus exister.

Ce sont ici les arguments principaux et d'autres encore existent et peuvent être retrouvés sur de nombreux sites Internet ou auprès d'utilisateurs de Logiciels Libres tels les GULL. Engager une démarche de migration dans votre association, c'est un investissement à moyen terme généralement en accord avec les valeurs de nos associations.