Données sur place ou à emporter - T.Nitot - 56Kast

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Titre : Vos données, vous les voulez sur place ou à emporter ?

Intervenant : Tristan Nitot - Erwan Cario - Camille Givaudan

Lieu : Émission 56Kast - Numéro 100

Date : Mars 2017

Durée : 33 min 20

Écouter l'enregistrement ou visualiser la vidéo

Licence de la transcription : Verbatim

Statut : Transcrit MO

Camille : Aujourd’hui c’est le 100 Kast, c’est le 56Kast numéro 100 et pour l’occasion nous avons fait venir Tristan Nitot.

Tristan : Waouh !

Camille : Et aussi Erwan Cario. Bonjour.

Erwan : Centième. Hé ! C’est énorme. C’est au-delà. C’est beau. Est-ce que vous vous souvenez du premier ? Tu étais là en plus sur le premier 56Kast. Non ? Ce n’était pas toi ? Je ne sais plus.

Tristan : Tu me confonds avec une autre.

Erwan : Non mais très très vite, parce que c’était…

Camille : Je n’ai aucun souvenir du premier.

Erwan : Tu n’as aucun souvenir ! Avant on a fait quand même 68 écrans pour faire le podcast. Eh ben non, on en a fait plus.

Camille : On avait des casques sur les oreilles à l’époque.

Erwan : On en fait plus on en a fait 68 sur Nolife. Mais on en a fait plus parce qu’on en a fait avant. On n’a même pas tenu les comptes tellement on en a faits. Et puis un jour on a été obligés de déménager à Nolife parce qu’il fallait passer en HD et qu’on n’avait pas de matos à Libération et donc on a eu ce formidable décor, qui est là depuis 100 numéros.

Camille : Avec le meme cat .

Erwan : Avec le meme cat .

Camille : Top de la mode en 2011, quand même !

Erwan : C’est un décor un peu so 2011 , mais ce n’est pas grave on l’assume et l’aime quand même ce meme cat.

Tristan : Dans trente ans il sera à nouveau à la mode.

Erwan : C’est ça !

Camille : C’était la meilleure période de la culture web.

Erwan : Exactement ! C’est une sorte d’apothéose de la culture numérique aussi, le meme cat. Il faut le percevoir comme étant un peu, voilà ! Il y a une croissance qui part je ne sais pas, ça part d’où  ?

Camille : Vers le ciel.

Erwan : Ça part du ??? et puis voilà et tous les autres. Et il y a le meme cat .

Camille : Celui qui danse.

Erwan : Et depuis c’est fini. Depuis il n’y a plus rien quoi !

Tristan : Si. On a Trump sur Twitter, c’est quand même dramatique !

Erwan : Voilà, on préférait lememe cat.

Camille : Un petit Potager du web quand même pour te prouver qu’il y a encore des mèmes qui nous font rire.

Erwan : Oui !

Camille : C’est toi qui m’as mis le téléphone sous les yeux en disant: « Regarde, c’est trop drôle ! ».

Erwan : C’est vrai. D’ailleurs là on fera un mème qui est trop cool. Mais quand même 100 56Kast. Parce que c’est toi qui avais inauguré, oui, je me rappelle parce que tu devais être au premier ou au deuxième, le potager du web. Mais non pas le Potager du web, le Quartier libre !

Camille : Le Quartier libre.

Tristan : Le Quartier libre.

Erwan : Le Quartier libre.

Camille : Sur le serveur libre qui maintenant est juste un Quartier libre qui invite tout le monde, y compris des botanistes et des spécialistes de lumière.

Erwan : C’est ça !

Tristan : On s’est libérés, en fait !

Erwan : Ouais, on s’est très très libérés cette saison 56Kast pour arriver à ce centième, parce que, avec Camille aux commandes, on dérive vers la science et c’est absolument incroyable, quand même on a parlé d’ADN, on a parlé de Jupiter, on a parlé de météorites, on a parlé de plein de choses. C’est absolument passionnant.

Tristan : Et maintenant j’apprends des trucs, tu vois, en regardant le 56Kast.

Erwan : C’est ça. Avant tu connaissais tout !

Tristan : Pas tout, tout ! Beaucoup. Mais elle arrivait à dénicher des vidéos, des machins, des trucs qu’on pourrait qualifier d’improbables, mais là c’est du savoir scientifique ! Ça fout les jetons.


Camille : Ça donne envie. Erwan : Mais quand même la bonne nouvelle c’est que sur une idée quand même pas forcément bancale, mais on ne savait pas forcément où on allait on arrive à faire 100 numéros. C’est le centième aujourd’hui. Et c’est vrai que c’est cool que tu sois là. C’est bien !

Tristan : Oui ! Mais je suis très content. Très ému !

Erwan : On est ravis !

Camille : Ça se voit que tu as bu plusieurs cafés ce matin, déjà. Juste du point de vue historique, il faut dire qu’on est en train de remettre toutes les archives sur YouTube. Je pense que je vais intensifier le rythme parce que un par semaine ça ne va pas assez vite, parce que j’ai envie qu’on vienne vite aux vieux podcasts où on avait des casques sur les oreilles. Voilà ! On va tout mettre sur YouTube et vous pouvez vous abonnez à la chaîne

Erwan : Il faut rappeler qu’il y a une chaîne 56Kast sur YouTube où vous pouvez vous abonner parce que c’est cool.

Tristan : C’est même très très recommandé quoi !

Erwan : Exactement.

Camille : On est plus à 56 K, maintenant, on est à l’ADSL, au moins !

Tristan : Certains ont peut-être même la fibre ! On ne sait pas !

Camille : Moi j’ai l’ADSL, une très bonne ADSL. Bon on commence !

Erwan : Non on peut continuer à en parler. Allez on va commencer.

Camille : Sérieusement. Il y a question qu’on se pose c’est : « Vos données vous les voulez sur place ou à emporter ? » C’est ce que va nous dire Tristan.

Quartier Libre

Erwan : Je peux faire une remarque ? Parce que, bon, moi j’aurais voulu en savoir un peu plus sur l’élément 100 du tableau périodique de Mendeleïev.

Camille : L’élément 100, parce que aujourd’hui c’est le fermium Kast. L’élément 100 est le fermium. Il est nommé en l’honneur du physicien italien Enrico Fermi, dont vous avez sans doute déjà entendu parler.

Erwan : Tout à fait. Physique quantique

Camille : Le fermium a été découvert comme tous les autres de sa famille dans les années 50 plus précisément en 1952. Et en fait, il était dans les retombées de la première explosion de bombe à hydrogène de l’histoire glorieuse de l’humanité. Et vous vous souvenez, je vous ai déjà parlé de cette explosion, puisque c’est dans les retombées qu’on avait trouvé aussi l’einsteinium, c’était le 56Kast numéro 99, l’einsteinium étant l’élément numéro 99. Le fermium s’il faut résumer, c’est un métal super méga radioactif.

Erwan : Merci Camille.

Tristan : D’accord !

Camille : De rien Erwan.

Erwan : Merci ! Merci ! Vraiment.

Camille : On va pouvoir lasser au quartier libre et si on passait une deuxième fois le clip.

Erwan : Oh ouais, on passe une deuxième fois le Quartier libre.

Quartier libre

Camille : Pourquoi c’est toujours avec toi que c’est n’importe quoi les émissions, je ne sais pas !

Tristan : En plus je suis super calme. Il n’y a rien, c’est vous.

Erwan : C’est ton aura.

Tristan : C’est ça. C’est mon côté catalyseur, en fait. Tu vois je ne sers à rien. J’arrive, je repars de la même manière et vous ne faites que des conneries.

Camille : Mais c’est un peu un pendant de la technique du canard en plastique, tu connais en informatique, où quand tu as un problème, il suffit que tu en parles à n’importe qui, qui n’est pas obligé de répondre, ça peut être un canard en plastique, c’est le simple fait de formuler ton problème qui t’aide à trouver la solution.

Tristan : Exactement !

Camille : En là en fait, ta simple présence nous aide à être hors limites !

Tristan : Très bien.

Erwan : Mis à part ça, le sujet est sérieux.

Camille : La portabilité des données.

Tristan : Ouais, complètement. En fait il faut donner un petit de contexte. Ça vient de la GDPR [General Data Protection Regulation, NdT], du RGPD – Règlement général sur la protection des données – qui est donc un règlement européen.

Erwan : C’est ça. Vu le nom c’était européen !

Tristan : Oui. Et alors, le problème, si tu veux, c’est que c’est un sujet qui peut paraître barbant, mais en fait c’est quand même vachement intéressant. Vous vous souvenez on avait la loi informatique et libertés, en 78, etc., et puis ça a évolué, en 95 ils ont fait un truc européen, c’était un peu compliqué. Et ils se sont décidé à refaire une loi sur les données pour toute l’Europe, avec deux objectifs. Le premier objectif c’était de redonner aux citoyens le contrôle de leurs données personnelles, ce que je trouve est une excellente idée, et c’est pour ça que c’est intéressant. Et pour les entreprises qui trouvaient que c’était quand même très compliqué toutes ces histoires, de simplifier l’ensemble. Donc une loi plus efficace pour les gens et plus simple à appliquer pour les sociétés. Donc c’était quand même bien.

Évidemment ils ont mis des années à nous pondre quelque chose. Ça a été voté en 2016 et le 25 mai 2018, ça rentre en vigueur de façon obligatoire sur l’ensemble de l’Europe. Donc c’est ça qui rend les choses plus simples puisque c’est pareil dans toute l’Europe avec des choses assez étonnantes, c’est que, par exemple, c’est une application dite extraterritoriale. C’est-à-dire que si tu es un citoyen européen, eh bien la GDPR ou le RGPD s’applique aussi aux sociétés hors Europe qui t’offrent un service.

Camille : Ah !

Tristan : Donc Google et compagnie, Facebook, etc., sont de facto obligées de se soumettre au RGPD et ça, ça va avoir des impacts intéressants.

Camille : C’est le truc qu’on ne sait pas encore faire pour les impôts, par exemple ?

Tristan : Voilà, mais sur les données ça va se mettre en place.

Erwan : C’est-à-dire ?

Tristan : Sur la fiscalité.

Camille : Les impôts des sociétés genre Google et Facebook, qui officient en France et qui les payent là où ça les arrange.

Erwan : Ah Oui !

Tristan : Mais dans la mesure où l’utilisateur final a un traitement personnalisé et il se trouve en Europe, eh bien à ce moment-là le RGPD s’applique et c’est compliqué, évidemment c’est pour ça que ça a mis du temps à arriver. Les Google et compagnie ne se sont pas laissés faire, ils ont fait du lobbying et tout

Camille : Ça doit être un truc de bien alors !

Tristan : Et il y a un énorme bâton à la clef, c’est que les amendes pour ne pas suivre le RGPD c’est jusqu’à 4 % du chiffre d’affaires, mondial.

Camille : Ça commence à faire !

Erwan : Ah Oui !

Tristan : Tu imagines 4 % du chiffre d’affaires de Google ou de Facebook, ça fait très,très mal

Erwan : Par utilisateur ?

Tristan : Non.

Erwan : Moi, je demande !

Tristan : Et c’est bien parce que ça va avoir un vrai impact, on l’espère. Maintenant, si tu veux, c’est compliqué de légiférer dans un domaine comme l’informatique, on va dire – maintenant vous savez qu’on ne dit plus informatique on dit numérique pour ne pas dire digital.

Camille : Non, s’il te plaît, non.

Tristan : Non ! Et donc dans le numérique, eh bien c’est difficile de légiférer parce que les usages, les technologies avancent vachement vite et donc il fallait trouver le juste équilibre parce que c’est là pour durer. La loi informatique et liberté elle a duré des décennies, eh bien là il faut aussi que ça dure. C’est-à-dire qu’il faut légiférer dans non plus boucler toute l’industrie.

Erwan : Et c’est tellement important cette loi parce qu’en fait on voit bien aujourd’hui, surtout aujourd’hui avec Google évidemment, Facebook, et tous les autres réseaux sociaux qui sont aussi sur ces modèles-là, l’argument principal, et même la façon dont ils se sont construits, c’est la captivité de leurs utilisateurs. C’est-à-dire qu’on commence à utiliser un service Google, qui nous relie à un autre service Google, qui nous relie à un autre service Google et puis finalement on finit par utiliser tellement de services Google que nos photos sont stockées puis sont reliées à nos mails.

Tristan : Tu vas me spoiler là.

Erwan : Ah oui d’accord je vais te spoiler la suite. C’est pour dire que le truc…

Tristan : Et c’est même encore plus large que ça. J’ai noté cinq points, il y a en plein ! C’est un machin, c’est un vrai livre écrit dans une langue qui ressemble un peu au français et à l’anglais, mais tu ne comprends pas quand même. Il y a des trucs qui vont vraiment toucher les gens. Le premier, je ne suis pas totalement convaincu qu’on va réussir à le faire, c’est ils disent : « Il faut un consentement explicite et positif des utilisateurs. » C’est-à-dire quand on utilise les données des utilisateurs et qu’on les collecte, eh bien il faut que les gens soient d’accord. C’est une bonne idée sauf, qu’en fait, c’est peut-être une mauvaise. Si vous utilisez un site web, à chaque fois il vous dit : « Attention, j’utilise des cookies ». Et tu cliques. Et si tu veux ça c’est typiquement, là-dessus je ne suis pas super excité parce que je vois bien le moment où il fait : « Attention nous utilisons des cookies et nous collectons des données ». Et là c’est oui ou en savoir plus ou tu quittes, si tu veux. C’est peut-être le point le moins sexy de la chose. J’en parle parce qu’il faut s’en débarrasser. Ce qui prouve bien la difficulté de légiférer dans un système comme ça.

Erwan : Ce site est interdit aux moins de 18 ans, oui/non. Êtes vous majeur ? Oui/non ?

11’ 38

Tristan : Il y a des choses quand même plus positives et plus intéressantes