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<b>Luc : </b>Décriptualité.
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<b>Nico : </b>Le podcast qui décrypte l’actualité des libertés numériques.
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<b>Luc : </b>Décriptualité. Bonjour Manu.
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<b>Manu : </b>Salut Nico. Salut Mag.
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<b>Magali : </b>Salut Luc.
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<b>Luc : </b>Manu, qu’est-ce que tu as retenu au niveau de la revue de presse cette semaine 37 ?
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<b>Manu : </b> On a sept articles majeurs et sept sujets qui sont sortis et des choses intéressantes dans le lot assez usuelles, mais ça démarre bien, une bonne année en perspective.
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<b>Nico : </b><em>ZednetFrance</em>,Charly Berthet du CNNum, « Quand Google vous recommande la mauvaise table basse, c’est pas très grave. Si la DGSI se trompe, ça a plus d’incidences ». C’est une interview. je suppose, menée par Guillaume Serries.
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<b>Manu : </b>Ça parle des algorithmes. C’est très à la mode. On parle des algorithmes pour rentrer, après le lycée, dans les universités. Des algorithmes pour tout ; des algorithmes pour ci, pour ça. C’est vrai que quand c’est Google c’est une chose, mais si c’est le gouvernement ça va devenir plus important.
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<b>Luc : </b><em>The Conversation</em>, « Les plates-formes d’innovation : des communautés porteuses de nouvelles relations de travail », un article de David W. Versailles.
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<b>Manu : </b>Eh oui ! L’économie et l’innovation, eh bien le Libre, on a de l’importance là-dedans, ça se joue notamment dans les <em>fab labs</em>.
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<b>Luc : </b><em>Radio-Canada</em>, « Les appareils libres, pas si compliqués que ça », un article de la rédaction.
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<b>Manu : </b>C’est une discussion hyper intéressante. Je vous recommande à tous d’aller jeter un œil. Ces Canadiens, en plus, c’est trop sympa d’entendre leur accent !
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<b>Manu : </b>C’est moche de se moquer !
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<b>Luc : </b>Il ne se moque pas. Si ? Non ? Bon !<em>Numerama</em>, « Une campagne veut rendre public le code source des logiciels financés par le contribuable », un article de Julien Lausson.
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<b>Manu : </b>oui. Je crois que c’est « Argent public, code source public ».
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<b>Nico : </b>C’est ça.
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<b>Manu : </b>Les Américains le font. On doit pouvoir le faire en France aussi, il n’y a pas de raison !
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<b>Luc : </b>Alors pas qu’en France. C’est une initiative internationale. L’April en fait partie et donc c’est très bien !
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<em>Developpez.com</em>  « Mozilla et la Free Software Foundation condamnent la réforme de l’UE sur le droit d’auteur », donc un article de Michael Guilloux.
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<b>Manu : </b>Effectivement, il y a pas mal de choses qui sont en train de bouger. Au niveau du droit d’auteur, c’est le bordel ! Il faut s’y intéresser et il faut rentrer dans des associations pour venir se battre du bon côté de la loi.
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<b>Luc : </b><em>Numerama</em>, « Un singe photographe peut-il prétendre au droit d’auteur ? La justice ne tranchera pas », un article de Julien Lausson.
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<b>Manu : </b>Ça, franchement, c’est une des meilleures photographie du millénaire et elle est prise par un singe ! Donc c’est encore mieux !
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<b>Luc : </b>Et encore le millénaire ne fait que commencer ! On rappelle vite fait. En gros il y a un type qui pose son appareil photo, un photographe, dans la nature et il y a un singe qui appuie sur le bouton et qui fait un autoportrait.
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<b>Manu : </b>Qui vole l’appareil ! Il vole l’appareil et il se met en scène et il prend plusieurs photos de lui-même. Et les photos ont bien marché. Il les a rediffusées ; il les a vendues, le gars, et il y a des gens qui ont dit : « Eh bien non, ce ne sont pas tes photos à toi ! Ce n’est pas toi qui les as prises ! » Et donc, tribunal, tribunal, tribunal !
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<b>Magali : </b>C’est un peu con ! Pour une fois qu’un singe fait un selfie !
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<b>Manu : </b>Et un beau selfie. Allez jeter un œil, honnêtement !
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<b>Luc : </b>La photo est très bien. <em>ZDNet France</em>, «  Oracle : vers une spin off de Java EE à la fondation Eclipse », un article de Steven J. Vaughan-Nichols.
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<b>Manu : </b>C’est un sujet important pour les informaticiens et notamment ceux qui font du Java, comme moi, mais c’est la partie entreprise de Java, donc Java, langage de programmation, c’est quelque chose d’assez majeur dans nos environnements. Et ça veut dire que Oracle, qui n’est pourtant pas une entreprise très cool, se débarrasse d’une brique assez importante.
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<b>Luc : </b>Cette semaine notre sujet, encore une fois, ne sera pas vraiment lié à la revue de presse ou pas directement, un petit peu. Magali tu as eu un week-end bien rempli.
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<b>Magali : </b>Oui. J’ai passé trois jours à tenir les stands de Framasoft, Parinux et April à la fête de l’Huma. Donc fête de l’Huma, grosse fête, avec des concerts, des stands, de la nourriture, un village du Libre, des éditeurs, des touristes.
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<b>Luc : </b>On sent que tu as la voix un peu fatiguée, quoi !
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<b>Magali : </b>Mais pas du tout ! Je ne vois pas ce qui te fait dire ça ! Bref ! On y était et on s’est bien amusés.
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<b>Luc : </b>Du coup, l’informatique libre c’est un truc de communistes quoi ! Vous avez le couteau entre les dents ?
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<b>Magali : </b>On n’a pas de couteau entre les dents, on a des claviers au bout des doigts, et je ne suis pas sûre qu’on puisse vraiment dire que le logiciel libre c’est communiste, parce que pour moi, le logiciel libre ça ne devra pas avoir de parti politique, puisque ça concerne tout le monde.
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<b>Manu : </b>C’est vrai que c’est un vieux sujet. C’est le troll par excellence. Dans les associations on le voit venir. Il y a des gens qui sont dans des partis, régulièrement, et qui défendent des ambitions, vraiment des visions. Moi régulièrement je vois des gens je me dis, lui c’est un trotskiste, c’est un cryptocommuniste qui se cache et qui essaye de faire avancer son parti. Et je me pose toujours la question, effectivement, est-ce le logiciel libre c’est partisan ?
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<b>Luc : </b>Oui. La question c’est quel lien avec la politique ? Surtout qu’on en parle quand même pas mal dans notre podcast et l’April, notamment, fait du travail institutionnel.
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<b>Magali : </b>Oui. Mais si on revient à la base du terme politique, politique c’était la vie de la cité, ce ne sont pas les partis politiques comme on entend parler maintenant.
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<b>Manu : </b>Politique, c’est aussi choisir ce que l’on veut devenir. Et le logiciel libre c’est un choix parmi d’autres. C’est juste que ce choix-là, nous on le défend et on est assez derrière. Mais ça n’empêche que les partis politiques ont une importance et ils jouent un jeu.
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<b>Nico : </b>Surtout qu’on a besoin d’eux pour faire passer des amendements, des lois ou autres. Aujourd’hui on ne pas prendre une décision comme ça sans passer par l’Assemblée nationale ou le Sénat. On a quand même besoin daller faire ce qu’on appelle de l’<em>advocacy</em> ou du plaidoyer auprès des différents partis qui existent.
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<b>Manu : </b>Parce que lobbying ce n’est pas beau c’est ça ? C’est ça ?
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<b>Nico : </b>Lobbying, c’est un peu connoté ; on n’aime pas trop ce terme-là parce que ça rappelle un peu les lobbies pharmaceutiques ou de l’industrie du tabac, ou des trucs comme ça, qui œuvrent plutôt pour les biens, enfin pour le bien personnel ou des entreprises.
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<b>Luc : </b>Des intérêts privés.
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<b>Nico : </b>Ou Des intérêts privés. Alors que le logiciel libre ce sont des choix de société, ce sont vraiment des intérêts communs.
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<b>Luc : </b>Intérêt général.
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<b>Nico : </b>Et l’intérêt général.
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<b>Manu : </b>Intérêt commun, tu es communiste mon gars ! Fais gaffe !
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<b>Nico : </b>C’est vrai que ça se rapproche beaucoup du communisme ou de tout partager ou autre.
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<b>Manu : </b>Le mot et la définition, mais il y a plein de gens qui sont des pontes du logiciel libre, qui défendent le fait que non, ils ne sont pas communistes. Ils le sont parfois !
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<b>Nico : </b>De toutes façons, il y en a ils détestent les communistes et puis on a des partis politiques de tous bords. On a eu effectivement la gauche qui va plutôt être intéressée par les idées parce que c’est beaucoup plus proche de ce qu’eux défendent généralement. On a aussi des partis de droite, ou même, aujourd’hui maintenant, la République en marche ! qui s’intéresse à ces sujets-là, pour différentes causes, différentes raisons.
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<b>Luc : </b>Je ne sais pas le parti s’y intéresse ; en tout cas des gens du parti s’y intéressent.
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<b>Nico : </b>Mais des gens du parti. Voilà !
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<b>Luc : </b>C’est effectivement quelque chose. Sur les partis on est des gens d’horizons très différents. Donc les communistes, très clairement, et on sait que ce Village numérique – ce n’est pas que le Libre, mais le Libre a une très grosse place dessus – il y a des gens qui se battent vraiment parce que, pendant plusieurs années, il n’a pu se faire, il n’y avait pas les budgets. On a à l’opposé, peut-être pas si à l’opposé que ça, mais du côté des nationalistes, le logiciel libre c’est aussi une manière de s’assurer qu’on ait la maîtrise de notre outil ; il y a une idée d’autonomie, d’indépendance.
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<b>Manu : </b>Les souverainistes apprécient énormément le logiciel libre parce que c’est le moyen de récupérer chez soi quelque chose, de l’utiliser et ce n’est pas quelque chose qui nous renferme parce que ça vient de partout. Et je sais, notamment Nicolas Dupont-Aignan il était venu à des Rencontres Mondiales du Logiciel Libre, notamment à une table ronde.
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<b>Luc : </b>On ne dit pas Dupont Taignan ?
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<b>Manu : </b>C’est possible !
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<b>Luc : </b>Non, je ne sais !
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<b>Manu : </b>Il faudrait que tu lui demandes, mais le gars c’est un souverainiste, un pur, un dur, et il défend aussi ce genre d’idée-là, en tout cas c’est ce qu’il prêche.
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<b>Luc : </b>On a vu un certain nombre de libéraux, mais des vrais libéraux purs et durs qui n’ont pas une force politique très forte en France, mais qui disent que le logiciel libre c’est le libéralisme en marche et donc du coup c’est assez rigolo de voir qu’on a ça.
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<b>Magali : </b>Moi je me souviens de candidats qui avaient signé le Pacte du logiciel libre à l’April, qui venaient de tous bords ; des gauchistes, des centristes.
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<b>Manu : </b>Le FN avait voté.
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<b>Magali : </b>Le FN, des gens de droite et compagnie. On ne peut pas dire que le logiciel libre appartient à un parti.
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<b>Manu : </b>Après, il y a des partis qui sont quand même en pointe. On pourrait dire que les Verts, clairement, ils avancent énormément en faveur du logiciel libre.
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<b>Luc : </b>Il y a les anars aussi qui, évidemment, ne se présentent pas aux élections.
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<b>Manu : </b>Voilà ! Oui, mais qu’est-ce que tu veux !
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<b>Luc : </b>Je connais un certain nombre d’anarchistes qui disent : « Le logiciel libre c’est l’anarchie mise en application ». Et donc c’est rigolo de voir comment des gens très différents...
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<b>Magali : </b>Si tu vas par là, Manu, il y a aussi tout le Parti Pirate. Aux dernières campagnes, campagne.fr, ils ont tous signé !
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<b>Manu : </b>Mais le Parti Pirate. C’est quoi le Parti Pirate ? Allez vas-y ! C’est quoi le Parti Pirate ?
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<b>Luc : </b>Avant de parler du Parti Pirate, vous avez quand même remarqué qu’on a des personnalités dans les partis politiques qui s’intéressent au Libre. Les Verts ont plus ou moins essayé, effectivement, de prendre un tournant pro-libre au niveau du parti ; ça n’a vraiment fonctionné et aujourd’hui il n’y a aucun parti sauf le Parti Pirate, mais qui est extrêmement minoritaire, qui ait un vrai engagement structurel, réfléchi, collectif vers le logiciel libre.
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<b>Magali : </b>Il y a Nouvelle Donne aussi qui a cette réflexion-là.
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<b>Luc : </b>Nouvelle Donne à l’heure actuelle. Ouais !
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<b>Manu : </b>Le Parti Pirate, ils ont quelques représentants au Parlement européen. Je crois qu’en Islande ils ont des gens qui sont assez bien situés. En Allemagne ils sont bien situés.
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<b>Nico : </b>Islande et Allemagne, c’est surtout parti de là-bas
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<b>Manu : </b>À la base, les Scandinaves aussi avaient pas mal de gars importants qui étaient au Parlement. Donc le Parti Pirate ce n’est pas rien en Europe, mais effectivement, en France ils ont toujours été souvent figure un peu étrange.
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==8’ 13==
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<b>Luc : </b>En France on a souvent parlé

Version du 22 septembre 2017 à 14:03


Titre : Décryptualité du 18 septembre 2017

Intervenants : Luc - Magali - Manu - Nico

Lieu : Studio d'enregistrement April

Date : Septembre 2017

Durée : 15 min 44

Écouter ou télécharger le podcast

Revue de presse de l'April pour la semaine 37 de l'année 2017

Licence de la transcription : Verbatim

Statut : Transcrit MO

Description

Cette semaine, à la suite de la fête de l’Humanité où l’April, Framasoft et Parinux étaient présentes, Décryptualité s’interroge sur la dimension politique de l’informatique libre.


Transcription

Luc : Décriptualité.

Nico : Le podcast qui décrypte l’actualité des libertés numériques.

Luc : Décriptualité. Bonjour Manu.

Manu : Salut Nico. Salut Mag.

Magali : Salut Luc.

Luc : Manu, qu’est-ce que tu as retenu au niveau de la revue de presse cette semaine 37 ?

Manu : On a sept articles majeurs et sept sujets qui sont sortis et des choses intéressantes dans le lot assez usuelles, mais ça démarre bien, une bonne année en perspective.

Nico : ZednetFrance,Charly Berthet du CNNum, « Quand Google vous recommande la mauvaise table basse, c’est pas très grave. Si la DGSI se trompe, ça a plus d’incidences ». C’est une interview. je suppose, menée par Guillaume Serries.

Manu : Ça parle des algorithmes. C’est très à la mode. On parle des algorithmes pour rentrer, après le lycée, dans les universités. Des algorithmes pour tout ; des algorithmes pour ci, pour ça. C’est vrai que quand c’est Google c’est une chose, mais si c’est le gouvernement ça va devenir plus important.

Luc : The Conversation, « Les plates-formes d’innovation : des communautés porteuses de nouvelles relations de travail », un article de David W. Versailles.

Manu : Eh oui ! L’économie et l’innovation, eh bien le Libre, on a de l’importance là-dedans, ça se joue notamment dans les fab labs.

Luc : Radio-Canada, « Les appareils libres, pas si compliqués que ça », un article de la rédaction.

Manu : C’est une discussion hyper intéressante. Je vous recommande à tous d’aller jeter un œil. Ces Canadiens, en plus, c’est trop sympa d’entendre leur accent !

Manu : C’est moche de se moquer !

Luc : Il ne se moque pas. Si ? Non ? Bon !Numerama, « Une campagne veut rendre public le code source des logiciels financés par le contribuable », un article de Julien Lausson.

Manu : oui. Je crois que c’est « Argent public, code source public ».

Nico : C’est ça.

Manu : Les Américains le font. On doit pouvoir le faire en France aussi, il n’y a pas de raison !

Luc : Alors pas qu’en France. C’est une initiative internationale. L’April en fait partie et donc c’est très bien ! Developpez.com « Mozilla et la Free Software Foundation condamnent la réforme de l’UE sur le droit d’auteur », donc un article de Michael Guilloux.

Manu : Effectivement, il y a pas mal de choses qui sont en train de bouger. Au niveau du droit d’auteur, c’est le bordel ! Il faut s’y intéresser et il faut rentrer dans des associations pour venir se battre du bon côté de la loi.

Luc : Numerama, « Un singe photographe peut-il prétendre au droit d’auteur ? La justice ne tranchera pas », un article de Julien Lausson.

Manu : Ça, franchement, c’est une des meilleures photographie du millénaire et elle est prise par un singe ! Donc c’est encore mieux !

Luc : Et encore le millénaire ne fait que commencer ! On rappelle vite fait. En gros il y a un type qui pose son appareil photo, un photographe, dans la nature et il y a un singe qui appuie sur le bouton et qui fait un autoportrait.

Manu : Qui vole l’appareil ! Il vole l’appareil et il se met en scène et il prend plusieurs photos de lui-même. Et les photos ont bien marché. Il les a rediffusées ; il les a vendues, le gars, et il y a des gens qui ont dit : « Eh bien non, ce ne sont pas tes photos à toi ! Ce n’est pas toi qui les as prises ! » Et donc, tribunal, tribunal, tribunal !

Magali : C’est un peu con ! Pour une fois qu’un singe fait un selfie !

Manu : Et un beau selfie. Allez jeter un œil, honnêtement !

Luc : La photo est très bien. ZDNet France, «  Oracle : vers une spin off de Java EE à la fondation Eclipse », un article de Steven J. Vaughan-Nichols.

Manu : C’est un sujet important pour les informaticiens et notamment ceux qui font du Java, comme moi, mais c’est la partie entreprise de Java, donc Java, langage de programmation, c’est quelque chose d’assez majeur dans nos environnements. Et ça veut dire que Oracle, qui n’est pourtant pas une entreprise très cool, se débarrasse d’une brique assez importante.

Luc : Cette semaine notre sujet, encore une fois, ne sera pas vraiment lié à la revue de presse ou pas directement, un petit peu. Magali tu as eu un week-end bien rempli.

Magali : Oui. J’ai passé trois jours à tenir les stands de Framasoft, Parinux et April à la fête de l’Huma. Donc fête de l’Huma, grosse fête, avec des concerts, des stands, de la nourriture, un village du Libre, des éditeurs, des touristes.

Luc : On sent que tu as la voix un peu fatiguée, quoi !

Magali : Mais pas du tout ! Je ne vois pas ce qui te fait dire ça ! Bref ! On y était et on s’est bien amusés.

Luc : Du coup, l’informatique libre c’est un truc de communistes quoi ! Vous avez le couteau entre les dents ?

Magali : On n’a pas de couteau entre les dents, on a des claviers au bout des doigts, et je ne suis pas sûre qu’on puisse vraiment dire que le logiciel libre c’est communiste, parce que pour moi, le logiciel libre ça ne devra pas avoir de parti politique, puisque ça concerne tout le monde.

Manu : C’est vrai que c’est un vieux sujet. C’est le troll par excellence. Dans les associations on le voit venir. Il y a des gens qui sont dans des partis, régulièrement, et qui défendent des ambitions, vraiment des visions. Moi régulièrement je vois des gens je me dis, lui c’est un trotskiste, c’est un cryptocommuniste qui se cache et qui essaye de faire avancer son parti. Et je me pose toujours la question, effectivement, est-ce le logiciel libre c’est partisan ?

Luc : Oui. La question c’est quel lien avec la politique ? Surtout qu’on en parle quand même pas mal dans notre podcast et l’April, notamment, fait du travail institutionnel.

Magali : Oui. Mais si on revient à la base du terme politique, politique c’était la vie de la cité, ce ne sont pas les partis politiques comme on entend parler maintenant.

Manu : Politique, c’est aussi choisir ce que l’on veut devenir. Et le logiciel libre c’est un choix parmi d’autres. C’est juste que ce choix-là, nous on le défend et on est assez derrière. Mais ça n’empêche que les partis politiques ont une importance et ils jouent un jeu.

Nico : Surtout qu’on a besoin d’eux pour faire passer des amendements, des lois ou autres. Aujourd’hui on ne pas prendre une décision comme ça sans passer par l’Assemblée nationale ou le Sénat. On a quand même besoin daller faire ce qu’on appelle de l’advocacy ou du plaidoyer auprès des différents partis qui existent.

Manu : Parce que lobbying ce n’est pas beau c’est ça ? C’est ça ?

Nico : Lobbying, c’est un peu connoté ; on n’aime pas trop ce terme-là parce que ça rappelle un peu les lobbies pharmaceutiques ou de l’industrie du tabac, ou des trucs comme ça, qui œuvrent plutôt pour les biens, enfin pour le bien personnel ou des entreprises.

Luc : Des intérêts privés.

Nico : Ou Des intérêts privés. Alors que le logiciel libre ce sont des choix de société, ce sont vraiment des intérêts communs.

Luc : Intérêt général.

Nico : Et l’intérêt général.

Manu : Intérêt commun, tu es communiste mon gars ! Fais gaffe !

Nico : C’est vrai que ça se rapproche beaucoup du communisme ou de tout partager ou autre.

Manu : Le mot et la définition, mais il y a plein de gens qui sont des pontes du logiciel libre, qui défendent le fait que non, ils ne sont pas communistes. Ils le sont parfois !

Nico : De toutes façons, il y en a ils détestent les communistes et puis on a des partis politiques de tous bords. On a eu effectivement la gauche qui va plutôt être intéressée par les idées parce que c’est beaucoup plus proche de ce qu’eux défendent généralement. On a aussi des partis de droite, ou même, aujourd’hui maintenant, la République en marche ! qui s’intéresse à ces sujets-là, pour différentes causes, différentes raisons.

Luc : Je ne sais pas le parti s’y intéresse ; en tout cas des gens du parti s’y intéressent.

Nico : Mais des gens du parti. Voilà !

Luc : C’est effectivement quelque chose. Sur les partis on est des gens d’horizons très différents. Donc les communistes, très clairement, et on sait que ce Village numérique – ce n’est pas que le Libre, mais le Libre a une très grosse place dessus – il y a des gens qui se battent vraiment parce que, pendant plusieurs années, il n’a pu se faire, il n’y avait pas les budgets. On a à l’opposé, peut-être pas si à l’opposé que ça, mais du côté des nationalistes, le logiciel libre c’est aussi une manière de s’assurer qu’on ait la maîtrise de notre outil ; il y a une idée d’autonomie, d’indépendance.

Manu : Les souverainistes apprécient énormément le logiciel libre parce que c’est le moyen de récupérer chez soi quelque chose, de l’utiliser et ce n’est pas quelque chose qui nous renferme parce que ça vient de partout. Et je sais, notamment Nicolas Dupont-Aignan il était venu à des Rencontres Mondiales du Logiciel Libre, notamment à une table ronde.

Luc : On ne dit pas Dupont Taignan ?

Manu : C’est possible !

Luc : Non, je ne sais !

Manu : Il faudrait que tu lui demandes, mais le gars c’est un souverainiste, un pur, un dur, et il défend aussi ce genre d’idée-là, en tout cas c’est ce qu’il prêche.

Luc : On a vu un certain nombre de libéraux, mais des vrais libéraux purs et durs qui n’ont pas une force politique très forte en France, mais qui disent que le logiciel libre c’est le libéralisme en marche et donc du coup c’est assez rigolo de voir qu’on a ça.

Magali : Moi je me souviens de candidats qui avaient signé le Pacte du logiciel libre à l’April, qui venaient de tous bords ; des gauchistes, des centristes.

Manu : Le FN avait voté.

Magali : Le FN, des gens de droite et compagnie. On ne peut pas dire que le logiciel libre appartient à un parti.

Manu : Après, il y a des partis qui sont quand même en pointe. On pourrait dire que les Verts, clairement, ils avancent énormément en faveur du logiciel libre.

Luc : Il y a les anars aussi qui, évidemment, ne se présentent pas aux élections.

Manu : Voilà ! Oui, mais qu’est-ce que tu veux !

Luc : Je connais un certain nombre d’anarchistes qui disent : « Le logiciel libre c’est l’anarchie mise en application ». Et donc c’est rigolo de voir comment des gens très différents...

Magali : Si tu vas par là, Manu, il y a aussi tout le Parti Pirate. Aux dernières campagnes, campagne.fr, ils ont tous signé !

Manu : Mais le Parti Pirate. C’est quoi le Parti Pirate ? Allez vas-y ! C’est quoi le Parti Pirate ?

Luc : Avant de parler du Parti Pirate, vous avez quand même remarqué qu’on a des personnalités dans les partis politiques qui s’intéressent au Libre. Les Verts ont plus ou moins essayé, effectivement, de prendre un tournant pro-libre au niveau du parti ; ça n’a vraiment fonctionné et aujourd’hui il n’y a aucun parti sauf le Parti Pirate, mais qui est extrêmement minoritaire, qui ait un vrai engagement structurel, réfléchi, collectif vers le logiciel libre.

Magali : Il y a Nouvelle Donne aussi qui a cette réflexion-là.

Luc : Nouvelle Donne à l’heure actuelle. Ouais !

Manu : Le Parti Pirate, ils ont quelques représentants au Parlement européen. Je crois qu’en Islande ils ont des gens qui sont assez bien situés. En Allemagne ils sont bien situés.

Nico : Islande et Allemagne, c’est surtout parti de là-bas

Manu : À la base, les Scandinaves aussi avaient pas mal de gars importants qui étaient au Parlement. Donc le Parti Pirate ce n’est pas rien en Europe, mais effectivement, en France ils ont toujours été souvent figure un peu étrange.

8’ 13

Luc : En France on a souvent parlé