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Intérêt du logiciel libre dans le milieu associatif, réseau d'information Ritimo, 18 novembre 2010

Intervenants : François Poulain & Vincent Calame


De l'intérêt du logiciel libre pour les associations, par François Poulain.


La figure fondatrice est Richard Stallman. On peut résumer le logiciel libre avec les concepts d'émancipation et de partage de la connaissance, contre « division et impuissance ».

- Partage de la connaissance : les fournisseurs ont empêché de copier les logiciels alors que c'est possible de les copier sans soustraire l'original.

- Émancipation : quand on a l'accès du code source, on a la possibilité de l'étudier et de le modifier et la possibilité de le redistribuer. Ainsi cette liberté offerte concerne les informaticiens. La liberté de redistribuer permet l'indépendance.


Donc nous ne sommes plus dépendants d'un éditeur en particulier. On peut demander à un développeur qu'on choisit de faire ce dont on a besoin. Dans ce cas, il n'y a plus de monopole. On peut donc conserver le contrôle de notre système d'information.

Par ailleurs, la possibilité d'étudier et de modifier le logiciel autorise la réappropriation par ses utilisateurs. En effet, ce sont souvent les utilisateurs finaux les mieux placés pour introduire des fonctionnalités innovantes. En cela le libre s'inscrit dans la continuité des pratiques « hackers » qui font éloge de la « bidouille », de la ré-appropriation.

Le libre est un enjeu de société parce qu'il y a de l'informatique partout. L'informatique libre devient un pré-requis nécessaire à l'exercice des libertés fondamentales.

On peut reprendre les trois concepts : Liberté, égalité, fraternité.

  • Liberté : chaque utilisateur peut contrôler le fonctionnement du logiciel.
  • Égalité : aucun utilisateur ne peut imposer ses choix aux autres.
  • Fraternité : le partage, la collaboration et la copie des logiciels est encouragée.

Les enjeux : fracture numérique, enjeux écologiques, enjeux micro et macro économiques, enjeu de sécurité informatique.

  • L'équipement logiciel est facilité à faible coût.
  • Le partage de la connaissance, et la volonté d'émanciper contribuent à réduire la fracture de la connaissance.
  • On évite l'obsolescence rapide des logiciels et matériels, d'où un intérêt écologique.
  • Pérennité des données, par l'utilisation de standards ouverts.
  • Pour l'intérêt économique, il faut sortir des monopoles et des rentes. Chaque fois qu'on achète un PC, on achète du Microsoft qui gagne ainsi des milliards. Et nous n'avons même pas de facture pour ce Microsoft (problème de vente liée).
  • Autour du libre on ne vend pas de la rente mais du service.
  • La collaboration est écologique et pas chère grâce au courriel.
  • Les logiciels privateurs espionnent de façon régulière, mais difficilement vérifiable.

Le libre s'inscrit dans la logique d'un bien commun, non excluable, non rival. C'est une économie de réseau : plus on utilise une technique, plus on l'améliore. Non seulement on ne perd pas à le partager, mais en plus on est gagnant.

Quatre formes notables de pollution du libre :

  • Les DRM (menottes numérique) sur le multimédia pour empêcher de le copier. Des lobbies énormes pour les DRM qui protègent les droits d'auteur. Si on essaie de les casser, on est passible de prison.
  • Informatique déloyale : vise à restreindre la liberté d'exécuter des logiciels « non autorisés ».
  • Les brevets : les logiciels sont donc protégés par le droit d'auteur mais des industriels souhaitent le remettre en cause au profit des brevets. En Europe cela ne se fait pas mais l'office européen des brevets accepte illégalement des brevets logiciels. Ces brevets sont invalides, mais ce n'est pas les petites entreprises ou les développeurs qui iront en justice pour dénoncer les brevets invalides.
  • Vente liée : Microsoft verrouille tous les fabricants et il est très difficile de se procurer un ordinateur sans payer de force Microsoft.

Sujets approchants le logiciel libre :

  • Internet s'est développé avec le libre et le libre fonctionne grâce à Internet.
  • Nous devons mener la bagarre contre les brevets, c'est aussi un combat pour la culture, le vivant, l'accès aux médicaments pour les pays pauvres et le partage de la connaissance en général.

L'intérêt du libre pour les associations c'est l'accès presque gratuit car il y a mutualisation à grande échelle. On fait du libre sans le savoir parfois. Avec les logiciels privateurs on exproprie ses connaissances car ils verrouillent le plus souvent les données. Le libre, aussi c'est une gouvernance ouverte, très décentralisée. C'est une architecture soupe et régulée. C'est un travail partagé, on invente des applications et se crée une communauté de développeurs autour d'un logiciel. Des clauses de licence comme le copyleft permettent de créer un pot commun de connaissance auquel chacun peut ajouter, sans jamais pouvoir soustraire quoi que ce soit.

Pour aller plus loin :

Sur le logiciel libre :

  • Vous trouverez sur cette page divers documents de sensibilisation au logiciel libre et aux formats ouverts, que vous pouvez utiliser pour promouvoir le logiciel libre : http://www.april.org/sensibilisation
  • Arguments en faveur du logiciel libre :
 http://wiki.april.org/w/Présenter_le_logiciel_libre
  • Les textes du catalogue libre :
 http://wiki.april.org/w/Catalogue_libre_:_les_enjeux_du_logiciel_libre
 http://wiki.april.org/w/Introduction_au_logiciel_libre_pour_le_Catalibre
  • La philosophie du projet GNU :
 http://www.gnu.org/philosophy/philosophy.fr.html

Des associations :


Du gestionnaire de contenu au bloc-notes en ligne, trois exemples de logiciels libres, par Vincent Calame.


Internet et la Toile permettent de mettre en place des outils de travail collaboratifs, c'est à dire des outils offrant la possibilité de travailler à distance sur un même texte. L'offre en logiciels libres est assez conséquente. Le point commun de ces logiciels est de permettre de saisir du contenu sans une grande compétence technique (certains demandent tout de même un petit apprentissage).

Les gestionnaires de contenu (en anglais CMS -- /Content Management System/), ce sont des logiciels destinés à produire un site web. Ils sont divisés en deux : la partie publique qui affiche les pages HTML suivant la charte graphique du site et la partie privée d'administration du site qui permet de modifier le contenu à l'aide de formulaires. Des compétences techniques (graphisme, langage HTML) sont nécessaires pour la traduction du contenu saisi dans la partie privée en page visible par tous les internautes. On utilisera ce type de logiciel pour communiquer auprès du public. Un exemple de logiciel de gestion de contenu est Spip, très répandu dans les associations françaises : www.spip.net <http://www.spip.net/>.

Les wikis : ils sont également accessibles aux internautes mais ils offrent moins de possibilité de mise en forme. Leur objectif est de faciliter la production de textes avec le suivi de l'évolution des versions. Dans une association, on utilisera le wiki pour la vie interne (compte-rendus de réunion, par exemple). Le wiki le plus connu est Wikipédia, il utilise le logiciel libre MediaWiki : www.mediawiki.fr <http://www.mediawiki.fr/>)

Les blocs-notes en ligne : derniers nés dans la famille, les blocs-notes en ligne sont destinés au travail interne, l'accès s'y faisant souvent par invitation. Comme les wikis, ils gardent trace de l'historique mais leur but est de mettre en évidence les contributions de chacun. Surtout, ils permettent la saisie en simultané avec pour certains des options de clavardage. Le logiciel libre qui a le vent en poupe est Etherpad : http://etherpad.org/. --