Différences entre les versions de « Conf Richard Stallman Poitiers mars 2013 »

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Est-ce qu'il y a de l'eau ? Oui mais c'est de l'eau bouillante ! Est-ce qu'il y a de l'eau pour tuer les organisateurs des syndicats en Guatemala et Colombie ?
 
Est-ce qu'il y a de l'eau ? Oui mais c'est de l'eau bouillante ! Est-ce qu'il y a de l'eau pour tuer les organisateurs des syndicats en Guatemala et Colombie ?
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'''Intervenante :''' Je vais chercher de l'eau froide.
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'''Richard Stallman :''' Merci. Un programme privateur génère un système de colonisation numérique et comme tous les systèmes coloniaux, ce système maintient le peuple colonisé divisé et impuissant. Divisé parce qu'il est interdit d'en distribuer des copies et impuissant parce que les utilisateurs ne disposent pas du code source du programme et par conséquent ils ne peuvent pas le changer ni même étudier ce qu'il leur fait vraiment. Et d'habitude les programmes privateurs ont des fonctionnalités malveillantes, dont je dirai horripus dans quelques minutes.
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Donc le mouvement libre dit que tout logiciel doit être libre, mais ce que je viens de dire est très général. Le programme doit respecter les droits de l'homme, la liberté et communauté de l'utilisateur qu'est-ce que ça veut dire spécifiquement. Il y a quatre libertés essentielles qui définissent le logiciel libre. Un programme est libre s'il vient avec les quatre libertés.
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La liberté 0 est celle d'exécuter le programme comme tu veux pour faire n'importe quoi dans n'importe quelle activité de la vie.
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Le liberté numéro 1 est celle d'étudier le code source du programme et de le changer pour que le programme fasse ton informatique comme tu veux.
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La liberté numéro 2 est celle d'aider les autres, c'est-à-dire la liberté d'en diffuser des copies exactes quand tu veux.
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Et la liberté numéro 3 est celle d'aider la communauté, de contribuer à la communauté, c'est-à-dire de diffuser des copies de tes versions modifiées quand tu veux.
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Avec ces 4 libertés, le programme est libre parce que son système social de diffusion et de développement est un système éthique qui respecte les droits de l'Homme de ses utilisateurs. Mais si une de ces libertés est absente ou pas suffisante en ce cas le programme est privateur parce qu'il impose un système social pas éthique à ses utilisateurs. Pour que ces libertés soient suffisantes, elles doivent s'appliquer à n'importe quelle activité de la vie, mais il faut noter qu'aucune de ces libertés n'est obligatoire. Par exemple avec la liberté 0 tu es libre d’exécuter le programme comme tu veux mais ce n'est pas obligatoire ; si tu es masochiste tu peux l'exécuter comme tu ne veux pas et tu as aussi l'option de ne pas l’exécuter.
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Avec la liberté numéro 1 tu es libre d'étudier et de changer le code source mais ce n'est pas obligatoire. Tu as aussi l'option de recevoir le programme et de l'exécuter sans rien regarder.
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Avec la liberté numéro 2 tu es libre de faire et distribuer ou vendre ou donner des copies mais ce n'est pas obligatoire. Tu peux le faire quand tu veux mais nous n'exigeons jamais que tu le fasses.
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Et avec la liberté numéro 3 si tu as fait une version modifiée tu peux en distribuer des copies, mais ce n'est pas obligatoire. Tu as aussi l'option d'utiliser cette version modifiée dans ta vie privée sans en distribuer des copies.
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Maintenant tu vois que la distinction entre logiciel libre et privateur n'est pas une distinction technique. Il ne s'agit pas des fonctionnalités du programme, pas directement. Il ne s'agit pas de comment fonctionne le code du programme. Il ne s'agit pas de comment a été écrit le code du programme. Ce sont des questions techniques. Cette distinction entre libre et privateur est une distinction éthique, sociale et politique, donc plus importante que n'importe quelle distinction seulement technique.
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L'utilisation dans la société de programmes libres est du développement dans le sens social parce que n'importe quel programme incorpore des connaissances. Si le programme est libre les connaissances sont disponibles aux utilisateurs pour les comprendre, puis les utilisateurs peuvent faire de la maintenance du programme, l'adapter, l'étendre et ils peuvent aussi utiliser leurs connaissances d'autre manière. Mais l’utilisation d'un programme privateur ne fait pas du développement social parce que c'est une forme de soumission à quelqu’un. C'est de la dépendance imposée vers quelqu'un, donc c'est un problème social. Il faut chercher à éliminer l'utilisation de ce programme privateur.
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Décrire un programme libre et le publier, l'offrir aux autres est une contribution à la société. Combien de contribution ? Ça dépend des détails. Si le programme fait beaucoup et le fait très bien, ça contribue beaucoup. S'il fait très peu et le fait mal ça contribue très peu. Mais au moins si le programme est libre, il est distribué de manière à pouvoir contribuer ce qu'il peut offrir. Mais développer un programme privateur ne contribue à rien parce que c'est l'essai de soumettre les autres. Il fait mal à la société. Le programme privateur en termes sociaux est un piège. S'il a des fonctionnalités commodes et attractives ce sont l’appât du piège. Donc paradoxalement, avoir des fonctionnalités attractives ne le rend pas meilleur mais plutôt plus dangereux. Donc si tu as le choix de développer un programme privateur ou ne rien faire, il faut ne rien faire parce que comme ça tu ne fais pas de mal à la société. Développer un programme privateur est faire mal au monde. Bien sûr dans la vie réelle probablement que tu auras d'autres options, pas seulement ces deux options. Mais quand il s’agit uniquement de ces deux options, développer du privateur ou ne rien faire, il faut ne rien faire. Et donc le but  du mouvement logiciel libre est que tous les programmes soient libres pour que tous leurs utilisateurs soient libres.
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Mais pourquoi ces quatre libertés sont-elles  essentielles ? Pourquoi définir le logiciel libre ainsi. Chaque liberté a sa raison.
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La liberté numéro 2 d'aider les autres, de redistribuer des copies exactes aux autres quand est essentielle pour des raisons fondamentales éthiques, c'est-à-dire pour pouvoir vivre une vie éthique de bon membre de ta communauté. Si tu utilises un programme sans liberté numéro 2 tu es danger de tomber dans un dilemme moral à n'importe quel moment. Quand un bon ami te demande une copie de ce programme, ouest-ce que tu feras ? Tu devras choisir entre deux maux : un mal est de lui donner une copie et rendre la licence du programme. L'autre mal est de lui nier une copie et suivre la licence du programme. Étant dans le dilemme tu dois choisir le moindre mal ce qui est de lui donner une copie et rendre la licence du programme. Mais pourquoi est-ce que ce mal est le moindre ? Parce que si tu es obligé de faire mal à quelqu'un, à l'un ou l'autre, il est moins mal de faire mal à celui qui le mérite parce qu'il a agi mal. Nous pouvons supposer que ton bon ami est un bon membre de ta communauté normalement mérite ta coopération. Mais le propriétaire du programme privateur non, parce qu'il a attaqué délibérément la solidarité sociale de ta communauté, ce qui veut dire agir très mal, donc si tu ne peux pas t'échapper de faire mal à ton bon ami ou au propriétaire, fais-le au propriétaire, mais que ce soit le moindre mal n'implique pas que ce soit bon. Il n'est jamais bon de faire un accord et le rompre, même dans les cas comme celui-ci où l'accord même est injuste et le suivre est pire que le rompre, néanmoins le rompre n'arrive pas à être bon. Et si tu lui donnes une copie qu'est-ce qu'il aura ? Il aura une copie pas autorisée d'un programme privateur. Quelque chose d'assez vile, presque aussi vile qu'une copie autorisée du même programme.C'est vile pour être privateur, donc quand tu as bien compris ce dilemme qu'est-ce que tu dois vraiment faire ? Tu dois l'éviter. Tu dois éviter de tomber dans le dilemme. Mais comment ? Je connais deux manières de le faire.  Une manière est de ne pas avoir d'amis. C'est le futur que les développeurs du privateur te proposent. En lieu d'amis tu peux avoir des amis Facebook !
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L'autre manière, ma manière est de ne pas avoir le programme, de le rejeter. Je rejette n'importe quel programme qui m'interdit de le partager avec vous. Si quelqu'un m'offre un programme sans liberté 2, bien que ce soit très utile, très commode, je lui dis que ma conscience ne me permet pas d'accepter ses conditions, donc je ne veux pas ce programme. C'est ce que tu dois lui dire aussi. Tu dois rejeter les programmes qui exigent de rompre la solidarité sociale de ta communauté.
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Il faut rejeter aussi les expressions de propagande de l'ennemi, comme d'appeler des pirates les gens qui partagent, parce que les pirates sont ceux qui attaquent les navires ce qui est très très bon, non, ce qui est très très mauvais, de temps en temps je dis le contraire de ce que je voulais dire par une erreur mentale, attaquer les navires est mauvais, mais partager est bon, donc il ne faut pas les appeler par le même nom. Par conséquent quand les gens me demandent ce que je pense de la piraterie, je dis attaquer les navires est très très mauvais. Et s'ils me demandent ce que je pense de la piraterie du ciné, je dis que j'aimais assez bien le premier « Pirate des Caraïbes », c'est-à-dire que je cherche une manière très visible et rigolote pour rejeter leur signification de propagande de l'expression. Maintenant tu comprends qu'il ne faut pas répéter la propagande de l'ennemi, parce que comme ça tu aides l'ennemi. Il faut rejeter leurs mots avec leurs significations et leurs préjugés injustes. Voici la raison pour la liberté numéro 2, de redistribuer des copies exactes quand tu veux, essentielle pour des raisons fondamentales éthiques.
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Mais la liberté 0 d’exécuter le programme comme tu veux est essentielle pour d'autres raisons, pour que tu aies le contrôle de ton informatique à toi. Évidemment tu dois pouvoir exécuter le programme comme tu veux, mais il y a des programmes privateurs qui nient par leur licence même cette liberté

Version du 10 avril 2013 à 18:23

Transcriptions

Lien vers la vidéo [1]

00' Marie-Odile

Majdi Khoudeir, directeur de l'IUT de Poitiers : Il est temps de présenter Richard Stallman, notre invité aujourd'hui, mais il m'a demandé de faire extrêmement court pour avoir tout le temps de vous expliquer sa philosophie pour le logiciel libre, donc je vais faire très court, 3 mots, système d'exploitation libre, logiciel libre, vision humaniste de l'exploitation de logiciels libres... monsieur Richard Stallman

Applaudissements.

Richard Stallman : Bonjour. En premier deux conditions ou deux choses que je vous prie. Premièrement ne pas mettre des photos de moi sur Facebook. ! Jamais ! Parce que Facebook est un moteur de surveillance qui surveille ses utilisateurs et ses non utilisateurs. Si vous mettez la photo de quelqu'un sur Facebook, vous donnez à Facebook une opportunité de plus pour le surveiller. Je ne veux pas que Facebook ait le moyen de me surveiller donc prière de ne jamais mettre des photos de moi sur FaceBook.

L'autre c'est si vous enregistrez cette conférence et que vous voulez en distribuer des copies uniquement dans les formats org ou webm. Jamais dans mpeg quoi que ce soit parce que ce sont des formats brevetés, jamais en Flash, donc pas en Youtube, et jamais dans win player ou Windows Media Player ou Quicktime parce que ces systèmes utilisent des formats secrets ou inaccessibles au logiciel libre. Et sur les copies mettez la licence Creative Commons non dérivée parce que c'est une présentation de mon point de vue personnel.

2'53

Je peux présenter le logiciel libre en trois mots : liberté, égalité, fraternité. Liberté parce que le logiciel libre respecte la liberté de ses utilisateurs ; égalité parce que tous les utilisateurs possèdent les mêmes droits et à travers le logiciel libre personne n'a de pouvoir sur personne ; et fraternité parce qu nous encourageons la coopération entre les utilisateurs. Donc c'est une question de liberté et communauté et pas de la gratuité. Le prix d'une copie, s'il y en a, est un détail secondaire pas vraiment important. Mais que la copie respecte votre liberté, ça c'est l'important, sans ça le programme est injuste. Un programme qui n'est pas libre est appelé privateur parce qu'il prive de la liberté à celui qui l'utilise. Donc un programme privateur génère un système de pouvoir injuste du propriétaire sur les utilisateurs. Le programme privateur est un joug.

Est-ce qu'il y a de l'eau ? Oui mais c'est de l'eau bouillante ! Est-ce qu'il y a de l'eau pour tuer les organisateurs des syndicats en Guatemala et Colombie ?

Intervenante : Je vais chercher de l'eau froide.

Richard Stallman : Merci. Un programme privateur génère un système de colonisation numérique et comme tous les systèmes coloniaux, ce système maintient le peuple colonisé divisé et impuissant. Divisé parce qu'il est interdit d'en distribuer des copies et impuissant parce que les utilisateurs ne disposent pas du code source du programme et par conséquent ils ne peuvent pas le changer ni même étudier ce qu'il leur fait vraiment. Et d'habitude les programmes privateurs ont des fonctionnalités malveillantes, dont je dirai horripus dans quelques minutes.

Donc le mouvement libre dit que tout logiciel doit être libre, mais ce que je viens de dire est très général. Le programme doit respecter les droits de l'homme, la liberté et communauté de l'utilisateur qu'est-ce que ça veut dire spécifiquement. Il y a quatre libertés essentielles qui définissent le logiciel libre. Un programme est libre s'il vient avec les quatre libertés.

La liberté 0 est celle d'exécuter le programme comme tu veux pour faire n'importe quoi dans n'importe quelle activité de la vie.

Le liberté numéro 1 est celle d'étudier le code source du programme et de le changer pour que le programme fasse ton informatique comme tu veux.

La liberté numéro 2 est celle d'aider les autres, c'est-à-dire la liberté d'en diffuser des copies exactes quand tu veux.

Et la liberté numéro 3 est celle d'aider la communauté, de contribuer à la communauté, c'est-à-dire de diffuser des copies de tes versions modifiées quand tu veux.

Avec ces 4 libertés, le programme est libre parce que son système social de diffusion et de développement est un système éthique qui respecte les droits de l'Homme de ses utilisateurs. Mais si une de ces libertés est absente ou pas suffisante en ce cas le programme est privateur parce qu'il impose un système social pas éthique à ses utilisateurs. Pour que ces libertés soient suffisantes, elles doivent s'appliquer à n'importe quelle activité de la vie, mais il faut noter qu'aucune de ces libertés n'est obligatoire. Par exemple avec la liberté 0 tu es libre d’exécuter le programme comme tu veux mais ce n'est pas obligatoire ; si tu es masochiste tu peux l'exécuter comme tu ne veux pas et tu as aussi l'option de ne pas l’exécuter.

Avec la liberté numéro 1 tu es libre d'étudier et de changer le code source mais ce n'est pas obligatoire. Tu as aussi l'option de recevoir le programme et de l'exécuter sans rien regarder.

Avec la liberté numéro 2 tu es libre de faire et distribuer ou vendre ou donner des copies mais ce n'est pas obligatoire. Tu peux le faire quand tu veux mais nous n'exigeons jamais que tu le fasses.

Et avec la liberté numéro 3 si tu as fait une version modifiée tu peux en distribuer des copies, mais ce n'est pas obligatoire. Tu as aussi l'option d'utiliser cette version modifiée dans ta vie privée sans en distribuer des copies.

Maintenant tu vois que la distinction entre logiciel libre et privateur n'est pas une distinction technique. Il ne s'agit pas des fonctionnalités du programme, pas directement. Il ne s'agit pas de comment fonctionne le code du programme. Il ne s'agit pas de comment a été écrit le code du programme. Ce sont des questions techniques. Cette distinction entre libre et privateur est une distinction éthique, sociale et politique, donc plus importante que n'importe quelle distinction seulement technique.

L'utilisation dans la société de programmes libres est du développement dans le sens social parce que n'importe quel programme incorpore des connaissances. Si le programme est libre les connaissances sont disponibles aux utilisateurs pour les comprendre, puis les utilisateurs peuvent faire de la maintenance du programme, l'adapter, l'étendre et ils peuvent aussi utiliser leurs connaissances d'autre manière. Mais l’utilisation d'un programme privateur ne fait pas du développement social parce que c'est une forme de soumission à quelqu’un. C'est de la dépendance imposée vers quelqu'un, donc c'est un problème social. Il faut chercher à éliminer l'utilisation de ce programme privateur. Décrire un programme libre et le publier, l'offrir aux autres est une contribution à la société. Combien de contribution ? Ça dépend des détails. Si le programme fait beaucoup et le fait très bien, ça contribue beaucoup. S'il fait très peu et le fait mal ça contribue très peu. Mais au moins si le programme est libre, il est distribué de manière à pouvoir contribuer ce qu'il peut offrir. Mais développer un programme privateur ne contribue à rien parce que c'est l'essai de soumettre les autres. Il fait mal à la société. Le programme privateur en termes sociaux est un piège. S'il a des fonctionnalités commodes et attractives ce sont l’appât du piège. Donc paradoxalement, avoir des fonctionnalités attractives ne le rend pas meilleur mais plutôt plus dangereux. Donc si tu as le choix de développer un programme privateur ou ne rien faire, il faut ne rien faire parce que comme ça tu ne fais pas de mal à la société. Développer un programme privateur est faire mal au monde. Bien sûr dans la vie réelle probablement que tu auras d'autres options, pas seulement ces deux options. Mais quand il s’agit uniquement de ces deux options, développer du privateur ou ne rien faire, il faut ne rien faire. Et donc le but du mouvement logiciel libre est que tous les programmes soient libres pour que tous leurs utilisateurs soient libres.

Mais pourquoi ces quatre libertés sont-elles essentielles ? Pourquoi définir le logiciel libre ainsi. Chaque liberté a sa raison.

14'50

La liberté numéro 2 d'aider les autres, de redistribuer des copies exactes aux autres quand est essentielle pour des raisons fondamentales éthiques, c'est-à-dire pour pouvoir vivre une vie éthique de bon membre de ta communauté. Si tu utilises un programme sans liberté numéro 2 tu es danger de tomber dans un dilemme moral à n'importe quel moment. Quand un bon ami te demande une copie de ce programme, ouest-ce que tu feras ? Tu devras choisir entre deux maux : un mal est de lui donner une copie et rendre la licence du programme. L'autre mal est de lui nier une copie et suivre la licence du programme. Étant dans le dilemme tu dois choisir le moindre mal ce qui est de lui donner une copie et rendre la licence du programme. Mais pourquoi est-ce que ce mal est le moindre ? Parce que si tu es obligé de faire mal à quelqu'un, à l'un ou l'autre, il est moins mal de faire mal à celui qui le mérite parce qu'il a agi mal. Nous pouvons supposer que ton bon ami est un bon membre de ta communauté normalement mérite ta coopération. Mais le propriétaire du programme privateur non, parce qu'il a attaqué délibérément la solidarité sociale de ta communauté, ce qui veut dire agir très mal, donc si tu ne peux pas t'échapper de faire mal à ton bon ami ou au propriétaire, fais-le au propriétaire, mais que ce soit le moindre mal n'implique pas que ce soit bon. Il n'est jamais bon de faire un accord et le rompre, même dans les cas comme celui-ci où l'accord même est injuste et le suivre est pire que le rompre, néanmoins le rompre n'arrive pas à être bon. Et si tu lui donnes une copie qu'est-ce qu'il aura ? Il aura une copie pas autorisée d'un programme privateur. Quelque chose d'assez vile, presque aussi vile qu'une copie autorisée du même programme.C'est vile pour être privateur, donc quand tu as bien compris ce dilemme qu'est-ce que tu dois vraiment faire ? Tu dois l'éviter. Tu dois éviter de tomber dans le dilemme. Mais comment ? Je connais deux manières de le faire. Une manière est de ne pas avoir d'amis. C'est le futur que les développeurs du privateur te proposent. En lieu d'amis tu peux avoir des amis Facebook !

L'autre manière, ma manière est de ne pas avoir le programme, de le rejeter. Je rejette n'importe quel programme qui m'interdit de le partager avec vous. Si quelqu'un m'offre un programme sans liberté 2, bien que ce soit très utile, très commode, je lui dis que ma conscience ne me permet pas d'accepter ses conditions, donc je ne veux pas ce programme. C'est ce que tu dois lui dire aussi. Tu dois rejeter les programmes qui exigent de rompre la solidarité sociale de ta communauté.

Il faut rejeter aussi les expressions de propagande de l'ennemi, comme d'appeler des pirates les gens qui partagent, parce que les pirates sont ceux qui attaquent les navires ce qui est très très bon, non, ce qui est très très mauvais, de temps en temps je dis le contraire de ce que je voulais dire par une erreur mentale, attaquer les navires est mauvais, mais partager est bon, donc il ne faut pas les appeler par le même nom. Par conséquent quand les gens me demandent ce que je pense de la piraterie, je dis attaquer les navires est très très mauvais. Et s'ils me demandent ce que je pense de la piraterie du ciné, je dis que j'aimais assez bien le premier « Pirate des Caraïbes », c'est-à-dire que je cherche une manière très visible et rigolote pour rejeter leur signification de propagande de l'expression. Maintenant tu comprends qu'il ne faut pas répéter la propagande de l'ennemi, parce que comme ça tu aides l'ennemi. Il faut rejeter leurs mots avec leurs significations et leurs préjugés injustes. Voici la raison pour la liberté numéro 2, de redistribuer des copies exactes quand tu veux, essentielle pour des raisons fondamentales éthiques.

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Mais la liberté 0 d’exécuter le programme comme tu veux est essentielle pour d'autres raisons, pour que tu aies le contrôle de ton informatique à toi. Évidemment tu dois pouvoir exécuter le programme comme tu veux, mais il y a des programmes privateurs qui nient par leur licence même cette liberté