Catalogue libre : les enjeux du logiciel libre

De April MediaWiki
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Le logiciel libre, un enjeu de société

Que ce soit pour regarder vos photos de voyage, téléphoner ou encore enregistrer un film, un nombre croissant d'actions quotidiennes nécessite d'utiliser des ordinateurs.

L'informatique a, de fait, envahi la totalité de notre monde moderne. Vous pourriez d'ailleurs trouver des ordinateurs là où vous ne les attendez pas. Il y en a chez vous plus que vous ne l'imaginez. Cachés dans les lecteurs DVD, les téléphones, et les modems Internet, les microprocesseurs sont désormais partout.

Le logiciel fait tourner les machines, qui font tourner le monde

Or, au delà des apparences physiques, ces machines sont en fait très similaires : elle sont capables de réaliser toutes les opérations de traitement que l'on puisse leur décrire. Ces traitements, ou procédures, définissent le comportement de la machine et constituent ce qu'on appelle le logiciel.

Le logiciel est à lui seul ce qui détermine la façon dont vos machines se comportent, et qui détermine les fonctionnalités offertes par vos ordinateurs. Les logiciels étant alors devenus si importants au quotidien, on peut se demander qui les écrit et les contrôle, et à quelle fin. S'agit-il de servir l'utilisateur du logiciel ou son commanditaire ? Car c'est le logiciel qui déterminera si vos photos doivent s'afficher en qualité dégradée ou en pleine résolution ; c'est encore le logiciel qui décidera si votre « Internet » mobile vous permettra de télécharger de la musique ; enfin, c'est toujours le logiciel qui contrôlera votre capacité à enregistrer un film ou à zapper une publicité.

Au cours des années 80, Richard Stallman (fondateur de la Fondation pour le logiciel libre), a proposé qu'il revenait à l'utilisateur du logiciel d'exercer ce contrôle. C'est en fait la seule manière de garantir aux utilisateurs les valeurs fondatrices de notre société : liberté, égalité, fraternité.

Le logiciel appartient au monde des idées

Nous sommes habitués à penser dans un monde matériel. Or, il est généralement inadapté de comparer le monde matériel avec celui du logiciel, virtuel. C'est souvent de cet artifice que les abus de privation sont justifiés. Dans le monde matériel, imaginons que vous achetiez un objet, par exemple un livre. Vous jouissez intégralement de sa propriété : Il peut être utilisé pour tout usage, même s'il s'agit de caler un meuble ! Il peut être annoté ; il peut aussi bien être prêté ou vendu, sans restriction ; et peut être analysé dans ses moindres détails.

Les logiciels libres donnent à tous l'opportunité d'échanger, et ainsi, construire ensemble le monde de demain.

Dans le monde du logiciel, il en est généralement tout autre. Ainsi, ce que vous achetez n'est généralement pas le logiciel, mais uniquement le droit de l'utiliser. Ce droit est conféré par l'auteur du logiciel, au travers d'une licence. Ceci constitue une différence fondamentale entre logiciel et matériel : le logiciel n'appartient pas à celui qui le paye mais à celui qui l'écrit. Ce n'est donc pas naturellement la personne qui achète le logiciel qui jouit de sa propriété.

Division, et impuissance

En conséquence, un logiciel qui n'offre pas un minimum de libertés à ses utilisateurs au travers de sa licence finit toujours par placer ceux-ci dans une position inconfortable de division et d'impuissance.

Lorsque vous utilisez un logiciel qui vous prive de vos libertés, vous êtes condamnés à subir les décisions de l'éditeur du logiciel. Si un éditeur décide donc de supprimer une fonctionnalité qui vous est utile, vous êtes contraints d'accepter son choix.

De la même façon, si vous êtes affectés par un dysfonctionnement du logiciel, vous êtes dans l'impossibilité de corriger le problème, sauf à convaincre son auteur de le faire.

On interdit toute coopération entre personnes

Enfin, lorsque vous utilisez différentes versions d'un logiciel, elles sont généralement incapables de communiquer entre elles, on dit qu'elles posent des problèmes d'interopérabilité. Or, ce problème est important, car il empêche une saine concurrence de s'établir entre les différents éditeurs. Alors en situation de monopole, les éditeurs peuvent souvent dicter les règles comme bon leur semble. C'est pourquoi l'accès à la recette du logiciel est si importante : elle permet de ne pas reposer son avenir sur un unique auteur.

Une solution : le logiciel libre

Une autre particularité fondamentale liée au logiciel est la notion de non rivalité : un logiciel peut être dupliqué et partagé à l'infini, sans manquer à personne. Alors que dans le cas d'un objet comme le livre, si quelqu'un devait vous le prendre, vous en seriez dépossédé. Dans ces conditions, pourquoi interdire aux utilisateurs le droit d'échanger et copier les logiciels ?

Ce droit d'échanger les logiciels est en effet très important pour la collaboration des utilisateurs. Supposons par exemple qu'un ami vous demande une copie de votre logiciel. Quelle serait votre réaction : rompre votre amitié en refusant la copie, ou rompre avec un contrat de licence abusif ?

Comme toutes les personnes qui ont du respect pour leurs amis, votre choix sera probablement de faire la copie, et de ce fait innocent, rompre la licence.

La solution à ces problèmes se trouve au sein du mouvement du logiciel libre. Avec le choix d'un logiciel, libre d'être exécuté pour tous les usages, libre d'être modifié, amélioré, et adapté à ses besoins. Et surtout, avec le choix d'un logiciel libre d'être partagé.

À l'ère d'Internet, ces choix sont déterminants pour l'avenir de notre société, et il nous revient de faire le choix d'une société ouverte à tous. C'est ce choix que vous affirmez, lorsque vous utilisez et partagez des logiciels libres.