Émission Libre à vous ! sur Cause Commune du 6 fevrier 2024

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Titre : Émission Libre à vous ! diffusée mardi 6 février 2024 sur radio Cause Commune

Intervenant·e·s : Jean-Christophe Becquet - Bastien Le Querrec - Sylvestre Ledru - Eva Vocz - Étienne Gonnu - Julie Chaumard à la régie

Lieu : Radio Cause Commune

Date : 6 février 2024

Durée : 1 h 30 min

Podcast PROVISOIRE

Page de présentation de l'émission

Licence de la transcription : Verbatim

Illustration : Déjà prévue

NB : Transcription réalisée par nos soins, fidèle aux propos des intervenant·e·s mais rendant le discours fluide.
Les positions exprimées sont celles des personnes qui interviennent et ne rejoignent pas nécessairement celles de l'April, qui ne sera en aucun cas tenue responsable de leurs propos.

Transcription

Voix off : Libre à vous !, l’émission pour comprendre et agir avec l’April, l’association de promotion et de défense du logiciel libre.

Étienne Gonnu : Bonjour à toutes. Bonjour à tous.
Le projet de loi sécuriser et réguler l’espace numérique, SREN, connaîtra peut-être prochainement une nouvelle étape décisive. Occasion de vous proposer de réécouter notre sujet long du 7 novembre dernier qui y était consacré. Également au programme DTPR, un standard libre pour expliciter la présence des capteurs de l’espace public. Et aussi le piège Microsoft. Nous allons parler de tout cela dans l’émission du jour.

Soyez les bienvenus pour cette nouvelle édition de Libre à vous !, l’émission qui vous raconte les libertés informatiques, proposée par l’April, l’association de promotion et de défense du logiciel libre.
Je suis Étienne Gonnu, chargé de mission affaires publiques pour l’April.

Le site web de l’émission est libreavous.org. Vous pouvez y trouver une page consacrée à l’émission du jour avec tous les liens et références utiles et également les moyens de nous contacter. N’hésitez pas à nous faire des retours ou à nous poser toute question.

Nous sommes mardi 6 février 2024, nous diffusons en direct, mais vous écoutez peut-être une rediffusion ou un podcast.

À la réalisation de l’émission, Julie Chaumard. Salut Julie.

Julie Chaumard : Bonjour Étienne. Bonjour à tous.

Étienne Gonnu : Nous vous souhaitons une excellente écoute.

[Jingle]

Chronique « Pépites libres » de Jean-Christophe Becquet sur le DTPR, un standard libre pour expliciter la présence de capteurs dans l’espace public

Étienne Gonnu : Pour bien commencer, nous allons justement commencer par une nouvelle pépite libre. Jean-Christophe Becquet, vice-président de l'April, nous présente une ressource sous licence libre, texte, image, vidéo, ou base de données, sélectionnée pour son intérêt artistique, pédagogique, insolite, utile. Les auteurs et autrices de ces pépites ont choisi de mettre l'accent sur les libertés accordées à leur public, parfois avec la complicité du chroniqueur.
Salut Jean-Christophe.

Jean-Christophe Becquet : Bonjour.

Étienne Gonnu : Si j'ai bien compris, tu vas nous parler du DTPR. Je dois bien avouer n'en avoir jamais entendu parler. De quoi s'agit-il ?

Jean-Christophe Becquet : DTPR est l’acronyme de Digital Trust for Places and Routines que l'on pourrait traduire par « Transparence numérique dans le domaine public ». Il s'agit d'un standard, constitué de pictogrammes destinés à indiquer et expliciter la présence de capteurs dans nos espaces quotidiens.

En effet, des capteurs d’une grande diversité sont aujourd'hui installés dans nos villes. Souvent discrets, ils peuvent être situés en haut d’un mât, fixés à un bâtiment ou enfouis dans le sol. Citons, par exemple, le comptage des flux de mobilité pour la régulation de la signalisation routière, la gestion du stationnement, l'optimisation de la collecte des déchets, la programmation de l’éclairage public, l’ajustement de l’arrosage des espaces verts en fonction des conditions météorologiques… Sans oublier les très nombreuses caméras, j'en parlais dans ma chronique « Pépites libres », « Surveillance under Surveillance - documenter les caméras avec OpenStreetMap », en février 2022.

Concrètement, DTPR consiste à installer à proximité des capteurs des panneaux présentant différents pictogrammes qui permettent d’accéder à des explications sur l'utilisation des données. Les icônes renseignent sur le rôle de chaque équipement, le type de technologie, les données recueillies, leur traitement, leur stockage et leur conservation. L’objectif est d’aboutir à un jeu d’icônes standard et compréhensible par tous et toutes. Les pictogrammes, le guide d'utilisation et la taxonomie DTPR sont disponibles sous licence libre Creative Commons By. Les visuels s'inspirent de la collection Material Icons, de Google, sous licence Apache 2.0.

En France, l'agglomération Angers Loire Métropole participe à une expérimentation de transparence numérique basée sur le standard DTPR. Des panneaux et des pictogrammes ont été installés sur la place de la Fraternité, un espace public de 7200 m2 à Angers. Des enquêteurs ont mené des entretiens sur site. Ces sondages, complétés par des questionnaires en ligne, devraient permettre de mieux comprendre la perception qu’ont les usagers des dispositifs technologiques présents dans la ville. Les résultats de ces études serviront à mieux connaître les attentes des citoyens en matière de transparence et d’information et d’améliorer encore la signalétique.

Je trouve que l’effort transparence et de pédagogie porté par la démarche DTPR rejoint les objectifs d’émancipation et d’encapacitation de l’éducation populaire. Ces valeurs, appliquées à des outils techniques, font écho au mouvement du logiciel libre. DTPR donne à chacun et chacune la possibilité de percevoir et de comprendre la place des capteurs dans ses espaces de vie quotidiens. Il stimule notre curiosité et encourage à adopter une posture critique. J’ai envie de dire qu’il s’agit d’un premier pas vers une délibération citoyenne autour de la technologie dans l’espace public. Il invite à porter un regard politique, au sens noble du terme, sur les outils autour de nous.

En conclusion, je reprendrai à mon compte, une citation d’Hubert Beroche dans l’émission Parlez-moi d'IA du 3 février dernier sur Cause Commune : « Il faudrait essayer d’urbaniser la technologie plutôt que de rendre smart la ville ».

Étienne Gonnu : Merci pour cette nouvelle pépite, Jean-Christophe. Je découvre et j'aime beaucoup cette citation, je vais même la noter. Moi qui ai une tendance à trouver que ces smart cities, comme on les appelle effectivement, sont avant tout une source d'aliénation de nos propres espaces de vie, je trouve cette initiative que tu nous présentes, DTPR, extrêmement intéressante. Je te remercie vraiment pour cette nouvelle pépite et de l'avoir partagée avec nous.

Jean-Christophe Becquet : Toutes les références se trouvent sur la page de l'émission, la documentation et les icônes DTPR, et également les liens vers l'émission Parlez-moi d’IA du 3 février que j'ai citée, dans laquelle Hubert Beroche raconte effectivement plein de choses intéressantes sur cette notion de ville dite smart, ou intelligente, avec un regard critique intéressant et bienvenu.

Étienne Gonnu : Super. Sur libreavous.org, sur la page de l'émission, donc /199, vous retrouvez toutes ces références et je vous invite vraiment à creuser, c'est effectivement très intéressant.
Merci beaucoup, Jean-Christophe, et je te dis au mois prochain pour une nouvelle pépite.

Jean-Christophe Becquet : Ça marche. Bonne fin de l'émission. À très bientôt. Au revoir.

Étienne Gonnu : Merci à toi.
Nous allons à présent faire une pause musicale.

[Virgule musicale]

Étienne Gonnu : Après la pause musicale, nous réécouterons un échange sur le projet de loi sécuriser et réguler l'espace numérique. Avant cela, je vous propose d’écouter Hot Knives par Fog Lake. On se retrouve juste après. Belle journée à l’écoute de Cause Commune, la voix des possibles.

Pause musicale : Hot Knives par Fog Lake.

Voix off : Cause Commune, 93.1.

Étienne Gonnu : Nous venons d’écouter Hot Knives par Fog Lakea, disponible sous licence libre Creative Commons Attribution, CC By, qui permet la réutilisation, la modification, la diffusion, le partage de cette musique pour toute utilisation, y compris commerciale, à conduit à condition de créditer l'artiste et d'indiquer si des modifications ont été effectuées, ainsi qu'indiquer la licence, bien sûr.

[Jingle]

Étienne Gonnu : À présent, passons au sujet suivant.

[Virgule musicale]

Projet de loi « sécuriser et réguler l’espace numérique », ou SREN. Discussion suite au vote à l’Assemblée nationale avec La Quadrature du Net, Mozilla France et Act Up, des associations qui se sont mobilisées sur ce texte (rediffusion)

Étienne Gonnu : Nous allons poursuivre par notre sujet principal.