Émission Libre à vous ! du 7 décembre 2021 sur radio Cause Commune

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Titre : Émission Libre à vous ! diffusée mardi 7 décembre 2021 sur radio Cause Commune

Intervenant·e·s : jean-Christophe Becquet - Agnès Crepet - Gaël Duval - Frédéric Couchet - Lorette Costy - Laurent Costy - Étienne Gonnu - Isabella Vanni à la régie

Lieu : Radio Cause Commune

Date : 7 décembre 2021

Durée : 1 h 30 min

[URL Podcast PROVISOIRE de l'émission]

Références concernant l'émission

Licence de la transcription : Verbatim

Illustration : Déjà prévue

NB : transcription réalisée par nos soins, fidèle aux propos des intervenant·e·s mais rendant le discours fluide.
Les positions exprimées sont celles des personnes qui interviennent et ne rejoignent pas nécessairement celles de l'April, qui ne sera en aucun cas tenue responsable de leurs propos.

Transcription

Voix off : Libre à vous !, l’émission pour comprendre et agir avec l’April, l’association de promotion et de défense du logiciel libre.

Étienne Gonnu : Bonjour à toutes. Bonjour à tous.
Téléphonie mobile et libertés informatiques, c’est le sujet principal de l’émission du jour. Nous avions reçu, le 12 octobre dernier, Agnès Crepet, de Fairphone qui propose des téléphones durables, et Gaël Duval de /e/, un système d’exploitation libre pour mobile. Un bel échange qui ouvrent des perspectives sur un enjeu complexe et essentiel, réduire l’impact environnemental de nos équipements informatiques. Nous vous en proposons aujourd’hui la rediffusion.
Nous retrouverons également Jean-Christophe Becquet, en début d’émission, pour une nouvelle « Pépite libre » et Laurent et Lorette Costy continuent à explorer « la voie du Libre » et vous parlerons des moteurs de recherche.

Soyez les bienvenus pour cette nouvelle édition de Libre à vous !, l’émission qui vous raconte les libertés informatiques, proposée par l’April, l’association de promotion et de défense du logiciel libre.
Je suis Étienne Gonnu, en charge des affaires publiques pour l’April.

Le site web de l’émission est libreavous.org. Vous pouvez y trouver une page consacrée à l’émission du jour avec tous les liens et références utiles et également les moyens de nous contacter. N’hésitez pas à nous faire des retours ou nous poser toute question.

Nous sommes le 7 décembre 2021, nous diffusons en direct, mais vous écoutez peut-être une rediffusion ou un podcast.
À la réalisation de l’émission ma collègue Isa. Salut Isa.

Isabella Vanni : Salut.

Étienne Gonnu : Nous vous souhaitons une excellente écoute.

[Jingle]

Chronique « Pépites libres » de Jean-Christophe Becquet, vice-président de l’April, sur la formation Culture générale des données de Datactivist

Étienne Gonnu : Pour commencer cette émission, Jean-Christophe Becquet nous fait le plaisir d’une nouvelle « Pépite libre ».
Salut Jean-Christophe.

Jean-Christophe Becquet : Bonjour à tous. Bonjour à toutes.

Étienne Gonnu : Quelle nouvelle pépite as-tu trouvé pour nous ce mois-ci ?

Jean-Christophe Becquet : Je vais vous parler aujourd’hui de la formation Culture générale des données de Datactivist.
En effet, il y a 14 ans, le 7 décembre 2007, s'ouvrait la rencontre de Sebastopol. Pendant 2 jours des personnalités du Libre dont Tim O'Reilly, Aaron Swartz et Lawrence Lessig ont travaillé ensemble pour définir le concept de données publiques ouvertes. Un peu comme celui du logiciel libre, le mouvement de l'open data a mis beaucoup temps à se propager au-delà du cercle des premiers activistes. Mais, depuis quelques années, on peut observer que cette dynamique d'ouverture s’accélère et se propage à de nombreux aspects des politiques publiques. On peut citer, en France, la loi pour une République numérique en 2016, la loi d’orientation des mobilités qui a élargi, en 2019, les obligations d'ouverture de données relatives aux services de transport ou encore l'adoption, début 2021, de la licence ouverte pour les grandes bases de données géographiques gérées par l'IGN. J'en parlais dans ma chronique « Pépites libres » du mois de mars intitulée « IGN et OpenStreetMap, des données géographiques libres pour les territoires ».

La prise de conscience de la place des données dans tous les aspects de nos vies, fait naître des besoins de formation et de sensibilisation. C'est là qu'intervient la pépite du jour : une formation à la culture générale des données. Cette ressource est partagée sous licence libre Creative Commons By-SA par Datactivist, une SCOP qui a bâti son activité sur l'open data.

La formation Culture générale des données a été construite, au départ, pour des étudiants de Sciences Po. J'ai la conviction qu'elle concerne aujourd'hui un auditoire beaucoup plus large, qu'il s'agisse des élus et des personnes travaillant à tous les échelons du secteur public, mais aussi des responsables associatifs, des salariés d'entreprises et j'irai même plus loin, chacun et chacune d'entre nous tant les enjeux citoyens autour de l'open data sont actuels et importants.

La formation interroge la notion de donnée depuis la première tablette mésopotamienne jusqu'aux tableurs en passant par les cartes perforées. Elle met en lumière la mise en données du monde. Elle décrit les différents types de données selon leur nature, qualitatives ou structurées et leur source, capturées, dérivées ou produites en commun à travers des projets comme OpenStreetMap ou Open Food Facts. Elle présente l'écosystème des sources de données publiques. Elle donne des conseils pour la manipulation et la représentation de données. Elle rappelle les huit principes de l'open data issus de la rencontre de Sebastopol. Elle documente les modèles économiques autour des données. Elle précise le cadre juridique. Elle aborde enfin la science des données et la question des algorithmes. Bref, vous l'aurez compris, un programme très riche !

Sur le site du Plan d’action logiciels libres et communs numériques lancé le mois dernier par Amélie de Montchalin, ministre de la Transformation et de la Fonction publiques, lors du salon Open Source Experience 2021 à Paris, les administrations sont encouragées à « recourir et contribuer aux communs numériques » tels que Wikipédia, OpenStreetMap et Open Food Facts. Je vois là un signal très réjouissant, mais il faut bien comprendre que rien ne se passera sans un véritable développement des compétences sur le terrain. C'est pourquoi la formation Culture générale des données me semble si essentielle.
On peut citer aussi le Challenge Data, une initiative lancée par Sciences Po Saint-Germain en partenariat avec Datactivist pour accompagner des structures publiques dans leur démarche open data. Je pense que plus nous serons nombreux à partager nos expertises et plus la maîtrise de la donnée et les enjeux de son ouverture progresseront. Le monde proposé par le mouvement de l'open data, c'est plus de données ouvertes et une culture des données largement partagée. C'est un monde plus libre, par les données, pour les humains.

Étienne Gonnu : Très intéressant. Merci beaucoup Jean-Christophe pour cette pépite et pour ton analyse sur l’importance de ce savoir sur les données qui sont, effectivement, structurantes de notre société actuelle.
Je te dis au mois prochain

Jean-Christophe Becquet : Absolument. Au mois prochain, à l’année prochaine. Bonne fin d’émission pour aujourd’hui. Merci à bientôt.

Étienne Gonnu : Merci. Salut. À l’année prochaine.
Nous allons faire une pause musicale.

[Virgule musicale]

Étienne Gonnu : Pour cette première pause musicale, je vous propose d’écouter Side effects par Foglake. On se retrouve dans deux minutes. Une belle journée à l’écoute de Cause Commune, la voix des possibles.

Pause musicale : Side effects par Foglake.

Voix off : Cause Commune, 93.1.

Étienne Gonnu : Nous venons d’écouter Side effects par Foglake, disponible sous licence libre Creative libre Attribution, CC By. Un morceau que j’aime beaucoup, personnellement, et que Valentin, des Joyeux Pingouins en famille, avait commenté pour nous lors d’une émission spéciale Playlist de Libre à vous ! le 16 mars 2021. Il disait notamment, je vais le citer : «  Il y a quelque chose qui nous emporte. Il y a une espèce de discrétion, de subtilité qui est très agréable, qu’on retrouve aussi dans la voix, la voix qui est androgyne, mais qui est assez en retrait finalement, qui est aussi traitée avec un effet qui donne l’impression que la chanteuse chante un peu sous un haut-parleur. Malgré le fait qu’elle soit en retrait, on sent une vraie intensité dans sa voix, une vraie chaleur qui emporte encore plus. » Avis que je partage pleinement.

[Jingle]

Étienne Gonnu : Nous allons passer à notre sujet principal.

[Virgule musicale]

Téléphonie mobile et libertés avec Agnès Crepet de Fairphone (responsable de l’équipe informatique et de la longévité logicielle) et Gaël Duval fondateur de /e/. Rediffusion du sujet long de l’émission Libre à vous ! du 12 octobre 2021

Étienne Gonnu : Pour notre sujet principal nous vous proposons une rediffusion.
Le 12 octobre 2021 nous recevions Agnès Crepet de Fairphone et Gaël Duval de /e/, deux projets et entreprises qui inscrivent leur modèle dans celui d’une informatique qui se veut plus durable et plus libre et, quoi qu’il en soit, ont une approche diamétralement opposée au fonctionnement en silo des technologies privatrices de Google et Apple pour ne citer qu’eux. Un échange très intéressant animé par mon collègue Frédéric Couchet. On se retrouve juste après dans un peu moins d’une heure. Belle écoute sur Cause Commune, la voix des possibles

[Virgule sonore]

Cf : https://www.librealire.org/emission-libre-a-vous-diffusee-mardi-12-octobre-2021-sur-radio-cause-commune?var_mode=calcul#Telephonie-mobile-et-libertes-avec-Agnes-Crepet-de-Fairphone-responsable-nbsp

[Virgule sonore]

Étienne Gonnu : Nous venons d’écouter une rediffusion de notre sujet principal enregistré le 12 octobre 2021.
Nous sommes de retour en direct et vous retrouverez d’ores et déjà la transcription et le podcast de cette émission, transcription réalisée par la géniale Marie-Odile, j’en profite pour la saluer.
Peut-être que cet échange vous aura donné quelques idées pour un beau voire un très beau cadeau, à faire seul ou à plusieurs, cette fin d’années approchant.
Je vous propose maintenant de faire une courte pause musicale.

[Virgule musicale]

Étienne Gonnu : Nous allons parler d’écologie. La chanson à venir se penche sur la place des voitures et en particulier des 4X4 dans notre société. Je vous propose donc d’écouter 4x4 par Jean Bleu. On se retrouve juste après, toujours sur Cause Commune, la voix des possibles.

Pause musicale : 4x4 par Jean Bleu.

Étienne Gonnu : Nous venons d’écouter 4x4 par Jean Bleu, disponible sous licence libre Creative Commons Partage dans les mêmes conditions, CC By SA.

[Jingle]

Étienne Gonnu : Je suis Étienne Gonnu. Nous allons passer au sujet suivant.

[Virgule musicale]

Chronique « À cœur vaillant, la voie est libre », de Laurent et Lorette Costy, sur le thème des moteurs de recherche

Étienne Gonnu : Pour notre dernier sujet, Laurent et lorette Costy nous ont fait parvenir le dernier épisode de leur chronique « À cœur vaillant, la voie est libre » aujourd’hui sur le thème des moteurs de recherche. On les écoute et on se retrouve juste après toujours sur Cause Commune, la voix des possibles.

[Virgule sonore]

Laurent Costy : Hello Lorette, aujourd’hui, on va parler moteurs !

Lorette Costy : Papi en a plein son garage ! Il lui reste aussi une boîte de vitesse de 4L. C’est sûr, elle est ancienne parce qu’il n’y avait que 4 rapports à cette époque ! Ça c’était de la vraie mécanique ! Pas comme ces abrutis de constructeurs qui sont capables d’installer des haut-parleurs pour augmenter le bruit des pots d’échappement et faire croire qu’on en a une plus grosse…

Laurent Costy : …de voiture. Oui, j’ai lu ça aussi dans les CheckNews du journal Libération. J’ai ressenti un effroi profond et, à la fin de l’article, j’ai même perdu un bout de cerveau et un jour de ma vie. Une preuve absolument magnifique que la connerie est infinie contrairement à nos ressources terrestres !

Lorette Costy : Eh oui ! Du coup, si on inventait tous les deux une centrale alimentée par la connerie, crois-moi, on résoudrait les problèmes énergétiques pour la Planète pendant très longtemps !

Laurent Costy : Mais en voilà une bonne idée ! Je m’attelle à la tâche dès la fin de cette chronique. Et si on trouve quelque chose, on fait comme Didier Pittet, médecin suisse, qui a développé la formule du gel hydroalcoolique dans les années 90. On fait don de l’invention pour qu’elle puisse se diffuser librement. En l’occurrence, il a donné la formule à l’Organisation mondiale de la santé. Merci à lui !

Lorette Costy : Oui, merci à lui ! Ça sauve des vies que de partager ! Mais je suppose que ce n’était pas pour me parler de santé et de mécanique automobile que tu m’as convoquée ! Ce n’est pas plutôt la mécanique de recherche sur le Web dont on doit parler ?

Laurent Costy : Effectivement, ne nous éparpillons pas et revenons à nos cheurnilles ! (Papillons – Cheurnilles).

Lorette Costy : Ouais. Il ne manque pas d’« r » ce jeu de mot. Par contre, je suis contente qu’il soit dans ta réplique !

Laurent Costy : Donc on va causer moteurs de recherche et essayer d’identifier ceux qui sont les moins pire quand on souhaite préserver sa vie privée sur le Web.

Lorette Costy : D’accord, je te propose un plan en 4 parties : comment ça marche, petit panorama des moteurs principaux, les trucs invisibles sur le Web qu’on dirait qu’ils n’y sont pas mais qui existent quand même et, pour conclure, quelques choix à opérer pour reprendre le contrôle.

Laurent Costy : J’adore les gens organisés comme toi ! Allons-y sur le comment qu’ça marche. Les structures qui offrent un service de recherche utilisent des programmes appelés crawlers, user agents, bots ou encore spiders. Ces logiciels sont conçus pour visiter des pages Web et copier les informations qui s’y trouvent pour consolider et mettre à jour un index, autrement dit un gros catalogue. Ces user agents que, à titre personnel, j’aurais bien appelé « arpenteurs » si on m’avait posé la question, se déplacent de lien hypertexte en lien hypertexte et cartographient les liens qui existent entre les pages.

Lorette Costy : C’est donc cet index, ce catalogue, qui est interrogé lorsque je fais une recherche ? Et, si je comprends bien, plus de liens renvoient vers une page, plus cette page sera suggérée comme réponse sur un thème donné ?

Laurent Costy : Oui, c’est ce que Google appelle le PageRank. Mais, pour bien répondre à une question, il est important de connaître le contexte sinon, on répond « moteur de 4L » au lieu de « moteur de recherche ». Outre ce classement, Google utilise aussi ce qu’il sait de toi et continue, au passage, évidemment, à collecter des données pour en savoir toujours plus sur ta vie privée.

Lorette Costy : Bisque-gauffrette ! C’est donc pour ça que les moteurs de recherche qui respectent vraiment la vie privée sont bien moins efficaces 1 Parce qu’ils s’interdisent de contextualiser la recherche au-delà des seuls termes mentionnés !

Laurent Costy : Exactement. C’est donc à toi de choisir si tu veux continuer à alimenter un ogre déjà trop puissant qui te fera gagner un peu de temps ou si tu préfères en dissiper un peu pour préserver ta vie privée. Stéphane Bortzmeyer m’a même rapporté cette phrase entendue dans une réunion rassemblant des écologistes : « Quand je veux planter un arbre, je vais sur Ecosia, quand je veux une réponse, je vais sur Google ! »

Lorette Costy : Glups-yaourt ! C’est vraiment pas facile de se passer de ce moteur hyper-puissant et dominant  ! Et les autres moteurs de recherche ?

Laurent Costy : Listons d’abord les plus connus et ceux qu’il veut mieux éviter.

Lorette Costy : Je vais te les réciter parce que, suite à ta demande insistante mais néanmoins rémunérée, je les ai appris par cœur. Il y a Baidu en Chine, Yandex en Russie ou même Bing, le moteur de recherche de Microsoft qui date de 2009.

Laurent Costy : Malgré ce que l’on pense en général, Bing a quand même du trafic, très probablement parce qu’il est le moteur de recherche par défaut du navigateur Internet Explorer ou Edge dans sa dénomination la plus récente. Bref, bravo pour les principaux moteurs à éviter ! Et les alternatives qu’il vaut mieux privilégier du coup ?

Lorette Costy : Il y a par exemple, CC Search un métamoteur de recherche d'images libres. Il propose actuellement près de 300 millions d'images en licence Creative Commons.
Il y a Qwant et Qwant Junior adapté pour les plus jeunes.
Lilo lui est un moteur français solidaire et se dit aussi respectueux de la vie privée.
Et enfin, pour clore cette liste non exhaustive, Brave search et Ecosia que j’utilise moi-même, qui est un moteur de recherche solidaire allemand qui reverse 80 % de ses bénéfices pour un programme de reforestation.

Laurent Costy : Bah dis donc, heureusement que moi, je ne te reverse pas tout ce que je dis te devoir en argent de poche dans cette chronique car, à cette heure, je serais ruiné !
Pour préciser la différence entre moteur et métamoteur de recherche, disons qu’un métamoteur puise ses informations à travers plusieurs moteurs de recherche généralistes. En le choisissant bien, c’est aussi un moyen de faire un premier écran vis-à-vis des moteurs dominants qui pompent les données.

Lorette Costy : Ces méta-moteurs peuvent être spécialisés comme CC Search, déjà évoqué tout à l’heure ou généralistes comme Searx, qui se qualifie lui-même de « méta-moteur de recherche hackable et respectueux de la vie privée ». Il y a aussi Startpage ou DuckDuckGo pour les plus connus.

Laurent Costy : Bouloulou, mais tu en sais presque plus que moi !Tu vas donc pouvoir expliquer ma fausse indignation : « Mais c’est pas juste ! c’est Google qui fait majoritairement le boulot, et ce sont les métamoteurs qui se font vraisemblablement de l’argent au passage ! » [Prononcé avec une voix légèrement indignée, NdT]

Lorette Costy : Ah bah non, là, je sais pas, pour le coup !

Laurent Costy : Mince, ça m’aurait enlevé une épine de la couronne des lauriers de César que, des fois, c’est du fenouil.
Chacun doit trouver sa réponse mais, en ce qui me concerne, le respect de la vie privée passe devant les modèles économiques, donc je n’ai aucun scrupule à utiliser des métamoteurs. Quand Google sera réellement transparent, je reconsidérerai peut-être cette fausse indignation. Et puis, ne nous y trompons pas,si les métamoteurs devenaient plus utilisés, il y a fort à parier que les moteurs tels que Google ou Bing imposeraient de nouvelles contraintes pour rendre plus difficiles les recherches par l’intermédiaire de métamoteurs.

Lorette Costy : Tant qu’il n’y a que quelques barbus comme moi qui les utilisent, ça reste supportable pour les géants du Web, mais, je déduis qu’il n’y a guère de solutions qui se passerait réellement de Google.

Laurent Costy : Il nous tient par la barbichette et sait très bien que c’est toi qui riras en premier puisqu’il te connaît bien !

Lorette Costy : Tiens, en parlant de ça, sur le site de l’académie de Paris, on trouve un article très explicite de Benjamin Martin qui explique que le nombre de critères pris en compte par Google pour apparier une requête et des contenus, est compris entre 200 et 300 ! Il y a par exemple l’historique du taux de clics, la fraîcheur des documents, la fréquence de publication, la fréquence des mises à jour aussi. Mais bien sûr, un grand nombre de ces critères et leur pondération sont gardés secrets.

Laurent Costy : Le secret industriel est invoqué , bien sûr. Il s’agit de garder une avance stratégique sur la concurrence pour rester dominant et imposer les règles, mais il n’y a pas que ça. L’incroyable popularité potentielle d’une page attire les margoulins élevés au biberon de cette société de consommation et de compétition qui voudraient pouvoir propulser leur page dans les premiers résultats pour vendre toujours plus. Le secret sur l’algorithme limite ces effets.

Lorette Costy : Tiens, j’y pense. Que se passe-t-il si une page ou un site ne contient pas de liens qui pourraient attirer les « arpenteurs » à lui ?

Laurent Costy : C’est une excellente question ! Je me sens obligé de faire une excellente réponse ! Il existe plein de raisons qui peuvent expliquer pourquoi une page n’est pas référencée. Le format de fichier, le poids ou le choix assumé « d’invisibiliser » le contenu sont autant de raisons qui peuvent expliquer ce non référencement.

Lorette Costy : Comment fait-on alors pour atteindre ces pages non accessibles par les voies habituelles que sont les moteurs de recherche ?

Laurent Costy : Ton mécanisme de pensée tourne comme un moteur de 4L bien réglé. Pour atteindre une page non référencée, il faut alors avoir une adresse précise ou un lien qu’une personne t’aura donné.

Lorette Costy : On m’a dit aussi que l’on pouvait utiliser des oignons pour rechercher sur le Web invisible. Une telle recette pourrait faire pleurer les chercheurs néophytes.

Laurent Costy : Il existe effectivement des moteurs adaptés tels Onion.City ou Grams. Dans une prochaine chronique on cherchera ensemble, père et fille, de la drogue et des faux-papiers sur Internet. Euh, en fait non !, on ne fera pas ça. Mon oreillette me dit que l’éducation par la pratique a ses limites.

Lorette Costy : Oui, et puis j’ai déjà tout ce qu’il faut. J’ai des plantes homéopathiques pour m’endormir le soir et j’ai aussi récupéré le pass sanitaire de Bob l’Éponge.
Pour en revenir à la partie invisible, que deviennent les sites Internet obsolètes, non mis à jour ou effacés ? Ils rejoignent le Wahalala de Schrödinger ou le cimetière des mèmes oubliés avec genre la marmotte qui crie ?

Laurent Costy : Eh bien figure-toi qu’une association s’est créée pour répondre à cette crainte de voir une mémoire colossale se perdre dans les limbes infinis du virtuel. Si tu vas sur le site web.archive.org, tu vas pouvoir retrouver certains sites ou des contenus à différentes équipes. À titre indicatif, la Bibliothèque nationale de France scanne aussi le Web et possède à cette heure plus d’un pétaoctet de données ; on vous met tous les 0 qui vont bien du pétaoctet dans la page de la chronique.

Lorette Costy : Excellent ! Je viens de taper april.org dans la recherche proposée sur web.archive.org et j’ai affiché la page principale du site du 9 octobre 1997. Qu’est-ce qu’il était seyant ce logo April rouge concaténé sur bandeau vert à gauche. Et puis, ce GNU bleu, blanc, rouge ou le rectangle arc-en-ciel, témoignent d’une certaine recherche graphique caractéristique de l’époque.

Laurent Costy : Merci déesse en critique d’art, je transmettrait à Frédéric Couchet ! Manquerait plus que tu critiques les gens qui mettent des bermudas orange ! Bon, on va en reste là pour aujourd’hui, on se donne rendez-vous à la prochaine chronique où je te promets que l’on va bien s’amuser avec les moteurs de recherche ! La bise ma puce au silicium !

Lorette Costy : Bisous Papa Potam !

[Virgule sonore]

Étienne Gonnu : Nous venons d’écouter la chronique de Laurent et Lorette Costy « À cœur vaillant la voie est libre ». Ils faisaient référence à un projet absolument fondamental pour notre mémoire commune, archive.net, que je vous invite à découvrir si vous ne le connaissez pas, notamment pour voir à quoi ressemblait le site de l’April il y a plus de 20 ans.
Nous retrouverons Laurent et lorette Costy en 2022 pour un nouvel épisode.

Nous approchons de la fin de notre émission, nous allons terminer par quelques annonces.

[Virgule musicale]

Quoi de Libre ? Actualités et annonces concernant l'April et le monde du Libre

Étienne Gonnu : Pour connaître les organisations libristes et les évènements relatifs au logiciel libre près de chez vous, rendez-vous sur agendadulibre.org, un site assez indispensable.
Par exemple je vois notamment que mardi 14 décembre, l’association Guilde, basée à Grenoble, organise une install-partie c’est-à-dire un évènement pour aider à l’installation de systèmes libres sur son ordinateur ainsi qu’une rencontre entre des utilisateurs et utilisatrices de Fairphone.
Je constate également que plusieurs permanences GNU/Linux auront lieu cette semaine, à Montpellier le 9 ou à Juvisy-sur-Orge le 11 décembre.
D’autres évènements sur différents thèmes comme la vie privée, la monnaie libre ou les jeux vidéo par exemple à retrouver sur le site agendadulibre.org.
C’est aussi l’occasion de vous rappeler, en cette fin d’émission, que l’April continue à participer à cette très belle aventure que représente Cause Commune, c’est notre cinquième saison à présent. La radio Cause Commune est une radio associative et elle a besoin de soutiens financiers notamment pour payer les frais matériels – loyer du studio, diffusion sur la bande FM, les serveurs et ainsi de suite. Nous vous encourageons vraiment à aider la radio par exemple en faisant en un don. Vous pouvez aussi contribuer d’autres manières, la radio propose des manières de faire, en proposant du contenu, en proposant des musiques libres par exemple pour que nous puissions les diffuser dans notre émission. Retrouvez les infos sur le site causecommune.fm.

Notre émission se termine.

Je remercie les personnes qui ont participé à l’émission : Jean-Christophe Becquet, Agnès Crepet, Gaël Duval, Frédéric Couchet, Laurent et Lorette Costy.
Aux manettes de la régie aujourd’hui ma collègue Isabella Vanni.
Merci également à l’équipe qui s’occupe de la post-production des podcasts : Samuel Aubert, Élodie Déniel-Girodon, Lang, tous bénévoles à l’April, ainsi que Olivier Grieco, le directeur d’antenne de la radio.
Merci aussi Quentin Gibeaux, bénévole à l’April, qui découpe le podcast complet en podcasts individuels par sujet. Je suis sûr que si vous êtes intéressé par une manière simple de contribuer que Quentin serait ravi d’avoir de l’aide pour découper ces podcasts, ça ne lui pas prend pas forcément beaucoup de temps toutes les semaines, mais toutes les semaines ça lui prend du temps. C’est un exemple de manière par laquelle vous pouvez contribuer à Libre à vous !. N’hésitez pas à nous contacter si ça peut vous intéresser, je crois qu’il n’y a pas forcément besoin de grandes compétences techniques et que ça peut s’apprendre relativement facilement.

Vous retrouverez sur notre site web, libreavous.org, toutes les références utiles, ainsi que sur le site de la radio, causecommune.fm.
N’hésitez pas à nous faire des retours pour indiquer ce qui vous a plu mais aussi des points d’amélioration. Vous pouvez également nous poser toute question, nous y répondrons directement ou lors d’une prochaine émission. Toutes vos remarques et questions sont les bienvenus à l’adresse contact@livbreavous.org.

Nous vous remercions d’avoir écouté l’émission.
Si vous avez aimé cette émission, n’hésitez pas à en parler le plus possible autour de vous. Faites connaître également la radio Cause Commune, la voix des possibles.

La prochaine émission aura lieu en direct mardi 14 décembre 2021 à 15 heures 30. Notre sujet principal portera sur le Plan d’action logiciels libres du Gouvernement et du rôle de la Direction ministérielle du numérique, la DINUM.

Nous vous souhaitons de passer une belle fin de journée. On se retrouve en direct mardi 30 novembre et d’ici là, portez-vous bien.

Générique de fin d'émission : Wesh tone par Realaze.