Différences entre les versions de « Émission Libre à vous ! du 21 mars 2023 »

De April MediaWiki
Aller à la navigationAller à la recherche
Ligne 101 : Ligne 101 :
  
 
[Jingle]
 
[Jingle]
 
==Chronique « Pépites Libres » de Jean-Christophe Becquet, vice-président de l’April, sur le thème : « Voilà le printemps, libérons nos outils de plaidoyer ! »==
 
 
<b>Étienne Gonnu : </b>Je suis Étienne Gonnu de l’April et nous allons passer à notre sujet suivant. Nous allons poursuivre avec la chronique « Pépites libres » de Jean-Christophe Becquet, vice-président de l’April et ancien président de l’April. Il nous présente une ressource sous licence libre - textes, images, vidéos, bases de données - sélectionnée pour son intérêt artistique, pédagogique, insolite, utile. Les auteurs et autrices de ces pépites ont choisi de mettre l’accent sur la liberté accordée à leur public.
 
 
Salut Jean-Christophe. Alors, je crois que tu es inspiré par cette date du 21 mars.
 
 
<b>Jean-Christophe Becquet : </b>Voilà le printemps ! C’est la saison du Libre en fête, une initiative animée par l’April avec plusieurs dizaines d’événements de découverte du logiciel Libre et de la culture libre à destination du grand public partout en France. C’est aussi la Semaine pour les alternatives aux pesticides, coordonnée par l’association Générations Futures. La Semaine pour les alternatives aux pesticides se donne pour objectifs d’informer les citoyens sur les risques des pesticides de synthèse pour notre santé et pour notre planète ; de promouvoir des solutions alternatives pour vivre, consommer et produire plus durablement et fédérer un réseau d’acteurs et mobiliser un public toujours plus large. Elle propose pour cela une programmation très variée de conférences, ciné-débats, portes ouvertes de fermes, de moulins, de jardins, dégustations, ateliers, démonstrations, spectacles, marchés… Notons au passage que leur programmation est donnée à voir sur un fond cartographique issu des données OpenStreetMap et développé avec la bibliothèque libre Leaflet.
 
 
Le site semaine-sans-pesticides.fr fournit des outils, notamment un guide de l’organisateur très bien fait, et une vidéo accompagnée de la mention « à diffuser sans modération ». Je me suis alors demandé sous quelle licence était proposées ces ressources. Les mentions légales abordent cette question : « les productions vidéo et sonores et d’une manière générale tous les documents contenus dans ce site, sont la propriété de Générations Futures. Toutefois, Générations Futures encourage la reproduction et la distribution de tous les documents originaux présents sur www.semaine-sans-pesticides.fr ». Mais immédiatement après : « Générations Futures se réserve le droit de modifier ces conditions à tout moment ». Donc la permission est donnée mais elle n’est pas très précise, et surtout elle peut être retirée, voilà qui n’est pas très rassurant !
 
 
Nous avons là le parfait exemple d’une initiative qui gagnerait vraiment à adopter une licence libre. En effet, il apparaît assez clairement que la volonté de Générations Futures est de diffuser le plus largement possible son message. Elle fait l’effort de mettre à disposition des outils pour organiser simplement un événement, mais les conditions d’utilisation restent floues et peu sécurisantes. Il faut bien se souvenir que le droit d’auteur s’applique par défaut. Ainsi, sans avis contraire, toute reproduction, représentation ou adaptation est interdite en dehors de quelques exceptions très encadrées.
 
 
C’est précisément le rôle de la licence d’exprimer de manière claire les conditions du partage. Les licences Creative Commons sont conçues pour permettre à chacun d’accorder un certain nombre de libertés sans avoir à recourir chaque fois aux services d’un juriste pour rédiger des conditions. En plus du contrat adapté aux différentes juridictions internationales, les licences Creative Commons fournissent une version résumée de la licence, lisible par un humain, des pictogrammes de plus en plus connus par les internautes, et des métadonnées lisibles par les logiciels et les moteurs de recherche.
 
 
Il me reste à rappeler que toutes les licences Creative Commons ne sont pas libres. Celles qui restreignent les versions dérivées ou les usages commerciaux ne répondent pas à la définition des œuvres culturelles libres. Ainsi seules les licences Creative Commons BY ou BY-SA se distinguent par le tampon « Approved for Free Cultural Works ». On pourra relire à ce sujet l’excellent article d’Alexis Kauffman sur le Framablog : Dis papa, c’est quoi une « œuvre culturelle libre » ? Allez, je vous partage encore 2 pépites de saison sous licence libre Creative Commons BY. Pour rêver un peu, revoir <em>Spring</em>, le dessin animé de la Fondation Blender dans lequel une jeune bergère affronte les esprits anciens pour permettre la venue du printemps. Et pour apprendre, s’inscrire au MOOC <em>Pollinisateurs</em> proposé par l’association Tela Botanica.
 
 
Je pense pour conclure que les licences libres sont une véritable opportunité à saisir, dès lors qu’on veut encourager le partage d’une ressource pour diffuser son message. J’ai opté pour ma part pour la licence Creative Commons BY-SA. J’espère que cette chronique sèmera quelques graines et que nous verrons éclore prochainement de nouvelles pépites sous licence libre.
 
 
<b>Étienne Gonnu : </b>Quelle belle métaphore filée, Jean-Christophe.
 
Pas de nouvelles pépites libres en avril, me semble-t-il. Mais un sujet long : c’est bien ça ?
 
 
<b>Jean-Christophe Becquet : </b>C’est ça, oui. J’ai proposé proposé
 
d’organiser un sujet long sur Jupiter, qui est un logiciel libre de calcul scientifique. Les échanges que j’ai eus avec les intervenants promettent une émission passionnante. Je précise que je ne connais absolument rien aux techniques de calcul scientifique. Et donc, il s’agit vraiment d’aborder l’objet Jupiter en tant que logiciel libre, comment il est développé, comment s’organisent les communautés, la mutualisation des efforts de développement, les relations entre les acteurs, et comment ce logiciel se déploie aussi bien dans l’industrie que dans le monde académique, ou encore dans l’enseignement. Voilà, et donc ce sera le quatre avril. Et je viendrai en présentiel au studio de la radio avec mes deux intervenants pour animer ce sujet. Et je reviens probablement au mois de mai avec une nouvelle pépite.
 
 
<b>Étienne Gonnu : </b>Super. Merci beaucoup, Jean-Christophe. Je te souhaite d’ici là une très bonne fin de journée.
 
 
<b>Jean-Christophe Becquet : </b>Merci, bonne fin d’émission et à très bientôt.
 
  
 
==Échange avec l’auteur et l’autrice de l’excellent rapport GAFAM Nation qui nous éclaire sur les pratiques de lobbying des GAFAM en France==
 
==Échange avec l’auteur et l’autrice de l’excellent rapport GAFAM Nation qui nous éclaire sur les pratiques de lobbying des GAFAM en France==

Version du 22 mars 2023 à 01:15


Titre : Émission Libre à vous ! du 21 mars 2023

Intervenant·e·s : Gee - Chiara Pignatelli - Olivier Petitjean - Jean-Christophe becquet - Étienne Gonnu - Isabella Vanni à la régie

Lieu : Radio Cause Commune

Date : 21 mars 2023

Durée : 1 h 30 min

Podcast PROVISOIRE

Page des références de l'émission

Licence de la transcription : Verbatim

Illustration : Déjà prévue

NB : transcription réalisée par nos soins, fidèle aux propos des intervenant·e·s mais rendant le discours fluide.
Les positions exprimées sont celles des personnes qui interviennent et ne rejoignent pas nécessairement celles de l'April, qui ne sera en aucun cas tenue responsable de leurs propos.


Transcription

Voix off : Libre à vous ! l’émission pour comprendre et agir avec l’April, l’association de promotion et de défense du logiciel libre.

Étienne Gonnu : Bonjour à toutes, bonjour à tous. Saviez-vous qu’entre 2017 et 2021, les GAFAM avaient multiplié par trois leurs dépenses dédiées aux activités de lobbying en France, pour atteindre plus de quatre millions d’euros ? Eh bien, jusqu’à décembre dernier et la publication de l’excellent et éclairant rapport GAFAM Nation de l’Observatoire des multinationales, moi non plus. J’aurai le plaisir de recevoir les journalistes qui l’ont rédigé pour discuter de la toile d’influence des géants du web en France.

Également au programme, une nouvelle humeur de Gee qui se pose une question existentielle : GNU/Linux, c’est trop compliqué ? Et, en fin d’émission, une nouvelle « Pépites libres » de Jean-Christophe Becquet. Voilà le printemps, libérons nos outils de plaidoyer.

Soyez les bienvenus pour cette nouvelle édition de Libre à vous !, l’émission qui vous raconte les libertés informatiques proposées par l’April, l’Association de promotion et de défense du logiciel libre. Je suis Étienne Gonnu, chargé de mission affaires publiques pour l’April.

Le site web de l’émission est libreavous.org. Vous pouvez y trouver une page consacrée à l’émission du jour, avec tous les liens et références utiles et également les moyens de nous contacter. N’hésitez pas à nous faire des retours ou à nous poser toute question.

Nous sommes mardi 21 mars 2023. Nous diffusons en direct, mais vous écoutez peut-être une rediffusion ou un podcast.

À la réalisation de l’émission du jour, ma collègue Isabella. Salut Isa !

Isabella Vanni : Salut, bonne émission.

Étienne Gonnu : Nous vous souhaitons une excellente écoute.

[Jingle]

Chronique « Les humeurs de Gee » intitulée « GNU/Linux, c’est trop compliqué ? »

Étienne Gonnu : Gee, auteur du blog-BD Grise Bouille, vous expose son humeur du jour, des frasques des GAFAM aux modes numériques, en passant par les dernières lubies anti-Internet de notre classe politique, il partage ce qui l’énerve, l’interroge, le surprend ou l’enthousiasme, toujours avec humour. L’occasion peut-être, derrière les boutades, de faire un peu d’éducation populaire au numérique. Salut Gee. Si j’ai bien compris, tu te poses des questions assez existentielles, aujourd’hui, notamment de savoir si GNU/Linux serait trop compliqué.

Gee : Effectivement. Salut Étienne et salut à toi, public de Libre à vous ! Aujourd’hui, effectivement, j’ai décidé de m’attaquer à un cliché qui a la peau dure : GNU/Linux, c’est compliqué, et le logiciel libre, en général, c’est réservé aux experts et aux gens qui maîtrisent l’informatique. Alors, dans un souci de précision, je ne vais pas dire Linux tout court, car Linux n’est pas le nom du système d’exploitation, mais seulement du noyau du système. Mais comme GNU/Linux, le vrai nom, c’est un peu trop long, je vais, pour cette chronique, l’appeler Gninux. Je trouve que c’est plus court et c’est aussi plus mignon, ce qui ne gâche rien. Gninux donc, serait trop compliqué pour le commun des mortels, en tout cas plus compliqué que ses concurrents, les mastodontes Windows de Microsoft et MacOS d’Apple. Pareil, par extension pour l’ensemble des logiciels libres, de Firefox à VLC, en passant par Gimp ou Libre Office.

Bon, reconnaissons tout d’abord qu’il y a une part de vérité dans tout cela qui est de moins en moins importante : même installer un Gninux sur un ordinateur, de nos jours, ça se fait quand même relativement les doigts dans le pif. Alors, je sais, ça resterait complètement hors de portée pour Monsieur et Madame Tout le monde, mais en même temps, je doute qu’installer un Windows leur soit plus plus accessible. Ce qui est simple avec Windows, c’est que c’est directement installé sur les PC vendus. La vente liée - ce qu’on appelle le racketiciel par chez nous - c’est dégueulasse, mais faut reconnaître que c’est pratique. Bon, c’est aussi très pratique pour les profits de Microsoft, Apple ou même Google. Mais passons.

En ce qui concerne la prétendue plus grande difficulté des logiciels libres, elle est souvent due à une qualité de design et d’interface utilisateur moindre. Oui, les logiciels libres sont souvent visuellement moins jolis que leurs équivalents propriétaires, et leurs interfaces graphiques ne sont pas toujours évidentes à prendre en main. Même si, encore une fois, ça va plutôt de mieux en mieux et ça reste une grosse généralité. Des logiciels libres comme ??? [5:18] pour la musique assistée par ordinateur, ou Inkscape pour le dessin vectoriel, ont des interfaces à la fois jolies et pratiques. Mais c’est vrai, reconnaissons que ces faiblesses dans les interfaces et le design existent. Elles s’expliquent entre autres par le fait que pas mal de logiciels libres sont gérés par des bénévoles et qu’il est toujours plus simple de dégager du temps bénévolat quand tu es ingénieur avec un gros salaire que quand tu es graphiste freelance en galère. De fait, les logiciels libres sont souvent fait exclusivement par des gens qui développent et écrivent du code et qui assurent donc les parties de design et d’interface utilisateur sans avoir de qualification sur ces sujets. Oui, de fait, on fait ce qu’on peut.

Ceci étant dit, je trouve qu’on a tendance à surestimer la simplicité des logiciels propriétaires. Je dirais même que, dans pas mal de cas, les logiciels libres sont beaucoup plus simples et beaucoup mieux foutus. Un exemple: personnellement, je suis passée à Gninux en 2007, en remplaçant mon Windows XP de l’époque par un Ubuntu 7.4. Une des choses qui m’ont frappé à l’époque, c’était la façon dont était géré le menu pour lancer des logiciels, l’équivalent du menu Démarrer des Windows de l’époque. Vous voyez sur Windows XP quand vous installez un logiciel et que vous voulez ensuite le lancer, il fallait cliquer sur « Démarrer », puis « Application », OK, puis trouver le dossier avec le nom de l’éditeur du logiciel, par exemple Adobe pour Photoshop, puis enfin le nom du logiciel. Alors que sur Ubuntu, quand j’ai installé Gimp, l’équivalent libre de Adobe Photoshop, pour le trouver dans le menu, je devais cliquer sur « Logiciel », « Graphisme » et « Gimp », bien sûr. C’est dingue ! Et attendez : quand j’installe un logiciel de bureautique, pareil : je le trouve dans « Logiciel » « Bureautique ». Ceci est une révolution. Oui, mais c’est un exemple typique de comment une différence de philosophie fondamentale peut changer quelque chose qui a l’air trivial et qui pourtant rend un système plus ou moins complexe. Sur Windows, l’important, c’est que l’éditeur du logiciel puisse afficher sa marque. Sur Gninux, l’important, c’est que vous retrouviez facilement votre logiciel.

La réalité, c’est que les Windows et compagnie ont des parts immenses de complexité que les gens ont tout simplement intégrées et que les GAFAM font passer pour normales et acceptables.

Autre exemple : les grosses plateformes en ligne comme YouTube ou FaceBook sont blindées de pubs. C’est chiant, ça perturbe la lecture, mais tout le monde trouve ça normal parce que, bah, faut bien financer les plateformes. Alors, même si ça complexifie l’expérience utilisateur, ben ça va. Alors que sur PeerTube ou Mastodon, d’accord, y a pas de pubs, mais oh la la, il y a plusieurs domaines différents, il n’y a pas qu’un seul site, c’est compliqué.

Tiens une petite anecdote. Il y a quelques années, je m’étais mis en tête de faire du dessin en direct, en streaming. À l’époque, il n’y avait pas d’alternative libre, alors j’avais jeté un œil à Twitch. Mais quelle horreur ! L’interface côté vidéaste, c’est un arbre de Noël, ya des boutons, partout ça clignote. T’as des trucs pour la monétisation, pour gérer la communauté, pour les abonnements, pour les... Mais je veux juste lancer une vidéo en direct. C’est quoi ce boxon ? il est où, le bon bouton ? Bon, en vrai, ça m’a tellement gonflé que j’ai laissé tomber. Et quelques mois plus tard est sorti une mise à jour de PeerTube, le logiciel d’hébergement de vidéos libres et décentralisées, grâce à laquelle la diffusion en direct était devenud possible. Chouette ! Alors là, je tente : c’est le jour et la nuit. Il y a UN bouton « Lancer une vidéo en direct » : PeerTube me file une adresse et une clé à copier dans le logiciel de streaming. Tu copies, tu lances, ça marche. Le bonheur.

Et après, on va me dire que le logiciel libre est plus compliqué que le logiciel propriétaire ? Alors peut-être que les logiciels libres sont parfois moins jolis et un peu moins intuitifs, mais au moins ils ne te font pas chier. Ils ne se mettent pas constamment en travers de ton chemin. Quand tu veux faire un truc simple, t’as une interface simple. Le truc, c’est que la complexité imposée par les logiciels propriétaires pour des raisons de rentabilité ou de contrôle est devenue tellement naturelle qu’elle en devient invisible. Ça n’est que quand on en est sorti, en passant par exemple sur un système Gninux, qu’on se rend compte des trucs insupportables qu’on a accepté sans broncher avant. Et qu’on se rend compte aussi de tous les domaines où le propriétaire fait moins bien ou est complètement à la bourre par rapport aux logiciels libres.

Par exemple, moi ça m’avait fait doucement marrer quand Spotify avait annoncé avec une fierté non dissimulée qu’il était désormais possible d’afficher les paroles pendant qu’une chanson passait. Ouaouh ! Encore une fois, quelle révolution ! Moi ça m’avait bien fait marrer, parce que sur les lecteurs audio libres, sur Gninux, ça devait faire à peu près 10 ans qu’on avait des plugins pour afficher les paroles. Mais bon, ce n’est pas une fonctionnalité qui impliquait des accords bien juteux avec les Majors ou qui permettait de faire de la pub pour vendre des abonnements. Donc pfuut, c’était pas une innovation. Voilà : l’innovation, c’est quand il y a du pognon, sinon c’est juste des lubies de gauchistes.

Et moi quand même, je trouve qu’on n’est pas mal sur nos outils libres, un peu moches parfois, un peu rugueux, mais dans lesquels on se sent bien. Un peu comme dans un café associatif : les tables, c’est de la récup, les boissons sont servies dans des ecocups un peu moches, le local ressemble plus à un hangar qu’à un salon de thé. Mais les gens sont cools, on discute, on rigole, puis c’est des produits locaux, c’est pas cher, voire à prix libre. Alors que dans le bar lounge branché d’after work de Microsoft et Apple, d’accord, c’est joli et raffiné, mais alors vas-y comment on te prend de haut : tenue correcte exigée, oh hé, lui, il a pas de chemise, et vas-y comment tu payes ton cocktail 15 balles pour te faire encaisser directement par un serveur sous-payé et hautain, et qui ne te fait pas suffisamment confiance pour te garder une ardoise plus de vingt secondes.

Je ne peux donc que vous conseiller de passer outre d’éventuelles mauvaises premières impressions sur les logiciels libres. Ayez de l’indulgence encore une fois, des fois, on fait ce qu’on peut. Persévérez un peu et vous verrez que Gninux et les logiciels libres, en vrai, ça vous complique vachement moins la vie que les logiciels propriétaires. Allez, salut.

Étienne Gonnu : Merci, Gee, beau plaidoyer pour le Libre. Et puis, à t’écouter, on dirait vraiment que les logiciels privateurs ne sont pas d’abord fait pour être au service des utilisateurs-utilisatrices, mais pour répondre à d’autres intérêts.

Gee : C’est dingue, hein ?

Étienne Gonnu : C’est dingue. Merci beaucoup en tout cas, Gee, puis je te dis au mois prochain pour une nouvelle humeur.

Gee : Ouais, merci, au mois prochain.

Étienne Gonnu : Super. Nous allons faire une pause musicale.

[Virgule musicale]

Étienne Gonnu : Voilà. Donc, après la pause musicale, nous parlerons des pratiques de lobbying des GAFAM en France. Avant ça, nous allons écouter ??? par ??? [11:30]. on se retrouve dans trois minutes. Belle journée à l’écoute de Cause Commune, la voix des possibles.

Nous venons d’écouter ??? par ???, disponible sous licence libre Creative Commons Prtage dans les mêmes conditions, CC BY SA.

[Jingle]

Échange avec l’auteur et l’autrice de l’excellent rapport GAFAM Nation qui nous éclaire sur les pratiques de lobbying des GAFAM en France

Deuxième partie

Chronique « Pépites Libres » de Jean-Christophe Becquet, vice-président de l’April, sur le thème : « Voilà le printemps, libérons nos outils de plaidoyer ! »

Étienne Gonnu : Je suis Étienne Gonnu de l’April et nous allons passer à notre sujet suivant. Nous allons poursuivre avec la chronique « Pépites libres » de Jean-Christophe Becquet, vice-président de l’April et ancien président de l’April. Il nous présente une ressource sous licence libre - textes, images, vidéos, bases de données - sélectionnée pour son intérêt artistique, pédagogique, insolite, utile. Les auteurs et autrices de ces pépites ont choisi de mettre l’accent sur la liberté accordée à leur public.

Salut Jean-Christophe. Alors, je crois que tu es inspiré par cette date du 21 mars.

Jean-Christophe Becquet : Voilà le printemps ! C’est la saison du Libre en fête, une initiative animée par l’April avec plusieurs dizaines d’événements de découverte du logiciel Libre et de la culture libre à destination du grand public partout en France. C’est aussi la Semaine pour les alternatives aux pesticides, coordonnée par l’association Générations Futures. La Semaine pour les alternatives aux pesticides se donne pour objectifs d’informer les citoyens sur les risques des pesticides de synthèse pour notre santé et pour notre planète ; de promouvoir des solutions alternatives pour vivre, consommer et produire plus durablement et fédérer un réseau d’acteurs et mobiliser un public toujours plus large. Elle propose pour cela une programmation très variée de conférences, ciné-débats, portes ouvertes de fermes, de moulins, de jardins, dégustations, ateliers, démonstrations, spectacles, marchés… Notons au passage que leur programmation est donnée à voir sur un fond cartographique issu des données OpenStreetMap et développé avec la bibliothèque libre Leaflet.

Le site semaine-sans-pesticides.fr fournit des outils, notamment un guide de l’organisateur très bien fait, et une vidéo accompagnée de la mention « à diffuser sans modération ». Je me suis alors demandé sous quelle licence était proposées ces ressources. Les mentions légales abordent cette question : « les productions vidéo et sonores et d’une manière générale tous les documents contenus dans ce site, sont la propriété de Générations Futures. Toutefois, Générations Futures encourage la reproduction et la distribution de tous les documents originaux présents sur www.semaine-sans-pesticides.fr ». Mais immédiatement après : « Générations Futures se réserve le droit de modifier ces conditions à tout moment ». Donc la permission est donnée mais elle n’est pas très précise, et surtout elle peut être retirée, voilà qui n’est pas très rassurant !

Nous avons là le parfait exemple d’une initiative qui gagnerait vraiment à adopter une licence libre. En effet, il apparaît assez clairement que la volonté de Générations Futures est de diffuser le plus largement possible son message. Elle fait l’effort de mettre à disposition des outils pour organiser simplement un événement, mais les conditions d’utilisation restent floues et peu sécurisantes. Il faut bien se souvenir que le droit d’auteur s’applique par défaut. Ainsi, sans avis contraire, toute reproduction, représentation ou adaptation est interdite en dehors de quelques exceptions très encadrées.

C’est précisément le rôle de la licence d’exprimer de manière claire les conditions du partage. Les licences Creative Commons sont conçues pour permettre à chacun d’accorder un certain nombre de libertés sans avoir à recourir chaque fois aux services d’un juriste pour rédiger des conditions. En plus du contrat adapté aux différentes juridictions internationales, les licences Creative Commons fournissent une version résumée de la licence, lisible par un humain, des pictogrammes de plus en plus connus par les internautes, et des métadonnées lisibles par les logiciels et les moteurs de recherche.

Il me reste à rappeler que toutes les licences Creative Commons ne sont pas libres. Celles qui restreignent les versions dérivées ou les usages commerciaux ne répondent pas à la définition des œuvres culturelles libres. Ainsi seules les licences Creative Commons BY ou BY-SA se distinguent par le tampon « Approved for Free Cultural Works ». On pourra relire à ce sujet l’excellent article d’Alexis Kauffman sur le Framablog : Dis papa, c’est quoi une « œuvre culturelle libre » ? Allez, je vous partage encore 2 pépites de saison sous licence libre Creative Commons BY. Pour rêver un peu, revoir Spring, le dessin animé de la Fondation Blender dans lequel une jeune bergère affronte les esprits anciens pour permettre la venue du printemps. Et pour apprendre, s’inscrire au MOOC Pollinisateurs proposé par l’association Tela Botanica.

Je pense pour conclure que les licences libres sont une véritable opportunité à saisir, dès lors qu’on veut encourager le partage d’une ressource pour diffuser son message. J’ai opté pour ma part pour la licence Creative Commons BY-SA. J’espère que cette chronique sèmera quelques graines et que nous verrons éclore prochainement de nouvelles pépites sous licence libre.

Étienne Gonnu : Quelle belle métaphore filée, Jean-Christophe. Pas de nouvelles pépites libres en avril, me semble-t-il. Mais un sujet long : c’est bien ça ?

Jean-Christophe Becquet : C’est ça, oui. J’ai proposé proposé d’organiser un sujet long sur Jupiter, qui est un logiciel libre de calcul scientifique. Les échanges que j’ai eus avec les intervenants promettent une émission passionnante. Je précise que je ne connais absolument rien aux techniques de calcul scientifique. Et donc, il s’agit vraiment d’aborder l’objet Jupiter en tant que logiciel libre, comment il est développé, comment s’organisent les communautés, la mutualisation des efforts de développement, les relations entre les acteurs, et comment ce logiciel se déploie aussi bien dans l’industrie que dans le monde académique, ou encore dans l’enseignement. Voilà, et donc ce sera le quatre avril. Et je viendrai en présentiel au studio de la radio avec mes deux intervenants pour animer ce sujet. Et je reviens probablement au mois de mai avec une nouvelle pépite.

Étienne Gonnu : Super. Merci beaucoup, Jean-Christophe. Je te souhaite d’ici là une très bonne fin de journée.

Jean-Christophe Becquet : Merci, bonne fin d’émission et à très bientôt.

Quoi de Libre ? Actualités et annonces concernant l'April et le monde du Libre