Différences entre les versions de « Émission Libre à vous ! du 20 septembre 2022 »

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'''Titre :''' Émission <em>Libre à vous !</em> du 20 septembre 2022
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Publié [https://www.librealire.org/emission-libre-a-vous-diffusee-mardi-20-septembre-2022-sur-radio-cause-commune ici] - Septembre 2022
 
 
'''Intervenant·e·s :''' Gee - Zatalyz - François Audirac - Mathieu Bossaert - Laurent Costy  - Marie-Odile Morandi - Laure-Élise Déniel - Étienne Gonnu - Frédéric Couchet à la régie
 
 
 
'''Lieu :''' Radio Cause Commune
 
 
 
'''Date :''' 20 septembre 2022
 
 
 
'''Durée :''' 1 h 30 min
 
 
 
'''[https://media.april.org/audio/radio-cause-commune/libre-a-vous/backups/output-2022-09-20-15h29.mp3 Podcast PROVISOIRE]'''
 
 
 
'''[https://www.libreavous.org/152-libriste-et-responsable-si-dans-une-association-pops-ups-et-fenetres Page des références de l'émission]'''
 
 
 
'''Licence de la transcription :''' [http://www.gnu.org/licenses/licenses.html#VerbatimCopying Verbatim]
 
 
 
'''Illustration :'''Déjà prévue
 
 
 
'''NB :''' <em>transcription réalisée par nos soins, fidèle aux propos des intervenant·e·s mais rendant le discours fluide.<br/>
 
Les positions exprimées sont celles des personnes qui interviennent et ne rejoignent pas nécessairement celles de l'April, qui ne sera en aucun cas tenue responsable de leurs propos.</em>
 
 
 
 
==Transcription==
 
 
 
<b>Voix off : </b><em>Libre à vous !</em>, l’émission pour comprendre et agir avec l’April, l’association de promotion et de défense du logiciel libre.
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
<b>Frédéric Couchet :</b>Merci. Bonne émission à vous.
 
 
 
<b>Étienne Gonnu :</b>Merci. Nous vous souhaitons une excellente écoute.
 
 
 
[Jingle]
 
 
 
==Chronique « Pops-ups et fenêtres modales ».==
 
 
 
<b>Étienne Gonnu : </b>
 
 
 
Gee, auteur du blog-BD «  Grise Bouille  », vous expose son humeur du jour : des frasques des GAFAM aux modes numériques, en passant par les dernières lubies anti-internet de notre classe politique, il partage ce qui l’énerve, l’interroge, le surprend ou l’enthousiasme, toujours avec humour. L’occasion peut-être, derrière les boutades, de faire un peu d’éducation populaire au numérique.
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Nous passons maintenant à notre sujet suivant.
 
 
 
[Virgule musicale]
 
 
 
==Être la personne responsable des systèmes d’information et libriste, bénévole ou salariée, dans une association==
 
 
 
<b>Étienne Gonnu : </b>Salut Laurent. Nos auditrices et auditeurs fidèles te connaissent
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
<b>Étienne Gonnu : </b>Nous venons d’écouter <em>Night</em> par Kosmorider, disponible sous licence libre Creative Commons Attribution CC By, une découverte de nos amis de auboutdufil.com.
 
 
 
[Jingle]
 
 
 
==Deuxième partie==
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
[Jingle]
 
 
 
<b>Étienne Gonnu : </b>Nous allons passer à notre  dernier sujet.
 
 
 
[Virgule musicale]
 
 
 
==Chronique de Marie-Odile Morandi, animatrice du groupe Transcriptions et administratrice de l’April, intitulée « De la couleur de nos cerveaux »==
 
 
 
<b>Étienne Gonnu : </b>Nous allons poursuivre avec la chronique « Les transcriptions qui redonnent le goût de la lecture » proposées par Marie-Odile Morandi et lue par Laure-Élise Déniel. Un épisode préenregistré intitulé « De la couleur de nos cerveaux ». On se retrouve dans environ dix minutes sur Cause commune.
 
 
 
[Virgule sonore]
 
 
<b>Marie-Odile Morandi, voix de Laure-Élise Déniel : </b>Bonjour à toutes et bonjour à tous.
 
 
 
Un thème récurrent et dont l’importance s’est accrue ces derniers mois concerne la place des jeunes filles et des femmes dans les études scientifiques, en particulier en informatique, ainsi que dans les métiers correspondants.<br/>
 
De nombreuses conférences et tables rondes sur ce sujet ont été transcrites par notre groupe Transcriptions. La liste est à votre disposition sur la page des références de l’émission d’aujourd’hui, sur le site libreavous.org.<br/>
 
Pour cette chronique « Les transcriptions qui redonnent le goût de la lecture » de septembre 2022, il nous a semblé important de mettre le focus sur ce problème afin de partager les réflexions et remarques des intervenants et intervenantes, en particulier celles d’Isabelle Collet, et les solutions que l’on peut mettre en œuvre. Isabelle Collet est une informaticienne de formation, enseignante-chercheuse, professeure en sciences de l’éducation à l’université de Genève. Elle s’adresse aux questions de genre et aux discriminations des femmes dans l’informatique et dans les sciences.
 
 
 
Le constat est amer. Actuellement en Occident – Europe et États-Unis – et parce qu’on inclut tous les métiers de support – administration, documentation et communication –, on compte 25 à 30 % de femmes dans le numérique. Si on se restreint à la dimension vraiment technique on est plutôt aux alentours 15 % et plus la partie considérée est en pointe moins il y a de femmes, par exemple 12 % dans l’intelligence artificielle. Bref ! Pas beaucoup de femmes dans le numérique, même dans la filière du Libre alors que la communauté se dit ouverte, avec des valeurs et une volonté politique !
 
 
 
Et pourtant ! Au 19e siècle, le premier programme informatique sur un ordinateur mécanique a été réalisé par une femme, Ada Lovelace ; le premier compilateur, ce qui permet de traduire le code écrit en langage de programmation en langage compréhensible par la machine,  a été conçu par Grace Hopper ; et sous la direction de Margaret Hamilton ce sont des femmes qui ont écrit le programme Apollo en 1969.
 
 
 
Que se passe-t-il durant les années 70/80 ?<br/>
 
La programmation acquiert ses lettres de noblesse. On commence à se dire que programmer  demande de la logique, que cela est proche des mathématiques avec à la clef des métiers conduisant à des responsabilités. L’informatique change de statut. Elle offre des emplois prestigieux, de bons salaires, de belles carrières. Des filières s’ouvrent dans les universités de sciences dites dures, là où les hommes sont déjà, les sciences dites molles étant destinées aux femmes – c’est la division socio-sexuée des savoirs. La valeur sociale de ces métiers augmente, ils se masculinisent.
 
Simultanément les micro-ordinateurs arrivent dans les foyers. Les garçons en sont équipés en premier comme chaque fois qu’un nouvel objet technologique fait son apparition. Pour l’ensemble de la société se crée l’image de celui qu‘on appelle aujourd’hui le geek, le stéréotype de l’informaticien.
 
Le micro-ordinateur arrive aussi en entreprise. Dans l’imaginaire des adultes qui entourent ces adolescents, parents et enseignants, se crée une représentation de fausse continuité entre le micro-ordinateur installé dans les familles, souvent pour jouer, et le micro-ordinateur installé dans l’entreprise, pour travailler. La voie de ces jeunes hommes est tracée, ils font des études d’informatique, obtiennent des diplômes et sont embauchés. La proportion de femmes dans ces études et ces emplois chute considérablement. Une espèce de spirale négative se crée, c’est-à-dire que moins on y trouve de femmes plus on imagine qu’il est normal qu’elles ne soient pas là ! Et pourtant, on parle bien de la même programmation !<br/>
 
Les filles ont des doutes, un sentiment d’illégitimité s’installe avec perte de confiance en soi et en son efficacité. Leur comportement pourrait s’apparenter à de l’autocensure alors que c’est une censure sociale qu’elles subissent, c’est le poids des normes et des stéréotypes qu’elles supportent depuis l’enfance, continuellement. Ce n’est pas une fatalité biologique ! Il n’y a pas des sciences pour les filles et des sciences pour les garçons ! Hommes et femmes ont évidemment des capacités cognitives identiques, mais dès l’enfance on socialise garçons et filles à des destins différents.
 
Pour Isabelle Collet, ces stéréotypes permettent de prolonger un ordre social. Il est temps de mettre en discussion cette construction bien ancrée et cela veut dire lever la censure sociale, changer le système ; et  ce n’est pas simple !
 
 
 
Il est banal de dire que le numérique prend une place de plus en plus importante dans la vie d’aujourd’hui, dans celle de demain. Mais peut-on tranquillement s’accommoder du fait que ce numérique est imaginé, conçu, paramétré, maintenu par une population à peu près homogène, composée à 85 % d’hommes blancs ? Peut-on se satisfaire d’une situation dans laquelle il n’y a que 15 % de femmes qui participent à inventer le monde de demain ? Se diriger vers une société numérique inclusive demande plus de mixité dans les systèmes qui la préparent.
 
Des solutions sont proposées, certaines ayant déjà été mises en œuvre avec succès, c’est-à-dire une augmentation du nombre de jeunes femmes inscrites dans ces filières :
 
<ul>
 
<li>mettre les élèves très tôt au contact de l’informatique dans des salles neutres, sans posters qui représentent souvent des modèles masculins ;</li>
 
<li>changer le discours qui est tenu aux filles dans les écoles et promouvoir une image plus inclusive de l’informatique : elles sont à leur place dans ce type d’études au même titre que les garçons ;</li>
 
<li>proposer des exercices et projets autres que des problèmes de mathématiques pour casser le biais informatique = mathématiques et insister sur le fait que si on n’aime pas les jeux, en particulier les jeux vidéos, on peut tout à fait réussir des études d’informatique et devenir informaticienne ;</li>
 
<li>lors de la rédaction des bulletins, enseignants et enseignantes doivent bannir les formules « élève studieuse et laborieuse » pour les filles et « garçon brillant mais ne travaille pas assez » pour les garçons ;</li>
 
<li>ne pas hésiter à mettre des quotas à l’entrée de ce genre d’études dans le supérieur. Les filles rencontrent tellement d’obstacles sur le parcours précédant leur choix d’orientation du fait du poids des normes et des stéréotypes qu’il s’agit d’un juste retour, d’un rattrapage. On obtient alors, avec plus de filles qui ont été sélectionnées en amont, une meilleure promotion ;</li>
 
<li>composer des groupes de travail vraiment mixtes, 50/50, ou uniquement féminins, afin de ne pas abandonner une fille seule au sein d’un groupe de garçons ;</li>
 
<li>organiser des groupes d’échange composés uniquement de femmes ;</li>
 
<li>organiser du mentorat pour accompagner spécifiquement les femmes ;</li>
 
<li>inviter des femmes rôle modèles en les choisissant proches du public auquel elles devront s’adresser ;</li>
 
<li>établir des codes de conduite de façon à rendre les ambiances de travail inclusives, faisant de la mixité une force ;</li>
 
<li>et la liste n’est pas exhaustive !</li>
 
</ul>
 
Les idées ne manquent pas mais sans réelle politique au sein des établissements scolaires, sans politique institutionnelle volontaire, les progrès resteront insuffisants.
 
 
 
Le constat amène à une certaine mobilisation de la part des pouvoirs publics et, non des moindres. En France, la nomination de Alexis Kauffmann, en septembre 2021, à la Direction du numérique pour l’éducation au sein du ministère de l’Éducation nationale avec une double casquette, chef de projet logiciels et ressources éducatives libres mais surtout mixité dans les filières du numérique.
 
 
 
Les choix d’orientation qui se font au lycée se répercutent évidemment dans l’enseignement supérieur et ensuite sur le marché du travail, mais il est difficile, pour les lycéennes, de faire des choix libres et autonomes. Le ministère de l’Éducation a créé un label Égalité filles-garçons. Différents critères sont listés : l’établissement, dans sa politique globale, est-il inclusif avec pratique de l’égalité ? A-t-il réussi à faire remonter certains pourcentages dans les filières trop déséquilibrées ? Lutte-t-il contre les stéréotypes de genre avec accès pour toutes et tous à une orientation moins genrée ?
 
 
 
La famille a aussi son rôle à jouer, en particulier dans l’éducation de ses filles. Isabelle Collet nous dévoile son enfance avec sa sœur et son père, père à qui le fait d’avoir des filles n’a jamais posé le moindre le souci, qui leur donné le goût des sciences et a appris à programmer à Isabelle. D’ailleurs Marion Monnet, chercheuse post-doctorante à l’Institut national d’études démographiques, la transcription de l’une de ses conférences est à votre disposition, nous explique que dans les familles où il n’y a que des filles les pères passent du temps à partager les contenus scientifiques avec elles, alors que dans les familles où il y a des enfants des deux genres, ce temps est plutôt réservé aux garçons.
 
 
 
Le monde du Libre n’est pas exempt de situations délétères. Tous n’ont pas pris acte, là non plus, des discriminations faites aux femmes et des inégalités. Peut-être en avions-nous trop attendu ! L’April s’intéresse énormément à ce sujet de la mixité dans les filières du numérique, diverses émissions Libre à vous ! récentes ont été consacrées à ce sujet.
 
 
 
La société se numérise, tous les secteurs d’activité se numérisent et doivent le faire pour l’ensemble de nos communautés, car la vie est mixte. Garçons et filles, tous et toutes nous devons comprendre que la transition numérique en cours ne peut mener à une société inclusive, fonctionnelle et émancipatrice si elle est préparée uniquement par une partie de la population. Ce n’est pas tant que les filles ont besoin d’aller en informatique c’est que l’informatique a besoin d’elles si elle veut être performante.
 
 
 
Nous vous encourageons à lire, ou relire, ces transcriptions en gardant à l’esprit que la biologie ne joue aucun rôle, n’a rien à voir dans cette affaire, qu’il n’y a pas de cerveaux roses et de cerveaux bleus, expression chère à Isabelle Collet.
 
 
 
[Virgule sonore]
 
 
 
<b>Étienne Gonnu : </b>
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
[Virgule musicale]
 
 
 
==Quoi de Libre ? Actualités et annonces concernant l'April et le monde du Libre==
 
 
 
<b>Étienne Gonnu : </b>
 

Dernière version du 26 septembre 2022 à 13:18


Publié ici - Septembre 2022