Différences entre les versions de « Émission Libre à vous ! du 16 novembre 2021 sur radio Cause Commune »

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'''Titre :''' Émission Libre à vous ! diffusée mardi 16 novembre 2021 sur radio Cause Commune
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Publié [https://www.librealire.org/emission-libre-a-vous-diffusee-mardi-16-novembre-2021-sur-radio-cause-commune ici] - Novembre 2021
 
'''Intervenant·e·s :''' Marie-Odile Morandi - Isabelle Dutailly - José Relland - BohwaZ - Laurent Costy - Isabella Vanni - Étienne Gonnu à la régie
 
 
 
'''Lieu :'''  Radio Cause Commune
 
 
 
'''Date :''' 16 novembre 2021
 
 
'''Durée :''' 1 h 30 min
 
 
 
'''[https://valise.april.org/index.php/s/9AAK6qbtPBeP64R/download?path=%2F20211116&files=LAV-20211116-122.ogg&downloadStartSecret=t28cz6cvixg Podcast de l'émission]'''
 
 
 
'''[https://www.libreavous.org/122-garradin-valeurs-du-libre-ethique-de-l-elu-les-moteurs-de-recherche Réféences utiles concernant l'émission]'''
 
 
'''Licence de la transcription :''' [http://www.gnu.org/licenses/licenses.html#VerbatimCopying Verbatim]
 
 
 
'''Illustration :''' Déjà prévue
 
 
 
'''NB :''' <em>transcription réalisée par nos soins, fidèle aux propos des intervenant·e·s mais rendant le discours fluide.<br/>
 
Les positions exprimées sont celles des personnes qui interviennent et ne rejoignent pas nécessairement celles de l'April, qui ne sera en aucun cas tenue responsable de leurs propos.</em>
 
 
==Transcription==
 
<b>Voix off : </b><em>Libre à vous !</em>, l’émission pour comprendre et agir avec l’April, l’association de promotion et de défense du logiciel libre.
 
 
 
<b>Isabella Vanni : </b>Bonjour à tous. Bonjour à toutes.<br/>
 
Le gestionnaire d’association libre Garradin, c’est le sujet principal de l’émission du jour avec également au programme la chronique « Les transcriptions qui redonnent le goût de la lecture » de Marie-Odile Morandi sur le thème « Valeurs du Libre, éthique de l’élu ».<br/>
 
Nous allons parler de tout cela dans l’émission du jour.
 
 
 
Soyez les bienvenus pour cette nouvelle édition de <em>Libre à vous !</em>, l’émission qui vous raconte les libertés informatiques, proposée par l’April, l’association de promotion et de défense du logiciel libre.<br/>
 
Je suis Isabella Vanni, coordinatrice vie associative, responsable projets à l’April
 
 
 
Le site web de l’émission est libreavous.org. Vous pouvez y trouver une page consacrée à cette émission avec tous les liens et références utiles et également les moyens de nous contacter. N’hésitez pas à nous faire des retours ou nous poser toute question.
 
 
 
Nous sommes mardi 16 novembre 2021, nous sommes en train de réenregistrer le début de l’émission, car nous avons malheureusement eu quelques petits soucis techniques lors de la diffusion en direct.<br/>
 
Vous écoutez une rediffusion ou un podcast. Sachez que la qualité des premières 15 minutes du sujet principal n’est pas au top, n’est pas au mieux, mais il y a une transcription disponible si vous souhaitez suivre le sujet tout en lisant ; après, la qualité retourne aux standards normaux.
 
 
 
À la réalisation de l’émission aujourd’hui il y avait mon collègue Étienne Gonnu qui est toujours là avec moi. Bonjour Étienne.<br/>
 
 
 
<b>Étienne Gonnu : </b>Salut.
 
 
 
<b>Isabella Vanni : </b>Nous vous souhaitons une excellente écoute.
 
 
 
[Jingle]
 
 
 
==Chronique « Les transcriptions qui redonnent le goût de la lecture » de Marie-Odile Morandi intitulée « Valeurs du Libre, éthique de l’élu »==
 
 
 
<b>Isabella Vanni : </b>Nous allons commencer avec la chronique « Les transcriptions qui redonnent le goût de la lecture » de Marie-Odile Morandi, aujourd’hui sur le thème « Valeurs du Libre, éthique de l’élu ».<br/>
 
Marie-Odile bonjour, à toi la parole.
 
 
 
<b>Marie-Odile : </b>Bonjour à tous. Bonjour à toutes. Merci Isabella.<br/>
 
La transcription dont je souhaite vous parler aujourd’hui et que je vous invite vivement à lire ou relire, est un réel coup de cœur.<br/>
 
Les Mardis du numérique éthique est un cycle de trois tables rondes organisé par le pôle écolo de la région Auvergne-Rhône-Alpes à l’occasion des dernières élections régionales et départementales, l’objectif étant, je cite, « de créer des échanges au sujet du monde numérique de façon à ce que ce sujet soit présent lors de la campagne ».
 
 
 
La première de ces tables rondes a eu lieu le 25 mai 2021 et était intitulée : Exemplarité de la Région : le choix technologique, un choix politique !
 
 
 
La notoriété des personnes présentes à cette table ronde n’est plus à démontrer : Marie-Jo Kopp, Laurence Comparat, Pascal Kuczynski et Jean-Marie Chosson.
 
 
 
La table ronde commence par la question volontairement provocatrice de la part de l’animatrice, Anne-Sophie Trujillo Gauchez : « Le Libre c’est sérieux, ce n’est pas sérieux ? ». Jean-Marie Chosson rappelle les différences entre logiciel propriétaire – boîte noire dans laquelle on ne peut pas aller voir ce qu’il y a, dans laquelle des portes dérobées permettent l’intrusion de virus informatiques – et logiciel libre dans lequel on peut vérifier que tout fonctionne, car le code est ouvert. « Alors franchement – dit-il – ce ne serait pas sérieux d’utiliser du logiciel libre ? Un logiciel plus sûr que le logiciel propriétaire ! »
 
 
 
Nous devons retenir plusieurs maîtres mots.
 
Mutualisation, mais une mutualisation en amont. Plusieurs collectivités se mettent autour de la table, projettent de développer un logiciel ou simplement une fonctionnalité qui correspond à un de leurs besoins mais qui manque. Ces collectivités font appel à des entreprises dont c’est le métier de développer et qui acceptent de faire un produit sous licence libre. Le prix est supporté par l’ensemble des collectivités, le codeur est payé, « tout travail mérite salaire », mais il est payé une seule fois. On ne crée par de rente de situation où le jackpot est énorme comme dans le cas du logiciel propriétaire.<br/>
 
Si on n’a ni le temps ni les compétences en interne pour ce développement, on fait appel à des prestataires de son territoire. En termes d’impôts, ces entreprises locales vont payer une taxe professionnelle qui reviendra à la commune. Leur rémunération c’est de l’argent qui va circuler sur le territoire ; les gens pourront rester sur place grâce à ce travail, leurs familles utiliseront les services publics locaux. On met ainsi en place des cercles vertueux, on crée de l’emploi local avec des projets économiques en lien avec le territoire.
 
 
 
Dans le cadre de cette mutualisation, la notion d’interopérabilité reste primordiale. Les différents modules informatiques réalisés doivent pouvoir communiquer. On peut ensuite envisager sur chacun d’eux le développement de besoins qui ne sont pas encore couverts.
 
 
 
Cette fonctionnalité, ce logiciel est alors mis à disposition de la communauté.<br/>
 
Donc partage. La collectivité peut partager à l’ensemble des partenaires de son territoire – autres collectivités, entreprises, associations, mais aussi ses concitoyens – ce qui a été conçu. Le logiciel ainsi distribué peut servir à d’autres métiers, d’autres professionnels qui pourront à leur tour l’améliorer.<br/>
 
Il y a alors un effet boule de neige. Grâce à cette démarche de partage, d’ouverture et de transparence, on développe ainsi un bien commun logiciel, un commun de la connaissance.
 
 
 
Les administrations se numérisent de plus en plus. Cependant, de nombreux citoyens sont coupés du numérique ce qui veut dire, potentiellement, rupture d’accès au service public, perte de droits, rupture d’égalité. Les élus doivent être conscients que derrière les enjeux techniques existent de vrais enjeux politiques dans leur approche du numérique. Leur devoir est de faire un choix dans lequel l’intérêt général doit primer.
 
 
 
Laurence Comparat énumère les questions que l’élu doit se poser concernant la souveraineté numérique : est-ce que j’ai la main sur les données que mes administrés me confient pour mes missions de service public ? Est-ce que je les ai externalisées dans un <em>cloud</em>, à l’étranger, à une firme qui va en faire je ne sais quoi ? Les filer à je ne sais qui ? Est-ce que je peux garantir à mes administrés que je protège leurs données ? Que j’aurai toujours la possibilité de rendre le service public sans que des solutions me soient coupées ?
 
 
 
Marie-Jo Kopp, dont le métier est l’accompagnement de migrations vers la suite bureautique LibreOffice, détaille les éléments qui font qu’une migration se passera bien, sera réussie. Elle insiste particulièrement sur l’implication de ce qu’elle appelle le triptyque gagnant que sont les élus, le service informatique et la direction.<br/>
 
Il faut une vraie volonté de la part des élus, un projet expliqué à la communauté, accepté, une communication à outrance afin de rendre visibles tous les enjeux, avec un vrai budget à mettre en face.<br/>
 
Il faut convaincre le service informatique qui, souvent, travaille avec, voire est prisonnier, de tel ou tel éditeur, et ne souhaite pas changer ses habitudes. Mais quel sera le coût de sortie d’un logiciel propriétaire lorsque la collectivité voudra reprendre le contrôle de son système d’information pour retrouver une certaine autonomie et devenir maître de son destin numérique ?<br/>
 
Il faut impliquer la direction, qu’elle soit exemplaire, que les managers soient les premiers formés.<br/>
 
Cependant, Marie-Jo Kopp nous met en garde : ce changement vers le Libre ne doit pas découler d’un enjeu financier. Dans un projet de changement de bureautique il n’y a pas d’économies à court terme, par contre il y a un glissement des budgets : l’argent qui était destiné à payer des licences, les fameuses rentes de situation, qui était versé à un géant américain, est investi dans de la formation.<br/>
 
La plupart des personnes se sont formées à l’informatique sur le tas. En les accompagnant au moment de la migration, on en profite pour préciser leurs besoins, faire de l’acculturation numérique par exemple autour de la sécurité informatique, autour du RGPD, le règlement européen sur la protection des données.<br/>
 
Des évolutions des logiciels pourront aussi être envisagées, facilitant ainsi le travail des agents et des agentes avec, au final, une amélioration de la qualité du service public rendu. v
 
Quand on est élu, le bon usage de l’argent public fait partie du cadre légal à respecter. Investir dans de la formation permettra aussi à l’agent de partager ses nouvelles compétences avec son entourage. Le Libre devient ainsi un projet émancipateur.
 
 
 
Donc enjeux de mutualisation, de partage, d’ouverture, d’égalité, d’inclusion, de bonne utilisation de l’argent public, ce sont les valeurs à retenir.
 
 
 
Avec la dématérialisation des services publics de nouveaux besoins logiciels sont apparus. Pascal Kuckzynzki, délégué général de l’ADULLACT, association des développeurs et utilisateurs de logiciels libres dans les administrations et les collectivités territoriales, affirme qu’avec ce développement mutualisé entre collectivités le logiciel libre, en compétition et sur la même ligne de départ que le logiciel propriétaire, est systématiquement gagnant, au bout du compte, pour couvrir ces besoins.
 
 
 
Il reste cependant quelques soucis, par exemple avec les logiciels métiers. Une des raisons pour lesquelles la ville de Grenoble avait fait le choix de basculer en premier ses écoles sous GNU/Linux, c’est justement l’absence de contraintes dues à ces logiciels métiers. De plus, tout commence à l’école, donc les collectivités qui ont respectivement en charge l’équipement des écoles, des collèges et des lycées se doivent de faire ce travail proprement et en priorité.<br/>
 
Dans le budget des collectivités, un problème de ligne comptable concerne la distinction entre les produits qui sont de l’investissement et ceux qui sont du fonctionnement. Quand on paye une entreprise qui développe un logiciel libre, un commun numérique, il s’agit bien d’un investissement. Cette dépense n’est pas à imputer au fonctionnement. Donc affaire à suivre.<br/>
 
Une inquiétude concerne ce que l’on appelle la <em>smart city</em>, la ville intelligente. De nombreux fournisseurs vendent aux collectivités des objets connectés, des systèmes complets pour gérer les poubelles, pour gérer l’éclairage, sauf que ces fournisseurs travaillent en silos, tout en utilisant les données de la collectivité, avec un manque total d’interopérabilité. Que se passera-t-il le jour où il s’avérera nécessaire, on ne sait pas encore pour quel motif mais ça viendra, de faire communiquer entre eux ces systèmes ?
 
 
 
Pour Laurence Comparat, quand on s’engage en politique, on a évidemment une vision idéologique, un projet pour la société : « considère-t-on qu’on est dans une démarche de communs de la connaissance où ce que les uns et les unes vont concevoir va pouvoir être  réutilisé librement par d’autres, va pouvoir être amélioré ? Est-on dans une démarche d’ouverture, de transparence ? Est-on dans un rapport au monde basé sur ces valeurs-là ou est-on dans une logique capitaliste, propriétaire, verrouillée ? »
 
 
 
Partager, mutualiser, interopérer, inclure, optimiser les coûts, retrouver autonomie et souveraineté, ce sont les valeurs du Libre que nous connaissons bien à l’April et qui doivent désormais faire partie de l’éthique de tous nos élus.
 
 
 
Vous retrouverez le lien vers cette transcription sur la page des références concernant l’émission d’aujourd’hui. Merci au pôle écolo de la région Auvergne-Rhône-Alpes qui a organisé cette table ronde. Merci aux intervenants et intervenantes.
 
 
 
<b>Isabella Vanni : </b>Merci Marie-Odile pour cette chronique. C’était la chronique « Les transcriptions qui redonnent le goût de la lecture » de Marie-Odile Morandi sur le thème « Valeurs du Libre, éthique de l’élu ». Une chronique inspirante et on espère qu’elle puisse inspirer d’autres collectivités.<br/>
 
Merci Marie-Odile et à la prochaine chronique.
 
 
 
<b>Marie-Odile Morandi : </b>Entendu. À la prochaine. Au revoir.
 
 
 
<b>Isabella Vanni : </b>Nous allons maintenant faire une pause musicale
 
 
 
[Virgule musicale]
 
 
 
<b>Isabella Vanni : </b>Nous allons écouter <em>Whatever Comes My Way</em> par Vienna Ditto et on se retrouve juste après. Belle journée à l’écoute de Cause Commune, la voix des possibles.
 
 
 
<b>Pause musicale : </b><em>Whatever Comes My Way</em> par Vienna Ditto.
 
 
 
<b>Voix off : </b>Cause Commune, 93.1.
 
 
 
<b>Isabella Vanni : </b>Nous venons d’écouter <em>Whatever Comes My Way</em> par Vienna Ditto, disponible sous licence libre Creative Commons, CC By 3.0. Cette licence permet la réutilisation, la modification, la diffusion, le partage de cette musique pour toute utilisation, y compris commerciale, à condition de créditer l’artiste d’indiquer la licence et d’indiquer si des modifications ont été effectuées
 
 
 
[Jingle]
 
 
 
<b>Isabella Vanni : </b>Passons maintenant au sujet suivant.
 
 
 
[Virgule musicale]
 
 
 
==Le gestionnaire d’association libre Garradin==
 
<b>Isabella Vanni : </b>Aujourd’hui le sujet principal de l’émission est consacré au logiciel d’association libre Garradin et nous allons en parler avec nos invités qui sont BohwaZ, développeur de Garradin, Isabelle Dutailly contributrice de ce logiciel et José Relland bénévole à l’association Oisux. L’échange sera animé par Laurent Costy, administrateur de l’April qui est avec nous au studio. Bonjour Laurent. Il faudra d’abord vérifier si nos invités sont connectés à distance. Je ne sais pas si ça a été fait. Étienne, peux-tu me dire si la console téléphonique est bien activée ?
 
 
 
<b>Étienne Gonnu : </b>Je vais m’y connecter. Je vais brancher les micros de Laurent et Isabelle pour qu‘ils puissent s’exprimer librement. Je vais aussi connecter le pont téléphonique.
 
 
 
<b>Isabella Vanni : </b>Merci beaucoup Étienne. On a avec nous au studio Laurent qui anime l’échange et aussi Isabelle Dutailly contributrice de Garradin. Je vous propose de commencer l’échanger avec vous. Bonjour.
 
 
 
<b>Laurent Costy : </b>Bonjour Isabella. Du direct c’est exactement ça. Quand on est de l’autre côté de l’écran ou de la radio on ne se rend pas compte, mais effectivement c’est parfois un petit compliqué. Il y a beaucoup de boutons, beaucoup de couleurs, ça brille, c’est joli, ça fait un peu sapin de Noël, mais parfois ça bloque.<br/>
 
Bonjour Isabelle. Content de te recevoir ici malgré les conditions. On va pouvoir peut-être commencer à échanger sur Garradin qui est donc un logiciel de gestion d’association que tu as eu l’occasion à la fois de pratiquer mais aussi auquel tu as contribué.<br/>
 
La première question qu’on s’était posée pour essayer d’éclairer un peu les gens qui nous écoutent, c’était pourquoi Garradin, quelles avaient été les motivations initiales de ce projet-là ? C’est José qui souhaitait en parler, mais tu peux peut-être nous éclairer.
 
 
 
<b>Isabelle Dutailly : </b>À l’origine, je crois – mais BohwaZ va en parler mieux que moi parce que c’est quand même lui, c’est quand même son bébé – c’était une association, un atelier de vélos à Dijon qui s’est dit on a besoin de gérer notre association. À l’époque, il n’y avait pas beaucoup de logiciels libres, de logiciels de gestion d’association, j’ai vu qu’il y en a beaucoup plus maintenant, il y avait Galette qui était complètement arrêté. Donc ils se sont dit on va faire le boulot et ça a démarré comme ça. C’était en 2011. Ça été annoncé en 2012 aux RMLL, je ne sais plus où c’était à l’époque.
 
 
 
<b>Laurent Costy : </b>Je ne peux pas aider, parce qu’il y a eu plein de RMLL.
 
 
 
<b>Isabelle Dutailly : </b>Ça a été annoncé à cette époque-là et depuis je peux dire, parce que je suis dans le projet depuis à peu près le mois de mars, que ça bouge. Je veux dire que ça continue à bouger depuis tout le temps.
 
 
 
<b>Laurent Costy : </b>D’accord. Du coup l’association de vélos à Dijon c’était La Rustine ? C’est ça ? On peut leur faire de la publicité au passage. En fait je n’habitais pas très loin de La Rustine, je vois où c’est situé. C’est le plus grand des hasards. C’est pour les besoins de son association de recyclage de vélos finalement, c’est le cas de le dire, pour ce besoin-là il a décidé de développer lui-même un logiciel. Que permet-il de faire finalement ?
 
 
 
<b>Isabelle Dutailly : </b>Il y a plusieurs choses, mais il y a surtout deux points forts. C’est-à-dire qu’on peut gérer les membres de l’association, les adhésions, les inscriptions aux activités diverses et faire la compta et les deux sont liés. Les deux sont importants. En plus on peut avoir un site, on peut avoir des documents en interne, c’est en plus, je dirais que fondamentalement, au départ, c’est surtout ça qui a motivé.
 
 
 
<b>Laurent Costy : </b>Qui a motivé d’activer la création du logiciel.<br/>
 
Je me suis fait aussi à pas mal d’associations. Il y a pas mal souplesse dans Garradin ou finalement ce sont des adhésions de data ??? , je prends
 
 
 
<b>Isabelle Dutailly : </b>Oui. Sur les adhésions on a système qui s’appelle les activités et derrière les tarifs. Une activité, par exemple, ça va être la cotisation. Cette cotisation va être à des tarifs différents qui peuvent être fixes, libres ou basés sur un calcul, un calcul de revenus par exemple. On a des associations qui sont des petites gestions de copropriété, ça peut-être un calcul de quantièmes par exemple, donc ça peut être soit ponctuel, soit de data ???, soit sur une année. Donc, en fait, il y a un choix au départ, ce n’est pas figé. Quand on vous crée le ??? on va, dans données, dire c’est tant, c’est calculé de cette façon-là et sur telle période. Par contre, effectivement, tous les ans, c’est valable pour un exercice.
 
 
 
<b>Laurent Costy : </b>Tu fais bien la distinction, et je trouve c’est que une plus-value pour Garradin, entre adhésion, j’adhère au projet politique de l’association, ça dépend des associations mais souvent c’est 10 euros l’adhésion.<br/>
 
On me fait savoir qu’on a récupéré BohwaZ et José. Ils vont prendre la conversation. On termine sur la question des cotisations comme ça on va pouvoir reprendre un peu le fil des cotisations pour essayer de ne pas trop perdre les auditeurs et les auditrices.<br/>
 
Effectivement, il y a la question de l’adhésion à l’association, on paye 10 euros ou 15 euros par an. Et puis quand on est capacité ou quand le logiciel est en capacité de gérer la cotisation pour l’activité et s’il y a plusieurs activités, c’est une force du logiciel de pouvoir justement gérer les extensions de l’activité de l’association. Je trouve que ce sont deux fonctions différentes. Je crois qu’à l’époque Galette ne gérait que l’adhésion finalement. Je pense que c’est un point positif à retenir pour Garradin.<br/>
 
On va dire bonjour à BohwaZ et à José, s’ils nous entendent. Bonjour.
 
 
 
<b>José Relland : </b>Bonjour. Je pense que BohwaZ saluer.
 
 
 
<b>BohwaZ : </b>Bonjour.
 
 
 
<b>Laurent Costy : </b>Bienvenus à tous les deux. Excusez-nous pour les conditions d’aujourd’hui. On enchaîne les problèmes techniques, ça commence à revenir à priori. Déjà vous êtes là, très bien.<br/>
 
J’ai commencé à échanger avec Isabelle par rapport à Garradin.<br/>
 
Je vais reprendre la question parce que c’est vrai qu’elle s’adresse plus à BohwaZ ou à José sur la motivation initiale. On a un peu parlé de La Rustine à Dijon. BohwaZ, peut-être que tu peux compléter. Quelles étaient les motivations initiales au développement de ce projet Garradin ?
 
 
 
<b>BohwaZ : </b>Tout simplement c’était pour les besoins de notre association. C’est un atelier de réparation de vélos associatif à Dijon. On apprend aux gens à réparer leur vélo. À cette époque-là, en réunion, on n’a pas trouvé de logiciel qui convenait notamment parce que Galette, à cette époque, n’était plus développé. C’est seulement quelques mois plus tard que ??? a repris le développement de Galette. Donc on cherchait une solution qui nous permette de faire de la compta, on n’avait aucune expérience en compta. On cherchait aussi un logiciel qui nous permette de gérer les membres et aussi le site web. J’ai commencé à développer ça pour nos besoins et, après, ça va faire plus encore.
 
 
 
<b>Laurent Costy : </b>On se rend compte, évidemment, quand on est utilisateur, simple utilisateur de ce type de logiciel, mais on imagine bien que c’est un travail assez colossal, partir de zéro. Est-ce que vous êtes vraiment partis de zéro ? Est-ce que vous avez regardé ce qui se faisait ? Tu évoques Galette, mais comment a été pensé le logiciel ?
 
 
 
<b>BohwaZ : </b>J’avais fait le tour de toutes les solutions que ce soit des solutions libres ou propriétaires à l’époque. J’avais vu un peu ce que je voulais, ce que je voulais faire. On est partis de zéro et avec un focus sur la simplicité d’utilisation, pour que ce soit vraiment le plus accessible possible, le plus simple.
 
 
 
<b>Laurent Costy : </b>Très bien. Merci. José, est-ce que tu veux compléter, quand est-ce que tu as rejoint l’aventure ?
 
 
 
<b>José Relland : </b>Merci de l’invitation. Je ne suis pas de l’équipe Garradin, je suis de OIsux nous sommes un GULL.
 
 
 
<b>Laurent Costy : </b>Excuse-moi José, je te coupe, il faut que tu expliques ce qu’est un GULL, même si on l’a déjà expliqué dans les émissions précédentes, il faut que tu nous l’expliques.
 
 
 
<b>José Relland : </b>D’accord. C’est l’acronyme de Groupe d’utilisateurs Linux, en fait ce sont des gens qui s’occupent de logiciels libres, qui font de la promotion, qui engagent à la pratique des logiciels libres et <em>open source</em> comme l’est justement Garradin.
 
 
 
<b>Laurent Costy : </b>Merci.
 
 
 
<b>José Relland : </b>Je n’en suis pas moins, ainsi que les gens de Oisux, contributeur et par exemple notre comptable, Jacques, à qui je passe le bonjour ainsi qu’à toute l’équipe Oisux, utilise Garradin.. Moi-même je suis trésorier d’une autre association et j’utilise Garradin. Le complément que je voudrais apporter avec ce témoignage, je ne voudrais pas être trop long, j’ai une expérience dans le monde associatif, comme trésorier, comme secrétaire, comme président, et j’ai toujours été traumatisé par les trésoriers et les comptables que ce soit dans les associations, que ce soit en entreprise. Je dis ça pour justement bien engager le sujet par rapport à l’intérêt de Garradin. J’ai souvent rencontré des comptables, des trésoriers qui étaient un petit peu dans leur tour d’ivoire et qui imposaient un petit peu leur ??? et parfois même énormément de temps dans les réunions, même au détriment de nos actions. Garradin est vraiment quelque chose de très intéressant pour ça. Ça permet justement même à des personnes non initiées – il y a quand même un minimum à connaître en comptabilité – de pouvoir s’approprier la gestion comptable d’une entreprise, voire la gestion des membres, etc., tout en conservant justement ce côté extrêmement ouvert, pratique, communicant puisqu’on veut partager des informations. Dans l’esprit de Garradin, je trouve que c’est cet aspect-là qui est vraiment très présent.
 
 
 
<b>Laurent Costy : </b>Merci pour cet éclairage. Je vais me tourner vers BohwaZ, mais je crois bien qu’on dit « Garradine » et non pas « Garradin ». Je dis une bêtise ?
 
 
 
<b>BohwaZ : </b>Non, c’est tout à fait ça. Garradin est un mot qui vient d’un dialecte aborigène d’Australie qui veut dire argent, tout simplement.
 
 
 
<b>Laurent Costy : </b>D’accord. On va dire « Garradine » jusqu’à la fin du sujet, ce sera plus simple de donner le vrai ton, la vraie sonorité. Merci pour cet éclairage aussi.<br/>
 
On a commencé à parler des fonctionnalités avec Isabelle tout à l’heure, quand on a entamé le sujet. On a parlé de la gestion des membres, de la gestion des cotisations, de la gestion des adhésions. Très rapidement on a évoqué la question de la comptabilité. Est-ce que Garradin fait autre chose ? Est-ce que vous pouvez détailler ses fonctionnalités ? Je ne sais pas qui veut prendre la parole sur ce sujet.
 
 
 
<b>BohwaZ : </b>Je peux faire un petit tour rapide. L’idée c’est de répondre à la majorité des besoins d’une association, donc principalement la gestion des cotisations, des inscriptions aux activités, la comptabilité et aussi, effectivement, le site web. Il y a un petit CMS intégré qui permet de gérer le site web, des articles, des catégories, des trucs comme ça. Qu’est-ce qu’il y a d’autre ? Il y a un peu de documents, c’est-à-dire toute la gestion de fichiers, on peut partager des documents de l’association, pareil sous forme de répertoires. C’est ce qu’on fait, c’est ce qu’on utilise à La Rustine pour partager des documents entre nous. Du coup, il y a aussi des extensions à rajouter pour des besoins spécifiques, par exemple, pour nous, l’extension pour gérer notre stock de vélos d’occasion. On a une extension pour gérer l’aide informatique. On a une extension qui permet d’aménager les horaires d’ouverture sur le site web et une extension qui permet de prendre des rendez-vous pour éviter qu’il y ait trop de monde en même temps à l’atelier ; les gens peuvent réserver directement sur le site web leur créneau.
 
 
 
<b>Laurent Costy : </b>D’accord. Ce que je trouve intéressant évidemment et c’est une approche qui est primordiale pour les petites associations c’est que ça soit modulaire. On peut commencer avec un Garradin finalement assez épuré, avec les fonctionnalités les plus basiques possible et puis, au fur et à mesure des besoins de l’association, consolider, étayer avec des fonctionnalités, avec les extensions que tu évoquais.
 
 
 
<b>BohwaZ : </b>Tout à fait. D’ailleurs, en plus on peut n’utiliser qu’une seule fonction de Garradin, on n’est pas obligé d’utiliser les autres. On configure sa catégorie de membres pour ne donner accès qu’à une seule fonctionnalité. Les autres fonctionnalités disparaissent. C’est tout à fait possible. J’ai des associations qui n’utilisent que la fonctionnalité site web, d’autres qui n’utilisent que la comptabilité. À ce moment-là on n’est pas obligé de tout ???
 
 
 
<b>Laurent Costy : </b>Je trouve ça extrêmement précieux. Pour avoir été confronté à des toutes petites associations, quand on leur met des outils développés – on leur dit que ce sont des progiciels de gestion intégrés qui, effectivement, peuvent potentiellement agréger énormément de fonctionnalités – quand on leur met ce type d’outil et que l’ensemble des fonctionnalités est présent devant leurs yeux, elles sont complètement perdues et évidemment on les perd très vite. Je trouve que cette approche modulaire par étapes est extrêmement intéressante pour des petites associations et des grosses.<br/>
 
Isabelle, je ne sais si pas tu veux compléter. Tu as l’expérience concrète de formatrice sur les petites associations et avec Garradin. Est-ce que tu peux nous faire part ?
 
 
 
<b>Isabelle Dutailly : </b>Non, avec Garradin je n’ai pas ce genre d’expérience. J’ai simplement l’expérience de m’être auto-formée en rentrant pour écrire l’aide. Je vais vous parler de la compta. Comme indépendante il y a quelques années j’avais une comptable qui était très sympathique. J’ai eu une formation en compta, je n’avais jamais rien compris. Donc il a fallu écrire des pages non seulement sur l’utilisation du logiciel, parce que je me mets dans la tête des associations qui débarquent, des gens qui débarquent, la compta ce n’est pas leur truc, donc il a fallu que je me forme aussi là-dessus pour écrire l’aide pour Garradin.<br/>
 
En fait, le logiciel est très simple à utiliser. J’ai trouvé beaucoup plus facile de comprendre la compta à partir de là. Une fois qu’on a tout mis en place, une fois qu’on sait comment fonctionne le logiciel, après tout vient, même des trucs difficiles. C’est pour ça qu’on essaye de mettre des pages pour les choses plus compliquées. Par exemple, quand vous avez quelqu’un qui débarque sur Garradin, une association qui jusque-là avait géré son association à l’aide d’un tableur, il fallait expliquer deux/trois trucs : il faut expliquer ce qu’on appelle la balance d’ouverture, dire comment mettre dans le logiciel Garradin l’argent qu’on a en banque. C’est un problème qu’on a déjà retrouvé plus d’une fois dans les appels, ce genre de choses, mais c’est vrai que ça facilite la compta.<br/>
 
 
 
<b>Laurent Costy : </b>Effectivement c’est la question du transfert des comptes vers un autre logiciel, soit d’un tableur parce que les petites associations marchent comme ça.
 
 
 
[Interruption pour résoudre le problème technique]
 
 
 
<b>Laurent Costy : </b>Je vais essayer de reprendre.<br/>
 
On a essayé d’expliquer pourquoi Garradin avait été développé. BohwaZ nous a expliqué que dans son association de vélos à Dijon ils avaient regardé ce qui existait. À cette époque-là il existait le logiciel libre Galette qui aurait pu répondre aux besoins mais qui n’était plus développé, donc c’était prendre un risque de s’engager avec un logiciel qui n’était plus développé. Après avoir regardé un peu tout ce qui existait ils se sont dit qu’ils allaient retrousser leurs manches et développer un logiciel de gestion d’association. Ça veut dire à la fois la question de la comptabilité, la question de la gestion des adhérents, la question des cotisations, des adhésions. On a fait la différence entre les deux avec Isabelle.
 
 
 
<b>Isabelle Dutailly : </b>Et la communication de l’association.
 
 
 
<b>Laurent Costy : </b>Tout à fait. On a complété. C’étaient les premiers éléments qu’on a évoqués. BohwaZ a complété avec le fait qu’il y a un CMS intégré, en anglais <em>Content Management System</em>, c’est-à-dire un petit logiciel qui permet d’éditer facilement un site web. C’est aussi assez précieux parce que la question de la communication reste une question récurrente dans le milieu associatif.
 
 
 
<b>Isabelle Dutailly : </b>Et aussi la communication interne via les documents. Il y a une petite fonctionnalité, très simple, de saisie de fichiers texte. On peut écrire un texte collaboratif, c’est très simple, mais ce n’est déjà pas mal, notamment quand on veut saisir un compte-rendu de réunion en cours de réunion.
 
 
 
<b>Laurent Costy : </b>Tout à fait. Ce sont effectivement des fonctions qui sont précieuses même si elles sont basiques parce que ça permet de collaborer vraiment de manière efficace au sein de l’association.<br/>
 
On a parlé aussi des extensions qui pouvaient exister. L’association La Rustine, à Dijon, a aussi une extension qui lui permet de gérer son stock de vélos d’occasion.
 
 
 
<b>Isabelle Dutailly : </b>Là je vais peut-être dire un mot un peu compliqué. Il y a deux choses. Il y a le logiciel Garradin et il y a l’instance Garradin qui est donc le service où on peut utiliser Garradin puisque c’est un logiciel. On ne l’a pas dit, c’est un logiciel en ligne. C’est pratique aussi, ça évite aux asocaitions d’avoir des gens qui doivent aller dans un local pour saisir la compta, on peut la faire un petit peu de partout, la compta, la gestion des membres, ce genre de choses.<br/>
 
On a intégré trois extensions qui sont Tāima, la gestion du temps pour les bénévoles, c’est vraiment bien.<br/>
 
On en a une petite qui permet de réserver, j’ai un peu oublié le nom, ça doit s’appeler réservation, qui permet de réserver un créneau d’activité, mais un seul, c’est très simple.<br/>
 
Et une troisième qui vient d’arriver, les statistiques du site parce que tout le monde voulait savoir comment le site était utilisé. Sachant que, je crois qu’on y reviendra, par rapport au RGPD, au règlement général pour la protection des données, les statistiques sont très simples, c’est le nombre de pages vues, c’est tout. On ne sait pas d’où les gens viennent, on ne sait pas à partir de quel ordinateur, etc., et on s’en fiche. On ne connaît pas leur trajet, c‘est vraiment la base.
 
 
 
<b>Laurent Costy : </b>Chez Garradin, on respecte les utilisateurs et les utilisatrices !
 
 
 
<b>Isabelle Dutailly : </b>Voilà. Donc ces extensions sont intégrées, on peut les activer ou non.
 
 
 
<b>Laurent Costy : </b>Très bien. Merci. Ça complète effectivement, ça montre à quel point le logiciel peut être complet.<br/>
 
Du coup je prends conscience de l’existence de la gestion du temps pour les bénévoles. Ça m’intéresse particulièrement ayant un lien fort avec Bénévalibre et je crois que des discussions, des questionnements sont en cours sur des liens qui pourraient être faits avec Bénévalibre, logiciel libre qui permet aussi de faciliter la valorisation du bénévolat dans l’association. Ça fait partie des modules que je trouve extrêmement intéressants pour justement montrer tout ce qu’il y a à voir dans les associations et ce qu’on met rarement assez en valeur, de mon point de vue.
 
 
 
<b>Isabelle Dutailly : </b>C’est surtout que c’est maintenant une obligation légale, depuis 2020, de faire figurer ça dans la compta de l’association.
 
 
 
<b>Laurent Costy : </b>Isabella peut peut-être intervenir sur ce sujet.
 
 
 
<b>Isabella vanni : </b>J’ai vraiment étudié les textes parce que je ne connaissais pas. Si j’ai bien compris, en fait ce sont les associations qui reçoivent des subventions ou des dons au moins de 153 000, ce chiffre est décidé par décret. Ces associations doivent, ont l’obligation de publier leurs comptes et après il faut qu’elles mentionnent les prestations en nature, donc le bénévolat. Elles ne sont pas obligées forcément de le monétariser si elles n’ont pas les moyens pour le faire, mais si c’est le cas elles doivent quand même dire quelle est l’importance, la nature de ces prestations dans l’annexe qui est un document obligatoire quand on publie ses comptes.<br/>
 
Donc obligation de publier ses comptes et puis de mentionner quelle est la nature, l’intérêt, le rôle des prestations en nature et, si elles sont en mesure, de les monétariser, de les valoriser de cette façon.
 
 
 
<b>Isabelle Dutailly : </b>J’ai quand même un tout petit peu lu le plan comptable associatif 2018. À partir du moment où une association est assujettie à ce plan comptable associatif – on ne va pas énumérer les critères, l’un des critères principaux c’est recevoir des subventions publiques – elle doit faire figurer ce genre d’élément, à condition que le bénévolat soit important dans le travail de l’association.
 
 
 
<b>Isabella vanni : </b>Il faut que ça caractérise l’association. Tout à fait.
 
 
 
<b>Isabelle Dutailly : </b>En fait, ce n’est pas une question de montant.
 
 
 
<b>BohwaZ : </b>Si parce que, en fait, ce sont les associations qui sont soumises obligatoirement à utiliser le plan comptable. Effectivement, ça rejoint ce que dit Isabella, il faut que l’association ait un certain montant de subvention pour être obligée d’utiliser le plan comptable d’une certaine manière. En dessous de ce montant l’association fait un peu ce qu’elle veut.
 
 
 
<b>Laurent Costy : </b>Je suis un petit peu d’accord. De toute façon, ce montant de 153 000 euros rejoint aussi la nécessité d’avoir un commissaire aux comptes et souvent, d’ailleurs, le commissaire aux comptes a, dans ses missions, la nécessité de pointer quelle est la hauteur du bénévolat dans l’association. Donc les toutes petites associations, les très petites associations, n’ont pas des contraintes fortes vis-à-vis de ça. Je persiste à penser que c’est important de le faire autant que possible parce que, vis-à-vis des partenaires, ça permet de dire « regardez ce n’est pas que votre financement qui fait vivre l’association, il y a aussi tous les bénévoles ». C’est un point important.
 
 
 
<b>BohwaZ : </b>Ce sont souvent les financeurs publics qui vont demander ce genre de document, même pour des associations avec beaucoup moins de subventions.
 
 
 
<b>Laurent Costy : </b>Tout à fait. On va clore cette question du bénévolat puisqu‘on s’écarte un petit peu du sujet quoi que, moi je pense que c’est important d’en parler pour les associations.<br/>
 
Avant qu’on soit interrompus par les problématiques techniques, on était en train d’évoquer la question de la comptabilité dans l’association. C’est vrai que c’est un sujet qui est extrêmement complexe. Je trouvais très juste la remarque de BohwaZ ou d’Isabelle, tout à l’heure, je ne sais plus, disant que le problème ce sont ces comptables, ces trésoriers, qui sont dans leur tour d’ivoire et qui ont du mal à partager.
 
 
 
<b>Isabelle Dutailly : </b>C’était José
 
 
 
<b>Laurent Costy : </b>C’était José, pas de chance, c’était la troisième personne. Merci Isabelle.
 
 
 
<b>José Relland : </b>Ce n’est pas grave !
 
 
 
<b>Laurent Costy : </b>Effectivement, une des difficultés dans les associations c’est finalement le partage de cette information-là. En tout cas, j’ai tendance à penser que Garradin peut faciliter ce partage d’informations. Chacun peut accéder à ces informations-là, chacun peu être formé à cette question-là, ça rend plus simple la visibilité des comptes de l’association.<br/>
 
Du coup j’allais renverser un peu la question vis-à-vis de BohwaZ, ça veut dire que non seulement tu dois avoir des compétences de développeur informatique, ce qui n’est pas quelque chose de simple et qui ne s’acquiert pas en un jour, mais en plus, finalement, tu dois avoir quand même compris les bases de la comptabilité pour pouvoir développer un logiciel comme Garradin ?
 
 
 
<b>BohwaZ : </b>À l’origine je ne suis pas du tout comptable. J’ai découvert la compta en même temps que le développement. Le logiciel évolue aussi en fonction des retours que me font les gens. Ce n’est pas un logiciel professionnel. Pour l’instant on commence à avoir pas mal de grosses associations, des syndicats, etc., qui l’utilisent avec des experts comptables et des commissaires aux comptes et, pour l’instant, les retours sont assez bons, donc l’objectif est atteint .
 
 
 
<b>Laurent Costy : </b>Donc même les commissaires aux comptes et les experts comptables ont validé les comptabilités d’associations avec Garradin. Je trouve que c’est quand même éloquent et démonstrateur de la qualité du logiciel.
 
 
 
<b>BohwaZ : </b>Tout à fait.
 
 
 
<b>Laurent Costy : </b>Merci. C’est une bonne nouvelle.
 
 
 
<b>Isabelle Dutailly : </b>De la fiabilité.
 
 
 
<b>Laurent Costy : </b>Oui, la fiabilité, parce que les commissaires aux comptes, c’est pareil ! J’avais essayé un logiciel libre de comptabilité qui s’appelle désormais ???. Il a fallu négocier, mais ça avait fini par fonctionner, le commissaire aux comptes avait aussi accepté, mais quand on leur disait « logiciel libre », ils étaient un peu craintifs.<br/>
 
Du coup, ça me permet de faire la transition sur le logiciel libre et la licence du logiciel. Pourquoi avoir choisi une licence libre pour Garradin ?
 
 
 
<b>BohwaZ : </b>En fait, ça fait très longtemps que je fais du Libre. J’ai commencé l’informatique avec Linux et ce genre de choses. Je viens de cette culture-là. J’ai fait de l’Art Libre. Tous les logiciels que j’ai faits, tout le code que j’ai fait, ça a toujours été du Libre à part en entreprise. Pour moi c’était le choix logique
 
 
 
<b>Laurent Costy : </b>D’accord.<br/>
 
Est-ce que quelqu’un, un ou une d’entre vous, peut rappeler pour les auditeurs, même si on le fait régulièrement à l’antenne, ce qu’est un logiciel libre ? Merci Isabelle de te désigner.
 
 
 
<b>Isabelle Dutailly : </b>Un logiciel libre est un logiciel aux sources duquel on peut accéder, c’est-à-dire au code duquel on peut accéder facilement et sur lequel il n’y a pas une notion de propriété. On va pouvoir voir ce code, on va pouvoir l’examiner, voir s’il est bon, on va pouvoir le modifier, on va pouvoir y participer. Je dis ça, on va me dire « oui, ça c’est bien pour les développeurs, les gens normaux gnagnagna ». Je peux donner un exemple qui n’est pas Garradin, qui m’est personnel, sur la suite LibreOffice. La suite bureautique LibreOffice est aussi un logiciel libre. Il y a des choses comme les palettes de couleur dans LibreOffice. Je me suis mise à faire des trucs avec ces palettes de couleur, à faire des palettes de couleur, j’ai rédigé des tutoriels là-dessus. Donc c’est intervenir un petit peu sur le code, pas beaucoup mais un petit peu, et j’ai réalisé que c’est un truc que je n’aurais jamais pu faire avec une suite bureautique complètement propriétaire, d’où l’intérêt du logiciel libre. En fait, ça permet non seulement de l’utiliser, de l’installer comme on veut, le nombre de fois qu’on veut, où on veut, Garradin peut être installé n’importe où, après tout les gens peuvent ou pas.
 
 
 
<b>Laurent Costy : </b>Du coup, ça fait écho à ce qu’on disait tout à l’heure, c’est-à-dire que si plusieurs personnes veulent accéder à la comptabilité, finalement elles peuvent aussi l’installer de leur côté, triturer.
 
 
 
<b>Isabelle Dutailly : </b>Là où c’est hyper-porteur, on va reprendre justement l’exemple de la comptabilité, c’est qu’il n’y a pas de fonctionnalité, pour l’instant, de budget prévisionnel dans Garradin, mais il y a quelqu’un qui a développé une requête SQL <em>mouse</em>, qui nous l’a donnée,quelque chose de très...
 
 
 
<b>Laurent Costy : </b>SQL est un langage informatique pour ceux qui ne connaissent pas.
 
 
 
<b>Isabelle Dutailly : </b>Qui va chercher les données dans la compta de Garradin. J’ai rédigé une page d’aide pour dire comment ça fonctionne, du coup on a cette fonctionnalité qui s’ajoute. Ce n’est pas aussi bien, ce n’est pas un truc presse-bouton, mais une fois qu’on a intégré la requête là où il faut dans le logiciel, on peut l’utiliser. Je crois que c’est un truc que permet le logiciel libre et que ne permettrait pas un logiciel qui n’est pas libre. Ça fait partie des grandes qualités.<br/>
 
Je voudrais aussi ajouter une chose, le commentaire d’un développeur de jeux qui se posait une question, je crois que c’est un Américain et il ne comprenait pas : sur ses jeux il avait reçu énormément de rapports de bugs de gens qui sont sur Linux alors qu’il n’y avait que trois bugs spécifiques à Linux. La conclusion, et on a réfléchi sur le site LinuxFr par exemple, c’est qu’en fait, quand on utilise des logiciels libres, et Linux est un système d’exploitation libre, on est je ne dirais pas formés, mais on sait comment et où rapporter un fonctionnement ou un dysfonctionnement. On peut même être capable de dire « oui, mais là on pourrait peut-être faire comme ça », proposer des solutions. C’est typique au logiciel libre. Je sais que quand j’étais sous Windows, etc., d’abord je ne sais pas où j’aurais pu rapporter un bug et ça ne me serait même pas venu à l’idée.
 
 
 
<b>Laurent Costy : </b>Comme on a un bien commun on est naturellement encouragé à contribuer. Finalement, si on rapporte un bug ça va améliorer le logiciel pour l’ensemble des personnes, donc pour soi mais aussi pour les autres. C’est une vraie vertu du logiciel libre.
 
 
 
<b>Isabella Vanni : </b>On parle des communautés de autour des différents logiciels, communautés qui se forment avec plein de profils différents.
 
 
 
<b>Laurent Costy : </b>Et c’est quelque chose de naturel. Les gens font des retours, du coup échangent et améliorent les choses.<br/>
 
Peut-être juste préciser la licence du logiciel. Rappeler d’abord que ce n’est pas parce que c’est un logiciel libre qu’il n’y a pas de licence. Il y a toujours une licence attachée à un logiciel libre, en tout cas dans la grande majorité des cas. Pour que le logiciel soit libre il faut qu’on retrouve dans cette licence les quatre libertés d’un logiciel libre. C’était juste pour préciser, parfois on entend le fait que les logiciels libres sont des logiciels libres des droits c’est une erreur, c’est une vraie erreur. Pareil, j’en profite pour rappeler, même si, encore une fois, on l’a beaucoup fait sur cette antenne, que logiciel libre ne veut pas dire gratuit, évidemment.
 
 
 
<b>Isabelle Dutailly : </b>Et ce n’est pas parce qu’un logiciel est gratuit qu’il est libre !
 
 
 
<b>Laurent Costy : </b>Et ce n’est pas non plus parce qu’un logiciel est gratuit qu’il est libre. Il faut vraiment distinguer les deux termes. Évidemment c’est importé de l’anglais où le terme <em>free</em> veut dire à la fois dire libre et gratuit. On a importé cette complication en français alors qu’on avait deux termes.<br/>
 
Du coup ça me permet de faire une transition sur le modèle économique de Garradin. Qui est-ce qui peut nous parler de ce modèle économique-là, des perspectives aussi ?
 
 
 
<b>BohwaZ : </b>Je peux en parler.<br/>
 
Pour revenir sur ta question de la licence c’est la licence AGPL qui est donc la licence à peu près classique des logiciels libres sauf qu’il y a une petite nuance. À partir du moment où le logiciel est modifié, est installé sur un serveur, même si la personne qui utilise le logiciel n’a pas accès au code comme ça, la personne qui a modifié le code et l’a mis sur le serveur doit rendre disponibles les modifications. C’est un peu une clause qui permet d’éviter que quelqu’un reprenne le logiciel, l’installe sous un autre nom en faisant quelques modifications et le revende sans redistribuer les modifications. Le but c’est vraiment d’inciter au partage des modifications qui auraient été faites sur le logiciel.
 
 
 
<b>Laurent Costy : </b>Merci pour cette précision. Effectivement c'est la licence AGPL quand on est un serveur. C’est important de le préciser. Donc AGPL, tu peux nous rappeler ce que ça veut dire en anglais ?
 
 
 
<b>BohwaZ : </b>C’est <em>Affero General Public licence</em>.
 
 
 
<b>Laurent Costy : </b>Merci. Ça a été adapté pour les serveurs, ça dérive de l’AGPL qui était pour le programme qui tourne sur un ordinateur en local.
 
 
 
<b>BohwaZ : </b>Pour un service web comme ça, le programme ne tourne pas sur votre ordinateur, il tourne sur un serveur à distance ; c’est la petite différence.
 
 
 
<b>Laurent Costy : </b>Je te propose de faire une petite pause musicale avant d’évoquer le modèle économique, ça te va ?
 
 
 
<b>v : </b>Allons-y.
 
 
 
<b>Laurent Costy : </b>Allons.y. Merci.
 
 
 
<b>Isabella Vanni : </b>Merci Laurent. Je reprends la parole pour vous annoncer la pause musicale. Nous allons écouter <em>Drunk Blues</em> par KPTN. On se retrouve juste après. Bonne écoute sur radio Cause Commune.
 
 
 
<b>Pause musicale : </b><em>Drunk Blues</em> par KPTN.
 
 
 
<b>Voix off : </b>Cause Commune, 93.1.
 

Dernière version du 22 novembre 2021 à 14:00


Publié ici - Novembre 2021